Université de Nice-Sophia Antipolis Université de la manouba Ecole Doctorale Marchés et Organisations Droit–Economie–Gestion (MODEG) Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises (ISCAE) Centre de Recherche en Ingénierie Financière et Finances Publiques (CRIFP) Laboratoire Interdisciplinaire de Gestion Université-Entreprise (LIGUE) COMMUNICATION FINANCIERE ET PERFORMANCE DES ENTREPRISES NOUVELLEMENT INTRODUITES EN BOURSE : UNE APPLICATION DANS LE CONTEXTE DU NOUVEAU MARCHE FRANÇAIS THESE Pour l’obtention du titre de : DOCTEUR EN SCIENCES DE GESTION (Université de Nice Sophia Antipolis) DOCTEUR EN SCIENCES COMPTABLES (Université de la Manouba) Présentée et soutenue publiquement par Sameh MEKAOUI Le 5 juin 2009 JURY Directeurs de thèse : Monsieur Patrick BOISSELIER Professeur à l’IAE de Nice Monsieur Hamadi MATOUSSI Professeur à l’ISCAE de Tunis Rapporteurs : Monsieur Bernard GRAND Professeur à l’IAE d’Aix-En-Provence Monsieur Alain SCHATT Professeur à Strasbourg Suffragant : Monsieur Robert TELLER Professeur à l’IAE de Nice 6 « L’université n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans cette thèse. Ces écrits doivent être considérés comme propres à leur auteur ». 2 A la mémoire de mon père, A ma mère, A mon mari, 3 REMERCIEMENTS Je tiens particulièrement à exprimer ma plus profonde gratitude au Professeur Patrick BOISSELIER pour son encadrement, ses conseils avisés et ses encouragements. Son appui constant, tout au long de cette période de recherche, m’a permis d’affronter, à maintes occasions, les moments difficiles. Je suis très sensible à la gentillesse et la générosité dont il a fait preuve envers moi lors de mes séjours à Nice. Toute ma reconnaissance s’adresse également au Professeur Hamadi MATOUSSI d’avoir accepté de diriger ce travail. Ses commentaires, ses aides précieuses et la pleine confiance qu’il m’a accordée dès ma première année de DEA, ont été un atout pour pouvoir mener à bien cette recherche. Je remercie tout particulièrement Monsieur Robert TELLER, Professeur à l’Université de Nice pour l’honneur qu’il m’a accordé d’avoir accepté d’être membre du jury de ma soutenance. Mes remerciements vont également à Monsieur Bernard GRAND, Professeur à l’IAE d’AixEn-Provence ainsi qu’à Monsieur Alain SCHATT, Professeur à l’Université de Strasbourg, d’avoir accepté de juger ce travail et d’en être les rapporteurs. Je tiens à exprimer toute ma gratitude à Monsieur Bernard OLIVERO, Professeur à l’IAE de Nice et Monsieur Eric MOLAY, maître de conférences à l’IAE de Nice ainsi qu’à tous les Professeurs, Maîtres de conférences et membres du CRIFP pour l'intérêt et le suivi qu'ils ont portés à mon travail. Ma reconnaissance s’adresse aussi à Monsieur Dominique DUFOUR, Maître de conférences à l’IAE de Nice pour tous ses commentaires qui m’ont permis d’approfondir mes réflexions. Je tiens à remercier également tous les professeurs, maîtres de conférences et chercheurs à l’ISCAE de Tunis, ainsi que tous les membres du LIGUE pour leurs conseils et disponibilité. 4 LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES UTILISES AICPA : American Institute of Certified Public Accountants AIMR : Association for Investment Management and Research AMF : Autorité des Marchés Financiers BALO : Bulletin d’Annonces Légales Obligatoires BHAR : Buy and Hold Abnormal Return CAR : Cumulative Abnormal Return CD : Cotation Directe CLIFF : Cercle de Liaison des Informations Financières en France COB : Commission des Opérations de Bourse IASC : International Accounting Sandards Committee ICCA : Institut Canadien des Comptables Agréés IFRS : International Financial Reporting Standards IPO : Initial Public Offering ISIN : International Securities Identification Number MEDAF : Modèle d’Evaluation des Actifs Financiers NRE : Nouvelles Régulations Economiques OPF : Offre à Prix Ferme OPM : Offre à Prix Minimum OPO : Offre à Prix Ouvert R&D : Recherche et Développement SEC : Securities and Exchange Commission SFAF : Société Française des Analystes Financiers SRI : Standard Research Institute SSII : Société de Services en Ingénierie Infomatique 5 SOMMAIRE REMERCIEMENTS........................................................................................................................ 4 LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES UTILISES...................................................... 5 SOMMAIRE .................................................................................................................................... 6 INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………………………….…7 PREMIÈRE PARTIE. CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTÉRATURE……………………17 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse............................. 19 Section 1. L’organisation des introductions en bourse ...................................................................................... 20 Section 2. La sous-évaluation des émissions initiales........................................................................................ 34 Section 3. La sous-performance à long terme des émissions initiales ............................................................... 63 Conclusion du chapitre 1 ........................................................................................................................................ 81 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse ........................................................... 82 Section 1. Cadre réglementaire de la communication financière lors des introductions en bourse................... 83 Section 2 . Fondements théoriques de la communication financière lors des introductions en bourse.............. 96 Section 3. Communication financière, accès aux marchés financiers et évaluation des entreprises ................ 117 Conclusion du chapitre 2 ...................................................................................................................................... 140 DEUXIEME PARTIE. VALIDATION EMPIRIQUE SUR LE NOUVEAU MARCHE FRANÇAIS….....................................................................................................................................................142 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification....................................................................................... 144 Section 1. Opérationnalisation des variables de l’étude.................................................................................... 145 Section 2. Stratégie de vérification................................................................................................................... 168 Section 3. Les outils d’analyses statistiques ..................................................................................................... 180 Conclusion du chapitre 3 ...................................................................................................................................... 182 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique ................................................................................. 183 Section 1. Analyse descriptive des variables ................................................................................................... 183 Section 2. Résultats des tests bivariés.............................................................................................................. 205 Section 3. Résultats des régressions multivariées ............................................................................................ 214 Conclusion du chapitre 4 ...................................................................................................................................... 237 CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………………………………...239 Bibliographie............................................................................................................................. …247 Liste des annexes .......................................................................................................................... 270 Liste des tableaux.......................................................................................................................... 348 Table des matières......................................................................................................................... 349 6 INTRODUCTION GENERALE 7 Introduction Générale Dans le contexte de la transformation profonde de nos économies, les marchés boursiers semblent être le lieu privilégié du financement des entreprises. Par conséquent, les introductions en bourse (« Initial Public Offerings, IPOs ») sont devenues un objectif à moyen ou long terme et la consécration suprême pour de nombreuses entreprises. On constate ainsi un nombre croissant d’introductions en bourse sur les différentes places financières. L’actualité financière récente du tournant du siècle a révélé que sur la période s’étendant de 1995 à 2002, plus de 23 000 entreprises se sont introduites en bourse à travers le monde, avec un pic autour des années 1997, 1998 puis 2000 (Sentis, 2004) correspondant à la bulle financière constatée à cette époque. L’introduction en bourse représente une étape cruciale dont dépend fortement le futur de l’entreprise. Néanmoins, à l’incertitude entourant cet événement correspondent des avantages et des motivations variés démontrés théoriquement et empiriquement. L’introduction en bourse a pour vocation première d’offrir aux entreprises les moyens de se financer et de se développer. Elle donne immédiatement une nouvelle dimension à l’entreprise et lui permet d’accéder rapidement à une notoriété institutionnelle forte. Les sommes levées sont réparties entre une multitude d’investisseurs et il n’y a donc pas d’actionnaire prépondérant. L’indépendance des actionnaires propriétaires est souvent préservée, lorsqu’ils conservent une part importante du capital. Parallèlement à ces avantages, l’opération comporte des contraintes qui pèsent lourd sur tous les intervenants impliqués. L’introduction en bourse représente plus qu’une simple opération financière. Elle exige généralement de profondes réorganisations des structures organisationnelles, juridiques et comptables. L’adoption d’une stratégie de communication financière adaptée aux contraintes légales et aux attentes du marché est perçue comme l’une des principales contraintes à laquelle l’entreprise doit se plier. De plus, la fidélisation des investisseurs, à travers une communication financière bien élaborée et opportunément divulguée, constitue un enjeu majeur de l’accès à la bourse. A l’ensemble de ces contraintes induisant généralement des coûts explicites, s’ajoutent d’autres problèmes engendrant des coûts de nature implicite. Ceux-ci sont liés à l’évaluation opérée par le marché à court et à moyen ou long terme en fonction des perspectives d’évolution du nouveau titre. Ce sont ces questions qui fournissent matière à réflexion de notre recherche. 8 Introduction Générale Dans ce cadre, le phénomène de sous-évaluation (« underpricing », appelé encore décote à l’introduction ou rentabilité anormale à court terme) est souvent abordé parmi les problèmes liés aux introductions en bourse. Les travaux empiriques attestent de l’universalité du phénomène sur la majorité des places financières (Loughran et Ritter, 1995 ; Faugeron-Crouzet et Ginglinger, 2001 ; Derrien et Womack, 2003 ; Kooli et Suret, 2003 ; Cassia et al. , 2004 ; Alvarez et Gonzàlez, 2005 ; Aussenegg, 2006 ; Adams et al., 2008). Les chercheurs considèrent que la rentabilité anormale reflète une inefficience du marché et que le premier cours doit refléter toutes les informations disponibles avant l’introduction. Celui-ci ne devrait pas donc s’éloigner du prix d’introduction. Une telle anomalie trouve ses origines essentiellement dans l’asymétrie informationnelle entre les différents intervenants dans l’opération (l’entreprise candidate à l’introduction, les intermédiaires qui organisent l’opération et les différents types d’investisseurs). Bien que ces acteurs puissent détenir des informations différentes, la plupart des modèles explicatifs de la sous-évaluation supposent d’emblée qu’un groupe d’acteurs est en possession d’une information privilégiée. La première catégorie des modèles issue des travaux d’Ibbotson (1975), privilégie l’asymétrie informationnelle entre l’entreprise et les investisseurs. Le point commun à ces modèles est d’attribuer à la sous-évaluation une vertu de signal positif. Autrement dit, les entreprises qui s’introduisent en bourse signaleraient la valeur élevée de leurs actifs et de leurs projets en acceptant de se sous-évaluer. Un tel comportement garantirait un recours ultérieur au marché dans de bonnes conditions. Ces modèles sont souvent présentés dans le contexte de l’asymétrie d’information plutôt que sous l’angle d’une approche de signalisation (Allen et Faulhaber, 1989 ; Benveniste et Sprindt, 1989 ; Welch, 1989 ; Grinblatt et Hwang, 1989 ; Chemmanur, 1993). La seconde catégorie initiée par Baron (1982), considère comme prépondérante l’asymétrie d’information entre le banquier introducteur et l’entreprise candidate. La banque conseille l’entreprise lors de la fixation du prix d’offre et assure également la fonction de distribution des titres. Toutefois, l’entreprise ne peut observer les efforts de l’introducteur. De surcroît, la banque est mieux informée sur la demande du marché et elle peut être tentée d’occulter ou de fausser son information privée, afin d’obtenir une meilleure rétribution. De fait, en présence d’asymétrie informationnelle, un contrat optimal entre l’entreprise et 9 Introduction Générale la banque nécessite que les titres soient sous-évalués (Muscarella et Vetsuypens, 1989 ; Cheung et Krinsky, 1994 ; Sherman et Titman, 2002). La troisième catégorie est celle qui découle des travaux de Rock (1986). Ces modèles n’accordent qu’un rôle très passif à la banque, au détriment d’une plus grande importance à l’asymétrie d’information entre différentes catégories d’investisseurs. La sous-évaluation apparaît comme une conséquence de l’asymétrie informationnelle à laquelle sont confrontés les investisseurs non informés. Ainsi, une prime d’émission est nécessaire pour inciter ces investisseurs à participer à l’opération d’introduction (Beatty et Ritter, 1986 ; Carter et Manaster, 1990 ; Keloharju, 1993 ; Amihud et al. , 2003). Outre le phénomène de sous-évaluation, les entreprises fraîchement introduites en bourse sont souvent caractérisées par une sous-performance à long terme (« underperformance ») mesurée sur une période allant de 1 à 5 ans depuis la date d’introduction. Elle est concrétisée par un déclin des performances boursières sur cet horizon. Les études empiriques confirment ce phénomène sur le plan international, avec plus ou moins d’homogénéité par rapport à la sous-évaluation. Le comportement de l’investisseur, supposé entaché de biais psychologiques, est situé au centre des premières justifications. A ce titre, l’un des arguments plausibles avancés est l’excès d’optimisme de la part des investisseurs. En effet, les investisseurs les plus optimistes sont supposés acheter les nouvelles actions à des niveaux de prix incohérents avec leur valeur réelle sous-jacente. A travers le temps, le marché découvre ces évaluations erronées et corrige progressivement les prix en conformité avec les niveaux appropriés, donnant ainsi lieu à la sousperformance observée (Miller, 1977, 2000). C’est dans ce sens que des études ont démontré que les entreprises choisissent de s’introduire en bourse après avoir obtenu des performances anormalement élevées. Si c’est le cas et si les investisseurs ne tiennent pas compte de ce phénomène, le retour à la moyenne dans les années subséquentes à l’introduction, pourrait les conduire à réviser à la baisse leurs anticipations. C’est ce qui explique la dégradation ultérieure des performances boursières (Ritter, 1991 ; Loughran et Ritter, 1995). A la lumière des travaux entrepris pour appréhender et expliquer la sous-évaluation et la sous-performance à long terme, nous en avons déduit que les justifications avancées sont généralement restreintes à un seul volet. En effet, la plupart des explications sont focalisées 10 Introduction Générale sur les caractéristiques de l’entreprise candidate à l’introduction (composition du capital avant l’introduction, taille ou âge de l’entreprise, niveau d’endettement, etc.) ainsi que sur les spécificités de l’opération d’introduction (nombre des titres émis, prix d’introduction, notoriété de l’intermédiaire financier, procédure d’introduction, etc.). De fait, il ressort de la revue de la littérature dédiée aux anomalies d’évaluation, que peu d’études ont tenté de déceler des justifications à partir de la communication financière des entreprises nouvellement introduites. Pourtant, certaines tentatives empiriques ont mis en évidence que les entreprises qui divulguent un maximum d’informations financières préalablement à l’introduction en bourse, sont correctement évaluées par le marché. Elles afficheraient par conséquent de faibles taux de sous-évaluation (Muscarella et Vetsuypens, 1989 ; Ang et Brau, 2002 ; Schrand et Verrecchia, 2005). Quant à la sous-performance à long terme, une minorité d’études a tenté de la justifier à partir des divulgations prévisionnelles. Explicitement, certains travaux ont démontré que les entreprises ayant inséré volontairement des prévisions dans leurs prospectus d’introduction, sont récompensées par le marché par une meilleure évaluation. Autrement dit, elles bénéficient d’une meilleure performance boursière durant la période subséquente à l’introduction que celles ayant renoncé à de telles divulgations (Clarkson et al., 1992 ; Jog et McConomy, 2003 ; Labégorre et Boubaker, 2005). Néanmoins, ces investigations se sont limitées aux divulgations prévisionnelles comme facteur explicatif de la sousperformance à long terme, sans considération de l’impact éventuel d’autres types d’informations également disponibles au moment de l’introduction en bourse. Ce travail de recherche s’inscrit dans le prolongement de ces investigations. Il paraît intéressant de reprendre les mêmes postulats théoriques, mais d’élargir le champ de vision à la panoplie d’informations offertes par les entreprises candidates à l’introduction et de là, visualiser l’ensemble de la communication financière. Le passage de l’information à la communication financière se fait lorsque l’entreprise décide de dépasser le strict cadre réglementaire pour mettre en place une véritable stratégie de communication au même titre qu’une stratégie de développement. Une stratégie de communication est définie comme « une préférence relativement stable pour la façon dont la diffusion de l’information financière est gérée » (Gibbins et al., 1990 ; p. 130). 11 Introduction Générale Nous partons d’une déduction commune de la littérature comptable : la communication financière n’est pas sans intérêt. Influer ou agir sur les cours boursiers et maximiser des intérêts sociaux particuliers fait indéniablement partie intégrante de la politique stratégique des entreprises. La communication financière induit de ce fait, des effets substantiels sur les anticipations des investisseurs et par voie de conséquence sur la valorisation boursière (Kablé, 2003). A ce titre, nous postulons que les entreprises ayant fait preuve de plus de transparence informationnelle préalablement à l’introduction, devraient bénéficier d’une meilleure évaluation par le marché. Nous nous proposons ainsi d’apporter des éléments de réponse au questionnement suivant : Quel est l’impact de l’effort informationnel déployé par les entreprises candidates à l’introduction sur leur performance boursière ? Notre objectif est double : - identifier, dans un premier temps, l’influence de la communication financière des entreprises nouvellement introduites en bourse sur leur performance à court et à long terme ; - vérifier, dans un deuxième temps, si cette influence est associée à la présence d’autres facteurs explicatifs classiques de la littérature. A ce titre, les entreprises introduites sur le Nouveau Marché français, aujourd’hui disparu, nous ont semblé bien se prêter à la vérification empirique pour les raisons suivantes. En effet, le choix du Nouveau Marché français se justifie par l’intérêt accordé aux divulgations financières, de part les caractéristiques des entreprises ayant postulé à ce marché. De 1996, date de sa création, à 2005, date de sa disparition, ce compartiment du marché français a ouvert l’accès aux jeunes entreprises à fort potentiel d’innovation et de croissance, ayant besoin de capitaux importants pour se développer. L’absence d’un long historique d’une part et l’incertitude caractérisant leur secteur d’activité d’autre part, sont autant de facteurs qui auraient dû contribuer à valoriser les divulgations financières des dites entreprises. De plus, c’est sur ce marché que les effets de la bulle financière, généralisée sur la majorité des marchés financiers, sont les plus visibles. Concrètement, le Nouveau Marché a connu une vague d’introductions durant la période 1999-2000, accompagnée par une envolée spectaculaire des cours. Ce constat a été imputé, entre autres, à l’enthousiasme accordé aux valeurs de la nouvelle économie. Une telle hypothèse laisserait à penser que les investisseurs et la communauté financière d’une manière générale, n’ont pas accordé d’intérêt à la communication financière des émetteurs. Cette 12 Introduction Générale supposition mérite donc d’être testée, mais autrement formulée : si le marché a accordé un prix à l’effort de transparence déployé par les entreprises candidates à l’introduction, l’amélioration de la valorisation de leurs titres à court et à long terme devrait être la récompense de cet effort. Par ailleurs, si les dernières années correspondent à des années de reprise amorcée de l’activité sur les marchés financiers, avec l’éloignement de l’incertitude qui a prévalu durant la bulle financière, il n’est pas inutile de revenir sur cette période. Continuer à mener des études sur des périodes d’accalmie boursière, ne permet, en aucun cas, de comprendre la réalité des circonstances particulières à conséquences souvent désastreuses, telles que celles du krach boursier. Différents postulats théoriques pourraient justifier la communication financière dans le contexte particulier des introductions en bourse et soutenir de fait, le propos de cette étude. De prime abord, la communication financière est souvent perçue comme un moyen efficace d’atténuation de l’asymétrie informationnelle subséquente à l’accès aux marchés financiers (Core, 2001 ; Healy et Palepu, 2001). Elle est également justifiée par la volonté d’abaisser le coût du capital lié aux opérations de financement (Botosan, 1997 ; Botosan et Plumlee, 2000). De même, elle peut être encadrée par les incitations d’agence et les arguments de signalisation solidement conçus, depuis longtemps, pour asseoir l’offre d’information financière. A cet égard, la volonté d’informer, concomitante à la décision d’accéder à la bourse, est considérée comme un moyen de résolution des problèmes d’agence (Jensen et Meckling, 1976 ; Bertrand, 2000 ; Labégorre, 2003) et un vecteur de signalisation efficace révélant la vraie valeur de l’entreprise (Hughes, 1986 ; Labégorre, 2003 ; Labégorre et Boubaker, 2005). Ce travail de recherche se distingue des études antérieures à trois titres. Tout d’abord, à travers la revue de la littérature consacrée aux anomalies d’évaluation, nous avons constaté que les investigations ont été effectuées de manière fragmentée. En d’autres termes, les chercheurs ne prennent en compte que quelques justificatifs de l’anomalie et l’étudient de manière isolée de l’environnement informationnel. Rares sont les études ayant tenté de joindre l’offre d’information financière à l’évaluation de l’entreprise. Les quelques tentatives à ce titre ont été restreintes aux divulgations prévisionnelles (Jog et McConomy, 2003 ; Labégorre, 2003 ; Labégorre et Boubaker, 2005). Nous adhérons parfaitement aux propos selon lesquels la divulgation d’informations prévisionnelles peut affecter la perception des investisseurs sur les flux futurs, réduire leur incertitude et améliorer la 13 Introduction Générale valeur de l’entreprise (Firth, 1998). Toutefois, ces propos perdent toute valeur, lorsqu’on les confronte aux événements d’une dimension exceptionnelle, tels que ceux qu’ont connus les marchés financiers dans la période récente. Les déboires boursiers ont nécessité de repenser la communication financière toute entière au regard des dommages qu’ils ont engendrés en termes de crise de confiance. Se limiter à examiner l’opportunité de divulgation d’une seule catégorie d’information telle que l’information prévisionnelle, ainsi que son pouvoir informationnel, restreint donc à notre sens le problème. Notre recherche se distingue ensuite, sur le plan méthodologique. En effet, les études ayant examiné l’offre d’information financière préalablement à l’accès aux marchés financiers n’ont développé aucun instrument de mesure de cette offre (Muscarella et Vetsuypens, 1989 ; Ang et Brau, 2002 ; Schrand et Verrecchia, 2005). En optant pour une approche purement quantitative, les auteurs se sont contentés généralement de compter le nombre d’informations publiées et/ou le nombre d’annonces effectuées par l’entreprise. S’agissant de notre recherche, nous nous proposons d’appréhender la communication financière des sociétés candidates à l’introduction en exploitant l’apport crucial du courant de recherches consacrées aux scores ou indices de divulgation (Chow et Wong-Boren, 1987 ; Botosan, 1997 ; Bertrand, 2000…). La méthodologie de construction de ces indices est fondée sur un recensement des informations (dénommées « items ») les plus utiles, dont le choix est issu souvent de trois sources complémentaires. Le chercheur recourt généralement à une revue de la littérature sur l’offre d’information financière, aux enquêtes sur les attentes des investisseurs en matière d’information financière et au cadre réglementaire régissant les pratiques de divulgations du contexte de l’étude. L’usage de la méthodologie des indices de diffusion, favoriserait à notre sens une appréciation plus fiable de l’effort informationnel dont les critères retenus répondent le plus aux attentes du marché. Enfin, notre étude nous semble utile pour les investisseurs. Par la vérification du pouvoir informationnel de la communication financière, nous présumons que les investisseurs peuvent inférer la vraie valeur de la société introduite à partir de la panoplie d’informations diffusées. Autrement formulé, nous pensons que les investisseurs sont capables de discerner les bons placements des mauvais, à partir des seules informations offertes par les entreprises candidates à l’introduction. En révélant les catégories d’informations ayant le plus de poids dans l’explication de l’évaluation des entreprises, nous nous efforçons d’être à l’écoute des investisseurs afin de scruter les éléments jugés les plus utiles à leurs yeux. 14 Introduction Générale Ceci vise à infirmer l’idée, encore majoritaire, que les investisseurs n’accordent pas d’intérêt à la communication financière, quand il s’agit d’entreprises telles que celles de la nouvelle économie. En outre, notre recherche pourrait être utile aux managers, en tentant de susciter leur intérêt à confronter ces informations à leurs préoccupations. Une telle confrontation pourrait leur fournir des axes d’amélioration ou des éléments de réflexion afin de réussir le cap d’introduction en bourse. Redonner à la communication financière sa vocation première, avoir une cote de confiance auprès des investisseurs, constitue à notre avis la clé de voûte de sortie de la crise actuelle de confiance envers l’information financière. Les principaux résultats de notre étude peuvent se résumer dans les propositions suivantes : sur un échantillon de 75 entreprises introduites au Nouveau Marché français durant la période 1997-2002, nous constatons en somme que leur communication financière affecte la performance de leurs titres. Explicitement, les entreprises jugées transparentes selon leurs scores de divulgations, sont mieux évaluées que celles moins transparentes. Elles jouissent ainsi d’une faible sous-évaluation et une meilleure performance à long terme. Par ailleurs, un tel impact est concomitant à l’influence d’autres facteurs ayant trait aux caractéristiques des entreprises introduites et à l’opération d’introduction. La sousévaluation est influencée par la taille de l’entreprise, son niveau d’endettement, la réputation de l’intermédiaire et l’appartenance au secteur de la nouvelle économie. Alors que la sous-performance est affectée par le niveau d’endettement de l’entreprise, la présence du capital-risqueur, le rang de l’intermédiaire et la réputation de l’auditeur. La démarche retenue est la suivante : le travail est subdivisé en deux parties comprenant chacune deux chapitres. Chaque chapitre est organisé autour de trois sections. La première partie est scindée en deux chapitres reflétant le positionnement de la recherche à la croisée de deux champs de recherche : la performance des sociétés nouvellement introduites en bourse d’une part et leur communication financière d’autre part. Ainsi, le premier chapitre se focalise sur la performance à court et à long terme des titres lors des offres publiques initiales. Il est introduit par une première section qui traite de l’organisation de l’opération d’introduction en bourse. Une deuxième section est consacrée au phénomène de sous-évaluation. La troisième traite de la question de la sousperformance à long terme. 15 Introduction Générale Le deuxième chapitre s’intéresse à la communication financière dans le contexte particulier des introductions en bourse. La première section précise le cadre réglementaire de la communication financière. La seconde se penche sur les fondements théoriques : elle précise en particulier, les théories justifiant l’offre d’information lors des introductions en bourse. Quant à la troisième section, elle rejoint plus la problématique posée et débat de l’association entre l’accès aux marchés financiers, les divulgations financières et l’évaluation des entreprises. Le chapitre s’achève par la présentation des hypothèses de recherche. L’objectif du troisième chapitre est la précision de la méthodologie de recherche. La première section présente d’abord, la démarche d’appréciation de l’effort informationnel des entreprises nouvellement introduites en bourse. Concrètement, nous détaillons les étapes indispensables à la construction des indices de divulgation. Du choix des items, à la procédure de leur pondération et allant à la présentation d’exemples de notation, nous nous proposons d’expliciter d’abord, la manière avec laquelle nous avons approché la communication financière des entreprises étudiées. Nous précisons ensuite, l’approche empirique d’estimation de la performance à court et à long terme. La deuxième section aborde d’autres volets empiriques de notre travail : elle spécifie la sélection de l’échantillon, le choix des données et justifie la mesure des variables. La troisième section expose les outils statistiques. Le quatrième et dernier chapitre est dédié aux résultats de l’étude empirique. Nous débutons par une première section, où nous avançons les constats des analyses descriptives. Nous réservons deux autres sections à la présentation et à la discussion des résultats. 16 PREMIÈRE EMIÈRE PARTIE. CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTÉRATURE 17 Première partie. Cadre conceptuel et revue de la littérature La première partie de notre recherche est consacrée au cadre conceptuel régissant les problèmes liés à l’évaluation des entreprises, ainsi que la communication financière dans le contexte des introductions en bourse. Quelles sont les anomalies liées à l’évaluation des entreprises lors des offres publiques initiales ? Quelles sont les principales explications plausibles avancées ? Qu’est-ce qui fonde théoriquement les pratiques des entreprises en matière de communication financière ? Comment peut-on appréhender et mesurer de telles pratiques et enfin quelles peuvent être les interactions entre une meilleure communication financière et la présence de telles anomalies ? Telles sont les principales questions auxquelles nous allons tenter de répondre tout au long de cette partie. Les réponses seront structurées autour de deux chapitres. Le premier chapitre débute par un aperçu sur l’organisation de l’introduction en bourse, pour aborder ensuite le comportement des cours lors des émissions initiales. L’objectif est de comprendre et de cerner les origines des dysfonctionnements caractérisant un tel comportement. Le second chapitre est focalisé sur le deuxième volet de notre thématique de recherche, soit la communication financière. Nous récapitulons d’abord les obligations qui régissent cette communication dans le contexte de l’introduction en bourse. Nous dressons ensuite l’état des assises théoriques qui l’appuient, pour discuter enfin, de son éventuel impact sur l’évaluation des entreprises introduites en bourse. 18 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse L’introduction en bourse attire ces derniers temps, de nombreuses entreprises qui y voient souvent et à juste titre, la consécration de leur ambition d’être cotées. L’opération consiste pour une entreprise à « accéder la première fois à un marché de capitaux et à obtenir une cotation publique. Elle ne correspond pas forcément à un premier accès aux marchés financiers réglementés 1 . D’autres marchés non réglementés accueillent des entreprises par l’intermédiaire d’une introduction en bourse ; le transfert d’un marché non réglementé à un marché réglementé ne constitue donc pas, à proprement parler, une introduction en bourse sur ce dernier » (Sentis, 2004 ; pp. 9-10). Elle se concrétise par la diffusion d’un nombre d’actions dans le public. Il peut s’agir d’actions nouvelles, créées pour l’occasion suite à une augmentation de capital, ou d’actions existantes cédées par les actionnaires d’origine ou les deux combinés. La réussite de l’introduction en bourse n’est jamais évidente, comme en attestent les déboires boursiers de bon nombre de valeurs moyennes fraîchement introduites ces dernières années. Préalablement, le succès de l’opération exige, non seulement de poser les bonnes questions, mais de leur avoir trouvé des réponses satisfaisantes. La première question primordiale porte sur le but de l’introduction. A quoi sert d’entrer en bourse ? S’agit-il de se financer la croissance, de réaliser une partie de son patrimoine, de devenir plus notoire ? Face à ces motivations, quelles sont les réticences qui peuvent dissuader une telle décision ? D’autres questions méritent également d’être posées et s’articulent autour de la concrétisation du projet de l’introduction. Comment se déroule le parcours menant à la première cotation ? Quels sont les acteurs impliqués dans ce parcours ? Quel est le marché dont les conditions d’admission sont les plus accessibles ? Autant de questions émergentes devant une étape cruciale de la vie de l’entreprise. Ainsi nous réservons la première section de ce chapitre à présenter un aperçu sur ces différents volets. 1 Un marché réglementé doit remplir quatre prérogatives : la transparence de l’information, la liquidité des titres, la sécurité, l’unicité de place (un titre d’une catégorie ne peut être coté que sur une place nationale). Dès lors qu’un marché ne dispose pas de l’une de ces caractéristiques, il est considéré comme non réglementé (Sentis, 2004 ; p. 9). 19 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Par ailleurs, la consultation de la littérature spécifique au contexte des introductions en bourse, montre de nombreuses investigations focalisées sur les anomalies d’évaluation des titres nouvellement introduits (« initial public offering puzzles »). En particulier, les études se sont orientées vers trois plans d’expérimentation, à savoir : la sous-évaluation des actions à l’introduction, la sous-performance à long terme et l’existence d’un phénomène de regroupement des introductions. La sous-évaluation signifie que le prix d’offre auquel sont vendues les actions aux investisseurs lors de l’introduction, est en moyenne inférieur au premier cours coté, d’où une rentabilité initiale positive. Une telle anomalie est commune à l’ensemble des bourses mondiales avec de plus ou moins grandes disparités. S’agissant de la sous-performance à long terme, de nombreuses investigations constatent une diminution significative des cours sur une période variant de 1 à 5 ans après l’introduction. Contrairement au phénomène de sous-évaluation, certaines exceptions apparaissent par pays et selon les méthodologies de mesure utilisées. Enfin, le regroupement des introductions se manifeste par l’alternance de périodes marquées par un nombre élevé d’introductions et par un niveau élevé de rentabilité initiale des titres émis (« hot issue markets »), et de périodes de relative inactivité des introductions et de faible rentabilité initiale (« cold issue markets »). Nous nous limitons dans ce chapitre à présenter les travaux empiriques consacrés aux deux premiers phénomènes, objet de la recherche. Nous abordons pour chacun d’entre eux les différentes investigations empiriques, ainsi que les explications plausibles dans les deuxième et troisième sections. Section 1. L’organisation des introductions en bourse Evoluant dans un contexte contraignant, les entreprises doivent parfaitement comprendre et maîtriser les règles de la vie boursière pour mettre tous les atouts de leur côté. Tout au début, les managers sont amenés à appréhender les avantages escomptés de l’introduction en bourse et songer également à ses inconvénients. De fait, l’opération présente pour une entreprise, des avantages multiples. Néanmoins, elle marque le démarrage d’une nouvelle vie, qui dicte également des règles et des contraintes, dont la méconnaissance altère les chances d’un parcours boursier satisfaisant (§1.1). Les obligations d’information, notamment financière, sont un exemple des contraintes qui s’imposent désormais depuis les tous premiers temps de cotation. Par ailleurs, la réussite de l’opération est conditionnée par une maîtrise parfaite de ses étapes (§1.2) et un choix mûrement réfléchi des différentes procédures d’introduction (§1.3). 20 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 1. 1. Les avantages et les contraintes de l’introduction en bourse L’introduction en bourse peut paraître un passage obligé, voire une simple étape dans la vie de l’entreprise lorsque celle-ci a atteint une certaine maturité. Toutefois, plusieurs investigations ont révélé qu’une telle décision résulte d’un véritable choix motivé par une panoplie d’avantages et freiné par un ensemble d’inconvénients. Les déboires caractérisant certaines introductions, pourraient témoigner du manque de conscience des entreprises, des implications positives et négatives liées à l’opération. C’est pourquoi, il apparaît intéressant d’élucider les motivations et les inconvénients de l’introduction en bourse, empruntés de plusieurs travaux de recherche. 1. 1. 1. Les avantages de l’introduction en bourse L’introduction en bourse ouvre de multiples perspectives pour les actionnaires d’origine et l’entreprise candidate à la cote. Parmi les premiers facteurs qui militent en faveur de la décision d’introduction, on compte l’accès à de nouvelles sources de financement. De fait, l’introduction en bourse accroît et diversifie les sources de financement de l’entreprise (Jacquillat, 1994). Ainsi, outre les avantages de l’augmentation de capital, l’entreprise cotée peut accéder à des produits comme les obligations convertibles avec bons de souscription ou remboursables en actions, qui permettent de concilier des objectifs antagonistes entre actionnaires et dirigeants. Par ailleurs, le renforcement du pouvoir de négociation auprès des banques et des organismes de crédits est souvent cité comme un avantage escompté de l’opération d’introduction. En effet, en raison de la disponibilité de l’information dictée par la réglementation des marchés de capitaux, les banques ne disposent d’aucun avantage informationnel vis-à-vis des autres pourvoyeurs de fonds. Une telle situation conduit, en retour à assurer aux entreprises une levée de fonds à un moindre coût (Rajan, 1992 ; Pagano et al., 1998). De plus, l’introduction en bourse induit un accroissement de la liquidité des titres et une meilleure diversification du patrimoine des anciens actionnaires. Grâce à la cotation de leur entreprise, les actionnaires disposent de plus de facilités pour se désengager de la propriété de leurs titres. Ils bénéficient de plus de privilèges par rapport aux actionnaires des entreprises non cotées, puisqu’ils sont épargnés de plusieurs procédures telles que la 21 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse recherche d’acheteurs potentiels. Les fonds collectés peuvent ainsi être alloués à d’autres placements. L’introduction en bourse offre également une opportunité de sortie pour d’autres partenaires de l’entreprise, tels que les capitaux-risqueurs. Par ailleurs, l’ouverture du capital peut faciliter la mise en place d’un système d’intéressement des dirigeants, par exemple sous forme de stock options ou d’actions qui leur seraient versées. Ce schéma de rémunération est efficace car il lie les salaires des managers aux cours boursiers du titre, obligeant ces derniers à gérer dans l’intérêt d’une maximisation de la valeur de la firme (Holmström et Tirole, 1993). En outre, la décision d’introduction en bourse est fortement motivée par le souci du renforcement de la notoriété. Cette hypothèse tire ses origines de la thèse de « la connaissance des investisseurs » développée par Merton (1987). Ce dernier a formulé l’idée du renforcement de la notoriété dans un modèle d’évaluation où le prix des titres augmente avec le nombre d’investisseurs conscients de l’existence de la firme. Les gestionnaires seront ainsi motivés à entreprendre les actions qui visent à étendre la base d’actionnariat de la firme, notamment par une introduction sur une grande place boursière. La thèse de Merton (ibid) a été testée différemment par Kadlec et McConnel (1994) qui ont démontré une augmentation moyenne de 5 % du prix des actions des entreprises ayant décidé de se faire coter à la bourse de New York. De plus, l’accès à la bourse peut faciliter la cession du contrôle de l’entreprise par l’actionnaire majoritaire. Pagano et al. (1998) confortent une telle hypothèse en démontrant que les entreprises cotées ont une probabilité de prise de contrôle deux fois plus élevée que les entreprises non cotées. Zingales (1995) a modélisé cette motivation et a constaté que l’introduction en bourse est la procédure optimale qui permet de maximiser les gains totaux de l’entrepreneur initial lors d’une vente éventuelle. La diffusion des parts auprès de petits investisseurs engendre un prix supérieur auprès d’un éventuel acheteur désirant prendre le contrôle. En conséquence, l’introduction est perçue comme la première étape d’une stratégie de cession d’une entreprise. Une autre motivation tient au souci des dirigeants de profiter d’une fenêtre d’opportunité pour lever des capitaux à un coût avantageux (Jacquillat, 1994). Cette motivation s’inscrit 22 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse dans le cadre de la thèse des fenêtres d’opportunité ou « windows opportunity » 2 . Cette dernière prévoit qu’en cas de surévaluation significative des titres, les dirigeants deviennent plus motivés par de nouvelles émissions, afin de profiter de l’avantage de ces périodes dites haussières (Ritter, 1991 ; Loughran et Ritter, 1995). Enfin, d’autres arguments sont également perçus comme des incitations à l’ouverture du capital. L’introduction en bourse offre une possibilité de diversification du risque pour les managers des entreprises familiales (Grinblatt et Titman, 1998). Elle est synonyme de pérennisation, puisque les problèmes des droits de succession peuvent se résoudre par une simple opération de vente à des actionnaires extérieurs (Jacquillat, 1994). Des études plus récentes révèlent que l’introduction en bourse renforce la notoriété de l’entreprise vis-à-vis des clients, en signalant la bonne qualité des produits (Stoughton et al. , 2001). Elle induit également une augmentation des visites des pages web des sociétés introduites (Demers et Lewellen, 2003). Elle finance les activités d’investissement (Kim et Weisbach, 2008). Enfin, elle réduit le coût du capital (Brau et Fawcett, 2006). Une revue des principales motivations de l’introduction est présentée dans le tableau suivant : Tableau 1- 1. Les motivations de l’introduction en bourse Facteurs Modèles Accroissement de la liquidité du patrimoine Jacquillat (1994), Grinblatt et Titman (1998) Diversification des sources de financement Pagano (1993), Jacquillat (1994) Accroissement du pouvoir de négociation avec les Rajan (1992) banques Renforcement de la notoriété de l’entreprise Merton (1987) Méthode optimale pour le transfert de contrôle Zingales (1995) Moyen de faire participer les salariés au capital de Holmström et Tirole (1993) l’entreprise Exploiter les fenêtres haussières des cours) d’opportunités (périodes Ritter (1991) , Loughran et Ritter (1995) Source : Extrait et adapté de Pagano, Panetta et Zingales (1998) 2 Nous revenons sur la définition de cette thèse lors de la présentation des explications de l’anomalie de la sous-performance à long terme, au niveau du § 3.3.2. du présent chapitre. 23 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 1. 1. 2. Les contraintes liées à l’introduction en bourse En dépit de la panoplie des avantages de l’introduction en bourse, plusieurs contraintes peuvent dissuader les managers de ce choix crucial. Nous exposons celles les plus citées et ayant fait plus de consensus dans la littérature. La principale source de réticence la plus fréquemment avancée est celle du risque de perte de contrôle. L’ouverture du capital entraîne un trait important à savoir la dispersion des actions entre les mains des investisseurs extérieurs. Les effets d’une structure de propriété dispersée ont été discutés depuis les travaux de Jensen et Meckling (1976) qui ont démontré que les coûts d’agence sont la conséquence de la séparation entre la propriété et le contrôle suite à des financements externes. De fait, les anciens propriétaires s’offrent à un délicat arbitrage entre la rétention d’une participation importante après la cotation et la diversification de leur patrimoine (Pagano, 1993 ; Bolthon et Von Thaden, 1998). De plus, l’entreprise introduite en bourse pourrait être la cible d’une éventuelle prise de contrôle hostile. Raison pour laquelle, l’adoption de mesures défensives contre une telle menace s’imposent avant l’introduction (Schwert, 1995 ; Casares-Field et Karpoff, 2002). Une deuxième contrainte qui pèse lourd est l’obligation imposée par les autorités boursières de diffuser régulièrement des informations. Dès qu’une entreprise est cotée, elle doit tenir le public constamment informé de sa situation et de toute décision pouvant affecter son patrimoine. Cette obligation de transparence vis-à-vis du marché est une contrainte coûteuse pour l’entreprise. Des dépenses additionnelles relatives à la tenue du système d’information, à la mise en place du personnel spécialisé, aux honoraires de certification des comptes, sont nécessaires pour se conformer aux exigences de lisibilité. Par ailleurs, de telles exigences peuvent entraîner la perte de confidentialité vis-à-vis de la concurrence, particulièrement lorsqu’il s’agit d’informations sensibles susceptibles de déprécier l’avantage concurrentiel (Campbell, 1979 ; Yosha, 1995). Plus amplement, l’introduction en bourse implique également des coûts considérables (Barbaret, 1990). Ces coûts comprennent ceux engagés pour les restructurations juridiques et structurelles dictées par les dispositions du marché. Ainsi, certaines entreprises se trouvent dans l’obligation de modifier leur capital ou de réviser certaines clauses statutaires. La rémunération des intermédiaires financiers, les frais de publicité, ainsi que 24 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse les autres frais de présence sur la cote sont aussi des dépenses qui dissuadent l’introduction, notamment des petites entreprises (Corwin et Harris, 2001). A ces dépenses directes ou explicites, s’ajoutent d’autres coûts implicites liés à la sous-évaluation initiale des titres (Ritter, 1987) 3 . Ainsi, on en déduit que la décision d’accéder à la bourse est tellement délicate qu’aucune investigation à elle seule, n’a pu englober tous les coûts et les avantages pertinents relatifs à une telle décision. Globalement présentées, en petit nombre relativement aux avantages, les contraintes sont d’une grande importance lorsqu’il s’agit pour l’entreprise de s’attarder sur un choix mûrement réfléchi. Le tableau 1-2 en récapitule les principales. Tableau 1-2. Les réticences liées à la décision d’introduction en bourse Facteurs Modèles Coûts de l’introduction en bourse (coûts directs : coûts de Ritter (1987), Barbaret (1990) l’opération et de la présence sur la cote et coûts indirects) Perte de confidentialité à cause des exigences de Campbell (1979), Yosha (1995) transparence dictées par le marché Diffusion d’informations (problème de sélection adverse) Chemmanur et Fulghieri (1999) Source : Extrait et adapté de Pagano, Panetta et Zingales (1998) 1. 2. Les étapes de l’introduction en bourse Une introduction en bourse se prépare très en amont et sa réussite n’est pas un pari évident. Avant même d’envisager la cotation, l’entreprise doit en général adapter son environnement juridique, organisationnel, son système de reporting comptable, préparer sa communication interne et externe et sensibiliser son personnel. Les managers ayant introduit leurs sociétés en bourse témoignent que, même avertis, ils n’avaient pas estimé à juste mesure l’ampleur de ces travaux préparatoires (Ravaz, 2003) 4 . Une fois la décision prise, l’entreprise est appelée à choisir avec soin ses différents partenaires, afin de convenir un calendrier précis du déroulement de l’opération. 3 L’ampleur et les explications de ce phénomène seront exposées dans la section suivante. Dans son ouvrage intitulé « L’introduction en bourse, l’expérience des chefs d’entreprises », l’auteur relate les témoignages de douze chefs d’entreprises ayant introduit leurs sociétés en bourse. 4 25 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 1. 2. 1. Choix des partenaires de l’introduction L’entrée en bourse est avant tout le travail d’une équipe composée de dirigeants, actionnaires principaux et partenaires externes. Ces derniers sont principalement confrontés à un interlocuteur de confiance, avec lequel l’entreprise n’a pas eu l’occasion de se familiariser, à savoir l’intermédiaire introducteur. A cet interlocuteur, il faut adjoindre les compétences d’un conseiller traditionnel : le commissaire aux comptes. Enfin, pour assurer une attention particulière de la communauté financière et du public, l’intervention d’une agence de communication est indispensable. 1. 2. 1. 1. L’intermédiaire introducteur Il peut être une banque ou une institution financière agréée par les autorités boursières, dénommée banque « chef de fil » ou « leader ». L’intermédiaire joue un rôle central, puisqu’il assure le déroulement des transactions pendant et après l’opération d’introduction. Il participe à la préparation de la demande de cotation et des documents prescrits, notamment du prospectus d’introduction 5 . De plus, il décide, en accord avec l’entreprise, du prix d’introduction et du nombre des titres à placer. Sa mission est définie dans un contrat précisant notamment les garanties apportées. Compte tenu de son rôle clé, le choix de l’introducteur est d’une importance cruciale et conditionne la réussite de l’introduction en bourse. En effet, le processus est long et parfois fastidieux et c’est ce partenaire qui garantit son bon déroulement. Sa capacité de placement, sa connaissance du domaine d’activité de l’entreprise, son expérience dans l’organisation des tournées de présentation (« road-shows »), sont autant de critères qui devraient guider le choix de cet intermédiaire. A ce titre, il est intéressant de rappeler que les entreprises du Nouveau Marché bénéficient d’un Introducteur Teneur de Marché (ITM). En plus des fonctions classiques d’un introducteur, il a la charge d’assurer la liquidité des titres pendant les trois années qui suivent l’introduction, dénommé de ce fait « apporteur de liquidités ». Il est également appelé à publier une analyse financière sur la situation de l’entreprise lors du placement initial, puis à l’issue des deux exercices suivants. 5 Le cadre réglementaire régissant la divulgation de ce document et son contenu sera abordé au niveau du §1.2.1 (chapitre 2), traitant des obligations légales de publication lors de l’introduction en bourse. 26 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 1. 2. 1. 2. Les commissaires aux comptes Le recours aux compétences d’un collaborateur expérimenté, notamment dans les domaines financiers et comptables, est une nécessité, voire une obligation afin de garantir le succès du processus d’introduction. En effet, les commissaires aux comptes sont considérés comme les garants de la qualité et de la sincérité de toute information divulguée sur l’opération auprès de la communauté financière. En particulier, leur contribution se manifeste à travers la certification de la régularité et de la sincérité des informations véhiculées dans le prospectus d’introduction. Leur responsabilité s’alourdit encore, lorsqu’ils doivent se prononcer sur les prévisions formulées, ainsi que sur les hypothèses sous-jacentes. 1. 2. 1. 3. L’agence de communication financière Elle est perçue comme un véritable partenaire de l’opération. Elle accompagne et soutient l’entreprise candidate à l’introduction dans les différentes étapes du processus. Son intervention apparaît au niveau de la préparation des documents destinés au public et la diffusion des supports d’information lors des réunions avec les journalistes et les analystes financiers : brochures, communiqués, prospectus, etc. L’agence de communication contribue également à vérifier la crédibilité des documents diffusés, du point de vue leur conformité avec le faisceau d’informations insérées dans le prospectus d’introduction. 1. 2. 2. Processus d’introduction en bourse Ce processus 6 débute par une demande d’admission formulée aux autorités de marché, préparée conjointement par l’entreprise et ses différents partenaires. Principalement, il convient de rédiger un prospectus préliminaire, document de base du dossier de demande d’admission. Ce dernier présente l’entreprise, sa situation financière, son positionnement sur le marché, ses perspectives de développement, une fourchette indicative du prix de l’action, ainsi que les droits liés à la nouvelle valeur. Sa rédaction requiert du temps et une quantité d’informations importante nécessitant généralement le recours à des experts. Ces informations sont soumises aux autorités de marché, qui peuvent exiger tout document estimé nécessaire à l’examen de la demande d’admission. 6 Voir tableau 1-3 pour les différentes conditions d’admission sur le marché français. 27 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Parallèlement à la préparation de la demande d’admission, l’introducteur intermédiaire doit organiser des tournées de présentation afin de prendre contact avec les investisseurs et la communauté financière en général. Les informations à communiquer doivent être préparées avec soin, afin de convaincre les investisseurs du futur de l’entreprise et des objectifs escomptés de l’introduction. Les réunions prennent le plus souvent la forme de face à face personnalisés ou encore de séances plénières. Ces présentations sont extrêmement importantes et permettent à l’entreprise et aux investisseurs de s’évaluer mutuellement. Pour les investisseurs, c’est l’occasion de tout savoir sur les éléments déterminants de l’opération et de là, se forger une idée conduisant à leur décision finale. S’agissant de l’entreprise, c’est le moyen de récolter les premières intentions de participation des investisseurs à l’introduction. Par ailleurs, il est à noter que les intentions d’achat sont également issues des investigations du syndicat bancaire (appelé également syndicat de placement) nommé par l’intermédiaire. Finalement, le prix définitif d’introduction et le nombre de titres à placer seront fixés par l’introducteur en accord avec l’entreprise et il ne reste qu’à diffuser les titres sur le marché, selon l’une des procédures exposées dans le paragraphe qui suit. 28 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Tableau 1-3. Résumé des conditions d’accès au marché français Eurolist 7 Alternext Marché Libre Nature du marché Réglementé Non réglementé Non réglementé Entreprises Blue chips & Valeurs PME & PMI Petites entreprises moyennes Tous secteurs d’activité Nature de Appel Public à Appel Public Placement l’introduction l’Epargne (APE) à l’Epargne privé : Cession et/ou (APE) 5 M € auprès APE ou non d’au moins 5 augmentation de capital investisseurs qualifiés Diffusion 25 % de titres dans le Pas de Pas de minimum de titres public ou 5 % minimum minimum de diffusion au public du capital représentant titres mais au au moins 5 M € moins 2,5 M € Historique des -Comptes certifiés sur 3 -2 années de comptes certifiés comptes -Si admission plus de 9 mois ans -Comptes Pas de minimum 2 ans si l’ancienneté le permet semestriels après clôture : dernier exercice certifiés, si admission > certifié et comptes intermédiaires 9 mois après clôture Normes IFRS obligatoires Françaises Françaises comptables Conseil d’admission d’Euronext Décision d’admission Euronext dispose d’un droit d’opposition et Comptes annuels audités et Seulement Information Comptes financière semestriels audités, CA semestriels non audités publiés information légale annuels trimestriel publiés au sur le site de la société et le site du droit des Mode de cotation sociétés. BALO Euronext (alternext.com) Continu de 9h à 17h 30 Continu de 9h à 17h 30 ou Fixing à 15 h ou fixing à 10h 30 et 16h fixing à 15h 30 Source : Euronext 7 La création de l’Eurolist a permis de rassembler l’ensemble des valeurs en trois compartiments : compartiment A (Valeurs dont la capitalisation boursière est supérieure à 1 Md €), compartiment B (Valeurs dont la capitalisation boursière est comprise entre 150 M€ et 1Md €) et compartiment C (Valeurs dont la capitalisation boursière est inférieure à 150 M€). 29 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 1. 3. Les procédures d’introduction en bourse Sur les marchés français, les émetteurs ont le choix entre cinq procédures d’introduction : l’offre à prix ferme (OPF), l’offre à prix minimal (OPM), la cotation directe (CD), l’offre à prix ouvert (OPO) et le placement bancaire. Cette diversité caractérise le marché français, en comparaison par exemple avec l’unique procédure américaine qui est le « bookbuilding ». Les quatre premières sont des procédures de marché, c'est-à-dire qu’elles sont accessibles à tous les investisseurs, tandis que la dernière procédure, celle de placement, est réservée aux investisseurs institutionnels. Nous consacrons un premier développement à les décrire et un deuxième développement à discuter des conséquences du choix d’une procédure d’introduction sur la sous-évaluation des titres. 1. 3. 1. Description des procédures d’introduction Ces différentes procédures sont mises en place par Euronext, qui a la mission de centraliser les cours et les ordres d’achat, ainsi que la fixation du prix définitif d’introduction. Nous définissons dans ce qui suit chacune de ces procédures. L’offre à prix ferme (OPF) : l’entreprise fixe un prix de vente ferme et définitif ainsi que le nombre de titres offerts quelques jours avant l’introduction. Les investisseurs doivent libeller leurs ordres à ce prix et indiquer le nombre de titres demandés. Seuls les ordres d’achat passés au prix d’offre sont recevables par Euronext. Si la demande est supérieure à l’offre, les demandes sont rationnées. Toutefois, Euronext s’impose de servir au moins 1 % de l’ensemble des ordres. Si ce seuil n’est pas atteint, l’introduction est reportée et une nouvelles OPF est organisée dans un futur plus ou moins proche. Dans cette procédure, la seule incertitude pour les investisseurs porte sur la quantité d’actions à recevoir. La cotation directe (CD) : contrairement à l’OPF, l’entreprise décide un prix minimum et non un prix ferme. Un ajustement du prix à la demande est possible, mais il demeure limité à 10 % au dessus du prix d’offre initial. Les investisseurs peuvent soumettre des ordres sans cours limité. Les ordres servis sont ceux dont le prix est supérieur ou égal au prix d’introduction finalement retenu. Dans la plupart des cas, les demandes sont rationnées. Il existe toutefois un taux de service minimal de 4 %, mais l’avis d’introduction peut mentionner un pourcentage différent. Si le seuil fixé ne peut pas être respecté, 30 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse l’introduction est reportée et une OPF ou une nouvelle CD sera réalisée quelques jours plus tard avec d’autres conditions. L’offre à prix minimum (OPM) : cette procédure, appelée également « mise en vente », est proche d’un système d’enchère. L’entreprise fixe un prix d’offre minimum et la quantité de titres qui seront offerts lors de l’introduction. Les ordres soumis par les investisseurs doivent être impérativement des ordres à cours limité. Euronext centralise les cours et recherche une fourchette de prix dans laquelle au moins 5 % des demandes seront servies. Le cours coté est généralement la borne inférieure de la fourchette. Tous les ordres qui figurent dans l’intervalle sont servis au prorata de la quantité demandée, les autres sont éliminés. La logique sous-jacente à cette procédure est d’extraire de l’information à partir de la demande du marché. La résultante est de déterminer un prix d’introduction mieux ajusté aux attentes des investisseurs. L’offre à prix ouvert (OPO) : c’est une procédure relativement récente par rapport aux procédures précédentes, puisque sa mise en place remonte à 1999. Une fourchette de prix est annoncée par l’entreprise et les investisseurs doivent soumettre des ordres limités dans une telle fourchette. Le prix définitif est déterminé à l'issue de la centralisation des ordres d’achat par Euronext et l’allocation est effectuée proportionnellement aux titres demandés. Le taux de service minimum est de 1 % des ordres supérieurs ou égaux au prix retenu. La différence essentielle entre l’OPM et l’OPO est que dans la première, l’investisseur qui passerait un ordre à un prix très élevé pourrait se faire exclure, alors que la deuxième procédure lui garantit d’être servi. La procédure de placement : contrairement aux procédures précédemment décrites, la procédure de placement confère à l’intermédiaire introducteur un rôle prépondérant, à la fois au niveau du choix du prix d’émission et de l’allocation des titres. Elle débute lorsque l’intermédiaire annonce la fourchette de prix et le nombre de titres offerts. Dans ce cas, la fourchette est simplement indicative. L’intermédiaire consulte alors les investisseurs pour recueillir leurs intentions d’achat : c’est la procédure de construction du livre d’ordres, similaire au mécanisme de « bookbuilding ». Le livre d’ordres contient chaque demande déposée en identifiant le nom de l’investisseur et le nombre de titres demandés. A l’issue de cette période de pré-marketing, le prix de vente définitif est fixé, ainsi que la quantité exacte de titres qui sera allouée. Finalement, l’intermédiaire alloue de manière 31 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse discrétionnaire les titres vendus dans le cadre du placement, disposant ainsi d’une grande marge de manœuvre. Selon Faugeron-Crouzet (2001), la mise en place de la procédure de placement s’inscrit dans la perspective d’une institutionnalisation croissante du marché. Les grandes banques prennent le risque d’offrir une garantie de bonne fin du placement des titres. Un résumé des procédures d’introduction et de leurs caractéristiques est présenté dans le tableau suivant : Tableau 1- 4. Synthèse des procédures d’introduction sur le marché français Placement garanti (PG ) Prix d’offre Annonce Délai d’annonce Types d’ordres Centralisation Taux de service minimal des demandes Type de réduction Prix d’introduction Fourchette de prix Lors du prémarketing 10 à 15 jours de bourse Technique de construction du livre d’ordres Etablissement chef de file Discrétionnaire Non proportionnelle Ecart minimum+5% sur le prix de placement Cotation directe (CD) Minimum Offre à prix minimum (OPM) Minimum Offre à prix ferme (OPF) Ferme 8 Offre à prix ouvert (OPO) Fourchette de prix 9 Avis de Euronext 2 jours de bourse A cours limités ou au cours du marché 5 jours de bourse Limités au prix d’offre Limités au prix d’offre Limités dans la fourchette Euronext 5% sur les ordres >= au cours coté 5% dans la fourchette retenue Proportionnelle Proportionnelle Ecart minimum+10 % sur le prix d’offre Prix de l’offre Ecart maximum+20% sur le prix d’offre 1% sur l’ensemble des offres 1% sur l’ensemble des offres >= Au prix définitif Proportionnelle Proportionnelle Limite de la plus basse demande servie dans la fourchette retenue Source : Euronext 8 Le prix d’une OPF peut prendre la forme d’une fourchette provisoire annoncée au moins 5 jours avant la centralisation des ordres. 9 Sous forme d’une fourchette de prix lors du pré-marketing. le prix définitif est fixé, soit au début, soit à la fin du placement. 32 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 1. 3. 2. Choix d’une procédure d’introduction en bourse et sous-évaluation initiale Selon les motivations et les objectifs de cotation, l’entreprise va choisir une procédure ou bien une combinaison de procédures parmi celles autorisées par les autorités de marché. Les travaux empiriques consacrés aux déterminants du choix d’une procédure d’introduction, soulignent que celui-ci est tributaire de la capacité de la procédure à révéler de l’information privée, le coût qu’elle engendre et le degré de sous-évaluation subséquente (Faugeron-Crouzet, 2001). En se référant à ces critères, Biais et Faugeron-Crouzet (2002) comparent la performance des différentes procédures d’introduction, sur la base d’un modèle unifié simple, construit dans la lignée des modèles de Benveniste et Spindt (1989) et Benveniste et Wilhelm (1990). Les auteurs visent à concevoir un mécanisme optimal d’introduction qui permet de révéler l’information détenue par les investisseurs informés et de déterminer ainsi le prix de vente des titres. La comparaison de ce mécanisme optimal avec les procédures d’introduction utilisées sur le marché français, montre que l’offre à prix ferme ne paraît pas un mécanisme souhaitable. En revanche, l’offre à prix minimum et le placement permettent de limiter la sous-évaluation des titres. Les explications trouvent leur origine dans les particularités de ces deux procédures. L’offre à prix ferme ne permet aucun ajustement entre l’offre et la demande, le prix de vente des titres étant déterminé avant que la demande des investisseurs ne soit connue. Cela étant, pour que l’ensemble des titres puissent être vendus, les investisseurs informés doivent, nécessairement participer à l’introduction. Ils seront alors récompensés par une large sous-évaluation. Par contre, L'offre à prix minimal et le placement possèdent des caractéristiques intéressantes en permettant une révélation de l'information privée détenue par certains investisseurs et en limitant la sous-évaluation des titres. Les résultats de Biais et Faugeron-Crouzet (2002) sont conformes au constat de Benveniste et Busaba (1997) qui ont montré que les entreprises tirent un profit plus élevé lors d’une introduction en bourse, si elles optent plus pour un placement que pour une offre à prix ferme. 33 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Section 2. La sous-évaluation des émissions initiales La valorisation des entreprises introduites en bourse a généré, depuis les travaux précurseurs d’Ibbotson (1975), une littérature abondante et a permis la mise d’une évidence universelle sur la majorité des places financières. Les résultats de plusieurs investigations sont presque concordants sur l’existence d’une sous-évaluation des titres lors des premiers jours de cotation. Une telle anomalie constitue un coût supplémentaire pour les entreprises émettrices et un transfert de richesse vers les investisseurs capables d’acquérir les titres au prix d’introduction. Certes, l’ampleur du phénomène varie généralement entre les pays, selon les procédures d’introduction et les caractéristiques des entreprises, mais il reste cependant toujours présent. Différentes explications sont avancées pour justifier la sous-évaluation. Parmi ces explications, l’asymétrie informationnelle est celle qui a réuni le plus grand nombre de preuves empiriques. Cette thèse considère qu’une catégorie d’intervenants sur le marché possède une information privilégiée, ce qui leur permet de mieux apprécier les titres. Selon les modèles théoriques, l’asymétrie d’information sous-tend les relations entre l’entreprise et son intermédiaire financier, entre certaines catégories d’investisseurs et entre l’entreprise et les investisseurs. Une autre thèse attribue à la sous-évaluation un rôle de signalisation utilisée par les intermédiaires pour discriminer les bonnes entreprises des mauvaises. En acceptant de se sous-évaluer, les meilleures entreprises possédant une anticipation satisfaisante de leurs évolutions, tentent de signaler la valeur élevée de leurs actifs. De surcroît, les anticipations de profits et de dividendes sont révisées à la hausse et plus d’investisseurs sont attirés. Par ailleurs, d’autres travaux de recherche ont exploré des hypothèses alternatives. La sous-évaluation agirait comme la prime d’assurance, pour se prémunir contre l’éventuel mécontentement de certains investisseurs de la qualité de l’entreprise. Elle garantirait également l’atteinte d’une structure de propriété dispersée, ainsi qu’une liquidité des titres. Enfin, la sous-évaluation est souvent expliquée par la présence d’un soutien des cours par les intermédiaires lors des premiers jours de cotation du titre. 34 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Nous réservons cette section à appréhender d’abord, la notion de sous-évaluation (§2.1). Nous dressons ensuite, l’état des recherches qui se sont focalisées sur ce phénomène (§2.2). Enfin, nous dressons les principales explications discutées dans la littérature (§2.3). 2. 1. Qu’est-ce que la sous-évaluation ? Lors de la première journée de cotation, la confrontation entre l’offre et la demande génère le premier prix de transaction. Ce dernier récolte les intentions des investisseurs sur la qualité de l’entreprise et renseigne sur l’accueil qu’ils lui réservent. En général, leurs intentions sont captées à travers la notion de rentabilité initiale correspondant à l’écart entre le premier cours coté et le prix d’offre. Afin de mieux expliciter ce phénomène, nous avançons en premier lieu, une définition claire de ce concept. Nous expliquons en deuxième lieu, l’idée selon laquelle la sous-évaluation des titres est perçue comme une anomalie dans le contexte des marchés efficients. Néanmoins, avant d’étudier ce point, il n’est pas inutile de présenter au préalable, un autre argument selon lequel la sousévaluation est un élément de coût implicite de l’introduction. 2. 1. 1. Définition La sous-évaluation est définie comme étant l’écart entre le prix d’offre et le premier cours coté. Ce dernier correspond au premier cours coté résultant d’un équilibre entre l’offre et la demande sur le marché ou du cours de fermeture de la première journée de cotation10 . Bien souvent, les émetteurs diffusent les actions dans le public à un prix plus faible que le «juste» prix, c'est-à-dire que le premier cours de cotation s’avère largement supérieur aux prix d’offre. On parle alors de rentabilité initiale positive 11 ou sous-évaluation, puisque l’entreprise aurait pu offrir ses titres sur le marché à un prix plus élevé. 10 Lors de la première cotation du titre, deux situations sont envisageables : soit la demande est entièrement servie, ce qui est extrêmement rare. Un prix d’équilibre est alors affiché, soit l’offre est trop faible et dans ce cas, les intermédiaires vont jouer sur le prix jusqu’à éliminer l’excédent de demande. 11 Le rendement est qualifié de positif, car il représente le profit que réaliserait un investisseur capable d’acheter les actions du souscripteur et de les vendre au cours de fermeture du premier jour de transaction. 35 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 2. 1. 2. La sous évaluation : un coût implicite d’introduction L’opération d’introduction en bourse est exigeante, contraignante et coûteuse pour les entreprises candidates. Les contraintes les plus souvent mentionnées sont dues aux coûts liés à l’introduction. Selon Barbaret (1990), il existe quatre sources possibles de coûts : les coûts préalables à l’opération (tels les coûts engendrés par les restructurations juridiques et organisationnelles) ; les coûts directement liés à l’introduction au sens strict (telles les commissions versées aux intermédiaires financiers) ; les coûts postérieurs à l’introduction (essentiellement les coûts relatifs aux obligations de publication régulière) et les coûts de sous-évaluation des titres à l’introduction. Contrairement aux trois premières catégories de coûts, de nature généralement explicite, la sous-évaluation a aussi été perçue comme un élément de coût implicite (Ritter, 1987). La sous-évaluation s’avère relativement coûteuse pour les actionnaires d’origine, puisqu’elle diminue la valeur de l’entreprise par la perte d’une partie des fonds collectés (« money left on the table » dans la littérature anglo-saxonne). Schatt et Roy (2001) rapportent pour 192 entreprises introduites en bourse entre 1996 et 2000 sur les Nouveau et Second Marchés, une sous-évaluation d’environ 20 % au bout de cinq jours de cotation, soit un manque à gagner pour les actionnaires d’origine, d’environ 4,8 millions d’euros en moyenne par opération. 2. 1. 3. La sous-évaluation et l’hypothèse d’efficience de marché Juger que la sous-évaluation reflète une efficience ou inefficience de marché est en grande part guidé par la définition même de l’opération d’introduction en bourse. En effet, la procédure d’introduction à la cote, consiste à mettre à la disposition du public des actions déjà émises, mais jamais cotées préalablement à cette opération. Dans cette situation, aucune information de marché n’existe comme aide à la détermination du cours pour l’introduction. L’hypothèse d’efficience de marché suggère que le premier cours doit refléter toutes les informations disponibles avant l’introduction. Par conséquent, le cours d’une société nouvellement introduite devrait s’ajuster rapidement dans les premiers jours de cotation et ne devrait pas s’éloigner du prix d’introduction. Il devrait traduire le prix d’équilibre d’un marché financier efficient. De fait, la question est de connaître la vitesse avec laquelle disparaît la sous-évaluation. Si elle est absorbée en totalité lors de la première 36 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse cotation, on ne peut rejeter l’efficience de marché. Si au contraire, elle n’est absorbée que sur une période plus longue, alors il y a inefficience. 2. 2. La sous-évaluation : une revue de la littérature Le phénomène de sous-évaluation a été mis en évidence sur différentes places financières. Les premières investigations sont celles qui ont porté sur le marché américain. Nous avançons donc les principales études selon qu’elles appartiennent ou non au marché américain. 2. 2. 1. Les études américaines La première étude est celle de Reilly et Hatfield (1969) qui a porté sur un échantillon de 53 introductions en bourse réalisées entre décembre 1963 et juin 1965. Ces deux auteurs ont constaté un rendement anormal positif de 9,9 % sur la première semaine de cotation. Ils ont remarqué également que ce rendement a persisté jusqu’à une année après l’introduction. Stoll et Curley (1970) ont analysé le cas d’un échantillon plus large, soit 643 petites entreprises introduites en bourse en 1957, 1959 et 1963 dans le cadre d’une réglementation particulière (conçue spécialement pour les entreprises dont le montant de l’émission était inférieur à 300.000 $, afin de leur permettre de présenter des informations financières simplifiées). Les résultats de cette recherche indiquent clairement, que le rendement initial des titres ajusté par le rendement du marché est de 42,4 %. Par ailleurs, en s’intéressant à la différence de rentabilités initiales entres les petites entreprises et celles de taille plus grande, les auteurs n’ont pas trouvé de différence significative. McDonald et Fisher (1972) ont cherché quant à eux, à étudier le comportement boursier des titres nouvellement introduits en bourse sur une période plus longue. A partir d’un échantillon de 142 sociétés américaines introduites en bourse au cours du premier trimestre de l’année 1969, le taux de rentabilité de l’ensemble de l’échantillon s’élève en moyenne à 28,5 % au cours de la première semaine et à 34,6 % et -3,2 %, respectivement la deuxième et troisième semaine. 37 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse En 1975, Ibbotson a mis en évidence une rentabilité initiale de 11,4 % relative à une période d’un mois depuis le premier jour de cotation, sur un échantillon de 128 introductions en bourse réalisées sur la période 1960-1969. La robustesse du résultat est testée par l’auteur au moyen de différents ajustements pour le risque, en utilisant une formule modifiée du MEDAF. Cette étude est considérée comme pionnière, dans la mesure où l’auteur avance sa propre évaluation de l’anomalie ainsi décelée. Selon Ibbotson (1975), la sous-évaluation permet de laisser « un bon goût dans la bouche des investisseurs » (« leave a good taste in investors’mouth » selon l’expression anglo-saxonne) afin de garantir le retour ultérieur au marché dans de bonnes conditions de prix. L’étude d’Ibbotson et Jaffe (1975) s’est intéressée aux périodes haussières (« hot issues markets ») à l’époque à savoir : les périodes (1959-1961) et (1968-1969) durant lesquelles les Etats-Unis ont connu des vagues d’introductions en bourse. Au cours de ces périodes, les rentabilités initiales ont été particulièrement importantes et les auteurs ont observé le même phénomène pour des introductions réalisées dans un intervalle de temps rapproché. De leur coté, Neuberger et Lachapelle (1983) ont obtenu un taux de rendement moyen ajusté de 27,7 % au cours de la première semaine, et un taux de 33,6 % au cours du premier mois après l’introduction en bourse de 118 entreprises américaines. Les auteurs ont cherché de plus, à déterminer s’il y avait une différence dans la politique de fixation des prix par des intermédiaires répartis en trois catégories selon leur degré de réputation. Les résultats obtenus révèlent des différences significatives dans les rendements entre les intermédiaires. La principale implication est que les entreprises qui cherchent à maximiser le produit de leur émission, devraient choisir un intermédiaire prestigieux. Dans une étude relativement plus récente, Ritter et Welch (2002) ont rapporté une sousévaluation moyenne de 18,8 % sur un échantillon de 6 249 sociétés introduites entre 1980 et 2001. 2. 2. 