QU’EST CE QUE LA PEDAGOGIE?
La pédagogie: un art?
Longtemps, l’éducation des enfants a relevé exclusivement de l’art. Le pédagogue était ce
personnage, souvent suppose pourvu d’1 don spécial, dont l’habileté consistait a conduire
l'élève sur le chemin du savoir. Il arrive encore qu’on oppose aux efforts de
professionnalisation de la formation des maîtres l'idée que le bon enseignant est celui qui
possède un charisme personnel. De fait, si l’art est entendu au sens de moyens qui tendent
aune fin pratique, la pédagogie est un art au même titre que l’art du médecin ou celui du
militaire. Et, ds ce sens, elle s’oppose aussi bien a la science, conçue comme pure
connaissance, indépendante de ses applications, qu’a la nature, car l’art suppose l'étude,
l'expérience, le “métier”. Pour gagner la bataille de l’apprentissage; le pédagogue joue de
la ruse autant que de l'autorité qu’il tire de son savoir; et ses savoir faire, qu’il tire de
l'expérience, sont aussi importants que ses savoirs.
...ou une science?
Lorsque a la fin du 19ème siècle, on revendique pour la pédagogie un statut scientifique,
on prend soin de préciser qu’elle est une science bien particulière: son but n’est pas de
décrire ou d’expliquer, mais de diriger l’action; elle est normative et dit ce qu’il faut faire.
D’autre part, comme ds ttes les autres sciences humaines, les lois qu’elle recherche sont
marquées par l’incertitude; l’objet quelle poursuit varie avec l'état des sociétés a une
époque donnée. Cepdt ,ce qui est affirmé a travers cette revendication ,c’est, d’une part,
que la pédagogie n’est pas seulement une pratique, mais qu’elle est aussi une recherche
méthodique sur les fins et les moyens de l'éducation, d’autre part, qu’elle se nourrit de
connaissances scientifiques qui lui permettent d'élaborer des théories, et non des conseils,
des directives ou des recettes.
Plutôt: une théorie pratique de l’action éducative:
On rapproche souvent la pédagogie de la médecine ou de la politique. Ce sont en effet les
lieux privilèges ou se développe la dialectique de la connaissance et de l'expérience, du
savoir et de l’action. Le pédagogue est un décideur, mais sa décision, pour être efficace,
doit être éclairée par la connaissance et entrer ds la cohérence d’une méthode ne débat plus
pour savoir si la pédagogie est un art ou une science, mais on reconnaît sa nature
praxéologique (la praxis est la théorie en acte) et sa double visée: améliorer une situation
réelle ,et comprendre les déterminants (psychologiques, historiques, sociaux...) et les
principes générateurs de l’action éducative. La pédagogie se situe donc au noeud qui lie
l’action éducative et les raisons théoriques qui fondent ou analysent cette action, en vue
d’en régler le développement.
UNE LONGUE HISTOIRE:
Un terme ambivalent:
Dans l’Antiquité grecque, le pédagogue (de païs: l’enfant et agôgué :conduite) était
l’esclave attaché a une famille et charge de conduire l’enfant a l’école et de l’en ramener.
Son rôle gagna très vite en importance: non seulement il lui fallait garder l’enfant des
mauvaises rencontres, mais il devait aussi veiller sur sa tenue surveiller ses repas, ses jeux
et son travail/Pendant la dizaine d’années que durait son office, il était a la fois surveillant,
conseiller pédagogique et directeur de conscience. C'était donc un éducateur au sens
moderne du terme. On peut certainement faire remonter a cette époque l’ambivalence du
terme “pédagogue”
Et la connotation tenacement péjorative qu’il traîne avec lui: la mission est parmi les plus
nobles mais celui qui la remplissait était un esclave...
Les origines de la pédagogie:
Tous les groupes humains ont le souci d'intégrer les + jeunes en leur transmettant des
savoirs, des savoir-faire et des valeurs par des médiations diverses. Mais la codification
des savoirs propres a l’enseignant est relativement récente et a suivi de très loin la
naissance de l’enseignement (les sophistes ds la Grèce du 5ème s av JC) ou celle de
l’Ecole (au Moyen Age) .C’est au 17ème siècle qu'apparaît la volonté de construire un
savoir méthodique particulier qui réglemente tous les aspects du processus
d’enseignement. Les fondateurs les + célèbres ont pour nom Comenius et Jean-Baptiste de
La Salle.
