– 5 –
INTRODUCTION
Les IDE (investissements directs étrangers) constituent un facteur
essentiel de vitalité économique pour un pays et aussi pour de nombreuses
régions et territoires. De longue date, les études économiques montrent un lien
évident entre les IDE et la croissance économique enregistrée par un pays ou
une zone économique destinataire, principalement sous l’effet du
développement d’activités nouvellement implantées.
Aujourd’hui, un consensus paraît établi sur une insuffisance de
l’investissement dans l’Union européenne, récemment évaluée par l’Institut
allemand pour la recherche économique (DIW) à plus de 200 milliards
d’euros, soit 2 % du PIB de la zone euro. Cette insuffisance est en partie à
l’origine de la faiblesse de la croissance dans l’Union européenne qui enregistre un
retard par rapport aux autres zones économiques mondiales. Les investissements
directs étrangers ne pourront, à eux seuls, régler ce problème de déficit de
croissance. Mais leur apport peut constituer un facteur déterminant de
création de richesses et avoir des effets vertueux, en soutenant l’innovation
donc en confortant l’emploi. Ce raisonnement est valable pour la majorité des
pays européens, et particulièrement pour la France.
Dans des économies matures comme le sont l’économie française et les
économies de ses principaux partenaires européens, les IDE présentent un
caractère structurel. La question des IDE s’inscrit ainsi dans le prolongement
naturel de l’échange international au sens large, une notion distincte de celle plus
restrictive du commerce extérieur. Les IDE sont l’expression de la maturité
économique de ces pays. Ils servent principalement de porte d’entrée au marché de
l’Union européenne pour les pays tiers. Avec la montée des économies émergentes,
la part de l’Europe comme destination d’investissement tend certes à diminuer, en
termes relatifs, mais l’impact des IDE « entrants » et sortants » du continent
demeure néanmoins déterminant dans l’économie mondiale et les IDE peuvent
générer un effet multiplicateur de croissance au sein de ce qui constitue toujours le
premier marché unifié au niveau mondial.
Dans une économie globalisée, les IDE ont connu un essor tout
particulier à partir du milieu des années 1980. Au cours des trois décennies
précédentes, le taux de croissance en valeur des IDE était demeuré inférieur à celui
du commerce mondial (exportations de biens et services), en dépit d’une certaine
progression à partir des années soixante-dix. Mais de 1985 à 1990, les flux d’IDE
« entrants » ou « sortants », au niveau mondial, ont quadruplé en valeur passant
ainsi de 50 à 200 milliards de dollars courants. Une véritable explosion a
caractérisé leur évolution postérieure, puisque les flux « entrants » atteignaient
1 400 milliards de dollars en 2000. Ce mouvement de hausse n’a été démenti qu’à
deux reprises depuis lors : au cours de la période 2000-2003 avec l’éclatement de la