2. Les études réalisées ailleurs qu’aux Etats-Unis Sur le marché français, on doit les premières études significatives à McDonald et Jacquillat (1974) ; Jacquillat, McDonald et Rolfo (1978) et Husson et Jacquillat (1990). Dans la première, sur un échantillon de 31 introductions réalisées entre 1968 et 1971, la sous38 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse évaluation moyenne est de 3 % le premier jour, 4,8 % la première semaine et 5 % le premier mois. Les deux auteurs ont déduit que le marché réagit de manière efficiente, puisque l’ajustement des cours s’est effectué rapidement dans les quelques jours qui suivent l’introduction. La seconde étude a porté sur un échantillon plus étoffé, soit 60 introductions en bourse représentant l’ensemble de la population étudiée sur la période 1966-1974. La sous-évaluation obtenue est de l’ordre de 15 % sur les six premiers mois de cotation. Enfin, la dernière étude a mesuré la sous-évaluation de 131 entreprises introduites sur le Second Marché français de 1983 à 1986. Les résultats ont révélé que le degré de sous-évaluation avoisinait les 4 %. Le phénomène est corroboré par d’autres études plus récentes : Derrien et Degeorge (2001) ont mis en évidence une sous-évaluation de 17,5 % pour 243 introductions en bourse intervenues entre janvier 1991 et juillet 1998 sur les Second et Nouveau Marchés. Faugeron-Crouzet et Ginglinger (2001) ont constaté une sous-évaluation moyenne de 18 % sur 292 introductions entre 1983 et 1994. Par contre, cette rentabilité est deux fois supérieure à celle rapportée par Sentis (2001) de 9,2 % pour le marché français, entre 1991 et 1995. Labégorre (2003) a calculé une sous-évaluation de 22 % pour un échantillon de 295 introductions en bourse opérées sur les Second et Nouveau Marchés entre 1994 et 2000. Tout en demeurant dans les marchés européens et précisément en Allemagne, Ljungqvist (1997) a mis en évidence un taux de sous-évaluation de 9,2 % pour 189 introductions intervenues sur la période allant de 1970 à 1993. En Espagne, Alvarez et Gonzàlez (2005) ont trouvé une sous-évaluation de 11,77 % pour 56 entreprises introduites entre 1987 et 1997. En Italie, Giudici (2001) a rapporté que les 93 introductions intervenues sur la période 1990-2000 ont affiché un rendement à court terme de 15,37 %. S’agissant du contexte canadien, les études sur les rentabilités initiales sont relativement peu nombreuses. Le phénomène de sous-évaluation est initialement mis en évidence par Jog et Riding (1987). Ces auteurs ont montré que sur la période 1971-1983, le rendement à court terme suivant l’inscription initiale d’un titre se situait à 11,5 %. Suret et al. (1990) ont révélé une sous-évaluation moyenne de 12 % pour 86 émissions initiales ontariennes réalisées durant la période 1979-1985, mais la sous-évaluation n’apparaît pas pour 63 émissions admissibles au Régime d’épargne actions du Québec (REAQ) de la même 39 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse période. Ce résultat est vraisemblablement imputé aux avantages fiscaux attachés à ces émissions. Sur une période ultérieure soit la période qui s’étend de 1984 à 1992, Jog et Srivastava (1994) ont signalé une sous-évaluation moyenne de 5,67 %. Cette étude a été prolongée par Jog (1997) pour englober les introductions réalisées entre 1993 et 1994 et fait ressortir une sous-évaluation moyenne de 7,89 %. En outre, l’auteur a constaté que la sous-évaluation des émissions initiales au Canada semble diminuer. En effet, entre 1971 et 1983, 62 % des émissions premières étaient sous-évaluées contre 47 % pour la période allant de 1984 à 1992. En s’orientant vers l’étude de l’anomalie sur d’autres bourses canadiennes, Falk et Thornton (1992) ont constaté que sur la période 1983-1988, la sous-évaluation initiale moyenne ajustée est de 19 % pour les émissions initiales inscrites à la bourse de Toronto, 25 % pour les émissions inscrites à la bourse de Montréal et de 307 % pour les émissions inscrites à la bourse d’Alberta. Enfin, une sous-évaluation de 20,57 % est mise en exergue par Kooli et Suret (2003) sur un échantillon de 445 entreprises introduites sur la période 1991-1998. En Grande Bretagne, le phénomène a été mis en évidence par Levis (1990) sur 123 entreprises introduites sur la bourse de Londres, de 1985 à 1988. Les résultats obtenus indiquent que les titres introduits en bourse ont été vendus avec une décote de 8,6 %. De plus, les rendements initiaux révèlent strictement le même degré de sous-évaluation, qu’ils soient calculés à partir du prix d’ouverture ou du prix de clôture de la première séance de cotation. La décote est de l’ordre de 14,3 % lors d’une étude subséquente menée par Levis (1993) sur un échantillon de 712 entreprises introduites sur la période s’étalant de 1980 à 1988. A Singapour, Saunders et Lim (1990) ont observé une sous-évaluation moyenne de 45,4 % sur un échantillon de 17 titres introduits en bourse. Par ailleurs, deux résultats intéressants émergent de l’étude : le degré de sous-évaluation varie entre les grandes et les petites entreprises. Elle est de 56,2 % pour les entreprises de grande taille et de 35,7 % pour celles de petite taille. De plus, bien que sept introductions soient réalisées sur un marché baissier (« cold issues markets »), aucune d’entre elles n’a enregistré de rendement initial négatif, 40 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse toutes sont sous-évaluées. Aux termes de l’étude, Saunders et Lim (1990) ont proposé des solutions afin d’atténuer le poids de la sous-évaluation lors des introductions en bourse. Un système d’appel d’offres doit être introduit pour sélectionner les intermédiaires et instaurer une compétitivité entre eux, contribuant à atténuer le degré de la décote initiale. A Taiwan, une décote de l’ordre de 28,7 % a pu être observée par Chen et Pan (1999) sur 71 entreprises introduites sur la période 1992-1994. En Chine, Mok et Hui (1998) ont analysé 101 introductions en bourse intervenues entre 1990 et 1993 et ont signalé une forte sous-évaluation de l’ordre de 334 %. Ainsi, nous constatons que, quoique le phénomène de sous-évaluation a fait l’objet d’une large unanimité sur la majorité des places financières, son importance diffère selon les pays, les périodes d’études et la taille de l’échantillon. Nous récapitulons les principales études menées sur la sous-évaluation dans le tableau 1-5 ci-après : Tableau 1- 5. Synthèse des principales études sur la sous-évaluation des sociétés introduites en bourse Pays Auteurs Echantillon Période Sous- d’étude évaluation Allemagne Ljungqvist (1997) 180 1970-1993 9,20 % Australie Lee, Taylor et Walter (1996) 266 1976-1989 11,86 % Brésil Aggarwal, Leal et Hernandez (1993) 62 1979-1990 78,50 % Canada Clarkson et Merkley (1994) 180 1984-1987 6,44 % Canada Kooli et Suret (2003) 445 1991-1998 20,57 % Chili Aggarwal, Leal et Hernandez (1993) 36 1982-1990 16,70 % Chine Su et Fleisher (1999) 308 1987-1995 948,50 % Corée Kim et Lee (1990) 41 1984-1986 37,00 % Corée Kim, Krinsky et Lee (1995) 169 1985-1989 57,56 % Danemark Jakobsen et Sorensen (2001) 76 1984-1992 3,90 % Espagne Alvarez et Gonzàlez (2005) 56 1987-1997 11,77 % Etats Unis Ritter (1991) 1526 1975-1984 14,06 % Etats-Unis Affleck-Graves, Hegde et Miller (1994) 1183 1975-1985 11,00 % Etats-Unis Ritter et Welch (2002) 6249 1980-2001 18,80 % Finlande Keloharju (1993) 80 1984-1989 9,50 % 41 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Pays Auteurs Echantillon Période Sous- d’étude évaluation France Degeorge et Derrien (2001) 243 1991-1998 18,00 % France Sentis (2001) 61 1991-1995 9,00 % France Faugeron-Crouzet et Ginglinger (2001) 292 1983-1994 18,00 % France Broye et Schatt (2003a) 402 1986-2000 20,30 % France Labégorre et Boubaker (2005) 185 1994-2000 14,70 % Italie Giudici (2001) 93 1990-2000 15,37 % Italie Cassia et al. (2004) 182 1985-2001 21,87 % Japon Cai et Wei (1997) 180 1971-1992 31,00 % Malaisie Paudyal, Saadouni et Briston (1998) 95 1984-1995 62,10 % Malaisie Jelic, Saadouni et Briston (2001) 182 1980-1995 99,04 % Malaisie Aussenegg (2006) 62 1984-1996 6,46% Mexique Hensler, Herrera et Lockwood (2000) 68 1987-1993 7 % à 41% Portugal Duque et Almeida (2006) 28 1992-1998 10,55 % Royaume uni Levis (1993) 712 1980-1988 14,30 % Suisse Kunz et Aggarwal (1994) 34 1983-1989 35,80 % 2. 3. Les explications à la sous-évaluation Les explications à la sous-évaluation des titres à l’introduction sont variées. Plusieurs thèses sont avancées, dont les plus couramment avancées invoquent l’asymétrie d’information comme hypothèse centrale. Ces dernières seront explicitées dans un premier temps. D’autres explications du phénomène, abordant différents aspects liés à l’opération d’introduction, seront avancées dans un second temps. 2. 3. 1. Les explications liées aux asymétries d’informations De nombreux modèles théoriques ont tenté d’expliquer la présence de la sous-évaluation initiale à travers l’inégale répartition de l’information entre les partenaires impliqués dans l’opération d’introduction. Selon le modèle envisagé, une place et un rôle différent sont attribués à chacun de ces partenaires. Pour ces différents modèles, nous examinons succinctement les tests empiriques et les hypothèses afférentes, afin de pouvoir évaluer leur portée. 42 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 2. 3. 1. 1. Asymétrie d’information entre l’entreprise et les investisseurs En 1975, Ibbotson émettait l’hypothèse que la sous-évaluation des titres est un acte délibéré des dirigeants, représentant le prix à payer pour obtenir des conditions de financement avantageuses lors d’une nouvelle émission. D’autres chercheurs ont tenté, ensuite de formaliser cette approche, en s’appuyant sur la même hypothèse en vertu de laquelle l’asymétrie informationnelle dominante est celle qui existe entre les investisseurs et les dirigeants. Ce sont ces derniers qui détiennent des informations privilégiées et essaient de transmettre une information favorable en sousévaluant les actions introduites. Trois modèles se sont focalisés sur ce type d’asymétrie, il s’agit des modèles d’Allen et Faulhaber (1989), Grinblatt et Hwang (1989) et Welch (1989). Selon Allen et Faulhaber (1989), les dirigeants des entreprises de bonne qualité, peuvent employer la sous-évaluation pour informer le marché sur la nature de leur entreprise. Ils échangent un prix d’introduction en bourse plus faible contre une interprétation plus favorable des flux de dividendes futurs. En particulier, les auteurs partent du principe que les investisseurs révisent leur estimation sur la valeur de l’entreprise, en observant ses résultats et sa politique de dividendes. C’est un signal crédible, car la prime ainsi offerte correspond à un transfert de richesse au profit des investisseurs. Ce coût sera récupéré par la suite, lorsque le marché aura appris à reconnaître les bonnes entreprises. Ainsi, le modèle prédit que les entreprises de moindre qualité sont moins enclines à se sous-évaluer, dans la mesure où il est moins probable qu’elles dégagent des flux de dividendes futurs élevés. Le modèle de Grinblatt et Hwang (1989) a été souvent perçu comme une généralisation du modèle de Leland et Pyle (1977). Il considère que le risque de rentabilité des projets est estimé grâce à un signal supplémentaire : un taux élevé de rétention du capital lors de l’introduction. De fait, pour réduire l’asymétrie informationnelle dont pâtissent certains investisseurs, les dirigeants pourraient signaler la valeur de l’entreprise à travers la conservation d’une part significative de capital, ainsi qu’une sous-évaluation de leurs titres. Le modèle prévoit qu’à un niveau de risque donné, la rentabilité initiale devrait être positivement reliée à la fraction détenue par les actionnaires d’origine. 43 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Enfin, le modèle de Welch (1989) prétend que la principale raison de la sous-évaluation des titres est la recherche de conditions de financement plus avantageuses lors d’émissions ultérieures. Il considère que l’actionnaire dirigeant vend une fraction de l’entreprise lors de l’introduction en bourse et le reste, lors d’une émission d’actions ultérieure. La principale hypothèse du modèle est que le coût de la sous-évaluation permet de dissuader les entreprises de mauvaise qualité d’imiter les entreprises de bonne qualité. Alors que sa principale implication est que les entreprises les plus sous-évaluées, devraient être plus enclines à augmenter leur capital ultérieurement. Ainsi les trois modèles reposent sur le même constat, en vertu duquel les entreprises performantes cherchent à se distinguer des entreprises moins performantes, en acceptant de subir le coût de la sous-évaluation. Les implications des hypothèses sous-jacentes à ces modèles ont été testées dans de nombreuses études. La première étude est celle de Michaely et Shaw (1994) qui a porté sur un échantillon de 947 introductions réalisées entre 1984 et 1988 aux Etats-Unis. Les résultats obtenus vont à l’encontre des prédictions du modèle d’Allen et Faulhaber (1989). Les auteurs ont observé une corrélation négative entre la décote initiale et les performances futures en termes de résultats et de dividendes. La relation ainsi validée révèle que les entreprises dont les résultats sont importants et les dividendes élevés connaissent une moindre sous-évaluation à l’introduction. De plus, le marché ne réagit pas différemment à l’annonce de dividendes provenant d’entreprises sous-évaluées ou non. Les résultats s’opposent également au modèle de Welch (1989) qui prédit que si la sousévaluation est un signal, elle doit être plus élevée pour les entreprises qui retournent sur le marché. Michaely et Shaw (1994) ont prouvé que les entreprises qui se sous-évaluent plus fortement, retournent au marché moins souvent et lèvent des montants de capitaux moins importants que les autres entreprises. De plus, l’hypothèse selon laquelle le marché doit réagir moins négativement à l’annonce d’une augmentation de capital réalisée par une entreprise fortement sous-évaluée, est infirmée. Enfin, leur investigation n’a pas validé le modèle de Grinblatt et Hwang (1989). La fraction du capital retenue par les actionnaires initiaux ne semble pas constituer un signal crédible de la qualité de l’entreprise, capable d’atténuer la décote initiale. Ni la sous44 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse évaluation, ni la fraction du capital retenue n’ont pu justifier la valorisation de l’entreprise deux ans après son introduction. En résumé, les résultats empiriques avancés par Michaely et Shaw (1994) n’apportent pas vraiment de soutien aux trois modèles de signalisation. En revanche, Jegadeesh et al. (1993) ont constaté que les entreprises les plus sous-évaluées sont celles qui sont susceptibles d’augmenter leur capital dans les trois ans qui suivent leur introduction avec un montant plus élevé. De plus, comme les entreprises à fort rendement initial sont celles qui devraient être les plus disposées à augmenter leur capital, la réaction des cours suite à l’annonce d’une émission de titres est plus favorable pour ces entreprises. Des explications alternatives sont avancées par les auteurs qui développent l’hypothèse de réponse du marché (« market feedback hypothesis »). Cette dernière soutient l’idée d’un transfert inversé de l’information du marché à l’émetteur. Ainsi, une forte sous-évaluation lors de l’introduction véhicule l’information que le marché est confiant dans les prévisions de l’entreprise. Ceci devrait l’inciter à développer la taille de son projet et augmenter son capital par une émission d’actions ultérieure. 2. 3. 1. 2. Asymétrie d’information entre l’entreprise et l’intermédiaire Agissant en qualité d’intermédiaire, le banquier introducteur a un rôle primordial dans la procédure d’introduction en bourse. Ce partenaire est supposé être mieux informé que l’entreprise sur le prix d’offre et le niveau de la demande des titres. Des asymétries informationnelles peuvent alors caractériser les relations liant l’entreprise à son intermédiaire financier, donnant naissance à une modélisation proposée par plusieurs auteurs. En 1982, Baron a mis au point un modèle centré sur l’asymétrie d’information entre l’entreprise et son intermédiaire financier. Explicitement, il a analysé les relations qui naissent entre une entreprise et sa banque lors d’une introduction en bourse. La banque introductrice a pour mission de conseiller l’émetteur dans la fixation du prix d’émission et la distribution des titres auprès des investisseurs. Or, de telles relations sont marquées par une inégale répartition d’informations, puisque l’intermédiaire est supposé être mieux informé que l’entreprise elle-même sur le niveau de la demande des titres. De fait, moins l’entreprise est certaine du prix proposé, plus l’avis de l’intermédiaire apparaît indispensable. Toutefois, les dirigeants ne peuvent observer les efforts consentis, ni vérifier 45 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse l’exactitude des informations fournies par le banquier sur la demande des titres. Par conséquent, il s’agit de déterminer un contrat optimal qui inciterait la banque à augmenter ses efforts de placement et à utiliser ses connaissances sur le marché pour fixer le prix d’introduction. La sous-évaluation agirait comme une sorte de rémunération des intermédiaires introducteurs pour les informations privilégiées diffusées et les coûts de placement engagés, d’où la déduction du modèle : la sous-évaluation est une fonction croissante de l’incertitude des émetteurs sur le niveau de la demande finale et du prix d’équilibre. Muscarella et Vetsuypens (1989) ont testé le modèle de Baron (1982) sur le marché américain en examinant l’introduction en bourse de 38 banques d’investissement ayant assuré elles-mêmes leur introduction sur la période allant de 1970 à 1987. Comme l’intermédiaire et l’émetteur sont confondus, les offres ne se sont caractérisées par aucune asymétrie d’information. Selon le modèle de Baron (1982), ces offres ne devraient pas être sous-évaluées, ou à défaut, sous-évalués dans une moindre importance, si on suppose que d’autres facteurs, outre l’asymétrie d’information, peuvent se greffer pour expliquer la sous-évaluation. Les résultats de l’étude vont à l’encontre des prévisions du modèle de Baron (ibid) puisque les auteurs ont constaté que les banques qui distribuent elles-mêmes leurs titres enregistrent une sous-évaluation plus forte que celles qui ont engagé une autre banque. Cheung et Krinsky (1994) parviennent aux mêmes conclusions sur le marché canadien, où l’environnement juridique diffère de celui américain. En effet, une banque d’investissement s’introduisant en bourse aux Etats-Unis peut être impliquée dans la distribution de ses propres titres, dans la mesure où elle respecte certaines conditions. En revanche, au Canada la bourse n’impose pas aux banques d’investissement de règles spécifiques quant à la distribution de leurs propres titres. Pourtant, aucune banque d’investissement n’a introduit ses propres titres en bourse. L’échantillon de l’étude est composé de toutes les banques d’investissement qui se sont introduites sur la bourse de Toronto entre 1982 et 1988. Contrairement à l’étude de Muscarella et Vetsuypens (1989), les auteurs ont comparé le rendement initial des banques d’investissement avec le rendement d’entreprises industrielles. Leur test repose sur l’hypothèse que l’asymétrie d’information au profit du banquier introducteur est moins forte lorsque ce dernier participe à la procédure impliquant une autre banque que lorsqu’il s’agit d’une entreprise 46 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse industrielle. Or, les résultats ont mis en exergue que les banques sont plus sous-évaluées que l’échantillon de contrôle relatif aux entreprises industrielles, même si la différence n’est pas significative. A l’opposé, les résultats obtenus par Faugeron-Crouzet (1997) semblent pourtant valider le modèle de Baron (1982) sur le Second Marché. L’auteur a étudié un échantillon de 18 filiales régionales du Crédit Agricole. L’intérêt de ces données réside dans le fait que l’émetteur et la banque sont confondus dans la même entité. Par conséquent, le problème d’agence dénoncé par Baron (ibid) est quasi-inexistant. Les résultats ont révélé que la sousévaluation moyenne des filiales du Crédit Agricole apparaît significativement plus faible que celle des 40 sociétés ayant opté pour la procédure ordinaire. Faugeron-Crouzet (1997) a justifié la divergence de ces résultats par rapport à ceux obtenus aux Etats-Unis par le fait que sur le marché français, la concurrence entre les intermédiaires financiers est pratiquement inexistante : quatre banques dominent le marché, alors que la concurrence est très rude aux Etats-Unis. Il est donc évident que la concurrence et l’importance de la réputation pour les banques américaines limitent les conséquences des conflits d’intérêts entre l’émetteur et la banque d’investissement. 2. 3. 1. 3. Asymétrie d’information entre les investisseurs informés et non informés Cette catégorie d’asymétrie d’information a été proposée par Rock (1986) qui postule l’existence de deux types d’investisseurs : les investisseurs informés qui disposent d’une information privilégiée sur la valeur de l’entreprise candidate à l’introduction et les investisseurs non informés. En se référant aux informations privilégiées à leur disposition, les investisseurs informés vont intervenir uniquement sur les émissions pour lesquelles ils anticipent une rentabilité élevée. Inversement, ils n’envisagent aucune participation aux introductions dont les titres sont surévalués. Les investisseurs non informés, sont alors doublement pénalisés. Ils perdent de l’argent puisqu’ils sont rationnés pour les titres sousévalués du fait de la participation massive des investisseurs sur ces opérations. Tandis que, ils se voient attribués la totalité des titres surévalués. Ainsi, ils subissent ce qu’il est convenu d’appeler le problème de « malédiction du vainqueur » (« winner’s curse »). Les investisseurs non informés risquent alors de ne plus participer aux introductions. Cependant, leur présence est nécessaire pour permettre d’écouler l’ensemble des titres. La 47 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse sous-évaluation des titres constitue donc un moyen de maintenir ces derniers sur le marché et de compenser l’asymétrie d’information dont ils pâtissent. Une extension du modèle de Rock (ibid) est proposée par Beatty et Ritter (1986) qui formulent et valident deux hypothèses. La première défend une relation positive entre le niveau de l’incertitude sur la valeur de l’action et le degré de sous-évaluation. Autrement dit, plus la valeur de l’entreprise est incertaine, plus les titres sont sous-évalués. La deuxième explicite la manière avec laquelle un équilibre de sous-évaluation pourrait être respecté. Ainsi, l’intermédiaire financier est appelé à fixer un niveau de sous-évaluation optimal, satisfaisant aussi bien les entreprises que les investisseurs. Une forte sousévaluation risque de porter atteinte à la crédibilité de l’intermédiaire vis-à-vis des sociétés clientes, alors qu’une faible sous-évaluation risque de perdre des investisseurs potentiels. Une deuxième extension est celle fournie par Carter et Manaster (1990), qui soulignent le rôle de la réputation du banquier introducteur lors des introductions en bourse. Ils font reposer leur modèle sur l’implication du modèle de Rock (1986) qui stipule que plus les investisseurs informés sont nombreux à participer à une introduction, plus la sousévaluation des titres est importante. Comme la sous-évaluation est coûteuse pour l’émetteur, les entreprises peu risquées vont chercher à se signaler aux investisseurs par le choix d’un intermédiaire réputé. De leur part, les banques réputées tentent de protéger leur réputation en acceptant des émetteurs peu risqués. Il en résulte alors une relation négative entre le prestige du banquier et le degré de sous-évaluation. Le modèle de Rock (1986) et ses extensions ont été testés dans de nombreuses investigations. Dans le contexte américain, Miller et Reilly (1987) ont montré que les entreprises risquées sont plus enclines à sous-évaluer leurs titres que les entreprises moins risquées. Les auteurs ont apprécié le risque par les volumes de transaction et la largeur de la fourchette de prix (« bid-ask-spread »), ainsi que par la volatilité des cours lors des premiers jours de cotation. En conformité avec les implications du modèle de Rock (ibid), la pratique de la sous-évaluation vise à attirer les investisseurs non informés dont la participation est nécessaire à la réussite de l’opération. 48 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Sur le marché de Singapour, présentant des caractéristiques institutionnelles proches du cadre théorique défini dans le modèle de Rock (1986), Koh et Walter (1989) ont adopté une méthodologie différente. Elle consiste à effectuer une simulation des profits d’un investisseur qui souscrirait à des actions, pour chacune des émissions initiales et qui les céderait le premier jour de cotation. Deux résultats émergent de l’étude et confirment le phénomène de « malédiction du vainqueur ». La probabilité de recevoir une allocation d’actions surévaluées est supérieure à trois fois la probabilité de recevoir une allocation d’actions sous-évaluées. De plus, ce sont les investisseurs qui soumettent des ordres importants qui bénéficient d’un rendement élevé. Le phénomène de « malédiction du vainqueur » a été également confirmé sur le marché finlandais par Keloharju (1993) et sur le marché israélien par Amihud et al. (2003). Par ailleurs, Michaely et Shaw (1994) ont vérifié les prédictions du modèle de Rock (1986) en assimilant les investisseurs institutionnels à des investisseurs informés. Les auteurs ont procédé à la comparaison de la sous-évaluation de deux catégories d’entreprises : la première comprenait des émissions initiales classiques et la seconde des émissions initiales particulières où il y a une absence d’investisseurs institutionnels (MLP, « master limited partnership »). La rétention des investisseurs à la participation dans ce type d’entreprises est due à plusieurs contraintes en termes de fiscalité (impôts sur les dividendes), de contrôle (les parts ne confèrent pas de droits de vote) et de coûts administratifs. Dans ce type d’introductions, les investisseurs non informés sont persuadés qu’ils n’encourent pas le problème de « malédiction du vainqueur », ils n’ont donc pas besoin de se dédommager sous forme de sous-évaluation. Enfin, Faugeron-Crouzet (1997) a testé le modèle de Rock (ibid) à l’aide de données relatives à des introductions en bourse réalisées en France, effectuées par offre publique de vente. L’étude est intéressante puisque l’auteur utilise deux démarches pour mener à bien sa problématique. La première traite de la relation entre le taux de service et la sousévaluation des titres. La seconde mesure le profit moyen d’un investisseur non informé lors des introductions en bourse. Il apparaît une relation inverse entre le taux de service et la sous-évaluation des titres. Les résultats indiquent également qu’un investisseur non informé obtient en moyenne un profit négatif, s’il demande 100 titres à chaque introduction. En revanche, si celui-ci demande une quantité de titres comprise entre 200 et 500, son profit moyen n’est pas significativement différent de zéro. L’auteur explique le 49 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse profit négatif par le fait que la demande de 100 titres engendre des coûts fixes relativement élevés. Globalement, les tests empiriques mentionnés tendent à reconnaître que la sousévaluation est destinée en partie à attirer les investisseurs non informés. 2. 3. 1. 4. Asymétrie d’information entre les investisseurs et révélation d’informations privées En comparaison avec l’asymétrie d’information entre les investisseurs informés et non informés, le cadre institutionnel relatif à ce type d’asymétrie est très différent. En effet, le rôle de la banque devient essentiel, celle-ci occupe désormais une position centrale. Elle peut sonder le marché et discriminer entre les investisseurs, en garantissant un profit supérieur aux investisseurs professionnels qui révèlent honnêtement leurs informations privées. La sous-évaluation est perçue comme la récompense qui leur est accordée. Une telle situation est valable dans le contexte français depuis l’introduction de la procédure de placement, où le rôle du banquier introducteur apparaît crucial, particulièrement lors de la procédure de pré-marketing. Le modèle de Benveniste et Spindt (1989), dans un contexte d’asymétrie d’information, est le premier à proposer un mécanisme optimal pour limiter la sous-évaluation des titres lors des introductions en bourse. Il suggère que plus le prix et l’allocation des titres sont déterminés au moyen des informations favorables détenues par les investisseurs professionnels, plus l’entreprise retire des profits importants de son introduction. L’approche retenue par le modèle considère deux types d’investisseurs qui interviennent dans une introduction en bourse, à savoir les investisseurs professionnels et les investisseurs occasionnels. Les premiers participent fréquemment aux introductions en bourse et détiennent des informations privées sur les titres. Les seconds sont nombreux, mais n’interviennent qu’exceptionnellement. Au sein de ces deux groupes, il y a des investisseurs informés et des investisseurs non informés. La banque, perçue comme un investisseur non informé, doit inciter les investisseurs professionnels à révéler honnêtement leurs informations. Ce mécanisme d’incitation est étudié dans le cadre de la procédure de pré-marketing, assimilée à une enchère menée par la banque. Les actions sont prioritairement allouées aux investisseurs qui ont communiqué leurs informations privées. Le manque à gagner résultant de la révélation de telles informations devrait être compensé 50 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse par des prix suffisamment attractifs. Le degré de sous-évaluation dépendrait alors de l’espérance de gains des investisseurs qui n’auraient pas révélé leurs informations. De manière similaire, Benveniste et Wilhelm (1990) ont repris le même cadre que celui de Benveniste et Spindt (1989). Ils analysent les profits de l’entreprise introduite en bourse et la sous-évaluation des titres dans des contextes institutionnels différents. Ils montrent que lorsque les prix des titres et les quantités allouées aux investisseurs peuvent être déterminés librement et discrétionnairement par la banque, les recettes de l’introduction sont maximisées et la sous-évaluation est réduite. De fait, grâce aux informations recueillies auprès des investisseurs, la banque détermine le schéma de fixation des prix et la règle d’allocation des titres qui maximisent les revenus de l’entreprise. Les titres sont vendus aux investisseurs, qu’ils soient professionnels ou occasionnels. Inversement, lorsqu’il y a uniformité des prix (sans uniformité dans l’allocation des titres), les revenus de l’entreprise sont plus faibles par rapport à la situation précédente. En fait, étant donné que l’entreprise ne peut plus proposer un prix différent selon le type d’investisseurs, une prime d’émission est alors accordée à tous les investisseurs indépendamment de la révélation ou non d’information. Enfin, la banque ne peut discriminer les investisseurs ni par les prix ni par les quantités, en pratiquant une uniformité des prix et des règles d’allocation, quelle que soit l’information qui ait été communiquée. Dans ce cas, il n’est pas possible d’avantager les investisseurs qui communiquent des informations favorables. L’entreprise doit donc, à l’instar du modèle de Rock (1986) accorder une prime d’émission à tous les investisseurs afin de réduire les conséquences négatives de la « malédiction du vainqueur ». La sousévaluation est ainsi accentuée dans ce cadre. S’inscrivant dans cette optique, Welch (1992) considère la sous-évaluation comme un moyen efficace, censé attirer les investisseurs informés. Il est le premier à proposer un modèle dynamique qui favorise la nature séquentielle de la vente des actions à l’introduction. Alors que les modèles explicatifs de la sous-évaluation supposent généralement que l’achat des titres par les investisseurs se produit à un moment donné, Welch (1992) fait remarquer qu’il constitue un processus initié par les investisseurs informés. Dans ce cadre, la sous-évaluation lors de l’introduction en bourse peut être un moyen de susciter des ordres importants des premiers investisseurs percevant cette décote. L’information révélée par ces ordres implique l’arrivée de nouveaux ordres émanant d’investisseurs moins informés. Un achat de titres effectué par les premiers investisseurs 51 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse peut inciter les derniers investisseurs à acheter, même si l’information est défavorable. L’auteur parle alors de cascade pour désigner le comportement mimétique des investisseurs 12 . Hanley (1993) a testé empiriquement le modèle de Benveniste et Spindt (1989). L’étude vise à déterminer si la relation entre le prix d’offre final d’introduction et la fourchette de prix d’offre annoncée durant la phase de collecte des ordres est un bon indicateur de la sous-évaluation initiale. Les résultats ont montré que plus la fourchette des prix est large, plus les modifications du prix d’offre sont importantes, plus la sous-évaluation est accentuée. De même, plus la participation des investisseurs institutionnels est forte et plus les banquiers sont réputés, plus la révision des prix est prononcée. Enfin, il semblerait que le nombre de titres offerts augmente lorsque les informations sont bonnes. De fait, les introductions qui connaissent une révision de prix positive dénotant la révélation d’informations favorables, présentent une hausse du nombre de parts émises. Ainsi, les investisseurs professionnels sont récompensés conjointement par une sous-évaluation et une allocation prioritaire du nombre de titres offerts. Hanley et Wilhem (1995) ont cherché à expliquer pourquoi les banques d’investissement aux Etats-Unis favorisent les investisseurs institutionnels dans l’allocation des titres des sociétés introduites en bourse. Ils justifient ce comportement par l’hypothèse selon laquelle les investisseurs institutionnels ont des allocations privilégiées lorsque les titres sont sousévalués, mais ils doivent également participer aux introductions dont les actions sont surévaluées. Toutefois, les résultats révèlent que l’importance relative du nombre de titres obtenus par les investisseurs professionnels est indépendante du rendement initial des émissions. En effet, l’allocation accordée aux investisseurs institutionnels est presque semblable, entre les introductions sous-évaluées et celles surévaluées : elle est de l’ordre de 70,4 % du total de l’offre pour les titres sous-évalués et 64,8 % pour les titres surévalués. Par ailleurs, la participation notable de cette catégorie d’investisseurs aux introductions surévaluées corrobore l’hypothèse de Benveniste et Spindt (1989), selon laquelle la banque incite les investisseurs à participer à ces introductions, afin de leur donner un privilège dans les offres sous-évaluées. 12 Le modèle de Welch (1992) pourrait s’inscrire dans le cadre de la théorie comportementale fondée sur l’hypothèse de l’irrationalité des investisseurs, dont nous réservons un développement au niveau du § 3.3.1.1 de ce chapitre. 52 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Krigman et al. (1999) ont nuancé les résultats de Hanley et Wilhem (1995), en apportant plus de précisions quant au comportement stratégique des investisseurs institutionnels. En effet, leur étude a décelé que ces investisseurs participent à toutes les émissions, indépendamment de leur rendement initial. Toutefois, en se référant aux informations privées dont ils disposent, ils vendent dès le premier jour de cotation, les titres présentant de mauvaises performances futures. Ainsi, leur allocation initiale d’actions se trouve facilement modifiée. La position privilégiée accordée aux investisseurs institutionnels a été également confirmée dans l’étude de Aggarwal et al. (2002). Conformément au modèle de Benveniste et Spindt (1989), les investisseurs institutionnels bénéficient d’un traitement favorable en matière d’allocation des titres, en compensation des informations révélées. En effet, l’allocation de ces investisseurs approche un pourcentage de 75 % pour les introductions en bourse présentant une rentabilité initiale supérieure à 40 %. En revanche, pour les introductions en bourse surévaluées, l’allocation des investisseurs institutionnels est inférieure à 60 %. De même, Cornelli et Goldreich (2001, 2003) ont prouvé que les investisseurs institutionnels sont récompensés pour leur révélation d’informations, en recevant 19 % de titres de plus par rapport aux autres investisseurs. Toutefois, les résultats ont révélé que ces allocations sont indépendantes du montant de leur offre. Binay et Pirinsky (2003) ont constaté également que le pourcentage de détention des investisseurs institutionnels est positivement corrélé avec la rentabilité initiale. Il dépend également de la taille de l’entreprise et la réputation de l’intermédiaire introducteur. Par ailleurs, leur étude s’est orientée vers l’examen de l’évolution de la participation des investisseurs institutionnels dans les offres publiques initiales. Sur la base d’un échantillon d’introductions effectuées aux Etats-Unis sur la période 1980-2000, le pourcentage de détention du capital par les investisseurs institutionnels augmente significativement en passant de 5 % à 30 %. Enfin, sur le marché européen, Jenkinson et Jones (2004) ont infirmé l’idée de récompense de l’information révélée au moyen des pratiques d’allocations préférentielles. Leur investigation a montré que l’allocation des titres lors des introductions est indépendante de l’information possédée par les investisseurs institutionnels. 53 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 2. 3. 2. Les explications alternatives à la sous-évaluation Outre les explications fondées sur l’hypothèse des asymétries d’information, d’autres justifications ont été avancées pour appréhender la sous-évaluation des titres. Les deux premières sont souvent considérées comme institutionnelles : il s’agit de l’hypothèse de risque de poursuites judiciaires et l’hypothèse de soutien des cours. Par ailleurs, les conséquences de l’introduction sur la liquidité des titres et la composition de l’actionnariat, ne peuvent être sans lien sur la sous-évaluation des titres. Il en est de même pour l’hypothèse des conditions du marché. Nous présentons enfin d’autres hypothèses qui, bien que soutenues théoriquement, n’ont pas résisté à la confrontation empirique. 2. 3. 2. 1. Sous-évaluation comme assurance contre le risque de poursuites judiciaires En vertu de l’hypothèse de risque de poursuites judiciaires (« litigation-risk hypothesis »), les entreprises ont intérêt à se sous-évaluer afin de réduire les dommages potentiels contre le risque éventuel de poursuites judiciaires. Cette hypothèse a été défendue par Tinic (1988) qui considère la sous-évaluation délibérée comme une prime d’assurance implicite contre tout éventuel procès. Le contexte américain a offert à l’auteur un terrain propice pour tester l’hypothèse à travers une législation stricte concernant la protection des investisseurs lors des opérations d’introductions en bourse. Les textes de 1933 et 1934 (« Securities Acts ») 13 imposent à chaque professionnel intervenant dans une introduction, de vérifier la pertinence et la véracité de toute information susceptible d’affecter la richesse des investisseurs potentiels. Des informations fallacieuses ou incomplètes dans le prospectus d’introduction peuvent conduire à des poursuites judiciaires pour compenser les préjudices subis. Dans ce cadre, la sous-évaluation des titres est perçue comme est une solution appropriée étant donné le manque d’expérience des dirigeants en matière de communication financière d’une part et l’impossibilité pour les intermédiaires de détecter tous les éléments servant de pièces à conviction, d’autre part. Afin de tester empiriquement son hypothèse, Tinic (1988) s’est basé sur deux échantillons relatifs à deux périodes différentes, c'est-à-dire avant et après la mise en place de la réglementation de 1933. Les résultats corroborent l’hypothèse d’assurance. A partir de la 13 Il faut noter que cette réglementation a été modifiée par une réforme en 1995 (« Private Securities Litigation Reform Act ») qui a réduit le risque des poursuites judiciaires, en prévoyant de nouvelles dispositions d’engagement de procès plus souples. 54 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse mise en place de la réglementation, la sous-évaluation est plus élevée, dénotant l’intention des entreprises et des intermédiaires de minimiser les risques éventuels de procès. L’hypothèse d’assurance contre le risque de poursuites judiciaires a été validée par ailleurs, par certains auteurs et infirmée par d’autres. En effet, le phénomène de sous-évaluation a été confirmé dans plusieurs pays alors que la probabilité de poursuites est faible. C’est le cas par exemple, de la Finlande (Keloharju, 1993), du Japon (Beller et al., 1992) ou encore de l’Allemagne (Ljungqvist, 1997). En outre, partant de l’hypothèse que l’exposition des dirigeants aux poursuites judiciaires est très spécifique au marché américain, Loughran et al. (1994) se sont proposés de tester implicitement le modèle de Tinic (1988). En comparant la sous-évaluation relative au marché américain avec d’autres pays, les résultats infirment la proposition de Tinic (1988), puisque la prime à l’émission n’est pas plus élevée aux Etats-Unis. De même, Drake et Vetsuypens (1993) ont noté que si la sous-évaluation constitue une assurance contre le risque de poursuites judiciaires, les entreprises poursuivies devraient être surévaluées. Or, sur l’échantillon étudié de 93 introductions en bourse, les auteurs ont montré que le degré de sous-évaluation des entreprises assignées en justice n’est pas significativement différent de celui des entreprises non poursuivies. En revanche, Lowry et Shu (2002) considèrent que le risque de poursuite et la sous-évaluation représentent des variables endogènes l’une de l’autre. Pour tester leur hypothèse, ils se fondent sur un échantillon de 1 841 introductions en bourse effectuées sur la période 1988-1995 dont 106 ayant fait l’objet de poursuites judiciaires. Les résultats révèlent que plus le risque de procès est élevé, plus la sous-évaluation est accentuée. En conséquence, le recours de plus en plus à une sous-évaluation importante lors des introductions, ne fait qu’atténuer le risque de poursuites. Par ailleurs, Lowry et Shu (2002) reprennent le cadre de l’étude de Drake et Vetsuypens (1993) et mettent l’accent sur le fait que c’est le risque de poursuite lui-même qui devrait engendrer le recours à la sous-évaluation et non la survenance d’une poursuite. Ce qui nuance les résultats de leur recherche et particulièrement les critiques apportées à l’hypothèse d’assurance. 55 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 2. 3. 2. 2. Sous-évaluation comme conséquence du soutien des cours Ruud (1993) a justifié les rentabilités initiales positives par la présence d’un soutien des cours par les intermédiaires lors des premiers jours de cotation du titre. Une telle activité est généralement pratiquée pour les entreprises dont les cours sont susceptibles de s’effondrer après l’ouverture de leur capital. Il s’agit souvent d’une manipulation de cours, interdite en principe par les organismes régulateurs, mais complètement légale dans plusieurs pays tels que les Etats-Unis 14 . Pour tester sa prédiction, Ruud (1993) a examiné la distribution des rentabilités initiales de 463 introductions en bourse sur la période 1982-1983. L’incidence de cette stabilisation des cours réside dans une quasi-absence des rentabilités négatives qui auraient pu être observées sur la courbe de la distribution. Cette censure des rentabilités négatives produit une rentabilité moyenne positive, même si les titres introduits en bourse sont correctement évalués. La non existence de processus de stabilisation des cours aurait donné une distribution des rentabilités centrée autour de zéro. Les résultats fournis par Ruud (ibid) révèlent alors que la sous-évaluation n’est que la résultante d’un maintien artificiel des prix, assuré par les intermédiaires sur le marché secondaire. En pratique, les activités de stabilisation des cours sont difficilement observables. Hanley et al. (1993) ont tenté d’identifier ces activités à travers l’examen de la fourchette de cotation. Les auteurs partent de l’hypothèse que les offres stabilisées sont celles dont la fourchette est étroite. En effet, l’activité de soutien profite aux intermédiaires agissant en tant que teneurs du marché, en limitant leur risque de perte, puisqu’ils disposent de la possibilité de revendre les titres au prix de stabilisation. Leur étude a décelé que plus la différence entre le prix de marché offert et le prix d’introduction est faible, plus l’activité de stabilisation est supposée forte. Une telle corrélation est uniquement valable sur les dix premiers jours de cotation, période au delà de laquelle la pratique de maintien des cours est supposée cesser. Toutefois, l’hypothèse de soutien des cours défendue par Ruud (1993) a été infirmée dans l’étude d’Asquith et al. (1998). Leur méthodologie débute par une distinction entre les distributions des introductions bénéficiant d’une activité de stabilisation des cours et celles 14 La SEC a publié une règle (« rule 10B-7 ») qui spécifie les conditions de la pratique de stabilisation des cours ainsi que les risques afférents. 56 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse des introductions n’en bénéficiant pas. Elle s’enchaîne par le calcul des rentabilités initiales des offres soutenues et celles des offres non soutenues. Les résultats montrent que lorsque l’activité de soutien des prix est prise en compte dans la forme de distribution des rentabilités initiales, les offres soutenues ne sont pas sous-évaluées. 2. 3. 2. 3. Hypothèse de liquidité et de structure de propriété Lors d’une opération d’introduction en bourse, la liquidité espérée des titres ainsi que le changement attendu dans la structure de propriété sont supposés dépendants. Plusieurs travaux de recherche ont considéré ces deux volets comme des motivations sous-jacentes à la sous-évaluation. De fait, l’accroissement de la liquidité des titres pourrait être une des raisons qui motivent les émetteurs et les intermédiaires introducteurs à sous-évaluer les titres. Selon Boehmer et Fishe (2004), les intermédiaires peuvent encourager la cession des titres alloués lors des premières cotations 15 , afin d’assurer la liquidité des titres sur le marché secondaire. Une telle incitation passe par une sous-évaluation des titres. Dans ce contexte enrichissant, l’intermédiaire, l’émetteur ainsi que les investisseurs, tirent profit de la liquidité des titres. L’intermédiaire renforce ses revenus par l’intermédiaire de la fourchette de cotation et les frais de transactions sur le marché, l’émetteur négocie des titres sur un marché actif et les investisseurs réalisent des plus-values sur leurs titres. Les auteurs signalent par ailleurs, que la banque doit procéder à un arbitrage entre les revenus retirés de l’introduction (moins de sous-évaluation) et ceux issus des négociations sur le marché (plus de sous-évaluation). Sur un échantillon de 110 introductions en bourse, Boehmer et Fishe (2004) ont obtenu des preuves sur l’existence d’un tel arbitrage. Les frais d’introduction sont négativement corrélés à l’activité de « flipping » et à la sous-évaluation initiale, alors que les revenus des transactions y sont au contraire positivement associés. Par ailleurs, une meilleure liquidité des titres permet aux actionnaires de préserver leur contrôle. Shleifer et Vishny (1986) soulignent que si les actionnaires d’origine préfèrent garder le contrôle de leur société, ils peuvent promouvoir la liquidité par la dispersion de la structure de propriété. Ils empêchent par conséquent, la formation de nouveaux blocs de 15 L’introduction en bourse peut être l’occasion d’enrichissement rapide et facile. Il en est ainsi pour les investisseurs qui, ayant bénéficié de parts sous-évalués, peuvent procéder à leur vente dès le premier ou second jour de cotation et empocher la plus-value correspondant à la rentabilité initiale. Il s’agit de l’activité de « flipping » (Au sens américain) ou « stagging » (Au sens anglais), traduit par le terme d’activité d’ « aller-retour ». 57 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse contrôle. Dans ce cadre, la sous-évaluation est perçue comme un moyen de se prémunir contre le risque de perte de contrôle. Selon Brennan et Franks (1997), des titres fortement sous-évalués favorisent une sursouscription par de nombreux investisseurs 16 . Une fois cet objectif atteint, les agents introducteurs et les propriétaires disposent d’une large latitude dans le processus d’allocation des actions. Ils procèdent à un rationnement lors de l’attribution des titres en faveur des petits ordres afin d’éviter qu’un investisseur puisse détenir un bloc de contrôle. Leur hypothèse est testée sur un échantillon de 69 entreprises britanniques introduites en bourse sur la période 1986-1989. Les résultats empiriques corroborent l’hypothèse et prouvent qu’une sous-évaluation élevée est fortement corrélée à des petits blocs d’actions détenues par les nouveaux investisseurs. De leur côté, Stoughton et Zechner (1998) ont étudié le processus de rationnement des titres, en analysant l’effet des différents mécanismes d’allocation des titres sur la structure de propriété des entreprises. Selon les auteurs, les mécanismes d’allocation devraient privilégier les « gros » investisseurs ou les investisseurs institutionnels. Le reste des actions est ensuite alloué aux « petits » investisseurs. La surveillance exercée par ces investisseurs privilégiés évite le gaspillage des ressources en minimisant les coûts d’agence internes. 2. 3. 2. 4. Sous-évaluation et conditions de marché La question de l’existence de périodes propices aux introductions est issue du constat selon lequel il existe des périodes durant lesquelles les émissions sont plus nombreuses qu’à d’autres périodes. Partant de là, les chercheurs ont alors tenté d’établir un lien entre la sous-évaluation des titres et les conditions de marché. Ils recourent généralement à deux variables : le nombre d’introductions réalisées sur la période précédente et les rendements initiaux des dernières émissions. En 1975, Ibbotson et Jaffe ont mis en lumière l’existence de périodes durant lesquelles les rentabilités initiales des introductions en bourse étaient particulièrement élevées. Dans le prolongement de cette étude, Ritter (1984) a confirmé ce phénomène à partir de l’examen de 1 028 introductions en bourse réalisées sur la période 1977-1982. En effet, pour les 16 Le modèle théorique de Booth et Chua (1996) corrobore ce point de vue en montrant que la décote initiale est utilisée par les banques d’investissement pour encourager la souscription. De plus, une telle décote constitue un moyen de compenser les investisseurs des coûts de recherche d’informations. Le modèle de Booth et Chua (1996) a été récemment corroboré dans l’étude de Zheng et Li (2008). 58 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse années 1980-1981, l’auteur a identifié un grand nombre d’introductions en bourse mettant en lumière un phénomène de regroupement. Cette période qualifiée de « période chaude » (« hot market ») se caractérise également par la présence de rentabilités initiales anormalement élevées : la rentabilité initiale moyenne s’élève à 48 % contre 16 % sur le reste de la période d’observation qualifiée de « période froide » (« cold market »). Toutefois ces résultats ne confirment que partiellement le lien entre la sous-évaluation et les conditions de marché, étant donné que la relation ainsi démontrée n’est significative que pour les entreprises du secteur des « ressources naturelles » (telle que l’activité d’extraction du pétrole, gaz, etc.). Downes et Heinkel (1982) ont montré quant à eux, que lors d’une période considérée comme « chaude », les multiples obtenus à l’émission sont significativement plus élevés. Toutefois, leur étude ne permet cependant pas de conclure quant au degré de sousévaluation, même si l’on peut spéculer qu’en obtenant un prix plus élevé, la sousévaluation doit être plus faible. Une telle critique a été dépassée dans l’étude de Balvers, McDonald et Miller (1988) dont les résultats corroborent parfaitement les observations d’Ibbotson et Jaffe (1975). Leur méthodologie consiste à retenir les rentabilités initiales des émissions précédentes comme mesure de l’état du marché. Ils ont montré ainsi, que le degré de sous-évaluation est d’autant plus important que les primes offertes par les émissions antérieures étaient élevées. Par ailleurs, d’autres chercheurs ont tenté d’associer la sous-évaluation des titres à l’évolution globale du marché, en se focalisant sur la prime de risque offerte par le marché ou l’évolution d’un indice de marché sur la période précédant la date d’introduction. Dans le contexte britannique, Holland et Horton (1993) ont étudié l’impact de la volatilité du marché sur le degré de sous-évaluation durant la période 1986-1989. En choisissant d’intégrer à leur modèle, la variation brute de l’indice de marché sur le mois qui précède l’introduction, la sous-évaluation apparaît alors d’autant plus forte que le marché est volatil. Ces résultats sont également confirmés dans le contexte américain par Balvers et al. (1993). Sur la période 1975-1987, les tests plaident en faveur de l’influence de la volatilité du marché sur le poids de la sous-évaluation : la décote à l’introduction est d’autant plus forte que la prime offerte par le marché est élevée. 59 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Sur le Second Marché français, Barbaret (1990) signale que, quelle que soit la procédure utilisée, le rendement de l’indice de marché sur les 100 jours qui précèdent l’introduction influence le degré de sous-évaluation. De même, Belletante et Paliard (1993) déduisent que la sous-évaluation apparaît moins forte dans les périodes froides : 11,8 % en moyenne contre 26,7 % en périodes chaudes. Sur une période plus récente, soit la période allant de 1983 à 1994, Faugeron-Crouzet (1997) montre que le nombre d’opérations d’une année t est positivement corrélé avec le degré de sous-évaluation de l’année antérieure. A l’échelle internationale, Loughran, Ritter et Rydqvist (1994), constatent qu’il existe pour tous les pays une relation positive entre l’indice de marché, le nombre d’introductions en bourse et le degré de sous-évaluation. Enfin, Lowry et Schwert (2002) signalent que le nombre d’introductions de leur étude tendait à croître et suivre des périodes de forte sous-évaluation. Toutefois, les auteurs montrent que suite à ces importants volumes d’introductions, le niveau des rentabilités initiales est revenu à la normale. Ce phénomène est qualifié par les auteurs de « mean reversion ». 2. 3. 2. 5. Autres hypothèses Afin de dresser un état aussi exhaustif possible des explications de la sous-évaluation, les hypothèses moins validées empiriquement sont également exposées, ayant trait au comportement du banquier introducteur 17 , à l’état de marché et aux conditions de première cotation. A. Hypothèse de l’aversion au risque Le risque auquel peut être confrontée une entreprise au moment de son introduction en bourse est celui d’un désistement des investisseurs lors de la souscription des titres. Face à ce risque, sous-évaluer les titres aurait pour objet de réduire la probabilité que la demande de titres soit inférieure à l’offre. Ainsi en vertu de cette hypothèse, la sous-évaluation résulte d’un acte délibéré par les banquiers afin de permettre à l’entreprise de réunir 17 Nous évoquons des hypothèses autres que celles fondées sur l’asymétrie d’information entre le banquier introducteur et l’entreprise candidate, précédemment développées au niveau du § 2.3.1.2 du chapitre. 60 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse suffisamment d’ordres d’achat pour couvrir la souscription. Les risques d’échec de l’introduction sont diminués, de même que les coûts qui en résultent. Bien que séduisante, cette hypothèse souffre de certaines limites, ayant trait aux spécificités de certaines procédures. En effet, le risque d’échec est éliminé dans la procédure ordinaire et dans les contrats de prises fermes passés entre la société et sa banque introductrice. Dans ces procédures, en raison du pré-placement des titres auprès des intermédiaires financiers, le risque de non placement est plus important et est supporté par ces derniers. Par conséquent, on devrait, toutes choses égales par ailleurs, assister à une plus grande sous-évaluation. Or, en se focalisant sur les coûts de l’introduction, Ritter (1987) affirme que la sous-évaluation est plus importante pour les procédures directes de mise à la disposition au public. Ce résultat nuance ainsi l’explication sous-jacente à l’aversion au risque du banquier introducteur. B. Le pouvoir de monopsone du banquier La sous-évaluation intentionnelle du banquier introducteur est également argumentée par son pouvoir de monopsone. Selon cette hypothèse, les banquiers disposent d'un grand pouvoir pour négocier avec l’entreprise postulante à l’introduction, compte tenu de l’absence de compétition entre les intermédiaires. Profitant de son expérience notable en matière d’introduction, le banquier sous-évalue les titres pour ensuite les placer auprès de ses meilleurs clients institutionnels avec lesquels il cherche à renforcer les contacts. Ainsi, en contrepartie des plus values tirées de la cession des titres lors de l’introduction, ces clients doivent supporter des commissions et des frais supplémentaires. Selon Ritter (1984), cette position de force des banquiers devrait affecter notamment les petites et moyennes entreprises. De plus, elle est très spécifique à l’environnement institutionnel américain. C. La thèse des bulles spéculatives La thèse repose sur le fait qu’à l’introduction, l’offre de titres est nettement inférieure à la demande. Ainsi, les investisseurs qui n’ont pas réussi à avoir des titres au moment de l’introduction, procéderaient à des achats spéculatifs après la cotation. Cette situation fait augmenter les cours à des niveaux déraisonnablement élevés, raison pour laquelle une telle 61 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse situation est assimilée à l’existence d’une bulle spéculative18 . Il en résulte des rentabilités à des niveaux anormales positives sur le marché des titres nouvellement cotés. La conséquence est que les prix d’offre sont à leur vraie valeur. La validité de cette hypothèse suppose que les rentabilités anormales positives soient suivies de rentabilités anormales négatives, au fur et à mesure que la bulle se dégonfle. Ce qui semble avoir été vérifié par exemple durant les années 1999-2000 sur les marchés accueillant les valeurs de la nouvelle économie dont le Nouveau Marché français, où les effets de la bulle sont nettement visibles. D. Hypothèse du retard institutionnel L’hypothèse prédit que la sous-évaluation pourrait être attribuée aux mouvements haussiers du marché entre la date de fixation de l’introduction et le premier jour de cotation. En effet, si le prix d’offre est fixé trop en avance dans le processus d’introduction à cause des contrôles des autorités boursières et que le marché enregistre une hausse importante avant l’introduction, il peut en résulter dans ce cas une sous-évaluation. Cette hypothèse a été testée par Ritter (1984) qui a tenté d’expliquer la sous-évaluation par les mouvements du marché entre la date où la candidature à la cotation est retenue par la SEC et le jour où le titre est effectivement coté. Il a constaté que la sous-évaluation ne pouvait être expliquée par la progression des cours sur cette période et infirme donc l’hypothèse du retard institutionnel. 18 Une bulle spéculative est généralement définie comme « une phase pendant laquelle les prix négociés s’affranchissent de leurs relations habituelles avec les données économiques dites fondamentales et s’inscrivent dans une tendance fortement haussière autonome » (Ninet, 2004 ; p. 105). 62 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Section 3. La sous-performance à long terme des émissions initiales Face à la sous-évaluation non élucidée, la littérature financière a mis en évidence un second phénomène relatif à l’évolution des cours des entreprises nouvellement cotées : il s’agit de la sous-performance à long terme. Alors que les titres offrent des rentabilités excessives les premiers jours de cotation, les tendances sont inversées sur le long terme. En effet, les titres se démarquent par une performance plus faible que des titres comparables les années qui suivent l’introduction. En conséquence, si la sous-évaluation initiale a été l’un des thèmes majeurs de recherches des années précédentes, la sous-performance a mobilisé plusieurs chercheurs à compter des années 90 à la suite de l’article séminal de Ritter (1991). Ce dernier a montré sur une période de trois ans suivant l’introduction en bourse, que les titres émis aux Etats-Unis affichent une performance boursière inférieure de 29 % en moyenne à celles de sociétés comparables. Ce résultat ne semble pas propre à l’environnement institutionnel américain, car le phénomène a été confirmé ultérieurement sur d’autres places financières. Plusieurs explications ont été proposées pour rendre compte de la dégradation des performances boursières après l’introduction. En particulier, plusieurs auteurs ont défendu l’hypothèse d’un excès d’optimisme des investisseurs qui valorisent l’entreprise à un prix plus élevé lors de l’introduction. Le titre progresse donc au-delà de sa valeur et le déclin futur des performances est le résultat de la convergence des opinions optimistes et pessimistes (Miller, 1977, 2000 ; Houge et al., 2001). Ces explications sont soutenues par les teneurs de la finance comportementale, qui imputent l’évolution cyclique des cours à la rationalité limitée de l’investisseur (De Bondt et Thaler, 1985, 1987 ; Hirshleifer, 2001). Un second courant de recherche défend l’hypothèse des fenêtres d’opportunité, selon laquelle les dirigeants sont motivés à introduire leurs entreprises au cours des périodes profitables en termes de coût de capital (Ritter, 1991; Loughran et Ritter, 1995). Par ailleurs, de nouvelles pistes sont explorées. La sous-performance est argumentée par l’incapacité des investisseurs de décrypter les manipulations de résultats opérées par les dirigeants qui s’apprêtent à introduire leurs entreprises en bourse (Teoch et al., 1998). Elle 63 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse est également perçue en association avec les changements organisationnels induits par l’introduction, le risque du retrait de la cote et l’excès d’optimisme des analystes. Le déclin des performances boursières à long terme est le deuxième phénomène auquel nous nous intéressons. Nous partons dans cette section d’une délimitation des différents aspects de ce phénomène (§3.1). Ensuite, au vu de la littérature, nous exposons les principales recherches y relatives (§3.2). Nous finissons notre développement par une synthèse des théories justificatives de la sous-performance à long terme (§3.3). 3. 1. Qu’est-ce que la sous-performance à long terme ? La sous-performance est observée quand le rendement à long ou moyen terme d’un titre nouvellement introduit en bourse est plus faible que celui d’un rendement comparable. Selon les cas, les investissements comparables sont généralement des portefeuilles de référence ou des entreprises de contrôle ayant les mêmes caractéristiques que les sociétés candidates à l’introduction. Autrement dit, un investisseur achetant le titre au moment de l’introduction en bourse ou après la période de rendement initial et le conserve pendant une période de un à cinq ans 19 , réalisera un rendement anormal négatif. 3. 1. 1. Sous-performance : conséquence d’une surévaluation ? La sous-performance définie comme étant un rendement anormal négatif semble en première analyse contraire à la sous-évaluation appréhendée par un rendement anormal positif. Néanmoins, une telle présomption ne serait plus fondée, si on reconsidère autrement la décote initiale. En effet, la sous-évaluation est souvent perçue, beaucoup plus comme le résultat d’une surévaluation de la part des investisseurs conduisant à un premier cours d’équilibre anormalement élevé, que d’un prix d’émission anormalement faible. Ainsi, en offrant une prime initiale aux investisseurs, une apparence de demande excédentaire est créée, ce qui entraîne des rendements très élevés à court terme et des rendements anormaux négatifs à long terme. La dégradation des performances dans le temps, n’est alors que le reflet du retour des cours à la tendance normale. 19 Cette définition correspond à la stratégie de détention passive sous-jacente à l’une des méthodes de calcul de la sous-performance (méthode des rendements anormaux composés, « buy and hold abnormal returns ») qui sera présentée au niveau du chapitre1 de la deuxième partie. 64 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 3. 1. 2. Dilemme de la sous-performance à long terme Le constat de la dégradation de la performance boursière des titres nouvellement introduits pose un dilemme quant à l’opportunité d’investissement dans ces titres. Il est d’autant accentué si on associe le phénomène de contre-performance à long terme aux rentabilités initiales largement positives. Les investisseurs sont souvent avides de s’inscrire le premier jour de cotation, même s’ils sont parfaitement conscients du prix fort qu’ils vont décaisser. Leur attitude pourrait être défendue, si on raisonnait sur un horizon court terme. Or, la réalité des faits impose d’intégrer en ligne de compte le rendement de l’investisseur à moyen et long terme. On est alors confronté à une question fondamentale : pourquoi les investisseurs acceptent-ils de subir le coût de la sous-évaluation, sachant qu’il ne sera pas récupéré par les performances futures des titres. Ce dilemme est encadré par les théories explicatives de la sous-performance. 3. 2. La sous-performance à long terme : une revue de la littérature Les recherches internationales sur la performance à long terme des introductions en bourse ont conduit à des résultats différents dans le signe des rendements anormaux. La plupart des études effectuées dans les pays anglo-saxons montrent que la performance des introductions en bourse se dégrade à long terme. En comparaison, du coté européen, nous manquons de preuves empiriques qui confirmeraient le déclin de la performance à long terme, alors que certaines montrent une amélioration de la performance subséquente à l’introduction. Nous avançons d’abord, les investigations empiriques portant sur le marché américain. Les études effectuées sur les autres marchés internationaux feront l’objet d’un deuxième développement. 3. 2. 1. Les études américaines Dans l’une des premières études sur le sujet, Ibbotson (1975) soutient l’hypothèse selon laquelle les rendements subséquents à l’introduction en bourse sont différents de zéro. En prenant pour base, une offre par mois sur la décennie 1960-1969, l’auteur a observé des performances positives à la première et cinquième année après la cotation, et des performances négatives à la deuxième et quatrième année de bourse. Stern et Bornstein (1985) ont montré que de la date d’introduction au 24ème mois, la rentabilité moyenne des titres nouvellement émis était inférieure de 22 % par rapport à l’indice de Standard & 65 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Poor’s 500. Buser et Chan (1987) ont rejeté l’hypothèse de sous-performance sur le marché américain entre 1981 et 1985, en mesurant la performance par rapport à l’indice Nasdaq composite. A la lumière de ces constats, Ritter (1991) a essayé de vérifier l’intuition d’une sousperformance des titres sur un échantillon de 1 526 introductions en bourse sur la période 1975-1984. En utilisant plusieurs indices d’ajustement des rendements bruts, il a montré que la détention du portefeuille de sociétés nouvellement introduites conduit à une rentabilité moyenne de 34 % au troisième anniversaire de la cotation, contre 62 % pour les entreprises témoins. Le test basé sur la recomposition mensuelle du portefeuille conduit aux mêmes conclusions. Une rentabilité anormale cumulée négative apparaît dès le troisième mois qui suit l’introduction et ne cesse de s’accentuer. De même, Aggarwal et Rivoli (1990) ont confirmé l’existence d’une dégradation de la performance boursière de l’ordre de -13,73 % trois ans après l’introduction, sur un échantillon de 1 435 offres publiques initiales réalisées entre 1977 et 1987. Par ailleurs, Loughran et Ritter (1995) ont réexaminé les résultats de Ritter (1991), à partir d’un échantillon plus important renfermant 4 753 sociétés introduites entre 1970 et 1990. Les résultats révèlent que la détention du portefeuille de titres nouvellement introduits, offre une rémunération brute moyenne sur 3 années de 8,4 %, nettement inférieure à celle procurée par la détention des titres du portefeuille de contrôle égale à 35,3 %. Le même constat est confirmé sur une période de 5 ans où la rentabilité propre aux titres nouvellement introduits s’élève à 15,7 % contre 66,4 % pour l’échantillon de contrôle. Sur une période plus récente, Ritter et Welch (2002) ont calculé une sous-performance comprise entre -32 % à -34 % pour des introductions réalisées entre 1980 et 2000, à l’exclusion de la sous-période 1990-1994 où elle n’est que de -7 %. En conclusion, les résultats portant sur les rendements à long terme des émissions initiales effectuées sur le marché américain sont très concordants et corroborent le déclin significatif des performances boursières durant les années subséquentes à l’introduction. 66 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 3. 2. 2. Les études réalisées autres qu’aux Etats-Unis L’anomalie de la sous-performance n’a pas été identifiée uniquement aux Etats-Unis, mais elle a été constatée dans plusieurs pays. Levis (1993) a examiné un échantillon de 712 entreprises introduites sur la bourse de Londres entre 1980 et 1988. En utilisant plusieurs benchmarks, la sous-performance variait entre -8,3 % et -23 %. Sur le marché allemand, Ljungqvist (1997) a observé une performance négative de -12,1 % en moyenne sur un échantillon de 180 introductions effectuées sur la période 1970-1993. Néanmoins, ses résultats n’étaient pas statistiquement significatifs. Par contre, le niveau de sousperformance observé s’apparente avec celui apporté par Bessler et Thies (2007) sur 218 entreprises allemandes introduites entre 1977 et 1995, qui ont mis en évidence un pourcentage de déclin de performance de -12,7 %. Jakobsen et Sorenson (2001) ont calculé une sous-performance de -13,1 % pour un échantillon de 76 entreprises danoises introduites entre 1984 et 1992. En Australie, Lee et al. (1996) ont observé une sousperformance accentuée de -51,26 % pour 266 entreprises australiennes dont la période d’introduction s’étend de 1976 à 1989. Dans le cadre d’une comparaison à l’échelle internationale et précisément dans l’étude de Aggarwal et al. (1993), la dégradation des rentabilités est de l’ordre de -47 %, -19,6 % et -23,7 % respectivement sur le marché brésilien, mexicain et chilien. En revanche, les résultats restent moins concordants dans d’autres études. Sur un échantillon de 169 introductions réalisées en Corée entre 1985 et 1989, Kim et al. (1995) ont mis en évidence une sur-performance des émissions initiales. Les auteurs ont imputé ce résultat à l’âge d’introduction et à la sous-évaluation. En effet, en accédant plus tardivement au marché, les firmes émettrices coréennes ont un historique d’opérations plus long que les américaines et auraient de fait, des chances de survie plus importantes. La deuxième explication possible est liée au niveau élevé de sous-évaluation en Corée (dépassant un pourcentage de 50 %) et à l’appréciation importante des prix durant le premier mois suivant l’introduction. Paudyal et al. (1998) ont également observé que la performance des entreprises qui s’introduisent en bourse en Malaisie n’est pas différente de celle du portefeuille du marché. Du coté européen et sur le marché français, Sentis (2001) a affirmé l’absence de performances négatives sur toute la période d’observation de son étude. Toutefois, il signale que la performance boursière calculée augmente 67 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse continuellement sur deux ans puis commence à s’infléchir à partir de la troisième année. Ces résultats ont été corroborés par Degeorge et Derrien (2001). A la lumière de cet aperçu indicatif, nous en déduisons que, contrairement au marché américain, les résultats sur l’anomalie de la sous-performance sont contrastés sur les marchés européens et émergents. Le tableau 1-6 recense les travaux empiriques menés sur cette anomalie dans différents pays, ainsi que les résultats obtenus. Tableau 1-6. Synthèse des études internationales sur la performance à long terme Pays Auteurs Echantillon Période Performance d’étude à long terme Allemagne Ljungqvist (1997) 180 1970-1993 -12,10 % Allemagne Bessler et Thies (2007) 218 1977-1995 -12,70 % Australie Lee, Taylor et Walter (1996) 266 1976-1989 -51,26 % Australie Aussenegg (2006) 57 1984-1993 -47,42 % Canada Kooli et Suret (2004) 445 1991-1998 -24,66 % Chili Aggarwal, Leal et Hernandez (1993) 28 1982-1990 -23,70 % Corée Kim, Krinsky et Lee (1995) 169 1985-1989 4,64 % (ns) Danemark Jakobsen et Sorensen (2001) 76 1984-1992 -13,10 % Espagne Alvarez et Gonzàlez (2005) 56 1987-1997 -24,19 % Etats-Unis Aggarwal et Rivoli (1990) 1 598 1977-1987 -13,70 % Etats-Unis Ritter (1991) 1 526 1975-1984 -29,10 % Etats-Unis Loughran (1993) 3 656 1967-1987 -33,30 % Etats-Unis Loughran et Ritter (1995) 4 753 1970-1990 -30,00 % Etats-Unis Brav et Gompers (1997) 934 1972-1992 43,40 % Etats-Unis Ritter et Welch (2002) 6 249 1980-2001 -23,4 % France Leleux et Muzyka (1997) 56 1987-1991 -29,2 % France Degeorge et Derrien (2001) 243 1991-198 10 % à -50 % France Sentis (2001) 61 1991-1995 1,4 % (ns) Finlande Keloharju (1993) 80 1984-1989 -21,10 % Hong Kong Mazouz et al. (2008) 537 1990-2002 -17,78 % Italie Giudici (2001) 93 1990-2000 -78,63 % Japon Cai et Wei (1997) 180 1971-1992 -49,00 % Malaisie Paudyal, Saadouni et Briston (1998) 95 1984-1995 0,00 % Malaisie Jelic, Saadouni et Briston (2001) 182 1980-1995 21,98 % 68 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Pays Auteurs Echantillon Période Performance d’étude à long terme Mexique Hensler, Herrera et Lockwood (2000) 68 1987-1993 -21,00 % Portugal Duque et Almeida (2006) 28 1992-1998 19,46 % Royaume uni Levis (1993) 712 1980-1988 -22,96 % Singapore Lee, Taylor et Walter (1996) 132 1973-1992 1,1% à 7,84% Suisse Kunz et Aggarwal (1994) 34 1983-1989 -6,10 % Taiwan Chen et Pan (1999) 71 1992-1994 0,00 % 3. 3. Proposition des facteurs explicatifs de la sous-performance à long terme Plusieurs études fournissent des explications au phénomène constaté de sous-performance à long terme. A ce niveau, Miller (1977, 2000) confirme l’existence des divergences des thèses pour appréhender une telle anomalie. Toutefois, trois groupes d’explications pourraient être distingués. Le premier groupe fournit des explications fondées sur le comportement de l’investisseur lors des offres publiques initiales. Le second fait référence aux conditions de marché propices aux décisions d’ouverture de capital. Enfin, une troisième explication tire ses fondements du comportement opportuniste des dirigeants d’entreprises postulant à l’introduction. 3. 3. 1. Attitude des investisseurs et sous-performance à long terme La justification de l’anomalie de la sous-performance à long terme à partir du comportement des investisseurs, pourrait s’inscrire dans le cadre de la mise en évidence des entorses à la rationalité de ces acteurs. En effet, une littérature abondante du champ de la psychologie cognitive a montré qu’un excès de confiance en sa capacité de traitement de l’information, peut induire un investisseur en erreur. De manière similaire, un excès d’optimisme sur les perspectives de la rentabilité du titre, conduirait à une déception future reflétée dans la baisse des cours. De telles attitudes sont souvent analysées dans le cadre de la théorie comportementale dont les fondements seront présentés dans un premier développement. Nous analysons les conséquences des différentes attitudes irrationnelles de l’investisseur sur la performance à long terme dans les deux développements qui suivent. 69 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 3. 3. 1. 1. Théorie de la finance comportementale Il s’agit d’un courant de recherche novateur, aujourd’hui en plein développement, désigné par les termes de finance comportementale (« behavioral finance »). En effet depuis le début des années 2000, un corpus théorique issu de travaux menés à l’origine par des psychologues, a été repris par des chercheurs en finance et enrichi d’investigations et d’analyses propres à cette discipline. Ce nouveau courant de recherche propose un paradigme, qui s’appuie sur la prédiction que les individus commettent souvent des erreurs systématiques dans la façon de traiter l’information. Une telle hypothèse vient à l’encontre des axiomes classiques de l’efficience des marchés financiers et notamment, la rationalité des investisseurs, qui sont supposés agir dans leur intérêt et maximiser leur bien-être (Hirshleifer, 2001). Néanmoins, confronté à plusieurs situations, ce comportement est loin d’être observé. Les agents ne réagissent pas correctement à l’information qu’ils reçoivent et commettent des erreurs cognitives qui peuvent fausser leurs décisions. A cet effet, parmi les axiomes de la psychologie repris par les chercheurs en finance, « la loi des petits nombres » est l’exemple le plus souvent cité. Selon cette loi, les individus ont tendance à extrapoler la distribution statistique d’une série d’événements à partir d’un petit nombre d’événements. Ce phénomène est observé lorsqu’une entreprise publie plusieurs années de suite de bonnes performances et que les investisseurs projettent leur continuité les années suivantes. Ces extrapolations naïves les poussent à acheter les titres concernés (De Bondt et Thaler, 1985 ; Shiller, 1990). Ainsi, en se basant sur la rationalité limitée, voire l’irrationalité des acteurs, les tenants de la théorie comportementale tentent d’expliquer les anomalies caractérisant les réactions boursières. La sous-performance à long terme lors des introductions en bourse, en étroite relation avec le comportement des investisseurs, a été justifiée par deux biais psychologiques à savoir : l’excès de confiance et l’excès d’optimisme des investisseurs. 3. 3. 1. 2. L’excès de confiance Plusieurs expériences en psychologie révèlent que la plupart des individus ont une nette tendance à surestimer leur capacité à prendre les bonnes décisions. Il s’agit du biais d’excès de confiance (« overconfidence »). Il est renforcé par le fait que l’on s’attribue plus 70 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse facilement les conséquences positives d’une décision alors que les conséquences négatives sont volontiers rejetées sur les circonstances extérieures (biais de « self-attribution »). Ce qui explique le penchant des investisseurs à minorer par excès de confiance, les risques auxquels ils sont exposés. Ils ont également tendance à croire que leur information est meilleure que celle des autres sur le marché et à surestimer leur capacité à faire les bons investissements. Daniel et al. (1998) montrent que l’excès de confiance entraîne l’excès de réaction des investisseurs à leurs informations privées aux dépens des informations publiques. En prenant des positions contraires à celles dictées par l’information publique, ils font diverger les cours de leur valeur fondamentale. Typiquement, ils achètent un titre qui a progressé en pensant que le marché ne l’a pas suffisamment valorisé par rapport aux informations privées qu’ils détiennent. Le titre progresse donc au delà de sa valeur suggérée par l’information publique. Le retournement de tendance (lorsque l’évaluation de l’action devient proche de la valeur fondamentale) intervient à long terme, quand l’information publique devient telle qu’elle éclipse les signaux privés. Une telle attitude des investisseurs fondée sur un excès de confiance, a été avancée comme argument de la sous-performance à long terme dans l’étude de Purnanandam et Swaminathan (2004). Selon ces auteurs, les fortes rentabilités à court terme et les faibles rentabilités à long terme sont imputées à un prix d’offre surestimé par le marché. L’excès de confiance des investisseurs dans la valeur de l’entreprise est à l’origine de l’évaluation initiale erronée. Ce constat a été également vérifié dans l’étude de Baker et Wurgler (2006, 2007) qui déduisent que le comportement des investisseurs influence considérablement l’évaluation des titres lors des offres publiques initiales, notamment en présence d’une forte asymétrie informationnelle. D’une manière similaire, Agarwal et al. (2008) imputent les anomalies de sous-évaluation et de sous-performance à la demande excessive des investisseurs confiants dans la valeur du nouveau titre. 3. 3. 1. 