Irak, la France appelle à l`unité Irak, la France appelle à

publicité
lundi 11 août 2014 - N 5519
www.latribune.fr
France Métropolitaine
CAC 40 : 4147,81 pts -0,05%
FTSE (6 567 / -0,45%)
1 = 1,3411$ (+0,01%)
BRENT (105,3$ / +0,49%)
OR (1 311,2$ / +0,15%)
Irak, la France appelle à
l'unité
Arrivé dimanche à Bagdad,
Laurent Fabius a appelé à la
mise en place d'un
gouvernement d'union « pour
mener la bataille contre le
terrorisme ». Le chef de la
diplomatie française a précisé
qu'il allait superviser la
livraison de l'aide
humanitaire française sur le
territoire irakien.
COMMERCE INTERNATIONAL
LE DEAL
L'HOMME DU JOUR
Agroalimentaire: l'UE
prépare une réponse à
l'embargo russe
Après huit mois de
négociations, Alitalia et
Etihad se sont dit "oui"
Le président de BNP
Paribas envisage de
quitter son poste
Soutien à la filière, plainte à l'OMC,
nouveaux débouchés : Bruxelles
cherchera, cette semaine, à
contrecarrer l'embargo russe.
Vendredi, un accord a été conclu entre
la compagnie aérienne italienne, en
difficulté, et celle prospère des Émirats
arabes unis.
Effective dans les prochains mois, la
décision de Baudouin Prot serait liée
aux ennuis judiciaires de la banque
française aux États-Unis.
Sommaire
11/08/2014
SPÉCIAL EMBARGO RUSSE
L'Union européenne prépare une réponse à
l'embargo russe sur les produits alimentaires
Plusieurs options commencent à être évoquées en Europe: des
mesures de soutien au secteur agroalimentaire, un plainte à
l’OMC ou encore la recherche de nouveaux débouchés.
En matière de coopération, "le pragmatisme et le bon sens
prévalent" (Poutine)
L'Ukraine annonce des sanctions contre la Russie
Filière porcine: les abattoirs Gad, victimes de l'embargo russe?
ÉCONOMIE
La Banque de France prévoit 0,2% de croissance au
troisième trimestre
Malgré des signes relativement encourageants relevés par la
Banque de France, l’activité industrielle reste négative au
deuxième trimestre selon l’Insee. Ce qui pourrait laisser anticipé
une croissance moins élevées que prévue.
Dette: les taux allemand et français au plus bas en raison des
tensions géopolitiques
Le parlement italien adopte un nouveau plan économique
78.000 milliards de dollars: les dépenses mondiales en
infrastructures d'ici 2025
Les "1% des plus riches"... encore plus riches que ce que la Fed et la
BCE croyaient?
60% des Américains estiment "vivre confortablement"
Irak: nouvelles frappes américaines, la France appelle à l'unité
Les États-Unis bombardent l'Irak
"Nous ne laisserons pas l'EIIL créer un califat via la Syrie et l'Irak"
(Obama)
Turquie: Erdogan remporte la présidentielle dès le premier tour
Gaza: le Hamas annonce l'arrêt du cessez-le-feu
L'Argentine menacée de poursuites pour "outrage" par un juge
américain
Comment Cristina Kirchner espère relancer l'économie argentine
Edition du 11/08/2014
page 2/125
Sommaire
11/08/2014
Dette argentine: Buenos Aires dépose une plainte contre
Washington
En Chine, l'inflation reste largement inférieure aux prévisions
L'excédent commercial chinois explose à un niveau historique en
juillet
ENTREPRISE
Alitalia et Etihad se sont enfin dit oui
Après huit mois de négociations, un accord a été conclu vendredi
entre la compagnie aérienne italienne, en difficulté, et sa
prospère homologue des Émirats arabes unis.
Gabriele Del Torchio (Alitalia), sur le départ: "ma mission était de
mener le groupe vers une alliance"
Malaysia Airlines: une nationalisation pour "ressusciter" la
compagnie?
Iran: le crash d'un avion fait au moins 38 morts
La production de Renault et PSA repart en France
Avtovaz, le fabricant russe des Lada contrôlé par Renault, plonge
Les objectifs d'Angela Merkel sur la voiture électrique totalement
"irréalistes"
Quand Amazon détourne Orwell dans une pétition contre Hachette
aux Etats-Unis
Google s'offre deux nouvelles applications: Emu pour la messagerie,
Directr pour la vidéo
Google et le libraire Barnes & Noble s'allient pour défier Amazon sur
ses terres
Google versera 250 millions de dollars pour lutter contre la vente
illégale de médicaments
Sécurité numérique: le français Gemalto lorgne l'américain SafeNet
PrivateCore, la société de sécurité informatique achetée par
Facebook
Recharger son smartphone à distance par ultrasons?
En Russie, pas d'Internet si l'on ne décline pas son identité
Edition du 11/08/2014
page 3/125
Sommaire
11/08/2014
Ebola: l'Europe débloque encore 8 millions d'euros pour lutter
contre l'épidémie
GSK : le laboratoire qui a trouvé un vaccin contre le virus Ebola
Ils enquêtaient pour GSK en Chine, la justice chinoise a enquêté sur
eux
Droits TV: quel club de ligue 1 tirera son épingle du jeu ?
Lucy, deuxième meilleure entrée de tous les temps pour un film
français aux Etats-Unis
BANQUE & FINANCE
Le président de BNP Paribas, Baudouin Prot,
envisage de quitter son poste
Cette décision serait liée aux ennuis judiciaires de la banque
française aux Etats-Unis. "Il prendra sa décision à la rentrée,
mais la logique veut qu’il parte", a confié un cadre de la banque
au JDD.
Dexia réduit ses pertes au premier semestre
SÉRIE D'ÉTÉ
La fin de l'Autriche-Hongrie (5/8) : se répartir les
dépouilles de l'ancienne union
Cent ans après le début de la Première Guerre mondiale, La
Tribune revient sur une des suites majeures de ce conflit, la fin de
l’Autriche-Hongrie, et sur ses conséquences économiques.
Aujourd’hui, comment s’est organisée la...
L'économie mondiale en 1914 (5/5) : l'économie a-t-elle conduit
l'Europe à la guerre ?
Dix nuances de management : Empathie (5/10)
OPINIONS
Manuel Valls, vigile de l'été ministériel
Manuel Valls le sait, le mois d’août est propice aux dérapages
politiques. D’où un contrôle étroit des ministres… Par
Jean-Christophe Gallien, professeur associé à Paris Sorbonne*
Election turque: le rêve d'Erdogan
Fini l'ouvrier du 20e siècle, place au nouvel artisant... numérique
Edition du 11/08/2014
page 4/125
5 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
COMMERCE INTERNATIONAL > Plusieurs options commencent à être évoquées
en Europe: des mesures de soutien au secteur agroalimentaire, un plainte à
l’OMC ou encore la recherche de nouveaux débouchés.
Marina Torre
L'Union européenne prépare une réponse à
l'embargo russe sur les produits alimentaires
Face à l'embargo russe sur les produits alimentaires, Bruxelles réunit des experts. Le 14 août,
Dacian Ciolos, le commissaire européen chargé de l'Agriculture rassemblera ainsi des spécialistes
du secteur agroalimentaire.
Il s'est déjà concerté avec les ministres de l'Agriculture des pays membres, notamment avec
Stéphane Le Foll pour la France. Pour l'heure, aucune réunion officielle des ministres de
l'Agriculture n'est au programme selon l'Italie, qui préside actuellement l'UE.
>> Embargo russe: quel coût pour l'agroalimentaire français?
11,8 milliards d'euros
Le problème en suspens: quelles réponses à donner à cette interdiction de l'exportation vers la
Russie? A titre indicatif, le montant total des exportations de produits agroalimentaires de l'UE vers
la Russie a atteint 11,8 milliards d'euros soit 10% des exportations agroalimentaires européennes
l'an dernier. En outre, le secteur craint un effondrement des prix en cas de surabondance.
6 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
Pour éviter cette situation, l'option du "dégagement" qui consiste à retenir une partie de la
production serait sur la table selon le patron de la FNSEA, Xavier Beulin. Ces mesures prévoiraient
en contrepartie des indemnisations pour les agriculteurs.
Des mesures défendues par Paris?
Sur le principe, des mesures d'aides aux agriculteurs pourraient recevoir le soutien de la France qui
aurait pour projet d'en faire part à la Commission européenne. Après son entretien téléphonique
vendredi avec François Hollande, c'est ce que Xavier Beulin, le président de la FNSEA, a indiqué à
la presse.
L'Elysée, moins affirmatif, s'est borné à affirmer via un communiqué que
"des contacts étaient en cours avec la Commission européenne pour que les conséquences directes et
indirectes de cet embargo soient évaluées avec précision afin de prendre des mesures adaptées à la
gravité de la situation".
"Une attention particulière sera portée aux producteurs de fruits et légumes, et des éleveurs qui
rencontrent déjà des difficultés de marché."
De nombreux pays européens concernés
"Il faut que ça aille vite car on est en pleine récolte", a souligné Xavier Beulin. Sont concernés en
priorité que les pêches et les fruits d'été qui sont notamment produits en Italie et en Espagne, puis
les pommes provenant surtout de Pologne et de France mais aussi les tomates dont les Pays-Bas,
l'Allemagne et la Belgique sont d'importants fournisseurs.
Aux Pays-Bas, l'un des premiers exportateurs de produits alimentaires au monde, l
es professionnels du secteurs s'activent également pour presser le gouvernement de réagir.
Bataille juridique à l'OMC?
Pour l'instant Bruxelles reste également très évasive. Dans un communiqué diffusé vendredi le
commissaire roumain Dacian Ciolos a écrit:
"Dans le contexte actuel, il est important de réagir de façon proportionnelle et rapide (...) Je suis certain
que notre secteur agricole résilient se réorientera rapidement vers de nouveaux marchés et
opportunités".
7 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
8 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
Par ailleurs, pour la partie légale, la présidence française a indiqué vendredi que "des démarches
auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) devront être envisagées au niveau
communautaire", dans un communiqué. La Pologne envisagerait également d'en référer à l'OMC.
La Pologne veut vendre ses pommes outre-Atlantique
Enfin concernant la recherche de nouveaux débouchés, Varsovie a déjà engagé des démarches.
Objectif: obtenir une ouverture rapide du marché américain pour ses pommes, a indiqué samedi
l'ambassadeur de Pologne à Washington, Ryszard Schnepf, cité par l'agence PAP.
Le diplomate a dit avoir rencontré le secrétaire d'Etat adjoint chargé l'Agriculture, Michael Scuse et
"une nouvelle rencontre est prévue le 18 août avec les chefs de l'agence qui autorise l'entrée de
produits agricoles aux Etats-Unis".
Les Etats-Unis bloquent les fruits et légumes européens
La Pologne est le premier pays producteur de pommes, dont plus de la moitié (56%) étaient
destinées à son voisin russe avant l'embargo imposé par Moscou.
Si les importations de fruits et légumes frais en provenance de l'Union européenne sont interdits
pour l'instant aux Etats-Unis, également frappés par l'embargo russe, quelques exceptions
demeurent. Ainsi, la Pologne y exporte des poivrons et des brocolis, l'Italie des pommes et des
poires.
9 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
LA PHRASE > Inaugurant ce samedi un site d’exploration pétrolier co-exploité
par la société américaine ExxonMobil et la société d’Etat russe Rosneft, Vladimir
Poutine en a profité pour souligner l’importance du "pragmatisme" dans les
relations internationales.
latribune.fr
En matière de coopération, "le pragmatisme
et le bon sens prévalent" (Poutine)
"Le pragmatisme et le bon sens prévalent en dépit des difficultés du contexte politique actuel, et cela est
très satisfaisant."
C'est par ces mots que le président russe Vladimir Poutine a salué ce samedi le lancement du
projet d'exploration pétrolière de la mer de Kara (Sibérie) mené par le groupe américain
ExxonMobil en coopération avec le champion national Rosneft.
Les entreprises comprennent la "nécessité d'une telle coopération"
" Nous nous félicitons bien sur (d'un tel projet) et nous sommes disposés à étendre notre
coopération avec nos partenaires (...) Les entreprises, y compris les principales sociétés russes et
étrangères, comprennent fort bien la nécessité d'une telle coopération", a déclaré Vladimir Poutine
qui s'exprimait en vidéo-conférence depuis Sotchi.
Le président russe bat des records de popularité dans son pays, 87% des sondés soutenant son
10 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
action selon une enquête d'opinion publiée jeudi par le centre Levada, un institut non
gouvernemental.
Un projet qui échappe aux sanctions
Le projet d'exploration russo-américain dans l'Arctique n'est pas affecté par les récentes sanctions
occidentales qui interdisent notamment l'exportation d'armes et de certains matériels d'équipement
pétrolier vers la Russie.
La mer de Kara pourrait abriter jusqu'à 100 milliards de barils de pétrole, selon le patron de Rosneft
Igor Setchine, mais la Russie a besoin des technologies occidentales pour pouvoir exploiter ces
gisements.
Paris a fait le choix du "pragmatisme"...
Le choix français de poursuivre la livraison de deux navires Mistral à la Russie a provoqué une
controverse fin juillet au sein des pays occidentaux, certains d'entre eux reprochant à Paris d'avoir
privilégié une décision économique au détriment de choix "éthiques". L'Allemagne, en revanche, a
décidé de suspendre un projet de coopération en matière de défense.
11 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
CRISE UKRANIENNE > Le Premier ministre ukrainien, Arséni Iatseniouk, a
annoncé vendredi des sanctions qui pourront viser 172 particuliers et 65
entreprises, essentiellement russes, accusés d’avoir soutenu l’annexion de la
Crimée ou de financer l’insurrection prorusse dans l’est du pays.
latribune.fr
L'Ukraine annonce des sanctions contre la
Russie
Une série de mesures de rétorsion. C'est ce qui est prévu dans un projet de loi en Ukraine présenté
par le Premier ministre Arséni Iatseniouk et destiné à sanctionner 172 particuliers et 65 entreprises,
essentiellement russes. Ils sont accusés d'avoir soutenu l'annexion de la Crimée ou de financer
l'insurrection prorusse dans l'est du pays. Le contenu de cette liste n'a toutefois pas été dévoilé.
Parmi les mesures qui seraient appliquées par le Conseil national de sécurité et de défense
figurent des interdictions d'entrée dans le pays ou le gel d'actifs, mais aussi l'impossibilité de
procéder à certaines opérations financières. Le projet doit être examiné mardi par le Parlement.
Interdiction du transit des ressources naturelles
Le chef du gouvernement a également évoqué l'interdiction du transit des ressources naturelles,
alors que près de la moitié du gaz russe consommé en Europe transite par le territoire ukrainien.
Et de déclarer que dans le pire des scénarios:
12 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
"L'Ukraine pourra subir des pertes, non seulement à cause des sanctions mais aussi à cause de la
politique agressive du Kremlin, de sept milliards de dollars dès la première année."
Après le crash de l'avion de Malaysia Airlines, abattu le 17 juillet en zone rebelle, le gouvernement
ukrainien avait décidé de créer un comité chargé de préparer des sanctions contre la Russie et
contre les citoyens russes qui soutiennent les insurgés.
13 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
SOCIAL > Déjà en difficultés, l’entreprise prévoit d’entamer une procédure de
liquidation judiciaire pour son abattoir de Josselin dans le Morbihan, qui compte
1000 employés. Les perspectives négatives liées à l’embargo russe du 29 janvier
auraient pesé dans la balance.
latribune.fr
Filière porcine: les abattoirs Gad, victimes de
l'embargo russe?
Gad compte demander la liquidation de l'abattoir de Josselin dans le Morbihan. Un communiqué de
la CFDT publié ce samedi fait état de cette décision:
"La direction de la SAS GAD Josselin a informé les représentants du personnel de son intention de
solliciter du tribunal de commerce l'arrêt du plan de redressement en cours et l'ouverture d'une
procédure de liquidation judiciaire"
Le dossier de liquidation judiciaire devrait être déposé au tribunal de commerce fin août-début
septembre.
Victime de l'embargo russe
Principale cause de ce choix: "des problèmes de trésorerie", a indiqué à l'AFP le représentant de la
CFDT chez Gad, Patrick Piguel. A court terme, l'entreprise doit rembourser une échéance de dette
14 Spécial embargo russe
LA TRIBUNE 11/08/2014
de 4,5 millions d'euros à payer le 10 octobre.
Selon le représentant syndical cité par l'AFP, outre les difficultés de la filière, l'embargo russe sur
les importations de porcs, a également pesé dans la décision. Avant même les mesures de
rétorsion prises mercredi dernier par Moscou contre les sanctions imposées par les Occidentaux, la
Russie avait interdit l'importation de porcs d'Europe en janvier dernier. Il s'agissait officiellement de
raisons sanitaires après la découverte de cas de peste porcine en Lituanie et en Pologne.
Chute de la production porcine
La production de porcs en France a chuté de 1,4% au cours des trois mois qui ont suivi cette
interdiction selon le service de statistiques du ministère de l'Agriculture Agreste , qui observait
néanmoins une augmentation des exportations vers l'Espagne.
Fin juin déjà, les salariés de Josselin s'inquiétaient des conséquences de cette interdiction, comme
le décrit cet article de Ouest-France.
Intermarché sur les rangs
La société bretonne d'abattage et de découpe de porcs a déjà dû supprimer près de 900 postes
l'an dernier, huit mois après que sa maison-mère Cecab, a été placée en redressement judiciaire.
La majeure partie des activités de Lampaul-Guimiliau (Finistère) avaient été redirigées vers
Josselin.
Une filiale du groupe Intermarché a entamé des négociations en vue d'une possible reprise des
abattoirs.
Pour rappel, la fronde des "Bonnets rouges" était notamment partie des abattoirs Gad qui avaient
été bloqués fin 2013. Les salariés de Josselin ont prévu de se rassembler ce samedi après-midi à
Lorient sur le site du festival interceltique.
15 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
CONJONCTURE > Malgré des signes relativement encourageants relevés par la
Banque de France, l’activité industrielle reste négative au deuxième trimestre
selon l’Insee. Ce qui pourrait laisser anticipé une croissance moins élevées que
prévue.
latribune.fr
La Banque de France prévoit 0,2% de
croissance au troisième trimestre
Une éclaircie à l'horizon? La Banque de France entrevoit une reprise de la croissance au troisième
trimestre (+0,2%) selon une première estimation rendue publique ce vendredi.
Indicateurs en demi-teinte
Celle-ci se fonde sur l'observation d'indices conjoncturels dans l'industrie et les services
relativement encourageants. Ainsi, dans l'industrie, production et livraisons augmentent
légèrement, l'activité devrait rester stable en août, selon l'institution.
Des chiffres de l'Insee indiquent cependant une reprise en demi-teinte de l'industrie. En effet,
la production industrielle s'est redressée en juin de 1,3%, après une baisse de 1,6% en mai. Mais,
cela ne suffit pas à renverser la vapeur pour l'ensemble du trimestre et la production industrielle
reste donc négative (-0,5%) au cours du deuxième trimestre).
L'enquête mensuelle de conjoncture auprès des entreprises de la Banque de France conclut en
16 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
outre à une "amélioration de l'activité" dans les services et leur "progression à court terme".
Anticipations légèrement plus optimistes à l'Insee
Le niveau de la croissance au deuxième trimestre doit être dévoilé par l'Insee le 14 août. Elle n'était
pas au rendez-vous lors des trois premiers mois de l'année. Une majorité d'économistes cités par
l'AFP anticipent une stabilité ou une très faible hausse du PIB (+0,1%).
Pour les deuxième et troisième trimestres, l'Institut prévoyait fin juin une croissance de 0,3%.
Un niveau légèrement supérieur à celui anticipé par la Banque de France et par un consensus
d'économistes interrogés par Reuters (+0,2%). Pour l'ensemble de l'année, l'Insee prévoit une
croissance de 0,4% du produit intérieur brut, tandis que le gouvernement, lui espère atteindre 1%.
17 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
MARCHÉ DE LA DETTE > Vendredi matin, le taux à 10 ans de l’Allemagne est
tombé à 1,034% (contre 1,062% jeudi ) et celui de la France 1,468% (contre
1,488%).
latribune.fr
Dette: les taux allemand et français au plus
bas en raison des tensions géopolitiques
Nouveaux records pour les taux d'emprunt de l'Allemagne et de la France. Ceux-ci poursuivaient
leur recul vendredi matin, atteignant de nouveaux plus bas historiques, ces dettes profitant de la
prudence des investisseurs au lendemain de l'embargo imposé par la Russie sur les produits
alimentaires européens.
>>Embargo russe: quel coût pour l'agroalimentaire français ?
Vers 08h20, le taux à 10 ans de l'Allemagne, qui évolue en sens inverse de la demande, est ainsi
tombé à 1,034%, contre 1,062% jeudi à la clôture sur le marché secondaire, où s'échange la dette
déjà émise.
Les actifs les plus sûrs
De même, le taux de la France s'est détendu dans les premiers échanges jusqu'à 1,468% (contre
1,488%).
18 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
Rendus très prudents par les risques géopolitiques, les investisseurs se ruaient vers les actifs
considérés les plus sûrs, au premier rang desquels figure la dette des deux premières économies
européennes. Ils évitaient en revanche les marchés boursiers, qui s'apprêtent à ouvrir en nette
baisse en Europe vendredi, au lendemain d'un fort recul.
Un contexte géopolitique très tendu
"Les craintes grandissantes sur la situation en Ukraine ont créé une nouvelle vague de fuite vers
les actifs les plus sûrs", notent les stratégistes chez BNP Paribas, cité par l'AFP.
Les marchés redoutent une escalade de la situation en Ukraine, qui reste très tendue sur le terrain,
sans compter l'embargo russe sur les produits alimentaires occidentaux décidé en réponse aux
sanctions économiques prises par l'Europe et les Etats-Unis contre Moscou.
