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Résumé
Les patients atteints de maladies inflammatoires de l'intestin (MII) ont un risque accru
de développer un cancer colorectal dû aux lésions épithéliales secondaires à l’inflammation
chronique. La vitamine D (vD) régule NOD2, gène impliqué dans la réponse inflammatoire et
dans la susceptibilité aux MII, et induit son expression dans les monocytes et dans l’épithélium
intestinal. Dans ce projet, nous avons d’abord induit le cancer colorectal associé à la colite
ulcéreuse (CAC) en administrant un traitement combiné d’azoxyméthane (AOM) et de dextran
de sulfate de sodium (DSS) aux souris C57BL/6J. Par la suite, nous avons étudié l'effet d’une
carence en vD3 sur le développement du CAC et évalué la capacité préventive d’une
supplémentation en vD3 sur la tumorigenèse, et vérifié si cet effet est médié par NOD2, en
utilisant les souris Nod2-/-. Les C57BL/6J et les Nod2-/-, ayant reçu une diète déficiente en vD3,
étaient moins résistantes au CAC par rapport aux souris supplémentées. Le pourcentage de
perte de poids, l’indice d’activation de la maladie (DAI), le taux de mortalité et le poids relatif
du côlon (mg/cm) chez les souris déficientes en vD3 étaient plus élevés en comparaison avec
celles supplémentées en vD3. Une augmentation du score d'inflammation et de la multiplicité
tumorale corrélait avec une expression accentuée de l’Il6 dans les colonocytes des souris
déficientes en vD3. La vD3 régulait l’expression génétique de Cyp24, Vdr et de gènes pro-
inflammatoires chez les C57BL/6, comme chez les Nod2-/-. En conclusion, la supplémentation
en vD3 peut prévenir le développement du CAC indépendamment de NOD2.
Mots-clés : Vitamine D, 25-hydroxyvitamine D3, maladies inflammatoires de l’intestin, colite
ulcéreuse, cancer colorectal, NOD2, murin, AOM/DSS