3. L’excès d’optimisme des investisseurs L’excès d’optimisme est le biais comportemental qui a été le plus validé par les études empiriques. Pour De Bondt et Thaler (1985), c’est l’élément le plus robuste de la 71 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse psychologie du jugement. Il est largement relaté chez les investisseurs qui pensent presque tous comprendre le marché et anticiper ses fluctuations. Miller (1977, 2000) a suggéré l’hypothèse de divergence d’opinions entre les investisseurs pessimistes et les investisseurs optimistes. Cette divergence est imputée à l’incertitude caractérisant les nouvelles introductions. La sous-performance à long-terme est alors d’autant plus accentuée que cette divergence est importante. Selon cette théorie, les évaluations prévisionnelles des investisseurs optimistes seront beaucoup plus élevées (en termes de rendements espérés) que celles établies par les investisseurs pessimistes. Au fil du temps, après le premier jour de cotation et suite à l’accroissement des flux d’informations, la divergence d’opinions entre les deux catégories d’investisseurs diminue. La baisse du cours du titre en est la conséquence. Selon Miller (ibid), le prix de marché d’équilibre lors du premier jour de cotation, reflète les anticipations de la minorité très optimiste des investisseurs. Ces derniers tendent à acheter les titres même si la majorité des investisseurs s’entend sur le fait qu’ils ne sont pas profitables. A la lumière de ces constats, le modèle de Miller (1977, 2000) avance deux hypothèses : la première suppose une corrélation négative entre la sous-performance à long terme et le degré d’hétérogénéité des opinions ; la seconde suggère une association également négative entre la sous-performance à long terme et la vitesse de réduction de cette hétérogénéité par l’arrivée de nouvelles informations. Ces hypothèses ont été confirmées par plusieurs auteurs, dont la plupart examinent la corrélation entre le degré de la sous-performance et des estimateurs de la divergence des opinions. Sur un échantillon de 2 025 introductions en bourse réalisées sur le marché américain entre 1993 et 1996, Houge et al. (2001) confortent le modèle de Miller (ibid). Leurs résultats ont révélé que plus la première cotation est retardée, plus l’incertitude sur les prix est grande, et plus la sous-performance à long terme sera prononcée. De même, une augmentation du ratio d’aller-retour a engendré une atténuation des rentabilités anormales subséquentes à l’introduction. Ce deuxième estimateur de la divergence des opinions est censé capter les attitudes des investisseurs institutionnels sur la valeur de l’entreprise. En outre, les auteurs ont complété leurs analyses par le recours à un estimateur fréquemment utilisé pour approximer l’incertitude entourant la valorisation d’un titre, soit la fourchette de cotation. Lorsque celle-ci est large, elle indiquerait une incertitude plus 72 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse grande et donc une divergence d’opinions importante. Les résultats relatifs à ce troisième estimateur, ont validé également la thèse de Miller (1977, 2000) puisque les rentabilités anormales ont baissé, presque dans la même proportion qu’une baisse de la fourchette de cotation. De manière similaire et s’intégrant dans la même lignée d’études, Gao et al. (2006) se sont référés à la volatilité du titre mesurée sur les 20 premiers jours de cotation comme mesure de la divergence d’opinions. Ils partent de l’hypothèse selon laquelle, plus cette volatilité est importante, plus la divergence d’opinions est forte. Les auteurs ont souligné que la performance boursière à long terme de 2 327 introductions en bourse intervenues entre 1986 et 1996, est négativement corrélée à la volatilité des titres. 3. 3. 2. Hypothèse des fenêtres d’opportunité (« windows opportunity ») Cette hypothèse a été soutenue par Ritter (1991), ainsi que Loughran et Ritter (1995) qui montrent l’existence d’une relation directe entre le choix des périodes d’introduction et le faible rendement anormal à long terme. De même, Schultz (2003) se fonde sur le même argument et postule l’idée suivante : si les entreprises observent une période propice à l’introduction en bourse, elles seront plus enclines à s’introduire et à subir ensuite, les déconvenues d’une future baisse des cours. Une telle intuition est à l’origine de son hypothèse qu’il qualifie de « pseudo market timing ». La thèse des fenêtres d’opportunité a été également avancée dans les études portant sur les performances économiques subséquentes à l’introduction, évoquée souvent sous l’appellation de « l’hypothèse du timing » (Jain et Kini, 1994 ; Mikkelson et al., 1997 ; Cai et Wei, 1997 ; Pagano et al. , 1998). Le constat commun de ces études est que les managers font coïncider la date d’introduction en bourse avec les périodes au cours desquelles les performances économiques et financières des entreprises sont naturellement, mais significativement favorables. Les dirigeants disposant d’informations privilégiées sur la progression de telles performances, ainsi que le moment de leur baisse, souhaitent profiter de ces périodes pour céder leur entreprise. 73 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse La première étude validant l’hypothèse du timing comme justificatif de la dégradation des performances opérationnelles après l’introduction en bourse est celle de Jain et Kini (1994). Leur étude a été menée sur un échantillon de 682 introductions réalisées aux EtatsUnis sur la période 1976-1988. La fenêtre d’étude s’étend de t-1 à t+3 (t-1 étant le dernier exercice fiscal clos avant l’introduction). Les auteurs avaient obtenu un déclin significatif des performances opérationnelles sur les trois ans suivant l’introduction, mesurées par la rentabilité des actifs (« return on assets ») et le ratio flux de liquidité d’exploitation diminué des dépenses d’investissement sur total des actifs (« operating cash-flows deflated by total assets »). Des évolutions similaires ont été constatées par Cai et Wei (1997) sur un échantillon de 180 entreprises japonaises introduites entre 1971 et 1992. Leur étude a également mis en exergue un déclin significatif des performances économiques, exprimées par le taux de rentabilité des actifs, de l’ordre de 3 %. De même et s’agissant du contexte italien, Pagano et al. (1998) ont constaté que le niveau d’investissement et celui d’endettement des 69 entreprises étudiées se sont réduits après leur introduction en bourse. Ce qui montre que les entreprises cessent leur effort d’investissement et en même temps assainissent leur structure financière après leur accès à la bourse. Enfin, Sentis (2001) a rapporté une légère dégradation des performances opérationnelles sur les deux années suivant l’introduction en bourse de 61 entreprises françaises sur la période 1991-1995. Ces investigations montrent donc, qu’une fois introduites en bourse, les entreprises sont incapables de maintenir le niveau de performances économiques connu auparavant, amené à se dégrader au fil du temps 20 . En apprenant un tel déclin, les investisseurs réduisent leur estimation de la valeur de l’entreprise, provoquant en retour, la diminution des rentabilités boursières. A l’hypothèse des fenêtres d’opportunité, d’autres auteurs lui associent également une autre hypothèse, celle d’« euphories » (ou « fads » 21 ) se fondant toutes les deux sur le même phénomène de surévaluation temporaire des titres. En effet, De Bondt et Thaler 20 Le déclin des performances opérationnelles est également cohérent avec l’hypothèse de gestion des résultats au cours de la période antérieure à l’introduction. Une telle hypothèse sera discutée au niveau du paragraphe subséquent (§ 3.3.3). 21 Le concept anglais « fads » est défini par Camerer (1989) comme la surévaluation temporaire provoquée par l’excès d’optimisme d’une classe d’investisseurs. 74 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse (1985) et Shiller (1990) pensent que quand les marchés financiers sont euphoriques, ceci a un effet sur les prix du marché. Explicitement, les auteurs signalent que les titres nouvellement introduits en bourse sont sous-évalués par les banquiers introducteurs, afin de faire apparaître un excès de la demande. Par conséquent, plus le niveau de la décote initiale est grand, plus importantes seront les corrections ultérieures opérées par les investisseurs, et donc plus les rentabilités des titres déclineront dans le futur. Ainsi, durant les périodes d’euphorie boursière, la rationalité des investisseurs est remise en cause puisqu’ils portent un intérêt exagéré à toute nouvelle introduction. C’est dans ce sens que Lerner (1994) a soutenu l’hypothèse des fenêtres d’opportunité en confirmant que les capitaux-investisseurs tentent souvent de faire coïncider la date d’introduction en bourse avec l’avènement d’une période haussière sur le marché financier. En revanche, les résultats d’autres études vont à l’encontre de l’hypothèse des fenêtres d’opportunité. Selon Jung, Kim et Stulz (1996), il est improbable que la surévaluation temporaire des titres soit corrigée par le marché dans le temps. En ajustant les rendements des titres introduits par les rendements de portefeuille de référence (avec le ratio MTBV « Market-to-Book-Value »), les résultats concluent à la persistance de la sous-performance à long terme. Dans un autre contexte, Lee (1997) invalide l’hypothèse des fenêtres d’opportunité lors de son étude sur les augmentations de capital. Selon l’auteur, les dirigeants des entreprises émettrices d’actions ne connaissent pas forcément le degré de surévaluation de leurs titres et n’auraient alors aucun intérêt à profiter des périodes haussières. De leur côté, Helwege et Liang (2004) rejettent également l’hypothèse dans leur étude portant sur les tendances des performances économiques postérieures à l’introduction. En effet, les auteurs rapportent que les entreprises introduites pendant les périodes haussières ne sont pas caractérisées par de moins bonnes performances opérationnelles, que les entreprises introduites durant les périodes baissières. De plus, l’analyse du profil des entreprises introduites pendant les périodes baissières, montre qu’elles présentent en moyenne de bonnes perspectives de croissance, ainsi qu’un certain degré d’innovation. 75 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 3. 3. 3. Hypothèse de gestion des résultats La majorité des études se focalisant sur la gestion des résultats, postulent que les entreprises gèrent leurs résultats en réponse à des contextes économiques spécifiques. L’introduction en bourse représente un de ces contextes, où les managers des entreprises nouvellement introduites pourraient être tentés de s’engager dans la gestion stratégique des résultats. Leur fin est de surévaluer le prix d’émission des titres et d’augmenter par conséquent les fonds issus de l’introduction. C’est dans cet ordre d’idées que Healy et Wahlen (1999, p. 368) ont noté que « la survalorisation observée lors des émissions d’actions nouvelles peut être en partie attribuable à des pratiques de gestion de résultats dans la période précédant l’introduction ». Ainsi, divers travaux de recherche menés dans le contexte américain ont montré que les managers déploient des efforts considérables afin de gérer les résultats, préalablement à l’introduction en bourse (Friedlan, 1994 ; Cormier et Magnan, 1995 ; Teoch, Welch et Wong, 1998 ; Teoch, Wong et Rao, 1998). A travers ces investigations, les chercheurs tentent de savoir si les dirigeants possèdent la latitude suffisante pour modifier les comptes de manière à amener les investisseurs à adopter des comportements excessivement optimistes à l’égard des perspectives de l’entreprise. Selon Aharony et al. (1993), certaines catégories d’entreprises sont plus susceptibles que d’autres de gérer leurs résultats lors des émissions initiales. Il s’agit des entreprises de petite taille, lourdement endettées et qui font appel à des vérificateurs et courtiers non réputés. Alors que pour Friedlan (1994), une telle pratique est en partie facilitée par l’incapacité des intermédiaires de détecter tous les choix comptables effectués par les émetteurs et s’appuient plutôt sur l’opinion des auditeurs. Teoch et Wong (2002) imputent de leur part, la responsabilité de décoder la pratique de gestion à d’autres acteurs intervenant lors des offres publiques initiales. Selon ces auteurs, l’association entre la gestion des résultats et la sous-performance future semble signaler plutôt que ce sont les investisseurs et les analystes qui ne sont pas en mesure de détecter les traitements comptables opérés avant l’introduction. 76 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Cormier et Magnan (1995) ont montré que les entreprises gèrent leurs résultats à la hausse lors d’un premier appel public à l’épargne, afin d’augmenter le prix d’émission des titres. En particulier, ces deux auteurs ont analysé la gestion des résultats des firmes qui insèrent des prévisions dans leurs prospectus d’émission. L’échantillon de l’étude comprend 71 entreprises ayant publié des prévisions dans leurs notices d’introduction déposées auprès de la Commission des Valeurs Mobilières du Québec au cours de la période comprise entre 1985 et 1992. Quant au groupe de contrôle, il inclut 49 entreprises ayant fait un premier appel public à l’épargne au cours de la même période, mais n’ayant pas inséré des prévisions dans leurs prospectus d’émission. Les résultats obtenus ont montré que les managers des entreprises publiant des prévisions, procèdent à la gestion de leurs résultats afin de minimiser les fluctuations entre les performances réelles et les prévisions publiées. Teoch, Welch et Wong (1998) sont les premiers à associer l’intensité de la manipulation des résultats aux performances boursières subséquentes à l’introduction. Les auteurs ont analysé cette association en fonction des ajustements sur les flux de liquidités pratiqués par 1 649 entreprises autour de leurs dates d’introduction, sur la période 1980-1992. En décomposant le résultat net en flux de revenus d’exploitation (« cash-flows from operations ») et en comptes de régularisations discrétionnaires (« discretionary accruals »), les auteurs ont rapporté une corrélation positive entre la sous-performance relative à une période de trois ans et la taille de ces comptes. Explicitement, les résultats ont montré que plus les managers augmentent les résultats par la manipulation des comptes de régularisations discrétionnaires, plus les performances boursières déclinent juste après l’offre. Une telle conséquence corrobore l’idée que le marché sanctionne ultérieurement les dirigeants qui ont cherché à duper les investisseurs au moment de l’introduction, en leur fournissant des informations trop optimistes. Les déductions de Teoch et al. (1998) sont sujettes au respect de deux hypothèses : la première postule que la pratique de gestion des résultats n’est pas transparente pour les investisseurs externes ; la seconde défend le fait que les investisseurs font confiance aux rapports financiers des sociétés candidates à l’introduction. Dans un contexte similaire, Marquardt et Wiedman (2002) ont montré qu’à l’occasion des émissions initiales, les entreprises accélèrent la reconnaissance de leurs produits et augmentent la valeur de leurs créances. Les analystes et les investisseurs ne seraient généralement pas en mesure de décrypter rapidement ces manipulations. Subséquemment, 77 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse leur découverte pourrait expliquer la performance relativement faible des nouvelles émissions sur le marché secondaire. 3. 3. 4. Les hypothèses alternatives de la sous-performance à long terme Nous ne pouvions bien entendu clore ce développement dédié aux courants justificatifs de la sous-performance à long terme, sans faire appel à d’autres explications sous-jacentes à l’anomalie. Il s’agit des hypothèses associant la sous-performance au retrait de la cote, aux changements organisationnels et enfin, aux coûts d’agence. 3. 3. 4. 1. Retrait du marché et sous-performance à long terme Hormis les cas de radiation de marché suite au non respect des critères de cotation, le retrait du marché pourrait provenir d’un acte délibéré de l’entreprise. Le transfert à un autre marché offrant des conditions plus assouplies de présence à la cote, pourrait susciter ce retrait. Sur le marché américain, Seguin et Smoller (1997) ont rapporté que 25,5 % des entreprises introduites sur le Nasdaq entre 1974 et 1988 ont choisi de se retirer volontairement de la cote. Dans ce contexte, Benninga, Helmantel et Sarig (2004) ont exploré une nouvelle explication du déclin des performances financières, en se fondant sur la possibilité de retrait volontaire du marché. Selon les auteurs, une telle possibilité est similaire à une option de vente sur la valeur de l’entreprise. Elle représenterait une plus grande part de la valeur totale pour les entreprises récemment introduites en bourse que pour celles anciennement cotées. Cette situation implique forcément la diminution de la rentabilité des entreprises nouvellement cotées par rapport à la rentabilité des entreprises cotées sur le marché depuis longtemps. Il paraît alors évident qu’elles affichent une sous-performance à long terme. Envisageant le cas du retrait involontaire de la cote pour cause de faillite, Lewis, Seward et Foster-Johnson (2000) ont attribué le déclin des performances boursières subséquent à l’introduction, à la présence d’entreprises défaillantes. Leur étude a été conduite sur un échantillon de 1 955 introductions en bourse réalisées aux Etats-Unis sur la période 19881995. Les résultats ont mis en exergue que les entreprises ayant fait faillite, sont 78 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse caractérisées par des rentabilités à long terme plus faibles que les autres entreprises. A cet égard, les auteurs postulent qu’en périodes haussières, des entreprises dont la situation est douteuse sont introduites par des intermédiaires non réputés. De fait, ce sont ces entreprises qui ensuite, font faillite et sont retirées de la cote après avoir contribué significativement à la dégradation des rentabilités à long terme. 3. 3. 4. 2. Les changements organisationnels et sous-performance à long terme L’introduction en bourse est un processus lourd qui nécessite de profondes adaptations juridiques, comptables et organisationnelles, pouvant peser sur la performance des entreprises récemment introduites en bourse. Ainsi, Von Eije, De Witte et Van der Zwan (2004) ont le mérite d’aborder un aspect non exploré par les études antérieures : le volet organisationnel. Leur étude a mis en œuvre que les changements opérés dans l’organisation suite à l’introduction en bourse, pourraient être pertinents dans la justification du déclin de la performance à long terme. En particulier, les auteurs se sont focalisés sur certains changements organisationnels engendrés par une opération d’introduction, relatifs à la gestion financière, à la communication et à l’innovation. L’étude a été menée sur la base d’un entretien auprès des dirigeants de 27 entreprises cotées sur la bourse d’Amsterdam entre 1987 et 1997. Von Eije et al. (2004) ont montré que sur l’échantillon étudié, 19 ont réalisé de bonnes performances sur le moyen et le long terme, contre 8 qui ont de moins bonnes performances. Par ailleurs, ils ont observé que les répondants ont mentionné dans plus de la moitié des réponses, que des changements notables sont intervenus dans quatre aspects organisationnels : l’efficacité et l’efficience dans le mode de gestion, la planification et le contrôle des résultats, la budgétisation et la communication interne. L’association de ces changements avec la performance à long terme, fait apparaître que les entreprises concernées par ces modifications organisationnelles se ont distinguées par une meilleure performance à long terme. De plus, la performance des entreprises était significativement plus élevée dans les entreprises où les répondants ont noté des changements dans tous les domaines. Ainsi, bien que les résultats de l’étude soient de portée limitée vu la faiblesse de la taille de l’échantillon, l’étude de Von Eije et al. (ibid) pourrait ouvrir les pistes à d’autres investigations explorant l’impact occulté du volet organisationnel. . 79 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse 3. 3. 4. 3. Excès d’optimisme des analystes Force est de reconnaître que l’opinion des analystes, à travers les recommandations qu’ils émettent, oriente les investisseurs dans leurs choix de participation aux nouvelles offres d’actions. Particulièrement, la fiabilité des prévisions qu’ils formulent joue un rôle déterminant dans la souscription des titres. Selon, Michaely et Womack (1999), les recommandations des analystes affiliés aux intermédiaires financiers sont exagérément positives au moment de l’introduction, ce qui peut inciter les investisseurs à surestimer la valeur des titres. Sur un échantillon de 392 introductions en bourse réalisées aux Etats-Unis entre 1990 et 1991, les auteurs ont examiné les recommandations des analystes financiers diffusées à la fin de la période dite « calme » 22 . Sur un horizon d’un mois après cette période, les résultats ont révélé que les analystes employés par les intermédiaires financiers ont émis des recommandations d’achat extrêmement optimistes, de 50 % supérieures à celles des analystes indépendants. Par ailleurs, le comportement opportuniste des analystes apparaît, lorsque la performance boursière des entreprises recommandées par des analystes affiliés est presque 50 % inférieure à celle des entreprises recommandées par des analystes indépendants. L’hypothèse d’excès d’optimisme des analystes a été également validée dans l’étude de Degeorge et Derrien (2001), menée sur un échantillon de 243 entreprises introduites sur les Second et Nouveau Marchés français entre 1991 et 1998. Les résultas obtenus témoignent que les prévisions émises par les analystes, notamment non affiliés, sont plus exactes que les prévisions insérées dans les prospectus d’introduction. Ces dernières sont entachées d’un biais d’optimisme significatif avec une moyenne de 2,52 % d’erreur de prévision sur la première année. De plus, les auteurs confirment que le déclin observé des performances boursières récolte les déconvenues des prévisions biaisées. Les prévisions des analystes financiers étaient trouvées également largement optimistes dans l’étude de Labégorre (2003) qui a apporté une erreur de 105 % pour les prévisions des analystes affiliés et 88 % pour celles formulées par l’entreprise. 22 C’est la période dénommée « quiet period » durant laquelle l’entreprise et ses intermédiaires ne peuvent émettre d’informations concernant les résultats réels ou prévisionnels de l’entreprise. La révélation de toute opinion concernant la valeur de l’action est également interdite. Elle a été fixée par la SEC à 25 jours après l’émission. 80 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse Conclusion du chapitre 1 Nous avons consacré la première section de ce chapitre à présenter l’organisation d’une introduction en bourse, ses différentes étapes, ainsi que les acteurs impliqués dans l’opération. Les avantages et les inconvénients souvent associés à l’accès d’une entreprise à la bourse ont été également élucidés. Notre objectif était de donner un aperçu sur le contexte institutionnel sous-jacent aux offres publiques initiales, afin de préparer le terrain à exposer les anomalies d’évaluation d’un nouveau titre. Nous avons ensuite, réservé les deuxième et troisième sections à étudier respectivement le phénomène de sous-évaluation et le phénomène de sous-performance à long terme, approchés en suivant le même enchaînement des développements. Dans un premier temps, nous nous sommes attardés sur la définition de l’anomalie, en évoquant certaines notions souvent associées à une telle définition. Dans un second temps, nous avons procédé à une synthèse des différentes recherches portant sur le phénomène. L’universalité des deux anomalies sur la majorité des places financières ne peut qu’attester de leur poids grandissant dans les problématiques liées à l’évaluation des entreprises fraîchement introduites en bourse. Enfin, nous avons exposé pour chaque anomalie, les principales explications avancées par les travaux empiriques. A la lumière de ces études, il semble que l’asymétrie informationnelle dont pâtissent les partenaires de l’introduction, est au cœur des théories explicatives de la décote initiale, alors que le comportement irrationnel des investisseurs est à l’origine du déclin des performances boursières. Nous avons ainsi écarté les justifications explorées à partir de l’offre d’information financière, afin de les présenter dans le second chapitré dédié exclusivement à la communication financière dans le contexte particulier des introductions en bourse. 81 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse La communication financière a acquis au cours de ces dernières années une importance accrue, favorisée à la fois par les évolutions technologiques et la demande croissante du marché. A cet égard, Il est important de distinguer entre l’information financière qui correspond aux obligations légales qu’une entreprise doit respecter et la communication financière. Cette dernière est souvent non réglementée et vise à modeler l’image de l’entreprise à travers par exemple, l’offre d’information volontaire (Michaïlesco, 1999 ; Depoers, 2000). C’est dans la même lignée d’idées, que Marois et Bompoint (2004, p. 173) argument que « la différence entre information financière et communication financière s’explique dans le fait que l’information financière est brute, alors que la communication financière est « orientée » par les sociétés émettrices pour faire passer des messages ». Levier fondamental pour l’entreprise, la communication financière répond à la fois à des obligations légales et à un besoin de visibilité pour les différents utilisateurs. Cette évolution est justifiée dans le cadre des introductions en bourse, où les entreprises sont souvent tentées de dépasser le strict cadre réglementaire pour mettre en place une véritable politique de communication, afin de susciter et entretenir l’intérêt du marché. L’amélioration de la valorisation du titre est incontestablement l’une des principales retombées escomptées d’une telle politique. Ces propos ont été confirmés par Kablé (2003, p. 159) qui a constaté que « l’analyse des valeurs qui réussissent leur parcours boursier révèle que ces sociétés appliquent une véritable stratégie de communication, constante et cohérente sur plusieurs années, qui conditionne, sans la garantir, la bonne tenue de leur cours de bourse ». En s’introduisant en bourse, une société est supposée accepter la logique du marché et donc son adaptation aux exigences de transparence. Cette dernière est un principe fondamental de la finance de marché : le marché ne fonctionne correctement que s’il dispose de toute l’information pertinente. Autrement dit, sans information suffisante et de qualité, les investisseurs ne peuvent prendre des décisions éclairées. La transparence de 82 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse l’information contribue à cet égard, à rendre le jugement rationnel, comme il est présumé dans le cadre de la théorie néo-classique (Labégorre, 2003 ; p. 9). De fait, l’événement de l’introduction en bourse modifie profondément l’environnement informationnel des sociétés candidates. Nous réservons ainsi une première section, à présenter les obligations légales en matière d’information comptable et financière qui s’imposent sur les entreprises depuis leur accès à la bourse. Dans une seconde section, nous faisons le point sur les fondements théoriques sous-jacents à la communication financière lors des introductions en bourse. Enfin, nous passons en revue dans une troisième section, les écrits sur l’association entre la communication financière, l’accès aux marchés financiers et l’évaluation des entreprises. Section 1. Cadre réglementaire de la communication financière lors des introductions en bourse L’adoption d’une stratégie de communication financière adaptée aux exigences du marché, est souvent perçue comme la condition sine qua non pour qu’une entreprise réussisse son introduction en bourse. En fait, son environnement informationnel diffère significativement entre la période précédant l’introduction et celle qui lui succède (§1.1). Le contenu de l’information, mais également ses délais de publication et ses modes de diffusion, sont fortement encadrés par les textes légaux et les règlements des autorités boursières (§1.2). Par ailleurs, on assiste ces derniers temps, à des évolutions structurelles profondes qui impactent les marchés boursiers et tentent de renforcer la sécurité et la transparence des entreprises (§1.3). 1. 1. L’environnement informationnel des introductions en bourse L’introduction en bourse implique un changement profond de l’environnement informationnel. Une société qui entre sur le marché financier est supposée accepter ses principes de fonctionnement. L’adaptation aux exigences de transparence est la condition primordiale de la réussite d’un tel accès. Contempler cet environnement, amène tout observateur à décrypter son changement entre la période précédant l’introduction et la période postérieure. 83 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 1. 1. 1. Période antérieure à l’introduction Préalablement à l’introduction en bourse, l’entreprise prépare via ses services comptables et financiers, des informations conçues principalement pour les besoins de sa gestion interne. D’autres fonctions peuvent être assignées à ces informations. Objectives, elles constituent un moyen de preuve entre les partenaires commerciaux. Elles forment le principal support pour les actionnaires et les salariés, puisqu’elles les rassurent sur la bonne conduite financière de l’entreprise. De même, elles permettent aux banquiers pourvoyeurs de fonds, de statuer sur la solvabilité de l’entreprise et aident les administrations, notamment fiscales, dans leurs investigations ou contrôles. Teller (1998) parle dans ce cadre d’une véritable « consommation » de l’information comptable qui répond à des besoins aussi multiples qu’hétérogènes. Dans ce cadre, de nombreuses entreprises choisissent de limiter leur communication financière au strict cadre réglementaire, en optant pour la confidentialité de certaines informations. Ainsi, la non cotation met l’entreprise à l’abri de toute perte d’avantage concurrentiel et garantit une certaine opacité de ses opérations et échanges. S’intégrant dans cette logique, des auteurs ont tenté d’analyser la sensibilité des entreprises à la divulgation de certaines informations et son influence sur leur décision d’entrée en bourse. En classant les informations internes d’une firme en informations technologiques d’une part et stratégiques d’autre part, Campbell (1979) a montré dans son modèle que la révélation de la deuxième catégorie d’informations implique systématiquement une destruction de la valeur de l’entreprise. Il en résulte que les entreprises dans lesquelles les informations stratégiques sont importantes pour leurs développements sur le marché, sont les moins enclines à envisager une introduction en bourse. De manière similaire, Yosha (1995) a essayé de détecter la sensibilité des entreprises à la divulgation d’informations sur leur fonction de recherche et développement. Son modèle a révélé une corrélation négative entre le degré d’importance d’une telle fonction et la probabilité d’une introduction en bourse. Par ailleurs, les validations empiriques ont mis en exergue que la diffusion de plus d’informations suite aux offres publiques initiales a un impact sur le changement de la politique d’impôt. En effet, les entreprises introduites en bourse n’ont plus la possibilité de réduire l’impôt puisqu’elles sont tenues de publier périodiquement leurs états financiers. L’hypothèse de l’impact de la diffusion 84 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse d’information sur l’impôt a été également testée et corroborée par Pagano, Panetta et Zingales (1998). Ces auteurs ont rapporté une augmentation du taux d’impôt de 2 % suite à l’accès en bourse des entreprises étudiées. Une telle augmentation est due à l’absence de la possibilité d’évasion d’impôt. En conclusion, ces études corroborent le fait que la perte de confidentialité, engendrée par les exigences informationnelles du marché, pourrait freiner toute décision d’accès à la bourse. 1. 1. 2. Période postérieure à l’introduction L’ouverture du capital multiplie les cibles de l’information financière. D’autres destinataires plus exigeants sont désormais présents : les investisseurs, les intermédiaires financiers, les gestionnaires de fonds, les journalistes, les agences de notation, les instances réglementaires. La présence de ces nouveaux destinataires n’exclut pas pour autant les autres utilisateurs préexistants à l’introduction (actionnaires, pourvoyeurs de fonds, administrations, etc.). La société fraîchement introduite à la cote doit soigner toutes ces cibles et tenter de répondre efficacement et rapidement à leurs besoins, régis tous par l’urgence à des degrés variés. A cet effet, Kablé (2003, p. 189) note que « ces différents acteurs ont une conscience aiguë de leurs rôles, de leurs droits, de leurs prérogatives, et de leur légitimité qui n’est ni contestable ni contestée. Ils participent tous au même système, et chacun est interdépendant des autres. Certains, comme les analystes et les journalistes, sont des prescripteurs, tandis que les investisseurs professionnels et particuliers sont décideurs. Le mode d’information, la compréhension, la hiérarchisation des priorités, les délais varient d’un public à l’autre ». Des propos similaires sur la diversité des destinataires de la communication financière, sont avancés par Marois et Bompoint (2004) qui qualifient ces destinataires de « cibles interactives » car elles ont de nombreux liens entre elles. Selon les auteurs, la société est le « centre de gravité » autour duquel plusieurs acteurs gravitent, en ayant chacun un rôle bien précis à jouer. 85 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 1. 2. L’environnement institutionnel des introductions en bourse En se référant au volet chronologique des obligations d’informations, nous exposons dans un premier temps les obligations de publication au moment de l’introduction en bourse, puis dans un second temps, celles caractérisant la période postérieure. 1. 2. 1. Les obligations légales de publication lors de l’introduction en bourse Elles se déclinent presque systématiquement dans un document officiel publié à l’occasion de l’opération, appelé prospectus d’introduction. Il est considéré dans une certaine mesure, comme le point d’orgue et le support d’information le plus complet, en permettant aux investisseurs de se forger une opinion sur la société et corollairement, sur le prix d’offre proposé. Il est préparé conformément aux exigences de la législation sur les valeurs mobilières. S’agissant du contexte français, l’obligation de sa publication est prévue par le règlement général de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) 23 (Livre II-Emetteurs et information financière 24 , article 212-1). La rédaction du prospectus est assurée par les banquiers introducteurs, en étroite concertation avec l’entreprise. Quoique les textes régissant son contenu n’aient pas cessé de changer 25 , son contenu a respecté à peu près la même architecture, fondée sur les sept chapitres suivants : 1- Renseignements généraux concernant les responsables du prospectus et les responsables du contrôle des comptes ; 2- Renseignements relatifs aux titres émis ; 3- Renseignements de caractère général concernant l’émetteur et son capital ; 4- Renseignements concernant l’activité de l’émetteur, l’évolution récente et les perspectives d’avenir ; 5- Renseignements concernant le patrimoine, la situation financière et les résultats de l’émetteur ; 23 Rappelons que la loi de sécurité financière du 1er août 2003 a instauré un régulateur unique des marchés réglementés en fusionnant la COB (Commission des opérations de bourse) et le CMF (Conseil des marchés financiers) pour créer l’AMF (Autorité des marchés financiers). 24 Le règlement général de l’AMF (Livre II) remplace le règlement de la COB no 98-01 relatif à l’information à diffuser, lors de l’admission aux négociations sur un marché réglementé d’instruments financiers ainsi que le règlement n° 95-01 traitant de l’information à diffuser à l’occasion d’opérations réalisées sur le Nouveau Marché (complété par l’instruction de la COB de décembre 2001). Le règlement général de l’AMF a été modifié, pour la dernière fois, par arrêté du 2 avril 2009. 25 Actuellement, le contenu est régi par les articles 212-1 à 212-12 du règlement général de l’AMF. 86 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 6- Renseignements concernant l’administration, la direction et la surveillance de la société ; 7- Renseignements sur l’évolution récente de la société et les perspectives d’avenir. Le prospectus est établi selon l’un des schémas et modules figurant dans le règlement européen n° 809/2004 du 29 avril 2004 qui est d’applicabilité directe en droit français depuis le 1er juillet 2005. Par ailleurs, conformément à la loi no 2005-842 pour la confiance et la modernisation de l’économie, le prospectus publié à l’occasion d’une opération par appel public à l’épargne doit comprendre un résumé. Toutefois, la loi limite les cas dans lesquels une action en responsabilité civile peut être intentée sur la base de ce seul résumé. S’agissant de la langue de rédaction, lorsqu’une offre au public est faite en France, le prospectus doit être rédigé en français. Il peut cependant être établi en anglais avec une traduction du résumé en français lorsque l’offre porte sur certains titres de créance. Il en est de même, lorsque l’émetteur a son siège dans un pays tiers et que l’offre est réservée aux salariés des filiales françaises du groupe. Au cas où l’admission sur un marché réglementé est prévue en France, le prospectus visé par l’AMF doit être rédigé en français ou en anglais et le résumé traduit en français. Tout en demeurant dans le cadre réglementaire régissant la diffusion du prospectus, les commissaires aux comptes jouissent d’un rôle important, puisqu’ils se portent garants de la régularité et la complétude des informations contenues dans ce document. Ils présentent leurs conclusions sur la sincérité des informations comptables et financières et le cas échéant, leur concordance avec les comptes annuels dans un avis intégré dans le premier chapitre. S’agissant des éléments prévisionnels, les commissaires aux comptes sont amenés à vérifier la concordance entre les hypothèses retenues et les divers calculs effectués, sans pour autant se prononcer sur la pertinence et la cohérence de ces hypothèses 26 . Un extrait de l’attestation des commissaires aux comptes, recueilli à partir du prospectus d’introduction de la société Cyberdeck (introduite au Nouveau Marché le 27/06/2000), révèle leur déni de toute responsabilité à l’égard des informations prévisionnelles dans les propos suivants : « il est précisé qu'il ne nous appartient pas de nous prononcer sur les hypothèses sous-tendant les informations prévisionnelles et que, s'agissant de prévisions présentant par nature un caractère incertain, les réalisations sont susceptibles de différer 26 La responsabilité des commissaires aux comptes quant aux informations prévisionnelles est régie par l’article 212-15 du règlement général de l’AMF. 87 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse des informations prévisionnelles présentées... Nos diligences sur les autres informations prévisionnelles ont consisté à vérifier que les divers calculs ont été effectués conformément aux hypothèses telles qu'elles sont décrites au paragraphe 4.6.2 du prospectus, sans avoir à apprécier les objectifs économiques ou la pertinence de ces hypothèses ». Par ailleurs, la régularité de la panoplie d’informations insérées dans le prospectus est assurée dans une certaine mesure, par le contrôle effectué par les autorités de marché. En effet, une fois préparé, le prospectus d’introduction est instruit par les deux instances réglementaires, auprès d’Euronext et de l’AMF, chacune ayant un rôle spécifique. Euronext s’assure que l’entreprise est pérenne et saine juridiquement, en envisageant tous les risques que peuvent subir les futurs investisseurs. Tandis que l’AMF veille à vérifier la qualité et la sincérité de l’information fournie et peut indiquer, le cas échéant, des éléments à modifier et/ou des données complémentaires à ajouter. Mais toutes les deux s’attachent à préserver les droits des futurs actionnaires. A cet effet, le règlement général de l’AMF interdit explicitement de diffuser des informations erronées pouvant porter atteinte à la protection des investisseurs. Cette interdiction est mentionnée dans l’article 632-1 qui précise que « toute personne doit s’abstenir de communiquer, ou de diffuser sciemment des informations, quel que soit le support utilisé, qui donnent ou sont susceptibles de donner des indications inexactes, imprécises ou trompeuses sur des instruments financiers émis par voie d’appel public à l’épargne au sens de l’article L. 411-1 du code monétaire et financier, y compris en répandant des rumeurs ou en diffusant des informations inexactes ou trompeuses, alors que cette personne savait ou aurait dû savoir que les informations étaient inexactes ou trompeuses ». Par ailleurs, la rigueur de l’AMF s’étend jusqu’à infliger des sanctions lourdes sur les personnes physiques et morales. En opposant son visa, l’AMF n’approuve ni l’opportunité de l’opération, ni l’authentification des éléments comptables et financiers présentés. Elle se prononce plutôt sur la pertinence et la cohérence de l’information présentée aux investisseurs. La possibilité pour l’AMF d’assortir son visa d’un avertissement rédigé par ses soins est supprimée par la loi pour la confiance et la modernisation de l’économie 27 . Cependant, les 27 Avant l’instauration de la loi pour la confiance et la modernisation de l’économie, le visa délivré par l’AMF (ou par l’ancienne instance de réglementation, la COB), est parfois assorti d’un avertissement, qui figure sur la première page du prospectus. Les exemples d’avertissement sont multiples. Il peut s’agir de facteurs internes (trop grande dépendance par rapport à certains clients, activités ou marchés), de risques de dilution liés à l’attribution d’options sur les actions, d’incertitudes liées à la prolongation d’un contrat, etc. 88 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse communications à caractère promotionnel doivent comporter une mention attirant l’attention du public sur la rubrique « facteurs de risques » du prospectus et le cas échéant, inclure à la demande de l’AMF un avertissement plus spécifique. Le prospectus doit être mis à la disposition du public, au plus tard cinq jours de bourse avant le lancement effectif de l’opération, selon l’un des moyens de diffusion suivants 28 : - soit par publication dans un journal d’informations économiques et financières à diffusion nationale ou à large diffusion ; - soit par mise à disposition gratuite au siège social de la société ou auprès des agents intervenant lors de l’opération d’introduction tels que l’intermédiaire introducteur ; - soit par mise en ligne sur le site internet de la société ou sur celui du marché réglementé ou celui des intermédiaires financiers qui placent ou négocient les instruments concernés. La société a la possibilité, si les moyens le permettent, de réunir entre ces différentes formes de diffusion. Si le prospectus est mis à disposition gratuite ou mis en ligne sur internet, la société doit également publier le résumé du prospectus dans la presse écrite ou publier un communiqué – dont elle s’assure de la diffusion effective et intégrale dans la presse – précisant les modalités de mise à disposition du prospectus. 1. 2. 2. Les obligations légales de publication lors de la vie boursière Les obligations de publication lors des offres publiques initiales ne se limitent pas à la préparation et à la publication du prospectus d’introduction, mais s’étendent pour couvrir d’autres obligations légales caractérisant la vie boursière. Ces dernières portent sur la diffusion des informations comptables, essentiellement les états financiers, ayant pour vocation de s’adresser au public le plus large (information dite périodique). Or, par essence, cette catégorie d’informations intervient a posteriori, parfois bien après l’occurrence d’événements modifiant la situation de la société. Le régulateur a donc introduit la notion d’information permanente, qui porte sur l’obligation d’information du public à propos des faits significatifs susceptibles d’influer sur le cours du titre. Les 28 Article 212-27 du règlement général de l’AMF. 89 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse sociétés cotées doivent également produire une information occasionnelle lors d’opérations particulières, notamment lorsqu’elles font appel public à l’épargne 29 . S’agissant de l’information périodique, les sociétés cotées sur un marché réglementé sont tenues de publier au Bulletin d’Annonces Légales Obligatoires (BALO) 30 le chiffre d’affaires trimestriel et les comptes annuels provisoires et définitifs, ainsi que les comptes semestriels. L’AMF insiste sur la nécessité d’assortir les informations publiées de notes explicatives et de commentaires permettant à la fois d’apprécier leur contenu et de faire apparaître, le cas échéant, les éléments exceptionnels qui auraient pu intervenir. La publication d’information périodique au BALO, ne concerne toutefois pas, les sociétés du Marché Libre, réputées non cotées. Cela étant, en matière d’information financière, elles sont soumises aux règles du Code de Commerce qui leur impose de déposer leurs comptes au Greffe du Tribunal de Commerce 31 . Par ailleurs, outre la publication au BALO, les sociétés divulguent également ces informations à l’ensemble de la communauté financière, en diffusant un communiqué de presse. Au delà de ces obligations de divulgations, les sociétés cotées doivent organiser des réunions de présentation de leurs résultats annuels (et souvent semestriels) aux analystes et journalistes financiers. La Société Française des Analystes Financiers (SFAF) et le Cercle de Liaison des Informations Financières en France (CLIFF) préconisent ainsi, un minimum de deux réunions de présentation des résultats semestriels par an. Ces réunions sont considérées utiles par les dirigeants pour expliquer leur politique, justifier les résultats de leur entreprise et répondre à des demandes d’informations parfois plus détaillées que celles communiquées au BALO. Au même moment, les analystes et les journalistes sont un relais d’opinion majeur et contribuent de façon très active au faisceau d’informations véhiculées au marché. Les dirigeants des sociétés introduites sont de plus, astreints à d’autres obligations d’informations vis-à-vis des investisseurs institutionnels. Leur rencontre 29 Selon l’article L. 411-1 du Code Monétaire et Financier, la notion d’appel public à l’épargne (APE) se définit par deux types d’opérations (Ogien, 2007; p. 86) : - « l’admission d’un instrument financier aux négociations sur un marché réglementé », c'est-à-dire tous les instruments financiers négociables cotés en bourse ; - « l’émission ou la cession d’instruments financiers dans le public en ayant recours, soit à la publicité, soit au démarchage, soit à des établissements de crédit ou à des prestataires de service d’investissement », c'est-à-dire les instruments financiers négociables mais non cotés en bourse. 30 Le BALO est le support légal de l’information financière des sociétés cotées. 31 Le Greffe du Tribunal de Commerce constitue le deuxième support légal de l’information financière après le BALO. 90 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse s’effectue collectivement lors de « road shows », ou individuellement lors des « one-to-one meetings ». Figure également dans l’information périodique le document de référence, qui est un instrument d’information de format standardisé, ayant le même plan que le prospectus d’introduction et soumis au visa de l’AMF. Sa publication est recommandée, mais non imposée pour les sociétés des Premier et Second Marchés. Elle a été rendue obligatoire pour les sociétés du Nouveau Marché. Les entreprises publiant un document de référence en retirent un double avantage : d’une part, leurs informations comptables et financières sont présentées selon des normes reconnues par la communauté financière ; d’autre part, leurs levées de capitaux ultérieures pourraient s’effectuer dans des délais plus brefs. En effet, selon l’article 212-10 du règlement général de l’AMF, une fois ce document enregistré, la société n’aura plus à établir qu’une simple note sur l’opération envisagée et un résumé du prospectus. Une synthèse des principales obligations d’informations périodiques (présentées sous forme chronologique) dans le tableau 2-1 permet d’en mesurer la densité et le caractère quasi-continu. Tableau 2-1. Principales obligations relatives à l’information périodique Types de publication Chiffre d’affaires trimestriel (4ème trimestre n-1) Comptes annuels provisoires n-1 Chiffre d’affaires (1er trimestre n) Tenue de l’assemblée générale (AG) Date limite de publication au BALO J + 45 j Emetteurs concernés J + 4 mois J + 3 mois + 45 j J + 6 mois 1 Marchés réglementés Marchés réglementés Tous marchés Marchés réglementés Annonce de l’assemblée générale Avis de réunion : AGO 2 – 30 j Tous marchés 3 Avis de convocation : AGO –15j Comptes annules définitifs AGO + 45 j Marchés réglementés e Chiffre d’affaires (2 trimestre n) J + 6 mois + 45 j Marchés réglementés Comptes semestriels J + 10 mois Marchés réglementés Marchés réglementés Document de référence Si prend la forme du rapport annuel : J + 5 mois Sinon, pas de date limite. Source : Règlement de l’AMF (Livre II. Emetteurs et information financière) Pas de publication au BALO Date de tenue de l’assemblée générale ordinaire 3 Pour les sociétés inscrites sur le Marché Libre, réputées non cotées, la publication est recommandée au BALO et obligatoire dans un journal d’annonces publiques. 1 2 91 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse S’agissant de l’information permanente, elle porte sur les événements, positifs ou négatifs, de la vie de l’entreprise, susceptibles d’avoir une incidence significative sur le cours du titre ou sur les droits des porteurs de ce titre. Constituent par exemple, des faits devant faire l’objet d’une communication : la proposition de dividendes, la signature d’un contrat important, l’acquisition ou la cession de sociétés, les opérations juridiques telles les augmentations de capital, les opérations de fusions et autres restructurations juridiques. Toutefois, la société peut prendre la responsabilité de différer la publication de telles informations. Pourtant, leur communication est parfois incontestablement délicate entre d’une part, le devoir d’informer le marché (en particulier lorsque des rumeurs circulent) et d’autre part, la nécessité de confidentialité dictée par la nature de l’opération. A cet effet, il est toléré pour une société de ne pas communiquer ce type d’informations, si ces dernières sont de nature à porter atteinte à ses intérêts légitimes et si elle est en mesure d’en assurer la parfaite discrétion. A noter également, que ces obligations s’imposent à toutes les sociétés des marchés réglementés et celles inscrites au Marché Libre qui font appel public à l’épargne. Enfin, l’information occasionnelle est celle qui devrait être publiée à l’occasion d’une opération financière telle que l’introduction en bourse. L’AMF exige dans ce cadre, un document d’information qui contient à la fois des informations sur la société émettrice (ou les sociétés dans le cas d’une offre publique) et sur l’opération envisagée. La procédure est, comme nous l’avons mentionnée précédemment, allégée pour les sociétés qui ont déjà enregistré un document de référence, puisqu’elles peuvent se contenter de déposer auprès de l’AMF une simple note d’information. L’obligation quant à l’information occasionnelle est désormais obligatoire, aussi bien pour les sociétés des marchés réglementés que celles inscrites au Marché Libre faisant appel public à l’épargne. 1. 3. Les évolutions récentes en matière de communication financière Les évolutions qu’ont connues les marchés financiers ces dernières années ne sont pas sans conséquence sur la communication financière des entreprises. L’enchaînement d’une hausse exceptionnelle des cours et d’une baisse qui ne l’est pas moins, a engendré une crise de confiance qui s’est répercutée sur toutes les entreprises cotées et plus fortement encore 92 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse sur les valeurs moyennes. Néanmoins, cette crise ne doit pas masquer plusieurs changements entrepris par les instances de réglementation, pour réformer la structure des marchés financiers et redonner à la communication financière de nouveaux « métiers ». 1. 3. 1. Des évolutions structurelles des marchés financiers Par souci de simplification, la loi de sécurité financière du 1er août 2003 a instauré un régulateur unique des marchés réglementés, doté d’une personnalité morale 32 : l’AMF (Autorités des Marchés Financiers). Cette dernière a pour mission de réglementer et contrôler l’ensemble des opérations financières portant sur des sociétés cotées : introduction en bourse, émission ou cession de titres, offres publiques, fusions ou scissions. Elle veille également à la protection de l’épargne investie en produits financiers, à l’information des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés. Une telle autorité contribue à améliorer la communication financière des sociétés cotées, par le contrôle de la qualité et de la sincérité des informations diffusées à l’occasion d’opérations financières. Elle est habilitée à recevoir toute plainte du public portant sur les instruments et marchés financiers et procède à cet effet à des enquêtes et contrôles. En cas de pratiques contradictoires à ses réglementations ou aux obligations légales, elle dispose du plein droit d’infliger des sanctions. Le deuxième changement structurel est celui de la fin de la spécialisation des marchés financiers depuis le 21 février 2005. En effet après cette date, la segmentation de la bourse de Paris en quatre compartiments (Premier Marché, Second Marché, Nouveau Marché et Marché libre) a été abondonnée au profit d’une fusion au sein d’un seul marché réglementé : l’Eurolist et deux autres non réglementés : l’Alternext et le Marché Libre. L’objet de la réforme de la cote est « d’améliorer la visibilité et la liquidité des PME au sein de ces marchés et d’offrir de nouvelles opportunités de financement aux sociétés européennes » (Ogien, 2007 ; p. 94). 32 Doter l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) d’une personnalité morale lui permet de recruter ses collaborateurs librement, afin qu’elle ne fonctionne pas comme une autorité administrative. De même, elle peut bénéficier directement des ressources prélevées sur les opérations qu’elle contrôle. Cette personnalité morale lui confère également la mission d’un « gendarme efficace » veillant au respect des règles du fonctionnement du marché (Marois et Bompoint, 2004 ; pp. 200-201). 93 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Les valeurs françaises sont ainsi réunies au sein d’une seule liste selon un classement alphabétique. Celles cotées sur le marché réglementé disposent d’un corps de règles uniques dictées par le règlement général de l’AMF, ainsi que le cadre réglementaire européen qui s’applique pour toutes les nouvelles introductions. 1. 3. 2. Un renforcement de la sécurité des épargnants et de la transparence des entreprises La modernisation des autorités de contrôle à travers la naissance de l’Autorité des Marchés Financiers, n’est que le premier volet de la loi de sécurité financière du 1er août 2003. Son deuxième volet a été le renforcement de la sécurité des épargnants et la transparence des entreprises. Ce volet prône l’instauration d’un contrôle externe sur la profession de commissaire aux comptes avec la création du Haut Conseil du Commissariat aux Comptes. Composé de professionnels qualifiés et de personnes représentant les autorités. Ce conseil veille à vérifier le respect de l’indépendance et la déontologie des commissaires aux comptes lors de leur exercice professionnel. Explicitement, il leur interdit de vendre aux sociétés qu’ils auditent des prestations de conseil. De même, il renforce les pouvoirs des actionnaires, grâce à plus d’informations et plus de contrôle. Ceci apparaît à travers l’obligation du président du conseil d’administration de rendre compte à l’assemblée générale, des informations sur l’organisation des travaux, y compris les procédures de contrôle interne. Par ailleurs, cette loi a imposé plus de transparence sur le gouvernement d’entreprise. En effet, les sociétés cotées sont amenées à publier les éléments relatifs à leurs pratiques en matière de gouvernement. Visés par l’AMF, ces éléments sont ensuite diffusés au marché dans un rapport annuel. A cet égard, il faut rappeler que la loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques) du 15 mai 2001 a contribué à renforcer l’information des actionnaires des sociétés cotées, notamment par l’obligation de communiquer l’information sur la rémunération globale des dirigeants mandataires sociaux et sur le mode et les conditions d’attribution des stock-options. De plus, les sociétés cotées sur un marché réglementé doivent, dès la publication du rapport annuel 2002, préciser la manière dont elles prennent en compte les conséquences sociales et environnementales de leur activité. Le décret 94 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse n°2002-221 du 20 février 2002 33 a fourni la liste exhaustive des informations à communiquer. Celles qui relèvent du champ social sont proches de l’ancien bilan social, tandis que les informations se rapportant à la gestion des risques environnementaux sont totalement novatrices. Enfin, pour en terminer sur les évolutions récentes caractérisant la communication financière des sociétés cotées, il est intéressant de souligner les conséquences de la réadaptation du référentiel comptable par l’instauration des normes IFRS (« International Financial Reporting Standards »). Le basculement vers ces normes illustre l’impact de l’influence des marchés sur la normalisation comptable (Boisselier et Dufour, 2007b). Ces normes devraient imposer une plus grande transparence34 dans les comptes afin de mieux répondre aux attentes des investisseurs et marquent ainsi le passage à une information financière davantage économique. 1. 3. 3. De nouveaux « métiers » pour la communication financière Les exigences accrues des marchés financiers en terme d’information financière ont poussé les entreprises à doter la communication financière d’autres fonctions. Il est devenu indispensable d’être à l’écoute des perceptions des acteurs qui ont des attentes différentes, afin de promouvoir le titre, ainsi que la notoriété et l’image de la société. Dans ce cadre, la communication financière est aujourd’hui une démarche de plus en plus « marketing », d’où l’apparition du terme « marketing boursier » ou « marketing du titre ». Comme l’ont constaté Marois et Bompoint (2004, p. 177), « la communication financière est une arme stratégique et tactique : en marketing, il y a un produit qui est le centre de toute réflexion stratégique. L’action correspond au produit que la société cotée cherche à promouvoir. Le cours de l’action dépend en partie de l’image de l’entreprise et son capital de confiance ». Par ailleurs, la notion de « marketing du titre » est souvent encadrée par un terme plus général, celui de « l’intelligence du marché » définie comme la capacité à appréhender le fonctionnement du marché à travers une compréhension des besoins de ses acteurs. Selon 33 Ce décret est pris pour l’application de l’article L.225-102-1 du code de commerce et modifiant le décret n°67-236 du 23 mars 1967 sur les sociétés commerciales. 34 Cette transparence se traduit notamment par la comptabilisation de certains éléments qui, selon l’ancien référentiel comptable français, ne figurent pas au bilan, comme par exemple les crédits-baux et les stockoptions. Elle apparaît également à travers la multiplication des informations qui doivent figurer en annexes, concernant les postes du bilan, du compte de résultat, certaines lignes de flux de trésorerie et les actifs et passifs éventuels. 95 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Kablé (2003, p. 195), « l’intelligence du marché repose sur la connaissance des investisseurs actuels et potentiels, de leurs stratégies d’investissement ou de désinvestissement, des valeurs « concurrentes », avec pour objectif d’optimiser son actionnariat et le cours de son titre ». Cette nouvelle orientation de la communication financière a suscité ces dernières années, de nouvelles fonctions au sein des sociétés. En effet, les relations investisseurs sont devenues fonction à part entière et les grandes entreprises se voient mettre en place des services dédiés à la communication financière. Leur gestion est assurée par des interlocuteurs, constamment à l’écoute des investisseurs, appelés « informateurs financiers » (« investors relations managers »), ou « responsables de la communication financière ». Dans les petites et moyennes entreprises, ces services sont assurés par une agence de communication financière, qui soutient la direction générale ou financière dans ses relations avec les investisseurs. Section 2. Fondements théoriques de la communication financière lors des introductions en bourse Les travaux de recherche portant sur la communication financière représentent un courant de recherche fécond. L’ensemble de ces travaux s’appuie en général, sur des assises théoriques justifiant l’offre d’information financière. Nous procédons de la même manière et nous réservons cette section à la délimitation des fondements conceptuels sous-jacents aux propos de l’étude. Le premier fondement repose sur la théorie de l’agence. En s’attachant aux différents conflits qui coexistent au sein de l’entreprise, cette théorie propose un cadre d’analyse pour justifier les stratégies de communication financière. Sous cet angle, la publication d’information de qualité, apparaît comme un mécanisme de gouvernance efficace, destiné à atténuer les coûts d’agence (Jensen et Meckling, 1976 ; Forker, 1992). Ainsi, dans le contexte spécifique des introductions en bourse, les divulgations des entreprises candidates pourraient être analysées sous l’angle de la théorie d’agence. 96 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Les modèles de signal offrent également un terrain riche et intéressant pour analyser l’offre d’information lors des introductions en bourse. En effet, plusieurs travaux de recherche ont mis en exergue une forte asymétrie d’information dont pâtissent plusieurs acteurs lors des offres publiques initiales (Cf. Chapitre 1). Or, c’est justement cette inégale répartition des informations qui fonde la théorie des signaux. Sur les marchés financiers, les dirigeants des bonnes entreprises développent des mécanismes de signalisation pour améliorer la perception de la qualité de leurs entreprises. A cet effet, l’élargissement de l’éventail des informations à publier, semble constituer un signal efficace pour les entreprises désirant lever des capitaux. En particulier, dans le contexte des introductions en bourse, cette attitude des dirigeants est justifiée par la volonté d’informer les investisseurs sur la vraie valeur de l’entreprise. Enfin, la justification de la communication financière dans le cadre de notre travail de recherche, ne pourrait être exhaustive sans se référer aux études s’intéressant aux transactions sur le marché financier. Selon celles-ci, la diffusion d’information financière améliore la liquidité des titres et par conséquent, a un effet bénéfique sur le coût du capital (Amihud et Mendelson, 1986 ; Diamond et Verrecchia, 1991). Nous allons, dans ce qui suit, développer en premier lieu, les fondements de la théorie de l’agence et leur transposition au contexte des introductions en bourse (§ 2.1). Les assises de la signalisation et leur intégration dans le même contexte, sont évoquées en second lieu (§ 2.2). Nous achevons la section en présentant les fondements relatifs aux transactions sur le marché financier (§ 2.3). 2. 1. Les fondements de la théorie de l’agence La théorie de l’agence est souvent perçue comme le cadre théorique cantonnant l’offre d’information financière. Elle place l’information au cœur de la réflexion sur la résolution des conflits d’intérêts au sein des entreprises. Or, il nous semble au préalable nécessaire d’évoquer brièvement ses principaux éléments. 2. 1. 1. Principes Les relations d’agence naissent de la séparation des pouvoirs, notamment de la délégation d’une tâche par un principal à un agent (Ross, 1973). Ces propos ont été repris par Jensen 97 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse et Meckling (1976) qui perçoivent l’entreprise comme un nœud de contrats. Selon ces auteurs, la relation d’agence n’est qu’une relation contractuelle et conflictuelle entre le principal (ou le mandant) et l’agent (ou le mandataire). Ce dernier est désigné pour accomplir des services en son nom, ce qui implique une délégation d’un pouvoir de décision. A cet effet, la théorie retient que tous les agents sont supposés agir de façon à maximiser leur fonction d’utilité. Ces divergences pourraient être résolues en supposant qu’on puisse établir un contrat qui les incite à agir conformément aux vœux du principal. Une telle perspective d’agence s’applique parfaitement aux relations régnantes au sein des entreprises. De fait, le dirigeant est chargé, pour le compte des actionnaires, de la fonction de prise de décision en matière d’investissement et de financement. En cherchant cependant à satisfaire ses propres intérêts, le dirigeant peut être tenté d’user de son pouvoir de gestion pour détourner une partie de la richesse des actionnaires et des créanciers à son profit. Ces tentations sont d’autant renforcées qu’aucun contrat ne peut spécifier l’ensemble des obligations du dirigeant et qu’aucun système de mesure de performance ne peut permettre d’évaluer les efforts fournis. Ainsi, l’opportunisme du dirigeant apparaît au centre des relations d’agence. Par ailleurs, les conflits d’intérêts entre les actionnaires et les créanciers font généralement l’objet d’un intérêt particulier dans l’étude des relations d’agence. Dans ce lien contractuel, le dirigeant aligne ses intérêts sur ceux des actionnaires afin de diminuer son opportunisme. Il veille à prendre des décisions de financement et d’investissement ayant toutes pour effet de transférer aux actionnaires une partie de la valeur de marché de l’entreprise aux dépens des obligataires (Tremblay et al., 1993). A ce titre, deux problèmes sont souvent soulevés : la substitution des actifs et le sous-investissement. Selon (Myers, 1977), la substitution des actifs se traduit par un comportement opportuniste du dirigeant consistant à opter pour des actifs risqués susceptibles d’accroître de façon significative le patrimoine des actionnaires, en leur transférant la richesse des créanciers 35 . Quant au sousinvestissement, il implique une politique sous-optimale d’investissement qui consiste à rejeter des projets à valeur actuelle nette (VAN) positive, lorsque les avantages bénéficieront aux créditeurs. Dans ses développements, Myers (1977) définit la valeur 35 Concrètement, la substitution des actifs se traduit par le fait que des actifs à forte variance sont substitués à des actifs de plus faible variance, c'est-à-dire des actifs moins risqués. En cas de réussite du projet, l’entreprise s’approprie la majorité des gains. En revanche, en cas d’échec, se sont les créanciers qui subissent la majorité des coûts (Myers, 1977). 98 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse d’une entreprise comme étant la somme de la valeur des actifs déjà en place et de celle des opportunités d’investissement (options de croissance). La valeur des actifs déjà en place est indépendante des choix discrétionnaires futurs du dirigeant, alors que les opportunités d’investissement sont, par définition, discrétionnaires 36 . Enfin, il importe de signaler que dans les deux problèmes évoqués dans la fonction d’investissement, les créanciers sont supposés irrationnels et n’anticipent pas le comportement opportuniste du dirigeant. Pris ensemble et dans un contexte d’asymétrie d’information, les problèmes d’agence existent parce qu’il est coûteux de rédiger et de faire respecter les contrats. Un moyen de discipliner les comportements et de remédier aux failles des contrats est d’engager des coûts d’agence. Jensen et Meckling (1976) les définissent comme étant la somme des trois catégories de coûts suivantes : - les coûts de surveillance ou de contrôle (« monitoring costs ») représentent l’ensemble des dépenses engagées par le principal pour limiter le comportement opportuniste de l’agent (les coûts liés à la mise en place de systèmes pour s’assurer d’une bonne communication financière, à la gestion et la surveillance de l’information, etc.) ; - les coûts d’obligation ou de dédouanement (« bonding costs ») englobent les coûts supportés par l’agent pour convaincre le principal qu’il oeuvre aux mieux de ses intérêts ; - la perte résiduelle correspondant à la perte d’utilité subie par le principal par suite des divergences d’intérêts avec l’agent. Il subsistera toujours en effet, une certaine divergence entre les décisions de l’agent et celles que le principal aurait prises pour maximiser sa richesse. Contrairement aux autres coûts d’agence réels, la perte résiduelle est un coût d’opportunité. 2. 1. 2. les relations d’agence dans le cadre des introductions en bourse L’introduction en bourse est considérée comme étant un contexte propice à l’étude des relations d’agence, puisque les différentes parties prenantes à l’opération sont souvent inégalement informées. Leurs intérêts peuvent également diverger. Or, avant même d’évoquer l’inégale répartition de l’information et la divergence des intérêts entre les 36 Myers (1977) compare les opportunités d’investissement à des « options d’achat ». Le prix de l’exercice de l’option est constitué par l’investissement futur nécessaire à l’acquisition de l’actif. 99 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse acteurs, il est indispensable de s’attarder au préalable, sur les changements de la structure de propriété induits par l’opération. En effet, préalablement à l’offre publique initiale, la structure de propriété de l’entreprise est caractérisée par une très grande concentration de la propriété entre les mains du propriétaire ou des actionnaires d’origine. Après la cotation, deux situations sont souvent envisageables. Dans la première, les actionnaires d’origine préfèrent garder le contrôle de l’entreprise et choisissent en contrepartie, de liquider une petite partie du capital. Dans la seconde situation, les actionnaires d’origine ne souhaitent plus garder le contrôle de leur société et choisissent de se désinvestir partiellement ou complètement de celle-ci. Pour ce faire, les actionnaires d’origine peuvent liquider leurs participations progressivement. Il en résulte dans ce cas, une structure de propriété largement dispersée. De même, le désengagement des actionnaires d’origine peut s’effectuer par le transfert de la propriété à un autre investisseur, par une prise de contrôle ou encore par une vente de bloc de participations. Dans le contexte français, la structure de propriété est plutôt concentrée suite à l’introduction en bourse. Broye et Schatt (2003b) recensent 402 introductions en bourse entre 1986 et 2000 où le principal actionnaire détient environ 50 % du capital après l’opération. En tenant compte des actions détenues par le second actionnaire, qui est souvent membre de la famille ou co-fondateur de l’entreprise, les deux principaux actionnaires conservent même les deux tiers des actions de l’entreprise. Leurs constats sont en conformité avec ceux de Shleifer et Vishny (1997). Ces deux auteurs ont rappelé qu’à l’exception des Etats-Unis et de l’Angleterre, où l’actionnariat est relativement dispersé, la concentration de l’actionnariat des entreprises cotées en bourse constitue plutôt la règle. Dans des pays tels que le Japon et l’Allemagne, une fraction élevée des actions se trouve entre les mains des banquiers, alors qu’en Italie et ailleurs, elle est plutôt détenue par les membres d’une même famille. Transposés au contexte des introductions en bourse, les conflits d’agence peuvent émaner de la relation actionnaires/dirigeant ou bien de la relation actionnaires-dirigeant/créanciers. S’agissant de la première relation, l’origine des conflits est souvent imputée à la séparation entre les fonctions de propriété et de décision au sein de l’entreprise. Comme il a été précédemment avancé au niveau des fondements théoriques de la théorie d’agence, cette 100 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse séparation confère au dirigeant, un avantage informationnel sur les actionnaires. Il peut alors s’approprier une partie de la valeur de l’entreprise au détriment des actionnaires en prenant des décisions contraires à leurs intérêts, telles que des décisions d’investissements sous-optimaux. Les actionnaires ont donc intérêt à contrôler l’emploi des fonds collectés, en incitant le dirigeant à rendre publiques toutes les informations dont il dispose. Sur un même plan, la relation entre le groupe dirigeant/actionnaires et les créanciers pourrait être altérée suite à l’introduction en bourse. De fait, durant la période subséquente à l’introduction, le dirigeant et les actionnaires peuvent prendre des décisions préjudiciables aux créanciers. Par exemple, Les fonds levés peuvent être distribués sous forme de dividendes, lesquelles distributions amputent souvent le capital économique de l’entreprise. Ils peuvent être également investis dans des projets très risqués. L’accroissement du risque de l’entreprise est dommageable pour les créanciers, dans la mesure où il augmente la probabilité de non-remboursement, sans les associer aux bénéfices correspondants. A cet effet, plus la valeur de l’entreprise repose sur d’importants projets d’investissements et de faibles actifs corporels, plus la situation des créanciers est profitable aux actionnaires (Myers, 1977). Dans de telles conditions, les créanciers peuvent réduire l’espace discrétionnaire en lui imposant des contraintes d’informations sévères. Ces différentes situations conflictuelles au détriment des actionnaires dans la première relation d’agence et des créanciers dans la seconde, imposent l’institution de mécanismes disciplinaires permettant d’éviter des transferts de richesse préjudiciables. L’offre d’information pourrait être considérée comme l’un de ces mécanismes. 2. 1. 3. La gestion des relations d’agence à travers l’offre d’information financière En étudiant les conflits potentiels ou réels qui, au sein d’une entreprise, opposent les dirigeants aux actionnaires et les actionnaires aux créanciers, la théorie de l’agence accorde un rôle crucial à l’information dans la résolution de ces conflits. Jensen et Meckling (1976) envisagent l’offre d’information financière comme un mode de gouvernance. Pour eux, la publication d’information de qualité par le dirigeant est un moyen efficace d’atténuer les conflits entre les créanciers et le dirigeant. Un tel moyen jouit d’une réelle supériorité, s’il est comparé à la solution des clauses restrictives prévues dans le contrat de prêt. En effet, 101 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse soucieux d’allouer leur argent à des projets peu ou non rentables, les créanciers peuvent prévoir des conditions (sous formes de clauses) protégeant leurs intérêts. Les emprunts supplémentaires, les dividendes, les ventes d’actifs peuvent par exemple, restreindre le pouvoir décisionnel des dirigeants, de manière à limiter les coûts d’agence (Schipper, 1981). Toutefois, ces clauses présentent des limites. D’une part, l’incomplétude du contrat n’est que partiellement palliée, vu l’impossibilité d’anticiper toutes situations génératrices de conflits. D’autre part, comme tout mécanisme de surveillance, ces clauses entraînent des coûts comme la rémunération d’experts judiciaires ou la baisse de la profitabilité de l’entreprise en renonçant à des projets rentables. Or, le dirigeant a intérêt à ce que la surveillance se fasse au moindre coût, puisque des coûts excessifs affectent la valeur de l’entreprise et donc la richesse de toutes les parties prenantes. Jensen et Meckling (1976) suggèrent alors que le dirigeant opte pour une stratégie de communication financière de qualité. En particulier, la publication d’information financière détaillée sur l’évolution des politiques de dividendes, d’investissement et d’endettement permet de gagner la confiance des obligataires. Ces derniers peuvent désormais contrôler plus aisément l’emploi des ressources et évaluer correctement les risques de transfert de richesse. Cette solution est peu coûteuse puisque les informations additionnelles à divulguer sont déjà préparées pour les besoins de gestion interne. A ce titre, Labégorre (2003) constate que la publication des prévisions de résultat devrait modérer les tentations d’opportunisme du dirigeant. Le contrôle de la gestion par les actionnaires deviendrait plus facile, en rapprochant les réalisations des prévisions. Le rôle de cette catégorie d’information est également justifié par le fait que lorsque le dirigeant établit ses prévisions sur les résultats futurs, il intègre les bénéfices attendus des fonds levés. La diffusion de l’information prévisionnelle pourrait dans ce cas, rassurer les actionnaires sur le sort de l’opération. Cette incitation est d’autant plus accentuée que le dirigeant est moins impliqué dans le capital après l’introduction, rendant difficile le contrôle de ses efforts. Cette prédiction découle directement de la théorie de l’agence, en vertu de laquelle les coûts de dédouanement, qui se traduisent en particulier par ceux d’une meilleure communication financière, devraient augmenter avec la dilution de l’actionnariat ou réciproquement, avec la diminution de la proportion des actions détenues par les dirigeants. 102 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Cette hypothèse a été testée et vérifiée par Gelb (2000) aux Etats-Unis, à partir des scores accordés par les analystes financiers aux entreprises dans le cadre du concours du meilleur rapport annuel organisé par l’AIMR (« Association for Investment Management and Research »). Il démontre que la qualité des informations varie selon la structure de propriété. Les firmes dont la participation des dirigeants est faible ont tendance à diffuser plus d’informations dans le rapport annuel et dans les rapports trimestriels. Or, si les dirigeants ne possèdent qu’une faible partie des actions, l’augmentation de valeur liée à une meilleure communication financière ne leur profite pas directement. Leur attitude est donc souvent justifiée par le risque que l’entreprise fasse l’objet d’une prise de contrôle et donc le risque de leur remplacement, notamment lorsque l’entreprise affiche une faible performance (Martin et McConnell, 1991). La suggestion de Jensen et Meckling (1976) quant au rôle de la publication d’une information de qualité dans la résolution des positions d’agence conflictuelles, a été corroborée ultérieurement par d’autres prises de position. La divulgation de toute information additionnelle sur les actions de l’agent contribue à améliorer la richesse des contractants (Holmström, 1979). De même, elle est susceptible d’influencer les conditions des contrats futurs (Lev, 1992). Elle représente également, une nouvelle règle de jeu garantissant la pérennité de l’entreprise (Michaïlesco, 1999). Enfin, elle rend l’entreprise visible à son environnement et stabilise ses relations avec ses partenaires (Labégorre, 2003). 2. 2. Les fondements de signalisation Outre la théorie de l’agence, la panoplie des études relatives à l’offre d’information financière s’est référée aux apports de la théorie des signaux. Partant de l’asymétrie d’information entre offreurs et demandeurs de capitaux, les modèles de signal supposent implicitement que l’avantage informationnel du dirigeant le prédispose à agir. Il limiterait l’incertitude des investisseurs en émettant des signaux, qui peuvent être de différentes natures. L’analyse fait d’abord référence aux premiers travaux qui posent les fondements et les caractéristiques de la signalisation. Les conclusions de ces travaux sont ensuite transposées au cadre des introductions en bourse. 103 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 2. 2. 