Les inquiétudes portent également sur l'Irak, alors que le président des Etats-Unis Barack Obama a
autorisé, si nécessaire, des frappes aériennes ciblées contre les jihadistes.
Doutes sur la reprise économique
De manière plus générale, " le soutien aux obligations de bonnes qualité provient d'une
combinaison de banquiers centraux accommodants, de doutes sur la reprise économique et
d'inquiétudes géopolitiques", résument les économistes chez Crédit Agricole CIB, toujours cités par
l'AFP.
Les derniers indicateurs sont peu encourageants pour les investisseurs, qui se posent des
questions sur la santé de l'économie en zone euro, au moment où l'Italie est retombée en récession
au deuxième trimestre et où l'Allemagne, moteur européen, commence à caler. Les dettes des
pays du sud de la zone euro, jugés plus fragiles, faisaient par conséquent les frais de la prudence
des investisseurs.
>> L'industrie allemande a du mal à se vendre
Le taux de l'Espagne grimpait ainsi à 2,672% (contre 2,626%), tout comme celui de l'Italie à
2,912% (contre 2,872%).
19 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
POLITIQUE ÉCONOMIQUE > Ce plan, surnommé "décret-loi compétitivité",
prévoit notamment une baisse des tarifs de l’électricité pour les PME et des aides
au crédit pour les entreprises.
latribune.fr
Le parlement italien adopte un nouveau plan
économique
Deux jours après l'annonce d'une rechute en récession , le parlement italien a définitivement
approuvé jeudi soir un nouveau plan de soutien à l'économie. Celui-ci prévoit, entre autres, une
baisse des tarifs de l'électricité pour les PME et des aides au crédit pour les entreprises.
Présenté initialement en juin par le président du Conseil, Matteo Renzi, ce plan, surnommé
"décret-loi compétitivité", a été fraîchement accueilli par le monde économique, qui lui reproche son
absence de stratégie claire et son incapacité à répondre directement aux besoins les plus
pressants des entreprises.
Un plan "trop peu ambitieux"
Le texte, fortement amendé au fil des semaines, a été approuvé par 155 voix contre 27 à l'issue
d'un vote de confiance au Sénat, le gouvernement ayant choisi cette option pour accélérer le
processus législatif avant la fin de la session parlementaire.
Parmi les principales mesures adoptées figurent une réduction des tarifs de l'énergie pour les
20 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
petites et moyennes entreprises, un crédit d'impôt au titre de l'investissement industriel ou encore
de nouvelles règles censées permettre aux compagnies d'assurance et aux fonds d'investissement
de prêter directement aux entreprises.
La réforme du code du travail repoussée
La principale mesure économique mise en œuvre par le gouvernement Renzi ces derniers mois est
une réduction d'impôt de 80 euros par mois pour les tranches les plus basses de l'impôt sur le
revenu, effective depuis mai. La réforme du code du travail, critiqué pour sa rigidité, a quant à elle
été repoussée à 2015 au plus tôt.
Pour Alberto Bombassei, président du groupe Brembo, spécialisé dans la fabrication de freins pour
l'automobile, le décret-loi compétitivité est trop peu ambitieux pour aider les entreprises, qui
auraient bien plus à gagner d'une réduction de l'impôt sur les sociétés, rapporte Reuters.
"C'est un signe clair montrant que le gouvernement a perdu le cap pour l'instant", a-t-il déclaré dans
un entretien publié vendredi par le quotidien La Stampa.
21 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
INVESTISSEMENTS > Les dépenses en infrastructures dans le monde vont plus
que doubler dans les dix ans, pour dépasser les 9.000 milliards de dollars par an,
selon un rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC) publié jeudi.
latribune.fr
78.000 milliards de dollars: les dépenses
mondiales en infrastructures d'ici 2025
78.000 milliards de dollars. C'est la somme qui devrait être dépensée dans les infrastructures d'ici
2025. 60% concernera la région Asie-Pacifique, notamment grâce à la croissance chinoise.
"La part de l'Europe occidentale va rétrécir à moins de 10%, contre le double il n'y a que quelques
années", relève PwC.
Le marché des infrastructures s'est remis dès 2011-2012 de la crise financière internationale. Il va
croître de 6 à 7% par an ces dix prochaines années, selon l'étude.
L'importance d'investir dans les infrastructures
"Au fur et à mesure que les économies se développent, les types d'investissements nécessaires
dans les infrastructures évoluent", remarque Jonathan Cawood, responsable des infrastructures de
PwC pour l'Afrique.
Et de préciser:
22 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
"Mais tous les pays ne font pas une priorité des dépenses dans les infrastructures. Si vous n'investissez
pas lorsque votre économie est en croissance, vous pouvez vous retrouver très rapidement avec des
pistes d'atterrissage, des routes, des ports et des voies ferrées encombrés".
Des dépenses dans l'urbanisation en priorité
Parmi les secteurs de dépenses concernés:
"L'urbanisation et, partant, les besoins en adduction d'eau, approvisionnement en électricité et moyens
de transports, va être un autre vecteur de dépenses, notamment en Chine, en Inde, au Ghana, au
Nigeria et aux Philippines."
La démographie va également jouer un rôle majeur dans la détermination des équipements sociaux
à construire, souligne PwC. Le vieillissement de la population, en particulier en Europe de l'Est et
au Japon, va obliger à mettre l'accent sur les services de santé, tandis que les marchés émergents
vont devoir à la fois investir dans la santé et l'éducation.
Augmentation nette en Afrique
Les dépenses en infrastructures de l'Afrique subsaharienne devraient croître de 10% par an
pendant la décennie à venir selon PwC à 180 milliards de dollars en 2025. Cela correspondra à
2% du total mondial.
A l'horizon 2025, le Nigeria dépensera nettement plus que l'Afrique du Sud, 77 milliards de dollars
contre 60 milliards.Le pays d'Agrique du nord a pris la place de première économie africaine cette
année.
<cms:widget xmlns:cms="latribunecms" type="html">L'enquête a été menée dans 49 pays représentant 90% du PIB
mondial, selon PwC.</cms:widget>
23 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
L'ÉTUDE > La fortune des personnes les plus riches de la planète serait
largement sous-évaluée selon le rapport d’un économiste belge travaillant pour la
BCE, publié en juillet.
latribune.fr
Les "1% des plus riches"... encore plus riches
que ce que la Fed et la BCE croyaient?
Les "1%" les plus riches de la planète sont plus riches que ce que la plupart des études affirment.
En grande partie parce qu'ils auraient tendance à taire une portion de leur fortune. C'est ce
que Philip Vermeulen, économiste belge qui travaille pour la Banque centrale européenne, tente de
démontrer dans un rapport publié en juillet mais passé relativement inaperçu.
Des riches... "moins fiables"
Ayant observé que la " fiabilité " des réponses des " ménages les plus riches " était généralement
moins élevée que celles des moins fortunés, il a pris en compte ce biais pour établir une nouvelle
méthode de calcul. Il l'a ensuite appliquée aux données du Rapport sur les finances des ménages
américains de la Réserve fédérale , celles du Rapport sur les finances et la consommation de la
BCE et celles du classement Forbes sur les milliardaires.
Écart important en Allemagne
Résultat: l'écart entre la fortune "officielle" et celle ainsi recalculée atteint 13 points de pourcentage
24 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
en Autriche, 9 en Allemagne, 3 aux États-Unis. Autrement dit, outre-Rhin, la fraction de la
population rassemblant 1% des ménages les plus riches ne concentrerait pas 24% de la fortune
privée totale du pays, mais 33%!
En France, l'écart semble relativement faible - de 1 point: 19% de la richesse serait donc
concentrée entre les mains de 1% de la population.
"Paradis fiscaux"
Un autre économiste, Gabriel Zucman, professeur à la London School of Economics - qui a
collaboré avec le français Thomas Piketty, l'auteur du désormais célèbre Capital au XXIe siècle sur
les inégalités de revenu - a étudié une portion encore plus congrue de ces fortunes.
Il estime quant à lui que les 0,1% les plus riches américains possédaient en 2012 quelque 23,5%
des richesses. Une précédente estimation tablait plutôt sur 21,5%, et l'écart entre les deux serait dû
aux sommes "cachées dans des paradis fiscaux", note l'agence Bloomberg.
>> Thomas Piketty est-il vraiment sérieux?
25 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
EFFETS DE LA CRISE > Une large majorité des ménages d’outre-atlantique
affirment se porter "assez bien" économiquement. Un tiers des foyers affirment
toutefois que leur niveau de vie est moins bon qu’il y a cinq ans, selon une
enquête de la Réserve fédérale américaine (Fed) publiée jeudi.
latribune.fr
60% des Américains estiment "vivre
confortablement"
Voici une enquête de la Réserve fédérale américaine (Fed) dont les résultats nuancent les effets de
la récession sur le mode de vie outre-atlantique. Elle révèle que 60% des ménages américains
estiment "vivre confortablement" . 30% affirment même que leur niveau de vie a progressé alors
qu'un tiers indiquent qu'il est resté le même.
16% des Américains craignent une baisse de revenu
Les effets négatifs de la crise sont néanmoins ressentis par un tiers des foyers américains, qui
affirment que leur niveau de vie est moins bon qu'il y a cinq ans. Ils sont aussi 61% à penser que
leur revenu n'augmentera pas au cours des douze prochains mois, tandis que 16% craignent qu'il
baisse.
42% des Américains rapportent par ailleurs qu'ils ont dû retarder une dépense ou un achat majeur
à cause de la crise. 18% reconnaissent même avoir reporté une décision majeure en raison de la
conjoncture économique, comme un départ à la retraite.
26 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
L'enquête de la Fed se base sur les réponses de 4.100 personnes interrogées en septembre et
octobre 2013.
27 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
IRAK > Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s’est rendu
dimanche à Badgad pour des entretiens avec des responsables du ministère des
Affaires étrangères et à Erbil pour superviser la première livraison d’aide
humanitaire française aux déplacés dans la région de Sinjar.
latribune.fr
Irak: nouvelles frappes américaines, la France
appelle à l'unité
Les Etats-Unis ont lancé de nouvelles frappes contre les positions jihadistes dans le nord de l'Irak.
Les Etats-Unis, qui se sont retirés d'Irak il y a près de trois ans, ont mené leurs premières frappes
vendredi, pour enrayer l'avancée des jihadistes de l'Etat islamique (EI) qui menacent le Kurdistan
autonome et des milliers de civils.
Les insurgés sunnites menés par l'EI étaient jusqu'à présent restés à distance du Kurdistan, mais
depuis fin juillet les jihadistes ont progressé en direction de la province, occupant des positions à
une quarantaine de kilomètres de sa capitale Erbil, sans cependant franchir les frontières de la
région autonome.
Leur progression a jeté sur les routes des dizaines de milliers de personnes, en particulier des
chrétiens et de nombreux membres de la minorité kurdophone des Yazidis, bloqués sur les monts
Sinjar sous une chaleur étouffante avec peu d'eau et de nourriture.
Frappes et aides humanitaires
28 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
Les forces américaines "ont (mené) avec succès quatre frappes aériennes pour défendre les civils
yazidis cibles d'attaques aveugles" près de Sinjar, a indiqué l'armée américaine tard samedi.
Parallèlement, les Etats-Unis ont largué dimanche matin de nouvelles cargaisons de vivres l'équivalent de 52.000 repas - et des conteneurs d'eau après avoir déjà mené des opérations
similaires jeudi et vendredi à destination des "milliers de citoyens" menacés par les jihadistes sur
les monts Sinjar, entre Mossoul et la frontière syrienne, a annoncé le Pentagone.
La prise par l'EI il y a une semaine de Sinjar, bastion des Yazidis, une minorité non-musulmane, a
poussé à la fuite jusqu'à 200.000 civils selon l'ONU. Nombre d'entre eux sont piégés dans les
arides montagnes environnantes, menacés autant par la faim et la soif que par les jihadistes.
Une députée yazidie, Vian Dakhil, devenue le visage de sa communauté après avoir lancé un
appel poignant mardi pendant une session parlementaire, a assuré samedi qu'il ne restait plus qu'"
un ou deux jours pour aider ces personnes. Après, ils vont commencer à mourir en masse".
Outre les Yazidis, près de 100.000 chrétiens ont été chassés des plaines de la province de Ninive,
à l'ouest de Mossoul, par les jihadistes, qui se sont emparés de cette deuxième ville d'Irak et de
pans entiers du territoire depuis le début de leur offensive fulgurante le 9 juin.
Le président américain Barack Obama s'est dit confiant samedi " dans le fait que nous pourrons
empêcher l'Etat islamique d'aller dans les montagnes et de massacrer les gens qui se sont réfugiés
là-bas ", même si mettre ensuite ces dizaines de milliers de personnes dans un endroit sûr sera
compliqué d'un point de vue logistique.
Fabius sur le terrain
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s'est rendu dimanche à Badgad pour
des entretiens avec des responsables du ministère des Affaires étrangères ainsi qu'à Erbil pour
superviser la première livraison d'aide humanitaire française aux déplacés dans la région de Sinjar.
La Grande-Bretagne a pour sa part commencé à larguer dimanche de l'aide humanitaire, a
annoncé un porte-parole du ministère britannique du développement international à l'AFP. Le
premier des deux avions envoyés par l'armée britannique a parachuté de la nourriture et de l'eau à
la minorité Yazidi bloquée dans les montagnes de Sinjar, de même source.
Appels à un gouvernement d'union
A son arrivée à Bagdad, le chef de la diplomatie française a appelé à la mise en place d'un
gouvernement d'union "pour mener la bataille contre le terrorisme":
29 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
"Il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le
terrorisme", a-t-il déclaré après une brève rencontre avec le ministre irakien des Affaires étrangères par
intérim, Hussein Chahristani.
La veille, le président américain avait également de nouveau appelé à la formation d'un
gouvernement d'union pour faire face aux insurgés sunnites.
Barack Obama a insisté sur la nécessité d'aboutir à un gouvernement " dans lequel le peuple
irakien et l'armée irakienne (aient) confiance", assurant que "pour partie, ce que nous faisons en ce
moment est de leur préserver un espace pour mener à bien ce travail nécessaire", alors que les
institutions politiques irakiennes sont quasiment paralysées par de profondes divisions.
30 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
IRAK > Le Pentagone a annoncé que vers 12h45, heure française, deux
chasseurs bombardiers américains ont largué des bombes sur une pièce
d’artillerie mobile près d’Erbil, capitale de la Région autonome du Kurdistan, au
nord du pays.
latribune.fr
Les États-Unis bombardent l'Irak
Après l'avoir annoncé, le gouvernement américain est passé à l'action. Les États-Unis ont
bombardé des positions d'artillerie de l'État islamique en Irak qui menaçaient les personnels
américains basés à Erbil, dans le Kurdistan irakien, au nord du pays, a annoncé vendredi le
Pentagone.
Des frappes contre l'artillerie de l'État islamique
Sur Twitter, le porte-parole du Pentagone, l'amiral John Kirby, a notamment déclaré:
"Des avions militaires américains lancent des frappes contre l'artillerie de l'État islamique. L'artillerie a
été utilisée contre des forces kurdes qui défendent Erbil, près de personnels américains".
<cms:widget xmlns:cms="latribunecms" type="twitter"
url="https://twitter.com/PentagonPresSec/statuses/497725099970031616" author="Rear Adm. John Kirby"
nickname="PentagonPresSec" date="2014-08-08">
31 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
US military aircraft conduct strike on ISIL artillery. Artillery was used against Kurdish forces defending
Erbil, near US personnel.
— Rear Adm. John Kirby (@PentagonPresSec) 8 Août 2014
</cms:widget>
Le Pentagone a précisé que vers 12h45, heure française, deux chasseurs bombardiers américains
F/A 18 ont largué des bombes de 250 kilos guidées par laser sur une pièce d'artillerie mobile près
d'Erbil, rapporte l'AFP.
"La décision de frapper a été prise par le centre de commandement américain avec l'autorisation du
commandant en chef" Barack Obama, a indiqué John Kirby.
Le chef de l'armée irakienne, Babaker Zebari, a pour sa part estimé que cet appui aérien allait
permettre "d'énormes changements sur le terrain dans les prochaines heures" . "Les officiers de
l'armée irakienne, les peshmergas (kurdes) et des experts américains travaillent ensemble pour
déterminer les cibles", a-t-il expliqué, évoquant également des frappes américaines dans la région
de Sinjar, à l'ouest de Mossoul et des opérations prévues dans "des villes irakiennes contrôlées par
l'EI".
L'objectif du président américain: éviter un génocide
Des frappes aériennes ciblées ont été autorisées jeudi soir par le président américain Barack
Obama pour éviter un "génocide" de milliers de chrétiens et Yazidis en fuite dans le nord de l'Irak et
contrer l'avancée des jihadistes vers le Kurdistan irakien.
"Nous allons être vigilants et prendre des mesures si (les jihadistes) menacent nos installations
n'importe où en Irak, notamment le consulat (américain) à Erbil et l'ambassade à Bagdad", a-t-il déclaré.
Obama a cependant assuré qu'il n'allait pas "entraîner (le pays) dans une autre guerre".
L'Onu cherche à établir un "corridor humanitaire"
Les combattants de l'État islamique (EI) ont pris jeudi Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne
d'Irak, et se sont emparés du plus grand barrage du pays, à Mossoul, cité qu'ils contrôlent depuis le
10 juin. Depuis dimanche leur avancée dans le nord du pays a fait fuir des dizaines de milliers de
personnes.
L'armée de l'air américaine a parachuté ces derniers jours des vivres et de l'eau aux civils piégés
dans les montagnes.
32 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
L'ONU cherche désormais de son côté à établir un "corridor humanitaire" dans le nord de l'Irak pour
permettre d'évacuer les civils menacés.
Le survol de l'Irak interdit aux vols commerciaux américains
La France s'est dite "prête à prendre toute sa part" dans l'aide aux populations civiles victimes des
"exactions intolérables" de l'EI.
L'Agence fédérale américaine de l'aviation (FAA) a interdit vendredi aux avions commerciaux
américains de survoler l'Irak, citant des "situations potentiellement dangereuses créées par le
conflit armé".
33 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
IRAK > Le président américain s’est exprimé samedi pour justifier les
bombardements en Irak. François Hollande l’a assuré de son soutien et le chef de
la diplomatie française Laurent Fabius est arrivé dimanche à Bagdad.
latribune.fr
"Nous ne laisserons pas l'EIIL créer un califat
via la Syrie et l'Irak" (Obama)
Pendant que l es Etats-Unis bombardent l'Irak, Barack Obama s'explique. Samedi matin à 10h25,
heure de Washington, le président américain a donné une conférence de presse en direct du jardin
de la Maison Blanche.
Entretien avec Hollande
Le chef de l'Etat américain s'est entretenu avec François Hollande et le Premier ministre David
Cameron, qui l'ont assuré de leur soutien. La France s'est engagée aux côtés des Etats-Unis et de
la Grande-Bretagne à venir en aide aux dizaines de milliers de réfugiés, dont de nombreux
membres des minorités religieuses chrétienne et yazidie, jetés sur les routes par les attaques des
djihadistes dans le nord de l'Irak.
Notons à cet égard que le chef de la diplomatie française Laurent Fabius est arrivé dimanche à
Bagdad, où il va s'entretenir avec des responsables irakiens de la réponse à apporter à l'offensive
des djihadistes de l'Etat islamique, rapporte la télévision d'Etat irakienne.
Le ministre des Affaires étrangères se rendra ensuite à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, pour
34 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
superviser la distribution de l'aide humanitaire, ont indiqué le Quai d'Orsay et des responsables
kurdes.
"Nous ne laisserons pas l'EIIL créer un califat via la Syrie et l'Irak"
La veille, une interview accordée par le président américain a été publiée par le New York Times.
Il affirme notamment:
"Il est dans notre intérêt stratégique de repousser l'Etat islamique en l'Irak et au Levant. Nous ne les
laisserons pas créer un quelconque califat via la Syrie et l'Irak, mais nous ne pouvons le faire que si
nous avons des partenaires sur le terrain capables de remplir le vide".
Le chef de l'Etat américain en appelle donc aux tribus sunnites et aux autres figures de pouvoir
locales afin qu'elles poursuivent les opérations. "Nous pouvons repousser (les djihadistes de l'EIIL)
pendant un certain temps, mais dès que nos avions seront partis, ils reviendront ", a-t-il ainsi
reconnu.
Frappes "ciblées"
Depuis jeudi l'armée américaine procède à des frappes "ciblées" contre les combattants de l'Etat
islamique dans le nord de l'Irak, une opération conçue pour prévenir, selon ses termes, un éventuel
"génocide" de minorités religieuses et protéger les Américains qui travaillent dans le pays.
Netayahu "trop fort", Abbas "trop faible"
Le président américain a par ailleurs évoqué la situation à Gaza et fait part de ses doutes quant à
la possibilité d'un règlement rapide du conflit. Observant la popularité auprès des Israéliens de leur
Premier ministre Benjamin Netanyahu, Barack Obama a jugé que " d'une certaine façon, Bibi
(Benjamin Netanyahu) est trop fort, et (...) Abbas est trop faible pour qu'ils se rapprochent" comme
l'avaient fait leurs prédécesseurs lors des accords de Camp David.
Si la Russie envahit l'Ukraine...
Enfin concernant l'Ukraine, Barack Obama pense qu'une invasion russe est possible "
n'importe quand ", auquel cas " tenter de retrouver une relation de coopération qui fonctionne bien
avec la Russie pendant le reste de (son) mandat sera bien plus difficile".
