DÉPLACEMENT AU GRAND THÉÂTRE DE LUXEMBOURG. WEST

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DÉPLACEMENT AU GRAND THÉÂTRE DE LUXEMBOURG.
WEST SIDE STORY DE L.BERNSTEIN, A.LAURENTS et S . SONDHEIM
25 janvier 2014
Le Cercle Lyrique de Metz avait voulu proposer à ses adhérents de pouvoir assister à une
représentation de la Comédie Musicale « WEST SIDE STORY » dont la tournée faisait
escale à Luxembourg pour quelques jours.
Il s’agissait de la version « originale » telle qu’elle fût chorégraphiée par J.ROBBINS lors de
la création. Le Cercle Lyrique de Metz avait pu organiser, il y a quelques années, un
déplacement à Baden-Baden pour la version « opératique » de cette œuvre. A vrai dire,
cette tentative s’est révélée assez décevante comme on peut également le constater dans
un documentaire relatant l’enregistrement de cette version opératique sous la baguette de
L.BERNSTEIN et avec J.CARRERAS – dans le rôle de Tony- et Kiri Te KANAWA dans celui
de Maria.
Trente Membres se sont donc retrouvés dans le car qui les a conduits au Luxembourg pour
la représentation de l’après-midi. Un exposé leur a été proposé pour replacer cette œuvre
dans le cadre de sa création.
L’HISTOIRE ELLE-MÊME
West Side Story est un drame musical américain de Leonard Bernstein (musique), Stephen
Sondheim (lyrics) et Arthur Laurents (livret), inspirée de la tragédie Roméo et Juliette de
William Shakespeare et créée le 26 septembre 1957 au Winter Garden Theatre de
Broadway. La chorégraphie et la mise en scène étaient de Jerome Robbins.
Située dans le quartier de Upper West Side à New York dans le milieu des années 1950,
l'intrigue cible surtout la rivalité entre Jets et Sharks, deux bandes de jeunes des basquartiers, pour le monopole du territoire. Les Sharks appartiennent à la première génération
d'Américains émigrés de Porto Rico. Ils sont raillés par les Jets, jeunes de la classe ouvrière
blanche qui se considèrent comme « les véritables Américains » car nés en Amérique,
même si de parents eux-mêmes émigrés, d'Irlande ou de Suède ou encore de Pologne.
Tony, ami du chef des Jets – Riff - rencontre Maria, la sœur de Bernardo, chef des Sharks.
Ils tombent amoureux pour le meilleur et le pire. Leur amour contrarié par les querelles que
se livrent les deux bandes rivales débouchera sur un drame : Tony pour venger Riff tué par
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Bernardo au cours d’un affrontement tuera le frère de son amour. L’escalade de la
vengeance entre les deux camps aboutira au meurtre de Tony……et au désespoir de Maria.
La noirceur du thème, la musique sophistiquée, l'importance des scènes de danse, l'accent
mis sur les problèmes sociaux ont constitué un tournant dans le théâtre musical américain.
La partition de Bernstein est devenue extrêmement populaire
Le spectacle tient l'affiche durant 732 représentations avant de partir en tournée. Une
adaptation cinématographique est réalisée par Robert Wise et Jerome Robbins en 1961.
Interprété par Natalie Wood, Richard Beymer, Rita Moreno, George Chakiris et Russ
Tamblyn, le film remporte dix Oscars (sur onze nominations) lors de la 34e cérémonie des
Oscars.
GENESE DE L’ŒUVRE
Elle est complexe et conflictuelle et reproduit aussi des querelles cette fois non plus entre les
Jets et les Sharks mais entre les différentes auteurs qui, à la fin de l’aventure, seront en froid.
