Dossier de diffusion - Site de la compagnie Korpüs Animüs

KORPÜS ANIMÜS
SLUB de Gombrowicz
SLUB (Le Mariage)
d'après Witold Gombrowicz
au Théâtre de l'Usine, Genève
Rue de la Coulouvrenière, 10
1204 Genève / tél 022 328 08 18 / www.usine.ch
du 23 mars au 2 avril 2006
mise en scène et scénographie YANN JOLY & BARTEK SOZANSKI
lumière PASCAL RAVEL
son JOSEPH FRUSCIANTE
costumes PAOLA MULONE
training et mouvement JOZSEF TREFELI
construction du décor bois TIM MAREDA
construction du décor métal JOËL BELLARDI
technique générale FRANÇOIS BÉRAUD
jeu LATIFA DJERBI
YANN JOLY
ALEXANDRE PICARD
BARTEK SOZANSKI
JOZSEF TREFELI
VANESSA ZURINI
production KORPÜS ANIMÜS
Avenue Giuseppe Motta 20
CH – 1202 Genève
tél / fax +41 22 733 63 04
portables +41 076 434 16 05 /
+41 078 680 01 29
www.korpusanimus.com
diffusion et réalisation du dossier EVA COUSIDO
tél +41 22 320 97 69 / +41 310 42 21
ce spectacle a reçu le soutien du Département des Affaires Culturelles de la Ville de Genève, du
Département de l’Instruction Publique de l’Etat de Genève, de la Loterie Romande, de la Fondation
Leenaards
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KORPÜS ANIMÜS
SLUB de Gombrowicz
Sommaire
Slub en un coup d'œil
3
Entretien
avec les metteurs en scène
4-7
Gombrowicz, biographie
8
Autour du Mariage: 9
Jan Kott: "À propos du
Mariage de Gombrowicz"
9
Bernard Dort: "La force de
l'image"
10
La Compagnie
Korpüs Animüs
11
L'équipe artistique 12-15
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KORPÜS ANIMÜS
SLUB de Gombrowicz
L’homme, au plus profond de son être, dépend de l’image de lui-même
qui se forme dans l’âme d’autrui, même si c’est l’âme d’un crétin.
Gombrowicz
Henri revient de guerre. On ne sait pas laquelle. Il retrouve
son pays dévasté, les églises mutilées, ses parents
métamorphosés et la vierge Margot, sa fiancée. Et si ces
êtres n'étaient que des émanations de l'imaginaire délirant
d'Henri le combattant?
Sur le fil du sublime et du trivial, du rêve et de la réalité, Slub
révèle un monde du chaos, sans loi ni Dieu. L'homme s'y
autoproclame tout puissant et flirte avec ses peurs les plus
archaïques.
Gombrowicz livre ici une parodie du pouvoir et de ses
dérives avec un humour féroce. Dans cette satire grotesque
de la société, l'art du travestissement règne en maître absolu.
Tous ces êtres ne s'expriment pas de façon directe; ils sont toujours
artificiels; ils jouent. Aussi la pièce est-elle une ronde de masques, de
gestes, de mines, de cris... Elle doit être jouée "artificiellement", mais
sans que cet artifice perde jamais contact avec le ton humain normal que
l'on perçoit dans le texte.
Gombrowicz, "Indications pour le jeu et la mise en scène",
Moi et mon double, éd. Gallimard, 1996
Créée en 2002, la compagnie Korpüs Animüs cultive un
théâtre visuel et explore les univers oniriques du
subconscient et des profondeurs de l'âme. Slub (Le Mariage)
est son troisième spectacle, après Des Aubes en bandoulière de
Brambilla et Escurial de Ghelderode.
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KORPÜS ANIMÜS
SLUB de Gombrowicz
Entretien avec les metteurs en scène
"Je est un autre" version Gombrowicz
Entretien avec Yann Joly et Bartek Sozanski.
Propos recueillis par Eva Cousido.
Comment avez-vous choisi Slub de Gombrowicz?