(Article créé le 09/08/2014 à 09:50, mis à jour le 10/08/2014 à 9h30)
35 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
ELECTIONS EN TURQUIE > Les Turcs se sont rendus aux urnes dimanche pour
la première élection présidentielle au suffrage universel direct de l’histoire du
pays. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui promet une "nouvelle
Turquie, aurait récolté 52% des voix, selon des résultats partiels.
latribune.fr
Turquie: Erdogan remporte la présidentielle
dès le premier tour
Haut la main ? Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'acheminait dimanche vers une
victoire dès le premier tour de l'élection présidentielle qui va prolonger de cinq ans son règne à la
tête du pays, malgré les mises en garde de ses adversaires sur sa dérive autoritaire.
52% des voix
Selon des résultats partiels portant sur trois quarts des bulletins exprimés, Recep Tayyip Erdogan a
récolté plus de 52% des voix dans ce scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel
direct, loin devant ses deux rivaux de l'opposition.
Candidat commun de l'opposition social-démocrate et nationaliste, Ekmeleddin Ihsanoglu, un
historien réputé de 70 ans qui a dirigé l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a réuni
quelque 39% des suffrages, alors que celui de la minorité kurde, Selahattin Demirtas, n'en a
rassemblé que près de 9%.
36 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
Au pouvoir depuis 2003
Si elle se confirme, cette victoire annoncée constituerait un succès personnel pour le chef du
gouvernement, au pouvoir depuis 2003, qui rejoindrait ainsi le père fondateur de la République
moderne et laïque, Mustafa Kemal Atatürk, parmi les dirigeants les plus emblématiques du pays.
Grand favori de ce scrutin, Recep Tayyip Erdogan a déjà fait savoir qu'il conserverait les rênes de
la Turquie depuis la présidence, dont il veut considérablement renforcer les prérogatives au prix d'
une réforme de la Constitution.
"Le président élu et le gouvernement élu oeuvreront main dans la main", a souligné dimanche
le chef du gouvernement en glissant son bulletin dans l'urne dans un bureau de vote d'un quartier
de la rive asiatique d'Istanbul.
Une "campagne injuste et disproportionnée"
Sans surprise, Recep Tayyip Erdogan a facilement pris le dessus sur ses deux rivaux, au terme
d'une campagne qu'il a écrasée de ses diatribes, de la puissance financière de son Parti de la
justice et du développement (AKP) et de son emprise sur les médias du pays.
Quant à Ekmeleddin Ihsanoglu, le candidat a dénoncé dimanche une " campagne injuste et
disproportionnée" de son rival mais sans parvenir à susciter le sursaut des "masses silencieuses
" qu'il espérait.
Des critiques et des scandales
Toujours populaire malgré les critiques et les scandales, le Premier ministre est, lui, parvenu à
mobiliser largement ses troupes. Paradoxalement, le triomphe attendu de Recep Tayyip Erdogan
intervient au terme d'une année politique très difficile pour son camp.
En juin 2013, des millions de Turcs ont dénoncé dans les rues sa dérive autoritaire et islamiste. La
sévère répression de cette révolte a sérieusement écorné l'image du régime. L'hiver dernier, c'est
un scandale de corruption sans précédent qui a éclaboussé le pouvoir. Recep Tayyip Erdogan a
dénoncé un "complot" de son ex-allié islamiste Fethullah Gülen, avant de purger la police et de
museler les réseaux sociaux et la justice.
Conserver les rênes du pays
Mais, même contesté comme jamais, Recep Tayyip Erdogan a remporté les élections locales de
mars et reste très populaire dans un pays qu'il a débarrassé de la tutelle de l'armée et dont la
37 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
majorité religieuse et conservatrice a profité de la forte croissance économique sous son règne.
Fort de ce soutien, Recep Tayyip Erdogan, contraint de quitter le poste de Premier ministre aux
législatives de 2015, entend bien conserver les rênes de la Turquie depuis la présidence, pourquoi
pas jusqu'en 2023, année du centenaire de la République.
Mais sa volonté annoncée de réformer la Constitution pour renforcer les pouvoirs du chef de l'Etat
alimente déjà les critiques sur les risques d'un pouvoir "autocratique", contre laquelle l'opposition a
promis de lutter pied à pied.
38 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN > Israël avait proposé dès mercredi soir une
prolongation pour une durée illimitée du cessez-le-feu entré en vigueur mardi
matin, sous réserve qu’elle ne soit assortie d’aucune condition.
latribune.fr
Gaza: le Hamas annonce l'arrêt du
cessez-le-feu
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé vendredi au Caire qu'il ne prolongera pas le
cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne en vigueur depuis trois jours.
"C'est une décision finale"
Deux hauts responsables du Hamas membres de la délégation palestinienne qui négociait au Caire
la prolongation du cessez-le-feu sous l'égide de l'Egypte ont annoncé à l'AFP que leur mouvement
refusait de maintenir cette trêve.
"Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c'est une décision finale, Israël n'a rien proposé", a
déclaré l'un d'eux à l'AFP.
Le Palestiniens ne sont pas d'accord pour prolonger la trêve mais poursuivront les négociations au
Caire, a déclaré un porte-parole du Hamas.
Deux roquettes tirées avant l'échéance selon Israël
39 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
Israël avait proposé dès mercredi soir une prolongation pour une durée illimitée du cessez-le-feu
entré en vigueur mardi matin, sous réserve qu'elle ne soit assortie d'aucune condition.
La trêve des combats devait expirer à 5H00 GMT mais l'armée israélienne a annoncé que deux
roquettes avaient été tirées sur le sud d'Israël en provenance de Gaza trois heures avant cette
échéance. Ces tirs de roquettes sur Israël ont été contestés par le camp adverse.
40 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
DETTE ARGENTINE > Le juge américain en charge du dossier de la dette
argentine estime que le pays a diffusé des "déclarations fausses et trompeuses"
dans des avis publiés dans la presse américaine. L’Argentine, elle, considère que
la justice américaine a outrepassé ses droits.
latribune.fr
L'Argentine menacée de poursuites pour
"outrage" par un juge américain
Ping-pong judiciaire entre Buenos aires et les Etats-Unis. Le juge new-yorkais Thomas Griesa, en
charge du dossier de la dette argentine a menacé de poursuivre l'Argentine pour "outrage à la cour"
lors d'une audience vendredi 8 août.
C'est ce même juge qui a décidé de suspendre tout remboursement de la dette souveraine
argentine transitant par la place financière de New York, tant que le pays ne paierait pas 1,3
milliard de dollars à des créanciers (les fameux "fonds vautour"). Ce qui a conduit plusieurs
agences de notation à déclarer le pays en défaut de paiement partiel.
Un jugement "erroné"
Il réagissait à la publication jeudi par le gouvernement argentin d' "avis légaux" de deux pages dans
le New York Times et le Wall Street Journal, dans lesquels le jugement américain est qualifié de"
déplacé et erroné".
41 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
Des informations "f ausses et trompeuses " a estimé le juge Griesa qui, si elles sont réitérées,
pourraient donner lieu à des poursuites et à une amende.
A la suite de ces menaces, le ministère argentin de l'Economie a dénoncé dans un
communiqué, les " nouvelles pressions et contradictions " du juge et affirmé que l'Argentine
maintenait sa position.
Un arbitrage de la CIJ?
L'Argentine a de son côté porté plainte auprès de la Cour internationale de justice de la Haye,
accusant le juge américain d'outre-passer ses droits. Sur ce point, un porte-parole du Département
d'Etat cité par l'AFP a affirmé vendredi que ce contentieux ne relevait pas de la CIJ. Or, la Cour
elle-même avait prévenu qu'aucune suite ne serait donnée tant que Washington n'aurait pas admis
la compétence du tribunal dans cette affaire.
42 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
POLITIQUE ÉCONOMIQUE > En pleine période de récession, et après l’annonce
d’un défaut de paiement "technique", le gouvernement argentin annonce ce
vendredi une série de mesures visant à redresser la situation. Revue de détails.
latribune.fr
Comment Cristina Kirchner espère relancer
l'économie argentine
Des bus, des formations professionnelles et un soutien au logement. Cristina Fernandez de
Kirchner a annoncé jeudi soir lors d'un discours radiotélévisé, un plan de relance de l'économie
reposant principalement sur la construction de milliers d'autobus, un programme de crédits à taux
favorable pour soutenir le marché immobilier ainsi qu'un plan de soutien à l'emploi.
180 millions d'euros pour acheter des autobus
Le premier point du plan de relance mobilise 2 milliards de pesos (180 millions d'euros) pour
acquérir 3.300 nouveaux autobus. Pointant la vétusté de la flotte des transports collectifs dans le
pays - dans certaines villes les véhicules ont près de vingt ans, la présidente argentine a d'abord
pointé "la nécessité de la moderniser".
Emploi des jeunes et immobilier
En outre, en échange de la participation à un programme de formation professionnelle, les jeunes
chômeurs verront leur allocation passer de de 600 à 2.000 pesos par mois (de 54 à 181 euros par
43 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
mois au taux de change du 8 août 2014). Les embauches consécutives seront en outre
subventionnées à auteur de 2.700 pesos.
Le taux de chômage a pour sa part progressé de 6,4% au dernier trimestre 2013 à 7,1% au premier
trimestre 2014.
Par ailleurs, un programme de crédits à taux favorables pour la construction et l'achat de
logements devrait être mis en place.
Récession et "défaut de paiement partiel"
L'économie s'est contractée de 0,8% au premier trimestre 2014 après avoir déjà reculé de 0,5% au
dernier trimestre 2013. Elle a notamment souffert de la chute des exportations au premier semestre
(-18% vers le Brésil, -35% vers le Chili, -10% vers les Etats-Unis). Seules les exportations vers
l'Union européenne ont progressé de 7%.
Ces annonces interviennent une semaine après que Buenos Aires a été déclarée en "défaut de
paiement" par plusieurs agences de notation suite à la décision d'un juge américain de bloquer les
paiements aux créanciers ayant accepté une forte décote sur leurs titres dans le cadre du
règlement d'un précédent défaut survenu en 2001. A ce sujet, Buenos Aires a d'ailleurs sollicité la
cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, aux Pays-Bas à l'encontre des Etats-Unis.
>> Dette argentine: Buenos Aires dépose une plainte contre Washington
44 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
CRISE ARGENTINE > L’Argentine accuse les Etats-Unis de violer sa souveraineté
et son immunité judiciaire après qu’un juge de New York a ordonné le blocage de
remboursements de dette à des créanciers privés. Elle s’en remet à la Cour
internationale de justice (CIJ) de La Haye, aux Pays-Bas.
latribune.fr
Dette argentine: Buenos Aires dépose une
plainte contre Washington
Le feuilleton dure depuis des années et pour la première fois, l'Argentine s'en prend aux États-Unis,
où l'indépendance de la justice est sacrée. Buenos Aires accuse Washington de violer sa
souveraineté et son immunité judiciaire, après que Thomas Griesa, un juge de New York, a
ordonné le blocage de remboursements de dette à des créanciers privés.
L'Argentine a ainsi déposé une plainte contre les États-Unis devant la Cour internationale de justice
(CIJ) de La Haye.
Dans un communiqué, la présidence argentine affirme:
"Étant donné qu'un État est responsable de la conduite de tous ses organes, les violations (du pouvoir
judiciaire) ont provoqué une controverse entre l'Argentine et les États-Unis."
La Cour internationale ne donnera pas suite
45 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
La CIJ, dont les États-Unis ne reconnaissent généralement pas la juridiction, a précisé qu'aucune
suite ne serait donnée tant que Washington n'aurait pas admis la compétence de ce tribunal
international dans cette affaire.
Si les États-Unis jugent que le contentieux ne relève pas de la CIJ, poursuit le communiqué
argentin, ils auront "l'obligation d'indiquer un moyen alternatif pour parvenir à une solution pacifique
dans la controverse actuelle conformément à la charte des Nations unies".
Remboursement des créanciers bloqué
Plus tôt jeudi, l'Argentine avait suggéré à ses créanciers restructurés de changer d'agent fiduciaire
afin de toucher le remboursement de dette de 539 millions de dollars, versé par Buenos Aires le 26
juin mais bloqué sur un compte de Bank of New York (BoNY).
D'après des avis diffusés dans la presse par le gouvernement argentin, les détenteurs de bons qui
n'ont pas reçu leur paiement dû au 30 juillet peuvent invoquer le fait que "l'agent fiduciaire n'a pas
honoré son obligation de transférer les fonds aux créanciers à qui ils appartiennent" pour en
changer et en choisir un autre.
Nouvelle audience ce vendredi
Mercredi, le juge Griesa a ordonné à Bank of New York de continuer "de retenir les fonds en
attendant une nouvelle décision" judiciaire. Vendredi il a convoqué une nouvelle audience dans le
cadre de cette affaire, à 15H00 locales (21H en France) dans un tribunal au sud de Manhattan.
L'Argentine refuse de payer aux fonds "vautours" ce que le jugement lui ordonne, invoquant que si
elle verse la somme, elle viole la clause RUFO figurant dans les contrats de dette qui oblige de
rembourser tous les créanciers selon les mêmes conditions.
Buenos Aires cible le juge Griesa
Depuis l'échec des négociations, Buenos Aires cible sans retenue le juge Griesa. "Griesa a
démontré une nouvelle fois ne rien comprendre, il a démontré de manière patente son
incompétence, sa partialité durable et dépendance marquée vis-à-vis des fonds vautours" , a
déclaré le chef du gouvernement argentin Jorge Capitanich.
Le ministre argentin de l'Économie plaide pour que l'État américain "intervienne car un juge ne peut
pas empêcher un pays de rembourser sa dette".
Les agences de notation ont déclaré l'Argentine en "défaut de paiement partiel" car le règlement de
46 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
l'échéance de 539 millions n'est pas parvenu aux créanciers, qui ont accepté les restructurations de
2005 et 2010.
47 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
CONJONCTURE > Les prix à la consommation, première jauge de l’inflation ont
crû de 2,3% d’une année sur l’autre en Chine au mois de juillet. Le gouvernement
qui a lancé des mesures de soutien à l’économie, tablait sur une hausse de 3,5%.
latribune.fr
En Chine, l'inflation reste largement inférieure
aux prévisions
Le gouvernement chinois escomptait 3,5% d'inflation sur les prix à la consommation, principale
jauge de l'inflation en Chine. Mais ils n'ont augmenté "que" de 2,3% sur les sept premiers mois de
l'année par rapport à la même période en 2013, a précisé le Bureau national des statistiques (BNS)
ce 9 août.
Les prix de l'alimentation grimpent plus vite
Le BNS indique que la hausse de l'inflation (chiffre composite) atteint elle aussi 2,3% en juillet. Un
niveau stable par rapport au mois précédent.
Dans le détail, ce sont les prix de l'alimentation qui ont le plus crû - de 3,6% en un an.
Assouplissements monétaires
La croissance chinoise était descendue à 7,4% au premier trimestre, le plus bas niveau depuis 18
48 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
mois. Afin de stimuler l'activité, Pékin a introduit à partir d'avril des mesures de relance ciblées
notamment des réductions fiscales, des facilités pour doper les investissements dans les
infrastructures, et des assouplissements de politique monétaire pour encourager les prêts aux
petites entreprises et au secteur rural.
Certains indicateurs macroéconomiques se sont améliorés, comme l'activité industrielle, et
l'excédent
49 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
CONJONCTURE > Jamais, depuis que les statistiques officielles ont été mises en
place, la Chine n’a engrangé un excédent commercial aussi élevé.
latribune.fr
L'excédent commercial chinois explose à un
niveau historique en juillet
Ses exportations ont bondi de 14,5%. Deux fois plus vite que ce que les économistes prévoyait en
moyenne (+7%). Le rythme était également plus de deux fois plus élévé qu'au mois précédent
(+7,2% sur un an).
Et ses importations ont quant à elles chuté de 1,6% par rapport à la même période un an plus tôt.
Résultat, au mois de juillet, la Chine a engrangé un solde commercial positif de 47,3 milliards de
dollars (35,4 milliards d'euros).
+17% vers l'Europe
Dans le détail, les exportations chinoises de biens et services à destination de l'Union européenne
ont grimpé de 17%.
L'économiste en chef de la banque Credit Suisse en Asie (hors Japon), Dong Tao, interrogé par
l'agence Bloomberg, analyse:
50 Économie
LA TRIBUNE 11/08/2014
"Les exportations sont devenues un facteur important de soutien à l'objectif des 7,5% de croissance visé
par le Premier ministre Li Keqiang."
Pékin laissera-t-il le yuan s'apprécier?
Enfin, d'autres économistes anticipent une pression à la hausse du yuan, sauf en cas d'intervention
de la Banque centrale chinoise. Les Etats-Unis notamment reprochent à la Chine de sous-évaluer
sa monnaie. Début juillet, le gouverneur de la Banque populaire de Chine avait fait montre de
bonne volonté en se déclarant prêt à autoriser " la loi de l'offre et de la demande du marché à jouer
un plus grand rôle dans la détermination du taux de change", ajoutant, sans plus de précisions:
" quand nos objectifs seront atteints et quand les conditions seront réunies, la banque centrale réduira
de manière significative ses interventions sur le marché des changes".
51 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
LE DEAL > Après huit mois de négociations, un accord a été conclu vendredi
entre la compagnie aérienne italienne, en difficulté, et sa prospère homologue
des Émirats arabes unis.
latribune.fr
Alitalia et Etihad se sont enfin dit oui
Just married. Après huit mois de tumultueuses fiançailles, la compagnie aérienne émiratie Etihad
Airways et son homologue italienne en difficulté Alitalia ont bien convolé en justes noces, signant
un accord d'alliance vendredi à Rome. Le président d'Alitalia Roberto Colaninno et son
administrateur délégué Gabriele Del Torchio ont participé à la cérémonie de signature avec le
directeur général d'Etihad James Hogan, rapporte Reuters.
Gabriele Del Torchio s'est réjoui devant la presse:
"Après beaucoup d'efforts, une année de travail et de nombreuses soirées, nous y sommes arrivés".
Etihad devrait investir 560 millions d'euros pour une part de 49%
Lancées officiellement en décembre 2013, les négociations entre les promis ont longtemps buté sur
la lourde dette d'Alitalia (environ 1 milliard d'euros) et sur les sacrifices en termes d'emplois.
L'accord prévoit finalement un investissement total de 1,758 milliard d'euros en plusieurs tranches,
ont précisé les deux groupes dans un communiqué. Etihad elle-même va investir 560 millions
52 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
d'euros pour devenir le principal actionnaire d'Alitalia, avec 49% de son capital. D'autres
actionnaires verseront 300 millions d'euros. L'accord comprend également 598 millions d'euros de
restructurations de dette ainsi que 300 millions de nouveaux prêts de la part de banques italiennes.
Avant l'augmentation de capital, l'actionnariat se composait d'une vingtaine de sociétés dont les
banques Intesa Sanpaolo (20,59%) et UniCredit (12,99%) ainsi que l'entreprise publique Poste
Italiane (19,48%).
Les comptes dans le vert à partir de 2017
Le plan prévoit notamment que les comptes d'Alitalia repassent dans le vert "de manière durable" à
partir de 2017. Les effectifs de la compagnie italienne, qui compte 12.800 employés, devraient être
réduits à environ 11.000 personnes, 1.635 suppressions de postes étant envisagées.
Le communiqué ajoute:
"La compagnie recapitalisée sera désormais à même d'investir dans un large plan stratégique qui prévoit
de nouveaux trajets long-courriers depuis Rome et Milan, une marque revivifiée et un accent plus
marqué sur la promotion du tourisme et du commerce italiens".
L'autre seule option: "l'abîme"
Le ministre italien des Transports, Maurizio Lupi, s'est félicité sur Twitter:
"Les faits parlent. L'Italie sait attirer le grand capital, poursuivons le travail".
<cms:widget xmlns:cms="latribunecms" type="twitter"
url="https://twitter.com/Maurizio_Lupi/statuses/497743662907150336" author="Maurizio Lupi"
nickname="Maurizio_Lupi" date="2014-08-08">
#Alitalia : firmato l'accordo con #Etihad . Parlano i fatti. L'Italia s
lavoro.
</cms:widget>
— Maurizio Lupi (@Maurizio_Lupi) 8 Août 2014
À plusieurs reprises, il avait prévenu les parties impliquées qu'Alitalia, lourdement déficitaire et très
endettée, n'avait plus guère le choix qu'entre "deux options: le plan de relance d'Etihad ou l'abîme".
Des plaintes d'atteinte à la concurrence
Etihad, basée à Abou Dhabi et en pleine expansion, détient déjà des participations minoritaires
53 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
dans Air Berlin (29%), Air Seychelles (40%), Virgin Australia (19,9%) et dans Aer Lingus (3%).
La transaction doit néanmoins encore recevoir le feu vert des autorités de la concurrence, alors que
plusieurs concurrents d'Alitalia se sont déjà plaints d'atteinte à la concurrence. Le ministre Lupi
s'est cependant dit à cet égard "tranquille".
54 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
LA CITATION > Après la signature d’un accord d’alliance avec Etihad,
l’administrateur délégué d’Alitalia pourrait céder sa place d’administrateur
délégué Silvano Cassano, ex-administrateur délégué du groupe Benetton.
latribune.fr
Gabriele Del Torchio (Alitalia), sur le départ:
"ma mission était de mener le groupe vers
une alliance"
Sa mission accomplie, Gabriele Del Torchio, l'administrateur délégué d'Alitalia est prêt à tirer sa
révérence. L'ancien numéro un du fabricant de motos Ducati avait en effet été recruté l'an dernier
avec pour mission de redresser Alitalia. C'est désormais chose faite avec la signature de l'accord
d'alliance entre les deux groupes vendredi 8 août.
Retour à la rentabilité en 2017
Après environ un an de négociations, l'accord qui doit être finalisé avant la fin de l'année, prévoit
notamment que la compagnie d'Abou Dhabi prenne 49% d'Alitalia et investisse 560 millions dans le
groupe déficitaire, lequel peut désormais viser un retour à la rentabilité en 2017.
"Ma mission était de mener le groupe vers une alliance", a déclaré Gabriele Del Torchio au journal
Corriere della Sera dans une interview publiée samedi. "Je ne sais pas encore ce que je ferai, mais
je ne suis pas encore prêt à partir à la retraite."