En France, on peut dater de 1880 la naissance intellectuelle et institutionnelle de la
pédagogie la 1ère fois, celle ci s’enseigne ds des facultés prestigieuses, ds les 2 Ecoles
normales supérieures nvellemnt créées ainsi qua ds les Ecoles normales primaires de ts les
départements francais. De nvelles perspectives sont ouvertes grâce a l’essor de la
psychologie et de la sociologie: on pense ds l’enthousiasme, qu’une “science de
l’éducation” peut de constituer.
Aujourd’hui:
La pédagogie s’enseigne ds les iufm, fait le contenu des stages déformation continue, court
ds les instructions officielles, est un objet de recherche a l’INRP et a université les
ambiguïtés sont loin d'être levées et le champ de la pédagogie reste soumis a des pressions
institutionnelles et a des luttes de territoire: est-elle ds ou a cote des sciences de
l'éducation? Quelle est sa spécificité par rapport aux didactiques? La recherche
pédagogique répond elle aux exigences de la recherche scientifique? La pédagogie,
”science” de l’action; illustre bien la difficulté générale a unir ds un même mouvement de
pensée, la théorie et la pratique.
DES PEDAGOGUES EN RUPTURE:
“Tous capables, tous chercheurs!”:
L’un des plus anciens mouvements est le groupe d’education nouvelle (GFEN) crée en 1922
comme section de la Ligue internationale pour l’education nouvelle (presidée par Ferriere).
Principaux animateurs de ce mouvement:H. Pieron, P. Langevin, H. Wallon. Pour eux, les
universitaires et chercheurs qui en font partie, il s’agit de mettre la recherche
scientifique au service des hommes pour leur liberation et, plus particulierement, de faire
beneficier les techniques pedagogiques des acquisitions de la psychologie.
Dans les années 70, le mouvement s’elargit, surtout dans le 2nd degré, en se definissant
comme une organisation de recherche theorique et pratique, et de combat pour une ecole
et une societe reellement democratiques, donnant a chacun les moyens d’exercice de la
citoyenneté.
Une pedagogie proletarienne:
Le plus connu de ces mouvements = l’Institut cooperatif de l’ecole moderne ( ICEM):
methode Freinet, créé dans les années 30 pour federer et faciliter les initiatives des
maitres interesses par l’action de Freinet grace , au debut, a la cooperative de
l’enseignement laic qui diffuse les outils et les techniques devant permettre l’emancipation
des enfants du peuple. Pedagogie de l’expression et de la communication par l’imprimerie a
l’ecole et par la correspondance scolaire, elle veut permettre aussi aux enfants d’acceder
aux technologies nouvelles et de les utiliser. Des 1928, cinema, disques, et radio sont
utilises.
Dans les années 50/60: magnetophone accompagne les echanges et les voyages.
Depuis 1985: minitel, fax et ordinateurs.
L’ICEM publie des fichiers autocorrectifs et les BT (bibliothèques de travail), sources
essentielles de documentation.
La classe est une societé:
La rencontre, dans les années 40-50, de psychiatres et d’instituteurs qui tentent d’utiliser
les methodes Freinet dans des classes urbaines va donner naissance, au sein de l’ICEM
d’abord, a un nouveau mouvement qui prend son autonomie en 1978: c’est le collectif des
Equipes de pedagogie institutionnelle (CEPI)
De facon generale, l’ecole ignore le groupe, le nie: le maitre s‘adresse a l’enfant comme s’il
etait seul. Or l’ecole = une société avec ses lois (enoncées par Cousinet des 1909). 1ère
tache de celui qui reunit des enfants = les aider a apprendre a vivre avec les autres, a
respecter leur existence, ecouter leur avis, a instaurer avec eux des regles, des
“institutions communes”. Ces institutions bien construites, ritualisées, vivifiées par une
vigilance permanente, font naître du desir, permettent a chacun de trouver sa place,
activent l’emergence de la parole et de l’ecriture.
LA CLASSE COOPERATIVE:
Mise en place du Conseil: c’est la que vont se proposer, se discuter, se decider les projets,
les regles de vie. C’est la qu’aboutissent les problemes insolubles ailleurs, les conflits, les
malaises.