En 1949, Montgomery Clift, jeune premier prometteur, demande à son amant, le
chorégraphe Jerome Robbins des conseils sur la façon de jouer sur scène le rôle de Roméo
qu'il voudrait tout à la fois authentique et frappé au sceau de la modernité. Cette requête
donne à Robbins l'idée initiale de ce qui va devenir West Side Story. Il propose à Leonard
Bernstein et Arthur Laurents de participer à une adaptation musicale contemporaine de
Roméo et Juliette. Mais avec une différence essentielle avec ce qui sera la version que nous
connaissons de West Side Story. Il souhaite que l'accent soit mis sur le conflit opposant, au
cours de la période de Pâques/Pessa'h, une famille italo-américaine catholique et une famille
juive vivant dans le Lower East Side de Manhattan. Le conflit devait être centré autour de
l'antisémitisme des « Jets », catholiques, et le ressentiment des « Emeralds », juifs. Désireux
d'écrire sa première comédie musicale, Laurents accepte immédiatement. Bernstein veut
présenter le matériel sous la forme d'un opéra mais Robbins et Laurents s'opposent à cette
suggestion. Ils qualifient le projet de « théâtre lyrique » et Laurents écrit une première
ébauche qu'il titre East Side Story. C'est seulement après avoir terminé que le groupe réalise
qu'il ne s'agit finalement que de la mise en musique de thèmes déjà couverts par des pièces
comme Abie's Irish Rose. Les trois hommes se séparent et la pièce est mise de côté
pendant près de cinq ans.
En 1955, les trois créateurs se retrouvent sur un autre projet et Robbins estime qu’ils
devraient reprendre l'East Side Story, ce qu'approuve Bernstein. Laurents rencontre le jeune
compositeur et lyriciste Stephen Sondheim. Laurents et Bernstein se rencontrent au Beverly
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Hills Hotel et la conversation tourne autour de la délinquance juvénile, un phénomène social
relativement récent qui fait la une des journaux en raison de la guerre que se livrent les
gangs dans le quartier chicano. Le spectacle est pratiquement terminé à l'automne 1956
mais ne trouve pas de producteurs. Bernstein est découragé mais Sondheim persuade son
ami Harold Prince de financer l’opération., Dans ses mémoires, Prince se souvient :
« Sondheim et Bernstein était assis au piano, jouant leur musique, et bientôt je chantais avec
eux »
Concernant la distribution, Laurents souhaite avoir James Dean pour le rôle principal de
Tony mais l'acteur meurt avant son audition. Il y a compte tenu de l’importance des parties
chorégraphiques 8 semaines de répétition. Robbins prend les membres de la distribution
jouant les Sharks et les Jets séparément afin de les dissuader de se socialiser entre eux et
rappelle à tous la réalité de la violence des gangs. Robbins exige que sa distribution soit
habillée en baskets et jeans moulants pour donner à la production un réalisme crâneur.
Comme les répétitions avancent bien, Bernstein se bat pour conserver l'intégrité de sa
partition alors que les autres membres de l'équipe l'incitent à couper toujours plus et toujours
plus largement des passages « opératiques » complexes. L'avant-première à Washington,
D.C. est un réel succès critique et commercial. Le film viendra peu à peu donner une
dimension planétaire à ce « musical ».
LA PRODUCTION DE LUXEMBOURG :
Elle est la production « officielle » avec un dispositif scénique ingénieux ou des praticables
répartis sur chaque côtés de la scène symbolisent les arrières des bâtiments typiques de
New-York avec leurs escaliers escamotables. Des vues projetées de Manatthan permettent
ensuite de visualiser les quartiers dans lesquels se déroule l’action.
La production que nous pouvons voir à Luxembourg brille, je crois, par son
professionnalisme. Il s’agit d’une troupe jeune et parfaitement rodée. Les ensembles
notamment dans les deux grands moments du spectacle – la danse dans le gymnase où
s’opposent par le rock’n roll des Jets le manbo des Sharks, puis dans América-América –
sont parfaits de rythme et de vitalité. Ces deux temps sont aussi une très grande réussite
visuelle : parfaite harmonie des danseurs, ensembles tirés au cordeau avec un sens du
rythme époustouflant où les danseurs et danseuses dégagent un bonheur à danser et à
chanter tout à fait communicatif. Les voix sont belles même si, bien sûr, elles sont amplifiées
et l’on se prend à fredonner ces airs qui sont dans toutes les mémoires et dans tous les
cœurs : Tonight, Maria, I feel pretty…………
Le retour autour d’une collation dans une atmosphère conviviale et fort sympathique permit
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aux participants d’échanger sur ce spectacle à la fois léger – c’est un « musical » - mais
dense par la complexité des problèmes qu’il soulève autour de l’intégration, de la rivalité et
de la coexistence de communautés différentes. Des problèmes qui, somme toute, ne sont
pas aussi éloignées de nos propres préoccupations………Mais n’est-ce pas le critère des
grandes œuvres d’être toujours d’une manière ou d’une autre d’actualité ?
Jean-Pierre Vidit, Président du CLM
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