55 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
Départ au conseil d'administration
Il reviendra au conseil d'administration d'Alitalia de désigner un successeur, a-t-il ajouté en disant
penser qu'il s'agira d'un Italien. D'autres journaux ont avancé le nom de Silvano Cassano,
ex-administrateur délégué du groupe Benetton, comme probable candidat.
Le conseil d'administration changera également de tête puisque l'actuel président, Roberto
Colaninno, a aussi fait part de son intention de partir. Le nom de Luca Cordero di Montezemolo,
président de Ferrari, a été cité pour le remplacer mais l'intéressé a démenti ces spéculations,
disant vouloir se consacrer exclusivement à la prestigieuse marque automobile.
56 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
AÉRIEN > Son actionnaire majoritaire, le fonds souverain Khazanah Nasional,
compte racheter 30% des parts qui lui manquent avant de restructurer la
compagnie aérienne fortement affectée depuis la disparition du MH370 et
l’explosion du MH17.
latribune.fr
Malaysia Airlines: une nationalisation pour
"ressusciter" la compagnie?
Malaysia Airlines perdrait 1 à 2 millions de dollars par jour. Pour tenter de redresser la barre après
la perte de deux Boeing en moins de six mois, son actionnaire majoritaire, le fonds
d'investissement public Khazanah Nasional a décidé de racheter les parts qui lui manquent (30%)
pour être l'unique propriétaire de la compagnie aérienne.
Titres suspendus
Cette décision a été annoncée ce vendredi. Les titres MAS cotés à la Bourse de Kuala Lumpur
avaient été suspendus avant cette annonce. Ce choix, qui doit encore être approuvé par le Conseil
d'administration, était déjà envisagé avant la destruction en vol d'un Boeing au-dessus de l'Ukraine
le 17 juillet.
MAS a perdu 4,1 milliards de ringgits au total (962 millions d'euros) de 2011 à 2013. Et 443 millions
de ringgits supplémentaires au premier trimestre 2014, à cause selon elle de "la chute vertigineuse"
des réservations après l'affaire du MH370.
57 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
"Remaniement complet"
Khazanah Nasional souhaite un "un remaniement complet" des "opérations" de Malaysia Airlines
de "son business model, ses finances, son capital humain et ses statuts". Il a ajouté:
"C'est le mal nécessaire pour ressusciter notre compagnie aérienne nationale et faire en sorte que ses
opérations commerciales redeviennent rentables."
Il devrait probablement tailler dans des effectifs . La compagnie " a besoin d'un nouveau coeur et
d'un nouveau cerveau. Telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, elle est condamnée ", avertit Shukor
Yusof, du cabinet d'expertise aéronautique Endau Analytics, interrogé par l'AFP. MAS emploie
19.500 personnes. En comparaison, la prestigieuse Singapour Airlines emploie 23.800 personnes
alors que ses opérations sont beaucoup plus étendues.
58 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
AÉRIEN > Un avion de la compagnie iranienne Sepahan Air assurant une liaison
intérieure s’est écrasé dimanche sur un quartier résidentiel. Selon les médias
officiels iraniens, il y aurait huit ou neuf survivants.
latribune.fr
Iran: le crash d'un avion fait au moins 38
morts
Catastrophe aérienne. Un avion de la compagnie iranienne Sepahan Air assurant une liaison
intérieure s'est écrasé dimanche dans le quartier résidentiel d'Azad, dans l'ouest de la capitale
iranienne, après avoir décollé de l'aéroport Mehrabad de Téhéran, rapportent les médias officiels
iraniens.
Un journaliste a posté ces photos sur son compte Twitter:
<cms:widget xmlns:cms="latribunecms" type="twitter"
url="https://twitter.com/mousavi_ahmad/statuses/498360751984087040" author="ahmad mousavi"
nickname="mousavi_ahmad" date="2014-08-10">
#BREAKING #Iranairlinecrash 8 passengers of the #Sepaha
pic.twitter.com/nFvIUQU5ZU
</cms:widget>
— ahmad mousavi (@mousavi_ahmad) 10 Août 2014
8 ou 9 survivants
Selon l'agence de presse Irna, qui cite l'Autorité de l'aviation civile, l'appareil, un Iran-140 à
59 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
destination de Tabas, dans le nord-est du pays, transportait 48 passagers, dont cinq enfants. Au
total, "38 personnes ont été tuées", a déclaré le vice-ministre des Transports Ahmad Majidi cité par
l'agence Isna. Selon lui "onze personnes avaient été transférées à l'hôpital, où l'une d'entre elle est
décédée".
Irna attribue l'accident à la coupure d'un des deux moteurs à hélices de l'An-140. Les sanctions
internationales imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire ont sérieusement affecté le
secteur aérien iranien, privé de pièces détachées pour ses avions, ce qui a entraîné de nombreux
accidents ces dernières années.
Article actualisé le 10/08/2014 à 12h30.
60 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
AUTOMOBILE > La production de Renault et de PSA en France a crû de 8,3% à
828.924 unités au premier semestre. C’est surtout PSA qui remonte la pente
grâce au succès des 2008 et 308. Mais, cette embellie n’empêche pas la France
de produire moitié moins de véhicules qu’il y a dix ans!
Alain-Gabriel Verdevoye
La production de Renault et PSA repart en
France
Oui, elle remonte. La production de Renault et de PSA en France a crû de 8,3% à 828.924 unités
au premier semestre, selon les derniers chiffres du CCFA (Comité des constructeurs français
d'automobiles). C'est une conséquence du redémarrage du marché européen. Renault a
timidement progressé de 3,8% à un peu plus de 276.000 véhicules particuliers et utilitaires. PSA a
pour sa part accru le volume de fabrication de ses sites d'assemblage français de 10,7% à plus de
552.000 sur six mois. Conséquence notamment du succès des 2008 et 308 " made in France ".
Cocorico.
Dans le même temps, la production des deux groupes tricolores est restée quasi-stable hors de
France. Renault produit aujourd'hui 19,5% à peine de ses véhicules dans l'Hexagone, PSA 35,5%.
La production mondiale (France et étranger) de Renault a progressé sur le semestre de 1,3% à 1,4
million de véhicules, celle de PSA de 3,5% à 1,55 million, d'après le CCFA..
Une baisse de moitié par rapport au milieu des années 2000
Ces chiffres de production en France de Renault et PSA - qui ne comprennent pas les volumes de
61 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
Toyota à Valenciennes et de Smart à Hambach - doivent être toutefois relativisés. Les progressions
sont en référence à des années... historiquement très basses. Le premier semestre 2014 demeure
d'ailleurs très faible dans l'absolu, en dépit des hausses.
En 2005, Renault et PSA avaient produit sur les six premiers mois 1,76 million de voitures et
utilitaires dans l'Hexagone, soit exactement le double! Renault produisait alors dans l'Hexagone
708.500 unités, soit 2,5 fois plus, PSA plus d'un million, soit 0,5 fois plus. Sur l'année 2013 dans
son ensemble, le seul PSA a produit 939.483 unités dans l'Hexagone.... contre 1,88 million en
2005! L'industrie automobile allemande a réussi, elle, à maintenir dans le même temps les niveaux
de production outre-Rhin.
Il est logique que les constructeurs français fabriquent davantage hors de France. Pour vendre en
Chine, en Amérique du sud, en Russie par exemple, il est indispensable de produire sur place.
Pour des raisons de coûts logistiques, certes, mais surtout de droits de douanes, fort élevés sur les
modèles importés. Par ailleurs, même sans droits de douane locaux, il est logique d'installer de
nouvelles usines dans de nouvelles régions. Quand il a eu besoin de capacités supplémentaires,
PSA a, en toute rationalité, décidé de s'installer en Slovaquie dans les années 2000. Pour mieux
servir l'Europe de l'est et centrale avec l'importante aura d'un site de fabrication local.
Produire des petits véhicules hors de France
Ces sites ont également et surtout... l'avantage insigne d'avoir des coûts beaucoup plus bas. Le
coût horaire en France est de 35 euros environ, contre 20-22 en Espagne et 10 en Slovaquie, selon
PSA. Sur un petit véhicule à prix serrés, le différentiel est crucial, d'autant plus qu'on le retrouve sur
les composants produits à proximité par les fournisseurs.
PSA a ainsi décidé de réaliser à l'avenir l'assemblage de ses petits modèles "généralistes" hors de
l'Hexagone. Les Dacia à bas prix de Renault ne pourraient pas être proposées aux tarifs canon qui
font leur succès - moins de 8.000 euros pour une Sandero de base, soit 5.000 euros de moins au
bas mot que ses rivales -, si elles n'étaient produites en Roumanie et au Maroc.
L'avenir du "made in France" dépend en fait essentiellement de la capacité de PSA et Renault à
maintenir leur présence en Europe dans les véhicules compacts et de gamme moyenne
supérieure, un peu moins sensibles aux coûts que les petits modèles. Et ce, malgré la politique des
pouvoirs publics français favorisant fiscalement - en particulier à travers le bonus-malus - les petits
véhicules. Problème: la production des véhicules de gamme moyenne supérieure a énormément
chuté sur dix ans!
PSA a produit l'an passé 86.800 Peugeot 508 - dont une bonne partie en Chine -, contre 259.000
Peugeot 407, son prédécesseur, en 2005. Et, à l'époque, toutes les 407 étaient assemblées dans
l'Hexagone. La rivale Renault Laguna, fabriquée à Sandouville, a totalisé 17.900 unités produites
en 2013 à peine, contre 145.000 il y a dix ans. Quelle dégringolade!
62 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
Relance de la gamme moyenne supérieure chez Renault
Renault, par exemple, ne déclare pas forfait pour autant. Le groupe français a ainsi décidé de
relancer sa gamme moyenne supérieure Laguna et Espace, ainsi que le monospace compact
Scénic, dont les prochaines remplaçantes seront montées à Douai. Et ce, alors que la Twingo est
réalisée en Slovénie et les Clio essentiellement en Turquie.
PSA rencontre pour sa part un grand succès, presque inespéré, avec sa nouvelle compacte
Peugeot 308, élue "Voiture de l'année". Le site de Sochaux a ainsi mis en place une équipe de
nuit, pour une durée minimum de six mois. PSA, qui a fermé l'an dernier le site d'Aulnay et réduit la
voilure à Poissy et Rennes, prévoit heureusement une production de 230.000 Peugeot 308 en 2015
à Sochaux. Une bonne nouvelle.
PSA comme Renault se sont engagés à maintenir leurs usines en France d'ici à 2016. Les
volumes escomptés prévoient une quasi-stabilisation de la production, mais pas une progression.
PSA vise autour d'un million d'unités en 2016 en France. Mais ces niveaux de production seraient
inférieurs à ceux, déjà piètres, de...2012.
63 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
AUTOMOBILE > Les ventes de voitures en Russie plongent, avec peu de
perspectives de reprise à l’horizon. Le premier constructeur russe Avtovaz, le
fabricant des Lada contrôlé par l’Alliance Renault-Nissan, dégringole, alors qu’il
n’exporte quasiment pas.
Alain-Gabriel Verdevoye
Avtovaz, le fabricant russe des Lada contrôlé
par Renault, plonge
Les ventes automobiles en Russie, deuxième marché en Europe après l'Allemagne, ont plongé en
juillet, avec peu de perspectives de reprise à l'horizon. Et ce, au grand dam d'Avtovaz, le premier
constructeur russe désormais contrôlé par l'Alliance Renault-Nissan, mais aussi de Renault
lui-même, très implanté historiquement sur place.
Ventes en chute libre
Selon les chiffres officiels de l' AEB , les ventes de véhicules particuliers et d'utilitaires neufs ont
chuté de 23% le mois dernier - par rapport à juillet 2013 - à 180.767 unités en Russie, après une
baisse de 17,3% en juin. Sur l'ensemble des sept premiers mois de 2014, les immatriculations
s'affichent en baisse de 9,9% à 1,41 million d'exemplaires. "La contraction du marché se poursuit et
prend de la vitesse en juillet. La tendance globale est inquiétante et ne risque pas de s'améliorer à
court terme", souligne Joerg Schreiber, président du comité automobile de l'AEB.
Après plusieurs années de croissance spectaculaire, les immatriculations ont connu en Russie une
64 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
chute quasi-ininterrompue depuis plus d'un an. De l'avis des experts, elles subissent les
conséquences du ralentissement économique, qui s'est brusquement accentué en raison de la
crise ukrainienne et de la menace de sanctions occidentales contre l'économie russe.
Les Lada frappées de plein fouet
Le constructeur russe Avtovaz, le célèbre fabricant des Lada, a vu ses ventes en Russie chuter
d'un quart en juillet (à 28.014 véhicules) et de 16% sur sept mois (à 220.822). Fâcheux, alors que
le constructeur n'exporte quasiment pas. Renault fait pour sa part mieux que le marché total
puisqu'il fléchit de16% seulement en juillet (à 15.219) et de 9% (à 111.640) sur sept mois. Au
cumul depuis juillet, Renault reste la deuxième marque en Russie derrière Lada, et la première
importée, tout juste devant la coréenne Kia. Le groupe Avtovaz-Renault-Nissan détient 29,2% du
marché russe (en juillet), dont 15,5% pour Avtovaz et 8,4% pour Renault.
Le 4x4 Dacia Duster, vendu en Russie sous le label Renault et produit à Moscou, est la quatrième
voiture la plus populaire derrière la Lada Granta et deux coréennes (Hyundai Solaris, Kia Rio). En
juillet, le Duster devance la Renault Logan et la Lada Largus, qui n'est autre qu'une Logan break
rebaptisée!
Renault et Nissan contrôlent Avtovaz
Renault détenait jusqu'ici 25% d'Avtovaz. Mais l 'alliance Renault-Nissan a finalisé sa prise du
contrôle du premier constructeur automobile russe le 18 juin en toute discrétion à cause de la
tension diplomatique internationale entre l'Europe et la Russie à propos de l'Ukraine. La part
effective de l'Alliance Renault-Nissan dans le capital d'Avtovaz est aujourd'hui de 50%. Renault
détient désormais pour sa part 33% de l'entreprise russe et Nissan les 17% restants. La transaction
représente un investissement de 23 milliards de roubles (environ 500 millions d'euros) depuis la
signature de l'accord fin 2012.
Avtovaz, qui détient une usine géante créée dans les années 60 par le régime soviétique avec
l'aide des ingénieurs de... Fiat àTogliatti (mille kilomètres au sud-est de Moscou), a dû annoncer
récemment qu'il allait supprimer 13.000 emplois. Le groupe précise que, à la fin de l'an dernier,
65.891 personnes travaillaient sur le site. Des effectifs énormes, hérités de la période soviétique.
Avtovaz a enregistré l'an dernier une perte nette de 7,9 milliards de roubles (161 millions d'euros).
Malgré l'aide de Renault, les niveaux de productivité sont très loin de ceux de la concurrence
internationale. Bâtie initialement pour produire la Fiat 124 de 1966 - dont la production a été
stoppée en début d'année 2012 -, l'usine de Togliatti vise une production de presque un million
d'unités vers... 2017. On en est loin aujourd'hui.
Des modèles peu fiables et obsolètes
65 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
Longtemps constituée de modèles archaïques, au manque de fiabilité légendaire, mais pas chers,
la gamme Lada se renouvelle progressivement, avec le soutien de Renault. Mais, on n'en est qu'au
début. Les ingénieurs du groupe français ont installé en 2011 à Togliatti une ligne d'assemblage
de véhicules sur la plate-forme "Entry" (entrée de gamme de type Logan).
Renault vient de démarrer à Togliatti la production de ses Logan II et Sandero II. Ces deux
modèles seront présentés officiellement au salon de Moscou, fin août. Renault contribue, avec
Nissan, à maintenir la production à Togliatti, un site en surcapacités chroniques. Renault a saturé
pour sa part son propre site de fabrication moscovite d'Avtoframos, lequel a démarré la production
des premières Logan en 2005. Il a ensuite produit également des Sandero et Duster.
66 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
AUTOMOBILE > Le gouvernement fédéral allemand veut faire circuler 1 million de
voitures électriques d’ici à 2020. Un objectif a priori totalement irréaliste.
Jonathan Baudoin
Les objectifs d'Angela Merkel sur la voiture
électrique totalement "irréalistes"
La voiture électrique a du mal à se vendre en Allemagne. La chancelière Angela Merkel avait
pourtant annoncé dès 2009 l'objectif de voir circuler outre-Rhin 1 million de voitures électriques en
2020, à travers le programme d'électromobilité du ministère de l'Économie.
Un objectif "irréaliste"
Un objectif tout bonnement " irréaliste " pour Ferdinand Dudenhöffer, directeur au centre de
recherche sur l'automobile à l'université de Duisbourg-Essen, lequel déclare avec ironie que la
chancelière "aurait aussi bien pu exiger que nous fassions rouler 100.000 autos sur la lune en 2020
".
Cinq après l'annonce gouvernementale, près de 17.000 véhicules électriques seulement circulaient
en Allemagne au premier semestre 2014. Soit 4 voitures électriques sur 10.000 voitures classiques.
La France se montre en avance sur son voisin, avec 10 voitures électriques pour 10.000 voitures
classiques. De part et d'autre du Rhin, le marché des voitures " vertes " a du mal à passer
l'accélérateur.
Des pouvoirs publics réticents, peu incitatifs
67 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
Les mairies, poussées par la coalition gouvernementale à fournir des parkings gratuits aux
conducteurs qui pourraient également emprunter les voies de bus, sont sceptiques, selon Stephan
Articus, président de l'Association des villes allemandes.
En outre, toute aide financière, notamment des bonus pour les particuliers, est écartée par le
gouvernement, car favoriser les voitures électriques serait créer un désavantage comparatif pour
les constructeurs allemands - Mercedes, BMW, Volkswagen - face à des concurrents étrangers tel
Renault par exemple.
Même si les constructeurs allemands ont fait des efforts pour lancer des voitures électriques,
comme la Smart, les Volkswagen Up ou Golf, la BMW i3, il reste le problème des bornes de
recharge. 4.400 sont en place en Allemagne. La France en compte plus du double -10.000 - et veut
passer à 16.000 d'ici la fin de l'année. C'est dire le retard que traîne le gouvernement fédéral sur la
question! Objectif dans l'Hexagone: 7 millions de points de recharge d'ici à 2030.
68 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
LA GAFFE > Le site de e-commerce a divulgué l’adresse professionnelle du
patron d’Hachette Book Group, auquel il livre un combat acharné depuis
plusieurs mois à propos du prix des livres numériques. Dans une lettre, il utilise
une citation de George Orwell, en la détournant de son sens initial.
Marina Torre
Quand Amazon détourne Orwell dans une
pétition contre Hachette aux Etats-Unis
Le conflit entre Amazon et Hachette tourne au vinaigre. Le site de e-commerce et la filiale
américaine du groupe français Lagardère s'affrontent depuis plusieurs mois sur les prix des
ouvrages numériques vendus sur la plateforme.
>> Amazon versus Hachette: la guerre est déclarée
La dernière offensive - provenant d'Amazon - date de ce 9 août. Sur un site créé pour l'occasion et
baptisé "lecteurs unis", le libraire en ligne publie une longue lettre détaillant ses griefs à l'encontre
de la maison d'édition. Surtout, il demande à ces lecteurs d'envoyer une lettre à Michael Pietsch, le
PDG d'Hachette Book Group, dévoilant son adresse mail professionnelle à cette fin. Et suggérant
d'accuser la maison d'édition "d'entente illégale".
Amazon fait mentir Orwell
Dans le document, Amazon invoque l'histoire de l'édition, dressant un parallèle entre les débuts
69 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
difficiles des livres de poche avant la Seconde guerre mondiale et le débat actuel sur le prix
des livres numériques.
A l'appui de son argumentaire, le texte cite cette phrase de George Orwell, l'auteur de 1984:
si "les éditeurs étaient un peu sensés, ils comploteraient contre eux (les livres de poches) et les feraient
disparaître."
Commentaire d'Amazon : "oui, George Orwell a suggéré une collusion" entre les éditeurs.
Coupée de son contexte, cette phrase laisse croire qu'Orwell lui-même souhaitait la mort du livre
de poche, concurrent à bas prix des belles reliures. Or, c'est exactement l'inverse!
Edité par Penguin, il s'était en fait exprimé pour louer la qualité de ses éditions de poche: "les livres
Penguin sont splendides pour des livres qui ne valent que six pence", tellement "splendides qui si
les éditeurs (concurrents de Penguin) étaient un peu sensés " ils les feraient détruire. Une ironie
que les rédacteurs de cette lettre d'Amazon ont omis de transmettre dans son intégralité.
Combat de plumes
Citer un auteur célèbre permet surtout de répondre, littéralement grande plume contre grande
plume, à la campagne menée par des écrivains outre-Atlantique, dont certains édités par Hachette,
qui ont pris la parole pour dénoncer les pratiques du distributeur accusé d'abuser de sa position
dominante.
D'ailleurs la pétition demande à Hachette " d'arrêter d'exploiter les auteurs " et d'accepter sa
proposition de les placer "en dehors du débat", en leur proposant de leur reverser l'intégralité du
chiffre d'affaires sur la vente de leurs oeuvres tant que durent les négociations).
>> Amazon fait les yeux doux aux auteurs pour remporter sa guerre contre Hachette
Facebook ferait de la concurrence à la lecture
Au récriminations de Hachette et des écrivains, Amazon rétorque: "les e-books peuvent et doivent
être moins chers", en gras dans le texte de sa pétition. Le groupe défend une "culture de la lecture
" à prix accessibles pour la rendre "compétitive" face à la concurrence d'autres divertissements
comme " les jeux mobiles, la télévision, les films, Facebook, les blogs..." Par prix accessibles, il
entend 9,99 dollars comme prix unique pour la plupart des livres électroniques, contre 12,99 à
19,99 dollars actuellement.