B.S. C'est un coup de foudre. On cherchait un texte rare, qui
ne soit pas régulièrement à l'affiche des théâtres. Et cette
pièce a fait immédiatement surgir des images, des envies de
mise en scène.
Le coup de foudre, c'est une pièce qui éveille tout de suite des images?
Y. J. Oui! Ici, le texte nous a aussi beaucoup fait rire. Sous le
rire et les situations absurdes, l'aspect satirique de l'œuvre et
le regard de Gombrowicz sur l'homme et la société nous ont
touchés.
B. S. On a lu de nombreux textes politiquement engagés,
mais tout y était dit et expliqué. Tout était revendicatif, alors
que dans Slub, l'auteur démonte un modèle social, mais pas
de manière didactique. Il passe par la langue, par des
images…
Y. J. Et par les yeux d'Henri, le personnage principal.
Que raconte cette pièce pour vous?
B.S. Elle pose des questions essentielles sur la vie, sur notre
place dans le monde et dans la société, sur le
fonctionnement de cette société.
Elle démontre l'engrenage du pouvoir. Elle montre un
monde de masques, d'inauthenticité où chacun joue un rôle
et n'est jamais soi-même. Sa force, c'est de ne pas dénoncer
ou accuser. La pièce s'ouvre sur un pays détruit par la guerre,
avec des êtres corrompus. Henri, avec sa naïveté d'enfant,
perçoit des structures déjà en place – la famille, le pouvoir,
etc. -, mais refuse de s'y conformer. Pourtant, très vite, la
déchéance environnante opère une contagion. Alors qu'il
cherche une autre manière de fonctionner, il se laisse aspirer
par les schémas préexistants. La révolution d'un ordre
nouveau échoue.
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KORPÜS ANIMÜS
SLUB de Gombrowicz
Y.J. Henri passe de l'innocence à l'âge adulte. Avec sa pureté
initiale, il observe les mécanismes de l'homme face à
l'homme, ses masques... jusqu'à les porter lui-même.
Quelle est la plus grande difficulté dans la mise en scène de ce texte?
B. S. Rien n'est expliqué. Les motivations des personnages
ne sont jamais données. Dans sa préface, Gombrowicz met
en garde contre le fait de vouloir interpréter ou incarner les
personnages. Il dit qu'ils sont artificiels, que tout est formel.
Or, la pièce parle précisément de forme, d'apparence, de
codes. L'homme ne peut exister sans le regard de l'autre qui
lui colle un masque et lui donne une identité.
Y. J. Henri rêve-t-il, est-il fou? La pièce reste sans réponse. Il
nous faut reconstituer un fil dramaturgique clair et logique,
pour construire un squelette qui permette le jeu et la
direction des acteurs.
Mais le plus déroutant, c'est que ce monde n'est pas si fou.
C'est notre monde, régi par le langage, par des codes et des
conventions, dont parfois on ne sait plus trop à quoi ils se
réfèrent. Slub fait l'effet d'un voyage dans un pays lointain
aux coutumes étranges: le voyageur s'étonne d'abord, mais
très vite il doit comprendre les nouveaux codes et les
intégrer.
La pièce est-elle actuelle pour vous?
B. S. Oui et non! Le pouvoir et ses dérives sont toujours
d'actualité. Les questions d'identité aussi. Mais, c'est vrai que
le texte est très "abstrait", très formel. Les personnages sont
stéréotypés. C'est ce qui évite de tomber dans la banalité,
dans l'anecdote.
Et de conserver l'universalité du texte?
B. S. Oui. Il y a une atemporalité qu'on cherche à maintenir,
dans le choix des costumes, de la scénographie, des images.
Y. J. C'est l'humanité qui nous interpelle dans cette pièce.
L'autodérision de l'homme, de nos peurs, de notre besoin de
reconnaissance. Elle rappelle que nous nous ressemblons
tous. C'est une manière de rire de soi, de rire de l'homme, de
le désacraliser.
Définiriez-vous votre théâtre de "politique" ou "engagé"?
B. S. On ne fait pas un théâtre politique qui défend une idée
ou une vision sociale. Si on a un engagement, c'est dans la
manière de raconter des histoires, dans notre volonté de
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