1. Principes Toute activité de signalisation se produit en présence d’une information imparfaite dont pâtit un acheteur face aux produits offerts. Les signaux sont émis pour résoudre le phénomène induit par l’asymétrie d’information sur un marché, à savoir la « sélection adverse ». Les travaux qui relèvent de la théorie des signaux trouvent leur origine dans les travaux d’Akerlof (1970). En prenant l’exemple du marché des voitures d’occasion, l’auteur présume que les acheteurs disposant d’une information imparfaite sur la qualité des voitures, ne peuvent pas discerner les bonnes occasions des mauvaises. Ils n’acceptent, par conséquent, de payer qu’un prix moyen fondé sur leurs connaissances a priori de la distribution de probabilité de la qualité des voitures. Quant aux vendeurs des produits de bonne qualité, ils ne peuvent ainsi espérer vendre leurs biens qu’à un prix inférieur à celui auquel ils s’attendaient. Ils sont donc incités à quitter le marché sur lequel ne subsistent que des produits de mauvaise qualité. Les acheteurs vont alors déserter le marché. Il en résulte alors le phénomène de « sélection adverse » qui aboutit, en absence de mécanisme ou d’organisme de régulation, à la disparition du marché. Les vendeurs disposant de voitures de bonne qualité ont donc intérêt à entreprendre des actions permettant de signaler leurs informations favorables au marché. Transposés aux marchés financiers, les premiers modèles de signalisation suggèrent que les managers des firmes performantes ont intérêt à révéler au marché la qualité de leur firme, afin de se discriminer des firmes qui le sont moins. En se comportant ainsi, les dirigeants permettent aux investisseurs d’évaluer correctement les titres proposés. Conformément au principe de signalisation, ces dirigeants sont conscients que la rétention d’informations privées conduit le marché financier à juger leur entreprise en fonction de la qualité moyenne. Dans cet ordre d’idées, Spence (1974) et Riley (1975) ont spécifié les conditions de la signalisation. Le signal émis doit être crédible. Autrement dit, les dirigeants des moins bonnes entreprises doivent être dissuadés de communiquer aux partenaires extérieurs de « fausses » informations. Ce faisant, le marché peut leur infliger de graves sanctions. De là découle la deuxième condition : l’émission du signal est coûteuse. Elle implique des coûts explicites qui affectent la rémunération des dirigeants ou les revenus des actionnaires. De plus, elle engendre d’autres coûts implicites se traduisant par la baisse de valeur des 104 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse actions en cas de pénalisation des faux signaux par le marché. Enfin, la dernière condition tient à l’efficacité du signal. La satisfaction d’une telle condition requiert que son imitation par des entreprises non performantes ne soit pas profitable. Etant donné le caractère restrictif de telles conditions, peu de variables sont susceptibles de servir de signal. Les premiers modèles proposés dans la littérature concernent le niveau de participation des dirigeants dans le capital de leur société (Leland et Pyle, 1977), le niveau d’endettement (Ross, 1977) et la politique de dividendes (Bhattacharya, 1979). Les conditions de coût sont ainsi spécifiées dans chacun de ces modèles. Dans le modèle de Leland et Pyle (1977) et dans le contexte d’asymétrie d’information caractérisant le marché financier, la valeur de l’entreprise est positivement corrélée avec le niveau de participation des dirigeants dans le capital. En effet, les managers investissent davantage dans leur propre projet pour signaler au marché la qualité de leur entreprise. Le coût de signalisation est représenté par la perte d’utilité induite par la nécessité d’investir au-delà de ce qu’exigerait une diversification optimale du capital. Le niveau d’endettement est plutôt la variable de signalisation dans le modèle de Ross (1977), où la valeur d’une entreprise dépend de son taux d’endettement. En effet, en augmentant ce ratio, la firme se signale comme étant plus performante. Le principe de base est qu’une entreprise pourra supporter un niveau d’endettement d’autant plus élevé que ses cash-flows sont importants et certains. En revanche, toute réduction de la dette est considérée par le marché comme un signal négatif sur les cash-flows futurs. Le coût d’une telle activité de signalisation est, bien entendu, l’augmentation du risque de l’entreprise suite à l’augmentation du niveau d’endettement. Enfin, Bhattacharya (1979) a conçu les dividendes comme signal des flux de liquidités futurs de l’entreprise dans un cadre d’information imparfaite. Dans son modèle, il spécifie la nature des coûts associés à cette activité de signalisation. D’une part, les dividendes sont imposés à un taux supérieur aux gains en capitaux. D’autre part, s’ils dépassent le bénéfice engendré, les dividendes sont financés par un endettement contracté à un taux supérieur aux conditions normales du marché. 105 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 2. 2. 2. La signalisation dans le cadre des introductions en bourse Le corpus théorique de la théorie des signaux s’est très vite étendu aux marchés financiers et le cadre des introductions en bourse a constitué un terrain de recherches de prédilection. Toutefois, force est de constater que les travaux ayant émergé dans ce contexte ont connu une évolution remarquable. Les premiers modèles se sont focalisés sur des variables traditionnelles liées aux caractéristiques des sociétés introduites et/ou aux caractéristiques de l’opération d’introduction. De nouveaux travaux ont ensuite été élaborés en s’orientant vers la publication directe d’information. 2. 2. 2. 1. Les variables traditionnelles A l’origine, les premiers modèles de signalisation considèrent que le degré d’implication des dirigeants dans un projet constitue un gage de sa qualité. D’autres modèles se sont intéressés au choix des acteurs de qualité, lors du processus d’introduction. Enfin, une dernière catégorie de modèles de signal perçoit que l’avantage informationnel du candidat à l’introduction, le prédispose à sous-évaluer les actions introduites, afin de signaler aux investisseurs la qualité de son entreprise 37 . A. Signalisation par le pourcentage de propriété détenu par le propriétaire Les modèles utilisant ce signal sont en majorité une application ou une réadaptation du modèle de Leland et Pyle (1977). Ils partent tous du même principe : si les actionnaires d’origine conservent peu d’actions suite à l’introduction, ils signalent aux investisseurs de faibles perspectives de création de valeur, puisqu’ils ne cherchent pas à en profiter personnellement. Au contraire, s’ils conservent une fraction importante d’actions, ils véhiculent un signal crédible amenant à une augmentation de la valorisation de l’entreprise. Le premier modèle est celui de Downes et Heinkel (1982) dont l’application a porté sur un échantillon de 297 introductions en bourse réalisées sur le marché américain durant la période 1965-1969. En supposant que le risque spécifique est constant d’une firme à 37 Ces derniers modèles ne seront pas exposés dans les développements qui suivent, puisqu’ils ont été déjà avancés au niveau des explications de la sous-évaluation, lors de la présentation des justificatifs fondés sur l’asymétrie informationnelle entre l’entreprise et les investisseurs (Cf. Chapitre 1). 106 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse l’autre, les auteurs ont montré que le pourcentage de rétention du capital par l’entrepreneur a un effet favorable et significatif sur la valeur de la firme. Le modèle de Leland et Pyle n’a pas été validé dans le contexte canadien par Krinsky et Retenberg (1989). En effet, grâce à un échantillon de firmes cotées à la bourse de Toronto, les deux auteurs ont constaté qu’en tenant compte de l’effet d’autres variables, telles que la qualité du souscripteur à forfait, le pourcentage de propriété conservé par le propriétaire n’affecte pas la valeur de la firme à l’émission. Ritter (1984) ne remet pas en cause la construction théorique de Leland et Pyle (1977), mais souligne la difficulté d’interprétation des résultats observés en termes de signal. En effet, la théorie de l’agence permet d’aboutir à la même conclusion sur le lien entre la fraction d’actions détenues par les actionnaires d’origine et la valeur de l’entreprise. Ritter (1984) se réfère aux propos de Jensen et Meckling (1976), selon lesquels un actionnaire dirigeant ne supporte qu’une partie du coût de ses décisions lors de l’ouverture du capital de son entreprise. A l’inverse, il peut bénéficier complètement de ses choix notamment, via la consommation en nature. Ainsi, quand la fraction d’actions retenues par l’entrepreneur est plus élevée, les coûts d’agence baissent et la valeur de l’entreprise augmente. Sur le marché coréen, Kim, Krinsky et Lee (1995) ont souligné que les motivations à l’introduction agissent sur le sens de l’influence de ce signal. Les résultats ont révélé que dans les firmes qui émettent des actions préexistantes, le pourcentage retenu par les dirigeants a un impact positif sur la valeur boursière, alors que pour les firmes qui cherchent un financement, le pourcentage retenu réduit la prime à l’introduction. Clarkson et al. (1992) ont obtenu dans le contexte canadien, un résultat similaire à celui validé par Leland et Pyle (1977). Ils ont mis en exergue que le pourcentage de propriété retenu par le propriétaire est perçu comme un signal positif par les investisseurs, étant donné qu’il a un effet positif sur la valeur de l’entreprise. En outre, les auteurs ont affirmé également, que le choix du courtier en valeurs mobilières constitue un signal positif pour la souscription de l’émission des titres. 107 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Sur le marché français, des résultats mitigés sont obtenus par Schatt et Roy (2001) lors de leur étude menée sur 220 introductions sur la période 1996-2000. En effet, l’influence de la détention d’actions par les actionnaires d’origine sur la valorisation de l’entreprise est significative, si la variable expliquée est la valeur d’offre. Toutefois, ce lien n’est cependant pas significatif dans les modèles utilisant une mesure de valorisation par le marché. Selon les auteurs, il est possible que les investisseurs attachent une moindre importance à ce signal, car les actionnaires d’origine des entreprises françaises conservent généralement une fraction très élevée d’actions (Firth et Liau-Tan, 1997). B. Signalisation par le choix des partenaires de l’introduction S’insérant dans le cadre des recherches sur la signalisation à l’occasion de l’ouverture du capital, plusieurs auteurs se sont intéressés aux rôles que peuvent jouer les acteurs impliqués dans l’opération. Au delà de la diversité des prestations qu’ils présentent, le même raisonnement s’applique. Les managers recourent aux services de partenaires réputés qui apportent une information sur la valeur de l’entreprise et réduisent ainsi, une partie de l’incertitude qui l’entoure. Titman et Trueman (1986) ont développé un modèle cohérent qui porte sur la réaction des investisseurs devant le choix de vérificateurs de meilleure réputation. Ce modèle démontre qu’il existe une relation positive entre la réputation du vérificateur choisi et la valeur de l’entreprise sur le marché. Pour ces auteurs, le choix du vérificateur serait un moyen, pour les gestionnaires, de fournir des signaux favorables concernant la valeur de leur entreprise. Ainsi, pour évaluer les nouvelles émissions, la présence d’un auditeur renommé a essentiellement pour vocation de renforcer la crédibilité des informations comptables fournies par les dirigeants. Or, compte tenu du peu d’informations disponibles, les investisseurs doivent se fier aux états financiers publiés dans la note de présentation. La vérification de la conformité de ces informations avec d’autres sources entraîne des coûts d’autant plus importants et disproportionnés que le nombre de titres alloués est très faible. Dans ces conditions, le recours à un auditeur renommé permet de transférer ces coûts des investisseurs vers l’entreprise. La crédibilité de ce signal repose sur le supplément de coût associé à la renommée des auditeurs que seules les bonnes entreprises sont capables d’assumer. Autrement dit, seuls les managers qui détiennent des projets de meilleure 108 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse qualité et donc une information favorable, seront incités à débourser davantage pour cette embauche. Dès lors, pour les firmes dont les informations sont défavorables, le coût d’un auditeur réputé ne sera pas compensé par une valeur plus importante, puisqu’il y a une forte probabilité que la note de présentation révèle toute pratique allant à l’encontre des principes reconnus. Balvers, McDonald et Miller (1988) s’inscrivent dans une autre logique. En effet, dans leur modèle, le choix d’un auditeur de bonne réputation est suggéré ou imposé par le banquier. Ce dernier, comme tout agent économique, cherche à maximiser son profit, en choisissant conjointement le prix optimal d’introduction et le niveau de qualité de l’auditeur. A ce titre, le prestige des auditeurs présente deux avantages pour le banquier introducteur. Il aide à atténuer l’incertitude sur la valeur de l’entreprise et permet de fixer un prix d’offre tolérant un certain niveau de sous-évaluation. A l’issue de leur étude, Balvers et al. (1988) ont déduit que les banquiers réputés sont plus souvent associés à des auditeurs prestigieux et les introductions auxquelles ils participent, sont moins sous-évaluées. Menon et Williams (1991) ont étudié différemment la crédibilité du vérificateur externe lors des offres publiques initiales. Pour ces auteurs, l’asymétrie informationnelle est accentuée lors d’une émission initiale de titres, ce qui engendre une demande accrue de vérificateurs crédibles. Les gestionnaires, conscients de cette réalité, ont intérêt à émettre un signal favorable concernant leur propre connaissance des gains futurs par le choix de vérificateurs renommés. De fait, on devrait s’attendre à des changements plus nombreux dans le cas des introductions en bourse, signe d’une demande accrue de crédibilité. A travers leur analyse empirique menée sur un échantillon de 1105 entreprises ayant accédé au marché financier entre 1985 et 1986, Menon et Williams (1991) ont confirmé leurs hypothèses. D’une part et pour la période étudiée, seulement quelques entreprises ont changé de vérificateurs externes avant l’émission initiale de titres. D’autre part, parmi les entreprises qui ont changé de vérificateurs externes, les auteurs ont constaté une nette préférence pour le choix de vérificateurs externes de renom. D’autres études ont évalué le signal procuré par la réputation du vérificateur à partir de son impact sur le degré de sous-évaluation. Paliard (1993) a mené des tests portant sur un échantillon de 165 introductions réalisées sur le Second Marché français entre 1983 et 1991. L’impact de la qualité du cabinet d’audit, mesurée par son appartenance aux « big 109 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse eight » de l’époque, ne semble cependant pas avoir d’influence sur la rentabilité initiale. En demeurant toujours dans le contexte français, Broye (1998) a au contraire corroboré l’hypothèse de l’impact positif de la qualité du cabinet d’audit sur l’évaluation de l’entreprise. Son étude a porté sur un échantillon de 298 entreprises françaises introduites en bourse sur la période 1983-1996. Les résultats ont révélé que le choix d’un auditeur prestigieux est perçu par le marché comme un signal positif de la valeur de l’entreprise puisqu’il réduit l’incertitude ex ante. Il en résulte alors une faible sous-évaluation lors de l’introduction. Enfin, d’après Hogan (1997), bien que la réputation du vérificateur représente un signal crédible, les dirigeants doivent arbitrer entre les bénéfices liés au choix d’un auditeur réputé et les coûts qui en résultent. En effet, le choix d’un auditeur de qualité par l’entreprise de mauvaise qualité peut lui faire courir le risque d’un échec de l’opération, si ce dernier révèle sa situation réelle. D’autres travaux se sont orientés vers la réputation de l’intermédiaire comme signal garantissant la réussite de l’offre. En effet, ce dernier engage sa réputation lorsqu’il certifie que le prix d’offre reflète toute l’information publique et privée concernant l’entreprise candidate (Beatty et Ritter, 1986). Il est donc incité à fixer objectivement le prix d’offre proposé puisqu’il reçoit des rentes sur son capital en termes de réputation. Puisque la banque a intérêt à entretenir sa réputation, suivie de près par les investisseurs, la certification apportée par la banque peut être considérée comme crédible (Chemmanur et Fulghieri, 1999). A ce titre, Nanda et Yun (1997) discutent le risque de perte de parts de marché pour les banquiers introducteurs qui ne proposent pas un prix d’offre optimal. Pour Carter et Manaster (1990), les entreprises présentant un risque faible peuvent se signaler en recourant à l’intervention d’un intermédiaire prestigieux. Selon, le modèle de Rock (1986), ces entreprises attirent plus les investisseurs non informés contre une faible participation des investisseurs informés. Or, afin d’assurer la réussite de leurs offres, celles-ci tentent de se signaler en choisissant un introducteur renommé afin d’impliquer plus les investisseurs informés. Ces propos ont été confirmés par Carter, Dark et Singh (1998) sur un échantillon de 2 292 introductions en bourse réalisées sur la période 1979-1991. Ils ont démontré que les entreprises ayant recouru à une banque introductrice prestigieuse sont moins sousévaluées, en comparaison avec les entreprises introduites par des intermédiaires moins réputés. Pour Megginson et Weiss (1991), outre l’auditeur et l’intermédiaire, la présence 110 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse du capital-investisseur peut servir de mécanisme de signalisation. En effet, plus la participation de ce partenaire dans le capital des sociétés candidates à l’introduction est importante, plus la valeur des actions émises sera crédible. 2. 2. 2. 2. La signalisation par la présentation directe d’informations En étendant le modèle de Leland et Pyle (1977) et en partant d’un modèle bi-varié, Hughes (1986) a montré que le gestionnaire peut utiliser deux types de signaux : il peut recourir à des signaux indirects, notamment le pourcentage de propriété conservé suite à l’appel public à l’épargne ou à une présentation directe de l’information privée relative aux flux de trésorerie de la firme. Ce second signal est considéré comme un signal crédible de la valeur de la firme, compte tenu des pénalités associées à la présentation d’une information erronée. Lors de la recherche de financement, le dirigeant conclut avec les investisseurs un contrat fondé sur la valeur attendue des cash-flows futurs. Le contrat met en place une probabilité pour le dirigeant, de payer une pénalité si la valeur effective du projet est inférieure à sa valeur communiquée. Cette pénalité assure la véracité de l’information et pour être crédible, elle doit pouvoir être susceptible de sanctionner le dirigeant, même si l’information qui a été communiquée était vraie à l’origine. Dans le contrat établi, le coût de la publication a deux composantes : le risque de se voir imposer une pénalité et le montant pécuniaire de cette pénalité. Hughes (1986) propose de réduire ces coûts en utilisant les services d’un intermédiaire : un syndicat de banques qui entreprend la vérification des communications du dirigeant et met en œuvre sa responsabilité en cas de pénalité. Les implications du modèle de Hughes (1986) s’alignent avec les travaux de Penman (1980) et Waymire (1984). Ces deux auteurs ont constaté que les managers des entreprises ayant des perspectives intéressantes de rentabilité future sont incités à publier volontairement leurs informations prévisionnelles. Ceci suppose que les managers des entreprises, dont les prévisions impliquent une valeur moins élevée que celle initialement attribuée par le marché, ne communiquent pas les informations dont ils disposent. Trueman (1986) a perçu la valeur signalétique des divulgations financières à travers leur calendrier ou acte de publication et non à travers leur contenu. Autrement dit, la réaction favorable du marché financier s’explique par l’acte de publication, indépendamment du 111 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse contenu de l’information publiée. Cet argument est à l’origine du principe, selon lequel la valeur de marché de l’entreprise dépend des perceptions des investisseurs quant à l’aptitude des dirigeants à anticiper les changements de l’environnement économique et à ajuster en conséquence leur plan de production. Ainsi, les investisseurs accorderaient beaucoup plus d’importance à la diffusion ou non de l’information qu’à son contenu informatif (Saada, 1994). Lev et Penman (1990) ne confirment que partiellement les prédictions de Trueman (1986). Ils concluent que si la publication volontaire d’informations prévisionnelles permet généralement de discriminer les entreprises ayant des « nouvelles particulièrement favorables » des autres entreprises appartenant à la même industrie, la non publication ne reflète pas nécessairement des perspectives de rentabilité médiocres. De même, Bowen et al. (1992), à travers l’étude du calendrier de publication des comptes trimestriels, soulignent que la signalisation par l’acte de publication, ne s’explique pas uniquement par le désir des dirigeants de minimiser les réactions défavorables du marché à l’annonce de mauvaises nouvelles. A côté de ce facteur externe, d’autres motifs internes à l’entreprise sont à l’origine de l’accélération de la publication d’informations favorables et du report d’informations défavorables. Il s’agit, dans le cas de la divulgation des comptes trimestriels, des délais de vérification et de justification des informations synthétisées dans ces comptes. Par ailleurs, d’autres chercheurs ont montré que la signalisation peut se faire à travers la publication volontaire d’informations sectorielles. Ils ont montré que les dirigeants, ont la possibilité d’effectuer des choix comptables susceptibles de modifier les anticipations du marché sur les cash-flows attendus de la firme. Comme illustration, l’étude de Sannella (1991) a révélé que les méthodes de répartition des coûts entre les différentes divisions de l’entreprise, pouvaient être utilisées à des fins de signalisation. L’étude a été fondée à partir de la réglementation sur la marge de manœuvre en matière d’allocation des coûts entre les différents segments. Enfin et dans le contexte actuel de l’émergence des entreprises de la nouvelle économie, les recherches récentes se sont axées sur les caractéristiques des entreprises de haute technologie comme nouveaux signaux. Selon Deeds, Decarolis et Coombs (1997), l’intérêt 112 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse des investisseurs pour les informations technologiques amène les managers à exploiter ces informations pour signaler la qualité de leurs entreprises au marché financier. A ce titre, Johnson (1999) a mis en évidence la valeur signalétique du capital immatériel à travers son impact significatif sur la valeur de l’entreprise. Chahine et Mathieu (2003) ont étudié le contenu des publications des entreprises introduites sur le Nouveau Marché français. Les auteurs ont mis en exergue le rôle joué par les informations sur la technologie et le capital humain dans la signalisation de la qualité de l’entreprise. De manière similaire et dans le cas particulier des introductions d’entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques, Guo, Lev et Zhou (2005) ont validé le pouvoir informationnel des signaux « technologiques ». Les entreprises étudiées semblent se signaler à travers les divulgations sur l’état d’avancement de leurs produits pharmaceutiques et médicamenteux et sur les caractéristiques de leurs droits de propriété intellectuelle. 2. 3. Les fondements relatifs aux transactions sur le marche financier L’étude de la communication financière dans le contexte spécifique des introductions en bourse impose d’aborder les fondements relatifs aux transactions sur le marché financier. Selon ces fondements, l’offre d’information financière permet d’améliorer la liquidité des titres et réduire le coût du capital. 2. 3. 1. Divulgations financières et coût du capital Les conséquences économiques des divulgations financières représentent l’un des thèmes fréquemment abordés dans la littérature sur la politique de communication financière des entreprises. Sur ce point, plusieurs études ont révélé une corrélation négative entre les divulgations financières et le coût du capital. Depuis les premiers constats, la divulgation d’informations publiques rend les anticipations des investisseurs plus homogènes et diminue toute éventuelle spéculation de la part des acteurs les plus informés (Leland et Pyle, 1977). De surcroît, l’asymétrie d’information entre les managers et les investisseurs est allégée, induisant une diminution du coût du capital (Botosan, 1997). 113 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Firth (1984) a appréhendé la thèse de la réduction du coût de capital à travers le niveau du risque systématique du titre. Explicitement, il a régressé le risque d’une action sur les variables indépendantes suivantes : l’endettement, la taille, les dividendes, le bêta comptable et un indice de divulgation volontaire. Ce dernier a été bâti à partir d’une liste de 48 informations volontaires. Quant au risque de l’action, il a été appréhendé par trois mesures : le risque systématique, le risque non systématique et le risque total. Les résultats ont mis en exergue l’influence déterminante de l’endettement. Par conséquent, l’offre volontaire d’information ne semble être d’aucune utilité aux lecteurs des rapports annuels, car elle ne leur permet pas de mieux gérer le risque d’une action. Dans un contexte international, Belkaoui (1994) a tenté d’expliquer le comportement des entreprises de 12 pays européens, en matière de publication volontaire, par les différences relatives aux rentabilités et risques. L’idée de base est que de telles publications constituent un moyen destiné à contrôler les conflits créés par les signaux favorables et défavorables concernant la qualité de l’investissement dans un pays donné. La variable dépendante de l’étude correspond à un indice de publication calculé à partir d’une liste de 31 informations volontaires, alors que parmi les variables indépendantes figure la qualité d’un investissement dans un pays déterminé, mesurée par son risque et sa rentabilité. Les résultats ont démontré que ces deux variables contribuent à expliquer de manière significative les différents niveaux de publication entre les pays étudiés. Si la rentabilité d’un pays est élevée, les entreprises ajustent en conséquence leur politique de communication en diffusant le minimum d’informations. Pour Botosan (1997), les recherches antérieures n’ont examiné que l’impact de la divulgation d’information sur des variables censées être liées positivement au coût du capital. De fait, ces recherches ont adopté une approche indirecte, car l’estimation du coût de capital était difficile à obtenir. Pour cette raison, l’auteur a examiné l’association entre le coût du capital et le niveau de divulgation pour 122 entreprises manufacturières, en régressant le coût du capital estimé à partir de la formule d’évaluation comptable développée dans le modèle d’Ohlson (1995), sur le risque du marché β (estimé à partir du modèle de marché), la taille de l’entreprise (estimée par la valeur du marché) et l’étendue de l’information financière (estimée par un score de publication). Par ailleurs, deux hypothèses ont été posées : la première prévoit une association négative entre le niveau de divulgation et le coût du capital ; la seconde postule que l’association négative entre le 114 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse niveau de divulgation et le coût du capital est d’autant plus soutenue que l’entreprise ne fait pas l’objet d’un suivi régulier par les analystes financiers 38 . A la lumière des résultats de régressions, Botosan (1997) a montré que le coût du capital diminue avec l’étendue des communications, seulement pour les sociétés faiblement suivies par des analystes financiers. Des résultats mitigés ont été ensuite avancés dans une étude subséquente réalisée par Botosan et Plumlee (2000) qui n’ont rapporté aucune association entre le coût du capital et le niveau de divulgation, évalué à partir d’un score de notation fourni par l’AIMR. Ceci étant, en décomposant le score total en scores secondaires attribués selon le support de communication utilisé, les deux auteurs ont en revanche montré que le coût du capital est négativement corrélé avec les scores calculés à partir du rapport annuel, alors qu’il est positivement associé avec les scores calculés à partir d’autres sources de communication (états financiers trimestriels, communiqués de presse, etc.). Dans le contexte canadien, Richardson et Welker (2001) ont adopté la même méthodologie que Botosan (1997) pour examiner la relation entre la qualité de l’information sociale et le coût du capital. Leurs analyses confirment l’association négative entre la qualité de cette catégorie d’information et le coût du capital pour les firmes peu suivies par les analystes financiers. L’impact d’une communication financière de qualité sur l’atténuation du coût de capital a été également mis en évidence dans l’étude récente de Lambert et al. (2007). 2. 3. 2. Divulgations financières et liquidité du marché L’idée selon laquelle l’offre d’information financière renforce la liquidité des titres, dérive du constat empirique de Myers et Majluf (1984). Les auteurs considèrent le cas des entreprises émettant des actions pour financer une opportunité d’investissement. Les managers sont supposés mieux informés que les investisseurs potentiels sur la valeur de l’entreprise. De fait et préalablement à une offre de titres, les dirigeants tendent à communiquer plus d’informations. Cette démarche vise à réduire l’asymétrie informationnelle et permet aux investisseurs d’ajuster leurs distributions de probabilités 38 Notons que ces conclusions ont été déjà suggérées par le comité Jenkins en 1994 (Comité formé en 1991 par l’American Institute of Certified Public Accountants (AICPA) et dont la mission était d’étudier la nature et l’étendue des informations publiées par les entreprises américaines. 115 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse subjectives. Il en résulte une augmentation de la demande des titres et donc une plus grande liquidité des titres. Ces constats ont été repris par Amihud et Mendelson (1986) qui ont soutenu que le coût du capital est associé négativement à la liquidité, mesurée par l’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur (dénommé « fourchette de marché » ou « bid-ask-spread »). En effet, lorsqu’un tel écart est élevé, les investisseurs cherchent à compenser les coûts de transaction 39 supplémentaires qu’ils engagent. Ainsi, lorsqu’une entreprise divulgue son information privée, elle réduit cet écart et améliore la liquidité du titre. A ce titre, Fishman et Hagerty (1989) ont démontré que l’accroissement du nombre d’informations publiées permet d’augmenter le nombre d’investisseurs potentiels, lors d’une émission de titres nouveaux. Ceci engendre une demande accrue des titres et une plus grande liquidité. Quant à Diamond et Verrecchia (1991), ils ont établi une relation entre le coût du capital de la firme, la liquidité de ses titres et sa stratégie de communication financière. Ils considèrent un marché composé de teneurs de marché averses au risque et d’investisseurs institutionnels neutres au risque. La caractéristique des investisseurs institutionnels est qu’ils sont capables de prendre des positions très importantes sur un titre. Dans cette perspective, ils sont particulièrement sensibles à la liquidité future des titres dans lesquels ils investissent. Les firmes cherchent à attirer cette catégorie d’investisseurs, en particulier lorsqu’elles sont de grande taille. Diamond et Verrecchia (1991) montrent alors, qu’une firme a intérêt à diffuser des informations privées de manière à réduire le risque des teneurs de marché et améliorer ainsi la liquidité de ses titres. Welker (1995) a pu également établir une corrélation négative et significative entre la fourchette de cotation des titres et la qualité des divulgations des entreprises (mesurée à partir d’une échelle de notation établie par l’AIMR). Les résultats de son étude ont démontré que les écarts entre les cours acheteur et vendeur des entreprises, dont le score de publication les place dans le tiers inférieur du classement (entreprises moins transparentes), sont supérieurs d’environ 50 % aux écarts des entreprises situées dans le tiers supérieur du classement (entreprises plus transparentes). 39 Les coûts de transaction correspondent notamment à tous les coûts engagés pour les investisseurs pour rechercher des informations sur les titres d’une société. 116 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse De leur côté, Coller et Yohn (1997) ont obtenu des résultats équivalents en termes d’impact de la politique d’information sur la liquidité du marché. Leur recherche a révélé que les entreprises qui publient des prévisions de résultats, se caractérisent durant la période précédant la publication par un niveau d’asymétrie d’information significativement plus élevé que celles qui n’en publient pas. Une telle différence disparaît immédiatement après l’annonce. Section 3. Communication financière, accès aux marchés financiers et évaluation des entreprises Les effets recherchés lors de la mise en place d’une stratégie de communication financière sont divers. Néanmoins, l’objectif principal qui émerge sur des marchés financiers par nature très concurrentiels, est incontestablement d’améliorer la valorisation du titre. Or, comme cela a été déjà vu dans le premier chapitre, l’évaluation des sociétés nouvellement introduites est sujette à des anomalies à court, moyen et long terme (sous-évaluation et sous-performance). Atténuer les conséquences parfois désastreuses et pesant lourd sur la richesse des actionnaires d’origine, devrait amener les managers à optimiser les solutions possibles. A ce titre, certains travaux de recherche ont décelé qu’une meilleure communication financière est un outil efficace atténuant les anomalies d’évaluation d’un nouveau titre. Explicitement, leur déduction commune est que la volonté des entreprises de communiquer et de convaincre ses partenaires, diminue les déconvenues supportées à court terme sous forme de décote initiale et à moyen et long terme, suite au déclin des performances financières (Muscarella et Vetsuypens, 1989 ; Ang et Brau, 2002). Il est intéressant de souligner que ces travaux constituent le prolongement d’autres études dont l’objet était de mettre en exergue le comportement des entreprises, préalablement à leur accès au marché financier. Ces travaux ont montré la propension des entreprises à divulguer beaucoup plus d’informations avant d’envisager un tel accès (Firth, 1980 ; Clarkson et al., 1994 ; Frankel et al., 1995 ; Healy et al., 1999 ; Lang et Lundholm, 2000). 117 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Par ailleurs et conformément à la problématique de notre recherche, nous aurons besoin d’un autre corpus théorique explicitant les outils d’appréhension de l’effort informationnel en matière de communication financière. Les méthodologies fondées sur l’usage des indices ou scores de divulgation sont positionnées au centre de ce corpus. Enfin, bien que nous nous focalisions particulièrement sur les interactions entre une « bonne » communication financière et une meilleure évaluation des entreprises, nous ne réfutons pas la présence d’autres explications alternatives à une telle évaluation. Ces différents volets seront traités séparément, mais exposés logiquement en quatre développements successifs. Nous résumons en premier lieu, les principales recherches traitant de l’impact de l’accès aux marchés financiers sur le comportement des entreprises, en matière de communication financière (§3.1). Nous poursuivons en présentant les études examinant les effets de ce comportement sur l’évaluation des entreprises (§3.2). Nous nous attardons ensuite, sur la méthodologie de mesure de l’effort informationnel par la construction des indices de divulgation (§3.3). Nous finissons par avancer les autres explications de l’évaluation des entreprises nouvellement introduites en bourse dans un dernier temps (§3.4). 3. 1. Accès aux marchés financiers et opportunité de diffusion Les premières recherches qui s’apparentent au contexte de notre étude sont celles portant sur le lien entre la recherche de financement externe et la fréquence des publications financières. Ces recherches soutiennent l’hypothèse compétitive de la divulgation, en vertu de laquelle l’utilité de l’information financière est évoquée non pas du côté des utilisateurs, mais du côté de ses producteurs, à savoir les managers, lors de leur recours au marché financier. De fait, la divulgation d’information financière est perçue comme une source de compétitivité entre les entreprises pour l’obtention des ressources financières au coût le plus bas. Ainsi, la volonté d’abaisser le coût du capital incite le dirigeant à publier davantage d’informations avant d’envisager un appel public à l’épargne (Healy et al., 1999 ; Lang et Lundholm, 2000). Dans cette optique, Choi (1973) a analysé la variation des pratiques de divulgation d’un échantillon de 72 entreprises ayant choisi l’entrée au marché obligataire européen, en comparaison avec un groupe d’entreprises qui n’a pas choisi cette option. L’auteur a pu 118 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse mettre en évidence que les entreprises de son échantillon publiaient beaucoup plus d’informations volontaires, juste avant de lever des capitaux sur ce marché. Ce résultat est fondé sur le constat des changements dans les scores attribués aux entreprises évaluant l’étendue de leur divulgation. Le choix du marché obligataire européen a été argumenté par Choi (1973), par le fait qu’il constitue un cadre pertinent car il est peu réglementé (notamment par référence au marché américain). En outre, la demande d’information apparaît plus intense dans un contexte international où les investisseurs ne sont pas assez informés sur la situation financière des entreprises étrangères. Un tel contexte favorise les incitations économiques inhérentes à l’esprit de compétitivité. De même, Firth (1980) a examiné la variation du niveau de divulgation de six échantillons différents (en termes de taille) d’entreprises industrielles britanniques. Il comparait à chaque fois le niveau de divulgation d’un échantillon d’entreprises ayant réalisé des émissions d’actions avec celui d’un échantillon de contrôle n’ayant pas réalisé des émissions. Il ressort de la comparaison que pour les entreprises de petite taille (capitalisation < 50 000£), le niveau de divulgation augmente significativement au moment de l’émission. Une telle relation n’a pas été vérifiée pour les grandes entreprises. Dans d’autres études, les chercheurs se sont orientés vers la publication particulière d’informations prévisionnelles lors de l’accès au marché financier. A ce titre, Frankel, McNichols et Wilson (1995) se sont penchés sur l’étude de la relation entre la fréquence de publication des prévisions et la pratique de l’appel public à l’épargne. Leur étude a porté sur 1880 sociétés cotées sur la période 1980-1984. Les résultats ont mis exergue, sans ambiguïté, que la publication des prévisions est beaucoup plus fréquente pour les firmes qui ont émis des titres. Clarkson, Kao et Richardson (1994) parviennent à des relations relativement similaires sur un échantillon de 905 rapports annuels publiés entre 1989 et 1991. Avec 17,5 % des prévisions annonçant une baisse des bénéfices, leurs résultats valident le scénario du « screening », selon lequel la publication d’informations favorables est très largement majoritaire. Les diverses régressions logistiques montrent que pour les entreprises dont l’information est favorable, la probabilité d’émettre des prévisions croît lorsque l’entreprise a besoin de capitaux. Inversement, plus l’information est défavorable, moins les firmes ayant des besoins de financement sont enclines à publier des prévisions. 119 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 3. 2. Contenu informatif de la communication financière Dans ce paragraphe, nous passons en revue les principales études portant sur l’impact de la communication financière sur l’évaluation des entreprises. Nous commençons à faire un état de l’art sur cette question, dans un premier temps. Nous transposons leurs déductions au cadre de l’étude, dans un second temps. 3. 2. 1. Revue de la littérature Les travaux portant sur l’impact des divulgations financières sur l’évaluation des entreprises ont tous pour origine, l’existence d’une asymétrie d’information entre l’entreprise et ses différents partenaires. A ce titre, Healy et Palepu (2001) ont souligné que les divulgations sont perçues comme un mécanisme efficace d’atténuation de l’asymétrie informationnelle et des problèmes d’agence propres aux relations entre managers et investisseurs. De même, et s’agissant du contexte particulier des introductions en bourse, Core (2001, p. 447) a noté que « si l’asymétrie informationnelle affecte les rendements attendus, les choix des divulgations peuvent avoir un effet économique de premier ordre par la réduction de l’asymétrie informationnelle et la diminution des taux de remise de fonds propres des entreprises ». Dans ce même cadre, des travaux de recherches se sont focalisés sur l’impact de la transparence informationnelle sur la réduction des coûts liés à la cotation en bourse. Muscarella et Vetsuypens (1989) ont testé l’hypothèse selon laquelle la disponibilité de plus d’informations financières atténue l’asymétrie informationnelle et de là, le coût associé à la sous-évaluation. Leur méthodologie est fondée sur une comparaison entre un échantillon de 74 entreprises introduites en bourse et ayant subi précédemment une acquisition à l’aide d’un holding endetté (« Previous Leverage By Out, PLBO »), avec un échantillon de contrôle de 1 174 entreprises introduites en bourse et n’ayant pas subi une telle opération (« Non Leverage By Out, Non-LBO »). A la lumière de cette comparaison, Muscarella et Vetsuypens (1989) ont montré que l’incertitude sur la valeur des entreprises du premier échantillon est amoindrie, grâce à la diffusion d’informations publiques à l’occasion de leurs acquisitions. De fait, la sous-évaluation moyenne n’est que de l’ordre de 2,4 %, alors qu’elle avoisine 8 % pour l’échantillon de contrôle. Toutefois, bien que l’étude confirme l’hypothèse de départ, elle n’apporte pas une réponse à la question de 120 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse savoir si l’accroissement de la transparence réduit le coût total de l’introduction. En effet, il est possible que les différents coûts soient substituables et que la diminution de la sousévaluation soit compensée par une augmentation d’un ou plusieurs autres coûts de cotation. Afin d’estimer l’asymétrie d’information entre l’entreprise et la communauté financière, Muscarella et Vetsuypens (1989) se sont fondés sur la fourchette de cotation et la dispersion des consensus de prévisions des analystes financiers. Plus ces variables affichent de fortes valeurs, plus l’asymétrie d’information est supposée forte, et plus le coût du capital s’avère élevé. Les résultats ont révélé que l’augmentation du nombre d’annonces diffusées après la date d’introduction en bourse est associée à une diminution de la fourchette de cotation et à une réduction dans la dispersion des prévisions des analystes. Dans ce même ordre d’idées, Ang et Brau (2002) ont analysé l’impact de la transparence informationnelle sur chaque composante du coût total d’introduction, lequel est décomposé en coût de sous-évaluation, rémunération du banquier introducteur, dépenses administratives et commissions de placement. De manière similaire à Muscarella et Vetsuypens (1989), les auteurs ont procédé à une comparaison entre un échantillon de 334 entreprises nouvellement introduites en bourse, ayant subi préalablement à l’introduction une acquisition à l’aide d’un holding endetté, et un échantillon de contrôle de 270 entreprises n’ayant pas subi un telle acquisition. Ils en ont déduit que l’atténuation de l’asymétrie informationnelle, à travers la diffusion d’informations financières à l’occasion d’une opération d’une acquisition, allége la charge des coûts supportés lors d’une introduction dont le coût de sous-évaluation. De leur côté, Schrand et Verrecchia (2005) ont montré que les entreprises peuvent adopter une stratégie de communication visant à abaisser significativement le coût engendré par la sous-évaluation. Ils partent pour leur étude, de l’une des explications fondamentales à l’origine de cette anomalie à savoir : l’asymétrie informationnelle. Sur un échantillon de 2 500 entreprises américaines introduites sur la période 1990-1999, les auteurs ont montré que le nombre d’annonces effectuées par l’entreprise avant l’introduction en bourse est négativement relié à la sous-évaluation. En revanche, le sens de l’association est inversé durant la période subséquente à l’introduction : le nombre d’annonces est positivement relié aux rentabilités initiales. Ce résultat suggère que les entreprises fortement sous121 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse évaluées modifient leur politique de communication dans le but d’abaisser le coût du capital. De même, les résultats ont mis en exergue que ces entreprises continuent à accroître leurs divulgations après l’introduction en bourse. Selon les auteurs, les managers sont conscients que le renforcement des divulgations devrait perdurer afin d’atténuer la sous-évaluation perçue comme un coût de capital perdu (« money left on the table »). Par ailleurs, si les investisseurs disposent d’information ex ante sur l’utilisation des fonds levés via le prospectus d’introduction, l’asymétrie d’information devrait diminuer et l’introduction devrait présenter moins d’incertitude. Leone, Rock et Willenborg (2007) ont vérifié cette hypothèse, sur un échantillon de 954 introductions en bourse. Les résultats de l’étude ont mis en exergue une relation négative entre la sous-évaluation et l’indication de l’objet de l’usage des fonds levés dans le prospectus. Autrement dit, plus l’entreprise candidate à l’introduction est transparente sur ce type d’information, plus elle atténue l’asymétrie informationnelle qui entoure l’opération. Une moindre sous-évaluation en est la résultante. Cette relation a été validée notamment pour les entreprises annonçant une réduction d’endettement ou un investissement pour le long terme. D’autres études se sont penchées sur l’impact de la publication d’une catégorie particulière d’informations - les prévisions de résultat - sur le niveau de la sous-évaluation. Ils partent, dans l’ensemble, du modèle de Hughes (1986) selon lequel la publication volontaire de prévisions est un signal efficace de la bonne qualité de l’entreprise. Dans le contexte canadien, Clarkson, Donth et Richardson (1992) ont montré à partir d’un échantillon de 185 introductions en bourse que la publication volontaire de prévisions réduit significativement le niveau de la sous-évaluation initiale des titres. Ces résultats sont confirmés par la suite, dans l’étude de Jog et McConomy (2003). A partir d’un échantillon de 258 introductions intervenues sur la bourse de Toronto, les auteurs ont vérifié que les entreprises qui communiquent délibérément des informations prévisionnelles subissent une moindre sous-évaluation. Dans le contexte français, Labégorre (2003) s’est proposée de tester le modèle de Hughes (1986) sur 139 entreprises introduites sur le Second Marché entre le premier janvier 1994 et le 30 juin 2000. Au vu des résultats, l’acte volontaire de publication ne semble pas informatif pour les investisseurs, puisqu’il n’influence pas la sous-évaluation. En revanche, lorsque les dirigeants choisissent de révéler des prévisions précises, les investisseurs 122 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse semblent réagir favorablement en acceptant une moindre décote du prix d’offre. Par conséquent, l’hypothèse de l’étude postulant la diminution de la sous-évaluation, grâce à la capacité du dirigeant à anticiper correctement les changements économiques, est confirmée. Ce dernier résultat contredit les travaux de Keasy et McGuinness (1991) sur le marché britannique et celui de Chen et al. (2001) sur le marché de Hong Kong. En effet, dans ces deux études, plus le dirigeant est optimiste et moins les titres apparaissent sousévalués. Sur un échantillon plus large, étendu de 139 à 185 introductions sur le Second Marché durant la même période (Janvier 1994-juin 2000), Labégorre et Boubaker (2005) ont montré que le marché récompense aussi bien l’acte de publication volontaire de prévisions que la précision de ces prévisions. En effet, les entreprises faisant état de leurs prévisions dans les prospectus d’introduction affichent de plus faibles rentabilités initiales que les autres entreprises. En outre, celles dont les prévisions sont les plus précises sont récompensées par une faible sous-évaluation. S’agissant des travaux de recherche portant sur l’impact de la communication financière sur la sous-performance à long terme, la majorité de ces travaux s’est orientée également vers la diffusion d’informations prévisionnelles. Leur point de départ est le constat que les informations financières contenues dans les prospectus d’introduction et notamment celles prévisionnelles, font l’objet d’une attention particulière de la part des investisseurs. Selon Firth (1998), ces derniers devraient en principe se focaliser davantage sur les résultats prévisionnels que sur les résultats passés, en raison de la capacité des premiers à tenir compte des modifications de l’environnement de l’entreprise et de ses choix stratégiques. En particulier, les prévisions prennent en compte les flux de liquidité liés aux nouveaux investissements, financés par les capitaux levés lors de l’introduction en bourse. C’est dans ce sens que des études ont fixé pour objectif l’analyse de la pertinence des prévisions de bénéfices à des fins de valorisation. Elles ont démontré que les entreprises divulguant de telles informations sont mieux évaluées par le marché que celles qui y renoncent (Hughes, 1986 ; Firth et Smith, 1991 ; Clarkson et al. 1992 ; Mak, 1994). Ainsi, à la lumière de ces premiers constats, certains auteurs ont étudié l’impact de l’information prévisionnelle, livrée dans les prospectus d’émission, sur les performances boursières postérieures à l’introduction. A cet effet, Firth (1998) a vérifié empiriquement le modèle de 123 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Hughes (1986) dans le contexte d’un premier appel public à l’épargne à Singapore. Il a analysé la performance boursière de 116 firmes ayant procédé à l’émission initiale d’actions sur la bourse de Singapore entre 1977 et 1992. Les résultats de cet auteur sont conformes aux prédictions initiales et confirment la pertinence des prévisions de bénéfices en tant que signal crédible de la valeur de la firme. Le lien est plus directement testé dans l’étude de Jog et McConomy (2003). Outre l’impact démontré sur la sous-évaluation, les auteurs ont mis en évidence un impact significatif de la présentation volontaire d’information prévisionnelle sur les rendements à long terme. Les entreprises qui incluent des prévisions dans leurs prospectus sont mieux évaluées par le marché que celles qui s’en abstiennent. De fait, elles affichent une meilleure performance boursière durant la période qui suit l’introduction. De manière similaire et s’agissant d’une autre catégorie d’information, Leone et al. (2007) ont montré que les entreprises divulguant des informations détaillées sur l’utilisation des fonds collectés ont bénéficié d’un moindre déclin de performances boursières, constaté sur une période de trois ans subséquemment à l’introduction. 3. 2. 2. Application au cadre de l’étude Prises ensemble, les études portant sur l’impact de l’offre d’information financière sur l’évaluation de l’entreprise partagent, dans l’intégralité, le même constat. Les entreprises ayant fait état de diffusion de plus d’informations (Ang et Brau, 2002 ; Schrand et Verrecchia, 2005) ou d’informations spécifiques, préalablement à l’accès aux marchés financiers, telles que les informations prévisionnelles (Jog et McConomy, 2003 ; Labégorre, 2003) ont réussi à améliorer la valorisation de leurs titres. L’atténuation, aussi bien de la décote initiale que du déclin des performances boursières est la récompense que le marché leur a réservée. Dans la même lignée des postulats théoriques, il a été constaté que la divulgation d’information financière a été perçue comme « un moyen efficace qui limite le coût du capital liés aux asymétries d’information » (Verrecchia, 2001). En effet, depuis les travaux traitant des interactions entre l’offre d’information financière et les transactions sur le marché financier, la réduction des asymétries informationnelles est incontestablement l’objectif le plus escompté. Une faible asymétrie d’information est de nature à renforcer la liquidité des titres et réduire le coût du capital à travers la diminution 124 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse des coûts de transaction ou l’accroissement de la demande des actions (Amihud et Mendelson, 1986 ; Diamond et Verrecchia, 1991). En rejoignant notre champ d’investigation et en se référant aux déductions précédentes, les entreprises font souvent face à un problème d’asymétrie d’information lors d’une introduction en bourse. La forte incertitude ex ante constitue l’un des obstacles majeurs qui oblige les managers à fournir un effort informationnel pour convaincre les investisseurs externes de la situation pérenne de leur entreprise. Ainsi, selon les développements précédents, étant donné que la sous-évaluation est positivement associée avec l’asymétrie informationnelle, on s’attend à ce que les entreprises les plus transparentes bénéficient d’une faible asymétrie d’information et affichent de ce fait, une faible rentabilité initiale. Par ailleurs, parmi les arguments avancés pour expliquer la sous-performance, les chercheurs se sont orientés principalement vers l’examen des prévisions des managers et s’entendent sur le fait que l’offre volontaire de ces informations contribue à enrichir l’environnement informationnel des entreprises candidates. Un tel raisonnement pourrait à notre sens, s’étendre parfaitement à l’ensemble de la communication financière diffusée à l’occasion d’une introduction en bourse. Nous postulons ainsi qu’une communication riche traduira un renforcement de la notoriété du nouveau titre et une meilleure valorisation boursière. Une faible sous-évaluation et une meilleure performance à long terme en sont la consécration. A ce titre, nous dénommons « transparence informationnelle », l’effort informationnel déployé par l’entreprise, pour divulguer une information de qualité afin d’atteindre une meilleure visibilité. En conséquence, notre première hypothèse peut s’énoncer ainsi : H1a : plus la transparence informationnelle de l’entreprise candidate à l’introduction est importante, plus faible serait la sous-évaluation initiale. H1b : la performance à long terme des titres serait d’autant meilleure que la transparence informationnelle de l’entreprise candidate à l’introduction est importante. Dans notre tentative d’apprécier la transparence informationnelle des entreprises candidates à l’introduction, nous nous référons aux travaux ayant utilisé les indices de divulgation. Nous prendrons le temps dans le développement qui suit, à décrire la méthodologie de leur construction. 125 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 3. 3. Outils d’appréhension de la transparence informationnelle La recherche en comptabilité financière a vu se développer, depuis un bon nombre d’années, des études dédiées à l’évaluation de la communication financière des entreprises (en termes de qualité ou de quantité d’informations financières divulguées). Le point commun à ces travaux de recherche a trait aux outils de mesure employés : il s’agit de la méthode des scores ou indices de publication. Une telle méthode s’est rapidement imposée dans la littérature et est aujourd’hui l’instrument le plus utilisé par les chercheurs dans ce domaine. Nous abordons d’abord, le principe d’utilisation des indices de divulgation, avant de présenter ensuite, les principales études ayant utilisé un tel instrument. 3. 3. 1. Méthodologie de construction des indices de publication Les indices de diffusion utilisés en recherche comptable procèdent tous de la même démarche générale. La sélection des items représente la première étape de construction d’un score ou indice de publication. Une présélection est généralement opérée à partir d’une revue de la littérature sur l’offre d’information financière et à partir d’enquêtes sur les besoins en informations des investisseurs. Un affinement du choix est ensuite effectué afin d’éliminer parmi les items choisis, ceux non applicables en vertu des obligations réglementaires du pays d’étude. Si l’indice de divulgation vise à mesurer l’adéquation de l’information aux besoins d’un groupe d’utilisateurs ciblés (tels que les analystes financiers), la liste des items sélectionnés est ensuite validée par des consultations auprès de ces utilisateurs, dans le cadre d’entretiens (Chow et Wong Boren, 1987 ; Michaïlesco, 1998) et/ou de questionnaires (Buzby, 1974 ; Michaïlesco, 1998 ; Bertrand, 2000). Les résultats de ces consultations permettent de révéler le poids ou l’importance de chaque item en lui affectant une valeur ou un score. En revanche, si l’indice ne cible pas des utilisateurs spécifiques (Cooke, 1998, 1992 ; Depoers, 1999), aucune consultation pour validation de la sélection n’est alors effectuée. Après avoir choisi la liste des items, l’étape suivante consiste à les valoriser. Explicitement, il faut attribuer une valeur à chaque élément d’information dans l’indice, afin de refléter son poids par rapport au reste des informations. Ainsi, lorsqu’un indice ne cible pas un groupe précis d’utilisateurs, la même valeur est attribuée à chaque item. Dans 126 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse son étude portant sur l’étendue des divulgations des entreprises suédoises, Cooke (1989, 1992) applique une procédure dichotomique de pondération (1 si l’information est présente, 0 sinon). La même procédure a été également utilisée par Depeors (1999) lors de son étude sur le niveau de publication des entreprises françaises. Alors que dans son étude sur la divulgation des entreprises américaines, Botosan (1997) attribue un point, ou deux points selon la catégorie, à chaque item diffusé et un point supplémentaire lorsque l’item inclut des données quantitatives ou chiffrées. Lorsque l’indice vise à répondre aux besoins d’un groupe spécifique d’utilisateurs, la méthode de pondération retenue doit refléter l’importance relative accordée à chaque élément d’information par les utilisateurs ciblés. Dans la majorité des cas, un questionnaire est adressé à un échantillon de ces utilisateurs afin de recueillir leurs propres évaluations (Buzby, 1974 ; Michaîlesco, 1998 ; Bertrand, 2000). Le répondant est amené souvent à attribuer une note sur une échelle de Likert à cinq ou sept entrées (en général, la note est échelonnée de « pas du tout important » à « très important »). A partir des réponses obtenues, une note est attribuée à chaque item correspondant à l’évaluation moyenne des répondants. A cet égard, la représentativité des réponses par la prise en compte du biais éventuel de non réponse, est appréciée à l’aide du test d’Oppenheim (1966) 40 . L’étape suivante est le choix du support d’évaluation et de la période d’étude. S’agissant du support d’évaluation, il faut noter que dans la majorité des études, les indices de divulgation sont appliqués exclusivement aux rapports annuels des entreprises. Le choix d’un tel document se justifie par la primauté du rapport annuel comme source d’information des investisseurs professionnels, sa cohérence entre les différents supports de communication financière et la facilité d’accès à ce support (Bertrand, 2000). Quant à la période d’étude, les investigations mesurent la qualité ou l’étendue de l’information en se basant souvent sur une seule année (i.e. un seul rapport annuel). Ceci est justifié par la stabilité de la politique de communication des sociétés dans le temps, mise en évidence dans plusieurs études. En effet, Healy et al. (1999) ont étudié l’évolution de la politique de communication de 595 entreprises, appréhendée par l’évolution de leurs indices de 40 Ce test repose sur le principe selon lequel les répondants qui envoient leurs réponses tardivement sont représentatifs de la population des non répondants. Dans la majorité des cas, ce test est effectué sur les dix premiers et les dix derniers questionnaires reçus. Il s’agit donc de vérifier l’existence de différences significatives entre les deux groupes de questionnaires. L’absence de biais de non réponse permet de considérer les réponses obtenues comme représentatives de l’attitude de l’ensemble de la population. 127 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse diffusion (publiés annuellement par l’AIMR). Ils ont constaté que parmi les entreprises étudiées, seules 90 ont connu une augmentation importante et soutenue de leurs scores de diffusion entre 1980 et 1990. De manière similaire et en demeurant dans le contexte américain, Welker (1995) a testé la variation du niveau de divulgation d’un échantillon de 891 entreprises sur la période 19831990. Il en a déduit une stabilité de diffusion, puisque plus de la moitié des entreprises de son échantillon ont enregistré une légère variation de leur classement de -2,9 % à 3,5 %. Un tel constat n’est pas réservé au contexte américain et est validé dans le contexte français par Michaîlesco (1998). Sur une centaine d’entreprises françaises de grande taille, l’auteur a noté une variation des taux de croissance annuels du score de qualité comprise entre 1,5 % et 3 % sur la période 1991-1995. A ce titre, la stabilité des divulgations est argumentée par le fait que la politique de communication financière est perçue comme une démarche structurellement déterminée par des facteurs invariables tels que la culture, l’historique et l’organisation de l’entreprise (Gibbins et al., 1990 ; Holland et Stoner, 1996). Enfin, la méthodologie de construction des indices de divulgation est finalisée par le calcul d’un score global pour chaque entreprise étudiée. Il consiste généralement à totaliser les scores relatifs aux items, après la lecture du support de l’étude. 3. 3. 2. Synthèse des principales investigations Dès les années 60, plusieurs travaux ont été consacrés à l’examen de l’étendue ou la qualité de l’information dont les premiers furent menés dans le contexte américain. La majorité de ces études s’est fixée également pour objectif, la détermination des facteurs à l’origine de la variation des pratiques de divulgation. Cerf (1961) est le premier à avoir étudié la qualité d’information financière diffusée dans les rapports financiers des entreprises. A la lumière d’entretiens menés avec des analystes financiers, l’auteur a choisi comme grille d’évaluation 31 items. La pondération est faite en accordant à chaque item des points variant de 1 à 4. En partant d’un échantillon de 527 entreprises américaines, Cerf (ibid) a démontré une corrélation positive entre le niveau de divulgation (mesuré par le score de publication) d’une part et la taille de l’entreprise, sa rentabilité financière et sa structure de propriété, d’autre part. 128 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse La piste de recherche initiée par Cerf (1961) a été étendue par Singhvi et Desai (1971) qui ont élargi le nombre des items à 34 et se sont basés sur un échantillon de rapports annuels relatifs à 155 sociétés (dont 100 ont été classées parmi les 500 plus grandes sociétés américaines par Fortune et 55 en hors-cote). Les valeurs des items choisis ont été pondérées, tout comme Cerf (ibid), sur la base des jugements des analystes financiers. Au moyen d’une analyse de régression multiple, les auteurs ont tenté d’expliquer la qualité de diffusion (définie par la complétude, la précision et la fiabilité des informations diffusées), par six facteurs explicatifs : la taille de l’entreprise, le nombre des actionnaires, le statut de cotation, le cabinet d’audit, le taux de profit et enfin, la marge bénéficiaire. Les résultats ont révélé que les entreprises ayant une faible qualité de divulgation, sont de petite taille, non contraintes par des obligations de cotation, contrôlées par des petits cabinets d’audit et non rentables. Dans une étude subséquente, Buzby (1974) a suggéré que la sélection des items nécessite le choix d’un groupe d’utilisateurs et la spécification de leurs besoins en matière d’information. De fait, il a établi 39 items sélectionnés à partir d’une revue de la littérature, ainsi que de questionnaires adressés à 75 analystes financiers spécialistes dans l’investissement en actions. L’échantillon de l’étude comprend 88 entreprises américaines réparties en deux sous-échantillons de 44 sociétés cotées à la bourse de New York (et autres bourses américaines) et 44 sociétés dont les actions sont échangées au marché horscote. Parmi les variables explicatives, seule la taille de l’entreprise semble influencer la qualité de divulgation des entreprises étudiées. De son côté, pour sélectionner les items de son étude, Firth (1980) s’est fondé sur la revue de la littérature relative à l’offre d’information, l’examen des rapports annuels des entreprises étudiées et un pré-test auprès d’un échantillon de 120 analystes financiers. Ce qui lui a permis de retenir 48 items dont chacun doit satisfaire les deux qualités suivantes : l’item doit être utile et sa publication n’est pas réglementé. Comme il a été précédemment avancé 41 , Firth (1980) a démontré que l’émission des titres est l’événement à l’origine de l’amélioration de l’étendue de divulgation, mais uniquement pour les entreprises de petite taille. 41 Cf. §3.1.Accès aux marchés de capitaux et opportunité de diffusion. 129 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Se focalisant sur la divulgation environnementale, Wiseman (1982) a développé une liste de 18 items choisis à partir d’une revue de la littérature relative au reporting sur l’environnement. Leur pondération n’est pas celle attribuée par un groupe particulier d’utilisateurs, mais développée par l’auteur selon le degré de détails décrivant l’information (Les notes varient de 0 à 3, la note 0 est attribuée si l’information est absente et la note 3 correspond à l’information la plus transparente). Les relations entre la diffusion volontaire d’information sur l’environnement et la performance environnementale appréciée par le « Council on Economic Priorities », objet de l’étude, ne sont pas significatives. La méthode des pondérations a été utilisée dans un contexte similaire de divulgation sur l’environnement par Cormier et Magnan (1999). Chow et Wong-Boren (1987) ont sélectionné une liste de 28 items tirés des travaux antérieurs et adaptés au contexte mexicain. Explicitement, un item n’est retenu que si sa divulgation n’est pas rendue obligatoire par les autorités réglementaires mexicaines. Ces items ont été par la suite pondérés selon l’avis de 106 directeurs de crédit de banques mexicaines. En partant d’un échantillon de 52 rapports annuels d’entreprises industrielles mexicaines, le niveau de divulgation augmente avec la taille de l’entreprise et semble non associé avec le levier financier et la proportion d’actif immobilisé. De son côté, Botosan (1997) a enrichi les études antérieures en proposant une liste de 63 items regroupés en cinq rubriques, à savoir (1) les informations générales sur l’entreprise, (2) le sommaire des résultats historiques, (3) les informations non financières, (4) les informations à caractère prévisionnel et (5) l’analyse et la discussion de la direction. Ces items sont tirés des scores antérieurs, des recommandations du rapport du Comité Jenkins, des résultats de l’enquête menée par le Standard Research Institute (SRI) sur les besoins en informations des investisseurs et de l’étude sur le rapport annuel de l’Institut Canadien des Comptables Agréés (ICCA). La pondération des items respecte un système de valorisation additionnelle selon que l’item comprend ou non des données quantitatives. Par ailleurs, l’objet de son étude était de tester l’association entre l’offre d’information mesurée par l’indice de divulgation et le coût des fonds propres pour 122 entreprises réparties en deux groupes, selon le nombre d’analystes qui suivent l’entreprise. Les résultats ont montré une association significative entre le niveau de diffusion et le coût des fonds propres pour le groupe des entreprises faiblement suivies par les analystes. En revanche, aucune relation significative n’a été validée pour l’autre groupe. 130 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Michaïlesco (1998) a évalué la politique de communication financière de 100 des plus grandes entreprises françaises. L’auteur a défini la qualité de l’information financière à partir de trois critères. Selon son analyse, une information de qualité doit traduire avec loyauté la réalité (critère de sincérité), avoir une utilité objective et subjective, compte tenu de la réalité qu’elle est censée représenter et de la fonction qu’elle doit remplir (critère de valeur). Enfin, elle doit être aisément compréhensible (critère d’intelligibilité). L’évaluation de la qualité de l’information comptable a été fondée sur le calcul d’un score de divulgation composé de 55 items dont la pondération était opérée conformément à l’estimation des analystes financiers interrogés. Les résultats de l’étude ont montré que ce sont les obligations de diffusion imposées par les marchés financiers qui affectaient la qualité de l’information comptable. S’agissant des études portant sur l’étendue ou le niveau de divulgation et utilisant une mesure strictement quantitative, on peut citer l’étude de Cooke (1989). L’auteur a mesuré l’étendue de l’information publiée dans les rapports annuels de 90 parmi les 2 000 premières sociétés suédoises. Pour cela, il a recouru à un indice composé d’items établis à partir des études antérieures, des recommandations de l’IASC (« International Accounting Sandards Committee ») et des propositions faites par deux comptables. Contrairement aux études antérieures où les valeurs accordées aux items sont pondérées en fonction de l’importance relative perçue par les analystes financiers, Cooke (1989) a utilisé pour la première fois un système de grille équipondérée (1 si l’information est présente, 0 si elle est absente). Une telle méthode de pondération a été ultérieurement répliquée par Cooke en 1992. Evoquons également l’étude de Raffournier (1995), méthodologiquement semblable à celle de Cooke (1989, 1992). L’auteur a choisi 30 items équipondérés et dont la diffusion est volontaire. Il a défini les items volontaires comme ceux dont la publication n’est pas rendue obligatoire par la loi, mais qui sont a priori utiles aux utilisateurs des rapports financiers. Ces items ont été utilisés pour évaluer la performance de diffusion de 53 entreprises suisses cotées. Par ailleurs, l’auteur s’est penché sur l’analyse des déterminants du niveau de divulgation à partir de six variables explicatives. Il s’agit de la taille de l’entreprise, l’appartenance de son auditeur aux cabinets internationaux, le degré d’internationalisation, le recours aux sources de financement externes, la rentabilité et la structure de propriété. Les résultats obtenus ont révélé qu’il existe des effets liés à la taille 131 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse et au degré d’internationalisation. Les autres variables ne semblent avoir aucun effet sur le comportement des entreprises en matière de communication financière. Dans la même lignée de ces travaux, Depoers (1999) a examiné le niveau de divulgation de 70 sociétés françaises cotées à la bourse de Paris, sur la base d’une liste de 65 items correspondant à des informations considérées comme facultatives par la réglementation comptable. Les résultats de l’étude ont mis en exergue que les sociétés françaises publient en moyenne plus du quart des informations de la liste des items sélectionnés. Explicitement 26,7 % des entreprises étudiées divulguent en moyenne 17 informations volontaires parmi celles choisies. Le comportement des entreprises en matière de divulgation financière est mitigé entre une propension et une réticence à la diffusion. Certaines entreprises ne publient que quelques informations facultatives : le score le plus faible est de 7,7 %, soit près de cinq items. D’autres beaucoup plus actives, présentant jusqu’à 58 % des éléments de la liste, soit 38 informations. Pour le cadre très spécifique de notre étude, nous nous proposons d’appliquer l’indice de divulgation 42 , non pas aux rapports annuels mais à un autre support d’information également plus complet qui est le prospectus d’introduction. Ce dernier est considéré dans une certaine mesure, comme le point d’orgue entre l’entreprise candidate à l’introduction et l’ensemble de la communauté financière. Beattie (1999) a mis l’accent sur le prospectus comme étant un modèle pour les rapports traditionnels, grâce à son vaste contenu informationnel relatif à la valeur de l’entreprise. Labégorre (2003) a révélé à partir de son enquête réalisée auprès de 334 analystes financiers, les sources d’informations les utilisées pour évaluer une introduction en bourse. La grande proportion des répondants interrogés (21,3 %) déclare se fonder fréquemment sur le prospectus d’introduction. Explicitement, 62,5 % des répondants y recourent pour recueillir des informations sur la société et 37,5 % pour prendre une décision d’investissement. 42 Les sources des choix des items ainsi que la procédure de leur pondération seront présentées au niveau de la section 1 (chapitre 3) qui développe l’opérationnalisation des variables de l’étude. 132 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 3. 4. Les explications alternatives de l’évaluation des entreprises lors de l’introduction en bourse Outre leur justification à partir du volet de la communication financière, les anomalies relatives à l’évaluation des titres nouvellement introduits en bourse sont souvent justifiées par d’autres variables. Nous nous focalisons sur celles les plus fréquentes, ayant fait l’objet de validations empiriques et susceptibles de justifier conjointement les deux anomalies étudiées. Ainsi, nous optons pour le choix des mêmes variables, afin de tester l’existence et la persévérance de leur impact, à travers le temps, sur l’évaluation d’un nouveau titre : la sous-évaluation initiale (horizon à court) et la sous-performance (horizon à long terme). 3. 4. 1. Caractéristiques de l’entreprise candidate à l’introduction Les premières explications exogènes liées aux anomalies sous-jacentes à l’évaluation de l’entreprise, se rapportent aux caractéristiques de l’entreprise nouvellement introduite en bourse. L’éventuelle influence de telles variables, nous permet de définir les autres hypothèses de notre travail de recherche. 3. 4. 1. 1. L’âge De nombreux arguments ont été avancés afin de corréler l’âge de l’entreprise à la valorisation d’un nouveau titre. En effet, l’âge permet d’approximer le risque ex ante lié à la valeur de l’entreprise (Ritter, 1991 ; Broye et Schatt, 2003b). Les entreprises ayant opéré plusieurs années avant l’introduction, sont mieux positionnées pour réduire l’asymétrie informationnelle résultante de l’opération, compte tenu de la disponibilité d’un historique sur leurs perspectives financières. De même, la variable âge a été perçue comme une estimation du risque d’échec lors de l’introduction en bourse. Les entreprises les plus âgées sont supposées être moins risquées et auraient ainsi une faible probabilité d’échouer l’opération d’introduction (Schultz, 1993). En outre, les jeunes entreprises ont peu de transactions, moins de documents financiers divulgués, ainsi qu’une moindre probabilité de suivi par les analystes financiers (Rasheed et al., 1997). Ces arguments nous laissent penser que les entreprises les plus âgées ont une forte probabilité d’être correctement évaluées par le marché, affichant ainsi une faible sous-évaluation et une meilleure performance à long terme. Compte tenu de ces différents arguments, l’hypothèse suivante est formulée : 133 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse H2a : la sous-évaluation initiale est d’autant plus faible que l’entreprise candidate à l’introduction est âgée. H2b : la performance à long terme des titres est d’autant meilleure que l’entreprise candidate à l’introduction est âgée. 3. 4. 1. 2. La taille Lors de l’introduction en bourse, l’incertitude est d’autant plus grande que la société est de petite taille. Les études appréhendant cette variable confirment une relation inverse entre la taille de l’entreprise et le niveau de risque (Ritter, 1984 ; Beatty et Ritter, 1986 ; Megginson et Weiss, 1991 ; Ibbotson et al., 1994). Une telle relation est justifiée par la facilité de diffusion de l’information comptable par les grandes entreprises. De même, le faible niveau de risque associé aux grandes entreprises, est justifié par le rapport de force que lui confère sa taille vis-à-vis des différentes parties prenantes. S’agissant du lien direct avec la valorisation boursière, Carter et al. (1998) ont démontré que les grandes entreprises attirent plus les intermédiaires prestigieux, lesquels s’abstiennent souvent d’introduire les petites entreprises afin d’éviter l’échec de l’opération. Ce rapport de force pourrait amener les grandes entreprises à fixer un prix d’offre élevé, atténuant ainsi le degré de sous-évaluation. Par ailleurs, les grandes entreprises sont présumées avoir de bonnes performances à long terme, compte tenu du fait qu’elles subissent moins de risque et jouissent d’une faible incertitude. Nous nous attendons alors à ce que : H3a : la grande taille de l’entreprise candidate à l’introduction limite l’incertitude ex ante sur sa valeur, et réduit la sous-évaluation initiale. H3b : la grande taille de l’entreprise candidate à l’introduction atténue la sousperformance à long terme. 134 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 3. 4. 1. 3. Le niveau d’endettement Depuis les travaux de Myers et Majluf (1984), une divergence existe entre les anticipations des dirigeants et celles du marché sur la qualité du projet d’une entreprise faisant appel public à l’épargne. Selon Ross (1977), le niveau d’endettement d’une entreprise peut servir de signal de qualité émis par les managers. Concrètement, une augmentation de l’endettement engendre une augmentation du risque, mais signale aussi une plus grande productivité de l’entreprise. Levis (1990) souligne que les entreprises de mauvaise qualité ne peuvent pas assumer les conséquences de forts taux d’endettement, sans être confrontées au risque élevé de faillite. James et Weir (1990) montrent que l’existence d’un niveau élevé d’endettement, préalablement à l’introduction en bourse, réduit le niveau de l’asymétrie informationnelle dû au contrôle effectué par les créanciers. Par ailleurs, dans une approche de signalisation, toute augmentation de dettes est considérée par le marché comme un signal positif sur les cash-flows futurs. Autrement dit, une entreprise fortement endettée se signale comme étant plus performante. L’asymétrie informationnelle présente lors de l’accès au marché financier serait ainsi atténuée (Koh et Walter, 1989 ; Kim et Ritter, 1999 ; Su et Fleisher, 1999). La réduction des asymétries d’information améliore la valorisation des titres, approchée par de faibles degrés de sous-évaluation et de sousperformance à long terme. Par conséquent, nous postulons l’hypothèse suivante : H4a : le niveau élevé d’endettement est un signal de qualité de l’entreprise candidate à l’introduction et réduit ainsi la sous-évaluation initiale. H4b : la sous-performance à long terme des titres est d’autant plus faible que l’entreprise candidate à l’introduction est endettée. 3. 4. 1. 4. Le Pourcentage de propriété conservé par les propriétaires Il représente l’un des signaux les plus utilisés dans la littérature sur les introductions en bourse. Sa prise en compte parmi les facteurs explicatifs des anomalies d’évaluation des nouveaux titres, est une extension des modèles de signalisation. Dans le modèle de Hughes (1986), considéré comme une généralisation du modèle de Leland et Pyle (1977), deux signaux crédibles peuvent être utilisés pour communiquer la qualité de l’entreprise au marché. Outre la signalisation par la publication d’information volontaire, le dirigeant 135 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse permet aux investisseurs d’évaluer le niveau d’incertitude de son entreprise par la part de capital qu’il conserve. Dans la pratique, les managers sont généralement libres de choisir le pourcentage d’actions à céder lors de l’opération d’introduction. Une telle information est généralement divulguée dans les prospectus et donc constitue un signal qui ne pourrait être ni altéré ni imité. En vertu de la théorie des signaux, nous considérons que la part de propriété conservée par le manager est perçue comme un signal fiable de la bonne qualité de l’entreprise. Toutes choses étant égales par ailleurs, on s’attend à ce que les entreprises dont les propriétaires retiennent un pourcentage élevé d’actions, affichent une faible sousévaluation et une meilleure performance boursière à long terme. Un tel argument est résumé dans l’hypothèse présentée ci-après : H5a : la part élevée du capital conservée par les propriétaires traduit la qualité de l’entreprise et limite la sous-évaluation initiale. H5b : la part élevée du capital conservée par les propriétaires réduit les incertitudes sur la valeur de l’entreprise et atténue le degré de sous-performance à long terme. 3. 4. 2. Caractéristiques de l’opération d’introduction Une opération d’introduction se distingue aussi par ses propres spécificités, parmi lesquelles figurent la taille de l’offre et la présence ou non d’un capital-risqueur. Celles-ci sont supposées responsables aussi bien de la rentabilité initiale que de celle à long terme. 3. 4. 2 .1. La taille de l’offre Plusieurs chercheurs ont utilisé la taille de l’offre comme une approximation du niveau de risque (Jegadeech et al., 1993 ; Michaely et Shaw, 1994 ; Carter et al., 1998 ; Jain et Kini, 2000). Les offres importantes sont associées en moyenne à un faible niveau de risque et affichent par conséquent, de meilleures performances boursières. Par ailleurs, et si on raisonne à court terme, plus l’offre est de grande taille, approximée par un nombre élevé d’actions émises, plus la liquidité devrait être importante. La sous-évaluation des actions serait donc de moindre ampleur, puisqu’un équilibre entre l’offre et la demande devrait être 136 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse plus rapide à atteindre. Par ailleurs, plus une opération d’introduction est de grande taille, mieux elle est couverte par les médias et les analystes. En conséquence, le niveau d’asymétrie informationnelle et corollairement les degrés de la décote initiale et de la sousperformance sont présumés décroître avec le volume des fonds levés. Ce qui nous permet de postuler l’association suivante : H6a : la sous-évaluation initiale est d’autant plus faible que l’offre est de grande taille. H6b : la sous-performance à long terme des titres est d’autant plus faible que l’offre est de grande taille . 