70 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
ACQUISITION > Avec les rachats des applications Directr et Emu, le géant
américain compte monter en puissance dans les applications mobile, face à
Apple ou Facebook.
Jonathan Baudoin
Google s'offre deux nouvelles applications:
Emu pour la messagerie, Directr pour la vidéo
Le célèbre moteur de recherche californien ne prend pas de vacances. Cette semaine, Google a
racheté deux start-up, Emu et Directr, à des montants non divulgués.
Messagerie "intelligente"
L'application Emu, fondée par des anciens de Google et d'Apple, a été créé en 2012. Ce service de
messagerie "intelligente" apporte des informations complémentaires lors d'envois de SMS. Par
exemple, si un contact vous donne un rendez-vous tel jour, telle heure, Emu fait passer sous le
message une capture d'écran de votre agenda, vous permettant de vérifier si vous êtes disponible.
A partir du 25 août, date officielle de fermeture de l'application, elle ne sera plus disponible sur
l'AppStore, le site de téléchargement d'applications du rival Apple. L'application viendra renforcer le
service de messagerie Hangouts de Google.
Montage video
71 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
L'autre start-up rachetée par Google est Directr. Cette application est dédiée au montage de vidéos
sur smartphones. La particularité de cette application est qu'elle est destinée aux Petites et
moyennes entreprises, fournissant un service payant pour les PME qui souhaitent organiser une
vidéo-promo marketing sur smartphone, et ainsi être partagée sur Facebook ou Youtube. Avec ce
rachat, Directr fera partie d'une des divisions de YouTube, ses salariés seront intégrés aux équipes
publicitaires du site de vidéos en ligne.
72 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
LE DEAL > Ensemble, le géant du web et la chaîne de librairies on lancé un
service de livraison de livres à domicile en moins de 24 heures outre-Atlantique.
latribune.fr
Google et le libraire Barnes & Noble s'allient
pour défier Amazon sur ses terres
Depuis le 7 août, Google apporte aux petits et grands lecteurs de Manhattan, Los Angeles et San
Francisco des livres commandés en ligne, en moins de 24 heures. Comme le fait déjà Amazon
dans quatre (bientôt dix) villes américaines. C'est la chaîne de librairies Barnes & Noble qui fournira
les ouvrages au groupe de Mountain View, et plus particulièrement des boutiques en centre-ville
comme celle de Union square à New York par exemple.
Des produits L'Occitane livrés à domicile par Google
Son service "Google Shopping Express", lancé en 2013, livrait déjà dans les trois villes des
produits frais ou de grande consommation pour 19 partenaires dont les distributeurs Costco,
Walgreens, Staples et Target. La chaîne française de produits cosmétiques L'Occitane propose elle
aussi des produits sur Google Shopping Express.
>> Lunettes, baskets, voitures, livraisons... où s'arrêtera Google ?
Le moteur de recherche rajoute donc un rayon librairie à son supermarché virtuel. Une nouvelle
façon de concurrencer Amazon deux ans après l'ouverture sur Google Play d'une section "livres"
73 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
pour télécharger des ouvrages numériques. Cette nouvelle offre pourrait en outre profiter du conflit
entre Amazon et la filiale américaine d'Hachette, si des clients mécontents du site de e-commerce
se reportent sur ce nouveau service.
>> Amazon versus Hachette: la guerre est déclarée
Un libraire en difficultés
Pour Barnes & Noble, il s'agit de développer de nouveaux modes de distribution alors que
ses propres librairies connaissent des difficultés - 63 ont été fermées au cours des 5 dernières
années sur le territoire américain, relève le New York Times. S'il lui reste encre plus de 660
magasins et 700 librairies universitaires aux Etats-Unis, la chaîne souffre de la concurrence des
ventes en ligne, notamment d'Amazon. D'autant plus que sa liseuse "Nook" se révèle de moins en
moins rentable.
Ce partenariat fera doublon avec son propre service de livraison accessible en ligne, mais pour le
groupe compte tirer de ce partenariat des revenus marginaux et une notoriété renforcée.
74 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
LE CHIFFRE > Le groupe américain a passé vendredi un accord à l’amiable avec
des actionnaires qui l’accusaient de ne pas avoir a suffisamment empêché des
pharmacies étrangères d’utiliser son réseau publicitaire.
latribune.fr
Google versera 250 millions de dollars pour
lutter contre la vente illégale de médicaments
50 millions par an pendant cinq ans. C'est ce que déboursera Google pour lutter contre la vente
illégale de médicaments en ligne. Une négociation avec la justice américaine a abouti à cette
décision vendredi.
En 2011, une plainte avait été déposée contre Google par des actionnaires à la suite d'un premier
règlement qui concernait des publicités pour des entreprises canadiennes. Les plaignants
estimaient que le moteur de recherches n'avait pas suffisamment empêché des pharmacies de
proposer leurs médicaments aux Américains de façon illégale. La firme de Mountain View avait
alors accepté de débourser 500 millions de dollars.
Bloquer des publicités
Un document de la cour de justice californienne rendu public le 8 août au soir indique que Google
accepte de financer un programme interne visant à lutter contre l'apparition de publicités incitant à
l'importation illégale de médicaments aux Etats-Unis.
Google ne devrait avoir aucune difficulté à délivrer la somme promise qui représente une goutte
75 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
d'eau par rapport à ses bénéfices. Au cours du seul quatrième trimestre 2013, l'entreprise a ainsi
engrangé 3,38 milliards de dollars de bénéfice net.
76 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
ACQUISITION > Le spécialiste français de la protection des données espère que
le rachat de la société américaine pour 666 millions d’euros boostera ses
activités opérationnelles.
latribune.fr
Sécurité numérique: le français Gemalto
lorgne l'américain SafeNet
Avec cette acquisition, Gemalto nourrit de grandes ambitions. Le spécialiste français de la sécurité
numérique a annoncé vendredi avoir racheté la société américaine SafeNet, spécialiste de la
protection des données pour 666 millions d'euros. Cette dernière a enregistré un chiffre d'affaires
de 252 millions d'euros en 2013.
Dépassement de "10% des activités opérationnelles pour 2017"
Du fait de la croissance et des synergies découlant de cette acquisition, Gemalto prévoit de
dépasser "d'environ 10%" son objectif d'activités opérationnelles pour 2017, jusque-là fixé à 600
millions d'euros", a indiqué le groupe dans un communiqué.
La transaction vise à "accélérer le déploiement [des] solutions de haute sécurité pour les
entreprises, et démultiplier [les] technologies et opportunités de croissance dans la protection des
accès en ligne", a expliqué Olivier Piou, le directeur général de Gemalto, cité dans le communiqué.
L'acquisition est financée "par 440 millions de dollars de trésorerie disponible et par 450 millions de
77 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
dollars issus des lignes de crédit existantes", ajoute Gemalto.
L'action Gemalto en tête du CAC 40
Le marché a bien accueilli cette annonce, vendredi matin. Gemalto était en hausse et se hissait en
tête du CAC 40.
À 09H34 (07H34 GMT), la valeur prenait 1,83% à 70,54 euros, figurant parmi les rares valeurs du
marché parisien dans le vert, tandis que l'indice CAC 40 perdait 0,71%.
78 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
START-UP > Le réseau social américain a acheté la société de sécurité
informatique californienne PrivateCore. Cette start-up est spécialisée dans la
protection des serveurs.
latribune.fr
PrivateCore, la société de sécurité
informatique achetée par Facebook
Le réseau social américain Facebook a acheté vendredi la société de sécurité informatique
californienne PrivateCore, qui va lui permettre de mieux protéger ses serveurs, ont annoncé jeudi
les deux entreprises. Les modalités financières de la transaction n'ont pas encore été divulguées.
Spécialisée dans la protection des serveurs informatiques
PrivateCore est une start-up créée en 2012 par des professionnels de la sécurité informatique
venant de la société informatique VMware et de Google. Basée à Palo Alto, en Californie, elle est
spécialisée dans la protection des serveurs informatiques contre les intrusions, qu'elles soient
physiques ou par l'intermédiaire de virus informatiques.
Elle a comme principale mission de "sécuriser tous les échanges des centres de données avec des
protections supplémentaires", explique Joe Sullivan, le responsable informatique de Facebook.
Prix de la société innovante
79 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
PrivateCore peut valider l'intégrité des serveurs et protège les données en cours d'utilisation
notamment grâce à ses connaissances dans les domaines de la virtualisation et de la
cryptographie. Spécialisée dans les services aux entreprises et le cloud, elle propose un logiciel de
gestion à distance, PrivateCore vCage.
Cette startup n'est pas une inconnue. Elle a notamment reçu le prix du logiciel de sécurité
informatique innovant par le Cyber defense Magazine pour le logiciel PrivateCore vCage, en février
2014.
80 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
INNOVATION > Une jeune américaine de 25 ans a mis au point une technologie,
proche du Wifi, qui permet de convertir l’électricité en son, puis en ultrasons.
Ensuite, les ultrasons sont reconvertis en électricité, ce qui permet de recharger
la batterie du smartphone.
latribune.fr
Recharger son smartphone à distance par
ultrasons?
Recharger son smartphone à distance, sans avoir besoin de brancher son appareil ou
d'interrompre une conversation en cours, tel est le projet d'une jeune start-up américaine, uBeam,
rapporte le New York Times.
Sa fondatrice, Meredith Perry, une jeune américaine de 25 ans, astro-biologiste de formation, a mis
au point une technologie, proche du Wifi, qui permet de convertir l'électricité en son, puis en
ultrasons. Ensuite, les ultrasons sont reconvertis en électricité, ce qui permet de recharger la
batterie du smartphone.
Pour cela, un capteur de cinq millimètres d'épaisseur capte l'électricité, et un récepteur tout aussi
fin, permet au smartphone de recevoir les ultrasons et de les convertir en énergie. "Plus besoin de
cordon, ni d'adaptateur", se réjouit la jeune femme.
Une commercialisation dans deux ans
81 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
"C'est la seule technologie qui permet d'utiliser son téléphone et de bouger librement dans une
pièce pendant que celui-ci est en train de charger", explique Meredith Perry au New York Times,
faisant allusion à la technologie permettant de recharger son smartphone par induction, certes sans
le brancher, mais qui nécessite tout de même de laisser l'appareil en contact avec le socle
adéquat.
>> Recharger son iPhone ou son Galaxy sans le brancher ? C'est possible, grâce à QI
Seul problème: contrairement au Wifi, cette technologie ne peut traverser les murs, aussi chaque
pièce doit-elle être équipée de capteurs.
Pour l'instant, le projet n'est du reste qu'au stade du prototype. La commercialisation est envisagée
d'ici deux ans. Il y aurait alors de quoi révolutionner le monde du high tech. En effet si l'électricité
est partout, alors la taille de la batterie pourra être réduite puisqu'elle se rechargera en
permanence, explique encore Meredith Perry. De quoi réjouir les constructeurs de smartphones.
Pour aller plus loin:
>> Sept systèmes futuristes pour recharger son téléphone sans prise électrique
82 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
RUSSIE > Dmitri Medvedev a signé un décret obligeant les utilisateurs du Wi-Fi
public à fournir leurs données personnelles. Celles-ci seront ensuite conservées
pendant 6 mois par les fournisseurs d’accès.
Jérémy Hébras
En Russie, pas d'Internet si l'on ne décline
pas son identité
Les utilisateurs du Wi-Fi public en Russie ne pourront plus se connecter anonymement à Internet,
rapporte le journal Izvestia. Dans un décret signé cette semaine par le Premier ministre Dmitri
Medvedev, le gouvernement russe oblige les utilisateurs du Wi-Fi public à présenter leur passeport
ou leur carte d'identité afin de pouvoir l'utiliser.
Stockage des données personnelles
Les données personnelles des utilisateurs seront ensuite enregistrées et stockées par les
fournisseurs d'accès à Internet, au même titre que les informations des appareils, comme l'adresse
IP. Ces données seront conservées pendant 6 mois, et les fournisseurs d'accès devront être en
mesure de les transmettre au gouvernement si celui-ci les exige.
D'autre part, le décret oblige les lieux (librairies, cafés, bars...) disposant d'une borne Wi-Fi à
communiquer à leurs fournisseurs d'accès la liste des personnes utilisant leur connexions
publiques. Les données à transmettre sont le nom, l'adresse et l'équivalent du numéro de sécurité
sociale. Il est enfin stipulé que les établissements doivent régulièrement actualiser cette liste.
83 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
L'espace Wi-Fi de Moscou trop vaste ?
Cependant, mettre en place un tel système ne semble pas être une mince affaire d'un point de vue
technique au vu de l'immense espace Wi-Fi de Moscou, récemment étendu.Matvey Alekseev,
directeur des relations avec le gouvernement de l'entreprise Ramblers and co, spécialisée dans
l'informatique, a déclaré:
"Identifier des utilisateurs d'Internet via une connexion publique Wi-Fi est impossible. A Moscou, l'espace
Wi-Fi couvre à lui seul tous les parcs et les lieux publics. Je ne crois pas que toutes les personnes qui
vont au parc Gorky montreront leur passeport."
Mener "une guerre d'information"
Ce resserrement du contrôle de l'Etat russe sur Internet et la vie privée se fait au nom d'une
"guerre d'information" qui aurait lieu avec les États-Unis :
"C'est une mesure de sécurité. Une guerre d'information a lieu actuellement. La connexion anonyme en
public favorise l'impunité et l'illégalité et rend difficile la traque de celui qui en est à l'origine. Les
Américains ont peur de la guerre, en ce moment c'est mieux pour eux de mener une guerre via les
informations. Ils ont renforcé leur holding La Voix de l'Amérique. Ceux que la déstabilisation intéresse
essaient de saturer le web avec des escrocs, des fascistes et des extrémistes. Tout ce qui est connecté
à Internet doit être identifiable", a justifié Vadim Dengin, premier député de la Commission d'information
du parlement russe, au journal Izvestia.
Internet: lieu de contestation lors de la réélection de Poutine
La Russie imite donc certains de ses voisins comme l'Ouzbékistan, ancien membre de l'URSS, où
l'identification pour l'accès à Internet est déjà requise.
Le Kremlin semble craindre toutes les possibilités qu'offre le web, d'autant qu'Internet était un lieu
privilégié de la contestation de la réélection de Vladimir Poutine en 2012.
84 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
LE CHIFFRE > Cette nouvelle aide porte à 11,9 millions d’euros l’effort déployé
depuis le début de l’année par la Commission européenne.
latribune.fr
Ebola: l'Europe débloque encore 8 millions
d'euros pour lutter contre l'épidémie
Face à la propagation de fièvre Ebola en Afrique de l'Ouest, la Commission européenne s'implique
davantage. Vendredi, elle a annoncé le déblocage de 8 millions d'euros supplémentaires pour
contenir l'épidémie.
Cette nouvelle aide porte à 11,9 millions d'euros l'effort déployé depuis le début de l'année par la
Commission pour lutter contre ce que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de décréter
comme "une urgence de santé publique mondiale".
Les fonds alloués transiteront par l'OMS, qui fournit des équipements et des conseils et qui
coordonne la surveillance épidémiologique, ainsi que par Médecins sans frontières (MSF), la
Croix-Rouge et le Croissant-Rouge.
Un laboratoire de tests de dépistage
L'UE va également installer "dans les prochains jours" un laboratoire mobile, vraisemblablement en
Sierra Leone, pour réaliser des tests de dépistage du virus.
85 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
"Sauver des vies et fournir davantage d'assistance à l'Afrique de l'Ouest est plus que jamais une priorité
urgente", a affirmé le commissaire chargé du Développement, Andris Piebalgs.
L'épidémie d'Ebola a fait près de 1.000 morts depuis le début de l'année sur plus de 1.700 cas
présumés. Elle est "la plus importante et la plus sévère" en quatre décennies, a souligné vendredi
devant la presse la directrice générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan.
Lire aussi >> L a Banque mondiale débloque 200 millions de dollars pour lutter contre le
virus Ebola
86 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
L'ENTREPRISE DU JOUR > Il n’existe pour l’instant aucun traitement spécifique
sur le marché permettant de traiter ou de prévenir la fièvre hémorragique Ebola
provoquée par un virus très virulent qui peut tuer en quelques jours. Le taux de
létalité (rapport entre le nombre de cas et le nombre de décès) est supérieur à
50%.
latribune.fr
GSK : le laboratoire qui a trouvé un vaccin
contre le virus Ebola
Le laboratoire britannique GSK a mis au point un vaccin préventif contre le virus Ebola. Il pourrait
faire l'objet d'essais cliniques dès le mois prochain, et si ceux-ci sont concluants, être disponible
courant 2015, a indiqué le directeur du département des vaccins et immunisation de l'OMS à la
radio RFI.
Essais cliniques en septembre
" On cible le mois de septembre pour commencer les essais cliniques, d'abord aux Etats-Unis et
certainement dans un pays africain, car c'est là que nous avons les cas", a précisé Jean-Marie
Okwo Bélé dans une interview dont des extraits ont été diffusés sur le site internet de RFI.
Interrogé sur les perpectives de commercialisation du vaccin, il s'est montré optimiste : "
nous pensons que si on commence au mois de septembre, vers la fin de l'année on peut déjà avoir
des résultats". Et d'ajouter:
87 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
" Et comme il s'agit d'une urgence, on peut mettre en place des procédures d'urgence (...) pour que
courant 2015 on puisse disposer d'un vaccin"
Un sérum prometteur testé sur deux Américains
Il n'existe pour l'instant aucun traitement spécifique sur le marché permettant de traiter ou de
prévenir la fièvre hémorragique Ebola provoquée par un virus très virulent qui peut tuer en
quelques jours. Le taux de létalité (rapport entre le nombre de cas et le nombre de décès) est
supérieur à 50%.
Plusieurs vaccins en sont au stade des essais tandis qu'un traitement prometteur, le ZMapp, vient
pour la première fois d'être testé sur des Américains infectés en Afrique après avoir donné
d'excellents résultats sur des singes.
88 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
CHINE > Le procès d’un couple de détectives privés britannico-américain
démarre ce vendredi à Shanghai. Ils sont poursuivis pour atteinte à la vie privée
de citoyens chinois dans le cadre d’une enquête au sein du laboratoire
pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline.
latribune.fr
Ils enquêtaient pour GSK en Chine, la justice
chinoise a enquêté sur eux
Ce procès sera suivi de près par la communauté étrangère en Chine. Le britannique Peter
Humphrey et sa femme américaine Yu Ying Zeng avaient été embauchés par GlaxoSmithKline
(GSK) pour réaliser une enquête chinoise. Pour la justice chinoise, leurs investigations sont
peut-être allées trop loin.
Le couple, arrêté en juillet 2013, est accusé d'avoir obtenu illégalement des informations
privées sur des citoyens chinois, dans le cadre d'une enquête au sein du laboratoire
pharmaceutique britannique. Leur procès s'est ouvert ce 8 août à Shanghai.
Des nouvelles lois de régulation des données personnelles depuis 2009
Tous deux dirigeaient une firme de conseil et d'évaluation des risques baptisée ChinaWhys, et qui
avait été engagé par GSK pour conduire une enquête au sujet d'un délit interne à l'entreprise. Les
renseignements privés obtenus renvoyaient notamment à des adresses, des détails de voyage et
des titres de propriétés, précise le South China Morning Post.
89 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
En tout, ce sont 256 documents différents qui auraient été obtenus "illégalement". Le couple aurait
même payé jusqu'à 2000 yuan (environ 240 euros) pour certains d'entre eux, rapporte le Guardian.
>> Lire aussi: Chine: un ancien dirigeant du laboratoire GSk arrêté pour corruption
Peter Humphrey a accepté les charges portées contre lui mais a avancé qu'il n'avait pas
sciemment enfreint la loi, n'ayant pas connaissance des nouvelles lois de régulation des données
personnelles appliquées depuis 2009 en Chine.
Une réglementation encore floue pour les business étrangers
"L'affaire est importante pour les activités des étrangers en Chine. Elle va démontrer si la Chine a
été capable d'établir une justice équitable qui adhère à un régime de lois" affirme James
Zimmerman, un ancien dirigeant de la Chambre américaine de commerce en Chine, dans un article
du Wall Street Journal.
Le cabinet d'avocats White and Case explique dans un rapport de mars 2012 que la Chine n'est
actuellement pas dotée d'un cadre légal complet pour la régulation de l'usage des données
personnelles au niveau national. Cadre qui définirait ce qu'une entreprise peut collecter légalement
en matière de données personnelles. Le rapport précise cependant que de nombreuses règles
importantes sont éparpillées dans diverses lois, régulations et ordonnances chinoises, et celles-ci
qui doivent être prises en compte par les entreprises non-chinoises.
90 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
SPORT-BUSINESS > La ligue 1 reprend ses droits ce vendredi 8 août pour la
saison 2014/2015 avec le Paris Saint-Germain, champion en titre et candidat à sa
propre succession. Comme ses concurrents, le club de la Capitale a pour objectif
de grappiller le maximum de droits télévisuels en fin d’exercice.
Jonathan Baudoin
Droits TV: quel club de ligue 1 tirera son
épingle du jeu ?
Le feuilleton préféré des fans de ballon rond en France revient pour une nouvelle saison de 38
épisodes dès ce vendredi 8 août. Vingt équipes partent sur un pied d'égalité... même si certaines
équipes sont plus égales que d'autres, pour paraphraser George Orwell.
Avec les deux plus gros budgets du championnat, le Paris Saint-Germain (490 millions d'euros) et
l'Association Sportive de Monaco (130 millions d'euros) font de fait figure de favoris. Derrière,
l'Olympique de Marseille (OM), l'Olympique Lyonnais (OL), le Lille Olympique Sporting Club ou
l'Association Sportive de Saint-Étienne (ASSE) se positionnent en outsiders, étant donné leurs
budgets inférieurs. Mais ils ne manquent pas d'attractivité et d'un point de vue purement financier,
certains comme l'OM pourraient tirer leur épingle du jeu en fin de saison.