Son role: -l’accueil (parole de tous assurée d’y etre entendue)
- la distinction: chacun doit y tenir sa place car pas question que d’autres decident pour
nous
- la cotisation: financier, ou part prise aux taches....
- les comptes: on tient des comptes et on rend des comptes
- les decisions: que si des propsitions ont ete faites. Le president tranche avec l’aide de
tous.
- l’inscription: pour eviter les contestations, tout reste inscrit au vu et au su de tous.
Il se tient a peu pres une fois par mois.
La pédagogie différenciée
1. Qu’est ce que la pédagogie différenciée : définition
1.1. Définition :
Démarche qui consiste à mettre en œuvre un semble diversif de moyens et de
procédures d’enseignement et d’apprentissage afin de permettre à des élèves d’âges,
aptitudes, de compétences et de savoir-faire hétérogènes, d’atteindre par des voies
différentes, des objectifs communs et ultérieurement, la réussite éducative.
Deux types de différenciation (selon P. Meirieu) :
Différenciation simultanée : qu’au même moment les élèves accomplissent des
tâches différentes. Nécessite une grande structuration dès la départ.
- Différenciation successive : faire alterner différentes situations d’apprentissage en
prenant en compte les capacités des apprenants, sans modifier fondamentalement le
déroulement d’une classe et dans le cadre dune séance commune à tous. Ainsi,
varieront les outils, les supports, les consignes, les situations abstraites…
1.2. Historique :
1973 : Louis Legrand emprunte le terme de « pédagogie différenciée » à la psychologie
dans le but de créer une pédagogie qui tient compte des différences interindividuelles.
1979 : IO utilisent, pour la 1ère fois, l’expression « pédagogie différenciée ».
1989 : LO : « Pour assurer l’égalité et la réussite des élèves, l’enseignement est adapté à
leur diversité … »
1991 : « La mise en œuvre de la NPE repose sur une nécessaire pédagogie différenciée »
2. La finalité et les objectifs de la pédagogie différenciée :
Réponse à l’hétérogénéité croissante des élèves.
Ne pas apporter les mêmes réponses pédagogiques ou didactiques à tous les apprenants
d’un même groupe classe confrontés pourtant aux même apprentissages.
Remédiation à l’échec scolaire, pédagogie de la réussite.
Refus de « l’indifférence aux différences » (P. Bourdieu) facteur de reproduction des
inégalités.
Facilite la socialisation, la communication, la construction des apprentissages, l’éveil de la
motivation …
3. La mise en œuvre de la pédagogie différenciée :
3.1. L’évaluation :
Diagnostique : début d’apprentissage. Se pose question de savoir si sujet possède les
capacités nécessaires pour entreprendre une formation ou pour suivre un apprentissage.
Juge plus les aptitudes que les acquis.
Formative : en cours d’apprentissage, situe la progression de l’élève par rapport à un
objectif donné.
Montre à l’élève les étapes qu’il a franchies et les difficultés qu’il rencontre.
Indique à l’enseignant comment se déroule son programme pédagogique et quels sont les
obstacles auxquels il se heurte.
Sommative : caractère de bilan, vérifier si l’élève a atteint les objectifs.
3.2. La méthode de différenciation :
Dans la cadre différenciation successive :
Variation des contenus : cas d’une classe à niveaux multiples.
Variation des supports : en fonction niveau d’observation des élèves, degré de maîtrise
de la fonction symbolique.
- documents imprimés, fiches ou
écrits
- panneaux, cartes, schémas, …
- rétroprojecteur
- diapositives, montages, …
- films documentaires
- enregistrement sonore
- BD
- Ordinateur
Variation des consignes
- ouvertes/semi ouvertes - fermées
Variation des situations d’apprentissages :
- cours magistral
- cours dialogué
- travail de groupes
- tutorat
- aide individualisée
- situation problème
- décloisonnement
- possibilité de manipuler ou non
4. Les limites de la différenciation pédagogique :
Perte de temps et difficultés d’organisation.
Ne pas tomber dans l’excès et créer des groupes quasi-permanents (classification des
élèves)
Faut faire attention dans la formation des groupes et tenir compte de la richesse du groupe
classe.
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