3 .4. 2. 3. La présence d’un capital-investisseur La participation active du capital-investisseur à la création de valeur et son impact sur la performance de la firme, a fait l’objet de plusieurs travaux empiriques (Megginson et Weiss, 1991 ; Gompers et Lerner, 1999 ; Kaplan et Strömberg, 2004). Leur constat commun est que ces partenaires influencent de manière positive la performance des firmes qu’ils soutiennent par le biais des activités de sélection, de soutien au dirigeant et surtout de contrôle. La qualité de surveillance exercée par le capital-investisseur est d’autant plus reconnue par le marché, qu’elle se traduit dans la valorisation des titres lors de l’introduction en bourse. Autrement formulé, les entreprises soutenues par un capitalinvestisseur bénéficieraient d’une meilleure performance par rapport aux autres firmes non contrôlées par cet intermédiaire (Barry et al., 1990 ; Brav et Gompers, 1997 ; Jain et Kini, 1995 ; Megginson et Weiss, 1991 ; Loughran et Ritter, 2004 ; Chahine et Filatotchev, 2008). Leur soutien est responsable même, de la réussite de l’introduction (Jain et Kini, 2000). Nous nous attendons alors à ce que la présence de cette partie prenante lors de l’introduction, soit de nature à améliorer l’évaluation de l’entreprise et atténuer ainsi les anomalies sous-jacentes. Ceci nous amène à formuler l’hypothèse suivante : H7a : la présence d’un capital-investisseur limite l’incertitude ex ante sur la valeur de l’entreprise candidate à l’introduction, et réduit la sous-évaluation initiale. H7b : la présence d’un capital-investisseur améliore la qualité de l’entreprise candidate à l’introduction, et atténue la sous-peformance à long terme. 137 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 3. 4. 3. Qualité des acteurs intervenant dans l’opération d’introduction Deux acteurs sont considérés comme les partenaires officiels d’une opération d’introduction : l’auditeur et l’intermédiaire introducteur. Ces partenaires engagent leur réputation dans les fonctions de certification et de contrôle qui leur sont attribuées. Une telle réputation est censée avoir du poids dans l’explication de la sous-évaluation et de la sous-performance à long terme. 3. 4. 3. 1. Le rang de l’intermédiaire En introduisant une entreprise en bourse, l’intermédiaire introducteur engage sa réputation lorsqu’il certifie que le prix d’offre reflète toute l’information publique et privée concernant l’entreprise candidate (Beatty et Ritter, 1986). Puisque l’intermédiaire introducteur, comme l’auditeur, reçoit des rentes sur son capital réputationnel, il est incité à maintenir sa réputation en pratiquant des choix prudents en termes de prix d’introduction (Nanda et Yun, 1997 ; Chemmanur et Paeglis, 2005). Si l’intermédiaire sous-évalue trop les titres, il perd de futurs émetteurs. En revanche, s’il ne sous-évalue pas assez, il risque de perdre des investisseurs potentiels. Ainsi, la certification qu’il apporte peut être considérée comme un signal crédible, surtout si les investisseurs peuvent observer son historique d’introduction (Chemmanur et Fulghieri, 1999). Par ailleurs, afin de préserver leur réputation, les intermédiaires prestigieux n’introduisent que les sociétés peu risquées et aisément évaluables avec l’information disponible (Carter et Manaster, 1990). Si c’est le cas, les offres publiques initiales contrôlées par ces intermédiaires, auront en moyenne une faible sous-évaluation et de bonnes performances à long terme. Il convient alors de tester la proposition suivante : H8a : la sous-évaluation initiale est d’autant plus faible que l’intermédiaire chargé de l’introduction est réputé. H8b : la réputation de l’intermédiaire chargé de l’introduction améliore la performance à long terme des titres. 138 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse 3. 4. 3 .2. La réputation de l’auditeur Depuis les travaux de Titman et Trueman (1986), les émetteurs qui détiennent des informations privées favorables sur leur entreprise, sont incités à sélectionner un cabinet réputé pour crédibiliser cette information. Ainsi, la réputation de l’auditeur est un signal crédible de la valeur de l’entreprise candidate à l’introduction, car il ne peut pas être imité par un dirigeant détenant des informations défavorables. Dans un tel cas, en choisissant un auditeur réputé, l’entreprise court le risque que l’auditeur détecte et révèle la véritable situation de l’entreprise. Si les cabinets réputés réduisent la probabilité d'erreurs ou d’irrégularités dans les prospectus d’introduction, ceux-ci devraient être perçus comme plus crédibles par les investisseurs. Or, en atténuant l’incertitude des investisseurs, la signature de l’auditeur permet donc de limiter la sous-évaluation à l’introduction et d’atténuer le déclin des performances boursières futures (Beatty, 1989 ; Michaely et Shaw, 1994 ; Holland et Horton, 1993 ; Broye, 2001 ; Weber et Willenborg, 2003). En conséquence, notre hypothèse peut s’énoncer comme suit : H9a : la vérification des comptes de l’entreprise candidate à l’introduction par un auditeur réputé, atténue la sous-évaluation initiale. H9b : la réputation de l’auditeur chargé de la vérification des comptes de l’entreprise candidate à l’introduction, améliore la performance à long terme des titres. 139 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Conclusion du chapitre 2 Tout au long de ce chapitre, nous nous sommes intéressés à l’analyse de l’environnement informationnel des entreprises candidates à l’introduction. Une telle analyse a été initiée par la délimitation du cadre réglementaire régissant les obligations de publications. De fait, l’adaptation de l’information financière aux contraintes légales et aux attentes du marché constitue un enjeu de taille pour les entreprises accédant aux marchés de capitaux. De même, la physionomie des entreprises en matière de communication financière a fortement changé, pour répondre aux attentes de différents acteurs de la vie boursière. Ceux-ci se sont également ajustés à la nouvelle donne, en scrutant toute information divulguée avec des regards multiples et perspicaces. Un tel changement de l’environnement informationnel a suscité notre intérêt pour approfondir le corpus théorique consacré aux divulgations financières. En particulier, nous nous sommes limités aux théories et courants de recherche justifiant l’offre d’information lors des introductions en bourse. Nous en avons déduit que les divulgations financières sont perçues comme un moyen de résolution des problèmes d’agence et un signal crédible de la valeur de l’entreprise. De même, les arguments relatifs aux transactions sur le marché financier défendent l’idée que le renforcement des divulgations contribue à améliorer la liquidité des titres et diminuer le coût du capital. Nous avons évoqué par ailleurs, les travaux qui se sont intéressés à l’association entre l’accès aux marchés financiers, les divulgations financières et l’évaluation de l’entreprise. Deux conclusions majeures émergent de ces travaux : la première est que l’accès au marché financier incite les entreprises à diffuser plus d’informations préalablement à cet événement ; la seconde est qu’un tel comportement associé à une divulgation de qualité améliorent la valorisation de l’entreprise nouvellement introduite et en atténuent les anomalies sous-jacentes. Ces travaux nous ont permis de postuler l’hypothèse qu’une meilleure communication financière atténuerait la sous-évaluation initiale et la sousperformance à long terme. 140 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse Or, dans la mesure où la communication financière a été appréciée au moyen de scores de divulgation, la présentation de la revue de la littérature afférente était indispensable. A ce titre, nous avons synthétisé les études portant sur l’usage, ainsi que la méthodologie de construction des indices de divulgation. Les développements du chapitre sont enfin achevés par l’exposé d’autres explications de l’évaluation des titres. Celles-ci englobent les caractéristiques de l’entreprise introduite, les spécificités de l’opération d’introduction et la qualité des acteurs impliqués dans ce processus. Ces explications alternatives fondent les autres hypothèses de l’étude. Leur validation passe par une étude empirique, à laquelle est dédiée la seconde partie de ce travail. 141 DEUXIEME PARTIE. VALIDATION EMPIRIQUE SUR LE NOUVEAU MARCHE FRANÇAIS 142 Deuxième partie. Validation empirique sur le Nouveau Marché français La seconde partie de la recherche est consacrée à l’étude empirique analysant l’association entre la communication financière et la performance des entreprises introduites en bourse. Dans un premier chapitre, nous nous proposons de préciser certains des volets empiriques de l’étude. D’abord, nous explicitons les étapes de l’opérationnalisation des variables. Ensuite, nous précisons la stratégie de vérification adoptée. Le deuxième chapitre constitue le corps même de la validation empirique. Dans un premier temps, nous avançons une analyse descriptive des variables, afin de mieux comprendre les particularités de l’échantillon étudié. Une partie importante de cette analyse décrit les pratiques de communication financière des entreprises lors de leur accès à la bourse. Dans un deuxième temps, nous approfondissons les analyses statistiques en exposant et discutant les principaux résultats obtenus. 143 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Tout au long des deux premiers chapitres, nous avons tenté de cerner le cadre théorique sous-jacent à la thématique de recherche. Ce cadre nous a permis de préparer le passage au terrain, puisqu’il nous a conduit à formuler les hypothèses à tester. La première hypothèse porte sur la nature de l’association entre la transparence informationnelle des entreprises nouvellement introduites en bourse d’une part, et la performance de leurs titres d’autre part. Les autres hypothèses postulées s’inscrivent dans une optique d’appréhension globale des anomalies d’évaluation d’un nouveau titre. Nous nous proposons de vérifier l’ensemble de ces hypothèses à travers une validation empirique menée sur le Nouveau Marché français. En se référant aux orientations méthodologiques des deux champs de recherche délimitant la problématique de l’étude, nous avons défini les mesures de nos variables d’intérêt. Explicitement, nous empruntons aux études portant sur l’évaluation des sociétés nouvellement introduites, la méthodologie des études d’événement. Une telle méthodologie est souvent perçue comme l’approche la plus répandue pour l’estimation des rendements à court et à long terme. Elle consiste à estimer le rendement d’un titre, de la date d’introduction aux premiers jours de cotation (cas de la sous-évaluation), et à un certain nombre d’années après cette période (cas de la sous-performance à long terme), puis à le comparer à un rendement supposé normatif. L’événement n’est autre que celui de l’introduction en bourse. Nous nous servons également de la méthodologie des indices de divulgation, couramment utilisée dans les travaux de recherche traitant de la communication financière. Adaptés au contexte de notre étude, ces indices appréhendent l’effort informationnel des entreprises étudiées. Dans un premier développement, nous précisons la démarche empirique permettant d’apprécier l’effort informationnel des entreprises étudiées, ainsi que leur performance à court et à long terme. Nous présentons, dans un deuxième développement, l’échantillon, les données de l’étude et la mesure des variables. Enfin, nous exposons les outils d’analyses statistiques. 144 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Section 1. Opérationnalisation des variables de l’étude Nous nous attardons dans cette section, à présenter la démarche qui nous a guidée à mesurer les variables de l’étude. Nous commençons dans un premier temps, par décrire les étapes de construction des indices de divulgation, outils d’appréhension de la transparence informationnelle (§1.1). Dans un second temps, nous présentons successivement les méthodes d’estimation de la performance à court terme (§1.2) et de celle à long terme (§1.3). 1. 1. La transparence informationnelle Nous commençons d’abord par décrire le mode et les sources de sélection des items. Ensuite, nous présentons la procédure de pondération de ces items. Enfin, à l’aide de quelques exemples, nous illustrons notre démarche empirique, afin de mieux en comprendre les mécanismes. 1. 1. 1. Choix des items Les items ayant constitué notre indice de divulgation ont été présélectionnés au préalable, à partir de la revue de la littérature portant sur l’usage des scores ou indices de publication (Cf. §3.3.2 du chapitre 2). La présélection s’opère en choisissant les items ayant fait l’objet d’un consensus dans les travaux de recherche. Par ailleurs, afin de tenir compte le mieux possible des besoins réels des investisseurs, le choix des items a été affiné en consultant les enquêtes sur leurs attentes en matière d’information financière et non financière. Parmi celles les plus abouties, on peut citer l’enquête réalisée par le Standard Research Institute (SRI), celle menée par l’Institut Canadien des Comptables Agréés (ICCA) et le rapport du Comité Spécial sur la Communication Financière de l’Institut Américain des Experts Comptables (AICPA). S’agissant de la première enquête réalisée par le Standard Research Institute (SRI), celle-ci a été menée aux Etats-Unis sur la période 1986-1987. Deux questionnaires ont été administrés auprès de 712 investisseurs professionnels et individuels. Ils s’articulent autour 145 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification de deux objectifs : identifier les besoins en informations des investisseurs et comprendre l’usage qu’ils font du rapport annuel pour leurs décisions d’investissement. L’enquête a fait ressortir 87 éléments d’informations soulignant l’importance grandissante de l’information non financière. Les professionnels interrogés ont montré une certaine préférence pour les informations sur les objectifs et les orientations stratégiques. Ils sont également très sensibles aux divulgations relatives aux évolutions récentes du secteur d’activité et la part de marché de l’entreprise. Parmi les 87 éléments d’informations mentionnés dans le rapport du Standard Research Institute (SRI), les 18 informations les plus importantes aux yeux des investisseurs professionnels, figurent dans le tableau suivant : Tableau 3-1. Les besoins en informations des investisseurs institutionnels selon le SRI Rang 1 Type d’information Importance Evénements récents et perspectives sur le (les) secteur (s) d’activité de 82,4 % la société 2 Résultats annuels de la société 82,4 % 3 Part de marché de la société 80,4 % 4 Expositions aux risques 79,8 % 5 Evénements récents affectant la société 79,8 % 6 Situation financière annuelle 79,5 % 7 Situation de trésorerie (cash-flow) 74,0 % 8 Objectifs de la société et orientations stratégiques 70,2 % 9 Information sur les principaux segments d’activité de la société 67,0 % 10 Prévisions sur les performances de la société 62,5 % 11 Performance de l’action 61,2 % 12 Informations sur les produits 60,6 % 13 Données financières historiques 58,7 % 14 Résultats trimestriels 58,7 % 15 Situation financière trimestrielle 57,4 % 16 Perspectives sur l’économie 49,4 % 17 Information trimestrielle sur la trésorerie (cash-flow) 46,2 % 18 Opinions et analyses sur la société des autres analystes et 35,9 % professionnels Source : SRI (1987), p. 31 146 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Une enquête comparable a été menée en 1990 par l’Institut Canadien des Comptables Agréés (ICCA) visant à déterminer les informations jugées pertinentes pour les utilisateurs des rapports annuels. Au terme de l’étude, l’organisme a dressé une liste des éléments à inclure dans les rapports annuels. Il s’agit de quatre grandes catégories d’informations satisfaisant la qualité fondamentale d’une information, à savoir : l’utilité. Selon l’ICCA (1990), une information est considérée comme utile, si elle est pertinente pour la prise de décision, fiable, rapidement publiée, compréhensible et comparable. La première catégorie d’informations renseigne sur l’entreprise dans son ensemble : son profil, sa structure organisationnelle, ses produits, ses services et marchés, ses ressources humaines, son secteur d’activité et ses perspectives générales. La deuxième catégorie informe sur l’exploitation de l’entreprise. Elle porte sur sa gestion globale, ses résultats passés, ses orientations futures et les ressources dont elle dispose pour y parvenir. Elle comprend également des informations sur la fonction recherche et développement, l’environnement concurrentiel et des données sur les risques et les incertitudes de l’activité. La troisième catégorie fournit une analyse de la situation financière. Elle englobe les états financiers vérifiés, des explications sur les méthodes et principes comptables, une analyse des résultats d’exploitation, de la situation financière et de son évolution. Enfin, l’ICCA (1990) recommande la publication d’une quatrième catégorie d’informations supplémentaires : celle-ci comprend la liste des membres de la direction, des informations sur la propriété et le contrôle de l’entreprise, ainsi que sur les relations avec les investisseurs. La troisième enquête menée par l’Institut Américain des Comptables Certifiés (AICPA) en 1994 (Rapport Jenkins) a permis d’abord, de cerner les différents besoins et attentes des utilisateurs de l’information financière. A partir de ces besoins, le comité d’étude de l’AICPA a dressé ensuite, une liste de dix éléments d’informations essentielles pour la prise de décision, répartis en cinq catégories. Il s’agit des données financières et non financières, l’analyse des dirigeants sur les données financières et non financières, des informations prévisionnelles, des informations sur les dirigeants et les actionnaires et des informations sur l’environnement de l’entreprise. Le tableau 3-2 détaille ces cinq catégories, ainsi que les besoins qu’ils permettent de satisfaire. 147 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Tableau 3- 2. Les besoins en informations selon le rapport Jenkins Nature de l’information Eléments d’informations à produire ● Globale Besoins Sectorielle satisfaits 43 9 1,2,3,6,7 Données financières et non financières : -Etats financiers 9 -Données opérationnelles et mesures de 9 1,2,3,4 performances utilisées par les dirigeants ● 9 Analyse des dirigeants sur les données 9 1,2,3,4 9 1,2,3,7 financières et non financières : raisons des changements des performances et identification des effets passés des tendances clefs. ● Informations prévisionnelles/prospectives : -Opportunités et risques y compris ceux issus des tendances clefs. -Objectifs et plans des dirigeants incluant les 9 4,7 facteurs clefs de succès. 9 -Comparaison de la performance actuelle 9 1,2,3,4,5,7 aux opportunités, risques et plans des dirigeants antérieurement diffusés. ● Informations sur les dirigeants et les actionnaires : directeurs, dirigeants, rémunérations, actionnaires principaux, 9 4 transactions et liens entre les parties. ●Informations sur l’environnement de la société : -Objectifs et données stratégiques 9 9 3,4 -Etendue et description de l’activité 9 9 1,2,6 -Impact de la structure de l’industrie sur la 9 9 2,6,7 société Source : AICPA (1994), Ch. 3 et 5 43 Les notes de 1 à 7 se rapportent aux besoins suivants : -1 : Analyser séparément chaque segment d’activité présentant des opportunités et risques différents ; -2 : Comprendre la nature de l’activité (des activités) de la société ; -3 : Avoir une perspective prévisionnelle ou prospective ; -4 : Comprendre les perspectives et objectifs des dirigeants ; -5 : Connaître la fiabilité relative des informations communiquées ; -6 : Comprendre la performance de la société relativement à celle des concurrents; -7 : Comprendre rapidement les changements majeurs affectant une société. 148 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Outre ces enquêtes, d’autres recherches ont mis en exergue les informations les plus appréciées par les investisseurs. Dans leur enquête menée pour le compte d’Ernst & Young Center for Business Innovation, Eccles et Mavrinac (1995) ont publié une liste des dix plus intéressantes informations aux yeux des analystes et des investisseurs. En moyenne, ces utilisateurs ont jugé que parmi les informations les plus valorisées, figurent la croissance du marché, le succès stratégique, les investissements en recherche et développement, la part de marché et le développement de nouveaux produits. Le tableau 3-3 résume ces différents éléments d’informations. Tableau 3-3. Les mesures les plus appréciées par les investisseurs selon Eccles & Mavrinac (1995) Rang Analystes financiers Gestionnaires de portefeuilles 1 Bénéfices Croissance du marché 2 Cash-flow Bénéfices 3 Croissance du marché Cash-flow 4 Performance du segment Développement de nouveaux produits 5 Part de marché Coûts 6 Investissements Part de marché 7 Coûts Investissements 8 Investissements en R&D Performances du segment 9 Succès stratégiques Investissements en R&D 10 Développement de nouveaux produits Productivité de la R&D Source : Eccles & Mavrinac (1995) Dans une étude subséquente, Mavrinac et Siesfeld (1997) ont montré que les investisseurs valorisent plutôt plus les informations relatives aux ressources humaines, telles que les informations sur la crédibilité des dirigeants, l’aptitude à attirer des salariés, la qualité des politiques de rémunération, etc. Ces utilisateurs manifestent également de l’intérêt pour les informations sur la stratégie de l’entreprise, l’innovation et la part de marché. L’étude a ainsi mis en exergue une liste des informations les mieux et les moins bien appréciées selon les notes attribuées par les investisseurs. Le tableau 3-4 récapitule ces informations. 149 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Tableau 3-4. Les besoins en informations selon Mavrinac et Siesfeld (1997) Mesures les plus appréciées ● Exécution de la stratégie 44 Mesures les moins appréciées Note 6,26 ● Qualité 4,48 6,16 ● Taux 5,92 ● Expérience Note de la direction d’entreprise ● Crédibilité ● Qualité des dirigeants de la stratégie d’entreprise du turnover des salariés des services des 4,42 4,36 relations investisseurs ● Innovation 5,77 ● Nombre ● Aptitude 5,61 ●Qualité du service clients 4,29 5,60 ● Qualité des informations publiées 3,91 5,54 ● Récompense qualité produit 3,53 5,48 ● Récompense qualité processus 3,39 5,40 ● Politique ● Part à attirer les salariés de marché ● Expérience ● Qualité des dirigeants des politiques de de réclamations clients 4,32 rémunération ● Position dominante en recherche ● Qualité 3,36 l’environnement des processus ● Satisfaction sociale et respect de des clients 5,34 ● Utilisation 5,33 ● Ratios des équipes salariées de rémunération 3,26 3,22 Source : Mavrinac et Siesfeld (1997) Dans le contexte particulier des introductions en bourse, le cabinet Calan Ramolino & Associés (1995) 45 s’est focalisé sur les informations contenues dans les prospectus d’introduction publiés par treize entreprises introduites au Second Marché français, durant l’année 1994. Par ailleurs, le cabinet s’est limité dans son étude aux divulgations portant sur l’activité des entreprises et leurs perspectives d’avenir, perçues comme des éléments d’informations majeurs pour les investisseurs potentiels. 44 Le tableau rapporte la moyenne des notes qui varient de 1 à 7 correspondant à l’information la moins appréciée à l’information la plus appréciée. 45 Calan Ramolino & Associés est l’un des premiers cabinets d’audit et de conseil en France et dans le monde à travers le réseau Nexia International. 150 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Tableau 3-5. Informations communiquées dans les prospectus d’introduction selon le rapport de Calan Ramolino & Associés (1995) Eléments d’informations Pourcentage de sociétés donnant l’information ● Données communiquées sur l’activité -Présentation générale 38 % -Chiffres-clés consolidés (ou sociaux en l’absence de filiales) 92 % -Répartition du CA consolidé (par produit ou secteur d’activité) 92 % -Contribution au résultat consolidé 33 % -Structure et organigramme 100 % -Description des flux intra-groupes 17 % -Données caractéristiques sur les filiales et sous-filiales (activité, 58 % chiffre clés, etc.) -Marché (s) 100 % -Concurrence 69 % -Produits ou services 100 % -Sites et installation 85 % -Production 89 % -Commercialisation 77 % -Investissements (hors frais de recherche) 77 % -Frais de recherche 54 % -Effectifs 77 % -Marques, brevets, licences 69 % -Analyse des risques : -Clients (nature, poids des grands comptes dans le CA, etc.) 100 % -Fournisseurs (politique d’achat, répartition) 61 % -Risque de change 50 % -Faits exceptionnels ou litiges 54 % ● Données communiquées sur les perspectives d’avenir -Prévisions de chiffres d’affaires pour la période en cours 85 % -Prévisions de résultat pour la période en cours 85 % -Revue limitée des prévisions par les commissaires aux comptes 38 % -Descriptif précis des hypothèses utilisées pour les prévisions 23 % 151 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Eléments d’informations Pourcentage de sociétés donnant l’information -Précisions sur les investissements prévisionnels 54 % -Politique de dividendes 54 % Source : Calan Ramolino & Associés (1995) En demeurant dans le même contexte, Labégorre (2003) a mené une enquête auprès de 334 analystes financiers 46 , destinée à révéler leurs attentes des informations divulguées dans les prospectus d’introduction. Les répondants ont apprécié l’utilité des différents chapitres du prospectus, sur une échelle de Thurstone à trois points (très important/important/utile). En classant les chapitres sur la base de la note moyenne attribuée, les analystes semblent accorder le plus d’intérêt au chapitre 7 (perspectives de développement de la société) suivi du chapitre 4 (présentation de l’activité de la société) et du chapitre 5 (les derniers états comptables certifiés). De plus, selon 40,6 % des répondants, les indicateurs prévisionnels du prospectus, financiers ou stratégiques, gagneraient à être améliorés. A la lumière de ces études et enquêtes, nous avons pu affiner la présélection des items. Le choix final a été, enfin, guidé par une confrontation avec les pratiques de divulgations des entreprises étudiées. Concrètement, l’examen des prospectus d’introduction nous a orienté à se focaliser sur les divulgations d’information faisant l’objet de plus de disparité entre les entreprises. Nous avons ainsi finalement dressé une liste de 43 items (Cf. Tableau 3-6), répartis en cinq catégories : -informations générales sur l’entreprise (6 items) ; -informations sur l’activité de l’entreprise et son environnement (12 items) ; -informations non financières (7 items) ; -informations à caractère prévisionnel (10 items) ; -informations financières et comptables (8 items). 46 L’auteur a ciblé la population étudiée. Il s’agit des analystes qui rédigent l’analyse financière jointe au prospectus d’introduction. 152 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Tableau 3-6. Liste des items retenus dans l’étude Catégories ● Informations N° item générales Intitulé item 1 Données concernant l’historique de l’entreprise 2 Présentation des objectifs 3 Discussion sur les actions entreprises pour la réalisation sur l’entreprise des objectifs 4 Discussion sur les actions futures à entreprendre pour la réalisation des objectifs 5 Présentation d’un échéancier pour atteindre les objectifs 6 Législations applicables dans le champ d'activité de l'entreprise ●Informations sur 7 Description du marché 8 Principaux produits et/ou services offerts 9 Positionnement sur le marché 10 Stratégie de l’entreprise 11 Atouts et facteurs clés de succès 12 Données sur la clientèle 13 Politique commerciale 14 Données sur la concurrence 15 Avantages concurrentiels 16 Discussion des barrières à l’entrée 17 Politique d’investissement 18 Activités de recherche et développement 19 Données sur l’effectif du personnel 20 Données sur la qualification du personnel 21 Données sur le degré d’implication du personnel dans la l’activité de l’entreprise et son environnement ●Informations non financières gestion de l’entreprise 22 Présentation des actions de motivation 23 Informations sur les relations sociales (procédures collectives, conflits sociaux, relations avec les instances réglementaires, etc.) 153 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Catégories N° item 24 Intitulé item Discussion des différents problèmes de gestion intervenus au cours de l’exercice 25 Discussion de la direction sur la situation financière de l'entreprise ●Informations à caractère 26 Discussion des perspectives d'évolution du marché 27 Description de la répartition du chiffre d'affaires prévisionnel prévisionnel par produit et/ou service 28 Présentation des hypothèses sous-jacentes aux prévisions 29 Informations sur le programme d'investissement prévisionnel 30 Perspectives d'évolution de la part de marché 31 Prévisions des concurrents potentiels 32 Evolution prévisionnelle de l'effectif 33 Prévisions des activités de recherche et développement 34 Comparaison des prévisions antérieures aux réalisations et explications des écarts 35 Discussion de l’incidence des risques sur le chiffre d'affaires et le résultat prévisionnels ●Informations comptables 36 et financières Informations relatives à la ventilation du chiffre d’affaires par produit et/ou branche d’activité 37 Informations relatives aux investissements financiers 38 Informations relatives aux variations des capitaux propres 39 Informations relatives aux dettes financières 40 Informations relatives aux créances clients 41 Informations relatives aux engagements et aux instruments financiers 42 Informations sur les soldes du bilan (fonds de roulement, besoin en fonds de roulement, etc.) 43 Principes et méthodes comptables utilisés Une fois la liste établie, l’étape suivante consiste à valoriser chacun des items constitutifs. C’est l’objet du développement qui suit. 154 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification 1. 1. 2. Procédure de notation La littérature consacrée à l’usage des indices de divulgation met en exergue l’existence de deux procédures différentes de pondération des items (Cf. § 3.3.1 du chapitre 2). La première est fondée sur l’opinion exprimée par des utilisateurs ciblés, généralement les analystes financiers et les autres investisseurs professionnels (Buzby, 1974, 1975 ; Michaïlesco, 1998 ; Bertrand, 2000). A la lumière des réponses d’un échantillon de ces utilisateurs, différents poids sont accordés aux items sélectionnés. A l’opposé, la deuxième procédure ne cible pas un groupe spécifique d’utilisateurs et une pondération personnellement développée par le chercheur est alors opérée (Wiseman, 1982 ; Cooke, 1989, 1992 ; Botosan, 1997 ; Depoers, 1999 ; Cormier et Magnan, 1999). La confrontation des deux procédures de pondération a mis en exergue plusieurs critiques adressées à l’encontre de la première procédure. La subjectivité de l’appréciation est la faiblesse majeure souvent citée. Les investisseurs professionnels constituent un groupe d’utilisateurs qualifiés, alors que l’estimation de l’importance des items devrait varier selon les groupes d’utilisateurs. « Il est clair qu’un groupe d’utilisateurs va attacher une importance à un item, celle-ci sera différente pour un autre groupe. Cependant, l’accent de cette recherche n’est pas mis sur un groupe particulier d’utilisateurs, mais sur tous les utilisateurs des rapports financiers » (Cooke, 1989 ; p. 197). Par ailleurs, une autre critique est également évoquée relevant des biais sous-jacents à l’usage des questionnaires pour le recueil des opinions. A ce titre, Bertrand (2000) signale que parmi les indices recensés, le nombre de questionnaires envoyés varie entre 106 et 576, ce qui soulève la contrainte des coûts élevés des enquêtes. De plus, les taux de réponses sont souvent faibles : ils varient entre 15 % et 34 %, avec une moyenne de 20 %. Cela étant, le biais de non réponse rend difficile la généralisation des attitudes à l’ensemble de la population ciblée. Compte tenu de ces insuffisances, nous avons écarté la procédure de pondération fondée sur l’adéquation des informations diffusées par rapport aux besoins d’utilisateurs spécifiques. De fait, nous nous alignons avec les travaux choisissant la pondération personnelle et nous optons en particulier, pour une procédure de pondération semblable à celle utilisée par Wiseman (1982) et Cormier et Magnan (1999) dans leurs études portant sur l’appréciation de la qualité des divulgations environnementales. Le principe de pondération est fondé sur une analyse de contenu des prospectus d’introduction. Une telle 155 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification analyse consiste à repérer la présence d’une information ou d’un item donné et à lui affecter la notation suivante : • « 0 » s’il n’y a aucune information ; • « 1 » si l’information est décrite de manière générale ; • « 2 » si l’information est décrite de manière précise, c’est à dire qu’elle est chiffrée mais pas détaillée ou détaillée mais non chiffrée ; • « 3 » si l’information est décrite de manière détaillée et chiffrée. Nous avons opté pour une telle pondération, car elle permet de concilier approche quantitative - approche qualitative. Nous avons ainsi écarté la procédure dichotomique (accordant la valeur 1 si l’information est présente et la valeur 0 en cas d’absence de l’information), puisqu’elle vise souvent à apprécier l’étendue de la divulgation et non sa qualité. S’agissant de la procédure de pondération choisie, le passage d’une note à l’autre est guidé par l’augmentation du degré de précision. La note « 1 » ne prête à aucune confusion avec la note « 2 ». Elle est accordée lorsque l’entreprise présente uniquement des généralités sur l’information. D’ailleurs, peu de développements lui sont dans ce cas, réservés. Tandis que le passage de la note « 1 » à la note « 2 » est dicté par l’existence de plus de détails décrivant l’item. Ces détails prennent une forme narrative (plus de développements sont consacrés à l’item) ou une forme quantitative (l’information est décrite de manière chiffrée). Enfin, la note « 3 » n’est accordée que si l’information est bien précise (décrite sous les deux formes : narrative et quantitative). Par ailleurs, afin d’assurer une certaine homogénéité dans la procédure de notation, nous avons procédé à une lecture préalable d’une vingtaine de prospectus d’introduction. L’objectif est de développer un « apprentissage » dans la manière de noter, afin d’assurer une appréciation objective de l’effort informationnel déployé par chaque entreprise étudiée. Nous avons passé ensuite, un temps considérable à l’analyse de contenu 47 des prospectus, car un item peut être non cité explicitement dans le développement qu’il lui est spécifique, alors qu’il est communiqué dans un autre développement. A titre d’illustration, l’item relatif aux barrières à l’entrée pourrait être non cité en discutant de la concurrence à 47 L’analyse de contenu consiste à rechercher et à dénombrer des éléments préalablement précisés (les items) dans les supports d’informations communiqués par les entreprises (rapport annuel, prospectus d’introduction). Cette technique a souvent été utilisée en finance (Rogers et Grant, 1997 ; Breton et Taffler, 2001) puisque les conditions de sa validité sont de plus en plus standardisées (Bardin, 1998). 156 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification laquelle l’entreprise fait face. Or, il pourrait être inséré dans un autre développement traitant par exemple de la stratégie de l’entreprise. 1. 1. 3. Exemples de notation Nous avançons dans ce qui suit deux exemples de notation : Le premier exemple est relatif à l’item « politique commerciale ». Dans son prospectus d’introduction, la société Soft Computing décrit cette information dans les propos suivants : « fortement impliquée dans le conseil, Soft Computing a appliqué l’organisation commerciale traditionnelle des grands cabinets de conseil : les directeurs développent et capitalisent un tissu relationnel auprès des directions générales et des directions marketing et commerciales tandis que les responsables des missions identifient et remontent les opportunités commerciales détectées pendant leurs missions. Les services d’ingénierie et d’hébergement étaient jusqu’à récemment proposés dans la continuité des missions de conseil. A cette approche relationnelle du commercial, Soft Computing a récemment ajouté un modèle de commercialisation plus proche de celui des SSII pour appuyer le développement des activités d’ingénierie et d’hébergement. Ce modèle repose sur une force commerciale dédiée qui comptera trois personnes d’ici la fin de l’exercice 2000. Cette force commerciale est épaulée par une cellule de télémarketing, responsable de l’identification des opportunités sur des prospects qualifiés » 48 . Ainsi, nous remarquons que l’information communiquée sur la politique commerciale est détaillée mais non chiffrée, on lui attribue ainsi la note « 2 ». Le même item est décrit dans le prospectus d’introduction de Medcost avec autant de détails, mais également avec des données chiffrées : « Medcost gère depuis cinq ans une base commerciale des clients et prospects de la société : industrie pharmaceutique, assureurs, leaders d’opinion en santé, institutionnels, etc. Cette base comptait 3 500 contacts au 31 décembre 1999. Au second semestre 2000, Medcost organisera une nouvelle base commerciale, comportant le profil électronique des contacts (équipement, coordonnées mail, abonnements aux systèmes gérés par Medcost, etc.) ainsi que la structure de leur patientèle, pour faciliter l’inclusion des investigateurs et de leurs patients dans les essais cliniques. Le développement du chiffre d’affaires de Medcost et la venue de 48 Extrait du prospectus d’introduction de la société Soft Computing (introduite sur le Nouveau Marché le 26/04/2000), p. 54. 157 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification nouveaux clients se sont construits jusqu’ici par le "bouche à oreille" et la notoriété créée par les efforts de promotion décrits ci-après. Une partie des fonds levés à l’introduction en bourse permettra à Medcost de recruter une équipe commerciale pour mieux structurer l’offre et mieux exploiter sa base commerciale. Medcost a consacré 1,5 million de francs à la promotion en 1999 (à comparer à environ 1,2 million de francs en 1998), dont 80 % sont représentés par des coûts salariaux. Ces dépenses recouvrent diverses actions : • Intervention dans tous les grands événements du secteur (congrès, conférences, séminaires). • Site web Medcost.fr et newsletter (2 000 abonnés au 31 mars 2000). Le site de la société et la liste de diffusion associée permettent d’entretenir des relations régulières et privilégiées avec les cibles et les partenaires de Medcost. • Revue Cybersanté (5 numéros parus au 31 décembre 1999, tirage à 5 000 exemplaires distribués gratuitement), exemples de sujets traités : essais cliniques et recueil de données sur Internet et le RSS (Réseau Santé Social), l’internet médical en 101 questions, les outils médico-économiques. • Depuis 1995, Medcost a mis en place une stratégie de formation et d’accompagnement de ses cibles à l’Internet médical. Près d’un millier de contacts privilégiés ont ainsi bénéficié de cette offre gratuite, la plupart du temps dans le cadre de programmes individuels. Grâce à ces initiatives, Medcost est reconnu comme le leader de la réflexion et de l’innovation Internet dans le secteur santé, fréquemment cité ou consulté par les professionnels de la santé » 49 . On attribue à cet item la note « 3 ». Le deuxième exemple est relatif à l’item « discussion des barrière à l’entrée ». Dans son prospectus d’introduction, la société Cyberdeck ne communique que des généralités sur cette information, citée d’ailleurs implicitement en abordant la fonction de recherche et de développement : « Le département de R&D est fondamental pour Cyberdeck, dont l’offre produit recèle un savoir-faire technologique qui constitue la véritable barrière d’entrée pour un nouvel entrant » 50 . Etant donné le manque de détails fournis, on ne peut accorder que la note « 1 ». 49 Extrait du prospectus d’introduction de la société Medcost (introduite sur le Nouveau Marché le 09/06/2000), p. 45. 50 Extrait du prospectus d’introduction de la société Cyberdeck (introduite sur le Nouveau Marché le 27/06/2000), p. 44. 158 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Le même item est amplement décrit dans le prospectus d’introduction de la société Medcost, qui lui réserve un développement détaillé dans un paragraphe séparé (4.7.2 Barrières à l’entrée) : « le positionnement de MEDCOST génère beaucoup de partenaires potentiels et peu de concurrents, parce que la fourniture de contenus et services aux professionnels de santé implique une parfaite connaissance du secteur. L'acquisition de cette connaissance est longue et difficile pour les prestataires étrangers au domaine. 4.7.2.1 - Prime au premier entrant : les phénomènes de "lock-in" offrent une prime au premier entrant et dissuadent les nouveaux venus de développer à nouveau des applications existantes. Par exemple, une fois l’annuaire hospitalier mis en ligne, il est peu probable que de nouveaux opérateurs s’engagent à développer un service équivalent. Ils chercheront plutôt à pouvoir exploiter, sur le mode de l’affiliation, les services existants. En effet, la "copie" pure et simple de ce type d’application est impossible compte tenu de son architecture dynamique : chaque écran d’information est constitué en temps réel par recherche, dans la base de données dynamique, des données précises répondant aux critères choisis par l’internaute. L’ensemble de la base n’est pas accessible directement puisqu’elle est conservée dans un volume privé protégé. Elle ne pourrait être reconstituée que par interrogations successives, méthode longue et fastidieuse qui présente peu d’intérêt pour un pirate…§.4.7.2.2 Barrière à l’entrée d’un environnement institutionnel, relationnel, juridique et économique complexe : le marché d’opérateur de services médicaux sur le web comporte de nombreuses barrières à l’entrée. La maîtrise de l’environnement institutionnel, juridique et économique, la connaissance des systèmes de financement, la constitution d’un tissu relationnel ou l’organisation de systèmes de distribution adaptés constituent des tâches complexes et de longue haleine… » 51 . Compte tenu de ces détails, l’information sur les barrières à l’entrée est notée « 2 ». 51 Extrait du prospectus d’introduction de la société Medcost, p. 43. 159 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification 1. 2. La performance à court terme La performance à court terme d’un titre i le jour de cotation t n’est autre que sa rentabilité initiale anormale (appelée également décote initiale). Celle-ci est définie comme étant la différence entre le prix d’offre figurant dans le prospectus d’introduction et le cours de clôture du jour de cotation t, rapportée au prix d’offre : RI i ,t = C i ,t − POi (1) POi Le titre i est sous-évalué si RI > 0 et surévalué si RI < 0. Une telle mesure définit la rentabilité non ajustée du titre i le jour t. La prise en compte des fluctuations du marché entre la date de fixation du prix d’offre et les premiers jours de transaction du titre, exige l’ajustement de l’équation (1) par le rendement du marché. Pour notre étude, nous ajustons le rendement initial par le rendement correspondant de l’indice du Nouveau Marché. Nous obtenons l’équation suivante : RIA i ,t = C i ,t − POi POi − It − I0 I0 (2) Avec : RI i, t : rendement initial du titre i le jour de cotation t ; RIA i, t : rendement initial ajusté du titre i le jour de cotation t ; PO i : prix d’introduction du titre i ; C i, t : cours de clôture du titre i le jour de cotation t (t = 1, 5, 10, 20 et 30) ; It : valeur de l’indice du Nouveau Marché le jour de cotation t ; Io : valeur de l’indice du Nouveau Marché la veille de l’introduction du titre i en bourse. Une fois les rendements anormaux quotidiens de chaque titre calculés, l’étape suivante consiste à calculer les rendements anomaux quotidiens pour l’ensemble des titres, définissant ainsi la rentabilité initiale moyenne : 160 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification 1 RI t = N RIA t 1 N = N ∑ RI i =1 i,t N ∑ RIA i =1 i ,t Avec : RI : rentabilité initiale moyenne le jour de cotation t ; t : rentabilité initiale ajustée moyenne le jour de cotation t ; RIAt N : taille de l’échantillon. Finalement, afin d’examiner si la rentabilité initiale moyenne est significativement différente de zéro, des statistiques t sont calculées de la façon suivante : RI t t= σ ( RI t ) t= RIA t σ ( RIA t ) N avec N avec ( σ RI ( σ RIA ) t t ( N ⎡ 1 =⎢ ∑ RI ⎣ N − 1 i =1 ) t t _ RI ( t N ⎡ 1 =⎢ ∑ RIA i , t _ RIA ⎣ N − 1 i =1 ( ) et σ (RIA ) représentent les écarts-type respectifs de RI Où σ RI i,t t et ) 2 t ⎤ ⎥ ⎦ ) RIA t estimés à partir d’un échantillon en coupe transversale. 1. 3. La performance à long terme La performance à long terme d’un titre i nouvellement introduit en bourse, sur une période d’observation T, est estimée par sa rentabilité anormale sur la même période. Celle-ci s’analyse souvent selon la méthodologie dite des événements, dont la première étape consiste à calculer les rentabilités anormales des titres concernés. Or, la rentabilité anormale d’un titre est définie comme étant la différence entre sa rentabilité « observée » soit la rentabilité que le titre affiche et sa rentabilité « théorique » ou attendue. Nous évoquons alors, dans ce qui suit, les différentes approches méthodologiques afférentes à l’évaluation des rendements attendus et à la mesure des rentabilités anormales. Nous affinons chaque développement pour expliciter les choix retenus dans notre étude. 161 1/ 2 2 ⎤ ⎥ ⎦ 1/ 2 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification 1. 3. 1. Méthodologie d’évaluation des rendements attendus Différentes approches sont proposées dans la littérature économique et financière pour évaluer les rendements attendus. Selon Pécherot-Petitt (2002, p. 56), trois approches sont principalement proposées par la littérature économique et financière pour calculer les rentabilités anormales sur une longue période. La première, consiste à utiliser le modèle à trois facteurs de Fama et French (1993) ; la deuxième, à ajuster la rentabilité d’un titre par la rentabilité d’un portefeuille de référence ; la troisième, à ajuster la rentabilité d’un titre par la rentabilité d’une entreprise de contrôle (« benchmark ») 52 . Dans le cadre de notre étude, nous optons pour la troisième approche préconisée dans plusieurs études. Barber et Lyon (1997, p. 354) préconisent cette méthode pour évaluer les rendements anormaux à long terme : « l’approche de l’entreprise-contrôle élimine le biais du survivant 53 (puisque les deux entreprises-l’échantillon et le contrôle-doivent être cotées au moment de l’événement de l’étude), le biais de recomposition (puisque le rendement des deux firmes est calculé sans recomposition), et le biais d’asymétrie (puisque les deux firmes ont une probabilité égale de générer des rendements positifs importants) » 54 . Ritter (1991) est le premier auteur à utiliser le modèle des entreprises de contrôle dans le cadre des études d’événement sur longue période. Il choisit d’apparier chaque entreprise impliquée dans une introduction en bourse entre 1975 et 1984 avec une entreprise de contrôle, dont les caractéristiques en termes de secteur et de taille sont similaires. En revanche, Loughran et Ritter (1995) se contentent de la taille comme unique critère pour sélectionner les entreprises de contrôle. Dans des contextes similaires, les chercheurs utilisent d’autres critères pour le principe d’appariement entre les entreprises étudiées et les entreprises de contrôle. A titre d’illustration, Spiess et Affleck-Graves (1999) ainsi que Loughran et Vijh (1997) utilisent deux critères, à savoir : la taille et le ratio valeur comptable/valeur de marché (« book-to-market ») respectivement dans le contexte des émissions de dettes et des fusions acquisitions. 52 Pour un aperçu sur chacune de ces méthodologies, se référer à l’article de Pécherot-Petitt (2002). Ce biais se produit lorsque le rendement attendu est calculé en utilisant un portefeuille de marché. Sachant que les entreprises nouvellement inscrites ont tendance à générer des rendements inférieurs à la moyenne du marché (Ritter, 1991), le calcul des rendements anormaux est biaisé de façon positive puisque l’échantillon des entreprises ne contient pas de nouvelles firmes après l’événement, d’où l’appellation de biais du survivant (« survivor bias ou new listing bias »), alors que le portefeuille du marché en inclut continuellement. 54 Une analyse très détaillée de ces biais est présentée par Lyon, Barber et Tsai (1999). 53 162 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Une synthèse des principaux travaux consacrés à l’étude des rentabilités anormales à long terme, par l’approche des entreprises de contrôle, est reportée dans le tableau 3-7 ci-après : Tableau 3-7. Synthèse des études utilisant le modèle des entreprises de contrôle dans le calcul des rendements à long terme Contextes des études Auteurs Critères ●Les Barber et Lyon (1997) Taille Lyon, Barber et Tsai (1999) Book-to-market simulations Taille et book-to-market Taille et book-to-market ●Les - études d’événement Les augmentations de capital Loughran et Ritter (1995) Taille Spiess et Affleck-Graves (1995) Taille Secteur et Taille Taille et book-to-market - Les dividendes Michaely, Thaler et Womack (1995) Secteur et Taille - Les émissions de dettes Spiess et Affleck-Graves (1999) Taille et book-to-market - Les fusions et acquisitions Loughran et Vijh (1997) Taille et book-to-market - Les introductions en bourse Ritter (1991) Secteur et Taille Loughran et Ritter (1995) Taille - Les leverage buy-outs (LBO) Mian et Rosenfeld (1993) Secteur et Taille - Les recommendations Womack (1996) Taille d’analystes - Les Secteur et Taille scissions d’actions Cusatis, Miles et Woolridge (1993) Secteur et Taille Desai et Jain (1999) Secteur et Taille Source : Extrait et adapté de Pécherot-Petitt (2002) Dans le cadre de notre étude, nous analysons la rentabilité à long terme des titres introduits en utilisant deux benchmarks : des entreprises de contrôle introduites sur le Second Marché, appariées sur la base de deux critères (capitalisation boursière et secteur 163 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification d’activité) et l’indice du Nouveau Marché 55 . S’agissant du premier benchmark et à l’instar de Ritter (1991), la méthode d’appariement pour une entreprise impliquée dans une introduction en bourse entre 1997 et 2002, consiste à sélectionner toutes les entreprises dont le code ISIN au 31/12/1996 est identique à celui de l’entreprise concernée. Puis, nous choisissons comme entreprise de contrôle celle dont la capitalisation boursière est la plus proche, à condition que la dite entreprise ne soit pas impliquée dans une introduction en bourse durant les 36 mois qui précèdent. Si cette condition n’est pas respectée, on choisit la deuxième entreprise dont la capitalisation boursière au 31/12/1996 est la plus proche de celle de l’entreprise en question et ainsi de suite. 1. 3. 2. Méthode d’agrégation des rentabilités anormales Deux méthodes sont couramment utilisées pour agréger les rentabilités anormales. La première méthode est une méthode additive, qui consiste à calculer les rendements anormaux cumulés appelés encore résidus cumulés (« Cumulative Abnormal Returns », CAR). La seconde est une méthode multiplicative, dénommée méthode de la détention passive ou méthode « Achat-Conservation » qui consiste à calculer les rendements anormaux composés (« Buy and Hold Abnormal Returns », BHAR) 56 . Dans l’optique d’une comparaison entre les deux méthodes, Barber et Lyon (1997) suggèrent l’utilisation de la méthode des rendements anormaux composés plutôt que celle des rendements anormaux cumulés. Selon les auteurs, cette seconde méthode est un estimateur biaisé pour mesurer les rendements anormaux à long terme, tandis que la méthode de la détention passive offre l’avantage de mesurer l’expérience de l’investisseur sur la période étudiée. A l’opposé, Brav (2000) considère que la méthode des rendements anormaux composés est plus sensible au problème de dépendance entre les entreprises de l’échantillon. De plus, il présume que le problème de skewness des rendements s’accentue en fonction de la longueur de l’horizon de l’étude. 55 A l’instar de l’étude de Degeorge et Derrien (2001) qui a porté sur l’examen des rendements anormaux à long terme sur les Nouveau et Second Marchés français, l’utilisation de certains indices pose le problème que certaines introductions en bourse figurent dans ces indices, ce qui peut faire converger les performances des introductions en bourse et celles de ces indices. De manière similaire, dans notre étude, l’utilisation du deuxième benchmark des entreprises de contrôle vise à pallier l’éventuel biais sous-jacent à l’utilisation de l’indice du Nouveau Marché. 56 Les CAR correspondent à une stratégie dans laquelle le portefeuille est rééquilibré quotidiennement. Au contraire, les BHAR correspondent à une stratégie sans rééquilibrage, c’est-à dire d’achat du titre au début de la période considérée et de vente de ce titre à la fin de la période. 164 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Par ailleurs, l’application des deux méthodes d’agrégation a engendré, dans certains travaux de recherche, des résultats contradictoires. L’un d’entre eux est l’étude de Gompers et Lerner (2003) menée sur un échantillon de 3 661 introductions en bourse sur la période 1935-1972. Les résultats quant à l’existence ou non d’une sous-performance à long terme diffèrent selon la méthode utilisée. Les auteurs constatent que l’anomalie de la sousperformance à long terme mesurée par la méthode « achat-conservation », disparaît lorsque la méthode des rentabilités cumulées est utilisée. De fait, Gompers et Lerner (ibid) montrent que la méthode de la détention passive tend à mesurer une sous-performance plus importante que celle obtenue par les rendements cumulés 57 . De son côté, Sentis (2001, p. 95) constate que les études ne dégagent pas véritablement une méthode plus performante qu’une autre dans les différentes variantes de calculs des rentabilités normatives et des test utilisés. Elles concluent sur la nécessité de recourir à plusieurs méthodologies. Ainsi, nous déduisons qu’aucune de ces deux méthodes ne bénéficie d’avantages décisifs en termes de rigueur scientifique et de signification. Nous nous proposons donc, d’analyser les rentabilités anormales à long terme au moyen des deux approches d’agrégation des rentabilités : la méthode des rendements anormaux cumulés et celle des rendements anormaux composés. Nous signalons enfin, que nous retenons une période d’observation de 36 mois pour le calcul des rendements anormaux. Elle débute à partir du mois qui suit le premier mois de négociation, afin de dissocier les effets éventuels de la décote initiale. 1. 3. 2. 1. Méthode des rendements anormaux cumulés (CAR) Selon cette méthode, le calcul des rendements anormaux à long terme passe par les étapes suivantes : ■ Les rendements anormaux de l’entreprise i, ajustés des rendements de son benchmark, pour le mois événement t ( AR i, t ), se calculent selon l’équation suivante : 57 Ils partent pour leur conclusion d’un exemple dans lequel un titre dont la rentabilité est de -50 % la première année et de 10 % les deux années suivantes, tandis que la rentabilité du benchmark est nulle la première année et de 10 % également les deux années suivantes. La méthode « achat-conservation » met en évidence une rentabilité anormale de - 60,5 % [(0,5 * 1,1*1,1) – (1* 1,1*1,1)] sur trois ans. Elle est de l’ordre de –50 % [(-0,5-0) + (0,1-0,1) + (0,1-0,1)] selon la méthode des rentabilités cumulées. Pour comprendre l’exemple, se référer au reste du développement du paragraphe, détaillant le mode de calcul des rendements selon les deux méthodes. 165 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification AR i, t = R i, t − E (R i , t ) (3) Avec : ■ R i, t : rendement de l’entreprise i durant le mois événement t ; E (R i, t) : rendement de son benchmark durant le mois événement t. Les rendements anormaux moyens d’un portefeuille de N entreprises pour le mois événement t (AR t), sont la moyenne arithmétique des rendements anormaux calculés ainsi : 1 N AR t = N ∑ i =1 (4) AR i , t Avec : : nombre d’introductions en bourse. N ■ Les rendements anormaux cumulés d’un portefeuille de N entreprises durant la période T (CAR T), sont définis comme étant la somme des rendements anormaux moyens (AR t). Ils sont calculés par l’équation suivante : CAR = T T ∑ t =1 (5) AR t Avec : : période d’observation des rendements anormaux. T Le test statistique 58 effectué sur les rendements anormaux cumulés est défini par : t CAR = T CAR T σ ( CAR T ) Avec : σ ( CAR T 1 ⎡ N ) = ∑ ( CAR N ⎢⎣ i =1 i ,T − CAR ⎤ ) ⎥ ⎦ 1/ 2 2 T 58 L’hypothèse nulle H0 énonce que les rendements anormaux cumulés pour la période T sont égaux à zéro, H0 : CART = 0 166 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Où : σ ( CAR T ) : écart- type des rendements anormaux pour l’échantillon de N entreprises durant la période T ; CAR : rendements anormaux cumulés de l’entreprise i durant i,T la période T ; : nombre d’introductions en bourse. N Pour interpréter également la performance anormale des entreprises sur l’ensemble de la période d’étude, nous empruntons à Ritter (1991) son indicateur de « richesse relative » (« Wealth relative ») (WR CAR) défini ainsi : WR CAR ⎞ ⎛ 1 N T 1+ ⎜ R i ,t ⎟ ∑ ∑ ⎠ ⎝ N i =1 t =1 N T ⎛ 1 ⎞ 1+ ⎜ E ( R i ,t ) ⎟ ∑ ∑ ⎝ N i =1 t =1 ⎠ = Un indicateur de richesse relative (WR CAR) (6) supérieure à 1 est synonyme de sur- performance des entreprises étudiées par rapport à leurs benchmarks. En revanche, lorsqu’un tel indicateur est inférieur à 1, les titres nouvellement introduits sont considérés comme sous-performants. 1. 3. 2. 2. Méthode des rendements anormaux composés Le calcul des rendements anormaux composés passe par les étapes suivantes : ■ Les rendements anormaux « achat-conservation » de l’entreprise i ajustés aux rendements du benchmark durant la période T, (BHAR i,T ), sont définis ainsi : BHAR i ,T = T ∏ t =1 (1 + R i , t ) − T ∏ (1 + E ( R i , t )) (7) t =1 167 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification ■ La moyenne des rendements anormaux « achat-conservation » d’un portefeuille de N entreprises, durant la période T (BHAR T ), est définie par la relation suivante : BHAR T 1 N = N ∑ BHAR i =1 (8) i ,T De manière similaire à la méthode des rendements anormaux cumulés, nous utilisons deux outils pour vérifier si les rendements anormaux sont significativement différents de zéro. Nous recourons en premier lieu au test statistique défini par : t BHAR T = BHAR T σ ( BHAR T ) Avec : σ ( BHAR T 1 ⎡ N ) = ∑ ( BHAR N ⎢⎣ i =1 i ,T − BHAR ⎤ ) ⎥ ⎦ 1/ 2 2 T Nous faisons également référence à l’indicateur de « richesse relative » (WR BHAR), défini ainsi: WR BHAR = ⎛ 1 N T ⎞ ( R i ,t + 1 ) ⎟⎟ ⎜⎜ ∑ ∏ ⎝ N i =1 t =1 ⎠ T N ⎛ 1 ⎞ ( E ( R i ,t ) + 1 ) ⎟⎟ ⎜⎜ ∑ ∏ ⎝ N i =1 t =1 ⎠ (9) Section 2. Stratégie de vérification La validité de la recherche dépend, entre autres, de la fiabilité des données, de la représentativité de l’échantillon et de la mesure des variables. Dans cette section, nous traitons ces différents aspects et nous présentons dans un premier temps, les principes de constitution de l’échantillon et des données (§ 2.1) et dans un second temps, nous précisons les variables et leurs mesures (§ 2.2). 168 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification 2. 1. Echantillon et données de l’étude Dans ce développement, nous argumentons le choix de l’échantillon et les principes de sa constitution. Nous décrivons également les données de l’étude, ainsi que leurs sources de collecte. 2. 1. 1. Sélection de l’échantillon Comme nous l’avons précédemment signalé au niveau de l’introduction générale, nous avons choisi de focaliser notre étude sur les entreprises introduites sur le Nouveau Marché. Compartiment à part entière dédié aux valeurs de croissance, parfois même en phase de démarrage, le Nouveau Marché a accueilli généralement des entreprises risquées. Il leur a permis de lever des capitaux pour financer leur croissance, accélérer leur développement et accéder à une liquidité importante. Ainsi, leur jeune âge et l’incertitude pesant sur leur valorisation de part la nature de leur activité, auraient dû amener les investisseurs à se focaliser davantage sur leur communication financière. Or, l’euphorie boursière généralisée durant les années 1999 et 2000, entre autres sur le Nouveau Marché, a engendré indéniablement une crise de confiance dans les valeurs de la nouvelle économie et partant, dans l’information financière en général. Ces arguments ont ainsi suscité notre intérêt à mener notre recherche sur ce compartiment du marché français. Pour sélectionner les entreprises de notre échantillon, nous avons extrait du site de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), la liste des introductions en bourse intervenues sur le Nouveau Marché, durant la période allant de 1996 à 2002. Nous avons ensuite, éliminé les entreprises financières et transférées. Par ailleurs, nous avons été obligés d’écarter les entreprises pour lesquelles les prospectus d’introduction n’étaient pas disponibles 59 . Eu égard à ces restrictions, l’échantillon final comprend 75 entreprises introduites sur la période 1997-2002 60 . Les étapes de sélection de l’échantillon sont décrites dans le tableau 3-8 ci-après : 59 En particulier, il nous a été imposible d’accéder aux prospectus relatifs aux introductions réalisées en 1996, (année de démarrage de l’activité du Nouveau Marché français), raison pour laquelle aucune entreprise n’a été sélectionnée en cette année. Nous revenons sur les sources de collecte des prospectus au niveau du paragraphe (§ 2.1.2). 60 Voir annexe 1 pour la liste des entreprises de l’échantillon. 169 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Tableau 3-8 : Procédure de sélection de l’échantillon Caractéristiques de l’échantillon Entreprises introduites sur le Nouveau Marché (1996-2002) -Exclusion de fusions et scissions -Exclusion de transfert -Exclusion des entreprises financières -Exclusion des entreprises dont les prospectus ne sont pas disponibles = Echantillon final Nombre d’entreprises 165 34 4 14 38 75 La répartition des entreprises introduites par année est présentée dans le tableau 3-9. Une telle répartition met en évidence l’engouement des introductions au cours de l’année 2000 (36 % des entreprises étudiées se sont introduites durant cette année). Si on considère les dates du 1er janvier 1999 et du 30 juin 2000 61 comme dates de début et de fin du krach boursier, 31 entreprises se sont introduites pendant la bulle Internet. Tableau 3-9. Distribution des introductions en bourse Panel A : Distribution par année 1997 1999 2000 2001 2002 Année 1998 Echantillon 8 16 27 5 2 17 Panel B : Distribution avant, pendant et après le Krach boursier janvier 99-juin 00 Après juin 2000 Année Avant janvier 99 Echantillon 31 19 25 Total 75 Total 75 La répartition sectorielle de l’échantillon est décrite dans le tableau 3-10, dénotant l’appartenance de la majorité des entreprises étudiées au domaine informatique (30 entreprises soit un pourcentage de 40 %). Tableau 3-10. Répartition sectorielle des entreprises de l’échantillon Secteurs d’activité Conseil en informatique, édition ou réalisation de logiciels Télécommunication Fabrication et commercialisation d’équipements informatiques et de haute technologie (optique, imagerie médicale, etc.) Recherche et développement, ingénierie et études techniques Autres activités industrielles et commerciales Autres activités de services Total Nombre 30 6 10 7 7 15 75 61 La période du Krach boursier est choisie différemment d’une étude à l’autre. Labégorre et Boubaker (2005) retiennent le 1er janvier 1999 et le 31 mars comme date de début et de fin du Krach boursier. Mais, si l’apogée de la bulle Internet a eu lieu en mars 2000, elle s’est étalée au moins sur trois mois jusqu’au juin 2000. 170 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification 2. 1. 2. Les données de l’étude Les données de l’étude sont des données boursières et des données comptables. Nous précisons dans ce qui suit, leurs composantes et origines. 2. 1. 2. 1. Les données boursières Les données boursières ont été téléchargées à partir des sites d’Euronext et de Boursorama, lesquels fournissent les historiques de cours 62 . S’agissant des prix définitifs d’introduction, ils sont disponibles aussi bien dans les prospectus d’introduction que sur le site financier Newsinvest.fr. Ces données sont structurées en trois fichiers : -fichier 1 : les prix définitifs d’introduction ; -fichier 2 : les cours de clôture des premiers jours de cotation des titres étudiés et de l’indice du Nouveau Marché. Ces deux premiers fichiers servent à calculer la rentabilité initiale ; -fichier 3 : les cours de clôture mensuels des titres étudiés et de leurs benchmarks (titres introduits sur le Second Marché et indice du Nouveau Marché) 63 . Ce fichier est utilisé pour le calcul de la rentabilité à long terme. 2. 1. 2. 2. Les données comptables Les données comptables proviennent essentiellement des prospectus définitifs d’introduction. Ces derniers ont été téléchargés à partir du site de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Ce site est en principe dédié à toutes les informations relatives aux sociétés introduites ainsi qu’aux opérations subséquentes à l’introduction, telles que les augmentations du capital, les offres publiques d’achat, les offres publiques d’échange, etc. Toutefois, seuls les prospectus correspondant à des introductions relativement récentes (celles ayant lieu à partir de 1998) sont disponibles sur le site. Les prospectus relatifs aux introductions ayant lieu préalablement à cette date ont été numérisés par l’ex-COB. Or, de part la nature de notre travail, nécessitant l’analyse minutieuse du contenu des prospectus 62 Les cours sont ajustés aux opérations de capital et aux distributions de dividendes. Le choix des benchmarks a été explicité supra au niveau du §1.3.1 dédié à l’opérationnalisation de la variable performance à long terme. 63 171 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification (dont le volume atteint souvent des centaines de pages), la consultation directe des notices d’introduction auprès de ce centre, n’était pas appropriée. De plus, nous avons constaté que certains prospectus ne sont pas disponibles sur les sites web des sociétés concernées. De telles contraintes nous ont amenées à contacter par courrier le responsable de la communication financière de certaines sociétés, afin de tenter de compléter les prospectus manquants. Certaines données comptables sont également complétées par les rapports annuels des sociétés sélectionnées, téléchargées à partir de leurs sites web. Enfin, il importe de signaler que les données comptables sont celles extraites à partir des derniers états comptables certifiés relatifs à l’année précédant celle de l’introduction en bourse. 2. 2. Mesure des variables Nous consacrons ce développement à expliciter les variables de l’étude tout en argumentant le choix de leurs mesures. Nous définissons en premier lieu, les variables dépendantes, puis en second lieu, celles indépendantes. 2. 2. 1. Variables dépendantes Rappelons que nous nous proposons d’appréhender la rentabilité initiale anormale et celle à long terme. Chacune d’entre elles constitue une variable dépendante. 2. 2. 1. 1. La rentabilité initiale anormale Elle est estimée par les deux mesures suivantes : RI i, t : rendement initial du titre i le jour de cotation t ; RIA i, t : rendement initial ajusté du titre i le jour de cotation t. 2. 2. 1. 2. La rentabilité anormale à long terme L’utilisation des deux méthodes d’agrégation des rendements anormaux et des deux benchmarks fournit les mesures ci-après : 172 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification : rendements anormaux cumulés de l’entreprise i ajustés aux CAR i,C rendements de l’entreprise de contrôle ; : rendements anormaux cumulés de l’entreprise i ajustés aux CAR i, M rendements du marché ; : rendements anormaux composés de l’entreprise i ajustés aux BHAR i,C rendements de l’entreprise de contrôle ; : rendements anormaux composés de l’entreprise i ajustés aux BHAR i, M rendements du marché. 2. 2. 2. Variables indépendantes A l’instar des hypothèses postulées, ces variables incluent la transparence informationnelle et d’autres variables d’intérêt. Ces dernières appréhendent les caractéristiques des sociétés introduites, les spécificités de l’opération d’introduction et la qualité des intervenants dans le processus. 2. 2. 2. 1. La transparence informationnelle Nous approchons une telle variable par deux mesures. Nous calculons d’abord, pour chaque entreprise de l’échantillon, un score global de transparence correspondant au total des scores des items, tel que : ST i = n ∑ j =1 S j (10) Avec : ST i n Sj : score global de transparence accordé à l’entreprise i ; : nombre d’items dans l’indice (soit dans notre cas 43 items) ; : score de l’item j tel que : S j = 0 s’il n’y a aucune information ; S j = 1 si l’information est décrite de manière générale ; S j = 2 si l’information est décrite de manière précise, c’est à dire qu’elle est chiffrée mais pas détaillée ou détaillée mais non chiffrée ; S j = 3 si l’information est décrite de manière détaillée et chiffrée. 173 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Par ailleurs, le calcul d’un score global vise à renseigner sur la communication financière des entreprises dans son ensemble. De fait, il risque de masquer l’information ou du moins la catégorie d’information à l’origine de la variation du degré de transparence d’une entreprise à l’autre. Afin de pallier une telle faiblesse, nous calculons pour chaque entreprise de l’échantillon autant de scores que de catégories d’information divulguée, à savoir cinq sous-scores définis ainsi : SC1 : score relatif aux informations d’ordre général sur l’entreprise (6 items) ; SC2 : score relatif aux informations sur l’activité de l’entreprise et son environnement (12 items) ; SC3 : score relatif aux informations non financières (7 items) ; SC4 : score relatif aux informations à caractère prévisionnel (10 items) ; SC5 : score relatif aux informations comptables et financières (8 items). Nous calculons chaque sous-score conformément à l’équation (10), tels que : SC 1 i = SC 2 i = i ∑ S j =1 = SC 5 i = (11) j 18 ∑ S j (12) S j (13) S j (14) S j (15) j=7 SC 3 i = SC 4 6 25 ∑ j = 19 35 ∑ j = 26 43 ∑ j = 36 Avec Sj : Score de l’item j respectant la notation précédemment avancée (0, 1, 2, 3). 174 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification 2. 2. 2. 2. Les autres variables d’intérêt Conformément à nos hypothèses, les variables d’intérêt incluent l’âge de l’entreprise, sa taille, son niveau d’endettement, le pourcentage de propriété conservé par les propriétaires. A ces variables, on associe également la taille de l’offre, la présence d’un capital-risqueur, le rang de l’intermédiaire et la réputation de l’auditeur. « AGE » : cette variable représente l’âge de l’entreprise en années à la date de son introduction en bourse. Elle est égale au délai séparant les dates d’introduction et de création de l’entreprise. Eu égard aux travaux de Loughran et Ritter (2002), Ljungqvist et Wilhelm (2003) et Labégorre et Boubaker (2005), nous avons retenu la date de création de l’entreprise et non son année d’immatriculation au registre du commerce. Une entreprise peut avoir démarré son activité avant d’acquérir la personnalité morale. « LnTAIL » : cette variable représente la taille de l’entreprise, appréhendée par le logarithme népérien du total du passif de l’entreprise avant l’introduction (en milliers d’euros). Cette mesure a été utilisée dans les études de Sentis (2001) et Broye et Schatt (2003b) sur le marché français et dans les investigations de Bhabra et Pettway (2003) et Leone et al. (2007) sur le marché américain. « ENDET » : cette variable est utilisée pour approximer le niveau d’endettement de l’entreprise candidate. A l’instar de Bhabra et Pettway (2003) et Labégorre et Boubaker (2005), la variable est mesurée par le rapport entre les dettes financières et le total de l’actif du dernier exercice certifié avant l’introduction. « RET » : C’est la fraction d’actions retenues par les propriétaires de l’entreprise, égale au nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine, rapporté au nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction. Cette mesure a été utilisée par Schatt et Roy (2001) ainsi que Broye et Schatt (2003b). « LnTAILOFF » : C’est la taille de l’offre égale au logarithme népérien du produit du nombre total d’actions introduites par le prix d’introduction (en milliers d’euros). Cette variable a été utilisée dans plusieurs études, nous citons notamment celles de Carter, Dark 175 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification et Singh (1998) ; Jain et Kini (2000) ; Sentis (2001) ; Faugeron-Crouzet et Ginglinger (2001) ; Schrand et Verrecchia (2005) ainsi que Leone et al. (2007). « CAPRIS » : variable binaire égale à 1 si l’introduction est contrôlée par un capitalrisqueur, 0 sinon. Cette variable a été utilisée dans les travaux de Barry et al. (1990) ; Megginson et Weiss (1991); Jain et Kini (1995) et Brav et Gompers (1997). « RANG » : variable mesurant le rang de l’intermédiaire égal, à l’instar de Degeorge et Derrien (2001), au nombre d’introductions dans lesquelles l’intermédiaire concerné assure le rôle de lead. L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1. « AUD » : variable binaire prenant la valeur 1 si l’entreprise candidate à l’introduction a été auditée par un commissaire aux comptes appartenant aux « big 4, 5 ou 6 », 0 sinon. Durant notre période d’étude, la période 1997-1998 est couverte par six auditeurs : Arthur Andersen, Ernst & Young, KPMG, Coopers & Lybrand, Price Waterhouse et Deloitte. La fusion entre Coopers & Lybrand et Price Waterhouse effective depuis le 01 juillet 1998 et donnant naissance à « Pricewaterhouse Coopers » fait passer le nombre d’auditeurs à cinq. La période 1999-2002 est couverte par Arthur Andersen, Ernst & Young, KPMG, Pricewaterhouse Coopers et Deloitte 64 . 2. 2. 2. 3. Les variables de contrôle En plus des variables d’intérêt précédemment définies, nous tenons compte de l’éventuel impact d’autres variables de contrôle. Les deux premières contrôlent pour l’influence de la période d’introduction. La troisième vise à tester l’influence du secteur d’activité. « ACT » : variable appréhendant les conditions de marché et correspondant à la rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction. Nous considérons qu’une progression de cet indice est le signe d’un certain optimisme du marché, alors qu’une baisse reflète un certain pessimisme (Firth et Liau-Tan, 1997 ; Schatt 64 Il importe de signaler que sur la période 2003-2004, période hors celle de l’étude, la cession d’Arthur Andersen intervenue en 2002 réduit à nouveau le nombre d’auditeurs et les fait s’établir à quatre : Ernst and Young, KPMG, Pricewaterhouse Coopers et Deloitte. 176 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification et Roy, 2001; Broye et Schatt, 2003b et Loughran et Ritter, 2004). Ces études sont associées à d’autres travaux ayant mis en exergue l’importance des conditions de marché pour expliquer la vague des introductions, ainsi que la valorisation des entreprises (Ibbotson et Jaffee, 1975 ; Downes et Heinkel, 1982 ; Leleux, 1993 ; Loughran et Ritter, 1995 ; Alti, 2005 ; Yung et al. 2008). Leur déduction commune est que durant les périodes de forte activité, les entreprises sont fortement plus sous-évaluées et subissent ultérieurement une dégradation importante de leurs performances. « KRACH » : variable binaire définissant la période durant laquelle l’entreprise est introduite. L’introduction de cette variable vise à considérer les particularités de la période par l’existence du krach boursier. Nous avons accordé à cette variable la valeur 1 pour les entreprises introduites pendant la bulle Internet soit la période s’étendant du 1er janvier 1999 au 30 juin 2000 et la valeur 0 pour les entreprises introduites en dehors de cette période. « SECT » : variable binaire égale à 1 si l’entreprise appartient au secteur des nouvelles technologies, des médias et des télécommunications (TMT). Les sociétés de ce secteur sont censées être associées à un degré plus élevé d’asymétrie et partant, une plus forte rentabilité initiale et une dégradation accentuée de leur performance à long terme (Ljunqvist et Wilhelm, 2003 ; Labégorre et Boubaker, 2005). Le tableau 3-11 résume toutes les variables étudiées et leurs relations prédites par rapport à la rentabilité initiale et à la rentabilité à long terme. Les variables qui sont censées atténuer la sous-évaluation initiale, mesurée en termes de rentabilité initiale sont supposées avoir des coefficients de régression négatifs. Celles censées diminuer la sous-performance et donc améliorer la rentabilité à long terme, sont supposées avoir des coefficients de régression positifs 65 . 65 Le sens attendu de l’effet des variables indépendantes (négatif ou positif), supra présenté, sur chacune des deux variables dépendantes (rentabilité initiale et rentabilité à long terme), est inversé pour la variable RANG. Rappelons que nous mesurons cette variable ainsi : l’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1. De fait, nous estimons que plus cette variable augmente, plus l’intermédiaire est moins réputé. En conséquence et en vertu des hypothèses H8a et H8b (Cf. §.3.4.3.1 du chapitre 2), la sous-évaluation serait plus prononcée (effet positif sur la rentabilité initiale) et la sousperformance serait plus accentuée (effet négatif sur la rentabilité à long terme). 177 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Tableau 3-11. Variables explicatives et relations prédites Hypothèses Variables Mesures Indicateurs H1a & H1b Transparence informationnelle Score global ST Sous-scores SC1, SC2, SC3, SC4, SC5 H2a & H2b Age Délai séparant les dates d’introduction et de création de l’entreprise H3a & H3b Taille H4a & H4b Valeurs prédites Rentabilité Rentabilité à initiale long terme - + AGE - + Logarithme népérien du total du passif de l’entreprise avant l’introduction LnTAIL - + Endettement Dettes financières/ Total de l’actif (du dernier exercice certifié avant l’introduction) ENDET - + H5a & H5b Fraction d’actions retenues par les propriétaires Nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine/ nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction RET - + H6a & H6b Taille de l’offre Logarithme népérien (Nombre total d’actions introduites * prix d’introduction) LnTAILOFF - + 178 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Hypothèses Variables Mesures Indicateurs H7a & H7b Présence d’un capital-risqueur variable binaire égale à 1 si l’introduction est contrôlée par un capital-risqueur, 0 sinon CAPRIS - + H8a & H8b Rang de l’intermédiaire L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1 RANG + - H9a & H9b Réputation de l’auditeur Variable binaire prenant la valeur 1 si l’entreprise candidate à l’introduction a été auditée par un commissaire aux comptes appartenant aux « big 4, 5 ou 6 », 0 sinon AUD - + Activité du marché Rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction ACT + - KRACH + - SECT + - Krach boursier Secteur d’activité Variable binaire prenant la valeur 1 si l’entreprise est introduite entre le 1er janvier 1999 et le 30 juin 2000, 0 sinon Variable binaire prenant la valeur 1 si l’entreprise appartient au secteur TMT, 0 sinon Valeurs prédites Rentabilité initiale Rentabilité à long terme 179 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Section 3. Les outils d’analyses statistiques La méthodologie mise en œuvre repose sur trois types d’analyses : nous procédons d’abord, à une analyse descriptive des variables de l’étude. Nous testons ensuite, nos hypothèses de recherche avec des tests bivariés. Nous recourons enfin, à des tests multivariés. Les tests multivariés reposent sur une analyse de régression multiple employant la méthode des Moindres Carrées Ordinaires (MCO). Chacune des deux variables endogènes (Y) : la rentabilité initiale et la rentabilité à long terme, est régressée sur les différents scores de divulgation, les variables reflétant les caractéristiques des sociétés introduites, les caractéristiques de l’opération, la qualité des intervenants dans l’opération et les autres variables de contrôle. Le premier modèle retenu est défini par l’équation de régression suivante 66 : Yi = α0 + β1ST i + β2 AGE i + β3 LnTAIL i + β4 ENDET i + β5 RET i + β 6LnTAILOFFi + β 7 CAPRIS i + β 8 RANG i + β 9 AUD i + β 10 ACT i + β 11 KRACH i + β 12 SECT i + ε i Par ailleurs, comme il a été précisé supra 67 , la considération d’un seul modèle incluant le score global est de nature à informer sur l’association générale entre la transparence informationnelle des entreprises étudiées et leur rentabilité à court et à long terme. Nous affinons ainsi le premier modèle, en substituant au score global, les cinq sous-scores. L’équation de régression du deuxième modèle est définie ainsi : Yi = α0 + β1SC1 i + β2SC2 i + β3SC3 i + β4SC4 i + β5SC5 1 + β6 AGE i + β7 LnTAIL i + β8 ENDET i + β9 RET i + β 10 LnTAILOFF i + β 11 CAPRIS i + β 12 RANG i + β 13 AUD i + β 14 ACT i + β 15 KRACH i + β 16 SECT i + ε i Avec : 66 Nous définissons la forme générale du modèle en faisant figurer simultanément toutes les variables. Lors des régressions, le modèle tiendra compte des éventuelles corrélations détectées entre les variables, présentées ultérieurement au niveau du chapitre 4. 