Déconnexion entre résultat immédiat et présence médiatique à terme
En effet chaque année, les cartes sont en partie redistribuées en matière de recettes télévisuelles.
Concrètement, le financement des droit TV suit la règle 50-30-20, correspondant à 3 critères : la
91 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
première moitié est une part fixe, c'est le même montant pour tous les clubs. 30% sont ensuite
attribués en fonction des résultats sportifs (25% sur l'année présente, 5% sur les 5 dernières
années), et enfin 20% sont calculés en fonction de la notoriété durant les 5 dernières années,
c'est-à-dire la diffusion des matchs en multiplex ou en affiche.
Au regard des montants accordés pour la saison 2013/2014, le PSG, champion sur le terrain
sportif, est logiquement le champion des droits TV avec plus de 44,5 millions d'euros perçus.
Monaco n'était pas sur le podium des droits TV en 2014
Son dauphin dans ce classement n'est pas l'AS Monaco, mais l'OM. Ainsi, malgré une sixième
place qui lui rapporte moins financièrement, le club de la cité phocéenne compense avec la part
consacrée au classement sur les 5 dernières années et par sa notoriété, la plus importante parmi
les clubs de Ligue 1. L'OL complète le podium des clubs les plus percepteurs de droits TV, pour
des raisons semblables à celles de l'OM.
Concernant le club de la principauté, son absence du podium s'explique par ses 2 années passées
en Ligue 2 (2011-2012 et 2012-2013) qui le pénalisent sur les résultats sportifs et sur l'exposition
médiatique.
Cependant, si l'AS Monaco conserve un classement similaire sur le terrain à celui de la saison
dernière (2ème), les effets financiers négatifs dus à la Ligue 2 se feront moins sentir lors des
prochaines années.
La course aux droits TV
Bien que les droits TV du foot professionnel français soient les plus faibles parmi les grands
championnats de football européens à 600 millions d'euros ( ils sont trois fois inférieurs aux droits
TV du foot professionnel anglais ! ), ils représentent une manne précieuse. Que ce soit pour les
clubs de Ligue 1 qui captent au minimum 5/6 de ces revenus télévisuels, ou pour les clubs de ligue
2, qui perçoivent le solde.
Les clubs ayant les plus gros budgets restent donc particulièrement sensibles à ces recettes
télévisuelles pour équilibrer leurs comptes. D'autant que certains clubs, comme l'OM ou l'ASSE, ont
vu leurs recettes liées à la billetterie (affluence des spectateurs aux stades) se réduire ces
dernières années à cause des travaux de rénovation et d'agrandissement entrepris dans leurs
stades respectifs (Vélodrome et Geoffroy-Guichard ) pour accueillir l'Euro 2016, organisé en
France.
92 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
LE CHIFFRE > Le film de Luc Besson a pris la première place du box-office
américain, lors de sa première semaine de sortie et a réalisé 44 millions de
dollars de recettes.
latribune.fr
Lucy, deuxième meilleure entrée de tous les
temps pour un film français aux Etats-Unis
C'est le deuxième meilleur démarrage pour un film français aux Etats-Unis. Lucy, écrit et réalisé par
Luc Besson, a réalisé 44 millions dollars de recettes lors de sa première semaine
d'exploitation outre-Atlantique. Seul Taken 2, dont le scénariste est également Luc Besson, avait
fait plus en engrangeant 49 millions de dollars la première semaine en 2012.
Lucy, sorti aux Etats-Unis le 25 juillet, a pris immédiatement la première place du box-office
américain. Le film "made by" Besson a aussi pris largement la tête du box-office français pour son
premier jour d'exploitation avec 351.000 entrées, soit une part de marché nationale de 43%.
EuropaCorp se frotte les mains
La société EuropaCorp, fondée par Luc Besson se frotte les mains. Elle avait annoncé jeudi avoir
quasiment doublé sur un an son chiffre d'affaires au premier trimestre de son exercice décalé, à
22,3 millions d'euros.
Et de s'enthousiasmer des "perspectives d'exploitation pour le second semestre de l'exercice
93 Entreprise
LA TRIBUNE 11/08/2014
soutenues, grâce à la sortie de plusieurs films à très fort potentiel". Après Lucy, le studio prévoit la
sortie le 24 septembre, du film Saint Laurent, réalisé par Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel et
Léa Seydoux.
Enfin, le troisième opus de la saga Taken, en post-production pour le moment, devrait sortir
"durant le 1er trimestre de l'année 2015".
94 Banque & Finance
LA TRIBUNE 11/08/2014
L'HOMME DU JOUR > Cette décision serait liée aux ennuis judiciaires de la
banque française aux Etats-Unis. "Il prendra sa décision à la rentrée, mais la
logique veut qu’il parte", a confié un cadre de la banque au JDD.
latribune.fr
Le président de BNP Paribas, Baudouin Prot,
envisage de quitter son poste
Le président de BNP Paribas, serait sur le départ. Baudouin Prot envisagerait de quitter son poste
dans les prochains mois, d'après le JDD de ce dimanche. Le journal dominical cite une source
proche:
"C'est ce qui est envisagé par la banque et par lui-même mais ce n'est pas encore arrêté"
Cette décision serait liée aux ennuis judiciaires de la banque française aux Etats-Unis. En effet,
Baudouin Prot a été directeur général du groupe de 2003 à 2011, période au cours de laquelle la
banque a enfreint la loi américaine en effectuant des paiements en dollars vers des pays sous
embargo.
Une sortie "en douceur"
Ces infractions ont valu à BNP Paribas de lourdes sanctions aux Etats-Unis, dont une amende
record de 6,6 milliards d'euros.
95 Banque & Finance
LA TRIBUNE 11/08/2014
Si la responsabilité de Baudouin Prot n'a pas été engagée par les autorités américaines, "
son entourage le décrit très affecté par la sanction" dont a écopé la banque, écrit le JDD, ajoutant
qu'une sortie "en douceur" serait prévue vers la fin de l'année pour le ménager.
"Baudouin le vit très mal personnellement. Il prendra sa décision à la rentrée, mais la logique veut
qu'il parte", a confié un cadre de la banque à l'hebdomadaire.
Remplacé par Jean Lemierre ?
Selon le JDD, Jean Lemierre, actuel conseiller de Baudouin Prot et ancien patron du Trésor,
pourrait lui succéder. Le journal souligne:
" Ancien directeur général du Trésor et de la Banque européenne pour la reconstruction et le
développement (Berd), sa stature internationale lui confère un avantage important pour briguer la
présidence"
Contacté par l'AFP, BNP Paribas n'a pas souhaité faire de commentaires. Pour l'heure, une dizaine
de banquiers, dont cinq hauts dirigeants, liés aux opérations litigieuses ont quitté la banque ces
derniers mois.
>> Affaire BNP Paribas: les têtes commencent à tomber
96 Banque & Finance
LA TRIBUNE 11/08/2014
RÉSULTATS > Sur la période, Dexia a cédé sa filiale Dexia Asset Management à
New York Life Investments pour un prix ferme de 380 millions d’euros ainsi que
sa participation dans Popular Banca Privada.
latribune.fr
Dexia réduit ses pertes au premier semestre
La banque franco-belge Dexia, sauvée de la faillite à deux reprises pendant la crise financière
grâce aux interventions des États belge, français et luxembourgeois, a fait part vendredi d'une
diminution de sa perte nette au premier semestre à la faveur d'une baisse du coût de financement.
Le groupe, ancien leader mondial du financement des collectivités locales, détenue à 94% par les
États belges et français (50,02% par l'État belge et 44,4% par l'État français), a fait part d'une perte
nette de 178 millions d'euros avant éléments exceptionnels, soit 127 millions de moins qu'au
premier semestre 2013, rapporte l'agence Reuters.
Cession de Dexia Asset Management
Sur la période, Dexia a cédé sa filiale Dexia Asset Management à New York Life Investments pour
un prix ferme de 380 millions d'euros ainsi que sa participation dans Popular Banca Privada.
Le groupe bancaire a en outre profité de conditions de marché favorables pour céder 484 millions
d'euros d'actifs au cours des six premiers mois de l'année, ce qui lui a permis de poursuivre la
réduction de son profil de risque. Le groupe a également accéléré le remboursement de prêts et
97 Banque & Finance
LA TRIBUNE 11/08/2014
d'obligations pour un montant de 253 millions d'euros.
98 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
SÉRIE D'ÉTÉ > Cent ans après le début de la Première Guerre mondiale, La
Tribune revient sur une des suites majeures de ce conflit, la fin de
l’Autriche-Hongrie, et sur ses conséquences économiques. Aujourd’hui,
comment s’est organisée la répartition des dettes et des actifs de l’ancien État
austro-hongrois.
Romaric Godin
La fin de l'Autriche-Hongrie (5/8) : se répartir
les dépouilles de l'ancienne union
La principale question, souvent oubliée lorsque l'on parle de la fin d'une union monétaire est celle
du devenir de la dette libellée dans une monnaie qui soit n'existe plus, soit n'est plus la monnaie
d'un État. Voici quelques mois, une polémique juridico-économique s'était ouverte pour savoir si la
dette émise par un État qui sortirait de la zone euro sur son territoire pourrait être redénominée en
monnaie nationale. Cette question s'est déjà posée concrètement après la disparition de
l'Autriche-Hongrie.
La question centrale de la dette
La question de la dette n'est pas anecdotique. Une dette conservée en monnaie forte peut peser
sur une économie issue d'un éclatement d'une union monétaire où les devises et l'or sont rares.
L'État doit mener alors une austérité sévère et une politique d'amélioration de la compétitivité
externe pour récupérer des devises. Dans le secteur privé, les acteurs endettés auront bien du mal
à faire face et il faut s'attendre à des faillites.
99 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
À l'inverse, une redénomination en nouvelle monnaie dévalorisée peut poser problème. Elle peut
être considérée comme un défaut et dissuader les investisseurs de prêter au nouvel État. Elle peut
inciter ce dernier à accentuer une politique inflationniste pour rembourser la dette en monnaie de
singe. Enfin, elle peut dévaloriser la dette privée et, là encore, conduire à une série de faillites
d'entreprises.
La particularité du cas austro-hongrois
Le cas austro-hongrois est un exemple grandeur nature des questions qui se posent lors de ce type
de crise. Dans un contexte différent, cependant. L'État austro-hongrois et les acteurs économiques
austro-hongrois ont contracté des dettes en couronnes austro-hongroises. Or, ni cet État ni cette
monnaie n'existent plus en 1920.
En revanche, pour les dettes contractées avant août 1914, la monnaie austro-hongroise comportait
une référence implicite à l'or, même si juridiquement la Double Monarchie n'a jamais été sous le
régime de la convertibilité explicite. Faut-il alors calculer intégralement la dette dans son équivalent
en or ? Et comment répartir les engagements de feu l'Empire et Royaume ?
Jusqu'en 1918, la Banque centrale austro-hongroise a émis de la monnaie pour faire fonctionner
l'économie de l'ensemble des pays successeurs et s'appuyant sur les richesses de l'ensemble de
ces pays. Mais, aucun de ces pays n'était représenté au Conseil de cette banque et, entre 1914 et
1918, elle est passée aux ordres de gouvernements dont la plupart des nouveaux États ne se
reconnaissent pas les héritiers.
Enfin, l'Autriche-Hongrie a disparu en raison de sa défaite militaire et ce sont les vainqueurs qui
vont établir les conditions du règlement des dettes de l'ancienne Double Monarchie.
Les choix de Saint-Germain et Trianon
Les articles 203 à 218 du traité de Saint-Germain avec l'Autriche (10 septembre 1919) et 186 à 198
du traité de Trianon avec la Hongrie (20 juin 1920) traitent intégralement de cette question. Mais
dans ces traités, les alliés défendent avant tout leurs intérêts. Le principe adopté est d'abord la
priorité donnée aux créanciers étrangers, avant même les créanciers des États successeurs. Les
dettes de l'ancien gouvernement austro-hongrois émises avant la guerre sur le marché
international sont ainsi divisées entre les États successeurs par la Commission des réparations. Si
la monnaie d'émission est la couronne-papier, les États sont autorisés à rembourser dans leur
nouvelle devise (sauf si la Commission la juge trop dévalorisée).
Mais si la référence était la couronne-or, alors il faut rembourser la dette en devises. Les alliés, de
ce point de vue, n'ont fait aucun cadeau aux États successeurs, dont certains comme la Serbie et
100 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
la Roumanie, ont combattu à leurs côtés. Mais en finance, on ne connaît guère d'amis. Quant à la
répartition de la dette, elle se fait en fonction des revenus produits par les territoires au cours des
années 1911-1913. C'est donc la capacité fiscale qui est préférée.
La dette de guerre oubliée... en partie
Les États successeurs sont cependant exemptés du remboursement de la dette de guerre de la
Double Monarchie. Mais au prix d'un abandon de l'ensemble des créances de leurs ressortissants,
ce qui n'est pas rien car, pendant la guerre, nombreux étaient ceux qui avaient acquis des bons de
la défense, y compris dans les futurs États tchécoslovaque, polonais, roumain ou « yougoslave. »
L'Autriche et la Hongrie ne seront tenues de rembourser que les créanciers... étrangers.
Globalement, cependant, le fardeau de la dette publique - et celle de l'Autriche-Hongrie était une
des plus importantes de l'avant-guerre - fut transmis aux États issus de l'éclatement. La fin de
l'union monétaire n'aura guère permis aux « États neufs » de lui échapper.
Sur les questions de dette privée, les alliés ne se prononcent pas. L'article 215 du traité de
Saint-Germain (article 198 de celui de Trianon) juge que les « ajustements financiers rendus
nécessaires par le démembrement de l'ancienne monarchie » devront être réglés par une «
entente entre les divers gouvernements intéressés. » Tout juste les alliés demandent-ils un « traitemen
Comment liquider la banque centrale austro-hongroise ?
Reste un morceau immense : la question de la liquidation de la Banque nationale austro-hongroise.
Les États successeurs en attendent évidemment beaucoup, notamment pour fonder leur propre
banque centrale qui aura ensuite pour tâche de stabiliser la monnaie dans un contexte de forte
inflation et de volatilité extrême des monnaies.
Que faire des réserves d'or de cette banque ? Et des titres de dettes qu'elle détient ? Les traités ont
confié à des liquidateurs internationaux la tâche de régler cette question. Son installation fut difficile
et contestée. Les travaux ne débutèrent pas avant la mi-1921 et s'achevèrent officiellement en
juillet 1924.
Priorité aux créanciers étrangers
Les liquidateurs commencèrent évidemment par rembourser les dettes étrangères de la Banque.
Le reste de l'actif de l'ancienne banque centrale, soit près de 200 millions de couronnes-or, dut être
réparti entre les États successeurs. Les traités prévoyaient que les États remettent à la
Commission les billets estampillés émis avant le 29 octobre 1918.
Les liquidateurs auraient ensuite réparti l'or en fonction de la répartition de ces « créances » sur la
banque centrale que sont les billets de banque. Mais distinguer les billets émis avant et après cette
101 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
date se révéla impossible. On décida donc de se baser sur l'ensemble des billets récupérés et de
pondérer cette donnée par la population de chaque État.
La Tchécoslovaquie et la Roumanie reçurent la part du lion (41 et 36 millions de couronnes-or).
Pour l'Autriche et la Hongrie qui avaient largement profité de la présence de deux sièges de la
banque pour émettre des billets en 1918 et 1919, les 19 millions de couronnes reçus sont une
goutte d'eau dans leurs besoins.
>>> Lundi : Le chaos économique (6/8)
________
>>> Lire aussi :
L'économie mondiale en 1914 (1/5), un monde de croissance et de progrès
L'économie mondiale en 1914 (2/5), l'âge d'or de la mondialisation
L'économie mondiale en 1914 (3/5), Rule Britannia... mais pour combien de temps?
L'économie mondiale en 1914 (4/5), La crise de l'ordre ancien
L'économie mondiale en 1914 (5/5), l'économie a-t-elle conduit l'Europe à la guerre ?
102 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
SÉRIE > A l’occasion du centenaire de 1914, La Tribune vous propose un tableau
de l’économie du monde huit mois avant le début de la Grande Guerre.
Cinquième et dernière partie : quel rôle a joué l’économie dans la course du
Vieux continent à la première guerre mondiale ?
Romaric Godin
L'économie mondiale en 1914 (5/5) :
l'économie a-t-elle conduit l'Europe à la
guerre ?
Progrès et tensions. C'est ainsi que l'on pourrait résumer le monde économique au début de
l'année 1914. Sous la pression d'une croissance inédite, le vieux monde se craquelle, tente de se
défendre et de s'adapter. Mais rien ne laisse présager pour autant qu'il s'effondrera huit mois plus
tard dans un cataclysme destructeur qui épuisera les économies européennes et ce que Stefan
Zweig appellera « le monde d'hier. »
La guerre : une rupture violente dans l'histoire économique européenne
A l'exception d'un court épisode dans la deuxième partie des années 1920, les taux de croissance
d'avant 1914 ne reviendront en Europe que dans les années 1950. Et il faudra encore attendre
vingt ou trente ans pour retrouver les niveaux Si l'on exclut la deuxième partie des années 1920, la
croissance ne reviendra en Europe avec la même vigueur qu'avant la guerre qu'au début des
années 1950. Et, on l'a vu, il faudra attendre la fin des années 1980 pour retrouver les mêmes
niveaux de commerce international.
103 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
La surprise de l'entrée en guerre
Cette guerre destructive a surpris tout le monde après 44 ans de paix entre les grandes
puissances. L'assassinat du prétendant au trône des Habsbourg, François Ferdinand le 28 juin
1914 par l'étudiant serbe Danilo Princip ne semblait, jusqu'au milieu du mois de juillet n'ouvrir
qu'une nouvelle crise dans les Balkans. Mais cette région a été secouée par trois crises depuis
1908 sans qu'aucune ne dégénère en conflit généralisé. Ce sera pourtant le cas cette fois-ci.
La question de la responsabilité
Alors, dès les premiers jours du conflit, la question de ses causes et celle de la responsabilité d'un
ou de plusieurs Etats dans son déclenchement a été posée. Les belligérants se sont naturellement
renvoyés la balle afin de pouvoir « faire payer » l'autre à la fin de la guerre. En septembre 1915, le
vice-chancelier allemand Karl Helfferich affirme sous les applaudissements des députés du
Reichstag que « c'est aux instigateurs de la guerre de porter le fardeau des milliards » qu'elle aura
coûté. Ce que Karl Helfferich préparait pour les alliés, ce sont ces derniers qui l'imposeront à
l'Allemagne. Pour justifier le paiement de réparations, le traité de Versailles, dans son article 231 a
proclamé la responsabilité unique et complète de l'Allemagne et de ses alliés dans le
déclenchement de la guerre (article 231).
Lénine pointe les causes économiques
La question de la responsabilité a été l'objet ensuite d'un débat politique et historique qui n'est pas
encore terminé. Un des éléments clés de ce problème de la responsabilité est celui du rôle des
intérêts économiques dans la course à la guerre. La question a été posée dès 1916 par Lénine
dans son ouvrage L'Impérialisme, Stade suprême du Capitalisme . Le leader russe, alors en exil
expliquait, après la guerre, dans la préface aux éditions française et allemande que sur la base du
« capitalisme moderne, monopoliste à l'échelle mondiale (...), les guerres impérialistes sont
absolument inévitables. »
La lecture marxiste de Lénine se concentre sur la concurrence entre les intérêts des grandes
puissances. « Le capitalisme a assuré une situation privilégiée à une poignée d'Etats
particulièrement riches et puissants, qui pillent le monde entier par une simple « tonte des
coupons. » » Soucieuses d'apporter des débouchés à leurs entreprises soumises à la loi d'airain de
la baisse tendancielle du taux de profit, ces Etats sont en permanence en conflit dans ce
« pillage. » Et pour sauver les profits de leurs capitalistes, les puissances impérialistes sont prêtes
à en découdre militairement.
Évidemment, la lecture marxiste de Lénine a été dénoncée depuis par les historiens. Elle a
104 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
cependant le mérite de mettre en lumière cette tension pour l'hégémonie économique qui domine
les années qui précèdent les années 1914. Mais, au-delà du débat idéologique, ce qui manque à
l'analyse du leader bolchévique, c'est sans doute que ce qu'il appelle « l'impérialisme »
économique n'est pas un simple pillage colonial. C'est aussi un système de dépendance et de profit
mutuels entre les pays développés. C'est, rappelons-le, l'argument de Norman Angell cité
précédemment, décrivant l'ineptie d'une prise de Londres par les troupes du Kaiser...
« Le Camarade Lénine nettoie la Terre de ses ordures »
L'économie, facteur d'apaisement ?
Et il n'est pas, en effet, impossible d'imaginer que la situation économique aurait pu, en 1914, avoir
un effet apaisant sur les relations internationales. Chacun savait en théorie qu'un conflit mettrait fin
au développement des échanges commerciaux et capitalistiques qui jouaient alors un rôle majeur
dans la croissance des vingt dernières années. Dans ce cas, même une puissance avec des
ambitions de domination mondiale aurait eu bien plus d'avantages à se contenter de pousser son
avantage économique. Surtout si, comme l'Allemagne, cette puissance bénéficiait d'une croissance
soutenue.