67 Voir § 2.2.2.1 du présent chapitre. 180 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Yi : rentabilité initiale (rentabilité à long terme) de l’entreprise i ; ST i : score global de transparence de l’entreprise i ; SC1 i : score relatif aux informations d’ordre général sur l’entreprise i ; SC2 i : score relatif aux informations sur l’activité de l’entreprise i et son environnement ; SC3 i : score relatif aux informations non financières de l’entreprise i ; SC4 i : score relatif aux informations à caractère prévisionnel de l’entreprise i ; SC5 i : score relatif aux informations comptables et financières de l’entreprise i ; AGE i : âge de l’entreprise i en nombre d’années depuis la date création jusqu’à la date d’introduction ; LnTAIL i : logarithme népérien du total du passif de l’entreprise i avant l’introduction (en milliers d’euros) ; ENDET i : taux d’endettement de l’entreprise i mesuré en rapportant les dettes financières au total de l’actif du dernier exercice certifié avant l’introduction ; RET i : fraction d’actions retenues par les propriétaires de l’entreprise i, égale au nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine, rapporté au nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction ; LnTAILOFF i : logarithme népérien du produit du nombre total d’actions introduites par le prix d’introduction (exprimé en milliers d’euros) ; CAPRIS i : variable binaire égale à 1 si l’entreprise i est contrôlée par un capital-risqueur et 0 sinon ; RANG i : rang de l’intermédiaire chargé de l’introduction de l’entreprise i égal au nombre d’introductions dans lesquelles l’intermédiaire concerné assure le rôle de lead. L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1; AUD i : variable binaire prenant la valeur 1 si l’entreprise i a été auditée par un commissaire aux comptes appartenant aux « big 4, 5 ou 6 », 0 sinon ; ACT i : activité du marché approchée par la rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction de l’entreprise i ; KRACH i : variable binaire égale à 1 si l’entreprise i est introduite entre le 1er janvier 1999 et le 30 juin 2000, 0 sinon ; SECT i : variable binaire égale à 1 si l’entreprise i appartient au secteur des nouvelles technologies, des médias et des télécommunications, 0 sinon ; εi : terme d’erreur résiduel. 181 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification Conclusion du chapitre 3 L’objectif de ce chapitre était de préparer le terrain à l’étude empirique. Dans un premier temps, nous avons explicité la démarche de l’opérationnalisation des variables. Explicitement, nous avons relaté les étapes primordiales d’évaluation de la transparence informationnelle. S’agissant de la première étape, les items ont été sélectionnés en se référant au corpus des études consacrées à l’évaluation de la transparence informationnelle au moyen des scores de divulgation. Nous avons également consulté les résultats des enquêtes menées sur les besoins en informations des investisseurs. Enfin, nous avons consulté quelques prospectus d’introduction afin de s’apparenter de la pratique des divulgations. Ces trois sources nous ont permis d’arrêter une liste de 43 items. Quant à la procédure de notation, nous avons opté pour une notation similaire à celle utilisée par Wiseman (1982) et Cormier et Magnan (1999), fondée sur le degré de précision afférent à la présentation de l’item. Une telle procédure présente à notre sens, l’avantage de concilier entre une approche quantitative et une approche qualitative. Deux exemples de notation ont été présentés afin d’expliciter la procédure de codage des différents items. Par ailleurs, nous avons détaillé l’approche d’estimation de la performance à court et à long terme, fondée sur la méthodologie des études d’événement. Successivement à l’exposé de l’opérationnalisation des variables de l’étude, nous avons présenté dans un second temps, notre stratégie de vérification. A ce niveau, nous avons justifié la procédure de sélection de l’échantillon et des données. Nous avons également, proposé nos mesures de variables. Enfin, les développements dédiés à ce chapitre ont été clos par la précision des outils d’analyses statistiques. 182 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Le propos de ce chapitre est de présenter et d’interpréter les résultats de l’étude empirique menée sur 75 entreprises introduites sur le Nouveau Marché entre 1997 et 2002. Notre approche s’intéresse en premier lieu, à vérifier la nature de l’association entre la performance des entreprises nouvellement introduites (telle que celle approchée par la rentabilité à court et à long terme) et leur transparence informationnelle (telle que celle appréciée par les différents scores de divulgation). Nous cherchons à prouver en premier lieu, l’existence d’une association entre la propension des entreprises à une plus grande transparence et leur performance boursière. Nous tentons d’expliquer en deuxième lieu, cette performance à partir des spécificités des entreprises candidates à l’introduction et des caractéristiques du processus d’introduction. Nous présentons d’abord, une analyse descriptive des variables. Nous rapportons ensuite, les résultats des tests bivariés pour détailler enfin, les résultats des tests multivariés. Section 1. Analyse descriptive des variables L’analyse descriptive des variables constitue un outil indispensable pour une analyse statistique plus approfondie. Elle permet non seulement de comprendre les particularités des entreprises étudiées, mais de prédire également certaines hypothèses que nous cherchons à confirmer ou infirmer. Nous avançons en premier lieu, un aperçu sur les pratiques de divulgation de certaines informations ayant servi d’items dans la construction des scores de divulgation (§1.1). Nous exposons en deuxième lieu, une analyse descriptive des deux variables dépendantes (§1.2). Nous décrivons enfin, les variables indépendantes (§1.3). 1. 1. Aperçu sur les pratiques de divulgation La liste des items sélectionnés vise à appréhender la communication financière des entreprises candidates à l’introduction dans son ensemble. La lecture des différents prospectus d’introduction révèle une variation dans la précision de diffusion de certains items. De plus, une attitude divergente apparaît, entre la tendance des entreprises à diffuser 183 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique certaines informations et leur réticence envers la publication d’autres. L’analyse descriptive des scores de divulgation (Cf. Tableau 4-1) montre que les entreprises étudiées ont un score global moyen approximant 57 points avec un minimum de 30 points et un maximum de 68 points. Un tel écart apparent dénote des stratégies différentes, adoptées par les entreprises nouvellement introduites, en matière de communication financière. Il semble alors que les degrés de richesse et de précision apportées à toute information divulguée varient d’une entreprise à une autre, en fonction de son aptitude à plus de transparence. Ces constats sont également vérifiés pour la publication des différentes catégories d’informations puisque les valeurs des sous-scores (SC1, SC2, SC3, SC4 et SC5) varient amplement entre le minimum et le maximum. En particulier, le score moyen relatif aux informations sur l’activité de l’entreprise et son environnement est de l’ordre de 22 points, avec un minimum de 9 points et un maximum de 30 points. Toutefois, ces résultats doivent être interprétés avec précautions, puisque chaque sous-score renferme un nombre différent d’items 68 . Tableau 4-1. Statistiques descriptives des scores de divulgation Variables N Moyenne Médiane Ecart-type Minimum Maximum ST 75 56,890 58,000 6,910 30 68 SC1 75 8,590 8,000 2,287 4 13 SC2 75 22,070 22,500 4,166 9 30 SC3 75 6,390 7,000 2,558 3 13 SC4 75 8,550 9,000 2,586 5 15 SC5 75 11,280 11,000 2,646 6 16 ST, score global de transparence ; SC1, score relatif aux informations d’ordre général sur l’entreprise ; SC2, score relatif aux informations sur l’activité de l’entreprise et son environnement ; SC3, score relatif aux informations non financières ; SC4, score relatif aux informations à caractère prévisionnel ; SC5, score relatif aux informations comptables et financières ; N, nombre d’entreprises introduites en bourse. 68 Rappelons que les sous-scores SC1, SC2, SC3, SC4 et SC5 incluent respectivement 6, 12, 7, 10 et 8 items. Le score de chaque item prend les valeurs 0 s’il n’y a aucune information ; 1 si l’information est décrite de manière générale ; 2 si l’information est décrite de manière précise, c’est à dire qu’elle est chiffrée mais pas détaillée ou détaillée mais non chiffrée et 3 si l’information est décrite de manière détaillée et chiffrée. 184 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique En se plaçant dans la position d’un investisseur non spécialiste et en analysant le contenu détaillé des 75 prospectus d’introduction, nous commentons les pratiques de divulgation des différents items à travers leurs fréquences de publication. A la lumière de la classification des items sélectionnés, nos commentaires s’articulent autour des cinq catégories d’information. 1. 1. 1. Aperçu sur la divulgation des informations générales sur l’entreprise Le tableau 4-2 rapporte les fréquences de publication des items relatifs aux renseignements généraux sur l’émetteur. L’analyse du contenu des prospectus consacré à ces informations débute souvent par une description de l’historique, dont l’information est diffusée presque par toutes les entreprises étudiées. Une évolution détaillée et chiffrée de cet objectif est divulguée par 62,7 % des entreprises. La communication sur les objectifs est relativement moins satisfaisante, puisqu’une information détaillée et chiffrée n’est diffusée que par 24 % des entreprises, tandis que 65,3 % des entreprises s’attardent à relater leurs objectifs en se limitant à les décrire brièvement sous forme chiffrée (exemple : par la fixation d’un pourcentage d’augmentation du chiffre d’affaires) ou avec des précisions narratives. De plus, 41,3 % des entreprises ne discutent pas des actions entreprises pour la réalisation de leurs objectifs. En outre, même pour la majorité de celles ayant communiqué sur ces actions, les entreprises se sont limitées à énoncer des généralités (38,7 %). En revanche, elles communiquent plus sur les actions futures projetées sur l’accomplissement des objectifs fixés. Elles sont détaillées ou chiffrées par 65,3 % des entreprises. Par ailleurs, presque la moitié des entreprises (48 %) évite de préciser un échéancier pour l’atteinte de leurs objectifs. Un manque d’informations est également apparent quant à la précision des législations applicables dans le champ d’activité de l’entreprise. Un tel item est divulgué uniquement par moins de 15 % des entreprises. 185 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Tableau 4-2. Pratiques de divulgation des informations générales sur l’entreprise • Informations générales sur l’entreprise Note Effectifs Fréquences (%) 1-Données concernant l’historique de l’entreprise 0 1 1,3 1 1 1,3 2 26 34,7 3 47 62,7 0 2 2,7 1 6 8,0 2 49 65,3 3 18 24,0 3-Discussion sur les actions entreprises pour la 0 31 41,3 réalisation des objectifs 1 29 38,7 2 14 18,7 3 1 1,3 4-Discussion sur les actions futures à entreprendre 0 8 10,7 pour la réalisation des objectifs 1 7 9,3 2 49 65,3 3 11 14,7 5-Présentation d’un échéancier pour atteindre les 0 36 48,0 objectifs 1 18 24,0 2 17 22,7 3 4 5,3 0 64 85,3 1 2 2,7 2 3 4,0 3 6 8,0 2- Présentation des objectifs 6-Législations applicables dans le d'activité de l'entreprise champ 1. 1. 2. Aperçu sur la divulgation des informations relatives à l’activité de l’entreprise et son environnement La deuxième catégorie d’informations est celle relative à l’activité de l’émetteur et son environnement. Une analyse comparée des développements qui lui est consacrés dans le prospectus, met en évidence la variation des contenus d’un prospectus à un autre. Ce 186 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique constat découle de l’interprétation des fréquences de divulgation récapitulées dans le tableau 4-3. Ainsi, nous observons une nette discrétion à divulguer l’information concernant le positionnement sur le marché par 44 % des entreprises. Celles se limitant à divulguer des informations d’ordre général ont une proportion de 28 %. En outre, 65,3 % des entreprises sont fortement réticentes à discuter des barrières à l’entrée : les entreprises tentant de dévoiler une telle information (26,7 %) ne diffusent que des généralités. Une moindre transparence est relativement constatée pour d’autres types de divulgations. Les items sur la politique commerciale et la politique d’investissement sont absents respectivement dans 21,3 % et 20 % des prospectus examinés. En revanche, 61,3 %, 56 %, 70,7 % et 46,7 % des entreprises communiquent respectivement une information détaillée et chiffrée sur le marché dans lequel elles opèrent, les produits (et/ou les services) offerts, leur clientèle, ainsi que sur leur activité de recherche et de développement. Par ailleurs et en dépit de la règle du secret qui prévaut en général, dès lors qu’il s’agit de dévoiler sa stratégie (Dessertine, 2000), 40 % des entreprises diffusent une information détaillée et chiffrée concernant leurs choix stratégiques. De même, des informations que l’on pourrait qualifier de gênantes, comme les avantages concurrentiels, sont souvent largement détaillées (42,7 %). Tableau 4-3. Pratiques de divulgation des informations sur l’activité de l’entreprise et son environnement • Informations relatives à l’activité de Note Effectifs Fréquences (%) 0 15 20,0 1 3 4,0 2 11 14,7 3 46 61,3 0 6 8,0 1 12 16,0 2 15 20,0 3 42 56,0 0 33 44,0 1 21 28,0 2 9 12,0 3 12 16,0 l’entreprise et son environnement 1-Description du marché 2- Principaux produits et/ou services offerts 3-Positionnement sur le marché 187 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique • Informations relatives à l’activité de Note Effectifs Fréquences (%) 0 10 13,4 1 7 9,3 2 28 37,3 3 30 40,0 0 13 17,3 1 3 4,0 2 37 49,4 3 22 29,3 0 6 8,0 1 6 8,0 2 10 13,3 3 53 70,7 0 16 21,3 1 8 10,7 2 23 30,7 3 28 37,3 0 1 1,3 1 5 6,7 2 37 49,3 3 32 42,7 0 15 20,0 1 8 10,7 2 32 42,7 3 20 26,6 0 49 65,3 1 20 26,7 2 5 6,7 3 1 1,3 0 15 20,0 1 12 16,0 2 28 37,3 3 20 26,7 l’entreprise et son environnement 4-Stratégie de l’entreprise 5-Atouts et facteurs clés de succès 6-Données sur la clientèle 7-Politique commerciale 8-Données sur la concurrence 9-Avantages concurrentiels 10-Discussion des barrières à l’entrée 11-Politique d’investissement 188 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique • Informations relatives à l’activité de Note Effectifs Fréquences (%) 0 16 21,3 1 8 10,7 2 16 21,3 3 35 46,7 l’entreprise et son environnement 12- Activités de recherche et développement 1. 1. 3. Aperçu sur la divulgation des informations non financières Les détails relatifs aux informations non financières varient également d’une notice d’introduction à l’autre (Cf. Tableau 4-4). En effet, nous avons constaté que les entreprises divulguent une information détaillée ou chiffrée sur leur personnel. Explicitement, les items relatifs à l’effectif de leur personnel et à leur qualification sont divulgués, respectivement par 64 % et 76 % des entreprises. Toutefois, 42,7 % des entreprises renoncent à communiquer sur leurs actions de motivation. L’information sur l’implication du personnel dans la gestion de l’entreprise est également non divulguée par 56 % des entreprises. De plus, une certaine latitude est fortement constatée quant aux informations sur les relations sociales entretenues avec le personnel (74,7 %), ainsi que la discussion de la direction sur la situation financière de l’entreprise (77,3 %). Enfin, s’agissant de l’item relatif à la discussion des problèmes intervenus au cours de l’année, les constats sont mitigés. Bien que 45,3 % des entreprises soient dissuadées de communiquer sur cet item, 26,7 % lui réservent une simple information générale et 21,3 % déploient un effort informationnel à sa description détaillée ou chiffrée. 189 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Tableau 4-4. Pratiques de divulgation des informations non financières • Informations non financières Note Effectifs Fréquences (%) 0 4 5,3 1 17 22,7 2 48 64,0 3 6 8,0 0 7 9,3 1 6 8,0 2 57 76,0 3 5 6,7 3-Données sur l’implication du personnel dans la 0 42 56,0 gestion de l’entreprise 1 27 36,0 2 6 8,0 3 0 0 0 32 42,7 1 15 20,0 2 18 24,0 3 10 13,3 5-Informations sur les relations sociales (procédures 0 56 74,7 collectives, conflits sociaux, relations avec les 1 16 21,3 instances réglementaires, etc.) 2 1 1,3 3 2 2,7 6- Discussion des différents problèmes de gestion 0 34 45,3 intervenus au cours de l’exercice 1 20 26,7 2 16 21,3 3 5 6,7 0 58 77,3 1 1 1,3 2 4 5,4 3 12 16,0 1-Données sur l’effectif du personnel 2-Données sur la qualification du personnel 4- Présentation des actions de motivation 7- Discussion de la direction sur la situation financière de l'entreprise 190 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique 1. 1. 4. Aperçu sur la divulgation des informations à caractère prévisionnel L’analyse détaillée du contenu des prospectus consacré à cette catégorie d’information (Cf. Tableau 4-5) montre la réticence des entreprises à divulguer leurs prévisions en matière de programmes d’investissement (69,3 %), sur l’évolution de la part de marché (88 %), l’effectif de leur personnel (68 %) et leur activité de recherche et de développement (85,3%). Une moindre latitude est constatée pour la discussion des perspectives d’évolution du marché (49,3 %), la répartition du chiffre d’affaires prévisionnel sur les produits et/ou services (48 %) et la prévision de concurrents potentiels (48 %). Parallèlement à ces constats, 41,3 % des entreprises n’hésitent pas à dévoiler une information précise sur les hypothèses sous-jacentes aux prévisions et 60 % diffusent une information détaillée ou chiffrée quant à l’incidence des risques sur le chiffre d’affaires et le résultat prévisionnels. Tableau 4- 5. Pratiques de divulgation des informations à caractère prévisionnel • Informations à caractère prévisionnel Note Effectifs Fréquences (%) 1-Discussion des perspectives d'évolution du 0 37 49,3 1 4 5,3 2 16 21,4 3 18 21,0 2-Description de la répartition du chiffre d'affaires 0 36 48,0 prévisionnel par produit et/ou service 1 8 10,7 2 24 32,0 3 7 9,3 3-Présentation des hypothèses sous-jacentes aux 0 17 22,7 prévisions 1 4 5,3 2 23 30,7 3 31 41,3 4-Informations sur le programme d'investissement 0 52 69,3 prévisionnel 1 17 22,7 2 4 5,3 3 2 2,7 marché 191 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique • Informations à caractère prévisionnel Note Effectifs Fréquences (%) 5-Perspectives d'évolution de la part de marché 0 66 88,0 1 5 6,7 2 3 4,0 3 1 1,3 0 36 48,0 1 30 40,0 2 8 10,7 3 1 1,3 0 51 68,0 1 16 21,4 2 4 5,3 3 4 5,3 0 64 85,3 1 9 12,0 2 2 2,7 3 0 0,0 9-Comparaison des prévisions antérieures aux 0 72 96,0 réalisations et explications des écarts 1 0 0 2 2 2,7 3 1 1,3 10-Discussion de l’incidence des risques sur le 0 12 16,0 chiffre d'affaires et le résultat prévisionnels 1 5 6,7 2 45 60,0 3 13 17,3 6- Prévisions de concurrents potentiels 7- Evolution prévisionnelle de l'effectif 8-Prévisions des activités de recherche et développement 1. 1. 5. Aperçu sur la divulgation des informations comptables et financières L’examen de cette dernière catégorie d’items révèle que 21,3 % des candidats à l’introduction n’avancent aucune explication sur leurs investissements financiers. La même proportion des émetteurs n’avance aucune précision sur leurs créances clients. Les entreprises sont également réticentes à communiquer sur les engagements et instruments 192 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique financiers (65,3 %), ainsi que sur les soldes du bilan (94,6 %). A l’opposé, 82,7 % des entreprises divulguent plus de précisions sur la ventilation du chiffre d’affaires par produits. De plus, 68 %, 62,7 % et 81,3 % des entreprises publient respectivement une information détaillée ou chiffrée sur la variation de leurs capitaux propres, leurs dettes financières et les principes et méthodes comptables utilisés. Ces constats sont issus du tableau 4-6 ci-après, qui résume les fréquences de divulgation des informations comptables et financières. Tableau 4- 6. Pratiques de divulgation des informations comptables et financières • Informations comptables et financières Notes Effectifs Fréquences (%) 1-Informations relatives à la ventilation du 0 2 2,7 chiffre d’affaires par produit et/ou branche 1 0 0,0 d’activité 2 62 82,7 3 11 14,6 2-Informations relatives aux investissements 0 16 21,3 financiers 1 16 21,3 2 39 52,0 3 4 5,4 3-Informations relatives aux variations des 0 12 16,0 capitaux propres 1 6 8,0 2 51 68,0 3 6 8,0 0 8 10,7 1 6 8,0 2 47 62,7 3 14 18,6 0 16 21,3 1 10 13,3 2 43 57,4 3 6 8,0 4-Informations relatives aux dettes financières 5-Informations relatives aux créances clients 193 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique • Informations comptables et financières Notes Effectifs Fréquences (%) 6-Informations relatives aux engagements et aux 0 49 65,3 instruments financiers 1 4 5,3 2 20 26,7 3 2 2,7 7-Informations sur les soldes du bilan (fonds de 0 71 94,6 roulement, besoin en fonds de roulement, etc.) 1 2 2,7 2 2 2,7 3 0 0 0 2 2,7 1 6 8,0 2 61 81,3 3 6 8,0 8-Principes et méthodes comptables utilisés 1. 2. Statistiques descriptives des variables explicatives Les caractéristiques des entreprises étudiées sont résumées dans le tableau 4-7 ci-après qui rapporte les statistiques descriptives des variables explicatives. Tableau 4-7. Statistiques descriptives des variables explicatives Panel A : Variables continues Variables N Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum AGE 75 7,970 7,500 5,560 1 23 TAIL 75 22,640 14,384 25,701 1,355 169,063 ENDET 75 0,139 0,107 0,128 0,102 0,544 RET 75 0,673 0,719 0,175 0,018 0,931 TAILOFF 75 22,392 14,211 25,030 2,541 134,487 RANG 75 3,460 4,000 1,750 1 6 ACT 75 0,062 -0,012 0,289 -0,395 0,883 194 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Panel B : Variables dichotomiques Variables N Echantillon Effectif Fréquences (%) CAPRIS 75 CAPRIS = 1 35 46,67 CAPRIS = 0 40 53,33 AUD = 1 48 64,00 AUD = 0 27 36,00 KRACH = 1 31 41,33 KRACH = 0 44 58,67 SECT = 1 36 48,00 SECT = 0 39 52,00 AUD KRACH SECT 75 75 75 AGE, âge de l’entreprise mesuré par le nombre d’années depuis la création de l’entreprise jusqu’à la date d’introduction ; TAIL, taille de l’entreprise égale au total du passif de l’entreprise avant l’introduction (en milliers d’euros) ; ENDET, taux d’endettement de l’entreprise mesuré en rapportant les dettes financières au total de l’actif du dernier exercice certifié avant l’introduction ; RET, fraction d’actions retenues par les propriétaires de l’entreprise, égale au nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine, rapporté au nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction ; TAILOFF, taille de l’offre égale au produit du nombre total d’actions introduites par le prix d’introduction (en milliers d’euros) ; RANG, rang de l’intermédiaire égal au nombre d’introductions dans lesquelles l’intermédiaire concerné assure le rôle de lead. L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1; ACT, activité du marché est la rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction ; CAPRIS, variable binaire égale à 1 si l’entreprise est contrôlée par un capital-risqueur et 0 sinon ; AUD, variable binaire égale à 1 si l’auditeur est réputé et 0 sinon ; KRACH, variable binaire égale à 1 si l’entreprise est introduite entre le 1er janvier 1999 et le 30 juin 2000 et 0 sinon ; SECT, secteur d’activité prenant la valeur 1 si l’entreprise appartient au secteur des nouvelles technologies, des médias et des télécommunications et 0 sinon ; N, nombre d’entreprises introduites en bourse. Les entreprises de notre échantillon attendent en moyenne 8 ans avant de s’introduire en bourse. Un tel constat n’est pas surprenant en principe, puisque ce marché a été précisément créé dans cet esprit. Il a permis à des sociétés incapables de produire un historique significatif de données financières, d’accéder tout de même à la cotation boursière. Cette spécificité a été également constatée dans l’étude de Broye et Schatt (2003b). Les 402 entreprises françaises de leur échantillon introduites entre 1986 et 2000 au Second Marché (320 entreprises) et au Nouveau Marché (82 entreprises) ont 18 ans en moyenne. Toutefois, les entreprises du Nouveau Marché sont significativement plus jeunes : moins de 8 ans contre plus de 20 ans pour les entreprises du Second Marché. De manière similaire, dans l’étude de Schatt et Roy (2001), l’âge moyen des 220 entreprises introduites aux Second et Nouveau Marchés entre 1996 et 2000 est de 13 ans. De leur côté, Degeorge et Derrien (2001) identifient un âge moyen de 18 ans pour un échantillon de 243 195 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique entreprises introduites sur les Nouveau et Second Marchés entre 1991 et 1998 (21 ans pour le Second Marché et 9 ans pour le Nouveau Marché). Enfin, Labégorre (2003) rapporte une moyenne de 24,7 années sur un échantillon de 295 entreprises introduites sur les Nouveau et Second Marchés entre 1994 et 2000. Les entreprises étudiées ont une taille moyenne de 22,640 millions d’euros. Ce résultat est comparable à celui obtenu par Broye et Schatt (2003b). Les 82 entreprises de leur échantillon, introduites sur le Nouveau Marché entre 1996 et 2000, sont caractérisées par une taille moyenne de 20,640 millions d’euros. Quant à la structure de financement des entreprises de l’échantillon, les dettes financières représentent 14 % du total de l’actif. Cette proportion est nettement inférieure à celle rapportée par Derrien et Degeorge (2001) qui trouvent un taux d’endettement de 21 %. De même, Labégorre et Boubaker (2005) notent que les dettes financières représentent 33,1 % de l’actif des entreprises étudiées. Par ailleurs, les actionnaires d’origine semblent détenir une part importante dans le capital des entreprises après leur introduction. De fait, les statistiques descriptives montrent un taux de rétention de 67,3 %. Ce résultat est conforme à celui obtenu par Schatt et Roy (2001). Ces auteurs constatent que les actionnaires d’origine détiennent 75,94 % des actions après l’introduction en bourse. Ce constat est également confirmé dans d’autres contextes. Sur le marché américain, un taux de rétention de 70,5 % est avancé par Jain et Kini (1999) et une proportion similaire de 69,2 % est constatée par Pagano et al. (1998) sur le marché italien. S’agissant des autres caractéristiques, les émetteurs lèvent en moyenne 22,392 millions d’euros au moment de l’introduction. Labégorre (2003) évalue en moyenne les introductions sur les Nouveau et Second Marchés à 295 millions de franc (soit environ 44 millions d’euros). Spécialement sur le Second Marché, Faugeron-Crouzet (1997) note que les 321 entreprises de son échantillon introduites entre 1983 et 1994, lèvent en moyenne 54 millions de francs (soit environ 8,23 millions d’euros). De même, Labégorre et Boubaker (2005) notent que pour 185 entreprises introduites sur le Second Marché entre le 1er janvier 1994 et le 30 juin 2000, la taille moyenne des émissions est de l’ordre de 132 millions de francs (soit environ 20 millions d’euros). 196 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Il apparaît également sur notre échantillon, que la rentabilité moyenne de l’indice du Nouveau Marché sur trois mois précédant l’introduction en bourse excède 6 %. Un tel taux est presque similaire à celui calculé par Broye et Schatt (2003b) qui établissent que la rentabilité moyenne de l’indice SBF 250 au cours des trois mois précédant l’introduction sur le Nouveau Marché est de 5,54 %. Elle est plus élevée que la rentabilité moyenne constatée sur le Second Marché qui est de l’ordre de 2,38 %. Les auteurs imputent cette différence à la tendance régulièrement haussière qui caractérise ce marché sur la période étudiée (1996-2000). Enfin, 46,67 % des entreprises introduites sont financées par des capitaux-risqueurs. De plus, 64 % des entreprises sont auditées par des auditeurs réputés, 48 % appartiennent au secteur des nouvelles technologies, des médias et des télécommunications et 41,33 % se sont introduites pendant la bulle Internet 69 . 1. 3. Statistiques descriptives des variables à expliquer Nous analysons les statistiques descriptives de la rentabilité à court terme et à long terme et nous les commentons à la lumière des travaux antérieurs. 1. 3. 1. Statistiques descriptives de la rentabilité initiale anormale Les statistiques descriptives de la rentabilité initiale anormale (Cf. Tableau 4-8, Panel A) révèlent que les entreprises étudiées ont une sous-évaluation moyenne le premier jour de cotation, de 7,577 %. Nous constatons également que 43,24 % des entreprises de l’échantillon sont sous-évaluées. En tenant compte des fluctuations du marché entre le jour de fixation du prix d’offre et le premier jour de cotation, la sous-évaluation atteint presque le même pourcentage avec une moyenne de 7,642 % (64,86 % des entreprises sont sousévaluées). Les deux moyennes calculées de sous-évaluation sont statistiquement significatives au seuil de 5 %. Par ailleurs, si nous poursuivons l’examen de la rentabilité anormale sur une période plus longue, le prix d’introduction offre une décote initiale plus importante par rapport aux cours prévalant après l’introduction. En effet, en retenant le 69 S’agissant des procédures d’introduction des entreprises étudiées (Cf. Annexe 3), la consultation de leurs prospectus montre que la procédure de placement est la seule procédure utilisée. 89,33 % des placements ont été suivis d’une procédure de marché (41,33 % d’une offre à prix ouvert et 48 % d’une offre à prix ferme), alors que 10,67 % sont des placements secs. 197 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique cours de clôture du 5ème jour de cotation, la rentabilité initiale est de 9,380 % (celle ajustée aux rendements du marché est de 8,439 %). Elle augmente de manière continue sur les autres jours de cotation pour atteindre 17,539 % le 30ème jour de cotation (la rentabilité ajustée aux rendements du marché est de 13,381 %). Les études antérieures font état de coût du capital comparable. Degeorge et Derrien (2001) trouvent une rentabilité initiale moyenne de 17,5 % (calculée au 10ème jour de cotation), sur un échantillon de 243 entreprises introduites sur les Second et Nouveau Marchés entre 1991 et 1998. Elle est de l’ordre de 22,8 % pour les seules 61 entreprises introduites sur le Nouveau Marché. Broye et Schatt (2003b) mettent en exergue une décote initiale moyenne de 2,97 % et 20,05 % calculée respectivement aux 1er et 5ème jours de cotation pour 192 entreprises introduites en bourse entre 1996 et 2000 sur les Second et Nouveau Marchés. Sur un échantillon plus large de 402 admissions à la cote des Nouveau et Second Marchés entre 1986 et 2000, Broye et Schatt (2003a) obtiennent une sous-évaluation moyenne du prix d’offre de 20,6 % par rapport au prix d’équilibre. Enfin, Labégorre (2003) rapporte une rentabilité initiale anormale de l’ordre de 22 % sur un échantillon de 295 entreprises introduites sur les Nouveau et Second Marchés entre 1994 et 2000. Par ailleurs, l’observation de l’évolution de la sous-évaluation sur la période d’étude (Cf. Tableau 4-8, Panel B) montre que la rentabilité initiale la plus forte est constatée en 2000, avec une moyenne de 11,530 %. En tenant compte des fluctuations du marché, la sousévaluation moyenne approche un niveau de 12 % (les deux moyennes sont significatives au seuil de 5 %). Un tel résultat est imputé à la vague des introductions qu’a connue ce compartiment du marché français durant cette période. Ce constat a été également confirmé sur le marché américain par Ljungqvist et Wilhelm (2003) qui établissent que les titres de leur étude, introduits pendant la bulle Internet, sont caractérisés par des rentabilités initiales plus élevées (73,3 % en 1999 et 57,7 % en 2000). 198 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Tableau 4- 8. La rentabilité initiale anormale des entreprises de l’échantillon Panel A : Statistiques descriptives de la rentabilité initiale anormale Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises sousévaluées (%) Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises-sous évaluées (%) La rentabilité initiale : RI (%) (N=75) 5ème jour 10ème jour 1er jour 7,577** 9,380** 10,534** 0,000 1,313 1,319 27,022 29,988 31,961 -78,40 -93,70 -94,10 126,70 99,20 125,40 43,24 63,51 58,10 20ème jour 13,848** 5,647 38,026 -93,90 130,90 62,16 30ème jour 17,539** 4,707 46,437 -93,4 199,4 62,16 La rentabilité initiale anormale : RIA (%) (N=75) 5ème jour 10ème jour 20ème jour 1er jour 7,642** 8,439** 9,811** 11,864** 0,741 4,669 4,874 6,327 26,972 36,242 36,724 45,764 -78,00 -118,4 -107,7 -126,3 119,20 91,30 114,9 114,2 64,86 59,45 66,21 63,51 30ème jour 13,381** 7,492 49,201 -117,4 130,6 58,10 Panel B : Evolution de la rentabilité initiale anormale 70 sur la période d’étude Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises-sous évaluées (%) Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises-sous évaluées (%) La rentabilité initiale : RI (%) (N=75) 1997 1998 1999 2000 11,187 5,978** 4,181 11,530** 0,000 0,000 0,000 1,266 31,699 11,443 38,40 28,262 -31,10 -10,20 -78,40 -21,40 64,90 33,80 126,70 111,80 37,50 47,05 62,50 51,85 La rentabilité initiale anormale : RIA (%) (N=75) 1997 1998 1999 2000 11,173 6,116** 3,741 11,982** 0,156 0,814 0,591 1,821 31,548 11,165 36,865 29,292 -30,50 -11,40 -78,00 -20,90 65,40 32,30 119,20 113,30 50,00 70,58 56,25 70,37 2001 -1,682 0,476 4,082 -8,80 0,80 60,00 2002 4,30 4,10 6,081 0,000 8,60 50,00 2001 1,186 -0,506 3,692 -2,20 6,90 40,00 2002 4,857 4,552 4,444 1,70 8,00 66,67 RI, rentabilité initiale; RIA, rentabilité initiale anormale, N, nombre d’entreprises introduites en bourse ; ***significatif au seuil de 1 % ; **significatif au seuil de 5 % ; * significatif au seuil de 10 %. 70 Nous reportons dans le tableau 4-8 (Panel B) l’évolution de la rentabilité initiale sur la période d’étude calculée le premier jour de cotation. Se référer à l’annexe 2 pour l’évolution de la rentabilité initiale calculée les 5ème, 10ème, 20ème et 30ème jours de cotation. 199 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique 1. 3. 2. Statistiques descriptives des rendements anormaux Rappelons que nous calculons les rendements anormaux à long terme au moyen de deux benchmarks et deux méthodes de calcul. Nous ajustons les rendements des entreprises étudiées aux rendements d’entreprises comparables introduites sur le compartiment du Second Marché (appariées sur la base de deux critères : la taille et le secteur d’activité) et aux rendements de l’indice du Nouveau Marché. Les rendements anormaux son calculés selon la méthode des rendements anormaux cumulés (CAR) et la méthode des rendements anormaux composés (BHAR). Les résultats obtenus et rapportés dans le tableau 4-9 (panel A) mettent en évidence des rendements anormaux négatifs. Conformément aux déductions de la littérature existante (Ritter, 1991 ; Barber et Lyon, 1997), nous observons une grande disparité de la performance moyenne des titres variant amplement entre -1,368 % (pour les rendements anormaux cumulés ajustés aux rendements du marché, CARM) à -34,456 % (pour les rendements anormaux composés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle, BHARC). De fait, nous déduisons que sur les trois années qui suivent l’introduction, les titres réalisent en moyenne de moins bonnes performances en comparaison avec les rendements de marché et ceux des entreprises de contrôle. S’agissant de la significativité des rendements calculés, seuls les rendements anormaux ajustés des rendements des entreprises de contrôle (BHARC) sont significatifs au seuil de 5 %. En appariant ce résultat avec l’interprétation du ratio de « richesse relative », un investisseur qui a acheté au prix d’offre et qui a gardé les titres pendant les trois premières années de cotation, réaliserait relativement 0,617 de sa mise initiale. La discordance des résultats obtenus a été souvent soulignée dans les travaux antérieurs. Ritter (1991) affirme que le choix du portefeuille de référence, la longueur de la fenêtre d’observation sur laquelle la performance est mesurée, ainsi que le critère de sélection de l’échantillon peuvent expliquer la divergence des résultats. Barber et Lyon (1997) notent que les méthodes d’évaluation des rendements attendus et le mode de calcul de la performance affectent considérablement les résultats. L’analyse de l’évolution de ces rendements sur la période de l’étude (tableau 4-9, panels B&C et annexe 6) montre que la date du déclin des rendements anormaux mensuels diffère 200 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique selon la méthodologie employée, ainsi que le benchmark utilisé. En effet, les rendements anormaux mensuels commencent à s’infléchir à partir du 33ème mois, en calculant les rendements anormaux cumulés ajustés aux entreprises de contrôle (CARC = -0,277 % ; WRCAR = 0,956). Tandis que les rendements anormaux cumulés ajustés aux rendements du marché baissent à partir du 5ème mois (CARM = -1,775 % ; WRCAR = 0,918), augmentent légèrement du 10ème au 14ème mois, puis se dégradent de manière continue sur le reste de la période à compter du 15ème mois (CARM = -1,844 % ; WRCAR = 0,916). S’agissant des rendements anormaux composés, le déclin commence à partir du 16ème mois pour les rendements ajustés aux entreprises de contrôle (BHARC = -10,050 % ; WR BHAR = 0,854 ). Bien que sur cette période de déclin (du 16ème au 23ème mois et du 26ème au 36ème mois), les rendements anormaux n’étaient pas tous significatifs, les ratios de « richesse relative » relatifs sont tous inférieurs à 1 ; ce qui corrobore la significativité de la moyenne des rendements anormaux sur toute la période (BHARC = -34,456, significative à 5 %). Enfin, les rendements anormaux composés ajustés aux rendements du marché se dégradent à partir du 24ème mois (BHARM = -0,314 % et WR BHAR = 0,997). Toutefois, les rendements ne sont pas significatifs. En comparaison avec les études menées sur le marché français, Degeorge et Derrien (2001) constatent des résultats mitigés quant à l’existence d’une sous-performance moyenne sur un horizon de trois ans après l’introduction. Leur étude révèle que les performances boursières des 243 introductions étudiées sur les Nouveau et Second Marchés sont très inférieures à celles des indices sectoriels, alors qu’elles sont comparables à celles de l’indice MIDCAC et des portefeuilles de comparaison. Une performance moyenne sur 36 mois proche de 10 % est obtenue avec la méthodologie des rendements anormaux composés (benchmark utilisé : indice MIDCAC), alors que la rentabilité moyenne obtenue avec la même méthodologie (benchmark : indices sectoriels) est inférieure à -50 %. En termes de significativité, seules les performances relatives aux indices sectoriels sont significatives, à partir du douzième mois suivant l’introduction en bourse. En demeurant dans le marché français, Sentis (2001) met en évidence que les 61 entreprises introduites sur les Premier et Second Marchés entre 1991 et 1995, ne connaissent pas de dégradation de leurs performances boursières calculées avec différents 201 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique benchmarks. Lorsque la rentabilité normative est calculée à partir des entreprises de référence ou de l’indice MIDCAC, l’auteur précise que la performance boursière des entreprises étudiées augmente continuellement sur les deux ans subséquents à l’introduction puis s’infléchit sur la troisième année. Toutefois, le calcul de la performance boursière utilisant les indices SBF 250 et CAC 40 nuance un tel résultat et ne permet pas de conclure à des performances boursières durablement élevées. A ce titre, les rendements anormaux calculés à partir de l’indice SBF 250 et à partir du dixième jour de bourse sont de 4 % à trois mois ; 6,9 % à 6 mois ; 16,5 % à 12 mois ; 15,8 % à 24 mois et 10,8 % à 36 mois. Seuls les rendements à 3 et 12 mois sont statistiquement significatifs. Aux termes de ces résultats, Sentis (2001) conclut à l’absence de performances négatives sur l’ensemble de la période d’observation. De même, les résultats de Labégorre (2003) invalident l’existence de performances boursières à long terme significativement négatives ou positives pour 295 entreprises introduites sur les Nouveau et Second Marché entre 1994 et 2000. Les rentabilités anormales composées calculées à 3, 6, 12 et 36 mois s’élèvent respectivement en moyenne à 1,8 % ; 3,5 % ; 5,2 % et 29,6 %. Seules les rentabilités observées au bout de 24 mois diffèrent significativement de 0. Ces résultats mitigés sur le marché français vont à l’encontre de l’ensemble des études menées dans d’autres contextes. Ritter (1991) sur le marché américain et Levis (1993) sur le marché britannique établissent que les entreprises introduites en bourse sous-performent l’indice de marché dès la deuxième année suivant l’introduction. Tableau 4- 9. Les rendements anormaux à long terme des entreprises de l’échantillon Panel A : Statistiques descriptives des rendements anormaux à long terme Variables N WR Moyenne Médiane Ecart type CARC 75 0,886 -5,109 % -5,526 % 0,279 CARM 75 0,967 -1,368 % 0,179 1,047 BHARC 75 0,617 -34,456 %** -24,276 % 1,331 BHARM 75 0,951 -3,589 % -9,754 % 0,748 202 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Panel B : Evolution des rendements anormaux cumulés (CAR) sur les 36 mois après l’introduction Mois N CARC (%) Test T WRCAR CARM (%) 1 75 9,496 2,778*** 1,018 5,070 2 75 12,902 3,078*** 1,020 2,300 3 75 15,172 2,815*** 1,020 1,900 4 75 12,886 1,816** 1,019 0,961 5 75 12,015 1,535 1,019 -1,775 6 75 8,985 1,037 1,018 -6,503 7 75 13,470 1,377 1,019 -4,707 8 75 13,881 1,247 1,019 -5,122 9 75 16,410 1,467 1,020 -2,691 10 75 19,144 1,635* 1,021 2,283 11 75 19,238 1,542 1,021 3,349 12 75 19,100 1,480 1,021 5,249 13 75 19,492 1,421 1,021 4,983 14 75 13,206 0,971 1,019 3,969 15 75 13,799 0,933 1,019 -1,844 16 75 15,293 1,010 1,020 -6,632 17 75 18,469 1,216 1,021 -9,469 18 75 20,470 1,298 1,021 -11,379 19 75 22,543 1,411 1,022 -11,660 20 75 18,403 1,154 1,021 -14,928 21 75 13,479 0,833 1,019 -16,075 22 75 6,239 0,386 1,017 -19,959 23 75 2,374 0,147 1,016 -20,175 24 75 6,147 0,375 1,017 -17,279 25 75 9,032 0,558 1,018 -17,758 26 75 6,609 0,420 1,017 -16,939 27 75 8,787 0,552 1,018 -16,044 28 75 6,857 0,444 1,017 -14,827 29 75 7,427 0,494 1,018 -11,129 30 75 4,366 0,294 1,017 -8,043 31 75 3,968 0,267 1,017 -4,352 32 75 2,333 0,152 1,016 -3,040 33 75 -0,277 -0,018 0,956 -0,639 34 75 -4,020 -0,257 0,897 -4,629 35 75 -1,187 -0,275 0,945 -1,385 36 75 -5,109 -0,386 0,886 -1,368 Test T 1,624* 0,553 0,379 0,162 -0,277 -0,891 -0,615 -0,617 -0,348 0,267 0,373 0,595 0,551 0,454 -0,197 -0,713 -0,963 -1,125 -1,144 -1,430 -1,614* -2,044** -1,999** -1,606 -1,617* -1,522 -1,346 -1,230 -0,899 -0,677 -0,361 -0,252 -0,055 -0,410 -0,123 -0,118 WRCAR 1,008 1,004 1,003 1,001 0,918 0,824 0,876 0,856 0,897 1,007 1,007 1,008 1,009 1,010 0,916 0,804 0,796 0,734 0,713 0,675 0,686 0,654 0,643 0,669 0,665 0,678 0,698 0,702 0,716 0,812 0,864 0,877 0,978 0,852 0,954 0,967 203 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique CAR c , rendements anormaux cumulés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle ; CARM, rendements anormaux cumulés ajustés aux rendements du marché ; BHARc, rendements anormaux composés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle ; BHARM, rendements anormaux composés ajustés aux rendements du marché ; WR, ratio de « richesse relative » ; N, nombre d’entreprises introduites en bourse, ***significatif au seuil de 1 % ; **significatif au seuil de 5 % ; *significatif au seuil de 10 %. Panel C : Evolution des rendements anormaux composés (BHAR) sur les 36 mois après l’introduction Mois N BHARC (%) Test T WRBHAR BHARM (%) 1 75 9,495 2,778*** 1,113 6,890 2 75 13,288 2,781*** 1,145 4,031 3 75 20,583 2,797*** 1,220 6,529 4 75 20,725 1,680* 1,237 13,185 5 75 20,376 1,529 1,251 16,580 6 75 21,357 1,417 1,258 19,113 7 75 32,222 1,351 1,267 28,196 8 75 37,841 1,460 1,279 33,401 9 75 29,403 1,256 1,254 23,333 10 75 31,614 1,301 1,263 27,910 11 75 24,870 1,053 1,258 26,846 12 75 20,768 0,866 1,225 30,720 13 75 20,133 0,683 1,223 39,545 14 75 10,230 0,347 1,123 31,004 15 75 6,126 0,151 1,146 51,098 16 75 -10,050 -0,212 0,854 53,933 17 75 -8,496 -0,205 0,889 43,057 18 75 -14,927 -0,333 0,867 46,094 19 75 -21,118 -0,424 0,776 45,383 20 75 -5,346 -0,157 0,948 27,002 21 75 -0,142 -0,005 0,956 18,000 22 75 -7,032 -0,296 0,914 11,697 23 75 -5,175 -0,247 0,954 8,024 24 75 3,213 0,172 1,057 -0,314 25 75 0,944 0,049 1,038 -1,852 26 75 -4,304 -0,239 0,963 -1,759 27 75 -2,712 -0,176 0,968 -0,638 28 75 -7,338 -0,515 0,906 -4,164 29 75 -23,800 -2,033** 0,763 -9,091 30 75 -19,081 -1,473* 0,771 -12,328 31 75 -20,845 -1,560* 0,783 -10,291 32 75 -20,468 -1,653* 0,769 -0,975 33 75 -29,885 -2,161** 0,676 -4,345 34 75 -34,563 -2,531** 0,620 -4,423 35 75 -35,292 -2,185** 0,614 -3,518 36 75 -34,456 -2,227** 0,617 -3,589 Test T 2,295** 0,970 1,043 1,319 1,485 1,474 1,375 1,697* 1,484 1,686* 1,501 1,660* 1,691* 1,274 1,510 1,268 1,173 1,121 0,981 0,876 0,777 0,561 0,438 -0,018 -0,101 -0,104 -0,042 -0,270 -0,640 -0,876 -0,783 -0,079 -0,389 -0,396 -0,310 -0,192 WRBHAR 1,068 1,037 1,058 1,120 1,163 1,190 1,278 1,315 1,202 1,242 1,237 1,283 1,361 1,269 1,434 1,454 1,361 1,393 1,369 1,218 1,152 1,103 1,071 0,997 0,984 0,984 0,994 0,956 0,904 0,871 0,885 0,988 0,941 0,940 0,952 0,951 204 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Section 2. Résultats des tests bivariés Afin de se forger une première idée sur la nature de l’association entre nos deux variables à expliquer et les différentes variables explicatives, nous nous appuyons sur des tests bivariés. Nous consacrons le premier développement de cette section à présenter et interpréter les résultats des tests bivariés relatifs aux variables explicatives continues (§2.1). Nous dédions le second développement aux mêmes tests, mais appliqués aux variables explicatives nominales (§2.2). Enfin, nous vérifions l’éventuelle présence de multicolinéarité entre les différentes variables explicatives (§2.3). 2. 1. Tests bivariés des variables explicatives continues Les résultats de ces tests sont résumés dans le tableau 4-10. Chacune des deux variables endogènes 71 est régressée, à chaque fois, sur une seule variable explicative. S’agissant des liaisons entre la première variable endogène à savoir la rentabilité initiale anormale et les variables exogènes, des associations sont constatées avec la variable de premier intérêt à savoir la transparence informationnelle ainsi que d’autres variables explicatives (Cf. Tableau 4-10, panel A). En effet, la rentabilité initiale anormale apparaît négativement corrélée avec le score global (ST). Le coefficient de régression afférent est de l’ordre de 0,019 significatif au seuil de 1 % (modèle1). En particulier, le modèle 2 révèle que la décote initiale est négativement associée au score relatif aux informations relevant de l’activité et de l’environnement de l’entreprise (SC2 est significatif au seuil de 1 %). Elle est également négativement associée avec les scores relatifs aux informations générales et aux informations prévisionnelles (SC1 et SC4 sont significatifs au seuil de 5 %). Ainsi, pris isolément, il semble que la transparence informationnelle des entreprises candidates à 71 Lors des tests bivariés et multivariés, nous avons retenu la rentabilité initiale ajustée (RIA) calculée sur la base du cours de clôture de la première journée de cotation, conformément à la majorité des travaux antérieurs. Dans le contexte français, le lecteur peut consulter les études relativement récentes de Sentis (2001), Chahine et Mathieu (2003), Labégorre (2003) et Labégorre et Boubaker (2005). De même, nous avons retenu les rendements anormaux composés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle (BHARC) pour estimer la rentabilité à long terme, étant donné que les statistiques descriptives supra avancées démontrent leur significativité par rapport aux autres rendements. Par ailleurs, les recherches antérieures suggèrent que les rendements anormaux composés sont préférés aux rendements anormaux cumulés (Barber et Lyon, 1997 ; Lyon, Barber et Tsai, 1999). 205 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique l’introduction agit favorablement dans le sens d’une atténuation du coût de la sousévaluation. Les modèles de régression montrent également qu’il existe une association positive entre le degré de sous-évaluation et le niveau d’endettement. Le coefficient de régression est de 0,405 significatif au seuil de 10 % (modèle 5). En outre, la décote initiale apparaît négativement corrélée avec la taille de l’entreprise : le coefficient de régression est de 0,069, significatif au seuil de 5 % (modèle 4). Enfin, le coefficient de régression relatif à la variable RANG est de 0,035, significatif au seuil de 5 % (modèle 8), dénotant une association positive entre le niveau de la décote initiale et le rang de l’intermédiaire. Quant à la performance à long terme, telle que mesurée par les rendements anormaux composés (ajustés aux rendements des entreprises de contrôle), les régressions reportées montrent qu’elle est positivement associée avec le score global, le score relatif aux informations non financières et le score relatif aux informations prévisionnelles (Cf. Tableau 4-10, panel B). En effet, les coefficients de régression associés aux variables ST, SC3 et SC4 sont statistiquement significatives et prennent les valeurs respectives de 0,033 ; 0,082 et 0,102 (modèle 1# et 2#). Ainsi, un tel résultat préliminaire montre que les entreprises les plus transparentes quant à la divulgation de leurs informations non financières et prévisionnelles, subissent ultérieurement, un déclin moins prononcé de leurs performances boursières. De plus, parmi les variables caractérisant les entreprises candidates à l’introduction, seul le niveau d’endettement semble être significativement corrélé aux rendements anormaux au seuil de 10 % (modèle 5#). Ces constats ne sauraient cependant être définitifs avant leur confirmation au moyen des régressions multivariées. Tableau 4-10. Résultats des tests bivariés des variables explicatives continues Panel A : variable dépendante (RIA) Modèles 1 2 3 Constante T P ST T P 1,220 5,096 0,000*** 0,000*** -0,019 -5,040 0,000*** 1,210 5,340 0,083 1,654 0,102 4 5 6 7 8 9 0,742 2,532 0,014** 0,020 0,437 0,663 0,238 1,913 0,060* -0,247 -0,806 0,423 0,200 2,930 0,005** 0,088 2,972 0,004*** 206 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Panel A : variable dépendante (RIA) Modèles 1 2 3 4 5 6 7 9 -0,027 -2,183 0,032** -0,022 -3,202 0,002*** -0,003 -0,288 0,774 -0,028 -2,455 0,017** -0,012 -1,193 0,237 SC1 T P SC2 T P SC3 T P SC4 T P SC5 T P AGE T P LnTAIL T P ENDET T P RET T P LnTAILOFF T P 0,002 0,585 0,561 -0,069 -2,284 0,025** 0,405 1,665 0,100* -0,239 -1,340 0,184 -0,032 -1,010 0,316 0,035 2,027 0,046** RANG T P ACT T P 0,250 0,261 0,220 R2 ajusté N 75 75 75 Panel B : variable dépendante : BHARC Modèles 1# 2# 3# Constante T P ST T P SC1 T P 8 1,558 1,875 0,065* 0,033 2,271 0,026** 1,663 1,894 0,063* -0,382 -1,431 0,157 0,055 75 4# -0,873 -0,609 0,545 0,024 75 0,011 75 5# 6# -0,680 -1,158 -3,131 -1,965 0,003*** 0,053* 0,227 75 0,041 75 0,012 0,123 0,903 0,116 75 7# 8# 9# -0,764 -0,458 0,649 -0,238 -0,716 0,476 -0,389 -2,598 0,011** 0,035 0,794 0,430 207 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Modèles 1# 2# 3# 4# 5# 6# 7# 8# 9# SC2 0,013 T 0,504 P 0,616 SC3 0,082 T 1,865 P 0,067* SC4 0,102 T 2,308 P 0,024** SC5 0,052 T 1,317 P 0,193 AGE -0,001 T -0,042 P 0,966 LnTAIL 0,050 T 0,337 P 0,737 ENDET -2,070 T -1,803 P 0,076* RET 1,137 T 1,344 P 0,183 LnTAILOFF 0,038 T 0,224 P 0,823 RANG -0,044 T -0,517 P 0,607 ACT -0,465 T -0,900 P 0,371 R2 ajusté 0,591 0,601 0,068 0,069 0,108 0,091 0,068 0,071 0,078 N 75 75 75 75 75 75 75 75 75 ST, score global de transparence ; SC1, score relatif aux informations d’ordre général sur l’entreprise ; SC2, score relatif aux informations sur l’activité de l’entreprise et son environnement ; SC3, score relatif aux informations non financières ; SC4, score relatif aux informations à caractère prévisionnel ; SC5, score relatif aux informations comptables et financières ; AGE, âge de l’entreprise mesuré par le nombre d’années depuis la création de l’entreprise jusqu’à la date d’introduction ; LnTAIL, taille de l’entreprise égale au logarithme népérien du total du passif de l’entreprise avant l’introduction (en milliers d’euros) ; ENDET, taux d’endettement de l’entreprise mesuré en rapportant les dettes financières au total de l’actif du dernier exercice certifié avant l’introduction ; RET, fraction d’actions retenues par les propriétaires de l’entreprise, égale au nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine, rapporté au nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction ; LnTAILOFF, taille de l’offre égale au logarithme népérien du produit du nombre total d’actions introduites par le prix d’introduction (en milliers d’euros) ; RANG, rang de l’intermédiaire égal au nombre d’introductions dans lesquelles l’intermédiaire concerné assure le rôle de lead. L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1; ACT, activité du marché est la rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction ; P, probabilité associée au test de Student (T) ; N, nombre d’entreprises introduites en bourse ; ***significatif au seuil de 1 % ; **significatif au seuil de 5 % ; *significatif au seuil de 10 %. 208 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique 2. 2. Tests bivariés des variables explicatives nominales L’impact éventuel de chaque variable nominale (CAPRIS, AUD, KRACH et SECT) sur la rentabilité à court et à long terme est analysé au moyen du test de comparaison des moyennes. La version paramétrique est le test de Student, la version non-paramétrique est le test Mann-Whitney 72 . La démarche consiste à scinder les entreprises en deux groupes selon les valeurs de la variable nominale (1, 0) et à comparer les moyennes de la rentabilité initiale et celle à long terme entre les deux groupes d’observations. Le test paramétrique requiert la distribution normale de la variable dépendante sur chaque groupe. Une telle condition est vérifiée au moyen du test de Kolmogorov-Smirnov (K-S) 73 . La lecture du tableau 4-11 récapitulant ces tests, montre que seule la variable dépendante : la rentabilité à long terme (telle que mesurée par les BHARc) vérifie la normalité dans chaque groupe, pour la distribution des variables CAPRIS et KRACH. Ainsi, le test d’égalité des moyennes approprié est le test de Student. Pour le reste des variables, c’est le test de Mann-Whitney qui est plutôt utilisé. Des résultats obtenus, nous déduisons que seule la variable rentabilité initiale présente une différence significative entre les entreprises dont l’auditeur est réputé et les entreprises dont l’auditeur n’est pas réputé (U = -1,886 ; sig. 0,059). En revanche, tous les autres seuils de signification dépassent le seuil de 10 %. Nous en déduisons que les variables nominales CAPRIS, KRACH et SECT ne présentent pas de différences significatives entre les deux groupes d’observations. En d’autres termes, pour ces variables, les deux groupes ont la même moyenne et sont homogènes par rapport au niveau moyen de rentabilité initiale. De même et s’agissant de la rentabilité à long terme, les résultats ne révèlent aucune différence significative de moyennes entre les deux groupes d’observations pour les quatre variables nominales. 72 Le test non-paramétrique de Mann-Whitney est fondé sur les rangs des variables contrairement au test paramétrique de Student qui est plutôt fondé sur les valeurs observées des variables. 73 C’est un test basé sur la valeur absolue de la différence maximale entre la distribution cumulée observée et celle théorique basée sur l’hypothèse de normalité. 209 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Tableau 4- 11. Résultats des tests bivariés des variables explicatives nominales Variables Test de normalité Groupe1 Z CAPRIS Test de normalité Groupe2 Sig Z CAPRIS = 1 Sig T Sig Test de MannWhitney U Sig CAPRIS =0 RIA 1,619 0,011** 1,826 0,003 BHARc 1,151 0,141 0,778 0,581 AUD Test de Student AUD = 1 -0,119 -0,566 0,905 0,573 AUD = 0 RIA 1,436 0,032** 1,996 0,001 -1,886 0,059* BHARc 0,377 0,999 1,512 0,021** -0,983 0,326 -1,587 0,113 KRACH KRACH = 1 KRACH = 0 RIA 1,447 0,030** 2,069 0,000*** BHARc 0,591 0,876 1,162 0,134 SECT SECT = 1 0,391 0,697 SECT = 0 RIA 1,945 0,001*** 1,446 1,211 -0,146 -0,433 BHARc 0,992 0,279 0,031** 0,106 0,884 0,665 RIA, rentabilité initiale anormale ; BHARc, rendements anormaux composés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle, CAPRIS, variable binaire égale à 1 si l’entreprise est contrôlé par un capitalrisqueur et 0 sinon ; AUD, variable binaire égale à 1 si l’auditeur est réputé et 0 sinon ; KRACH, variable binaire égale à 1 si l’entreprise est introduite pendant la bulle Internet et 0 sinon ; SECT, variable binaire égale à 1 si l’entreprise appartient au secteur des nouvelles technologies, des médias et des télécommunications et 0 sinon. Z : test de Kolmogorov-Smirnov pour un échantillon (H0 : la fonction de répartition observée suit la loi normale) ; T : test de Student pour deux échantillons indépendant (H0 : les moyennes comparées sont égales) ; U : test de Mann-Whitney pour deux échantillons indépendants (H0 : les rangs des données de deux groupes sont uniformément distribués) ;*** significatif au seuil de 1 % ; ** significatif au seuil de 5 % ; * significatif au seuil de 10 %. 2. 3. Analyse des corrélations Le problème de corrélation tient au fait que certaines variables explicatives sont liées les unes aux autres, ou « s’expliquent » partiellement les unes les autres. Elles offrent alors une explication redondante de la variable dépendante. Ce problème, connu sous le terme de multicolinéarité, rend instables et peu fiables les coefficients de régression des variables corrélées entre elles, puisque leurs effets s’empiètent les uns sur les autres. Pour analyser 210 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique les liaisons entre les variables continues, il est fréquent d’utiliser les coefficients de corrélation de Pearson ou de Spearman. Le premier coefficient est utilisé pour les variables normalement distribuées. Il se base sur les valeurs exactes des données. Quant aux variables ne satisfaisant pas l’hypothèse de normalité, on recourt souvent au coefficient de corrélation de Spearman qui s’appuie plutôt sur le rang ou le classement des données. Les valeurs d’un coefficient de corrélation varient entre -1 (les variables sont corrélées négativement) et +1 (les variables sont corrélées positivement). Afin de vérifier la normalité de la distribution des variables, nous nous référons aux résultats du test de kolmogorov-Smirnov (K-S), résumés dans le tableau ci-après : Tableau 4- 12. Résultats du test de normalité de Kolmogorov Smirnov Variables N Z Sig SC1 75 1,115 0,166 ns SC2 75 0,839 0,482 ns SC3 75 1,273 0,078 * SC4 75 1,271 0,081 * SC5 75 1,376 0,045 ** ST 75 1,332 0,057 * AGE 75 1,096 0,180 ns LnTAIL 75 0,690 0,728 ns ENDET 75 1,200 0,112 ns RET 75 1,601 0,012 ** LnTAILOFF 75 0,794 0,554 ns RANG 75 1,518 0,020 ** ACT 75 0,825 0,504 ns Z : test de Kolmogorov-Smirnov pour un échantillon (H0 : la fonction de répartition observée suit la loi normale) ; Rejet de H0 : *** significatif au seuil de 1 %, ** significatif au seuil de 5 %, *significatif au seuil de 10 %, ns : non significatif, SC1, score relatif aux informations d’ordre général sur l’entreprise ; SC2, score relatif aux informations relatives à l’activité de l’entreprise et son environnement ; SC3, score relatif aux informations non financières ; SC4, score relatif aux informations à caractère prévisionnel ; SC5, score relatif aux informations comptables et financières ; ST, score global de transparence ; AGE, âge de l’entreprise mesuré par le nombre d’années depuis la création de l’entreprise jusqu’à la date d’introduction ; LnTAIL, taille de l’entreprise égale au logarithme népérien du total du passif de l’entreprise avant l’introduction (en milliers d’euros) ; ENDET, taux d’endettement de l’entreprise mesuré en rapportant les dettes financières au total de l’actif du dernier exercice certifié avant l’introduction, RET, fraction d’actions retenues par les propriétaires de l’entreprise, égale au nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine, rapporté au nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction ; LnTAILOFF, taille de l’offre égale au logarithme népérien du produit du nombre total d’actions introduites par le prix d’introduction (en milliers d’euros); RANG, rang de l’intermédiaire égal au nombre d’introductions dans lesquelles l’intermédiaire concerné assure le rôle de lead. L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1; ACT, activité du marché est la rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction ; N, nombre d’entreprises introduites en bourse ;*** significatif au seuil de 1 %,** significatif au seuil de 5 %,*significatif au seuil de 10 %. 211 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Les résultats du test de kolmogorov-Smirnov invalident l’hypothèse de normalité pour la majorité des variables. En particulier, elle est rejetée pour les variables SC3, SC4, SC5, ST, RET, et RANG. S’agissant des variables normalement distribuées et en se référant aux coefficients de Pearson (Tableau 4-13, Panel A), nous constatons généralement peu de corrélations. Nous en tenons compte au niveau des modèles de régression. L’âge de l’entreprise candidate à l’introduction (AGE) est positivement corrélé au score relatif aux informations concernant l’activité de l’entreprise et son environnement (SC2). Le coefficient de corrélation est de l’ordre de 0,230 et significatif au seuil de 5 %. En outre, la taille de l’offre est assez fortement liée à la taille de l’entreprise postulante à la bourse. De fait, la corrélation entre les variables LnTAILOFF et LnTAIL est positive (coefficient de corrélation est de 0,363) et significative au seuil de 1 %. Un tel lien montre que ce sont les grandes entreprises qui lèvent des montants considérables en s’introduisant en bourse. Nous constatons également que la taille de l’offre est corrélée avec le score relatif aux informations générales de l’entreprise. Ce résultat apparaît à travers le coefficient de corrélation négatif de -0,210, significatif au seuil de 10 % entre les variables LnTAILOFF et SC1. A ces associations, s’ajoutent d’autres corrélations mises en exergue au moyen du coefficient de Spearman pour les variables qui ne sont pas normalement distribuées (Cf. Tableau 4-13, Panel B). Les scores relatifs aux informations non financières (SC3), aux informations prévisionnelles (SC4) et aux informations comptables et financières (SC5) sont fortement associés au score global de transparence (ST). Les coefficients de corrélation respectifs sont de l’ordre de 0,288 ; 0,292 et 0,250 significatifs au seuil de 5 %. Néanmoins, de telles corrélations sont sans incidence sur les résultats des régressions, étant donné que le score global de transparence et les scores qui le composent ne sauraient, bien évidemment, être inclus simultanément dans les modèles de régression. En outre, il apparaît que le rang de l’intermédiaire (RANG) est négativement associé au score relatif aux informations comptables et financières (SC5) : le coefficient de corrélation est de 0,287, significatif au seuil de 5 %. De plus, le score relatif aux informations non financières (SC3) et le score relatif aux informations prévisionnelles (SC4) sont négativement corrélés. Une significativité de l’ordre de 5 % est reportée pour un coefficient de corrélation de -0,256. 212 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Tableau 4- 13. Résultats des tests de corrélations entre les variables Panel A : Corrélations paramétriques : Test de Pearson AGE LnTAIL AGE LnTAIL ENDET LnTAILOFF ACT SC1 SC2 1,000 0,071 -0,146 0,015 0,170 -0,028 0,230** 1,000 0,158 0,363*** -0,159 0,071 0,100 1,000 0,024 -0,118 0,022 -0,049 1,000 -0,183 -0,210* -0,076 1,000 0,038 0,016 1,000 0,108 ENDET LnTAILOFF ACT SC1 1,000 SC2 Panel B : Corrélations non paramétriques : Test de Spearman RET RANG SC3 SC4 SC5 ST RET RANG SC3 1,000 0,009 -0,053 1,000 SC4 SC5 ST 0,082 -0,134 -0,037 -0,040 0,032 -0,287** 0,039 1,000 -0,256** -0,089 0,288** 1,000 -0,167 0,292** 1,000 0,250** 1,000 SC1, score relatif aux informations d’ordre général sur l’entreprise ; SC2, score relatif aux informations concernant l’activité de l’entreprise et son environnement ; SC3, score relatif aux informations non financières ; SC4, score relatif aux informations à caractère prévisionnel ; SC5, score relatif aux informations comptables et financières ; ST, score global de transparence ; AGE, âge de l’entreprise mesuré par le nombre d’années depuis la création de l’entreprise jusqu’à la date d’introduction ; LnTAIL, taille de l’entreprise égale au logarithme népérien du total du passif de l’entreprise avant l’introduction (en milliers d’euros) ; ENDET, taux d’endettement de l’entreprise mesuré en rapportant les dettes financières au total de l’actif du dernier exercice certifié avant l’introduction, RET, fraction d’actions retenues par les propriétaires de l’entreprise, égale au nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine, rapporté au nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction ; LnTAILOFF, taille de l’offre égale au logarithme népérien du produit du nombre total d’actions introduites par le prix d’introduction (en milliers d’euros); RANG, rang de l’intermédiaire égal au nombre d’introductions dans lesquelles l’intermédiaire concerné assure le rôle de lead. L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1; ACT, activité du marché est la rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction ; *** significatif au seuil de 1 %, ** significatif au seuil de 5 %, *significatif au seuil de 10 %. 213 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Nous tenons compte de ces corrélations détectées lors des régressions multivariées, à travers le choix de modèles réduits de régression 74 . Section 3. Résultats des régressions multivariées L’objet des régressions multivariées est d’étudier la nature des associations entre l’ensemble des variables indépendantes et chacune des deux variables dépendante (la rentabilité initiale et les rendements anormaux à long terme). Elles permettent ainsi, de confirmer ou d’infirmer les résultats des tests bivariés. Nous consacrons cette section à présenter les résultats des régressions multivariées. Nous avançons d’abord, une analyse globale des résultats, à travers l’appréciation de la qualité des modèles de régression (§3.1). Nous présentons ensuite, les résultats selon les hypothèses postulées (§3.2). Nous testons enfin la robustesse des résultats obtenus (§3.3). 3. 1. Appréciation globale des modèles de régression Les résultats des régressions sont récapitulés dans le tableau 4-4 (Panels A et B) ci-après : Nous apprécions la qualité des modèles de régression au moyen du coefficient de détermination ajusté 75 et de la statistique F 76 . S’agissant des modèles de régression relatifs à la première variable endogène à savoir la sous-évaluation initiale des titres, ils sont globalement très significatifs. En moyenne, 60 % de la variance de la décote initiale est expliqué par la variance des variables explicatives. De fait, nous constatons que les coefficients de détermination ajustés sont de 62,3 % et 60,7 % dans les modèles régressant 74 Il est fréquent d’utiliser dans les études, des modèles réduits. Ces modèles n’incluent pas toutes les variables explicatives sélectionnées au départ, afin d’éviter les conséquences de la multicolinéarité générée par les variables corrélées. 75 p (1 - R 2 ) , où R2 : le pourcentage de la variation totale de la variable endogène qui R 2 ajusté = R 2 N - p -1 est expliquée par l'influence linéaire des variables exogènes. Le coefficient de détermination R2 ajusté est davantage utilisé que le coefficient de détermination R2, car il ne dépend pas du nombre de variables. De part sa formulation, le R2 augmente en fonction du nombre de variables qui composent le modèle, ce qui implique que pour faire augmenter sa valeur, il suffirait d'augmenter le nombre de variables explicatives du modèle. Or, l'objectif d'une bonne régression linéaire est d'avoir un modèle avec peu de variables explicatives, mais significativement correctes. 76 Le test F (dit test de Fisher-Snedecor) est utilisé pour tester la significativité globale d’un modèle de régression (H0: β1 = β2 = … = βk = 0). 214 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique la rentabilité initiale sur le score global (modèles 1 et 2, tableau 4-14, panel A) et ils sont de 58,7 % et 58,6 % dans les modèles régressant la sous-évaluation sur les sous-scores (modèles 1# et 2#, tableau 4-14, panel B). Quant aux modèles expliquant les rendements à long terme, leur qualité est également très satisfaisante. Les coefficients de détermination approchent 80 % dans les modèles incluant le score global (modèles 3 et 4, tableau 4-14, panel A) et avoisinent 70 % dans les modèles incluant les sous-scores (modèles 3#, 4# et 5#, tableau 4-14, panel B). De plus, la statistique F est significative à hauteur de 1% dans tous ces modèles de régression. Ainsi, une proportion significative des variances de la rentabilité initiale et de la rentabilité à long terme est expliquée par les variables exogènes choisies. Par ailleurs, bien que les modèles de régression choisis soient des modèles réduits (tenant compte des corrélations détectées suite aux tests de Pearson et Spearman), nous recourons également à une statistique proposée par SPSS à savoir : la Tolérance. Une telle statistique est basée sur un calcul de corrélation multiple entre la variable explicative et les autres variables explicatives du modèle. L’absence de colinéarité impliquerait de faibles valeurs de ces coefficients. La Tolérance se définit comme étant égale à 1 moins ce coefficient de corrélation multiple. Ainsi, plus les Tolérances sont élevées, plus l’absence de colinéarité paraît évidente. Les résultats des régressions montrent que les valeurs des Tolérances sont globalement élevées. De même, Les facteurs d’inflation de la variance (VIF) calculés dans les différents modèles n’excèdent pas 1,542 (Cf. annexe 11, modèle 3 #). Il ne semble donc pas y avoir de relations de colinéarité entre les variables. Aussi considère t-on qu'il convient de vérifier, avant toute interprétation des résultats d'un modèle de régression multiple, si les conditions préalables à l'utilisation du modèle sont bien remplies. A défaut, les coefficients de régression obtenus seraient des estimateurs biaisés des vrais coefficients associés au phénomène étudié, et les tests statistiques ne seraient plus applicables. 215 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique L'essentiel de ces conditions 77 préalables porte sur les caractéristiques du terme d'erreur de l'équation de référence (Malinvaud, 1978) : -La normalité des résidus : aussi simpliste qu'il puisse paraître, le diagnostic graphique est pourtant un outil puissant pour nous renseigner sur la distribution des résidus. Pour tous les modèles de régression, nous constatons que la courbe gaussienne s’ajuste convenablement à l’histogramme des résidus. De même, le « diagramme gaussien P-P » mettant en relation la probabilité cumulée d’apparition d’une valeur avec sa probabilité théorique, montre que le nuage des points se rapproche à chaque fois de la droite de normalité théorique. Par conséquent, l’hypothèse de normalité des résidus est acceptée (Cf. annexe 11). -L’homoscédasticité des résidus : c’est le fait que la variance des résidus soit homoscédastique, c'est-à-dire constante et indépendante des valeurs des variables explicatives. Si la dispersion des résidus n’est pas homogène, on parle d’hétéroscédasticité. Afin de détecter la présence d’une éventuelle hétéroscédasticité, nous recourons au test de White. Il est fondé sur une relation significative entre le carré du résidu et une ou plusieurs variables explicatives en niveau et au carré au sein d’une même équation de régression, tel que : e2t = a1X1t + b1X21t + a2X2t + b2X22t +…+ akXkt + bkX2kt + vt Si l’un de ces coefficients de régression est significativement différent de 0, alors on accepte l’hypothèse d’hétéroscédasticité. Nous pouvons procéder à ce test soit à l’aide d’un test de Fisher classique de nullité des coefficients avec : H0 : a1=b1=a2=b2=…=ak=bk=0 Soit recourir à la statistique LM qui est distribuée comme un χ2 à p=2K degrés de liberté (autant que de coefficients que nous estimons, hormis le terme constant), si n * R2> χ2(p), on rejette l’hypothèse d’homoscédasticité des erreurs. Les valeurs de la p-value pour 77 La condition relative à l’absence d’autocorrélation des erreurs (les erreurs associées aux différentes observations doivent être indépendantes) n’est pas présentée, puisque ce problème se rencontre essentiellement dans les modèles en série temporelle où l’influence d’une erreur d’une période sur l’autre est plausible (Bourbonnais, 2005 ; p. 122). Il est donc non envisageable dans les modèles spécifiés en coupe instantanée. D’ailleurs, les valeurs de la statistique du test de Durbin-Watson, DW (qui est l’un des tests couramment utilisés afin de détecter ce problème) avoisinent toutes la valeur critique 2 dans les différents modèles de régression (Cf. annexe 11), ce qui confirme l’absence du problème d’autocorrélation des erreurs. 216 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique l’ensemble des modèles, fournies par le logiciel STATA (Cf. Annexe 12), dépassent toutes le seuil minimum de significativité de 10 %. On accepte alors l’hypothèse nulle selon laquelle la variance des résidus est homoscédastique. -Détection et traitement des points aberrants : un point atypique ou aberrant, est une observation qui s'écarte résolument des autres et qui peut fortement perturber l’interprétation des tests statistiques. La détection de sa présence repose sur la représentation de la variabilité des entreprises. En somme, on considère qu’une entreprise a une variabilité acceptable dans la mesure où elle est comprise dans l’intervalle]-3σ, +3σ [. Les résultats des régressions ont montré la présence de deux points aberrants pour les modèles régressant la rentabilité initiale anormale (observations 48 et 46) et cinq points aberrants pour les modèles régressant la rentabilité à long terme (observations 55, 61, 46, 68 et 73). Le traitement des points atypiques est simple. Il consiste à neutraliser leurs effets par l’introduction, parmi les variables explicatives, d’autant de variables muettes que de points aberrants. Ainsi, nous introduisons par exemple la variable muette DUM1 dans les régressions expliquant la rentabilité initiale, prenant la valeur 1 pour l’observation 48 et 0 sinon. 217 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Tableau 4-14. Résultats des régressions multivariées Constante T P ST T P SC1 T P SC2 T P SC3 T P SC4 T P SC5 T P AGE T P LnTAIL T P ENDET T P RET T P LnTAILOFF T P CAPRIS T P RANG T P AUD T P ACT T P SECT T P Panel A : Modèles incluant le score global 4 1 2 3 (RIA) (RIA) (BHARc) (BHARc) 1,545 1,104 0,440 -0,166 5,933 3,156 0,446 -0,127 0,000*** 0,002*** 0,657 0,899 -0,016 -0,016 0,021 0,021 -5,373 -5,313 1,771 1,792 0,000*** 0,002*** 0,082* 0,079* Panel B : Modèles incluant les sous-scores 1# 2# 3# 4# 5# (RIA) (RIA) (BHARc) (BHARc) (BHARc) 1,349 1,232 0,004 0,250 0,195 5,214 4,815 0,005 0,241 0,167 0,000*** 0,000*** 0,996 0,810 0,868 -0,011 -1,243 0,219 -0,020 -4,005 0,000*** -0,007 -0,713 0,478 -0,028 -4,285 0,000*** -0,001 -0,173 0,863 -0,017 -2,058 0,044** -0,006 -0,762 0,449 0,002 0,552 0,583 -0,036 -1,717 0,091* 0,436 2,607 0,012** -0,183 -1,573 0,121 -0,018 -0,411 0,682 0,030 2,477 0,016** -0,012 -0,286 0,776 0,095 1,336 0,186 0,070 1,706 0,093* 0,001 0,351 0,727 0,383 2,250 0,028** -0,191 -1,591 0,117 -0,015 -0,608 0,545 -0,033 -0,752 0,455 0,033 2,624 0,011** -0,006 -0,163 0,871 0,071 0,957 0,343 0,077 1,817 0,074* 0,006 0,411 0,683 0,029 0,349 0,728 -1,719 -2,611 0,012** 0,406 0,918 0,362 0,288 1,714 0,092* -0,158 -3,265 0,002*** 0,374 2,135 0,037** -0,180 -0,642 0,523 -0,072 -0,439 0,662 0,009 0,255 0,799 0,026 1,327 0,190 0,033 0,946 0,348 0,064 1,789 0,046** 0,004 0,319 0,751 -1,634 -2,488 0,016** 0,416 0,934 0,354 0,038 0,385 0,702 0,292 1,757 0,084* -0,159 -3,256 0,002*** 0,396 2,136 0,037** -0,225 -0,775 0,441 -0,059 -0,363 0,718 -0,046 -2,086 0,041** 0,491 2,839 0,006*** -0,129 -1,035 0,305 -0,038 -1,721 0,090* 0,407 2,332 0,023** -0,196 -1,570 0,122 0,012 0,149 0,882 -1,536 -2,268 0,027** 0,479 0,995 0,324 -0,028 -0,657 0,514 -0,001 -0,036 0,972 0,027 2,066 0,043** -0,007 -0,170 0,866 0,052 0,689 0,494 0,071 1,684 0,098* 0,378 2,052 0,018** -0,187 -3,052 0,001*** 0,363 2,007 0,050** -0,218 -0,754 0,454 -0,080 -0,445 0,658 -0,011 -0,248 0,805 0,051 0,699 0,488 0,060 1,696 0,095* 0,030 0,814 0,419 0,056 1,478 0,199 -0,007 -0,107 0,915 0,024 0,266 0,791 -1,574 -2,182 0,033** 0,074 0,149 0,882 0,437 2,454 0,017** 0,302 2,107 0,014** 0,089 0,295 0,769 -0,053 -0,294 0,770 218 -0,004 -0,285 0,777 0,328 0,617 0,539 0,052 0,481 0,632 0,338 1,799 0,077* 0,032 0,100 0,920 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Panel A : Modèles incluant le score global 4 1 2 3 (RIA) (RIA) (BHARc) (BHARc) -0,035 -0,030 0,108 0,099 -0,847 -0,690 0,650 0,590 0,400 0,493 0,518 0,558 Panel B : Modèles incluant les sous-scores 1# 2# 3# 4# 5# (RIA) (RIA) (BHARc) (BHARc) (BHARc) -0,033 -0,037 0,161 0,096 0,027 KRACH -0,765 -0,846 0,943 0,536 0,143 T 0,447 0,401 0,350 0,594 0,887 P 0,357 RIA 0,995 T 0,324 P 1,025 1,028 1,008 1,023 DUM1 5,705 5,593 5,237 5,270 T 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** P -0,793 -0,841 -0,726 -0,848 DUM2 -4,449 -4,686 -3,945 -4,565 T 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** P 3,518 3,523 3,540 3,536 3,506 D1 5,231 5,238 5,038 4,847 4,524 T 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** P -7,952 -8,046 -8,404 -7,614 -7,494 D2 -11,252 -11,118 -11,110 -10,134 -9,560 T 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** P 2,878 2,841 2,844 2,550 2,581 D3 4,264 4,279 3,980 3,541 3,151 T 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,001*** 0,003*** P -3,587 -3,547 -3,289 -3,536 -2,943 D4 -5,288 -5,278 -4,411 -4,866 -3,816 T 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** P -3,080 -3,053 -3,017 -2,668 -2,625 D5 -4,386 -4,339 -4,211 -3,584 -3,313 T 0,000*** 0,000 0,000*** 0,001*** 0,002*** P 10,271 10,860 15,349 15,357 8,426 8,382 13,557 12,045 12,770 F 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** 0,000*** P 0,623 0,607 0,780 0,780 0,587 0,586 0,756 0,742 0,693 R2 ajusté 75 75 75 75 75 75 75 75 75 N RIA, rentabilité initiale anormale, BHAR c, rendements anormaux composés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle, SC1, score relatif aux informations d’ordre général sur l’entreprise ; SC2, score relatif aux informations concernant l’activité de l’entreprise et son environnement ; SC3, score relatif aux informations non financières ; SC4, score relatif aux informations à caractère prévisionnel ; SC5, score relatif aux informations comptables et financières ; ST, score global de transparence ; AGE, âge de l’entreprise mesuré par le nombre d’années depuis la création de l’entreprise jusqu’à la date d’introduction ; LnTAIL, taille de l’entreprise égale au logarithme népérien du total du passif de l’entreprise avant l’introduction (en milliers d’euros) ; ENDET, taux d’endettement de l’entreprise mesuré en rapportant les dettes financières au total de l’actif du dernier exercice certifié avant l’introduction, RET, fraction d’actions retenues par les propriétaires de l’entreprise, égale au nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine, rapporté au nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction ; LnTAILOFF, taille de l’offre égale au logarithme népérien du produit du nombre total d’actions introduites par le prix d’introduction (en milliers d’euros) ; CAPRIS, variable binaire égale à 1 si l’entreprise est contrôlée par un capital-risqueur et 0 sinon ; RANG, rang de l’intermédiaire égal au nombre d’introductions dans lesquelles l’intermédiaire concerné assure le rôle de lead. L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1; AUD, variable binaire égale à 1 si l’auditeur est réputé et 0 sinon ; SECT, variable binaire égale à 1 si l’entreprise appartient au secteur des TMT et 0 sinon, KRACH, variable binaire égale à 1 si l’entreprise est introduite pendant la bulle Internet et 0 sinon ; ACT, activité du marché est la rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction ; DUM1, variable indicatrice prenant la valeur 1 pour l’observation 48 et 0 sinon ; DUM2, variable indicatrice prenant la valeur 1 pour l’observation 46 et 0 sinon ; D1 , variable indicatrice prenant la valeur 1 pour l’observation 55 et 0 sinon ; D2 , variable indicatrice prenant la valeur 1 pour l’observation 61 et 0 sinon ; D3 , variable indicatrice prenant la valeur 1 pour l’observation 46 et 0 sinon ; D4 , variable indicatrice prenant la valeur 1 pour l’observation 68 et 0 sinon; D5 , variable indicatrice prenant la valeur 1 pour l’observation 73 et 0 sinon ; P, probabilité associé au test de Student (T) et de Fischer (F) ; N, nombre d’entreprises introduites en bourse ;*** significatif au seuil de 1 % ,**significatif au seuil de 5 %, *significatif au seuil de 10 %. 