C'est le conseil que donne au Kaiser le banquier hambourgeois Max Moritz Warburg cité par
l'historien britannique Niall Fergusson le 21 juin 1914, une semaine avant l'attentat de Sarajevo,
alors que Guillaume II est tenter de « frapper vite la France et la Russie » : « je lui conseillais
d'attendre patiemment, de baisser la tête quelques années. Chaque année, nous devenons plus
forts ; nos ennemis deviennent plus faibles. »
Tensions internes
La situation était cependant sans doute plus complexe que celle que décrivait le banquier. Car si la
Russie était instable, si la France était endettée et soumis à la montée socialiste, si le
Royaume-Uni devait gérer l'épineuse question irlandaise, l'Allemagne elle-même avait son lot de
tensions. Partout en Europe, mouvements sociaux, montée des socialismes, concurrence
industrielle croissante, dépenses publiques en hausse, dette de plus en plus importantes posent
des défis aux États qui semblent incapables de les relever. Faute de mieux, la guerre pouvait être
vue comme un moyen de reconstituer l'unité nationale et de renforcer le pays, donc à terme son
économie. C'est cette logique, défendue par les nationalistes allemands et français, qui finira par
l'emporter un mois après la remarque de Warburg.
Le rapprochement anglo-germanique d'avant-guerre
105 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
Mais Guillaume II a pourtant été tenté de jouer l'apaisement, notamment avec Londres. Après la
crise marocaine de 1911, l'Allemagne semble avoir saisi qu'elle ne rattrapera Londres ni en matière
financière, ni en matière maritime. Le programme d'armement naval de l'amiral von Tirpitz n'a pas
permis de concurrencer sérieusement la domination navale du Royaume-Uni. Epuisé, le Reich se
résout à tenter un rapprochement.
En octobre 1913, la Frankfurter Zeitung parle ainsi de la « fin de plusieurs années de défiance
mutuelle » entre les deux pays. Toujours selon Niall Fergusson, le 27 juin 1914, à la veille de
l'attentat de Sarajevo, le Foreign Office souligne combien « l'Allemagne est désireuse de parvenir à
une bonne entente avec l'Angleterre » et combien elle est « dans des dispositions pacifiques
. » Certains faits laissent penser qu'il ne s'agit pas là seulement de bonne volonté. L'affaire du Bagdadbah
Une responsabilité britannique ?
Ces faits ont conduit certains historiens, comme précisément Niall Fergusson dans son ouvrage
The Pity Of War en 2005, à conclure que ce sont les Britanniques qui ont provoqué le
durcissement allemand qui, finalement, a conduit à la guerre. Selon eux, le ministre des Affaires
étrangères britannique Edward Grey, très germanophobe et francophile, aurait tout fait pour que
Londres ne réponde pas à la volonté d'apaisement allemande. Et il aurait pour cela construit le
mythe d'une volonté hégémonique allemande que le Reich n'aurait jamais eu.
La question centrale des causes de la guerre - et donc de l'influence du facteur économique passe donc par la question de l'impérialisme allemand. Et notamment de l'impérialisme
économique. Si comme Niall Fergusson le prétend, l'Allemagne n'a jamais voulu dominer l'Europe,
alors le Royaume-Uni, qui a déclaré la guerre à l'Allemagne le 4 août après la violation de la
neutralité belge, a une lourde responsabilité dans la guerre.
Affiche anglaise de propagande contre la volonté de conquête affirmée du Keiser Guillaume II sur
l'Europe
Les buts de guerre allemand : priorité à l'hégémonie économique ?
Mais la vision de Niall Fergusson semble un peu angélique. Dans les années 1960, un historien
allemand Fritz Fischer a ouvert une polémique violente dans son ouvrage Les Buts de Guerre de
l'Allemagne Impériale (en allemand Griff Nach der Weltmacht , littéralement « la Course à la
Domination mondiale »). Il établissait la volonté impérialiste de l'Allemagne en Europe et son issue
inévitable: la guerre avec l'Entente.
Un des principaux arguments de Fritz Fischer, c'est le « Programme de Septembre » du chancelier
106 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
Bethmann-Hollweg présenté un mois après le début de la guerre et qui établit les buts de guerre du
Reich. Ce plan prévoit plusieurs annexions de territoires français, notamment la côte de la mer du
nord, le bassin minier de Briey, en Lorraine, le versant ouest des Vosges et Belfort. Le
Luxembourg, grossi de la province belge homonyme, sera intégré au Reich, la région de Liège
annexée par la Prusse.
Ces conditions semblent somme toute bien peu sévères dans une optique de victoire complète de
l'Allemagne. En réalité, pour Bethmann-Hollweg, il s'agit de la construction d'une « Association
économique d'Europe centrale » (Mitteleuropäische Wirtschaftsverband) qui regroupera autour de
l'Allemagne la France, la Belgique, les Pays-Bas, les pays scandinaves, la Pologne reconstituée,
l'Italie et l'Autriche-Hongrie. Cette association, précise le programme, devra « sous une égalité
apparente de ses membres être sous contrôle de l'Allemagne et stabiliser l'hégémonie
(Vorherrschaft) de l'Allemagne sur l'Europe. »
Pour renforcer ce but, la France vaincue devra signer « un traité commercial qui la conduira sous la
dépendance économique de l'Allemagne », en interdisant notamment les importations britanniques.
Quant à ce qui restera de la Belgique, elle devra être, un « Etat vassal, économiquement part de
l'Allemagne. »
Une union économique pacifique ?
Niall Fergusson prétend que ce programme est exclusivement la conséquence de la déclaration de
guerre britannique et qu'il a donc été improvisé durant le mois d'août. Mais s'il est vrai que les
projets d'annexions n'ont pas circulé dans les milieux officiels allemands avant la guerre, l'historien
britannique doit reconnaître que le projet d'union économique européenne sous la direction
allemande est, lui, un but explicite des dirigeants allemands depuis des années.
L'historien britannique semble considérer cette « union européenne » comme un projet pacifique,
qui présage les « Etats-Unis d'Europe » et l'union des peuples européens. C'est précisément ce
que avait voulu faire croire Bethmann-Hollweg et Fritz Fischer a très clairement montré que la
position du chancelier s'oppose à celle des nationalistes et de l'Etat-major, partisans d'une guerre
de conquête. L'un cherche le soft power, dirait-on aujourd'hui, l'autre le hard power.
Une provocation pour Londres
Mais la paix aurait-elle pu être sauvée, comme le prétend Niall Ferguson, par l'établissement d'une
hégémonie économique allemande sous la bienveillante « neutralité » britannique? On a peine à le
croire. C'eut été pour Londres accepter une défaite majeure dans la lutte économique mondiale.
L'alliance de l'épargne et des ressources françaises avec la puissance industrielle allemande, à
quoi se seraient ajoutées les très dynamiques économies scandinaves et du Benelux, aurait pu
faire vaciller la suprématie d'Albion. La seule réponse possible pour les Britanniques était donc de
renforcer le lien avec Paris et d'encourager la dissonance franco-allemande.
107 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
Pour indirect qu'il puisse être, le facteur économique et social a joué un rôle essentiel dans la
course à la guerre. A la fin du mois de juillet 1914, lorsque tout pouvait encore être stoppé par un
geste de Berlin ou de Londres, la motivation de conserver la situation économique existante n'a
pas joué son rôle dissuasif. La rivalité anglo-allemande pour la domination économique mondiale
était sans doute difficilement viable sans qu'elle ne débouche sur un conflit armé. Et c'est ainsi que
l'Europe a couru à sa perte.
108 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
FEUILLETON D'ÉTÉ > Comment Pascal T, manager dans un grand groupe, parti
en vacances en Italie sur les rivages de la Méditerranée avec son ordinateur et
ses palmes, découvre, grâce à une rencontre avec une lectrice passionnée, qu’il
a oublié l’essentiel : des ouvrages pour lui ouvrir l’horizon.
Sophie Péters
Dix nuances de management : Empathie
(5/10)
Chapitre V - 'Empathie'
Le soleil était déjà haut lorsqu'il ouvrit un œil. Sa femme avait laissé un mot l'invitant à le rejoindre
au village pour un café. Il prit machinalement son iPhone, déverrouilla le mode avion et y jeta un
œil presque indifférent. Trois messages s'affichèrent. Tous de William, son adjoint. "Peux-tu me
rappeler d'urgence ? Robert a fait un malaise au bureau".
Robert, un malaise ? Le plus investi et motivé de mon équipe !
- Allo... William ? Je ne te dérange pas ? Qu'est-il arrivé à Robert ? Je ne comprends pas ?
- Depuis une semaine, il restait très tard au bureau. Il disait vouloir tout boucler avant de partir en
vacances. On ne le sentait pas très disponible pour une pause café. Par moment, il soufflait devant
son écran, devenait facilement irritable. On l'entendait marmonner des trucs incompréhensibles. Il
râlait tout le temps, lui habituellement si blagueur et toujours de bonne humeur. On a mis ça sur le
109 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
compte du client. Tu sais, celui qui nous appelle toujours la veille pour le lendemain. Et puis hier
samedi, alors que je passais chercher mon portable oublié sur mon bureau, je l'ai trouvé à son
poste, écroulé devant son écran. J'ai mis plusieurs minutes à lui faire reprendre connaissance. Il
semblait hagard, me fixait, ayant l'air de ne pas comprendre ce qu'il faisait là. J'ai appelé sa femme
qui est venue le chercher. Ce matin il a répondu un texto laconique : "oui ça va, merci". Ce serait
peut-être bien que tu lui passes un coup de fil, non ? Je te préviens: le CHSCT veut déclencher une
enquête RPS.
Pascal était sonné.
- Oui bien sûr... Mais pour lui dire quoi ?
- Ben... au moins pour prendre de ses nouvelles, lui montrer que tu es au courant.
- Oui, oui, tu as raison. Tu m'envoies son numéro ?
Pascal raccrocha. Robert était un battant. Son meilleur élément et fidèle collaborateur. Fin dans
ses analyses, ne rechignant jamais sur les missions un peu délicates. Il avait peut-être des soucis
dans son couple ? Ou alors un enfant malade ? C'est vrai qu'il aimait son job. Peut-être un peu trop
d'ailleurs. En réunion, il avait toujours une idée d'amélioration à apporter. Depuis quelque temps,
les changements incessants au sein de la direction avaient quand même l'air de l'agacer parfois.
Mais c'était assez rare qu'il le montre.
William venait de lui envoyer la fiche de Robert. Pascal fixait l'écran de son portable. Son cerveau
ne captait plus rien. Le soleil déjà haut l'éblouissait. Il passa en pilotage automatique : douche,
café, short et tongs. Sa femme l'attendait au village.
En remontant les grands escaliers vers la rue qui descendait au port, il tourna à droite et non à
gauche. Ses pas le portaient, mécaniquement. À l'angle d'une trattoria, il prit à gauche cette fois
vers la mer. Un chemin étroit serpentait entre les maisons blanches et fleuries. Où allait-il ? Le
temps de le réaliser, il était devant une petite porte en fer, peinte en bleu ciel d'où tombaient en
cascades les bougainvilliers roses. Elle s'ouvrit sur le visage de Sabrina.
- Vous me cherchiez ? dit-elle étonnée.
- Sans le savoir, croyez-le bien.
- Sans le savoir ?
Sous l'effet du stress, Pascal se mit à parler à toute vitesse sur un mode presque autoritaire :
110 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
- Voilà, j'ai reçu un message ce matin de mon adjoint. Robert, euh enfin un de mes plus proches et
brillants collaborateurs a fait un malaise. J'ai essayé de le joindre, mais cela ne répond pas. Et puis
j'ai pensé que comme c'est votre métier, vous pourriez peut-être me donner quelques tuyaux ?
- Tuyaux ? S'agit-il bien de tuyaux ? s'amusa la psychanalyste.
- Oui enfin, vous me comprenez...
- Entrez, on va se poser quelques minutes. Je vous offre un café ?
- Volontiers.
- Bon, parlez-moi de Robert. Et surtout, racontez-moi dans quel contexte professionnel évolue
aujourd'hui votre équipe ?
Pascal parla de la restructuration, la troisième en deux ans. Des changements de services et de
postes de certains membres de ses équipes. Robert avait vu partir la moitié de ses troupes.
Sur 50 personnes, il n'en manageait plus que 5. Il avait positivé, pensait Pascal. Toujours partant
pour le changement. Mais il avait semblé préoccupé par le sort de ceux qui partaient. Une de ses
collaboratrices surtout avec laquelle il s'entendait bien. Ils blaguaient souvent tous les deux dans la
journée. Cela mettait de l'ambiance dans le bureau.
C'est vrai, l'ambiance avait changé. C'était un peu tendu ces derniers mois. Surtout à cause de ce
projet de direction client que Pascal défendait face au comité de direction. Il faisait de l'ombre aux
patrons d'entité. Bref, c'était un panier de crabes, mais comme partout.
Faussement léger, un peu raide, Pascal poursuivait. Sabrina ne voyait plus l'homme en short et en
tongs. Dans ce décor de film italien, un cadre en costard cravate buvait son café.
- Et vous dans tout ça ? Que faites-vous ? Comment agissez-vous auprès de vos collaborateurs ?
questionna Sabrina.
- C'est à dire ?
- Eh bien, leur témoignez-vous de la reconnaissance ? Êtes-vous encourageant ? Vous
inquiétez-vous de savoir s'ils auraient besoin de votre soutien sur des sujets épineux ? Êtes-vous
empathique en un mot ?
111 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
- Euh... Empathique ? Au bureau ? Je ne vois pas bien ce que vous voulez dire ?
- Ce mot ne vous dit rien ?
- Si, mais avec un ami en deuil par exemple.
- Et dans votre vie de manager ?
- Si vous voulez dire que je leur demande tous les matins comment ils vont ? Non pas vraiment.
Vous savez, chez nous, on n'est pas des « bisounours ».
- Non, je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut demander des nouvelles de la vie des uns ou
des autres. Ou de leur passer de la pommade. Je vous parle du travail. De vous intéresser à ce
qu'ils font. Là où c'est difficile pour eux, là où ils prennent du plaisir. En un mot de donner du sens à
ce qu'ils font. Pour faire comprendre la signification de l'empathie, Theodor Lipps, le théoricien de
l'empathie, nous invite à imaginer ce qui se passe en nous lorsque nous regardons un équilibriste.
Nous intégrons chacun de ses mouvements au point de craindre qu'il ne tombe dès lors qu'il se
déséquilibre. Il a désigné ce processus par « Einfühlung », capacité à saisir de l'intérieur, puis a
utilisé le terme grec d'Empatheia qui désigne le fait de consacrer une forte attention à autrui.
- Je dois imiter leurs attitudes ?
- Non pas du tout. Il s'agit de ressentir ses émotions comme s'il s'agissait des nôtres, d'entrer dans
son intimité psychique... corps et âme. Et de pouvoir en être affecté. L'empathie est assez
complexe. Il existe dans celle-ci un appel à réciprocité qui va au-delà de la reconnaissance d'une
condition humaine partagée. Il s'agit d'accepter que mon interlocuteur se mette à ma place et m'y
questionne de façon que le regard qu'il porte sur moi me permette de me découvrir autrement.
Dans une interaction empathique, l'autre nous révèle à nous-mêmes et nous le révélons à lui. C'est
là qu'entre en jeu tout l'intérêt de l'empathie dans le monde du travail et dans la société en général.
En générant la préoccupation de l'autre, en lui donnant le droit de nous émouvoir, elle mobilise des
comportements d'entraide.
- J'ai du mal à comprendre, cela me paraît un peu trop intimiste pour le monde du travail
- Oui ce n'est pas très étonnant votre remarque. Ce qui inhibe la capacité d'empathie c'est la peur
de se trouver débordé et manipulé par les émotions d'autrui. C'est la volonté d'emprise sur
l'environnement qui mène l'individu à se réfugier dans la rationalisation. Nous pensons encore trop
souvent que le pouvoir est pyramidal. Or avec l'avènement d'Internet, nous sommes dans une
démocratisation de l'expérience dans laquelle la relation de pouvoir tend à s'amenuiser. L'empathie
nous civilise. C'est un pas vers la démocratie et une forme d'égalitarisme. Pascal, vous êtes un
homme puissant et vous pensez que vous "devez faire", au lieu parfois de simplement "être".
112 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
- À quel signe reconnaissez-vous l'absence d'empathie chez un individu ?
- À sa tendance à s'en tenir toujours à des généralités. Et surtout à sa capacité à utiliser la
compréhension qu'il a d'autrui pour tenter de le manipuler. Seuls une estime de soi adaptée et
réaliste, un renoncement à la toute-puissance et une certaine confiance dans le monde peuvent
ouvrir à l'exercice de l'empathie et à sa prise de risque. Exercice dans lequel la relation à l'autre
devient une construction mutuelle et dynamique et non le seul fait de ressentir ce que l'autre
éprouve. L'empathie, c'est une conscience de l'autre, une façon de ressentir, mais aussi de
raisonner. Aussi le secret de notre sensibilité ne se trouve ni dans les neurones miroirs, ni dans des
théories de compréhension cognitives comme on en fournit des tonnes aux managers, mais dans
le fait de renoncer à contrôler notre semblable et d'accepter qu'il puisse nous aider à nous
comprendre nous-mêmes. Je vous laisse réfléchir pour trouver comment faire preuve d'un peu plus
d'empathie dans votre univers de travail. Et profiter des vacances en familles ou entre amis pour
vous jeter à l'eau.
Pascal n'était pas tellement plus avancé. Il se sentait facilement compréhensif avec son entourage.
Mais « empathique », il ne savait s'il l'était. C'était un peu du chinois pour lui.
- Tiens vous qui avez toujours un livre sous la main... Vous en avez un sur ce sujet ?
- Je peux vous prêter l'essai de Jeremy Rifkin « Civilisation de l'empathie. Une nouvelle conscience
pour un monde en crise ». Je vous préviens c'est un pavé. Mais passionnant ! Le prospectiviste
revisite l'histoire de l'humanité, montrant que nos états de conscience sont encore trop agencés
aux ères précédentes de l'histoire. D'après lui, les historiens ont une mauvaise lecture de
l'humanité dans le sens où ils étudient principalement les enjeux des rapports de force entre les
hommes -le pouvoir essentiellement- et font de l'histoire une suite d'évènements pathologiques et
de l'homme un être avide et conquérant. Si nous étions véritablement ainsi, nous serions tous
morts depuis longtemps. Du reste, Hegel a écrit que le bonheur faisait partie des pages blanches
de l'histoire, celles où règne l'harmonie entre les êtres.
- C'est pas un peu utopique votre truc d'empathie ?
- Les civilisations utopiques sont très éloignées de l'empathie puisqu'elle cherche à être dans la
perfection et la vie éternelle, montre Rifkin. Or ce que nous avons à réaliser aujourd'hui, c'est que
tout est basé sur nos imperfections et nos fragilités. Vivre dans une civilisation de l'empathie c'est
ne pas être parfait. D'ailleurs votre Robert, il a dû se mettre tout seul une sacrée pression à vouloir
tout faire à la perfection.
- Ah bon ? Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?
113 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
- Votre Robert est en burn-out ! Il a ce qu'on appelle dans le jargon de la psychologie du travail "la
maladie du battant". Le burn-out ne frappe pas au hasard. Et s'attaque en priorité à ceux qui ne le
sentent pas arriver. Pire : à ceux qui s'en croient radicalement éloignés, et placent leur travail dans
une telle estime qu'ils se donnent sans compter, à l'instar de votre Robert habitué à toujours
surmonter les surcharges de travail en tirant sur la corde. Il en va ainsi de leur vie... jusqu'à la
mettre parfois en péril. Pour eux, le stress est perçu comme vecteur de performance et
l'accomplissement professionnel comme essentiel.
- Normal non ? l'interrompit Pascal.
- Pas vraiment : si le stress n'est pas une maladie en soi, une exposition prolongée au stress fait le
lit du burn-out. Comme le définit l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, "un
état de stress survient lorsqu'il y a déséquilibre entre la perception qu'une personne a des
contraintes que lui impose son environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources
pour y faire face". Résultat : l'individu implose parce qu'il s'est trouvé pris en étau entre ce qu'il
pense qu'il fallait faire et ce qu'il était tenu d'accomplir. Robert s'est dit "il faut que je boucle tout
avant mon départ en vacances, mais je n'y arriverais jamais". Il s'est usé, grillé, et éteint comme
l'indique le terme anglais de "burn out". Et n'a sûrement pas prêté attention aux premiers signaux
d'alerte. Ceux du corps d'abord.
- C'est vrai que la veille de mon départ, j'ai surpris des boîtes de Nurofen sur son bureau.
- Sans compter les pensées envahissantes du type "je n'y arriverais jamais", "comment faire", "c'est
impossible, mais je dois tenir", "je vais perdre mon client", "je ne suis pas à la hauteur", qui
provoquent un sentiment de honte chez le perfectionniste stressé au point de s'isoler sans pouvoir
confier à quiconque son mal-être grandissant. Pour peu que s'y ajoutent une surcharge de travail,
des rythmes effrénés, des horaires imprévisibles, des objectifs contradictoires, une mutation
technologique, des mails à n'en plus finir, ou encore un manque de reconnaissance... et c'est le
gouffre.
Pascal s'en voulait. Il avait quitté son équipe d'un "bonnes vacances" lancé dans le service à la
cantonade. La dernière réunion avait pourtant été habituelle. Il n'avait rien remarqué. Ou si peu.
- Vous croyez que je peux essayer de faire parler Robert sur ce qu'il a vécu ?
- En parler, bien entendu ! Mais je vous préviens : ce sera sa plus grande difficulté. Car s'il en est
arrivé à cette extrémité, c'est qu'il est certain de ne pouvoir, malheureusement, compter que sur lui.
Pascal pensait aussi à William. Il avait raccroché un peu vite. Il devait le rappeler lui aussi.
S'inquiéter de savoir comment il avait vécu cet évènement. Il était certainement bouleversé.
114 Série d'été
LA TRIBUNE 11/08/2014
Son portable bipait dans sa poche. Sa femme commençait à s'inquiéter.
- Merci Sabrina. Vous m'ouvrez des perspectives intéressantes. Je vous avouerais que tout ne me
semble pas toujours très clair. C'est assez nouveau pour moi. La tâche me semble ardue, mais
j'avoue que si je réussis à rétablir un climat de confiance, je serais un manager sans doute plus
détendu.