219 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique 3. 2. Résultats des régressions par hypothèses Dans ce paragraphe, nous présentons et interprétons les résultats des différentes régressions eu égard aux hypothèses postulées. Nous mettons également en exergue, les divergences et les convergences avec les travaux antérieurs. 3. 2. 1. Hypothèse relative à la transparence informationnelle L’impact de la transparence informationnelle est apprécié à travers les coefficients de régression associés aux variables score global de transparence (ST) et aux différents sousscores (SC1, SC2, SC3, SC4 et SC5). Les résultats des régressions des différents modèles réduits plaident en faveur de l’influence de la communication financière des entreprises candidates à l’introduction sur la rentabilité à court terme et à long terme. S’agissant de la rentabilité initiale anormale, les coefficients de régression relatifs au score global (ST) sont négatifs et significatifs à hauteur de 1 % (modèles 1 et 2, tableau 4-14, panel A). En moyenne, une variation du score global de transparence d’un point, réduit le degré de la décote initiale de 1,6 %. De fait, nous déduisons que les entreprises ayant déployé un effort informationnel considérable, ont atténué l’incertitude qui pèse sur la valeur de leurs titres et ont joui ainsi d’une asymétrie informationnelle réduite. Cela étant, elles ont été récompensées par une moindre sous-évaluation. Du côté des investisseurs, un tel résultat confirme les prédictions du modèle de Rock (1986) : en contrepartie d’une moindre sélection adverse, les investisseurs acceptent de plus faibles rentabilités initiales. De manière similaire, les modèles de régression incluant la rentabilité à long terme comme variable dépendante (modèles 3 et 4, tableau 4-14, panel A), montrent également que cette variable est positivement associée au score global (ST). Les coefficients de régression afférents sont significatifs dans les deux modèles au seuil de 10 %. En effet, une variation du score global d’un point augmente la rentabilité à long terme de 2,1 %. Ce résultat laisserait penser, que quoi que fut l’enthousiasme manifesté envers les introductions de la nouvelle économie, le marché n’a pas négligé l’effort informationnel consenti par les entreprises introduites et a continué à le récompenser à long terme. Ainsi, celles ayant fait preuve de plus de transparence informationnelle ont subi moins de déclin de leurs performances boursières durant les trois années qui ont suivi leur introduction. 220 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Ainsi, nos résultats confirment la présomption selon laquelle, l’effort informationnel fourni par les entreprises préalablement à l’opération d’introduction est imputé à leur volonté d’abaisser le coût du capital (Firth, 1980 ; Frankel et al., 1995 ; Clarkson et al., 1994 ; Healy et al., 1999 ; Lang et Lundholm, 2000). Ce coût est approché dans notre cas aussi bien par la rentabilité initiale anormale que par la rentabilité à long terme. De plus, nos résultats concordent avec la déduction de certaines recherches portant sur l’impact de la transparence informationnelle sur les différents coûts d’introduction. Dans leurs études, Muscarella et Vetsuypens (1989) ainsi que Ang et Brau (2002) ont montré que l’atténuation de l’asymétrie informationnelle à travers la diffusion d’information financière, allège la charge des coûts supportés lors d’une introduction en bourse et entre autres, le coût de la décote initiale. De même, Schrand et Verrecchia (2005) ont montré que le renforcement des divulgations financières, préalablement à une opération d’introduction, pourrait abaisser significativement le coût engendré par la sous-évaluation. Les résultats des régressions multivariées ont permis de mettre également en évidence, les catégories d’informations les plus valorisées par le marché, ayant contribué à atténuer le coût de la décote initiale (Cf. Tableau 4-14, panel B). En particulier, ce sont les entreprises divulguant des informations riches sur leur activité et environnement ainsi que des informations prévisionnelles détaillées, qui ont bénéficié d’une faible sous-évaluation. Ce résultat apparaît à travers les coefficients de régression relatifs à la variable SC2 ayant les valeurs respectives de -0,020 et -0,028 dans les modèles 1# et 2#. Leur significativité est de l’ordre de 1 %. De même, le coefficient de régression relatif à la variable SC4 est de -0,017 significatif au seuil de risque de 5 % (modèle 1#). Quant à la rentabilité à long terme, la substitution du score global de transparence par les sous-scores (Cf. modèles 3 # et 4#), révèle la significativité du seul score relatif aux informations à caractère prévisionnel. En effet, le coefficient relatif à la variable SC4 est de l’ordre de 0,064, significatif au seuil de 5 % (modèle 3 #). Ainsi, si les résultats des modèles 3 et 4 concrétisent l’effet de la « récompense durable » d’une communication financière riche, le modèle 3# montre que le marché récompense spécifiquement l’effort de transparence au sujet de l’information prospective. 221 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Ces derniers résultats validant l’impact significatif de la divulgation d’information prévisionnelle sur la valorisation des titres, sont en conformité avec le constat des travaux antérieurs. S’agissant du contexte canadien, Clarkson, Donth et Richardson (1992) ont montré que les informations prévisionnelles diffusées volontairement par les dirigeants lors d’une introduction en bourse, limitent l’incertitude des investisseurs et réduisent la décote initiale. Leur résultat a été également corroboré par Jog et McConomy (2003) qui ont souligné que la publication volontaire des prévisions atténue non seulement la sousévaluation initiale, mais améliore également la performance boursière à long terme. Dans le contexte français, Labégorre et Boubaker (2005) ont confirmé le rôle informatif de l’acte de publication volontaire de prévisions pour les investisseurs. En effet, leur étude a révélé que les entreprises ayant divulgué leurs prévisions de résultats dans les prospectus d’introduction, ont affiché de plus faibles rentabilités initiales. Selon les auteurs, ces informations sont perçues comme un signal efficace témoignant de la qualité des titres introduits. Dans la même lignée de ces travaux, Leone et al. (2007) se sont orientés vers l’étude particulière de la communication volontaire du détail de l’utilisation des fonds collectés de l’opération d’introduction. Ils ont démontré que les entreprises divulguant le maximum de détails concernant de telles informations, ont bénéficié d’un moindre coût de sousévaluation. En plus et particulièrement pour les entreprises technologiques, la diffusion de ces informations atténue la sous-performance subséquente à l’introduction, mesurée sur une période de trois ans. Ainsi, pris dans leur ensemble, les résultats confirment nos deux premières hypothèses postulées (H1a et H1b) et concluent à l’intérêt accordé à la communication financière des entreprises candidates à l’introduction. De fait, les émetteurs jugés plus transparents eu égard aux scores de divulgation, sont réconfortés à court terme par une moindre décote initiale et à long terme par une meilleure performance boursière. 222 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique 3. 2. 2. Hypothèses relatives aux caractéristiques des entreprises introduites Les associations entre les caractéristiques des entreprises introduites d’une part et la performance à court et à long terme d’autre part, sont analysées à partir du signe et de la significativité des coefficients de régression relatifs aux variables : AGE, LnTAIL, ENDET et RET. S’agissant de la première variable, l’âge ne détermine pas significativement la rentabilité initiale. D’ailleurs, le sens de son association est contraire à l’hypothèse postulée. En effet, le coefficient de régression associé à la variable AGE est positif et non significatif dans les modèles régressant la rentabilité initiale sur le score global (modèles 1 et 2). De même, il semble que l’âge de l’entreprise n’explique pas sa rentabilité à long terme : le signe associé à la variable est non significatif aussi bien dans les régressions incluant le score global (modèles 3 et 4) que dans les régressions incluant les sous-scores (modèles 4# et 5#). La non significativité de l’impact de cette variable aussi bien sur la rentabilité initiale que sur la rentabilité à long terme, est probablement imputée à l’âge jeune des entreprises étudiées, qui n’attendent en moyenne que 8 ans avant de s’introduire en bourse. A cet effet, nous infirmons aussi bien l’hypothèse H2a que l’hypothèse H2b. Un tel résultat conforte celui rapporté par Labégorre et Boubaker (2005) qui invalident toute interaction entre l’âge des entreprises étudiées et la rentabilité initiale de 185 entreprises introduites sur le Second Marché entre 1994 et 2000. De façon similaire, selon Degeorge et Derrien (2001), l’âge n’a aucune incidence significative sur la performance à long terme de 243 entreprises introduites entre 1991 et 1998. En revanche, la taille de l’entreprise influence négativement le degré de la décote initiale. En effet, Conformément à l’hypothèse H3a, le coefficient de corrélation associé à la variable LnTAIL est de -0,036 qui est significatif au seuil de 10 % dans le modèle 1. Il prend les valeurs de -0,046 (significatif au seuil de 5 %) et -0,038 (significatif au seuil de 10 %) respectivement dans les modèles 1# et 2#. Nous déduisons alors que les grandes entreprises semblent bénéficier d’une moindre sous-évaluation par rapport aux petites entreprises. Néanmoins, l’association positive entre les variables LnTAIL et BHARc n’est 223 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique pas significative aussi dans le modèle 3 que dans les modèles 3# et 4#. En conséquence, nous acceptons l’hypothèse H3a et nous rejetons l’hypothèse H3b. A ce niveau, il importe de signaler que le premier résultat confirmant l’impact de la taille de l’entreprise sur la décote initiale, s’aligne avec la déduction de plusieurs travaux antérieurs (Megginson et Weiss, 1991 ; Schultz, 1993, Ibbotson et al. ,1994 ; Carter et al., 1998). Les grandes entreprises, en comparaison avec celles de petite taille, sont caractérisées par une faible incertitude pour les investisseurs potentiels et bénéficient de ce fait d’une sous-évaluation atténuée. Par ailleurs, l’impact non significatif de la taille de l’entreprise sur la performance à long terme, a été également souligné par Degeorge et Derrien (2001) dans leur étude portant les facteurs explicatifs des rendements à long terme. De même, Bhabra et Pettway (2003) n’ont constaté aucune association entre la taille de l’entreprise et la rentabilité à long terme mesurée sur une période de trois ans. L’association est par contre significative lorsque la rentabilité est mesurée sur un horizon d’une année. Les résultats des régressions mettent également en exergue, l’influence du niveau d’endettement de l’entreprise aussi bien sur la rentabilité initiale que sur la rentabilité à long terme. Toutefois, le signe de son association est contraire à nos prédictions. De fait, nous constatons que la variable ENDET est positivement associée avec la sous-évaluation dans les modèles renfermant le score global : les valeurs du coefficient sont de 0,436 et 0,383 respectivement dans les modèles 1 et 2. La même relation est vérifiée dans les modèles incluant les sous-scores : les valeurs du coefficient de la variable ENDET sont de l’ordre de 0,491 et 0,407 respectivement dans les modèles 1# et 2#. L’association est en moyenne significative au seuil de 5 %. De plus, la variable ENDET est négativement corrélée avec les rendements à long terme, au seuil significatif de 5 %. Les valeurs du coefficient sont de -1,719 et -1,634 respectivement dans les modèles 3 et 4 régressant la performance à long terme sur le score global. Elles sont de l’ordre de -1,536 et -1,574 respectivement dans les modèles 3# et 4# regressant la performance à long terme sur les sous-scores (la significativité de ces coefficients est de 5 % dans quatre modèles). De fait, il semble que les entreprises les plus endettées, pâtissent d’une forte décote initiale et subissent un déclin plus accentué de leurs performances boursières, en comparaison avec les entreprises moins endettées. Nous rejetons alors les deux hypothèses sous-jacentes H4a 224 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique et H4b. Le résultat obtenu est imputé aux explications mitigées de l’association entre le niveau d’endettement et les mesures de risque de l’entreprise. En effet, le contrôle effectué par les créanciers devrait atténuer l’asymétrie informationnelle, nettement accentuée dans le contexte des introductions en bourse. Toutefois, en dépit de ces avantages, l’excès du niveau d’endettement pourrait engendrer des coûts de détresse financière (Ross, 1977 ; Levis, 1990). L’impact positif du niveau d’endettement a été également constaté par Bhabra et Pettway (2003). Néanmoins, dans leur étude portant sur 242 entreprises introduites sur le marché américain entre 1987 et 1991, la significativité de la variable endettement n’a pas été confirmée dans toutes les régressions. Enfin, l’impact du pourcentage de propriété conservé par les actionnaires d’origine n’a pas été validé ni pour la rentabilité initiale, ni pour la rentabilité à long terme. En effet, les signes associés à la variable RET, révèlent que les entreprises dont les actionnaires d’origine sont fortement engagés dans l’opération d’introduction, sont caractérisées par une faible sous-évaluation et une meilleure performance à long terme. Toutefois, la significativité de la variable RET n’a pas été vérifiée aussi bien dans les régressions incluant le score global (modèles 1, 2, 3 et 4) que dans celles renfermant les sous-scores (modèles 1#, 2#, 3#, 4# et 5#). De fait, nous rejetons les hypothèses H5a et H5b. En comparaison avec les travaux antérieurs, Beatty (1989) valide le lien entre la décote initiale et l’implication du dirigeant dans le capital pour 2 215 introductions intervenues sur le marché américain entre 1975 et 1984. De leur côté, Firth et Smith (1992) rapportent une association négative mais non significative entre les deux variables pour 89 introductions opérées sur le marché néo-zélandais entre 1983 et 1986. En revanche, Lee et al. (1993) ainsi que Labégorre et Boubaker (2005) établissent que la part de capital conservé par les dirigent accroît significativement la décote initiale respectivement sur le marché australien et le marché français. Enfin, Holland et Horton (1993) identifient une telle association positive mais non significative sur le marché britannique. 225 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique 3. 2. 3. Hypothèses relatives aux caractéristiques de l’opération d’introduction L’impact des caractéristiques de l’opération d’introduction sur chacune des deux anomalies, est apprécié à travers les coefficients de régression relatifs aux variables LnTAILOFF et CAPRIS. Les résultats des régressions révèlent que la taille de l’opération d’introduction est négativement associée avec la décote initiale et positivement corrélée avec la rentabilité à long terme. Toutefois, le coefficient de régression associé à la variable LnTAILOFF est non significatif dans les modèles 2, 4 et 5#. Par conséquent, les résultats invalident les hypothèses H6a et H6b. Un tel résultat s’aligne avec le constat de Bhabra et Pettway (2003). Ces deux auteurs démontrent que le montant introduit n’est pas associé avec la performance à long terme, mesurée sur une période de trois ans. En revanche, le montant introduit est significativement corrélé avec la performance relative à une année depuis l’introduction. A l’opposé, Faugeront-Crouzet et Ginglinger (2001) identifient une relation négative et significative entre la taille de l’opération d’introduction et la sous-évaluation initiale des titres, sur la période 1983-1994. Labégorre et Boubaker (2005) confirment la même relation sur la période 1994-2000. S’agissant de la variable CAPRIS, il semble que la présence de capital-risqueur lors des introductions en bourse n’influence pas le niveau de sous-évaluation initiale des titres. Le coefficient de régression associé à la variable CAPRIS est négatif et non significatif dans les modèles régressant la sous-évaluation sur le score global (modèles 1 et 2) ainsi que dans les modèles régressant la sous-évaluation sur les sous-scores (modèles 1# et 2#). De fait l’hypothèse H7a est rejetée. En revanche, les résultats attestent que les entreprises soutenues par ces intermédiaires affichent une meilleure performance boursière subséquemment à l’introduction. Le coefficient relatif à la variable CAPRIS est positif et significatif dans les modèles 3, 4, 3#, 4# et 5#. Nous validons ainsi l’hypothèse H7b. Ce résultat est conforme aux études antérieures. Les entreprises soutenues par des capitauxrisqueurs, bénéficient d’une meilleure performance boursière par rapport aux autres entreprises (Megginson et Weiss, 1991; Jain et Kini, 1995 ; Leone et al. , 2007). Brav et Gompers (1997) ont même remis en cause l’anomalie de la sous-performance en analysant 226 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique l’influence de la présence du capital-risqueur. En distinguant les introductions en bourse selon la détention préalable des parts par ces intermédiaires, les auteurs constatent que les entreprises contrôlées par des capitaux- risqueurs, présentent des performances boursières positives à long terme. 3. 2. 4. Hypothèses relatives à la qualité des intervenants Les résultats des régressions montrent que les intermédiaires les plus réputés, réduisent l’incertitude des investisseurs sur la valeur des titres introduits. De fait, leur présence améliore la rentabilité initiale, ainsi que la rentabilité à long terme. Ce lien apparaît à travers le coefficient associé à la variable RANG, positif et significatif au seuil de 5 % dans les régressions relatives à la rentabilité initiale : les valeurs du coefficient sont de l’ordre de 0,030 ; 0,033 et 0,027 respectivement dans les modèles 1, 2 et 2#. Le signe est négatif et également significatif au seuil de 1 % dans les régressions propres à la rentabilité à long terme : le coefficient associé à la variable RANG prend les valeurs de -0,158 ; -0,159 et -0,187 respectivement dans les modèles 3, 4 et 3#. De fait, les résultats nous amènent à valider les hypothèses H8a et H8b. Ce résultat est en conformité avec les constats de la théorie du signal. En effet, Afin de préserver leur propre réputation, les banques prestigieuses n’introduisent en bourse que les sociétés peu risquées et aisément évaluables avec l’information disponible (Carter et Manaster, 1990). Leur réputation est engagée dans la certification du prix d’offre en réduisant l’incertitude ex-ante sur la valeur de l’entreprise candidate à l’introduction et en atténuant de fait, la sous-évaluation initiale. Ce lien a été clairement établi sur le marché américain par Beatty et Ritter (1986). En France, Labégorre et Boubaker (2005) prouvent que la réputation de l’intermédiaire introducteur s’accompagne de rentabilités initiales significativement plus faibles. Alors que dans l’étude de Broye (1998), la présence d’un chef de fil réputé ne semble pas avoir une incidence sur le niveau de sous-évaluation. Un résultat contradictoire a été également mis en évidence par Van Der Zahn et Singh (2005). En effet, sur 334 introductions en bourse réalisées sur le marché de Singapour entre 1997 et 2004, les auteurs constatent que la réputation de la banque introductrice accentue plutôt les rentabilités initiales. 227 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique S’agissant de l’influence du deuxième partenaire de l’entreprise dans son processus d’introduction, à savoir l’auditeur, les régressions relatives à la sous-évaluation ne révèlent aucune association entre la réputation du commissaire aux comptes et la décote initiale. Ce résultat est identifié dans les modèles incluant le score global (modèles 1 et 2) et dans les modèles incluant les sous-scores (modèles 1# et 2#). En revanche, il apparaît que les auditeurs réputés sont associés à de meilleures performances boursières des entreprises introduites. En effet, les valeurs du coefficient sont de 0,374 ; 0,396 ; 0,363 et 0,302 respectivement dans les modèles 3, 4, 3# et 4# et sont significatives au seuil de 5 %. En conséquence, nous acceptons l’hypothèse H9b contre un rejet de l’hypothèse H9a. Les travaux antérieurs valident plutôt le rôle de la réputation de l’auditeur dans l’atténuation de la sous-évaluation. Beatty (1989) ainsi que Clarkson et al. (1992) soulignent que la notoriété du commissaire aux comptes est reliée négativement à la sousévaluation des titres respectivement sur le marché américain et le marché canadien. A l’opposé, les résultats sur le marché français sont mitigés. Broye (2001) identifie que les entreprises candidates à l’introduction contrôlées par un auditeur réputé, sont moins sousévaluées que celles contrôlées par un auditeur moins prestigieux. De leur côté, Labégorre et Boubaker (2005) invalident ce lien. 3. 2. 5. Résultats relatifs aux variables de contrôle Nous avons tenté de tester l’influence de la période d’introduction sur la rentabilité à court et à long terme, en introduisant les variables ACT et KRACH. S’agissant des conditions de marché, le coefficient de la variable ACT est positif mais non significatif dans tous les modèles régressant la sous-évaluation (modèles 1, 2, 1# et 2#). Une discordance caractérise les résultats quant à l’influence de cette variable. Leleux (1993), Derrien et Womack (2003) ainsi que Labégorre et Boubaker (2005) établissent que la sous-évaluation à l’introduction croît significativement avec le dynamisme du marché. Leur déduction commune est que les entreprises semblent lever des fonds à un moindre coût, lorsqu’elles s’introduisent en période de forte activité du marché primaire. Ce lien a été également vérifié par Sentis (2001) sur la période 1991-1995, mais non statistiquement significatif. En revanche, Faugeron-Crouzet et Ginglinger (2001) identifient une 228 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique association négative entre la rentabilité initiale et les conditions du marché sur la période 1983-1994. Par ailleurs, le signe associé au coefficient de régression de la variable ACT n’est pas stable dans les modèles régressant la sous-performance (modèles 3, 4, 3#, 4# et 5#,). Toutefois, sa non significativité nous amène à invalider l’influence des conditions de marché sur la rentabilité à long terme. A cet égard, Derrien et Degeorge (2001) ont montré que les périodes favorables aux introductions, identifiées dans leur étude, sont associées à des performances boursières moins bonnes que celles des périodes défavorables. Les auteurs imputent ce résultat à l’existence de « fenêtres d’opportunité » lors desquelles les investisseurs sont enclins à investir dans les titres nouvellement cotés à des prix élevés. L’ajustement futur des cours implique ultérieurement la dégradation des performances boursières. Quant à la variable KRACH, sa corrélation n’est significative ni avec la rentabilité initiale, ni avec la rentabilité à long terme. Toutefois, le résultat apparaît surprenant lorsqu’on considère les signes associés à la variable. Autrement dit, les entreprises qui se sont introduites pendant la bulle Internet, semblent afficher de moindres rentabilités initiales et de meilleures performances à long terme. Néanmoins, une telle interprétation ne pourrait être confirmée puisque le lien de la variable KRACH est non statistiquement significatif dans toutes les régressions. Les régressions révèlent également que les entreprises appartenant aux nouvelles technologies de l’information et de la communication sont caractérisées par de fortes rentabilités initiales. Ceci apparaît à travers le coefficient de régression positif et significatif associé à la variable SECT (modèles 1, 2, 1# et 2#). Tandis que, ces entreprises ne diffèrent pas des entreprises des autres secteurs d’activité quant à leurs performances boursières. Nos résultats sont conformes aux travaux antérieurs quant à l’impact du secteur d’activité sur la décote initiale. Loughran et Ritter (2004) ainsi que Ljunqvist et Wilhelm (2003) constatent sur le marché américain, de plus fortes rentabilités initiales pour les entreprises de la nouvelle économie. Labégorre et Boubaker (2005) valident le même lien sur le marché français. Par ailleurs, afin de vérifier l’éventuelle interaction entre la rentabilité initiale et la rentabilité à long terme, nous avons introduit la variable RIA dans le modèle 5# régressant la sous-performance sur les sous-scores. Bien que les résultats montrent que la rentabilité initiale est positivement associée avec la rentabilité à long terme, le signe n’est toutefois 229 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique pas significatif. Degeorge et Derrien (2001) ont trouvé que les titres fortement sousévalués tendent à sur-performer à long terme. Les auteurs justifient un tel résultat par le fait que ces titres sont sous-évalués à l’introduction et que cette information n’est incorporée que progressivement dans leur prix de marché. Enfin, nous récapitulons ces constats issus des résultats de régressions multivariées et nous les comparons aux résultats des tests bivariés dans le tableau 4-15 ci-après : 230 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Tableau 4-15. Résumé des résultats des tests bivariés et multivariés ns ns RIA + * KRACH Tests multivariés SECT ns ACT ns AUD + RANG + CAPRIS + + ** ns LnTAILOFF Prédiction Tests bivariés ns ns RET - ENDET *** *** LnTAIL ** ** * - - - - + - + + + - ns ns ns ns +** -* ns ns ns + ** ns ns ns +** ns ns + * ns + + + - + - - - ns ns ns ns ns ns ns ns ns ns + * *** + ** ns ns ns AGE SC3 *** *** SC5 SC2 Prédiction Tests bivariés Tests multivariés SC4 SC1 RIA ST Variable dépendante ** ** - - ns ns ns ns + + + ns ns ns ns ns ns BHARc + + * + + ** ns + ** + * ** - ns RIA, rentabilité initiale anormale, BHAR c, rendements anormaux composés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle, SC1, score relatif aux informations d’ordre général sur l’entreprise ; SC2, score relatif aux informations concernant l’activité de l’entreprise et son environnement ; SC3, score relatif aux informations non financières ; SC4, score relatif aux informations à caractère prévisionnel ; SC5, score relatif aux informations comptables et financières ; ST, score global de transparence ; AGE, âge de l’entreprise mesuré par le nombre d’années depuis la création de l’entreprise jusqu’à la date d’introduction ; LnTAIL, taille de l’entreprise égale au logarithme népérien du total du passif de l’entreprise avant l’introduction (en milliers d’euros) ; ENDET, taux d’endettement de l’entreprise mesuré en rapportant les dettes financières au total de l’actif du dernier exercice certifié avant l’introduction, RET, fraction d’actions retenues par les propriétaires de l’entreprise, égale au nombre d’actions retenues par les deux actionnaires d’origine, rapporté au nombre total d’actions de l’entreprise avant l’introduction ; LnTAILOFF, taille de l’offre égale logarithme népérien du produit du nombre total d’actions introduites par le prix d’introduction (en milliers d’euros) ; CAPRIS, variable binaire égale à 1 si l’entreprise est contrôlée par un capital-risqueur et 0 sinon ; RANG, rang de l’intermédiaire égal au nombre d’introductions dans lesquelles l’intermédiaire concerné assure le rôle de lead. L’intermédiaire impliqué dans le plus grand nombre d’introductions obtient le rang 1; AUD, variable binaire égale à 1 si l’auditeur est réputé et 0 sinon ; SECT, variable binaire égale à 1 si l’entreprise appartient au secteur des nouvelles technologies, des médias et des télécommunications et 0 sinon ; KRACH, variable binaire égale à 1 si l’entreprise est introduite pendant la bulle Internet et 0 sinon ; ACT, activité du marché est la rentabilité de l’indice du Nouveau Marché au cours des trois mois précédant l’introduction ; ***significatif au seuil de 1 %,**significatif au seuil de 5 %, *significatif au seuil de 10 %, ns : non significatif. 231 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique 3-3-Tests de robustesse Lors des régressions multivariées, la présence de certaines variables corrélées nous a conduit à introduire sélectivement les variables explicatives. Cela étant, nous avons développé des modèles réduits pour appréhender performance à court et à long terme. La question se pose alors, de sélectionner le meilleur modèle pour chacune de ces deux variables endogènes. Par ailleurs, la particularité de la période d’étude par l’existence du Krach boursier, nous amène à nous interroger sur la stabilité des coefficients des modèles sur la totalité de la période. Nous abordons successivement dans le paragraphe suivant, ces deux aspects souvent soulevés lors des régressions multivariées. 3-3-1-Sélection du modèle optimal La combinaison sélective des variables nous a conduit à retenir quatre modèles pour régresser la rentabilité initiale (modèles 1, 2, 1# et 2#) et cinq modèles pour régresser la rentabilité à long terme (modèles 3, 4, 3#, 4# et 5#). Un des critères qui pourrait être retenu pour le choix du modèle optimal est celui de la maximisation du coefficient de détermination R2 (ou le coefficient de détermination R2 ajusté). Selon Bourbonnais (2005, p. 112), ce critère présente l’inconvénient de ne pas arbitrer entre la perte de degrés de liberté du modèle et l’ajustement qui en résulte. Il propose alors d’utiliser les critères de Akaike (1973) ou de Schwarz (1978) afin de comparer des modèles impliquant un nombre différent de variables explicatives. Selon ces deux critères, le modèle retenu est celui qui minimise la fonction de Akaike (Akaike Information Criterion), tel que : ⎛ SCR ⎞ 2 K AIC = Ln ⎜ ⎟+ n ⎝ n ⎠ Ou de Schwarz (Schwarz Criterion) : ⎛ SCR ⎞ k Ln ( n ) SC = Ln ⎜ ⎟+ n ⎝ n ⎠ 232 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Avec : : logarithme népérien ; Ln SCR : somme des carrés des résidus du modèle ; n : nombre d’observations ; k : nombre de variables explicatives. L’application de ces deux critères aux différents modèles de régression, fournit les résultats suivants : Tableau 4- 16. Application des critères de Akaike et de Schwarz aux modèles de régression Modèles incluant le score global Modèles incluant les sous-scores 1 2 3 4 1# 2# 3# 4# 5# (RIA) (RIA) (BHARc) (BHARc) (RIA) (RIA) (BHARc) (BHARc) (BHARc) 1,647 1,717 21,476 21,466 1,771 1,777 23,071 24,694 32,096 n 75 75 75 75 75 75 75 75 75 K 11 11 11 11 12 12 12 12 12 AIC -3,525 -3,483 -0,957 -0,958 -3,425 -3,422 -0,858 -0,790 -0,528 SC -3,185 -3,143 -0,617 -0,618 -3,055 -3,051 -0,488 -0,420 -0,158 SCR RIA, rentabilité initiale anormale ; BHARc , rendements anormaux composés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle ; SCR, somme des carrés des résidus du modèle, n, nombre total d’observations ; K, nombre de variables ; AIC, fonction de Akaike ; SC, fonction de Schwarz. Compte tenu de la règle de décision décrite supra (Minimisation des fonctions de Akaike et de Schwarz), nous retenons finalement les modèles 1 et 1# pour expliquer la rentabilité initiale et les modèles 4 et 3 # pour appréhender la rentabilité à long terme. Si nous voulons affiner encore l’analyse en retenant moins de modèles, nous choisissons entre chacun des deux modèles celui caractérisé par les valeurs de Akaike et de Schwarz les plus faibles. Par conséquent, le modèle 1 est préféré au modèle 1# et le modèle 4 est préféré au modèle 3#. 3-3-2-Test de stabilité des coefficients Afin de tester la sensibilité des résultats sur la période de l’étude, nous avons intégré dans les modèles de régression un indicateur de l’année d’introduction (KRACH). Or, en plus de ce traitement, peut-on considérer les modèles retenus comme étant stables sur la totalité de la période, ou bien doit-on considérer deux sous-périodes distinctes d’estimation (périodes 233 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique avant et après le krach) ? Pour répondre à une telle question, nous recourons au test de stabilité des coefficients : test de Chow. L’idée à la base du test est précisément de séparer la période en deux sous-périodes, afin de tester si des différences importantes entre les régressions apparaissent. Il se ramène à comparer la somme des carrés des résidus (SCR) obtenus au moyen d’une régression sur l’ensemble de la période, avec la somme des carrés des résidus obtenus sur les deux sous-périodes (SCR1+SCR2). Par construction, il s’agit de comparer : Le modèle estimé sur la période totale (P) : yi = â0 + â1x1i + â2x2i+ â3x3i +…+ âpxpi+ ei (i=1,…, n) Et les deux modèles estimés sur les deux sous-périodes (SP1 et SP2) 78 : yi = â0,1 + â1,1 x1i + â2,1 x2i + â3,1 x3i +…+ âp,1 xpi + ei,1 (i =1,…,n1) (n1 obs.) yi = â0,2 + â1,2 x1i + â2,2 x2i+ â3,2 x3i +…+ âp,2 xpi + ei,2 (i= n1+1,…,n) (n2 obs.) Le test de Chow est ainsi un test d’hypothèses avec : H 0 ⎛ a0 ⎜ ⎜ a1 = ⎜⎜ a 2 ⎜M ⎜⎜ ⎝ap ⎞ ⎛ a 0 ,1 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ a 1 ,1 ⎟ = ⎜a ⎟ ⎜ 2 ,1 ⎟ ⎜M ⎟⎟ ⎜⎜ ⎠ ⎝ a p ,1 ⎞ ⎛ a 0,2 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ a 1, 2 ⎟ ⎜ ⎟ = ⎜ a 2,2 ⎟ ⎜M ⎟ ⎜ ⎟ ⎜a ⎠ ⎝ p ,2 ⎞ ⎟ ⎟ ⎟ ⎟ H0 est acceptée si F* < F0,05 (ddl n , ddl d) ⎟ ⎟ ⎟ ⎠ La statistique mise en œuvre est une statistique de Fisher définie par : F* = [SCR − (SCR 1 + SCR 2 )] ddl n (SCR 1 + SCR 2 ) ddl d Avec : ddl n = K+1 et ddl d = n – 2(K+1) Où : K : nombre de variables explicatives n : nombre total d’observations n1 : nombre d’observations pendant la sous-période SP1 n2 : nombre d’observations pendant la sous-période SP2 78 Nous avons opté pour trois découpages de la période totale (D1, D2 et D3), donnant chacun deux souspériodes différentes : avant/après janvier 1999 (D1) , avant/après octobre 1999 (D2) et avant/après mars 2000 (D3). Nous avons renoncé à un découpage en trois sous-périodes correspondant aux trois phases qu’a connues le Nouveau Marché (progression lente, emballement puis baisse) car le nombre d’introductions dans chaque sous-période aurait été trop réduit. 234 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Les résultats du test de Chow appliqué aux modèles de régression 79 , sont résumés dans le tableau ci-après : Tableau 4-17 . Résumé des paramètres du test de stabilité des coefficients (test de Chow) Panel A : Modèles incluant le score global Modèles 1 (RIA) 4 (BHARc) D1 D2 D3 D1 D2 D3 SCR 1,647 1,647 1,647 21,466 21,466 21,466 SCR1 0,083 0,697 1,764 69,003 84,805 93,846 SCR2 2,737 2,032 1,230 24,966 9,422 4,960 n 75 75 75 75 75 75 K 10 10 10 10 10 10 ddl n 11 11 11 11 11 11 ddl d 53 53 53 53 53 53 F* -2,004 -1,910 -2,167 -3,717 -3,720 -3,771 Fc ≈2 ≈2 ≈2 ≈2 ≈2 ≈2 Panel B : Modèles incluant les sous-scores Modèles 1# (RIA) 3# (BHARc) D1 D2 D3 D1 D2 D3 SCR 1,771 1,771 1,771 23,793 23,793 23,793 SCR1 0,065 2,050 1,389 67,980 91,798 91,011 SCR2 2,629 0,745 1,196 24,807 9,176 5,007 n 75 75 75 75 75 75 K 11 11 11 11 11 11 ddl n 12 12 12 12 12 12 ddl d 51 51 51 51 51 51 F* -1,456 -1,557 -1,338 -3,160 -3,248 -3,197 Fc ≈2 ≈2 ≈2 ≈2 ≈2 ≈2 RIA, rentabilité initiale anormale ; BHAR c, rendements anormaux composés ajustés aux rendements des entreprises de contrôle ; D1, estimation selon le premier découpage (avant/après janvier 1999) ; D2, estimation selon le deuxième découpage (avant/après octobre 1999) ; D3, estimation selon le premier découpage (avant/après mars 2000) ; SCR, Somme des carrés des résidus sur la période totale (1997-2002) ; SCR1, Somme des carrés des résidus relative à la période SP1 ; SCR2, Somme des carrés des résidus sur la période SP2 ; n, nombre total d’observations ; K, nombre de variables explicatives retenus dans le modèle ; ddl n = K+1 ; ddl d = n – 2(K+1), F * = [SCR − (SCR 1 + SCR 2 )] ddl n (SCR 1 + SCR 2 ) ddl d , Fc = F0,05(ddl n , ddl d). 79 Nous avons limité l’application du test de Chow aux modèles optimaux retenus (sur la base des critères de Akaike (1973) et Schwarz (1978)) pour expliquer la rentabilité initiale (modèles 1et 1#) et la rentabilité à long terme (4 et 3#). Ce test n’est pas programmé ni sur SPSS ni sur STATA, nous calculons les paramètres nécessaires à ce test à partir des résultats aussi bien des régressions sur la période totale (Cf. annexe 11) que des régressions sur les sous-périodes (Cf. annexe 13). 235 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique La statistique F* calculée pour les quatre modèles de régression est inférieure à la statistique Fc, l’hypothèse H0 est alors acceptée. De fait, nous déduisons qu’au risque de 5%, les coefficients sont significativement stables sur la totalité de la période (quel que soit le découpage effectué) et le fait de scinder l’échantillon en deux sous-périodes n’améliore pas la qualité des modèles. Plus particulièrement, la présence du Krach boursier n’affecte pas la significativité des coefficients aussi bien dans les modèles régressant la rentabilité initiale que dans les modèles régressant la rentabilité à long terme. 236 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique Conclusion du chapitre 4 Tout au long de ce chapitre, nous avons passé en revue les résultats de l’étude empirique. Dans une première section, les résultats des analyses statistiques sont présentés. En premier lieu, nous avons tenté d’identifier l’attitude des entreprises étudiées envers la publication des items sélectionnés. Le simple calcul des fréquences de publication a révélé que cette attitude est instable et elle varie entre une latitude envers certains items (non publication de certaines informations) et une transparence parfaite envers d’autres (publication détaillée et chiffrée d’autres informations). Un tel constat n’a fait que susciter plus encore notre intérêt à tester l’impact de cette variation sur la valorisation boursière. En second lieu, nous avons rapporté les statistiques descriptives des deux variables dépendantes. S’agissant de la rentabilité initiale moyenne calculée au premier jour de cotation, elle est de l’ordre de 7,544 %. En tenant compte des variations du marché, elle atteint 7,642 %. Les deux moyennes sont significatives au seuil de 5 %. Quant à la rentabilité à long terme, elle est calculée au moyen de la méthode des rendements anormaux cumulés (CAR) et celle des rendements anormaux composés (BHAR) avec l’usage de deux benchmarks : l’indice du Nouveau Marché et les entreprises introduites sur le Second Marché appariées sur la base de la taille et du secteur d’activité. Sur une période de trois ans subséquente à l’introduction, la rentabilité à long terme est de l’ordre de -5,109 % et -1,368 % en calculant respectivement les rendements anormaux cumulés ajustés aux entreprises de contrôle (CARC) et les rendements anormaux ajustés aux rendements du marché (CARM). Par ailleurs, le rendement à long terme atteint les valeurs respectives de 34,456 % et -3,589 % par l’application de la méthode des rendements anormaux composés ajustés aux entreprises de contrôle (BHARC) et celle des rendements anormaux composés ajustés aux rendements du marché (BHARM). Toutefois, seuls les rendements anormaux composés ajustés aux entreprises de contrôle (BHARC) sont significativement différents de zéro, au seuil de 5 %. En troisième lieu, nous avons présenté certaines statistiques descriptives des variables exogènes afin d’identifier les particularités des entreprises de l’échantillon. 237 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique La deuxième section décrit les résultats des tests bivariés. Pris isolément, le score global de transparence, le score relatif aux informations générales, le score relatif à l’activité de l’entreprise et son environnement et le score relatif aux informations prévisionnelles sont associés à la rentabilité initiale. De plus, la taille de l’entreprise et le rang de l’intermédiaire chargé de l’opération, sont associés chacun à la décote initiale ; tandis que le score global, les scores relevant des informations non financières et les informations prévisionnelles, ainsi que le taux d’endettement expliquent séparément la rentabilité à long terme. Certains de ces résultats sont validés dans les régressions multivariées et sont reportés dans la troisième section. Le premier constat corrobore l’idée selon laquelle les entreprises les plus transparentes sont caractérisées par une faible sous-évaluation et une meilleure performance boursière. Explicitement, un tel impact est vérifié pour celles communiquant une information prévisionnelle riche et détaillée. Les entreprises déployant un effort informationnel considérable quant à leur activité et environnement ne sont récompensées qu’à court terme, par une faible décote initiale. Par ailleurs, en plus de la taille, le niveau d’endettement et le rang de l’intermédiaire, la sous-évaluation est associée positivement au secteur d’activité. En particulier, elle est plus accentuée pour les entreprises appartenant au secteur de la nouvelle économie. De même, outre le niveau d’endettement de l’entreprise, la rentabilité à long terme est également justifiée par le soutien du capital-risqueur, le rang de l’intermédiaire et la présence d’un auditeur réputé. Par conséquent, en plus de l’hypothèse relevant de la transparence informationnelle, seule la proposition relative au rang de l’intermédiaire a été confirmée pour les deux anomalies. La proposition sous-jacente à l’influence de la taille a été validée uniquement pour la rentabilité initiale, alors que les propositions relevant de la présence d’un capital-risqueur et la réputation de l’auditeur ne sont validées que pour la rentabilité à long terme. Enfin, nous avons affiné le choix des modèles de régression, en optant pour un modèle optimal pour expliquer la rentabilité initiale et un autre pour appréhender la rentabilité à long terme. La stabilité des coefficients de régressions a été également validée, réfutant leur sensibilité à la présence du Krach boursier au cours de la période d’étude. 238 CONCLUSION GENERALE 239 Conclusion Générale Force est de reconnaître que les introductions en bourse constituent un vivier de recherches particulièrement fécond depuis un bon nombre d’années. La performance des titres nouvellement introduits, sur un horizon à court et à long terme, a suscité l’intérêt de plusieurs chercheurs. Le coût de capital perdu (« money left on the table ») induit par la décote initiale et les pertes engendrées par le déclin des performances subséquentes à l’introduction, ne peuvent que mobiliser les chercheurs pour déceler les facteurs explicatifs de ces deux anomalies. C’est dans ce courant de recherche que notre étude se situe, en s’intéressant à l’association entre la communication financière des entreprises postulantes à la bourse et leur évaluation par le marché (approchée par la rentabilité à court et à long terme). Plus spécifiquement, nous nous sommes fixé comme premier objectif d’examiner l’impact de l’effort informationnel déployé par les entreprises candidates à l’introduction sur leur performance boursière. Le second objectif était de vérifier si un tel impact a été associé à l’influence d’autres facteurs classiques de la littérature. Ces propos ont été testés auprès de 75 entreprises introduites à la cote du Nouveau Marché français durant la période 1997-2002. Les replis considérables qu’a connus ce compartiment à l’instar des autres marchés financiers, suite à l’euphorie généralisée envers les valeurs de la nouvelle économie, ont laissé croire que la communauté financière n’a pas prêté attention aux informations divulguées par les émetteurs. De fait, nous avons tenté de confirmer ou d’infirmer cette supposition. Si cette dernière est corroborée, les entreprises les plus transparentes ne bénéficient d’aucun avantage par rapport aux entreprises qui le sont moins, en termes d’une meilleure évaluation de leurs titres. Afin d’asseoir notre problématique, nous avons justifié dans une première partie, les fondements théoriques de notre recherche. Dans le premier chapitre dédié à l’étude du comportement des cours lors des émissions initiales, nous nous sommes penché sur la présentation détaillée des phénomènes de sous-évaluation et de sous-performance à long terme. Une définition englobant les différents concepts associés et une synthèse des théories justificatives et des travaux menés, ont été avancées pour chacun des deux phénomènes. Au même moment, il nous a paru nécessaire de s’attarder au préalable, sur l’organisation des opérations d’introduction sur le marché français. Les étapes, les acteurs impliqués, mais également les avantages et les inconvénients ont été, nous l’espérons, clairement exposés. 240 Conclusion Générale Le second chapitre s’est intéressé au deuxième volet de la problématique de la recherche et est consacré spécifiquement aux assises théoriques de la communication financière lors des introductions en bourse. De ces assises, il ressort que la volonté de divulguer des informations riches est motivée par la résolution des problèmes d’agence, la signalisation de la bonne qualité de l’entreprise et la diminution du coût de capital. Nous avons dressé également au cours de ce chapitre, l’état de la recherche traitant de l’attitude des entreprises envers les divulgations financières lors des offres publiques initiales. Certaines études ont mis en exergue le comportement d’une publication massive, préalablement à l’accès aux marchés financiers. D’autres ont souligné l’impact de la diffusion de certaines catégories d’informations sur l’amélioration de l’évaluation des entreprises. Partant de ces travaux, notre première hypothèse a été formulée en défendant l’impact d’une grande transparence informationnelle sur l’atténuation de la décote initiale et l’amélioration de la performance boursière future. Par ailleurs, le recours à la méthodologie de construction des indices de divulgations a imposé à l’évidence la synthèse des travaux ayant utilisé une telle méthodologie. Enfin, les explications alternatives de l’évaluation des entreprises lors des offres initiales relevant des caractéristiques des entreprises introduites, des caractéristiques de l’opération d’introduction et de la qualité des intervenants dans l’opération, ont fondé le reste des hypothèses de l’étude. Dans une deuxième partie, nous avons procédé tout d’abord, à préciser la démarche empirique de l’appréciation de la transparence informationnelle des entreprises étudiées. La précision d’une telle démarche a porté sur le mode de sélection des items et la procédure de leur notation. Le choix des 43 items a été guidé par les listes d’items développées par les chercheurs ayant utilisé la méthodologie des indices de divulgation. De même, un tel choix a été fondé sur les résultats des enquêtes sur les besoins en informations des investisseurs. La procédure de notation, similaire à celle développée par Wiseman (1982) ainsi que Cormier et Magnan (1999), accorde plus de poids à la richesse de divulgation de l’information (le codage varie entre 0 en cas d’absence de l’information et 3 lorsque l’information est détaillée et chiffrée). Ainsi, les scores calculés sont censés apprécier la qualité et l’étendue de l’information publiée par l’entreprise candidate à l’introduction. Dans un développement subséquent, nous avons également précisé la démarche d’estimation de la performance à court et à long terme. 241 Conclusion Générale Préalablement aux tests des hypothèses formulées, nous avons tenté de donner un aperçu sur les pratiques de divulgation des entreprises étudiées, à travers une analyse descriptive. Il ressort de cette analyse, que les entreprises sont plus transparentes lorsqu’il s’agit de communiquer sur leur historique, la description du marché dans lequel elles opèrent, les principaux produits et/ou services offerts et leur clientèle. De la même manière, les entreprises sont dissuadées de donner des informations sur l’échéancier de réalisation des objectifs, le positionnement sur le marché, les barrières à l’entrée, les relations sociales, les perspectives d’évolution de la part de marché et l’explication des écarts entre les prévisions et les réalisations. De fait, les entreprises ne semblent pas adopter la même stratégie de divulgation envers tous les items. La propension à divulguer certaines informations et la rétention envers d’autres sont capturées par les scores de divulgation. La méthodologie de l’étude repose essentiellement sur des modèles de régression multiples, visant à déceler la nature de l’association entre la rentabilité initiale et à long terme des entreprises candidates à l’introduction, d’une part et leur communication financière, d’autre part. Notre souci d’appréhender les origines des deux anomalies, nous a conduit à tenir compte d’autres variables explicatives. Ces dernières incluent l’âge de l’entreprise, la taille, le niveau d’endettement, le pourcentage de propriété conservé par les actionnaires d’origine, la taille de l’offre, la présence d’un capital-risqueur, le rang de l’intermédiaire et la présence d’un auditeur réputé. De plus, trois autres variables de contrôle ont été prises en compte, dont deux tiennent compte des conditions du marché régnantes au moment de l’introduction. La troisième tient compte de l’appartenance au secteur de la nouvelle économie. Les premiers modèles de régression incluent ces variables explicatives et le score global et visent à renseigner sur l’impact général de l’effort informationnel, tandis que les seconds modèles renfermant les sous-scores, tendent à renseigner sur la catégorie d’informations la plus appréciée par les investisseurs. En ce qui concerne notre premier objectif de recherche, les résultats obtenus plaident en faveur de l’influence de la communication financière des entreprises candidates à l’introduction sur l’évaluation de leurs titres. De fait, nous avons constaté la significativité du score global dans les modèles régressant aussi bien la rentabilité initiale que la rentabilité à long terme. Ainsi, les entreprises ayant maîtrisé les règles de la vie boursière, en se pliant à l’exigence de transparence, ont pu influer favorablement la performance de leurs titres. Plus particulièrement, les entreprises diffusant une information riche et 242 Conclusion Générale détaillée dans leurs prospectus d’introduction, pâtissent de faibles asymétries d’information. Par conséquent, elles ont été récompensées par une faible sous-évaluation initiale. De surcroît, par l’acquisition d’une visibilité suffisante, elles bénéficient d’un moindre déclin de leurs performances boursières. La décomposition du score global en sous-scores, nous a amené à affiner nos constats. Ce sont les entreprises explicitant clairement les données sur leur activité et environnement et celles communiquant les détails de leurs prévisions, qui ont pu atténuer le coût de l’introduction approché par la décote initiale. Sur un horizon long terme, ce sont les entreprises ayant fourni un effort informationnel considérable quant à leurs prévisions, qui continuent de bénéficier d’une bonne cote auprès des investisseurs et affichent de ce fait, une bonne performance boursière. Ainsi, l’effet d’une transparence appréciable quant à l’activité de l’entreprise et son environnement n’est récompensé qu’à court terme et est dissipé au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la période d’introduction. A la lumière de ces résultats, notre première hypothèse défendant l’impact « bénéfique » de la transparence informationnelle conjointement sur les niveaux de rentabilité initiale et de celle à long terme est validée. En s’orientant vers l’impact des autres variables et par rapport à notre second objectif, les résultats ont mis en évidence l’influence d’autres facteurs classiques de la littérature. En effet, il ressort de nos analyses que la taille de l’entreprise, son niveau d’endettement, le rang de l’intermédiaire et l’appartenance au secteur de la nouvelle économie agissent sur le degré de la sous-évaluation initiale. Explicitement, les entreprises de grande taille, faiblement endettées, introduites par un intermédiaire prestigieux sont caractérisées par une faible sous-évaluation. En revanche, celles dont l’activité relève des nouvelles technologies, des médias et des télécommunications sont fortement sous-évaluées. Quant à la sous-performance, elle est affectée en grande partie, par la qualité des intervenants dans l’opération d’introduction. En effet, les résultats décèlent que les entreprises contrôlées par des capitaux-risqueurs, introduites par des intermédiaires réputés et auditées par des vérificateurs renommés, sont caractérisées par une meilleure performance à long terme. En outre, il apparaît que les entreprises les plus endettées sous-performent les entreprises de l’échantillon de contrôle. Ainsi, nous constatons que l’impact aussi du niveau d’endettement que du rang de l’intermédiaire est persévérant puisque l’influence de ces 243 Conclusion Générale deux variables a été vérifiée aussi bien sur la rentabilité initiale que sur la rentabilité à long terme. Ces résultats contribuent nous semble t-il à enrichir les travaux antérieurs de la littérature A plusieurs niveaux. Notre travail de recherche se distingue des études antérieures sur le plan méthodologique. De fait, nous avons constaté que les études ayant tenté d’analyser la communication financière caractérisant la période antérieure à l’introduction, se sont restreintes à approcher le volet quantitatif en dénombrant généralement les informations diffusées (Muscarella et Vetsuypens, 1989 ; Ang et Brau, 2002 ; Schrand et Verrecchia, 2005). Dans notre cas, nous nous sommes inspiré des travaux de recherches consacrés aux indices de diffusion de l’information financière (Chow et Wong-Boren, 1987 ; Botosan, 1997 ; Michaïlesco, 1998 ; Bertrand, 2000…). En exploitant leur méthodologie, nous avons élaboré un indice composé de 43 items dont la procédure de notation respecte aussi bien l’étendue que la qualité des divulgations financières. Cet outil de mesure utilisé n’a pas été appliqué à notre connaissance, dans le contexte des introductions en bourse. A ce titre, nous souhaitons enrichir la panoplie des études -abondantes- portant sur les indices de divulgation, en étendant leur usage à un cadre particulier : celui des offres publiques initiales. Par ailleurs, d’autres recherches se sont restreintes à évaluer l’impact d’une seule catégorie d’informations, à savoir les informations prévisionnelles sur la performance à long terme des titres fraîchement introduits (Clarkson et al., 1992 ; Jog et McConomy, 2003 ; Labégorre et Boubaker, 2005). Dans le cadre de notre étude, nous avons plutôt tenté d’évaluer la communication financière des entreprises candidates à l’introduction dans son ensemble. Néanmoins, il est crucial de noter que les items sélectionnés ne constituent en aucun cas une liste exhaustive des informations communiquées. Ils sont censés représenter uniquement les informations les plus utiles aux yeux des investisseurs. L’objectif est de déceler les types d’informations qui influencent le plus l’image du titre et delà, sa performance à court et à long terme. Par la confirmation de l’influence de l’effort informationnel sur l’amélioration de l’évaluation de l’entreprise, nous soutenons l’idée que le marché a récompensé les entreprises transparentes, sous forme d’une moindre sousévaluation et une meilleure rentabilité subséquente. 244 Conclusion Générale Rappelons qu’un tel résultat est le fruit d’une recherche menée sur une période considérée comme spécifique par la présence du krach boursier. Nous réfutons donc, l’idée fortement répandue suite aux déconvenues qu’ont connues les marchés financiers, que les entreprises n’ont pas apporté de l’information à travers leurs rapports. L’enthousiasme apparent envers les introductions de la nouvelle économie s’est accompagné conjointement d’un intérêt manifesté envers la communication financière. Ainsi, notre travail complète les études antérieures sur les introductions en bourse, réalisées sur le marché français, mais portant généralement sur des périodes d’accalmie boursière. En dépit des apports mentionnés, notre recherche souffre de certaines limites pouvant constituer de nouvelles perspectives de recherche. La première limite relève de la méthodologie de mesure de la transparence informationnelle au moyen des indices de divulgation. Une telle limite est souvent évoquée dans les études portant sur l’usage de cet outil de mesure. En effet, bien que nous avions précisé rigoureusement la méthode de codage des items, appuyé par un « apprentissage » préalable à travers la lecture d’une vingtaine de prospectus, on pourrait reprocher à la méthode une certaine subjectivité. En effet, comme nous l’avions précisé au niveau de la démarche empirique de l’appréciation de la transparence informationnelle (Cf. Section 1 du chapitre 3), la méthode de notation est fondée sur une analyse de contenu. Cette analyse exige de lui consacrer un temps considérable et dicte une évaluation rigoureuse, surtout du degré de précision des informations diffusées (spécifiquement entre les notes 2 et 3). Un deuxième codage pourrait être effectué ultérieurement, afin de s’assurer de la stabilité des notes initialement attribuées. La deuxième limite que nous pouvons soulever a trait à la taille de l’échantillon. La difficulté d’accéder à certains prospectus, en particulier ceux relatifs aux anciennes introductions, a constitué une entrave considérable à l’élargissement de l’échantillon d’étude. L’accès aux prospectus manquants serait de nature à élargir l’échantillon de l’étude. Par ailleurs, la nouvelle organisation des marchés français et la reprise de l’activité entre 2005 et 2008, pourraient orienter des recherches futures et reproduire les propos de l’étude avec des échantillons beaucoup plus importants. 245 Conclusion Générale La troisième limite est liée aux variables introduites pour la justification de la rentabilité initiale et la rentabilité à long terme. En effet, on a veillé à joindre aux scores de divulgation les mêmes variables explicatives, afin d’évaluer leur pouvoir explicatif sur un horizon court terme (à travers leurs corrélations avec la rentabilité initiale) et sur un horizon à long terme (à travers leurs associations avec la rentabilité à long terme). Notre objectif est d’apporter des éléments de réflexion communs aux origines de ces deux anomalies. Néanmoins, on peut considérer que la rentabilité à long terme d’un titre n’est pas forcément affectée par les mêmes facteurs déterminant sa rentabilité à court terme. Ainsi, en creusant plus dans la littérature, d’autres variables d’intérêt pourraient être explorées. Les changements induits par l’événement d’introduction, dans la structure organisationnelle, les relations de pouvoir et le gouvernement de l’entreprise, pourraient être à l’origine de la sous-performance à long terme. L’intégration de ces différents volets dans la justification de la performance des titres introduits en bourse, pourrait offrir des voies de recherche future. 246 Bibliographie Bibliographie Adams M., Thornton B. et Hall G. (2008), « IPO pricing phenomenon: Empirical evidence of behavioral biases », Journal of Business & Economics Research, vol. 6, no 4, pp. 67-74. Affleck-Graves J. S., Hedge S. et Miller R. (1994), « Trading mechanism and the components of the bid-ask-spread », Journal of Finance, vol. 53, pp. 1471-1488. Agarawal S. , Liu C. et Rhee S. G. 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Statistiques descriptives des variables exogènes .................................................................................................................................... 275 Annexe 5. Statistiques descriptives des variables endogènes .................................................................................................................................. 284 Annexe 6. Tests de significativité des variables endogènes.................................................................................................................................... 286 Annexe 7. Résultats des tests bivariés des variables explicatives continues............................................................................................................ 294 Annexe 8. Résultats des tests bivariés des variables explicatives nominales .......................................................................................................... 300 Annexe 9. Résultats du test de Kolmogorov Smirnov (variables continues).......................................................................................................... 306 Annexe 10. Résultats des tests de corrélations........................................................................................................................................................ 307 Annexe 11. Résultats des tests multivariés .............................................................................................................................................................. 309 Annexe 12. Résultats du test de White..................................................................................................................................................................... 327 Annexe 13. Résultats des régressions multivariées par périodes ............................................................................................................................. 332 270 Annexes Annexe 1. Liste des entreprises de l’échantillon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 AUFEMININ AUTO MACH BAC MAJESTIC BUSINESS AND DECISION CLIENT CENTER ALLIANCE CROSS SYSTEMS CYBERDECK ACTEOS EGIDE EDITION MULTIMEDIA ELECTRONIQUE ESI GROUP GAMELOFT SA HIGH WAVEOPTMALTECHNOLOGIES GENERIX HOLOGRAM INDUSTRIES HUBWOO INFOTEL ITESOFT ORCHESTRA-KAZIBAO KEYRUS LINEDATA SERVICES MEDCOST MEMSCAP MICROPOLE UNIVERS MILLIMAGES NET 2S NEURONES NICOX SA PHARMAGEST RIBER RISC GROUP SOFT COMPUTING 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 SQLI SWORD CARRERE GROUP ARTPRICE ANOVO ACCESS COMMERCE OPTIMS SODITECH INGENIERIE BELVEDERE COHERIS DEVOTEAM PROSODIE CEREP ILOG BUSINESSI NTERACTIF ALTI CAST CHEMUNEX ESKER EUROPEANCARGO SERVICES FLOREANCE MEDICAL IMPLANTS GENESIS SA HF COMPANY IGE+XAO IB GROUP IMECOM GROUP INTERCALL IT LINK LA TETE DANS LES NUAGES LEXIBOOK LINGUISTIC PERFECT TECHNOLOGIES PRISMAFLEX 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 PROLOGUE SOFTWARE QUANTEL SA RECIF SA REGINA RUBENS REPONSE SAVEURS DE FRANCE BROSSARD TRANSGENE VISIODENT WESTERN TELECOM TELECOM RESEAUX SERVICES UNIVERSAL MULTIMEDIA 271 Annexes Annexe 2. La rentabilité initiale anormale (Détails par année) 1997 ier 1 jour Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises sous évaluées (%) 1998 Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises sous évaluées (%) 1999 Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises sous évaluées (%) La rentabilité initiale anormale : RI (%)(RIA) (%) 5 jour 10ième jour 20ième jour 19,499 (18,436) 21,921 (21,280) 18,063 (18,207) 9,296 (10,170) -0,768 (4,049) 3,774 (8,283) 29,854 (27,465) 40,180 (35,681) 52,807 (45,220) -14,100 (-7,900) -17,900 (-13,600) -26,300 (-28,700) 65,700 (62,100) 75,900 (67,500) 130,900 (114,200) 62,500 (62,500) 37,500 (50,000) 50,000 (50,000) 30ième jour 24,945 (22,379) 2,220 (6,759) 54,743 (44,827) -14,100 (-10,000) 149,400 (124,200) 50,000 (50,000) 5ième jour 12,828 (13,450) 9,504 (4,651) 39,045 (38,681) -93,700 (-91,900) 99,200 (91,300) 76,470 (58,823) 10ième jour 11,952 (11,921) 2,712 (4,817) 42,045 (40,715) -94,100 (-90,300) 125,400 (114,900) 64,700 (70,588) 20ième jour 11,645 (10,186) 7,614 (3,049) 39,492 (39,709) -93,900 (-95,400) 108,000 (102,400) 76,470 (70,588) 30ième jour 10,090 (8,816) 4,652 (4,729) 38,907 (38,936) -93,400 (-94,900) 96,700 (89,300) 76,470 (64,705) 5ième jour 0,936 (-4,533) -0,023 (0,377) 26,670 (33,436) -53,100 (-77,400) 42,900 (35,900) 56,250 (50,000) 10ième jour 9,800 (1,072) 0,969 (3,340) 30,577 (35,839) -33,100 (-56,500) 98,100 (80,000) 62,500 (56,25) 20ième jour 14,914 (-2,315) 3,856 (-1,576) 38,203 (43,747) -35,600 (-73,300) 129,800 (90,400) 56,250 (43,75) 30ième jour 25,048 (-4,076) 11,767 (-5,147) 56,863 (54,993) -41,600 (-104,300) 199,400 (130,600) 68,750 (43,750) ième 272 Annexes 2000 2001 2002 1ier jour Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises sous évaluées (%) 1ier jour Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises sous évaluées (%) 1ier jour Moyenne Médiane Ecart type Minimum Maximum Entreprises sous évaluées (%) La rentabilité initiale anormale : RI (%)(RIA) (%) 5ième jour 10ième jour 20ième jour 10,255 (7,651) 9,007 (7,592) 17,975 (16,626) 1,176 (-0,125) 2,857 (9,835) 5,128 (18,588) 28,560 (13,482) 26,133 (38,157) 36,619 (54,366) -59,500 (-9,900) -61,500 (-107,700) -61,400 (-126,300) 67,800 (25,900) 51,600 (60,300) 98,000 (111,200) 66,670 (62,962) 55,555 (66,670) 66,670 (66,670) 30ième jour 21,501 (20,803) 7,647 (12,087) 46,347 (56,132) -75,800 (-117,400) 135,700 (126,900) 59,250 (59,259) 5ième jour 2,968 (9,808) -0,125 (7,391) 13,482 (28,763) -9,900 (-9,300) 25,900 (63,500) 20,000 (60,000) 10ième jour -2,516 (2,960) -6,237 (5,305) 15,173 (25,034) -15,700 (0,600) 23,700 (60,300) 20,000 (100,000) 20ième jour -8,392 (2,575) -6,183 (2,341) 11,220 (25,415) -22,500 (0,200) 7,400 (6,350) 20,000 (100,000) 30ième jour -11,856 (3,001) -7,581 (2,631) 13,001 (4,282) -26,500 (2,800) 3,700 (6,710) 20,000 (100,000) 5ième jour 6,667 (10,014) 6,667 (10,014) 9,428 (7,427) 0,000 (4,800) 13,300 (15,300) 50,000 (100,000) 10ième jour 18,486 (15,740) 18,486 (15,740) 0,694 (0,670) 13,600 (15,300) 23,400 (16,200) 100,000 (100,00) 20ième jour 9,419 (16,899) 9,419 (16,899) 1,158 (2,309) 8,600 (15,300) 10,200 (18,500) 100,000 (100,000) 30ième jour 14,081 (14,987) 14,081 (14,987) 13,179 (0,394) 4,800 (14,700) 23,400 (15,300) 100,000 (100,000) 273 Annexes Annexe 3. Les procédures d’introductions en bourse des entreprises de l’échantillon Entreprises AUFEMININ AUTO MACH BAC MAJESTIC BUSINESS AND DECISION CLIENT CENTER ALLIANCE CROSS SYSTEMS CYBERDECK ACTEOS EGIDE EME ESI GROUP GAMELOFT HIGH WAVE OPTTECHN GENERIX HOLOGRAM INDUSTRIES HUBWOO INFOTEL ITESOFT ORCHESTRA-KAZIBAO KEYRUS LINEDATA SERVICES MEDCOST MEMSCAP MICROPOLE UNIVERS MILLIMAGES NET 2S NEURONES NICOX SA PHARMAGEST RIBER RISC GROUP SOFT COMPUTING Procédure PG+OPO PG+OPF PG/OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPF PG+OPF PG+OPO PGG+OPF PG+OPF PG+OPF PG+OPO PG+OPO OPF+PG PG PG+OPO PGG+OPF PG+OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPF PG+OPF PG+OPO PG+OPO PG+OPF PG+OPO Entreprises SQLI SWORD CARRERE GROUP ARTPRICE ANOVO ACCESS COMMERCE OPTIMS SODITECH INGENIERIE BELVEDERE COHERIS DEVOTEAM PROSODIE CEREP ILOG BUSINESSI NTERACTIF ALTI CAST CHEMUNEX ESKER EUROPEANCARGO SERVICES FLOREANCE MEDICAL IMPLANTS GENESIS SA HF COMPANY IGE+XAO IB GROUP IMECOM GROUP INTERCALL IT LINK LA TETE DANS LES NUAGES LEXIBOOK LINGUISTIC PERFECT TECHNOLOGIES PRISMAFLEX Procédure PG+OPO PG+OPO PG+OPO PG+OPF PG+OPO PG+OPO PG+OPF PGG+OPF PG+OPO PG PG PG+OPO PG+OPO PGG+OPF PG+OPF PG+OPF PGG+OPF OPF+PG PG+OPF OPF+PG OPF+PG OPF+PG OPF+PG PG OPO PG+OPO PGG+OPF PGG+OPF OPF+PG PG PG PG+OPF Entreprises PROLOGUE SOFTWARE QUANTEL SA RECIF SA REGINA RUBENS REPONSE BROSSARD TRANSGENE VISIODENT WESTERN TELECOM TELECOM RESEAUX SERVICES UNIVERSAL MULTIMEDIA Procédure OPF+PG OPF+PG PG OPF+PG OPF+PG OPF+PG PG PGG+OPF OPF+PG PG+OPF PG+OPO 274 Annexes Annexe 4. Statistiques descriptives des variables exogènes Annexe 4. 1. Statistiques descriptives des items et scores de divulgation Tableau de fréquences J1 Valide 0 Fréquence 1 Pour cent 1,3 J2 Pourcentage valide 1,3 Pourcentage cumulé 1,3 Valide 0 Fréquence 2 Pourcentage valide 2,7 Pourcentage cumulé 2,7 1 1 1,3 1,3 2,6 1 6 8,0 8,0 10,7 2 26 34,7 34,7 37,3 2 49 65,3 65,3 76,0 3 47 62,7 62,7 100,0 3 18 24,0 24,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 J4 J3 Valide Pour cent 2,7 0 1 2 3 Total Fréquence 31 29 14 1 75 Pour cent 41,3 38,7 18,7 1,3 100,0 Pourcentage valide 41,3 38,7 18,7 1,3 100,0 Pourcentage cumulé 41,3 80,0 98,7 100,0 0 8 10,7 Pourcentage valide 10,7 1 7 9,3 9,3 2 49 65,3 65,3 85,3 3 11 14,7 14,7 100,0 Total 75 100,0 100,0 Fréquence Valide Pour cent Pourcentage cumulé 10,7 20,0 275 Annexes J6 J5 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 36 18 17 4 75 Pour cent 48,0 24,0 22,7 5,3 100,0 Pourcentage valide 48,0 24,0 22,7 5,3 100,0 Pourcentage cumulé 48,0 72,0 94,7 100,0 Valide 0 Fréquence 64 Valide 0 Pour cent 20,0 Pourcentage cumulé 85,3 88,0 2 2,7 2,7 2 3 4,0 4,0 92 3 6 8,0 8,0 100,0 75 100,0 100,0 Total J8 Pourcentage valide 20,0 Pourcentage cumulé 20,0 Valide 0 Fréquence 7 Pour cent 8,0 Pourcentage valide 8,0 Pourcentage cumulé 8,0 1 3 4,0 4,0 24,0 1 12 16,0 16,0 24,0 2 11 14,7 14,7 38,7 2 15 20,0 20,0 44,0 3 46 61,3 61,3 100,0 3 42 56,0 56,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 J10 J9 Valide Pourcentage valide 85,3 1 J7 Fréquence 15 Pour cent 85,3 0 1 2 3 Total Fréquence 33 21 9 12 75 Pour cent 44,0 28,0 12,0 16,0 100,0 Pourcentage valide 44,0 28,0 12,0 16,0 100,0 Pourcentage cumulé 44,0 72,0 84,0 100,0 Valide 0 Fréquence 10 Pour cent 13,4 Pourcentage valide 13,4 Pourcentage cumulé 13,4 22,7 1 7 9,3 9,3 2 28 37,3 37,3 60,0 3 30 40,0 40,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 276 Annexes J11 Valide 0 Fréquence 13 J12 Pour cent 17,3 Pourcentage valide 17,3 Pourcentage cumulé 17,3 21,3 1 Valide 0 Pour cent 8,0 Pourcentage valide 8,0 Pourcentage cumulé 8,0 6 8,0 8,0 16,0 Fréquence 6 1 3 4,0 4,0 2 37 49,4 49,4 70,7 2 10 13,3 13,3 29,3 3 22 29,3 29,3 100,0 3 53 70,7 70,7 100,0 Total 75 100,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 J13 Valide 0 Fréquence 16 J14 Pour cent 21,3 Pourcentage valide 21,3 Pourcentage cumulé 21,3 32,0 1 Valide 0 Pour cent 1,3 Pourcentage valide 1,3 Pourcentage cumulé 1,3 5 6,7 6,7 8,0 Fréquence 1 1 8 10,7 10,7 2 23 30,7 30,7 62,7 2 37 49,3 49,3 57,3 3 28 37,3 37,3 100,0 3 32 42,7 42,7 100,0 Total 75 100,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 J15 Valide 0 Fréquence 15 J16 Pour cent 20,0 Pourcentage valide 20,0 Pourcentage cumulé 20,0 30,7 1 8 10,7 10,7 2 32 42,7 42,7 73,4 3 20 26,6 26,6 100,0 Total 75 100,0 100,0 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 49 20 5 1 75 Pour cent 65,3 26,7 6,7 1,3 100,0 Pourcentage valide 65,3 26,7 6,7 1,3 100,0 Pourcentage cumulé 65,3 92,0 98,7 100,0 277 Annexes J17 Valide J18 0 Fréquence 15 Pour cent 20,0 Pourcentage valide 20,0 Pourcentage cumulé 20,0 1 12 16,0 16,0 36,0 1 2 28 37,3 37,3 73,3 3 20 26,7 26,7 100,0 Total 75 100,0 100,0 Valide Pour cent 21,3 Pourcentage valide 21,3 Pourcentage cumulé 21,3 8 10,7 10,7 32,0 2 16 21,3 21,3 53,3 3 35 46,7 46,7 100,0 Total 75 100,0 100,0 0 Fréquence 16 J19 Valide J20 0 Fréquence 4 Pour cent 5,3 Pourcentage valide 5,3 Pourcentage cumulé 5,3 1 17 22,7 22,7 28,0 1 6 2 48 64,0 64,0 92,0 2 57 100,0 3 3 Total 6 8,0 8,0 75 100,0 100,0 Valide 0 Total Fréquence 7 Pourcentage valide 9,3 Pourcentage cumulé 9,3 8,0 8,0 17,3 76,0 76,0 93,3 100,0 Pour cent 9,3 5 6,7 6,7 75 100,0 100,0 J22 J21 Valide 0 Fréquence 42 Pour cent 56,0 Pourcentage valide 56,0 1 27 36,0 36,0 92,0 100,0 2 Total 6 8,0 8,0 75 100,0 100,0 Pourcentage cumulé 56,0 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 32 15 18 10 75 Pour cent 42,7 20,0 24,0 13,3 100,0 Pourcentage valide 42,7 20,0 24,0 13,3 100,0 Pourcentage cumulé 42,7 62,7 86,7 100,0 278 Annexes J23 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 56 16 1 2 75 Pour cent 74,7 21,3 1,3 2,7 100,0 J24 Pourcentage valide 74,7 21,3 1,3 2,7 100,0 Pourcentage cumulé 74,7 96,0 97,3 100,0 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 34 20 16 5 75 J25 Valide 0 Fréquence 37 Pour cent 49,3 Pourcentage valide 49,3 Pourcentage cumulé 49,3 54,7 4 5,3 5,3 2 16 21,3 21,3 76,0 3 18 24,0 24,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 36 8 24 7 75 J27 Valide 0 Pour cent 22,7 Pourcentage valide 45,3 26,7 21,3 6,7 100,0 Pourcentage cumulé 45,3 72,0 93,3 100,0 Pourcentage valide 48,0 10,7 32,0 9,3 100,0 Pourcentage cumulé 48,0 58,7 90,7 100,0 J26 1 Fréquence 17 Pour cent 45,3 26,7 21,3 6,7 100,0 Pour cent 48,0 10,7 32,0 9,3 100,0 J28 Pourcentage valide 22,7 Pourcentage cumulé 22,7 Valide 0 Fréquence 52 Pour cent 69,3 Pourcentage valide 69,3 Pourcentage cumulé 69,3 1 4 5,3 5,3 28,0 1 17 22,7 22,7 92,0 2 23 30,7 30,7 58,7 2 4 5,3 5,3 97,3 3 31 41,3 41,3 100,0 3 100,0 Total 75 100,0 100,0 Total 2 2,7 2,7 75 100,0 100,0 279 Annexes J29 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 58 1 4 12 75 Pour cent 77,3 1,3 5,3 16,0 100,0 J30 Pourcentage valide 77,3 1,3 5,3 16,0 100,0 Pourcentage cumulé 77,3 78,7 84,0 100,0 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 66 5 3 1 75 J31 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 36 30 8 1 75 Pour cent 48,0 40,0 10,7 1,3 100,0 Valide 0 1 2 Total Pour cent 85,3 12,0 2,7 100,0 Pourcentage valide 88,0 6,7 4,0 1,3 100,0 Pourcentage cumulé 88,0 94,7 98,7 100,0 Pourcentage valide 68,0 21,3 5,3 5,3 100,0 Pourcentage cumulé 68,0 89,3 94,7 100,0 Pourcentage valide 96,0 2,7 1,3 100,0 Pourcentage cumulé 96,0 98,7 100,0 J32 Pourcentage valide 48,0 40,0 10,7 1,3 100,0 Pourcentage cumulé 48,0 88,0 98,7 100,0 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 51 16 4 4 75 J33 Fréquence 64 9 2 75 Pour cent 88,0 6,7 4,0 1,3 100,0 Pour cent 68,0 21,3 5,3 5,3 100,0 J34 Pourcentage valide 85,3 12,0 2,7 100,0 Pourcentage cumulé 85,3 97,3 100,0 Valide 0 2 3 Total Fréquence 72 2 1 75 Pour cent 96,0 2,7 1,3 100,0 280 Annexes J35 Valide 0 Fréquence 12 Pour cent 16,0 Pourcentage valide 16,0 Pourcentage cumulé 22,7 J36 0 Fréquence 2 Pour cent 2,7 Pourcentage valide 2,7 16,0 Valide 1 5 6,7 6,7 2 45 60,0 60,0 82,7 2 62 82,7 82,7 85,4 3 13 17,3 17,3 100,0 3 11 14,6 14,6 100,0 Total 75 100,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 J37 Valide J38 0 Fréquence 16 Pour cent 21,3 Pourcentage valide 21,3 Pourcentage cumulé 21,3 1 16 21,3 21,3 42,6 1 6 2 39 52,0 52,0 94,6 2 51 100,0 3 3 Total 4 5,4 5,4 75 100,0 100,0 Valide 0 Total Fréquence 12 0 Fréquence 8 Pourcentage valide 17,3 Pourcentage cumulé 17,3 8,0 8,0 25,3 68,0 66,7 92,0 100,0 Pour cent 16,0 6 8,0 8,0 75 100,0 100,0 J39 Valide Pourcentage cumulé 2,7 J40 Pour cent 10,7 Pourcentage valide 10,7 Pourcentage cumulé 10,7 18,7 Valide 0 Fréquence 16 Pour cent 21,3 Pourcentage valide 21,3 Pourcentage cumulé 21,3 1 10 13,3 13,3 34,6 1 6 8,0 8,0 2 47 62,7 62,7 81,4 2 43 57,4 57,4 92,0 3 14 18,6 18,6 100,0 3 6 8,0 8,0 100,0 Total 75 100,0 100,0 75 100,0 100,0 Total 281 Annexes J41 Valide 0 1 2 3 Total Fréquence 49 4 20 2 75 Pour cent 65,3 5,3 26,7 2,7 100,0 Pourcentage valide 65,3 5,3 26,7 2,7 100,0 Pourcentage cumulé 65,3 70,7 97,3 100,0 Pourcentage valide 2,7 Pourcentage cumulé 2,7 J42 Valide 0 1 2 Total Fréquence 71 2 2 75 Pour cent 94,7 2,7 2,7 100,0 Pourcentage valide 94,7 2,7 2,7 100,0 Pourcentage cumulé 94,7 97,3 100,0 J43 Valide 0 Fréquence 2 Pour cent 2,7 1 6 8,0 8,0 10,7 2 61 81,3 81,3 92,0 100,0 3 Total 6 8,0 8,0 75 100,0 100,0 N. B : J1 à J43 correspondent aux items de 1 à 43. 282 Annexes Statistiques SC1 N Valide SC2 SC3 SC4 SC5 ST 75 75 75 75 75 75 0 0 0 0 0 0 Moyenne 8,59 22,07 6,39 8,55 11,28 56,89 Médiane 8,00 22,50 7,00 9,00 11,00 58,00 Manquante Ecart-type 2,287 4,166 2,558 2,586 2,646 6,910 Minimum 4 9 3 5 6 30 Maximum 13 30 13 15 16 68 Annexe 4. 2. Statistiques descriptives des variables exogènes continues Statistiques N Valide Manquante Moyenne Médiane AGE 75 0 TAILLE 75 0 7,97 22640,57 ENDET 75 0 ,13907 RET 75 0 ,67338 TAILOFF 75 0 22392,37 RANG 75 0 3,46 ACT 75 0 ,06281 7,50 14384,93 ,10731 ,71982 14211,99 4,00 -,01280 5,559 25701,85 ,128160 ,175755 25030,643 1,753 ,289424 Minimum 1 1355,000 ,102 ,018 2541 1 -,395 Maximum 23 169063,0 ,544 ,931 134487 6 ,883 Ecart-type 283 Annexes Annexe 4. 3. Statistiques descriptives des variables exogènes nominales KRACH Valide Pour cent CAPRIS Pourcentage valide 58,6 Pourcentage cumulé 58,6 100,0 0 Fréquence 44 1 31 41,3 41,3 Total 75 100,0 100,0 58,6 Valide 0 1 Total Fréquence 40 35 75 Pour cent 53,3 46,7 100,0 SECT Valide 0 1 Total Fréquence 39 36 75 Pour cent 52,0 48,0 100,0 Pourcentage valide 53,3 46,7 100,0 Pourcentage cumulé 53,3 100,0 Pourcentage valide 36,0 64,0 100,0 Pourcentage cumulé 36,0 100,0 AUD Pourcentage valide 52,0 48,0 100,0 Pourcentage cumulé 52,0 100,0 Valide 0 1 Total Fréquence 27 48 75 Pour cent 36,0 64,0 100,0 Annexe 5. Statistiques descriptives des variables endogènes Annexe 5. 1. Statistiques descriptives de la rentabilité initiale Statistiques RI1 N Valide Manquante 75 RIA1 75 0 0 RI5 75 RIA5 75 RI10 75 RIA10 75 RI20 75 RIA20 75 RI30 75 RIA30 75 0 0 0 0 0 0 0 0 Moyenne ,07577 ,07642 ,09380 ,08439 ,10534 ,09811 ,13843 ,11864 ,17539 Médiane ,00000 ,00741 ,01313 ,04669 ,01319 ,04874 ,05647 ,06327 ,04707 ,07492 ,270228 ,269722 ,299881 ,362426 ,319015 ,367245 ,380261 ,457647 ,464372 ,492017 Ecart-type ,13381 Minimum -,784 -,780 -,937 -1,184 -,941 -1,077 -,939 -1,263 -,934 -1,174 Maximum 1,267 1,192 ,992 ,913 1,254 1,149 1,309 1,142 1,994 1,306 284 Annexes Statistiques RI 97 N Valide Manquante 8 RI 98 17 RI 99 16 RI 00 27 RI 02 5 3 0 0 0 0 0 Moyenne ,11187 ,05978 ,04181 ,11530 -,01682 ,04300 Médiane ,00000 ,00000 ,00000 ,01266 ,00476 ,04300 Ecart-type 0 RI 01 ,316990 ,114439 ,384003 ,282624 ,040828 ,060811 Minimum -,311 -,102 -,784 -,214 -,088 ,000 Maximum ,649 ,338 1,267 1,118 ,008 ,086 Statistiques RIA 97 8 RIA 98 17 RIA 99 16 RIA 00 27 RIA 01 5 RIA 02 3 0 0 0 0 0 0 Moyenne ,11173 ,06116 ,03741 ,11982 ,01186 ,04857 Médiane ,00156 ,00814 ,00591 ,01821 -,00506 ,04857 N Valide Manquante Ecart-type ,315482 ,111655 ,368656 ,292923 ,036927 ,044447 Minimum -,305 -,114 -,780 -,209 -,022 ,017 Maximum ,654 ,323 1,192 1,133 ,069 ,080 285 Annexes Annexe 5. 2. Statistiques descriptives de la rentabilité à long terme Statistiques N per anormale indice 75 Valide Manquante Moyenne perf composée indice 75 0 -1,36817E-02 Médiane ,17985 perf anormale entre 75 0 0 -3,58860E-02 -5,10938E-02 -9,75489E-03 -5,52616E-02 Ecart-type 1,04786 ,74878 Minimum -2,500 Maximum 1,818 perf composée entrep 75 0 -,34456 -,24276 ,27914 1,33115 -2,800 -,848 -8,030 1,990 1,112 3,103 Annexe 6. Tests de significativité des variables endogènes Annexe 6. 1. Tests de significativité de la rentabilité initiale Test-t Test sur échantillon unique Statistiques sur échantillon unique N RI 75 Moyenne ,07577 RIA 75 ,07642 Valeur du test = 0 Ecart-type ,270228 Erreur standard moyenne ,031413 ,269722 ,031355 RI t 2,412 RIA 2,437 Intervalle de confiance 95% de la différence 74 Sig. (bilatérale) ,018 Différence moyenne ,07577 Inférieure ,01316 Supérieure ,13838 74 ,017 ,07642 ,01393 ,13891 ddl 286 Annexes Test sur échantillon unique Statistiques sur échantillon unique Valeur du test = 0 1997(8) 8 Moyenne ,11187 Ecart-type ,31699 Erreur standard moyenne ,11207 1998(17) 17 5,98E-02 ,11444 2,776E-02 1998(17) 1999(16)) 16 4,18E-02 ,38400 9,600E-02 1999(16)) ,436 15 ,669 2000(27) 27 ,11530 ,28262 5,439E-02 2000(27) 2,120 26 ,044 2001(05) 5 -1,7E-02 4,08E-02 1,826E-02 2001(05) -,921 4 2002(2) 2 4,30E-02 6,08E-02 4,300E-02 2002(2) 1,000 1 N 1997(8) ,998 7 Sig. (bilatérale) ,351 2,154 16 ,047 5,9776E-02 4,1813E-02 t ddl Différence moyenne ,11187 Intervalle de confiance 95% de la différence Inférieure -,15314 Supérieure ,37688 9,37E-04 ,11861 -,16281 ,24643 ,11530 3,50E-03 ,22710 ,409 -1,682E-02 -6,8E-02 ,500 4,3000E-02 -,50337 3,3870E-02 ,58937 Annexe 6. 2.Tests de significativité des rentabilités à long terme Annexe 6. 2. 1. Tests de significativité des rentabilités à long terme sur trois ans (calculées avec les méthodes « CAR » et « BHAR ») Test sur échantillon unique Statistiques sur échantillon unique Valeur du test = 0 Intervalle de confiance 95% de la différence 75 Moyenne -,01368 Ecart-type 1,047863 Erreur standard moyenne ,121812 74 Sig. (bilatérale) ,911 75 -,03589 ,748784 ,087044 BHRM -,412 74 ,681 -,03589 -,20937 ,13759 CARC 75 -,05109 ,279139 ,032449 CARC -1,575 74 ,120 -,05109 -,11577 ,01358 BHRC 75 -,34456 1,331152 ,154743 BHRC -2,227 74 ,029 -,34456 -,65296 -,03616 N CARM BHRM CARM t -,112 ddl Différence moyenne -,01368 Inférieure -,25645 Supérieure ,22909 287 Annexes Annexe 6. 2. 1. 