- En attendant, allez rejoindre votre famille et vous détendre... c'est le mieux que vous puissiez faire
avant de téléphoner à vos collaborateurs, lui dit Sabrina en souriant. Nous projetons avec mes
amis une excursion au Stromboli demain. Voyez avec votre famille si vous désirez vous joindre à
nous ?
- Pourquoi pas ! Avec plaisir.
Ils échangèrent leurs numéros de portable. Pascal repartait plus léger, chargé d'un nouveau livre.
________
>>> Lundi : Jouissances (6/5)
115 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
OPINIONS > Manuel Valls le sait, le mois d’août est propice aux dérapages
politiques. D’où un contrôle étroit des ministres… Par Jean-Christophe Gallien,
professeur associé à Paris Sorbonne*
Jean-Christophe Gallien*
Manuel Valls, vigile de l'été ministériel
Les vacances des ministres sont décidemment très contrôlées par le couple François Hollande
Manuel Valls.
C'est d'abord l'Elysée qui s'occupe de leur liberté de mouvement. Le Président de la République a
décidé bien avant l'été que les ministres ne pouvaient couper avec leurs bureaux que deux
semaines entre le 4 et le 18 août et qu'ils devaient s'en tenir à une destination à moins de 2h30 de
Paris ! Et de son côté Manuel Valls s'occupe de leur liberté de parole voire d'activité ! Le Premier
ministre communique officiellement qu'il a demandé à ses ministres, en vacances dans le Sud de la
France, de ne pas participer aux spectacles de tauromachie.
Eviter toute dissonance
Manuel Valls ne veut prendre le risque d'aucune dissonance encore moins de polémique ni avec
les défenseurs des animaux ni avec quelle corporation ou groupe de pression que ce soit à
quelques semaines d'une rentrée politique qu'il annonce lui même comme très difficile. Des
dernières semaines agitées et surtout, sa propre cote de popularité en baisse, peut-être même
demain sa capacité d'autorité ? Et François Hollande qui ne remonte pas dans les sondages alors
qu'un nouvel épisode UMP et Nicolas Sarkozy est attendu et que Marine Le Pen poursuit la
116 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
croissance de son rassemblement.
Cette dimension très contrôlée du management de la narration et de l'action gouvernementale,
c'est la signature de Manuel Valls. Rappelons nous que le soir même de l'annonce par François
Hollande de sa nomination, toute trace de son prédécesseur avait disparu du site de Matignon
laissant place au futur locataire et à une très présidentielle une de Manuel Valls.
Eviter la vacance du pouvoir de l'été 2012
Il semble recevoir le soutien du Président de la République qui recherchait dans son changement
de chef du gouvernement l'autorité sur les ministres qui manquait cruellement à Jean-Marc Ayrault.
En particulier, le chef de l'État conserve un souvenir cuisant de l'été 2012, durant lequel une forme
de vacance du pouvoir lui avait été reprochée par l'opposition.
Pendant les vacances les ministres s'éloignent de leur bureaux et donc de leurs hiérarchie, de leurs
équipes et collaborateurs ou conseillers extérieurs. Ils sont normalement plus libres de leurs
mouvements, de leurs paroles et de leurs actes. Comme nous tous !
Le moment de tous les dangers
C'est ainsi que l'été est un moment de tous les dangers et août encore davantage. Voilà une
période propice aux dérapages contrôlés ou non. Tout ce que ne peut supporter Manuel Valls
adepte d'un strict contrôle de l'activité ministérielle. On découvre qu'il poursuit dans l'autorité même
en période estivale ! Il ne s'agit pas seulement de la forme, du style ou du lieu des vacances, il
s'agit aussi du contenu de la parole éventuelle et évidemment des actes.
Il est vrai que la course du Monde ne s'arrête pas, la et les crises non plus.
Plus de temps de "cerveau" disponible
Et contrairement aux croyances établies, au delà des premiers jours de distraction totale, nous
avons plus de temps de « cerveau » disponible comme disait l'autre. Nous sommes nombreux à
davantage consommer de l'information et surtout plus encore dans la dimension de l'échange et du
débat avec les autres. Souvent nous sommes assemblés en famille ou entre amis. Nous sommes
dans un temps du réel plus seulement du virtuel. Pas moins de twitter, ou de Facebook mais plus
de temps pour des conversation réelles, autour de tables souvent festives. Plus de temps pour
l'écoute ou la lecture de médias, de livres aussi et donc plus de temps pour approfondir et éprouver
notre compétence politique, plus de vigilance aussi ? Un vrai terreau pour nourrir les exigences et
donc les risques d'une rentrée difficile. Manuel Valls le sait et le craint.
117 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
*Professeur associé à l'Université de Paris 1 la Sorbonne, Président de j c g a, [email protected]
Membre de la SEAP, Society of European Affairs Professionals
118 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
OPINIONS > Présidentialisation du régime, société et globalisation « plurielles »,
volonté de puissance économique, accession du peuple au bien-être... Le
candidat-président Erdo?an, apôtre du « changement », dessine dans son
programme les contours de la « Nouvelle Turquie » qu’il rêve de conduire
jusqu’en 2023. Par Deniz Ünal, économiste au CEPII, et Patrice Rötig, directeur
des Editions Bleu autour
Par Deniz Ünal et Patrice Rötig
Election turque: le rêve d'Erdogan
Au pouvoir depuis douze ans, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdo?an, souhaite une
présidentialisation à la française ou à l'américaine du régime. Il a franchi un premier pas dans cette
voie en faisant approuver par référendum en 2007 l'élection au suffrage universel pour cinq ans du
président de la République turque, élu jusqu'alors par les députés. Mais, faute de détenir au
parlement la majorité des deux tiers requise pour engager une réforme constitutionnelle, il n'a pu
obtenir l'élargissement des pouvoirs du président. Il se présente néanmoins, face à deux
adversaires, à la première élection présidentielle au suffrage universel direct ce 10 août (deuxième
tour le 24 août). Et il devrait, selon les sondages, l'emporter dès le premier tour. Fort de l'onction du
suffrage universel, auréolé d'indéniables succès, notamment économiques et électoraux , Erdo?an
aspirera sans nul doute à prendre le pas sur le futur Premier ministre qu'au demeurant il aura le
pouvoir de nommer.
D'autant plus que Parti de la justice et du développement (AKP), qui professe un islamisme modéré
et domine sous son égide la scène politique, est entièrement au service de ce leader charismatique
issu du peuple. Un peuple qu'Erdo?an entend incarner et conduire à l'horizon du 100e anniversaire
119 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
de la République, en 2023, vers « la Nouvelle Turquie », n'hésitant pas à s'inscrire dans la lignée
de Mustafa Kemal Atatürk, le « père de la Turquie » moderne fondée sur les décombres de
l'Empire ottoman.
La feuille de route du nouveau président
« La Nouvelle Turquie », tel est l'intitulé de son programme présidentiel , pierre angulaire d'une
campagne électorale dotée d'imposants moyens et menée à l'occidentale. Il mérite qu'on s'y arrête.
Car, plus qu'un programme, c'est la feuille de route et, au-delà, la vision de l'homme fort turc qui,
sur la lancée des avancées qu'il s'enorgueillit d'avoir imprimées ces douze dernières années,
jouera un rôle clé dans les années à venir, quels que soient les obstacles auxquels il se heurtera,
et ils ne manqueront pas. Déjà, sa gouvernance autoritaire a suscité en 2013 des protestations
massives, particulièrement de jeunes, dans les grandes villes du pays, et d'abord à Istanbul suite
au projet immobilier lancé sans concertation dans le parc Gezi. Puis s'est ouverte, au sein de «
l'État profond », une guerre fratricide entre deux alliés d'hier, l'exécutif et la mouvance islamiste de
Fettullah Gülen dont Erdo?an et les siens ont cherché à limiter la grande influence, s'exposant en
réaction à de graves accusations de corruption qui se sont répandues dans les médias.
Répression des manifestations et limogeage de fonctionnaires
Face à ces deux contestations frontales, le Premier ministre n'a pas lésiné, on le sait, sur la
répression, qui s'est traduite par la mort de manifestants, le limogeage ou la mutation de milliers de
hauts fonctionnaires et de significatives atteintes au principe de la séparation des pouvoirs. En
dépit de quoi les urnes, aux municipales de mars 2014, ne l'ont guère sanctionné. Il est vrai que,
parallèlement, il a su ménager l'important électorat kurde en engageant un processus de résolution
du conflit chronique entre l'État et les forces kurdes de Turquie. Ceci en vertu du « pluralisme »,
l'un des acquis - à cultiver aujourd'hui - de la civilisation ottomane qui a su rester plurielle. En
définitive, s'il est, du moins à court terme, un obstacle capable de faire trébucher Erdo?an dans sa
marche vers la « Nouvelle Turquie », c'est assurément davantage le chaos chronique qui règne
chez les voisins syriens et irakiens et dont l'impact sur la Turquie, déjà significatif sur bien des
plans, notamment économiques, pourrait vite s'accuser et s'élargir.
Une « vision » de puissance mondiale et ouverte
Mais Erdo?an, qui, sur les affiches, porte son regard vers l'horizon et, dans son programme,
esquive le « je » pour s'exprimer à la première personne du pluriel, n'est pas en reste de « visions »
- le terme est de lui - sur les questions géostratégiques. S'il affirme, malgré bien des réticences en
Europe et désormais, par réaction, dans l'opinion publique turque, que son pays sera membre de
l'UE à l'horizon 2023, il envisage d'abord la Turquie comme une grande puissance de « l'Eurasie »
et, singulièrement, du Proche-Orient où, selon lui, elle joue aujourd'hui un rôle majeur, appelé
demain à se renforcer. Il est d'ailleurs significatif que, sur le site officiel du candidat Erdo?an, le
programme de celui-ci ait été traduit en arabe avant de l'être en anglais.
120 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
Que l'on n'y voie cependant pas la marque d'une quelconque fermeture au reste du monde. C'est
tout le contraire : déjà membre du G20, le candidat annonce à son pays un destin de puissance
mondiale grâce, notamment, à la multiplication de ses représentations diplomatiques et au
développement tous azimuts de la compagnie nationale Turkish Airlines. Mieux : la globalisation,
pour lui, est une chance, sous réserve que, tournant le dos à l'uniformisation qu'elle a d'abord
engendrée, elle se fasse désormais « plurielle ».
Et d'assigner à la Nouvelle Turquie, non seulement à ses grandes entreprises mais aussi jusqu'à
ses plus petits villages, de s'engager résolument dans cette globalisation qui serait la clé du
développement et de l'avenir. Mais cette globalisation, Erdo?an ne la veut pas sauvage. « Presque
tous les organes de la gouvernance mondiale souffrent d'une forme d'injustice », dit-il, avant de
promettre que la « Nouvelle Turquie » militera au niveau international pour plus d'« équité » et pour
« une répartition plus égalitaire des richesses ».
« Le candidat du changement »
Où l'on réalise que le leader de l'AKP, qu'on a coutume de qualifier de parti « islamo-conservateur
», s'inscrit résolument dans la modernité. Erdo?an se présente d'ailleurs comme « le candidat du
changement » face aux tenants du statut quo - comprendre les élites qui ont précédé l'AKP à la
tête du pays et qu'incarnerait son principal outsider, Ihsano?lu, un musulman éclairé, sage et
conciliateur, que soutient une coalition de forces d'opposition, à commencer par le CHP, le parti «
kémaliste ». Preuve de ce statu quo, aux yeux du Premier ministre : tant Ihsano?lu que le
troisième candidat, Demirta?, un Kurde qui s'adresse à l'ensemble des citoyens et porte un
message de paix et d'équité, sont partisans du maintien du régime parlementaire.
Erdo?an, lui, entend mener à son terme la présidentialisation du régime. Ceci au nom de la «
démocratisation »... dont l'homme fort n'hésite pas à se réclamer. N'a-t-il pas, notamment, mis au
pas l'armée ? Certes, sous son égide, et dans le cadre du processus d'admission dans l'UE, des
avancées démocratiques se sont produites. Mais lorsque, après le virage autoritaire de ces
dernières années, également marquées par des arrestations de nombreux journalistes, il se fait
l'apôtre du « pluralisme » et de la « primauté du droit dans le fonctionnement des institutions », il ne
convainc guère. Il ajoute néanmoins, en y insistant, vouloir un État au service du peuple et de la
nation, et non l'inverse comme par le passé, où l'État aurait été confisqué par les élites. L'argument,
là, porte davantage, car, de fait, l'accueil réservé aux citoyens par les administrations s'est souvent
amélioré. De plus et surtout, une part significative de la population a accédé à la « citoyenneté
économique » au fil de la première décennie du 21e siècle marquée en Turquie par une croissance
soutenue. Ce qui explique pour l'essentiel le crédit électoral dont continue de jouir Erdo?an.
Vers la « société du bien-être »
Last but not least, Erdo?an joue de son atout maître, la forte croissance du PIB par tête qu'a
121 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
permise la politique de réformes engagée depuis 2002 : mise en place de la nouvelle livre turque
qui est devenue une monnaie considérée au niveau international, restructuration profonde du
système bancaire grâce à laquelle l'économie turque a rapidement surmonté la crise globale
survenue en 2008... D'où le complet remboursement des emprunts au FMI, la baisse des taux
d'intérêt, de l'inflation et du chômage, l'apparition d'une importance classe moyenne... D'où, aussi,
de significatives avancées sociales en direction, notamment, des plus démunis, avec en particulier
la mise en place d'une couverture sociale généralisée et l'accès de tous aux hôpitaux publics,
universitaires et privés qui se sont multipliés et modernisés. Une offre médicale de grande qualité
qui sera demain capable, annonce Erdo?an, de répondre à la demande non seulement intérieure
mais aussi étrangère. Et de promettre, après l'émergence économique, celle de la « société du
bien-être ».
Une politique de grands travaux
Celle-ci passe par une ambitieuse, très ambitieuse politique de grands travaux, au reste déjà
engagée : extension à marche forcée des infrastructures routières, ferroviaires (trains à grande
vitesse), portuaires (la flotte commerciale maritime se situerait déjà au 13e rang mondial) et, nous
l'avons dit, aéroportuaires, construction de nouvelles autoroutes de l'information (la Turquie
compterait 33 millions d'abonnés ADSL, ce qui la situerait au 5e rang européen), etc. Elle passe
aussi par la diminution de la dépendance aux importations, en particulier dans le domaine
énergétique (augmentation des capacités internes par des facilités accordées au secteur privé
dans la production et la distribution d'énergie, recherche de synergies avec les pays voisins...). Elle
passe enfin par une spécialisation accrue dans des productions à haute valeur ajoutée qui doivent
permettre la réduction du déficit commercial chronique et la croissance continue du PIB turc, qui se
classerait au dixième mondial à l'horizon 2023. La Turquie sera alors devenue le principal centre de
production et de commerce de l'Eurasie, prophétise son leader.
Mais cette ambitieuse politique économique, gage de la « société du bien-être » annoncée,
suppose une stabilité dans sa gouvernance. À cet égard, les libertés que prend le leader turc avec
les institutions, y compris économiques, pourraient remettre en cause la faisabilité de ces grands
objectifs. Il n'hésite pas à exercer des pressions ouvertes sur le gouverneur de la Banque centrale
pour que celui-ci abaisse les taux d'intérêt, s'inscrivant en faux avec la politique de son ministre de
l'Économie. De plus, la nomination au FMI de l'ancien secrétaire d'État au Trésor n'aurait pas déplu
au futur président. Et la guerre déclarée entre Erdo?an et la mouvance de Fettullah Gülen n'est pas
sans répercussions dans les instances économiques où les tenants de ce dernier, souvent
compétents, sont progressivement écartés...
Plus d'informations sur le blog du CEPII
122 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
OPINIONS > Par Antoine van den Broek, co-fondateur et président de Mutinerie*.
Antoine van den Broek
Fini l'ouvrier du 20e siècle, place au nouvel
artisant... numérique
C'est à partir de la fin du XVIIIe siècle, d'abord en Angleterre, que l'on commence à voir se
développer les premières usines**, des lieux où des travailleurs se retrouvent autour de machines
pour produire en grande quantité.
Fini le vieux métier à tisser sans le salon, il faut maintenant se rendre à Blackburn où des machines
flambant neuves sont alignées entre les murs de la manufacture. Des machines et des hommes.
D'un côté le capital, de l'autre, le travail. C'est en associant les deux que l'on produit de la valeur.
Voici l'alchimie originelle du capitalisme.
Une production de masse
C'est sur cette dichotomie que reposent les grandes théories économiques modernes. Théorie
classique, marxiste, keynésienne : les interprétations changent, mais la base d'analyse reste la
même. Fascinés par les transformations de leurs époques et chargés d'y faire un peu de lumière,
les économistes ont détourné leurs yeux de l'antique artisanat. Bien que mode de production
quasiment exclusif pendant des millénaires, celui-ci se retrouve exclu du champs de l'analyse
économique moderne.
Le XXe siècle, avec sa production de masse, a consacré ce mode d'organisation et l'entreprise
123 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
d'aujourd'hui est l'héritière de l'usine d'hier. Les hommes se retrouvent toujours autour de l'outil. Ils
passent deux heures par jour dans les embouteillages car les machines ont décidé de s'installer à
La Défense.
Tous des "entreprises autonomes"
Mais que se passe-t-il aujourd'hui ? Il se passe que nous avons tous entre les mains des outils
puissants, compacts et économiques qui nous permettent de produire et d'échanger à peu près
n'importe où. L'outil c'est votre ordinateur portable, votre tablette et votre mobile plus la vingtaine de
logiciels, d'applications et de services web que vous utilisez. Skype, Dropbox, Google Doc,
Mailchimp, Wuffoo, Highrise, Trello, Twitter, Facebook... à la portée de tous, gratuits ou presque.
Grâce à ces outils, nous sommes de plus en plus nombreux à travailler à notre compte ; à travailler
d'où nous voulons. L'infrastructure est distribuée, les grandes entreprises n'en ont plus le
monopole. L'outil n'est plus nécessairement associé à une entité économique unique.
Un développeur indépendant, un web designer en freelance, un blogueur sont très semblables aux
artisans d'antan ; ils associent un savoir-faire et un outil (ici l'ordinateur - outil générique qui plus
est) pour créer quelque chose qu'ils vont ensuite échanger avec leur communauté. La communauté
n'est plus le village, mais une communauté d'intérêts ouverte et évolutive sans limites
géographiques.
Où travailler ?
Mais alors pourquoi continuer à se rassembler quand chacun pourrait travailler chez soi ? Eh bien
parce nous avons besoin de nous voir en chair et en os pour construire les relations de confiance
nécessaires à l'épanouissement de nos projets. Et puis tout simplement parce que nous sommes
des êtres sociaux et que nous avons naturellement besoin de la compagnie de nos congénères.
C'est sur cette conviction, qu'en mars 2012, Mutinerie ouvrait l'un des premiers espaces de
coworking de France. Les résultats on dépassé nos plus folles espérances. Véritable espace
d'émergence, Mutinerie a servi de terreau à des initiatives comme OuiShare , Makesense ,
Discosoup , Startup Assembly , Storycode , Startup Africa ; des projets qui rassemblent
aujourd'hui des dizaines de milliers de personnes à travers le monde. Tous libres et indépendants.
Alors que dans l'entreprise traditionnelle, on se retrouve autour de l'outil, dans ces nouveaux
espaces de travail, on se retrouve avec les autres. L'intentionnalité n'est pas la même et la
dynamique sociale non plus.
Dans ces espaces, les nouveaux artisans numériques peuvent profiter de leur liberté sans que
celle-ci soit synonyme de solitude. De vraies communautés professionnelles se structurent autour
124 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
de nos lieux et ces communautés sont créatrices de valeur économique.
Charles Chaplin, Les Temps modernes
... Et demain
En 2020, on estime que les travailleurs indépendants représenteront 40% de la population active
américaine. L'indépendance n'est pas juste une solution de repli anti-crise, c'est un nouveau
paradigme. Presque neuf indépendants sur dix souhaiteraient garder leur liberté même si on leur
proposait un travail à temps plein au sein d'une entreprise.
S'il est en réalité difficile d'évaluer précisément le nombre de travailleurs indépendants - les
définitions varient et les indépendants se retrouvent éclatés sur de nombreuses catégories
statistiques - il est clair que la tendance est lourdement à la hausse. Depuis sept ans, le nombre
d'espaces de coworking dans le monde double d'une année à l'autre. Comme le signale Forbes,
"coworking spaces are here to stay".
Le nouvel artisanat numérique place l'homme - avec ses compétences, ses affinités et ses envies au centre du processus productif. Celui-ci n'est plus un rouage de la machine, il reprend la maîtrise
de son métier et sa production retrouve un peu du caractère sacré d'autrefois.
Les grandes entreprises n'échapperont pas à cette lame de fond, elles doivent rapidement
repenser leur mode d'organisation sous peine de voir les meilleurs se détourner d'un avenir
d'autrefois.
_____
* Pour en savoir plus sur l'espace de coworking Mutinerie . Pionnier du coworking en France,
Mutinerie développe des espaces de travail collaboratif pour les entrepreneurs, les freelances et les
artistes.
** Nous comptons en réalité des exemples d'usines - lieux de production collectifs associant une
multitude d'individus et des machines - bien antérieurs au XVIIIe siècle. Elles sont généralement le
fruit de la volonté du prince ; des pyramides d'Égypte aux manufactures royales de Colbert.
Ces dernières étaient des manufactures privilégiées et leurs règlements pris par lettres patentes. Il
s'agissait d'établissements industriels et commerciaux à statut de droit public, et non de sociétés
privées créées par un contrat comme celles qui fleuriront par la suite. Elles n'étaient alors que des
exceptions en marge d'un système de production artisanal dominant.
125 Opinions
LA TRIBUNE 11/08/2014
Téléchargement