1. Tests de significativité des rentabilités mensuelles (CARc) sur 36 mois après l’introduction en bourse Test sur échantillon unique Valeur du test = 0 Intervalle de confiance 95% de la différence 74 Sig. (bilatérale) ,007 Différence moyenne ,09496 Inférieure ,02683 Supérieure ,16309 ,04548 ,21256 1 t 2,778 ddl 2 3,078 74 ,003 ,12902 3 2,815 74 ,006 ,15172 ,04429 ,25914 4 1,816 74 ,073 ,12886 -,01255 ,27027 5 1,535 74 ,129 ,12015 -,03588 ,27618 6 1,037 74 ,303 ,08985 -,08277 ,26247 7 1,377 74 ,173 ,13470 -,06019 ,32959 8 1,247 74 ,216 ,13881 -,08298 ,36061 9 1,467 74 ,147 ,16410 -,05883 ,38703 10 1,635 74 ,106 ,19144 -,04186 ,42473 11 1,542 74 ,127 ,19238 -,05628 ,44104 12 1,480 74 ,143 ,19100 -,06624 ,44825 13 1,421 74 ,160 ,19492 -,07854 ,46838 14 ,971 74 ,335 ,13206 -,13908 ,40320 15 ,933 74 ,354 ,13799 -,15671 ,43270 16 1,010 74 ,316 ,15293 -,14883 ,45468 17 1,216 74 ,228 ,18469 -,11809 ,48747 18 1,298 74 ,199 ,20470 -,10970 ,51911 19 1,411 74 ,162 ,22543 -,09289 ,54375 20 1,154 74 ,252 ,18403 -,13393 ,50199 21 ,833 74 ,408 ,13479 -,18787 ,45744 22 ,386 74 ,700 ,06239 -,25953 ,38432 23 ,147 74 ,884 ,02374 -,29871 ,34619 24 ,375 74 ,709 ,06147 -,26500 ,38794 25 ,558 74 ,578 ,09032 -,23219 ,41282 26 ,420 74 ,676 ,06609 -,24753 ,37970 27 ,552 74 ,583 ,08787 -,22949 ,40524 28 ,444 74 ,658 ,06857 -,23924 ,37638 29 ,494 74 ,623 ,07427 -,22526 ,37381 30 ,294 74 ,770 ,04366 -,25271 ,34003 31 ,267 74 ,790 ,03968 -,25681 ,33616 32 ,152 74 ,879 ,02333 -,28199 ,32865 33 -,018 74 ,986 -,00277 -,31357 ,30803 34 -,257 74 ,798 -,04020 -,35165 ,27125 35 -,075 74 ,941 -,01187 -,32862 ,30488 36 -,386 74 ,701 -,05109 -,38829 ,26236 288 Annexes Annexe 6. 2. 1. 2. Tests de significativité des rentabilités mensuelles (CARM) sur 36 mois après l’introduction en bourse Test sur échantillon unique Valeur du test = 0 Intervalle de confiance 95% de la différence 1 t 1,624 74 Sig. (bilatérale) ,110 2 ,553 74 ,583 ,02300 -,06026 ,10627 3 ,379 74 ,706 ,01900 -,08140 ,11940 4 ,162 74 ,872 ,00961 -,10899 ,12820 5 -,277 74 ,783 -,01775 -,14586 ,11036 6 -,891 74 ,376 -,06503 -,21102 ,08096 7 -,615 74 ,541 -,04707 -,20025 ,10611 8 -,617 74 ,539 -,05122 -,21720 ,11477 9 -,348 74 ,729 -,02691 -,18147 ,12765 10 ,267 74 ,791 ,02283 -,14833 ,19399 11 ,373 74 ,710 ,03349 -,14610 ,21308 12 ,595 74 ,554 ,05249 -,12388 ,22886 13 ,551 74 ,583 ,04983 -,13092 ,23058 14 ,454 74 ,651 ,03969 -,13498 ,21435 15 -,197 74 ,845 -,01844 -,20585 ,16898 16 -,713 74 ,478 -,06632 -,25232 ,11968 17 -,963 74 ,339 -,09469 -,29134 ,10197 18 -1,125 74 ,265 -,11379 -,31615 ,08857 19 -1,144 74 ,257 -,11660 -,32051 ,08732 20 -1,430 74 ,158 -,14928 -,35814 ,05957 21 -1,614 74 ,112 -,16075 -,35999 ,03849 22 -2,044 74 ,045 -,19959 -,39491 -,00427 23 -1,999 74 ,050 -,20175 -,40365 ,00015 24 -1,606 74 ,114 -,17279 -,38802 ,04245 25 -1,617 74 ,111 -,17758 -,39729 ,04212 26 -1,522 74 ,133 -,16939 -,39208 ,05330 27 -1,346 74 ,183 -,16044 -,39889 ,07800 28 -1,230 74 ,223 -,14827 -,38937 ,09284 29 -,899 74 ,372 -,11129 -,35879 ,13621 30 -,677 74 ,501 -,08043 -,31820 ,15734 31 -,361 74 ,719 -,04352 -,28450 ,19746 32 -,252 74 ,802 -,03040 -,27144 ,21064 33 -,055 74 ,957 -,00639 -,24109 ,22830 34 -,410 74 ,683 -,04629 -,27193 ,17935 35 -,123 74 ,902 -,01385 -,23846 ,21075 36 -,118 74 ,906 -,01368 -,24900 ,22123 ddl Différence moyenne ,05070 Inférieure -,01176 Supérieure ,11317 289 Annexes Annexe 6. 2. 1. 3. Tests de significativité des rentabilités mensuelles (BHARc) sur 36 mois après l’introduction en bourse Test sur échantillon unique Valeur du test = 0 74 Sig. (bilatérale) ,007 2,781 74 ,007 2,797 74 1,680 74 V5 1,529 V6 V7 V1 t 2,778 V2 V3 V4 ddl Différence moyenne 9,4960E-02 Intervalle de confiance 95% de la différence Inférieure 2,68E-02 Supérieure ,16309 ,13289 3,76E-02 ,22813 ,007 ,20583 5,92E-02 ,35247 ,097 ,20726 -3,9E-02 ,45307 74 ,131 ,20376 -6,2E-02 ,46939 1,417 74 ,161 ,21358 -8,7E-02 ,51407 1,351 74 ,181 ,32222 -,15297 ,79741 V8 1,460 74 ,149 ,37842 -,13823 ,89506 V9 1,256 74 ,213 ,29404 -,17265 ,76073 V10 1,301 74 ,197 ,31615 -,16827 ,80057 V11 1,053 74 ,296 ,24870 -,22210 ,71951 V12 ,866 74 ,389 ,20769 -,27027 ,68564 V13 ,683 74 ,497 ,20133 -,38596 ,78862 V14 ,347 74 ,729 ,10231 -,48488 ,68949 V15 ,151 74 ,881 V16 -,212 74 ,832 -,10051 V17 -,205 74 ,838 V18 -,333 74 ,740 V19 -,424 74 V20 -,157 V21 -,005 V22 V23 V24 6,1268E-02 -,74832 ,87086 -1,04391 ,84289 -8,496E-02 -,91281 ,74288 -,14928 -1,04314 ,74459 ,672 -,21118 -1,20281 ,78045 74 ,876 -5,346E-02 -,73332 ,62639 74 ,996 -1,423E-03 -,53349 ,53064 -,296 74 ,768 -7,032E-02 -,54416 ,40352 -,247 74 ,806 -5,176E-02 -,46998 ,36647 ,172 74 ,864 3,2132E-02 -,33932 ,40359 V25 ,049 74 ,961 9,4487E-03 -,37583 ,39473 V26 -,239 74 ,812 -4,304E-02 -,40262 ,31654 V27 -,176 74 ,861 -2,713E-02 -,33477 ,28051 V28 -,515 74 ,608 -7,338E-02 -,35715 ,21039 V29 -2,033 74 ,046 -,23800 -,47129 -4,715E-03 V30 -1,473 74 ,145 -,19081 -,44898 6,7359E-02 V31 -1,560 74 ,123 -,20846 -,47474 5,7831E-02 V32 -1,653 74 ,103 -,20468 -,45143 4,2062E-02 V33 -2,161 74 ,034 -,29885 -,57452 -2,318E-02 V34 -2,531 74 ,014 -,34564 -,61776 -7,352E-02 V35 -2,185 74 ,032 -,35293 -,67479 -3,107E-02 V36 -2,227 74 ,029 -,34456 -,65296 -3,616E-02 290 Annexes Annexe 6. 2. 1. 4. Tests de significativité des rentabilités mensuelles (BHARM) sur 36 mois après l’introduction en bourse Test sur échantillon unique Valeur du test = 0 Intervalle de confiance 95% de la différence 74 Sig. (bilatérale) ,025 Différence moyenne ,06890 Inférieure ,00906 Supérieure ,12874 1 t 2,295 ddl 2 ,970 74 ,335 ,04031 -,04247 ,12309 3 1,043 74 ,300 ,06529 -,05944 ,19002 4 1,319 74 ,191 ,13185 -,06731 ,33101 5 1,485 74 ,142 ,16580 -,05675 ,38835 6 1,474 74 ,145 ,19113 -,06734 ,44960 7 1,375 74 ,173 ,28196 -,12667 ,69060 8 1,697 74 ,094 ,33401 -,05827 ,72630 9 1,484 74 ,142 ,23333 -,08004 ,54669 10 1,686 74 ,096 ,27910 -,05082 ,60902 11 1,501 74 ,138 ,26846 -,08789 ,62480 12 1,660 74 ,101 ,30720 -,06168 ,67608 13 1,691 74 ,095 ,39545 -,07063 ,86152 14 1,274 74 ,207 ,31004 -,17507 ,79515 15 1,510 74 ,135 ,51098 -,16329 1,18526 16 1,268 74 ,209 ,53933 -,30856 1,38723 17 1,173 74 ,245 ,43057 -,30093 1,16207 18 1,121 74 ,266 ,46094 -,35872 1,28060 19 ,981 74 ,330 ,45383 -,46785 1,37551 20 ,876 74 ,384 ,27002 -,34445 ,88449 21 ,777 74 ,440 ,18000 -,28166 ,64165 22 ,561 74 ,577 ,11697 -,29883 ,53277 23 ,438 74 ,662 ,08024 -,28461 ,44509 24 -,018 74 ,986 -,00314 -,35671 ,35042 25 -,101 74 ,920 -,01852 -,38384 ,34680 26 -,104 74 ,917 -,01759 -,35431 ,31913 27 -,042 74 ,967 -,00638 -,31258 ,29982 28 -,270 74 ,788 -,04164 -,34894 ,26565 29 -,640 74 ,524 -,09091 -,37413 ,19230 30 -,876 74 ,384 -,12328 -,40384 ,15728 31 -,783 74 ,436 -,10291 -,36496 ,15914 32 -,079 74 ,937 -,00975 -,25454 ,23504 33 -,389 74 ,698 -,04345 -,26602 ,17912 34 -,396 74 ,694 -,04423 -,26709 ,17863 35 -,310 74 ,757 -,03518 -,26105 ,19069 36 -,192 74 ,849 -,03589 -,23232 ,19157 291 Annexes Annexe 6. 2. 2. Distributions des rentabilités mensuelles sur 36 mois après l’introduction en bourse Distribution des rendements anormaux cumulés ajustés aux entreprises de contrôle (CAR c) 25 20 15 Rendements 10 5 0 -5 CAR C 100 1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 Mois Distribution des rendements anormaux composés ajustés aux entreprises de contrôle (BHR C) 40 20 Rendements 0 -20 -40 BHR C 1 5 9 13 17 21 25 29 33 Mois 292 Annexes Distribution des rendements anormaux cumulés ajustés aux rendements du marché (CAR M) 10 5 0 -5 Rendements -10 -15 -20 -25 CARM 1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 Mois Distribution des rendem ents com posés ajustés aux rendem ents du m arché (BHRM) 60 40 Rendem en 20 ts 0 -20 BHRM 1 6 11 16 21 26 31 Mois 293 Annexes Annexe 7. Résultats des tests bivariés des variables explicatives continues Annexe 7. 1. Résultats des tests bivariés relatifs à la rentabilité initiale (RIA) Régression Coefficientsa Récapitulatif du Modèle 1 R ,511a R-deux ,261 modèleb R-deux ajusté ,250 Erreur standard de l'estimation ,233509 a. Valeurs prédites : (constantes), ST b. Variable dépendante : RIA Modèle 1 (constante) ST Coefficients non standardisés Erreur B standard 1,210 ,227 -1,99E-02 ,004 Coefficients standardisés Bêta -,511 t 5,340 -5,040 Signification ,000 ,000 t 5,096 -2,183 -3,202 -,288 -2,455 -1,193 Signification ,000 ,032 ,002 ,774 ,017 ,237 a. Variable dépendante : RIA Régression Coefficientsa Modèle 1 Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,558a R-deux ,312 R-deux ajusté ,261 Erreur standard de l'estimation ,231861 a. Valeurs prédites : (constantes), SC5, SC3, SC1, SC4, SC2 b. Variable dépendante : RIA (constante) SC1 SC2 SC3 SC4 SC5 Coefficients non standardisés Erreur B standard 1,220 ,239 -2,70E-02 ,012 -2,29E-02 ,007 -3,44E-03 ,012 -2,80E-02 ,011 -1,28E-02 ,011 a. Variable dépendante : RIA 294 Coefficients standardisés Bêta -,229 -,354 -,033 -,268 -,125 Annexes Régression Coefficientsa Coefficients non standardisés Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,491a R-deux ,241 R-deux ajusté ,220 Erreur standard de l'estimation ,238269 a. Valeurs prédites : (constantes), DUM1, AGE b. Variable dépendante : RIA Modèle 1 Erreur standard ,049 (constante) B 8,487E-02 AGE 2,95E-03 ,005 1,116 ,241 DUM1 Coefficients standardisés Bêta t 1,724 ,061 ,481 Signification ,089 ,585 ,561 4,624 ,000 t 2,532 -2,284 Signification ,014 ,025 a. Variable dépendante : RIA Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,260a R-deux ,068 R-deux ajusté ,055 Erreur standard de l'estimation ,262254 a. Valeurs prédites : (constantes), LnTAIL b. Variable dépendante : RIA Modèle 1 (constante) LnTAIL Coefficients non standardisés Erreur B standard ,742 ,293 -6,97E-02 ,031 Coefficients standardisés Bêta -,260 a. Variable dépendante : RIA Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,193a R-deux ,037 R-deux ajusté ,024 a. Valeurs prédites : (constantes), ENDET b. Variable dépendante : RIA Erreur standard de l'estimation ,266508 Modèle 1 (constante) ENDET Coefficients non standardisés Erreur B standard 2,007E-02 ,046 ,405 ,243 a. Variable dépendante : RIA 295 Coefficients standardisés Bêta t ,193 ,437 1,665 Signification ,663 ,100 Annexes Régression Coefficientsa Récapitulatif du Modèle 1 R ,156a R-deux ,024 modèleb R-deux ajusté ,011 Erreur standard de l'estimation ,268262 a. Valeurs prédites : (constantes), RET b. Variable dépendante : RIA Modèle 1 (constante) RET Coefficients non standardisés Erreur B standard ,238 ,124 -,239 ,179 Coefficients standardisés Bêta -,156 t 1,913 -1,340 Signification ,060 ,184 t -,806 Signification a. Variable dépendante : RIA Régression Coefficientsa Coefficients non standardisés Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,498a R-deux ,248 R-deux ajusté ,227 Erreur standard de l'estimation ,237145 a. Valeurs prédites : (constantes), DUM1, LnTAILOFF b. Variable dépendante : RIA Modèle 1 (constante) LnTAILOFF DUM1 B -,247 -3,206E-02 1,143 Coefficients standardisés Erreur standard ,306 Bêta ,423 ,032 -,104 -1,010 ,316 ,239 ,493 4,780 ,000 t 2,930 2,027 Signification ,005 a. Variable dépendante : RIA Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,232a R-deux ,054 R-deux ajusté ,041 a. Valeurs prédites : (constantes), RANG b. Variable dépendante : RIA Erreur standard de l'estimation ,264153 Coefficients non standardisés Modèle 1 ,200 Erreur standard ,068 3,58E-02 ,018 B (constante) RANG a. Variable dépendante : RIA 296 Coefficients standardisés Bêta ,232 ,046 Annexes Régression Coefficientsa Coefficients non standardisés Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,374a R-deux ,140 R-deux ajusté ,116 Erreur standard de l'estimation ,253601 a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ACT b. Variable dépendante : RIA Modèle 1 Coefficients standardisés Erreur standard ,030 (constante) B 8,824E-02 ACT 1,26E-02 ,103 ,014 ,123 ,903 -,869 ,255 -,375 -3,402 ,001 t 1,875 Signification ,065 DUM2 Bêta t 2,972 Signification ,004 a. Variable dépendante : RIA Annexe 7. 2. Résultats des tests bivariés relatifs à la rentabilité à long terme (BHARc) Régression Coefficientsa Coefficients non standardisés Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,784a R-deux ,614 R-deux ajusté ,591 a. Valeurs prédites : (constantes), D1, D2, D3, ST b. Variable dépendante : BHRC Erreur standard de l'estimation ,850803709 Modèle 1 Coefficients standardisés B 1,558 Erreur standard ,831 ST 3,30E-02 ,015 2,271 ,026 D3 2,370 ,863 ,207 2,745 ,008 D2 -7,707 ,857 -,673 -8,995 ,000 D1 3,492 ,857 ,305 4,073 ,000 (constante) a. Variable dépendante : BHRC 297 Bêta ,171 Annexes Régression Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 Récapitulatif du Modèle 1 R ,803a R-deux ,645 modèleb R-deux ajusté ,601 Erreur standard de l'estimation ,840334840 a. Valeurs prédites : (constantes), SC5, SC3, D1, D2, D3, SC1, SC2, SC4 (constante) B 1,663 Coefficients standardisés Erreur standard ,878 Bêta t 1,894 ,794 Signification ,063 SC1 3,567E-02 ,045 ,061 SC2 1,34E-02 ,027 042 ,504 ,616 SC3 8,29E-02 ,044 ,159 1,865 ,067 SC4 ,102 ,044 ,199 2,308 ,024 SC5 ,430 5,21E-02 ,040 ,104 1,317 ,193 D3 2,575 ,864 ,225 2,979 ,004 D2 -8,303 ,905 -,725 -9,175 ,000 D1 3,886 ,865 ,339 4,493 ,000 a. Variable dépendante : BHRC b. Variable dépendante : BHRC Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,305a R-deux ,093 R-deux ajusté ,068 a. Valeurs prédites : (constantes), D1, AGE b. Variable dépendante : BHRC Erreur standard de l'estimation 1,285362130 Modèle 1 (constante) AGE D1 Coefficients non standardisés Erreur B standard -,382 ,267 -1,16E-03 ,027 3,486 1,309 a. Variable dépendante : BHRC 298 Coefficients standardisés Bêta -,005 ,304 t -1,431 -,042 2,664 Signification ,157 ,966 ,010 Annexes Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,308a R-deux ,095 R-deux ajusté ,069 Erreur standard de l'estimation 1,284349124 a. Valeurs prédites : (constantes), D1, LnTAIL b. Variable dépendante : BHRC Modèle 1 (constante) LnTAIL D1 Coefficients non standardisés Erreur B standard -,873 1,435 5,041E-02 ,149 3,493 1,293 Coefficients standardisés Bêta ,038 ,305 t -,609 ,337 2,701 Signification ,545 ,737 ,009 t -3,131 Signification ,003 a. Variable dépendante : BHRC Régression Coefficientsa Coefficients non standardisés Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,364a R-deux ,133 R-deux ajusté ,108 Erreur standard de l'estimation 1,256916218 a. Valeurs prédites : (constantes), D1, ENDET b. Variable dépendante : BHRC Modèle 1 Coefficients standardisés Erreur standard ,217 (constante) B -,680 Bêta ENDET -2,070 1,148 -,199 -1,803 ,076 D1 3,498 1,265 ,305 2,764 ,007 t -1,965 1,344 2,785 Signification ,053 ,183 ,007 a. Variable dépendante : BHRC Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,340a R-deux ,116 R-deux ajusté ,091 a. Valeurs prédites : (constantes), D1, RET b. Variable dépendante : BHRC Erreur standard de l'estimation 1,269336237 Modèle 1 (constante) RET D1 Coefficients non standardisés Erreur B standard -1,158 ,589 1,137 ,846 3,561 1,279 a. Variable dépendante : BHRC 299 Coefficients standardisés Bêta ,150 ,311 Annexes Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,306a R-deux ,094 R-deux ajusté ,068 Erreur standard de l'estimation 1,284924860 a. Valeurs prédites : (constantes), D1, LnTAILOFF b. Variable dépendante : BHRC Modèle 1 (constante) LnTAILOFF D1 Coefficients non standardisés Erreur standard B -,764 1,670 3,875E-02 ,173 3,531 1,304 Coefficients standardisés Bêta ,025 ,308 t -,458 ,224 2,708 Signification ,649 ,823 ,008 t -,716 -,517 2,688 Signification ,476 ,607 ,009 t -2,598 -,900 2,709 Signification ,011 ,371 ,008 a. Variable dépendante : BHRC Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,311a R-deux ,097 R-deux ajusté ,071 Erreur standard de l'estimation 1,282969000 a. Valeurs prédites : (constantes), D1, RANG b. Variable dépendante : BHRC Modèle 1 (constante) RANG D1 Coefficients non standardisés Erreur B standard -,238 ,333 -4,43E-02 ,086 3,474 1,292 Coefficients standardisés Bêta -,058 ,303 a. Variable dépendante : BHRC Régression Coefficientsa Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,322a R-deux ,103 R-deux ajusté ,078 a. Valeurs prédites : (constantes), D1, ACT b. Variable dépendante : BHRC Erreur standard de l'estimation 1,278101879 Modèle 1 (constante) ACT D1 Coefficients non standardisés Erreur standard B -,389 ,150 -,465 ,517 3,486 1,287 a. Variable dépendante : BHRC 300 Coefficients standardisés Bêta -,101 ,304 Annexes Annexe 8. Résultats des tests bivariés des variables explicatives nominales Annexe 8. 1. Résultats du test de Student KRACH Statistiques de groupe BHRC KRASH 1 31 Moyenne -,233161 Ecart-type ******** Erreur standard moyenne ,26673271 44 -,377786 ******** ,18540727 N 0 Test d'échantillons indépendants Test de Levene sur l'égalité des variances F BHRC Hypothèse de variances égales Hypothèse de variances inégales Sig. ,005 ,943 Test-t pour égalité des moyennes t Sig. (bilatérale) ddl Différence moyenne Différence écart-type Intervalle de confiance 95% de la différence Inférieure Supérieure ,391 73 ,697 ,14462517 ,370012514 ******** ,882231634 ,445 32,996 ,659 ,14462517 ,324841796 ******** ,805523907 301 Annexes CAPRIS Statistiques de groupe BHRC CAPRIS 1 N 0 35 Moyenne -,437527 Ecart-type ******** 40 -,261130 ******** Erreur standard moyenne ,28598799 ,14567631 Test d'échantillons indépendants Test de Levene sur l'égalité des variances F BHRC Hypothèse de variances égales Sig. 1,954 Test-t pour égalité des moyennes t ,166 Hypothèse de variances inégales Sig. (bilatérale) ddl Différence moyenne Différence écart-type ,573 -,17639748 ,311391377 ******** ,444349886 -,550 50,869 ,585 -,17639748 ,320952828 ******** ,467982622 Testa RIA N 40 Rang moyen 37,78 1 35 37,19 Total 75 Somme des rangs 1473,50 1301,50 Supérieure 73 CAPRIS CAPRIS 0 Inférieure -,566 Annexe 8. 2. Résultats du test de Mann-Whitney Rangs Intervalle de confiance 95% de la différence U de Mann-Whitney W de Wilcoxon Z Signification asymptotique (bilatérale) RIA 671,500 1301,500 -,119 ,905 a. Critère de regroupement : CAPRIS 302 Annexes KRACH Testa Rangs RIA KRASH 0 N 31 Rang moyen 39,67 1 44 30,24 Total 75 Somme des rangs 2261,00 514,00 RIA 361,000 514,000 -1,587 U de Mann-Whitney W de Wilcoxon Z Signification asymptotique (bilatérale) ,113 a. Critère de regroupement : KRASH AUD Rangs RIA BHRC 27 Rang moyen 43,72 Somme des rangs 1180,50 1 48 33,93 1594,50 Total 75 0 27 40,74 1100,00 1 48 35,64 1675,00 Total 75 AUD 0 N Testa U de Mann-Whitney W de Wilcoxon Z Signification asymptotique (bilatérale) RIA 466,500 1594,500 -1,886 BHRC 547,000 1675,000 -,983 ,059 ,326 a. Critère de regroupement : AUD SECT Rangs RIA BHRC 39 Rang moyen 37,86 Somme des rangs 1438,50 1 36 37,13 1336,50 Total 75 0 39 36,45 1385,00 1 36 38,61 1390,00 Total 75 SECT 0 N Testa U de Mann-Whitney W de Wilcoxon Z Signification asymptotique (bilatérale) RIA 670,500 1336,500 -,146 BHRC 644,000 1385,000 -,433 ,884 ,665 a. Critère de regroupement : SECT 303 Annexes Annexe 8. 3. Résultats du test de Kolmogorov-Smirnov pour les distributions des variables nominales sur les deux groupes Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantcillon c Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantillon N Paramètres normaux a,b Différences les plus extrêmes Moyenne Ecart-type Absolue Positive Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) SEM 44 9,34E-02 BHRC 44 -,377786 ,23827 1,399794 ,274 ,274 -,191 2,069 ,154 ,147 -,154 1,162 ,000 ,134 N Paramètres normaux a,b Différences les plus extrêmes Moyenne Ecart-type Absolue Positive Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) a. La distribution à tester est gaussienne. a. La distribution à tester est gaussienne. b. Calculée à partir des données. b. Calculée à partir des données. c. KRACH = 0 c. KRACH = 1 Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantillonc SEM N Paramètres normaux Différences les plus extrêmes a,b Moyenne Ecart-type Absolue Positive Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) SEM 31 1,95E-02 BHRC 31 -,233161 ,35882 1,099767 ,351 ,351 -,317 1,447 ,143 ,115 -,143 ,591 ,030 ,876 c Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantillon 27 ,15847 BHRC 27 -,384681 ,33818 1,914947 ,384 ,384 -,260 1,996 ,291 ,148 -,291 1,512 ,001 ,021 N Paramètres normaux Différences les plus extrêmes a,b Moyenne Ecart-type Absolue Positive Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) a. La distribution à tester est gaussienne. b. Calculée à partir des données. a. La distribution à tester est gaussienne. c. AUD = 0 c. AUD = 1 b. Calculée à partir des données. 304 SEM 48 2,93E-02 BHRC 48 -,321513 ,21116 ,85899872 ,210 ,210 -,190 1,436 ,055 ,055 -,047 ,377 ,032 ,999 Annexes Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantcillon N Paramètres normaux a,b Différences les plus extrêmes Moyenne Ecart-type Absolue Positive Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantillon SEM 40 7,82E-02 BHRC 40 -,261130 ,24695 ,90974832 ,292 ,292 -,217 1,826 ,125 ,068 -,125 ,778 ,003 ,581 a. La distribution à tester est gaussienne. SEM N Paramètres normaux a,b Différences les plus extrêmes Moyenne Ecart-type 35 7,45E-02 BHRC 35 -,437527 ,29670 1,691928 ,274 ,274 -,230 1,619 ,195 ,141 -,195 1,151 ,011 ,141 Absolue Positive Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) b. Calculée à partir des données. a. La distribution à tester est gaussienne. b. Calculée à partir des données. c. CAPRIS = 0 c. CAPRIS = 1 Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantcillon Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantillon N Paramètres normaux Différences les plus extrêmes a,b Moyenne Ecart-type Absolue Positive Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) a. La distribution à tester est gaussienne. SEM 39 7,71E-02 BHRC 39 -,444829 ,29943 1,727051 ,234 ,234 -,200 1,446 ,197 ,100 -,197 1,211 ,031 ,106 c c SEM N Paramètres normaux a,b Différences les plus extrêmes Moyenne Ecart-type Absolue Positive Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) b. Calculée à partir des données. a. La distribution à tester est gaussienne. b. Calculée à partir des données. c. SECT = 0 c. SECT = 1 305 36 7,57E-02 BHRC 36 -,238723 ,23864 ,72126836 ,324 ,324 -,234 1,945 ,165 ,133 -,165 ,992 ,001 ,279 Annexes Annexe 9. Résultats du test de Kolmogorov Smirnov (variables continues) Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantillon SC1 75 75 75 75 75 75 AGE 75 8,59 22,07 6,39 8,55 11,28 56,89 7,97 2,287 4,166 2,558 2,586 2,646 6,910 5,559 Absolue ,130 ,098 ,148 ,123 ,160 ,155 ,127 Positive ,130 ,078 ,089 ,107 ,096 ,069 ,127 N Paramètres normaux a,b Moyenne Ecart-type Différences les plus extrêmes Négative Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) SC2 SC3 SC4 SC5 ST -,114 -,098 -,148 -,123 -,160 -,155 -,105 1,115 ,839 1,273 1,271 1,376 1,332 1,096 ,166 ,482 ,078 ,081 ,045 ,057 ,180 a. La distribution à tester est gaussienne. b. Calculée à partir des données. Test de Kolmogorov-Smirnov à un échantillon LnTAIL 75 N Paramètres normaux a,b Moyenne Ecart-type Différences les plus extrêmes ENDET 75 RET 75 LnTAILOFF 75 RANG 75 ACT 9,55412 ,13907 ,67338 9,59861 3,46 ,00628 1,006130 ,128160 ,175755 ,875772 1,753 ,289424 75 Absolue ,080 ,140 ,186 ,092 ,176 ,096 Positive ,080 ,138 ,137 ,092 ,176 ,096 Négative -,044 -,140 -,186 -,056 -,175 -,083 ,690 1,200 1,601 ,794 1,518 ,825 ,728 ,112 ,012 ,554 ,020 ,504 Z de Kolmogorov-Smirnov Signification asymptotique (bilatérale) a. La distribution à tester est gaussienne. b. Calculée à partir des données. 306 Annexes Annexe 10. Résultats des tests de corrélations Annexe 10. 1. Résultats du test de Pearson Corrélations paramétriques Corrélations AGE AGE Corrélation de Pearson Sig. (bilatérale) SC2 ,230 * ,898 ,148 ,814 75 75 75 75 75 Corrélation de Pearson ,071 1 ,158 ,363 ** -,159 ,071 ,100 Sig. (bilatérale) ,545 , ,179 ,001 ,175 ,545 ,395 75 75 75 75 75 75 75 -,146 ,158 1 ,024 -,118 ,022 -,049 ,215 ,179 , ,836 ,316 ,851 ,679 Corrélation de Pearson 75 ,049 75 75 75 75 75 75 Corrélation de Pearson ,015 ,363 ** ,024 1 -,183 -,210 -,076 Sig. (bilatérale) ,898 ,001 ,836 , ,119 ,073 ,518 75 75 75 75 75 75 75 Corrélation de Pearson ,170 -,159 -,118 -,183 1 ,038 ,016 Sig. (bilatérale) ,148 ,175 ,316 ,119 , ,750 ,894 75 75 75 75 75 75 75 -,028 ,071 ,022 -,210 ,038 1 ,108 ,814 ,545 ,851 ,073 ,750 , ,360 75 75 75 75 75 75 75 N Corrélation de Pearson Sig. (bilatérale) N SC2 SC1 -,028 ,215 N SC1 ACT ,170 75 N ACT LnTAILOFF ,015 ,545 Sig. (bilatérale) LnTAILOFF ENDET -,146 , N ENDET LnTAIL ,071 75 N LnTAIL 1 Corrélation de Pearson ,230 * ,100 -,049 -,076 ,016 ,108 1 Sig. (bilatérale) ,049 ,395 ,679 ,518 ,894 ,360 , 75 75 75 75 75 75 74 N *. La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral). **. La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral). 307 Annexes Annexe 10. 2. Résultats du test de Spearman Corrélations non paramétriques Corrélations Rho de Spearman RET Coefficient de corrélation Sig. (bilatérale) N RANG SC5 -,134 ST -,037 , ,937 ,656 ,488 ,256 ,754 75 75 75 1,000 -,040 ,032 -,287 * ,039 Sig. (bilatérale) ,937 , ,738 ,746 ,013 ,742 75 75 75 -,053 -,040 1,000 ,656 ,738 75 75 Coefficient de corrélation ,082 ,032 -,256 * Sig. (bilatérale) ,488 ,746 75 75 Coefficient de corrélation N Coefficient de corrélation Sig. (bilatérale) N ST SC4 ,082 75 N SC5 SC3 -,053 ,009 Sig. (bilatérale) SC4 RANG ,009 Coefficient de corrélation N SC3 RET 1,000 Coefficient de corrélation Sig. (bilatérale) N 75 75 75 75 75 -,256 * -,089 ,288 * , ,028 ,448 ,013 75 75 75 1,000 -,167 ,292 * ,028 , ,156 ,011 75 75 75 75 -,134 -,287 * -,089 -,167 1,000 ,256 ,013 ,448 ,156 , 75 ,250 * ,032 75 75 75 75 75 -,037 ,039 ,288 * ,292 * ,250 * ,754 ,742 ,013 ,011 ,032 , 75 75 75 75 75 75 *. La corrélation est significative au niveau .05 (bilatéral). 308 75 1,000 Annexes Annexe 11. Résultats des tests multivariés Régression Modèle 1 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites DUM2, ENDET, RET, DUM1, ACT, SCT, RANG, KRACH, AUD, AGE, SECT, LnTAIL, a CAPRIS Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,831 a R-deux ,690 R-deux ajusté ,623 Erreur standard de l'estimation ,165657 Durbin-W atson 2,053 a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ENDET, RET, DUM1, ACT, SCT, RANG, KRACH, AUD, AGE, SECT, LnTAIL, CAPRIS b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Somme des carrés 3,664 ddl 14 Carré moyen ,282 ,027 Résidu 1,647 60 Total 5,311 74 F 10,271 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ENDET, RET, DUM1, ACT, SCT, RANG, KRACH, AUD, AGE, SECT, LnTAIL, CAPRIS b. Variable dépendante : RIA 309 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 B 1,545 Erreur standard ,260 SCT -1,62E-02 ,003 AGE 2,066E-03 ,004 LnTAIL -3,63E-02 (constante) ENDET RET Coefficients standardisés Statistiques de colinéarité Bêta t 5,933 Signification ,000 Tolérance VIF -,415 -5,373 ,000 ,864 1,157 ,043 ,552 ,583 ,869 1,150 ,021 -,135 -1,717 ,091 ,832 1,202 ,436 ,167 ,207 2,607 ,012 ,816 1,225 -,183 ,116 -,119 -1,573 ,121 ,902 1,109 CAPRIS -1,81E-02 ,044 -,034 -,411 ,682 ,765 1,307 RANG 3,06E-02 ,012 ,199 ,016 ,802 1,247 AUD -1,22E-02 ,043 -----,022 2,477 ---,286 ,776 ,872 1,147 ACT 9,54E-02 ,071 ,102 1,336 ,186 ,882 1,134 KRACH -3,57E-02 ,042 -,065 -,847 ,400 ,866 1,155 SECT 7,09E-02 ,042 ,132 1,706 ,093 ,861 1,162 DUM1 1,025 ,180 ,442 5,705 ,000 ,862 1,159 DUM2 -,793 ,178 -,342 -4,449 ,000 ,876 1,141 a. Variable dépendante : RIA Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante: RIA Variable dépendante : RIA 1,0 30 Fréquence 20 10 Sigma = ,97 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 50 4,00 4,50 3,00 3,50 2,00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2,00 -3 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 40 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 310 Annexes Modèle 2 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites DUM2, ENDET, RET, DUM1, ACT, SCT, RANG, KRACH, AUD, AGE, SECT, CAPRIS, a LnTAILOFF Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,823 a R-deux ,677 R-deux ajusté ,607 Erreur standard de l'estimation ,169159 Durbin-W atson 2,005 a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ENDET, RET, DUM1, ACT, SCT, RANG, KRACH, AUD, AGE, SECT, CAPRIS, LnTAILOFF b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Somme des carrés 3,594 14 Carré moyen ,276 Résidu 1,717 60 ,029 Total 5,311 74 Régression ddl F 9,661 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ENDET, RET, DUM1, ACT, SCT, RANG, KRACH, AUD, AGE, SECT, CAPRIS, LnTAILOFF b. Variable dépendante : RIA 311 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 (constante) SCT AGE B 1,104 Erreur standard ,350 -1,65E-02 1,104 1,334E-03 ENDET Coefficients standardisés Statistiques de colinéarité Bêta t 3,156 Signification ,002 Tolérance VIF ,003 -,422 -5,313 ,000 ,855 1,170 ,004 ,028 ,351 ,727 ,876 1,142 ,383 ,170 ,182 2,250 ,028 ,825 1,212 -,191 ,120 -,124 -1,591 ,117 ,884 1,131 LnTAILOFF -1,58E-02 ,026 ,545 ,755 1,324 -3,32E-02 ,044 -,051 -,062 -,608 CAPRIS -,752 ,455 ,797 1,255 RANG 3,31E-02 ,013 ,215 2,624 ,011 ,800 1,250 AUD -6,16 E-03 ,046 ,000 -,163 ,871 ,779 1,283 ACT 7,12E-02 ,074 ,076 ,957 ,343 ,845 1,184 KRACH -3,01E-02 ,044 -,055 -,690 ,493 ,845 1,183 SECT 7,73E-02 ,043 ,144 1,817 ,074 ,854 1,171 DUM1 1,028 ,184 ,443 5,593 ,000 ,858 1,165 DUM2 -,841 ,179 -,363 -4,686 ,000 ,900 1,111 RET a. Variable dépendante : RIA Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante : RIA Variable dépendante: RIA 1,0 20 Fréquence 10 Sigma = ,93 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 50 4,00 4,50 3,00 3,50 2,00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 30 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 312 Annexes Modèle 3 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites Variables éliminées Méthode D5 D4, D3, D2, D1, RET, ACT, ENDET, SCT, KRACH, RANG, SECT, LnTAIL, AGE, CAPRIS, a AUD , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R R-deux ,834 ,913 a R-deux ajusté ,780 Erreur standard de l'estimation ,624878555 Durbin-W Atson 1,880 a. Valeurs prédites : (constantes) D5, D4, D3, D2, D1, RET, ACT, ENDET, SCT, KRACH, RANG, SECT, LnTAIL, AGE, CAPRIS, AUD b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 107,877 ddl 18 Carré moyen 5,993 21,476 56 ,390 129,353 74 F 15,349 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), D5, D4, D3, D2, D1, RET, ACT, ENDET, SCT, KRACH, RANG, SECT, LnTAIL, AGE, CAPRIS, AUD b. Variable dépendante : BHRC 313 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 B (constante) ,440 Coefficients standardisés Erreur standard ,987 Statistiques de colinéarité Bêta t Signification ,657 Tolérance ,446 VIF SCT 2,12E-02 ,012 ,110 1,771 ,082 ,781 1,280 AGE 6,226E-03 ,015 ,026 ,411 ,683 ,754 1,326 LnTAIL 2,92E-02 ,084 ,022 ,349 ,728 ,754 1,326 ENDET -1,719 ,659 -,166 -2,611 ,012 ,751 1,332 RET ,406 ,442 ,054 ,918 ,362 ,885 1,130 CAPRIS ,288 ,168 ,109 1,714 ,092 ,752 1,331 RANG -,158 ,048 -,208 -3,265 ,002 ,745 1,342 AUD ,374 ,175 ,136 2,135 ,037 ,741 1,350 ACT -,180 ,281 -,039 -,642 ,523 ,811 1,233 ,108 ,166 ,040 ,650 ,518 ,795 1,258 ,164 -,027 -,439 ,662 ,784 1,275 KRACH SECT -7,209E-02 D1 3,518 ,673 ,307 5,231 ,000 ,875 1,143 D2 -7,952 ,707 -,694 -11,251 ,000 ,792 1,262 D3 2,878 ,675 ,251 4,264 ,000 ,869 1,151 D4 -3,587 ,678 -,313 -5,288 ,000 ,860 1,163 D5 -3,080 ,702 -,269 -4,386 ,000 ,803 1,245 a. Variable dépendante : BHRC Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante : BHRC Variable dépendante: BHRC 1,0 20 Fréquence 10 Sigma = ,94 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 00 3,50 2,00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2,00 -3,50 -3,00 -4,50 -4,00 -5 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 30 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 314 Annexes Modèle 4 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites Variables éliminées Méthode LnTAILOF F, ENDET, D3, D2, D1, SCT, D5, RET, D4, ACT, CAPRIS, KRACH, SECT, AGE, RANG, a AUD , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,913 a R-deux ,834 R-deux ajusté ,780 Erreur standard de l'estimation ,624730128 Durbin-W atson 1,960 a. Valeurs prédites : (constantes), LnTAILOFF,ENDET, D3, D2, D1, SCT, D5, RET, D4, , ACT, CAPRIS, KRACH, SECT, AGE, RANG, AUD b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 107,888 ddl 18 Carré moyen 5,994 21,466 56 ,390 129,353 74 F 15,357 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), LnTAILOFF, ENDET, D3, D2, D1, SCT, D5, DET, D4, ACT, CAPRIS, KRASH, SECT, AGE, RANG, AUD b. Variable dépendante : BHRC 315 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 B -,166 Erreur standard 1,303 SCT 2,13E-02 ,012 AGE 4,813E-03 ,015 (constante) ENDET Coefficients standardisés Statistiques de colinéarité Bêta t -,127 Signification ,899 Tolérance VIF ,111 1,792 ,079 ,790 1,265 ,020 ,319 ,751 ,761 1,315 -1,634 ,657 -,157 -2,488 ,016 ,755 1,325 DET ,416 ,445 ,055 ,934 ,354 ,874 1,144 CAPRIS ,292 ,166 ,110 1,757 ,084 ,764 1,310 RANG -,159 ,049 -,210 -3,256 ,002 ,728 1,373 AUD ,396 ,185 ,144 2,136 ,037 ,663 1,507 ACT -,225 ,290 -,049 -,775 ,441 ,758 1,320 KRASH 9,999E-02 ,170 ,037 ,590 ,558 ,761 1,314 SECT -5,992E-02 ,165 -,023 -,363 ,718 ,774 1,292 D1 3,523 ,673 ,308 5,238 ,000 ,874 1,144 D2 -8,046 ,724 -,703 -11,118 ,000 ,755 1,324 D3 2,844 ,665 ,248 4,279 ,000 ,896 1,117 D4 -3,547 ,672 -,310 -5,278 ,000 ,876 1,141 -3,017 ,695 -,264 -4,339 ,000 ,818 1,222 ,026 ,385 ,702 ,686 1,457 D5 LnTAILOFF 3,880E-02 ,101 a. Variable dépendante : BHRC Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante : BHRC Variable dépendante: BHRC 1,0 20 Fréquence 10 Sigma = ,96 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 00 3,50 2,00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2,00 -3,50 -3,00 -4,50 -4,00 -5,50 -5 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 30 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 316 Annexes Modèle 1# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites DUM2, ENDET, RET, SC2, ACT, DUM1, SC5, KRACH, AUD, CAPRIS, SC1, SC4, LnTAIL, a SECT Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,816 a R-deux ,667 R-deux ajusté ,587 Erreur standard de l'estimation ,173232 Durbin-W atson 1,925 a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ENDET, RET, SC2, ACT, DUM1, SC5, KRACH, AUD, CAPRIS, SC1, SC4, LnTAIL, SECT b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Somme des carrés 3,540 15 Carré moyen ,253 Résidu 1,771 59 ,030 Total 5,311 74 Régression ddl F 8,426 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ENDET, RET, SC2, ACT, DUM1, SC5, KRACH, AUD, CAPRIS, SC1, SC4, LnTAIL, SECT b. Variable dépendante : RIA 317 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 Coefficients standardisés Erreur standard ,259 Statistiques de colinéarité SC1 B 1,349 -0,011 -1,19E-02 ,010 -,101 -1,243 ,219 ,850 1,176 SC2 -2,08E-02 ,005 -,322 -4,005 ,000 ,875 1,143 SC4 -1,77E-02 ,009 -,170 -2,058 ,044 ,828 1,208 SC5 -6,48E-03 ,009 -,064 -,762 ,449 ,811 1,232 LnTAIL -4,64E-02 (constante) ENDET DET Bêta t 5,214 Signification ,000 Tolérance VIF ,022 -,173 -2,086 ,041 ,820 1,219 ,491 ,173 ,233 2,839 ,006 ,836 1,196 -,129 ,125 -,084 -1,035 ,305 ,856 1,169 -,657 CAPRIS -2,863E-02 ,044 AUD -1,11E-02 ,045 ACT 5,15E-02 ,074 KRASH -3,36E-02 ,044 SECT 6,02E-02 ,046 DUM1 1,008 ,193 DUM2 -,726 ,184 -,053 ,514 ,857 1,167 -,248 ,805 ,871 1,148 ,055 ,699 ,488 ,905 1,105 -,062 -,765 ,447 ,870 1,150 ,075 1,696 ,095 ,775 1,291 ,435 5,237 ,000 ,820 1,219 -,313 -3,945 ,000 ,899 1,112 -,020 a. Variable dépendante : RIA Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante : RIA Variable dépendante: RIA 1,0 20 Fréquence 10 Sigma = ,93 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 00 4,50 3,00 3,50 2,00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2,00 -3,50 -3 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 30 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 318 Annexes Modèle 2# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites DUM2, ENDET, RET, SC2, ACT, DUM1, RANG, AUD, KRACH, LnTAIL, SECT, SC1, CAPRIS, a SC3 Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,816 a R-deux ,665 R-deux ajusté ,586 Erreur standard de l'estimation ,173536 Durbin-W atson 1,982 a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ENDET, RET, SC2, ACT, DUM1, RANG, AUD, KRACH, LnTAIL, SECT, SC1, CAPRIS, SC3 b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Somme des carrés 3,534 15 Carré moyen ,252 Résidu 1,777 59 ,030 Total 5,311 74 Régression ddl F 8,382 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), DUM2, ENDET, DET, SC2, ACT, DUM1, RANG, AUD, KRASH, LnTAIL, SECT, SC1, CAPRIS, SC3 b. Variable dépendante : RIA 319 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 B 1,236 Erreur standard ,257 SC1 -7,06E-03 ,010 SC2 -2,28E-02 ,005 SC3 -1,61E-03 ,009 LnTAIL -3,80E-02 ,022 ,407 -,196 (constante) ENDET RET CAPRIS Coefficients standardisés Statistiques de colinéarité Bêta t 4,815 Signification ,000 Tolérance -,060 -,713 ,478 ,806 1,241 -,352 -4,285 ,000 ,840 1,190 -,015 -,173 ,863 ,722 1,386 -,142 -1,721 ,090 ,838 1,193 ,175 ,193 2,332 ,023 ,824 1,213 ,125 -,128 -1,570 ,122 ,853 1,172 -,036 ,972 ,749 1,336 -,003 VIF -1,671E-03 ,047 RANG 2,75E-02 ,013 ,179 2,066 ,043 ,759 1,317 AUD -7,84E-03 ,046 -,014 -,170 ,866 ,825 1,212 ACT 5,20E-02 ,075 ,056 ,689 ,494 ,865 1,156 KRACH -3,74E-02 ,044 -,068 -,846 ,401 ,866 1,155 SECT 7,11E-02 ,045 ,133 1,684 ,098 ,820 1,219 DUM1 1,023 ,194 ,441 5,270 ,000 ,811 1,233 DUM2 -,848 ,186 -,366 -4,565 ,000 ,884 1,131 a. Variable dépendante : RIA Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante : RIA Variable dépendante: RIA 1,0 20 Fréquence 10 Sigma = ,92 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 00 4,50 3,00 3,50 2,00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2,00 -3 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 30 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 320 Annexes Modèle 3 # Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites Variables éliminées Méthode D5, D4, D3, D2, D1, SC1, SC2, ENDET, RET, ACT, KRACH, CAPRIS, LnTAIL, SECT, AUD, SC4, a RANG , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,903 a R-deux ,816 R-deux ajusté ,756 Erreur standard de l'estimation ,657718880 Durbin-W atson 1,909 a. Valeurs prédites : (constantes), D5, D4, D3, D2, D1, SC1, SC2, ENDET, DET, ACT, KRASH, CAPRIS, LnTAIL, SECT, AUD, SC4, RANG b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 105,561 ddl 18 Carré moyen 5,864 23,793 56 ,433 129,353 74 F 13,557 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), D5, D4, D3, D2, D1, SC1, SC2, ENDET, RET, ACT, KRACH, CAPRIS, LnTAIL, SECT, AUD, SC4, RANG b. Variable dépendante : BHRC 321 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 Coefficients standardisés (constante) B 4,653E-03 Erreur standard ,954 SC1 9,330E-03 ,037 SC2 2,68E-02 ,020 SC4 6,44E-02 ,037 LnTAIL 1,28E-02 ,086 ENDET -1,536 ,677 RET ,479 ,482 CAPRIS ,378 ,176 RANG -,187 ,055 AUD ,363 ,181 ACT -,218 ,289 KRASH ,161 ,171 ,181 SECT -8,052E-02 Bêta Statistiques de colinéarité t Signification ,996 Tolérance ,005 VIF ,016 ,255 ,799 ,849 1,177 ,084 1,327 ,190 ,839 1,191 ,125 1,789 ,046 ,654 1,530 ,010 ,149 ,882 ,798 1,253 -,148 -2,268 ,027 ,786 1,272 ,063 ,995 ,324 ,826 1,210 ,067 2,052 ,018 ,757 1,321 -,246 -3,052 ,001 ,649 1,542 ,132 2,007 ,050 ,773 1,294 -,047 -,754 ,454 ,845 1,184 ,060 ,943 ,350 ,834 1,199 ,030 -,445 ,658 ,713 1,402 D1 3,540 ,703 ,309 5,038 ,000 ,888 1,126 D2 -8,404 ,756 -,734 -11,110 ,000 ,766 1,305 D3 2,841 ,714 ,248 3,980 ,000 ,861 1,162 D4 -3,289 ,746 -,287 -4,411 ,000 ,789 1,268 D5 -3,053 ,725 -,267 -4,211 ,000 ,834 1,199 a. Variable dépendante : BHRC Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante : BHRC Variable dépendante: BHRC 1,0 20 Fréquence 10 Sigma = ,92 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 50 2,00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2,00 -3,50 -3,00 -4,50 -4 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 30 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 322 Annexes Modèle 4# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites Variables éliminées Méthode SC5, D5, D1, D4, D2, D3, RET, ACT, SC3, KRACH, SC1, ENDET, CAPRIS, AGE, AUD, LnTAIL, a SECT , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,899 a R-deux ,809 R-deux ajusté ,742 Erreur standard de l'estimation ,676240293 Durbin-W atson 1,914 a. Valeurs prédites : (constantes), SC5, D5, D1, D4, D2, D3, RET, ACT, SC3, KRACH, SC1, ENDET, CAPRIS, AGE, AUD, LnTAIL, SECT b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 104,659 ddl 19 Carré moyen 5,508 24,694 55 ,457 129,353 74 F 12,045 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), SC5, D5, D1, D4, D2, D3, RET, ACT, SC3, KRACH, SC1, ENDET, CAPRIS, AGE, AUD, LnTAIL, SECT b. Variable dépendante : BHRC 323 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 B (constante) ,250 Coefficients standardisés Erreur standard 1,036 Statistiques de colinéarité Bêta t Signification ,810 Tolérance ,241 VIF ,814 ,419 ,875 1,143 SC1 3,013E-02 ,037 ,052 SC3 3,36E-02 ,035 ,065 ,946 ,348 ,760 1,315 SC5 5,65E-02 ,034 ,112 1,478 ,199 ,788 1,269 AGE -,74E-03 ,016 -,007 -,107 ,915 ,769 1,300 LnTAIL 2,413E-02 ,091 ,018 ,266 ,791 ,751 1,332 ENDET -1,574 ,721 -,151 -2,182 ,033 ,734 1,363 7,439E-02 RET CAPRIS AUD ,499 ,010 ,149 ,882 ,814 1,229 ,437 ,178 ,165 2,454 ,017 ,780 1,282 ,302 ,188 ,110 2,107 ,014 ,754 1,327 ,295 ,769 ,804 1,243 ACT 8,985E-02 ,305 KRACH 9,614E-02 ,179 ,036 ,536 ,594 ,798 1,253 SECT -5,39E-02 ,184 -,020 -,294 ,770 ,735 1,361 D1 3,536 ,730 ,309 4,847 ,000 ,871 1,148 D2 -7,614 ,751 -,665 -10,134 ,000 ,821 1,218 D3 2,550 ,720 ,223 3,541 ,001 ,894 1,118 D4 -3,536 ,727 -,309 -4,866 ,000 ,878 1,139 D5 -2,668 ,744 -,233 -3,584 ,001 ,837 1,195 D6 -1,702 ,721 -,149 -2,363 ,022 ,893 1,120 D7 1,976 ,754 ,173 2,619 ,011 ,815 1,228 ,020 a. Variable dépendante : BHRC Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante : BHRC Variable dépendante: BHRC 1,0 20 Fréquence 10 Sigma = ,96 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 00 3,,50 2 00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2,00 -3,50 -3,00 -4,50 -4,00 -5,50 -5 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 30 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 324 Annexes Modèle 5# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites Variables éliminées Méthode D5, D4, D3, D2, D1, RET, ACT, KRACH, CAPRIS, SEM, LnTAILOF a F, AGE , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC Récapitulatif du modèleb Modèle 1 R ,867 a R-deux ,752 R-deux ajusté ,693 Erreur standard de l'estimation ,737565464 Durbin-W atson 2,111 a. Valeurs prédites : (constantes), D5, D4, D3, D2, D1, RET, ACT, KRACH, CAPRIS, SEM, LnTAILOFF, AGE b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 97,257 ddl 15 Carré moyen 6,947 32,096 59 ,544 129,353 74 F 12,770 Signification ,000 a a. Valeurs prédites : (constantes), D5, D4, D3, D2, D1, RET, ACT, KRACH, CAPRIS, SEM, LnTAILOFF, AGE b. Variable dépendante : BHRC 325 Annexes Coefficientsa Coefficients non standardisés Modèle 1 B (constante) AGE ,195 CAPRIS ACT KRACH Erreur standard 1,164 -4,97E-03 RET Coefficients standardisés Statistiques de colinéarité Bêta t Signification ,868 Tolérance ,167 VIF ,017 -,021 -,285 ,777 ,792 1,263 ,328 ,532 ,043 ,617 ,539 ,852 1,173 ,338 ,188 ,128 1,799 ,077 ,834 1,199 3,27E-02 ,326 ,007 ,100 ,920 ,835 1,198 2,745E-02 ,192 ,010 ,143 ,887 ,828 1,208 RIA ,359 ,072 ,995 ,324 ,795 1,257 5,29E-02 ,110 ,035 ,481 ,632 ,805 1,242 D1 3,506 ,775 ,306 4,524 ,000 ,918 1,089 D2 -7,494 ,784 -,654 -9,560 ,000 ,897 1,114 D3 2,581 ,819 ,225 3,151 ,003 ,822 1,216 D4 -2,943 ,771 -,257 -3,816 ,000 ,927 1,079 D5 -2,625 ,793 -,229 -3,313 ,002 ,878 1,139 LnTAILOFF ,357 a. Variable dépendante : BHRC Histogramme Diagramme gaussien P-P de régression Variable dépendante : BHRC Variable dépendante: BHRC 1,0 20 Fréquence 10 Sigma = ,92 Moyenne = 0,00 0 N = 75,00 50 2,00 2,50 1,00 1,0 ,500 0, 0 -,5,00 -1,50 -1,00 -2,50 -2,00 -3,50 -3,00 -4,50 -4 Régression Résidu standardisé Probabilité observée théorique 30 ,8 ,5 ,3 0,0 0,0 ,3 ,5 ,8 1,0 Probabilité cumulée observée 326 Annexes Annexe 12. Résultats du test de White Modèle 1 imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test Source chi2 df p Heteroskedasticity 75.00 74 0.4453 Skewness 15.63 11 0.1554 Kurtosis 2.35 1 0.1254 Total 91.98 85 0.2836 Modèle 2 imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test Source chi2 df p Heteroskedasticity 75.00 74 0.4453 Skewness 14.49 11 0.2070 Kurtosis 2.77 1 0.0962 Total 91.26 85 0.3017 327 Annexes Modèle 3 imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test Source chi2 df p Heteroskedasticity 75.00 74 0.4453 Skewness 11.88 11 0.3725 Kurtosis 1.44 1 0.2309 Total 87.32 85 0.4101 Modèle 4 imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test Source chi2 df p Heteroskedasticity 75.00 74 0.4453 Skewness 19.55 12 0.0760 Kurtosis 2.79 1 0.0949 Total 96.34 86 0.2091 328 Annexes Modèle 1# imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test Source chi2 df p Heteroskedasticity 75.00 74 0.4453 Skewness 17.97 12 0.1167 Kurtosis 3.33 1 0.0682 Total 95.29 86 0.2312 Modèle 2# imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test Source chi2 df p Heteroskedasticity 75.00 74 0.4453 Skewness 14.57 11 0.2029 Kurtosis 1.51 1 0.2186 Total 90.09 85 0.3323 329 Annexes Modèle 3# imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test --------------------------------------------------Source | chi2 df p ---------------------+----------------------------Heteroskedasticity | 75.00 74 0.4453 Skewness | 14.03 12 0.2987 Kurtosis | 1.38 1 0.2403 ---------------------+----------------------------Total | 89.41 86 0.3793 --------------------------------------------------- Modèle 4# imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test --------------------------------------------------Source | chi2 df p ---------------------+----------------------------Heteroskedasticity | 75.00 74 0.4453 Skewness | 12.45 12 0.4105 Kurtosis | 1.36 1 0.2443 ---------------------+----------------------------Total | 87.80 86 0.4257 --------------------------------------------------. 330 Annexes Modèle 5# imtest, white White's test for Ho: homoskedasticity against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(74) = 75.00 Prob > chi2 = 0.4453 Cameron & Trivedi's decomposition of IM-test Source chi2 df p Heteroskedasticity 75.00 74 0.4453 Skewness 17.97 12 0.1167 Kurtosis 3.33 1 0.0682 Total 95.29 86 0.2312 331 Annexes Annexe 13. Résultats des régressions multivariées par périodes Annexe 13. 1. Résultats des régressions multivariées (Avant/Après Octobre 1999) Régressions multivariées (Avant octobre 1999) Modèle1 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, AGE, ACT, CAPRIS, RET, LnTAILOF F, ST, ENDET, AUD, LnTAIL, a RANG Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,239 ,697 1,936 ddl 11 25 36 Carré moyen ,113 ,028 F 4,039 Signification ,002a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, AGE, ACT, CAPRIS, RET, LnTAILOFF, ST, ENDET, AUD, LnTAIL, RANG b. Variable dépendante : RIA 332 Annexes Modèle 1# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites LnTAIL, SC1, SECT, RET, SC4, ACT, CAPRIS, AUD, SC2, SC5, a ENDET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,192 ,745 1,936 ddl 11 25 36 Carré moyen ,108 ,030 F 3,636 Signification ,004a a. Valeurs prédites : (constantes), LnTAIL, SC1, SECT, RET, SC4, ACT, CAPRIS, AUD, SC2, SC5, ENDET b. Variable dépendante : RIA Modèle 4 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, AGE, ACT, CAPRIS, RET, LnTAILOF F, ST, ENDET, AUD, LnTAIL, a RANG Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC 333 Annexes ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 31,223 84,805 116,028 ddl 11 25 36 Carré moyen 2,838 3,392 F ,837 Signification ,607a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, AGE, ACT, CAPRIS, RET, LnTAILOFF, ST, ENDET, AUD, LnTAIL, RANG b. Variable dépendante : BHRC Modèle 3# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, ACT, RET, CAPRIS, SC2, SC4, AUD, LnTAIL, SC1, ENDET, a RANG Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 24,230 91,798 116,028 ddl 11 25 36 Carré moyen 2,203 3,672 F ,600 Signification ,811a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, ACT, RET, CAPRIS, SC2, SC4, AUD, LnTAIL, SC1, ENDET, RANG b. Variable dépendante : BHRC 334 Annexes Régressions multivariées (Après octobre 1999) Modèle 1 Variables introduites/éliminéesb Variables introduites SECT, AGE, LnTAIL, ENDET, ST, CAPRIS, ACT, LnTAILOF F, RANG, a AUD, RET Modèle 1 Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,498 2,032 3,529 ddl 11 27 38 Carré moyen ,136 ,075 F 1,809 Signification ,102a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, AGE, LnTAIL, ENDET, ST, CAPRIS, ACT, LnTAILOFF, RANG, AUD, RET b. Variable dépendante : RIA Modèle 1# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, LnTAIL, ENDET, SC1, SC2, ACT, CAPRIS, SC5, SC4,a AUD, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA 335 Annexes ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,479 2,050 3,529 ddl 11 27 38 Carré moyen ,134 ,076 F 1,771 Signification ,110a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, LnTAIL, ENDET, SC1, SC2, ACT, CAPRIS, SC5, SC4, AUD, RET b. Variable dépendante : RIA Modèle 4 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, AGE, LnTAIL, ENDET, ST, CAPRIS, ACT, LnTAILOF F, RANG, a AUD, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 3,539 9,422 12,961 ddl 11 27 38 Carré moyen ,322 ,349 F ,922 Signification ,534a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, AGE, LnTAIL, ENDET, ST, CAPRIS, ACT, LnTAILOFF, RANG, AUD, RET b. Variable dépendante : BHRC 336 Annexes Modèle 3# Variables introduites/éliminéesb Variables introduites SECT, RANG, CAPRIS, SC1, SC2, LnTAIL, ACT, ENDET, SC4,a AUD, RET Modèle 1 Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 3,785 9,176 12,961 ddl 11 27 38 Carré moyen ,344 ,340 F 1,013 Signification ,462a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, RANG, CAPRIS, SC1, SC2, LnTAIL, ACT, ENDET, SC4, AUD, RET b. Variable dépendante : BHRC Annexe 13. 2. Résultats des régressions multivariées (Avant/Après janvier 1999) Régressions multivariées (Avant janvier 1999) Modèle 1 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, LnTAIL, AGE, CAPRIS, RET, ACT, ST, AUD, ENDET, a RANG Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA 337 Annexes ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés ,841 ,083 ,925 ddl 10 15 25 Carré moyen ,084 ,006 F 15,166 Signification ,000a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, LnTAIL, AGE, CAPRIS, RET, ACT, ST, AUD, ENDET, RANG b. Variable dépendante : RIA Modèle 1# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, LnTAIL, CAPRIS, RET, SC2, ACT, SC4, SC5, AUD, SC1, a ENDET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés ,859 ,065 ,925 ddl 11 14 25 Carré moyen ,078 ,005 F 16,801 Signification ,000a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, LnTAIL, CAPRIS, RET, SC2, ACT, SC4, SC5, AUD, SC1, ENDET b. Variable dépendante : RIA 338 Annexes Modèle 4 Variables introduites/éliminéesb Variables introduites LnTAILOF F, RET, CAPRIS, SECT, AGE, ACT, ST, ENDET, AUD, a RANG Modèle 1 Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 30,697 69,003 99,699 ddl 10 15 25 Carré moyen 3,070 4,600 F ,667 Signification ,738a a. Valeurs prédites : (constantes), LnTAILOFF, RET, CAPRIS, SECT, AGE, ACT, ST, ENDET, AUD, RANG b. Variable dépendante : BHRC Modèle 3# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, LnTAIL, CAPRIS, RET, SC2, ACT, SC4, SC5, AUD, SC1, ENDET, a RANG Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC 339 Annexes ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 31,720 67,980 99,699 ddl 12 13 25 Carré moyen 2,643 5,229 F ,505 Signification ,876a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, LnTAIL, CAPRIS, RET, SC2, ACT, SC4, SC5, AUD, SC1, ENDET, RANG b. Variable dépendante : BHRC Régressions multivariées (Après janvier 1999) Modèle 1 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, LnTAIL, AGE, ENDET, ST, CAPRIS, RANG, AUD,a ACT, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,649 2,737 4,386 ddl 10 37 47 Carré moyen ,165 ,074 F 2,229 Signification ,038a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, LnTAIL, AGE, ENDET, ST, CAPRIS, RANG, AUD, ACT, RET b. Variable dépendante : RIA 340 Annexes Modèle 1# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, LnTAIL, AUD, SC4, ACT, SC1, ENDET, SC2, CAPRIS, a SC5, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,757 2,629 4,386 ddl 11 36 47 Carré moyen ,160 ,073 F 2,187 Signification ,038a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, LnTAIL, AUD, SC4, ACT, SC1, ENDET, SC2, CAPRIS, SC5, RET b. Variable dépendante : RIA Modèle 4 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites LnTAILOF F, AGE, SECT, CAPRIS, RANG, AUD, ACT, ENDET,a ST, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC 341 Annexes ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 3,114 24,966 28,080 ddl 10 37 47 Carré moyen ,311 ,675 F ,461 Signification ,904a a. Valeurs prédites : (constantes), LnTAILOFF, AGE, SECT, CAPRIS, RANG, AUD, ACT, ENDET, ST, RET b. Variable dépendante : BHRC Modèle 3# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, LnTAIL, RANG, AUD, SC2, CAPRIS, SC1, ACT, SC4, ENDET, a SC5, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC Annexe 13. 3. Résultats des régressions multivariées (Avant/Après mars 1999) Régressions multivariées (Avant mars 2000) Modèle 1 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, CAPRIS, ACT, RET, AUD, AGE, ST, LnTAIL, RANG, a ENDET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA 342 Annexes ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,240 1,764 3,004 ddl 10 31 41 Carré moyen ,124 ,057 F 2,178 Signification ,048a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, CAPRIS, ACT, RET, AUD, AGE, ST, LnTAIL, RANG, ENDET b. Variable dépendante : RIA Modèle 1# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, SC1, LnTAIL, SC4, CAPRIS, RET, ACT, SC5, SC2, AUD, a ENDET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,615 1,389 3,004 ddl 11 30 41 Carré moyen ,147 ,046 F 3,172 Signification ,006a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, SC1, LnTAIL, SC4, CAPRIS, RET, ACT, SC5, SC2, AUD, ENDET b. Variable dépendante : RIA 343 Annexes Modèle 4 Variables introduites/éliminéesb Variables introduites SECT, CAPRIS, ACT, RET, LnTAILOF F, AGE, ST, AUD, ENDET, a RANG Modèle 1 Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 25,716 93,846 119,562 ddl 10 31 41 Carré moyen 2,572 3,027 F ,849 Signification ,587a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, CAPRIS, ACT, RET, LnTAILOFF, AGE, ST, AUD, ENDET, RANG b. Variable dépendante : BHRC Modèle 3# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, SC1, LnTAIL, SC4, CAPRIS, RET, ACT, SC5, SC2, AUD, ENDET, a RANG Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC 344 Annexes ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 28,552 91,011 119,562 ddl 12 29 41 Carré moyen 2,379 3,138 F ,758 Signification ,686a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, SC1, LnTAIL, SC4, CAPRIS, RET, ACT, SC5, SC2, AUD, ENDET, RANG b. Variable dépendante : BHRC Régressions multivariées (Après mars 2000) Modèle 1 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, ACT, RANG, ST, CAPRIS, LnTAIL, ENDET, AGE,a AUD, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,049 1,230 2,279 ddl 10 21 31 Carré moyen ,105 ,059 F 1,791 Signification ,125a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, ACT, RANG, ST, CAPRIS, LnTAIL, ENDET, AGE, AUD, RET b. Variable dépendante : RIA 345 Annexes Modèle 1 # Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, ACT, SC1, ENDET, SC2, LnTAIL, CAPRIS, SC4, AUD, a SC5, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : RIA ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 1,083 1,196 2,279 ddl 11 20 31 Carré moyen ,098 ,060 F 1,646 Signification ,160a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, ACT, SC1, ENDET, SC2, LnTAIL, CAPRIS, SC4, AUD, SC5, RET b. Variable dépendante : RIA Modèle 4 Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites LnTAILOF F, ACT, ST, RANG, SECT, CAPRIS, ENDET, AGE,a AUD, RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 4,304 4,960 9,264 ddl 10 21 31 Carré moyen ,430 ,236 F 1,822 Signification ,119a a. Valeurs prédites : (constantes), LnTAILOFF, ACT, ST, RANG, SECT, CAPRIS, ENDET, AGE, AUD, RET b. Variable dépendante : BHRC 346 Annexes Modèle 3# Variables introduites/éliminéesb Modèle 1 Variables introduites SECT, ACT, SC1, ENDET, SC2, LnTAIL, CAPRIS, SC4, AUD, SC5, RANG, a RET Variables éliminées Méthode , Introduire a. Toutes variables requises introduites b. Variable dépendante : BHRC ANOVAb Modèle 1 Régression Résidu Total Somme des carrés 4,257 5,007 9,264 ddl 12 19 31 Carré moyen ,355 ,264 F 1,346 Signification ,272a a. Valeurs prédites : (constantes), SECT, ACT, SC1, ENDET, SC2, LnTAIL, CAPRIS, SC4, AUD, SC5, RANG, RET b. Variable dépendante : BHRC 347 Liste des tableaux chapitre 1 Tableau 1- 1. Les motivations de l’introduction en bourse ............................................................... 23 Tableau 1-2. Les réticences liées à la décision d’introduction en bourse.......................................... 25 Tableau 1-3. Résumé des conditions d’accès au marché français..................................................... 29 Tableau 1- 4. Synthèse des procédures d’introduction sur le marché français.................................. 32 Tableau 1- 5. Synthèse des principales études sur la sous-évaluation des sociétés introduites en bourse ................................................................................................................................................ 41 Tableau 1-6. Synthèse des études internationales sur la performance à long terme ......................... 68 Chapitre 2 Tableau 2-1. Principales obligations relatives à l’information périodique........................................ 91 Chapitre 3 Tableau 3-1. Les besoins en informations des investisseurs institutionnels selon le SRI ............... 146 Tableau 3- 2. Les besoins en informations selon le rapport Jenkins ............................................... 148 Tableau 3-3. Les mesures les plus appréciées par les investisseurs selon Eccles & Mavrinac (1995) ......................................................................................................................................................... 149 Tableau 3-4. Les besoins en informations selon Mavrinac et Siesfeld (1997)................................ 150 Tableau 3-5. Informations communiquées dans les prospectus d’introduction selon le rapport de Calan Ramolino & Associés (1995)................................................................................................ 151 Tableau 3-6. Liste des items retenus dans l’étude........................................................................... 153 Tableau 3-7. Synthèse des études utilisant le modèle des entreprises de contrôle dans le calcul des rendements à long terme ................................................................................................................. 163 Tableau 3-8 : Procédure de sélection de l’échantillon .................................................................... 170 Tableau 3-9. Distribution des introductions en bourse.................................................................... 170 Tableau 3-10. Répartition sectorielle des entreprises de l’échantillon............................................ 170 Tableau 3-11. Variables explicatives et relations prédites .............................................................. 178 Chapitre 4 Tableau 4-1. Statistiques descriptives des scores de divulgation .................................................... 184 Tableau 4-2. Pratiques de divulgation des informations générales sur l’entreprise ........................ 186 Tableau 4-3. Pratiques de divulgation des informations sur l’activité de l’entreprise et son environnement................................................................................................................................. 187 Tableau 4-4. Pratiques de divulgation des informations non financières........................................ 190 Tableau 4- 5. Pratiques de divulgation des informations à caractère prévisionnel ......................... 191 Tableau 4- 6. Pratiques de divulgation des informations comptables et financières....................... 193 Tableau 4-7. Statistiques descriptives des variables explicatives ................................................... 194 Tableau 4- 8. La rentabilité initiale anormale des entreprises de l’échantillon............................... 199 Tableau 4- 9. Les rendements anormaux à long terme des entreprises de l’échantillon ................. 202 Tableau 4- 10. Résultats des tests bivariés des variables explicatives continues ............................ 206 Tableau 4- 11. Résultats des tests bivariés des variables explicatives nominales........................... 210 Tableau 4- 12. Résultats du test de normalité de Kolmogorov Smirnov......................................... 211 Tableau 4- 13. Résultats des tests de corrélations entre les variables ............................................ 213 Tableau 4-14. Résultats des régressions multivariées ..................................................................... 218 Tableau 4-15. Résumé des résultats des tests bivariés et multivariés ............................................. 231 Tableau 4- 16. Application des critères de Akaike et de Schwarz aux modèles de régression........ 233 Tableau 4-17 . Résumé des paramètres du test de stabilité des coefficients (test de Chow) ........... 235 348 Table des matières REMERCIEMENTS ........................................................................................................................... …4 LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES UTILISES............................................................. 5 SOMMAIRE ........................................................................................................................................... 6 INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………………………….7 PREMIÈRE PARTIE. CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTERATURE……………………… 17 Chapitre 1. La performance à court et à long terme des titres lors des introductions en bourse .............................19 Section 1. L’organisation des introductions en bourse.......................................................................................20 1. 1. Les avantages et les contraintes de l’introduction en bourse.................................................................21 1. 1. 1. Les avantages de l’introduction en bourse....................................................................................21 1. 1. 2. Les contraintes liées à l’introduction en bourse............................................................................24 1. 2. Les étapes de l’introduction en bourse ..................................................................................................25 1. 2. 1. Choix des partenaires de l’introduction ........................................................................................26 1. 2. 1. 1. L’intermédiaire introducteur................................................................................................26 1. 2. 1. 2. Les commissaires aux comptes............................................................................................27 1. 2. 1. 3. L’agence de communication financière ...............................................................................27 1. 2. 2. Processus d’introduction en bourse ..............................................................................................27 1. 3. Les procédures d’introduction en bourse...............................................................................................30 1. 3. 1. Description des procédures d’introduction ...................................................................................30 1. 3. 2. Choix d’une procédure d’introduction en bourse et sous-évaluation initiale................................33 Section 2. La sous-évaluation des émissions initiales........................................................................................34 2. 1. Qu’est-ce que la sous-évaluation ? ........................................................................................................35 2. 1. 1. Définition......................................................................................................................................35 2. 1. 2. La sous évaluation : un coût implicite d’introduction ..................................................................36 2. 1. 3. La sous-évaluation et l’hypothèse d’efficience de marché ...........................................................36 2. 2. La sous-évaluation : une revue de la littérature.....................................................................................37 2. 2. 1. Les études américaines .................................................................................................................37 2. 2. 2. Les études réalisées ailleurs qu’aux Etats-Unis ............................................................................38 2. 3. Les explications à la sous-évaluation ....................................................................................................42 2. 3. 1. Les explications liées aux asymétries d’informations...................................................................42 2. 3. 1. 1. Asymétrie d’information entre l’entreprise et les investisseurs ...........................................43 2. 3. 1. 2. Asymétrie d’information entre l’entreprise et l’intermédiaire .............................................45 349 2. 3. 1. 3. Asymétrie d’information entre les investisseurs informés et non informés .........................47 2. 3. 1. 4. Asymétrie d’information entre les investisseurs et révélation d’informations privées ........50 2. 3. 2. Les explications alternatives à la sous-évaluation ........................................................................54 2. 3. 2. 1. Sous-évaluation comme assurance contre le risque de poursuites judiciaires .....................54 2. 3. 2. 2. Sous-évaluation comme conséquence du soutien des cours ................................................56 2. 3. 2. 3. Hypothèse de liquidité et de structure de propriété..............................................................57 2. 3. 2. 4. Sous-évaluation et conditions de marché.............................................................................58 2. 3. 2. 5. Autres hypothèses ................................................................................................................60 A. Hypothèse de l’aversion au risque .............................................................................................60 B. Le pouvoir de monopsone du banquier ......................................................................................61 C. La thèse des bulles spéculatives .................................................................................................61 D. Hypothèse du retard institutionnel .............................................................................................62 Section 3. La sous-performance à long terme des émissions initiales................................................................63 3. 1. Qu’est-ce que la sous-performance à long terme ?................................................................................64 3. 1. 1. Sous-performance : conséquence d’une surévaluation ? ..............................................................64 3. 1. 2. Dilemme de la sous-performance à long terme ............................................................................65 3. 2. La sous-performance à long terme : une revue de la littérature.............................................................65 3. 2. 1. Les études américaines .................................................................................................................65 3. 2. 2. Les études réalisées autres qu’aux Etats-Unis ..............................................................................67 3. 3. Proposition des facteurs explicatifs de la sous-performance à long terme ............................................69 3.3.1. Attitude des investisseurs et sous-performance à long terme .........................................................69 3. 3. 1. 1. Théorie de la finance comportementale ...............................................................................70 3. 3. 1. 2. L’excès de confiance ...........................................................................................................70 3. 3. 1. 3. L’excès d’optimisme des investisseurs ................................................................................71 3. 3. 2. Hypothèse des fenêtres d’opportunité (« windows opportunity ») ...............................................73 3. 3. 3. Hypothèse de gestion des résultats ...............................................................................................75 3. 3. 4. Les hypothèses alternatives de la sous-performance à long terme ...............................................78 3. 3. 4. 1. Retrait du marché et sous-performance à long terme...........................................................78 3. 3. 4. 2. Les changements organisationnels et sous-performance à long terme................................79 3. 3. 4. 3. Excès d’optimisme des analystes........................................................................................80 Conclusion du chapitre 1 ........................................................................................................................................81 Chapitre 2. La communication financière lors des introductions en bourse ...........................................................82 Section 1. Cadre réglementaire de la communication financière lors des introductions en bourse...................83 1. 1. L’environnement informationnel des introductions en bourse ..............................................................83 1. 1. 1. Période antérieure à l’introduction ...............................................................................................84 1. 1. 2. Période postérieure à l’introduction..............................................................................................85 1. 2. L’environnement institutionnel des introductions en bourses ...............................................................86 350 1. 2. 1. Les obligations légales de publication lors de l’introduction en bourse .......................................86 1. 2. 2. Les obligations légales de publication lors de la vie boursière.....................................................89 1. 3. Les évolutions récentes en matière de communication financière.........................................................92 1. 3. 1. Des évolutions structurelles des marchés financiers.....................................................................93 1. 3. 2. Un renforcement de la sécurité des épargnants et de la transparence des entreprises...................94 1. 3. 3. De nouveaux « métiers » pour la communication financière........................................................95 Section 2. Fondements théoriques de la communication financière lors des introductions en bourse...............96 2. 1. Les fondements de la théorie de l’agence..............................................................................................97 2. 1. 1. Principes .......................................................................................................................................97 2. 1. 2. les relations d’agence dans le cadre des introductions en bourse .................................................99 2. 1. 3. La gestion des relations d’agence à travers l’offre d’information financière .............................101 2. 2. Les fondements de signalisation..........................................................................................................103 2. 2. 1. Principes .....................................................................................................................................104 2. 2. 2. La signalisation dans le cadre des introductions en bourse ........................................................105 2. 2. 2. 1. Les variables traditionnelles ..............................................................................................106 A. Signalisation par le pourcentage de propriété détenu par le propriétaire ................................106 B. Signalisation par le choix des partenaires de l’introduction ....................................................108 2. 2. 2. 2. La signalisation par la présentation directe d’informations ...............................................111 2. 3. Les fondements relatifs aux transactions sur le marche financier .......................................................113 2. 3. 1. Divulgations financières et coût du capital.................................................................................113 2. 3. 2. Divulgations financières et liquidité du marché .........................................................................115 Section 3. Communication financière, accès aux marchés financiers et évaluation des entreprises ................117 3. 1. Accès aux marchés financiers et opportunité de diffusion ..................................................................118 3. 2. Contenu informatif de la communication financière ...........................................................................120 3. 2. 1. Revue de la littérature.................................................................................................................120 3. 2. 2. Application au cadre de l’étude ..................................................................................................124 3. 3. Outils d’appréhension de la transparence informationnelle ................................................................126 3. 3. 1. Méthodologie de construction des indices de publication ..........................................................126 3. 3. 2. Synthèse des principales investigations......................................................................................128 3. 4. Les explications alternatives de l’évaluation des entreprises lors de l’introduction en bourse............133 3. 4. 1. Caractéristiques de l’entreprise candidate à l’introduction.........................................................133 3. 4. 1. 1. L’âge ..................................................................................................................................133 3. 4. 1. 2. La taille ..............................................................................................................................134 3. 4. 1. 3. Le niveau d’endettement....................................................................................................134 3. 4. 1. 4. Le Pourcentage de propriété conservé par les propriétaires...............................................135 3. 4. 2. Caractéristiques de l’opération d’introduction............................................................................136 3. 4. 2 .1. La taille de l’offre ..............................................................................................................136 3 .4. 2. 3. La présence d’un capital-investisseur ................................................................................137 351 3. 4. 3. Qualité des acteurs intervenant dans l’opération d’introduction.................................................138 3. 4. 3. 1. Le rang de l’intermédiaire..................................................................................................138 3. 4. 3 .2. La réputation de l’auditeur :...............................................................................................138 Conclusion du chapitre 2 ......................................................................................................................................140 DEUXIEME PARTIE. VALIDATION EMPIRIQUE SUR LE NOUVEAU MARCHE FRANÇAIS…….142 Chapitre 3. Cadre opératoire et stratégie de vérification.......................................................................................144 Section 1. Opérationnalisation des variables de l’étude........................................................................................145 1. 1. La transparence informationnelle ........................................................................................................145 1. 1. 1. Choix des items ..........................................................................................................................145 1. 1. 2. Procédure de notation .................................................................................................................155 1. 1. 3. Exemples de notation..................................................................................................................157 1. 2. La performance à court terme .............................................................................................................160 1. 3. La performance à long terme...............................................................................................................161 1. 3. 1. Méthodologie d’évaluation des rendements attendus .................................................................162 1. 3. 2. Méthode d’agrégation des rentabilités anormales.......................................................................164 1. 3. 2. 1. Méthode des rendements anormaux cumulés (CAR).........................................................165 1. 3. 2. 2. Méthode des rendements anormaux composés ..................................................................167 Section 2. Stratégie de vérification ..................................................................................................................168 2. 1. Echantillon et données de l’étude........................................................................................................169 2. 1. 1. Sélection de l’échantillon ...........................................................................................................169 2. 1. 2. Les données de l’étude ...............................................................................................................171 2. 1. 2. 1. Les données boursières ......................................................................................................171 2. 1. 2. 2. Les données comptables ....................................................................................................171 2. 2. Mesure des variables ...........................................................................................................................172 2. 2. 1. Variables dépendantes ................................................................................................................172 2. 2. 2. Variables indépendantes .............................................................................................................173 2. 2. 2. 1. La transparence informationnelle.......................................................................................173 Nous calculons chaque sous-score conformément à l’équation (11), tels que :.................................174 2. 2. 2. 2. Les autres variables d’intérêt .............................................................................................175 2. 2. 2. 3. Les variables de contrôle ...................................................................................................176 Section 3. Les outils d’analyses statistiques....................................................................................................180 Conclusion du chapitre 3 ......................................................................................................................................182 Chapitre 4. Présentation des résultats de l’étude empirique..................................................................................183 352 Section 1. Analyse descriptive des variables ...................................................................................................183 1. 1. Aperçu sur les pratiques de divulgation ..............................................................................................183 1. 1. 1. Aperçu sur la divulgation des informations générales sur l’entreprise .......................................185 1. 1. 2. Aperçu sur la divulgation des informations relatives à l’activité de l’entreprise et son environnement ........................................................................................................................................186 1. 1. 3. Aperçu sur la divulgation des informations non financières.......................................................189 1. 1. 4. Aperçu sur la divulgation des informations à caractère prévisionnel .........................................191 1. 1. 5. Aperçu sur la divulgation des informations comptables et financières.......................................192 1. 2. Statistiques descriptives des variables explicatives.............................................................................194 1. 3. Statistiques descriptives des variables à expliquer ..............................................................................197 1. 3. 1. Statistiques descriptives de la rentabilité initiale anormale ........................................................197 1. 3. 2. Statistiques descriptives des rendements anormaux ...................................................................200 Section 2. Résultats des tests bivariés ..............................................................................................................205 2. 1. Tests bivariés des variables explicatives continues .............................................................................205 2. 2. Tests bivariés des variables explicatives nominales............................................................................209 2. 3. Analyse des corrélations......................................................................................................................210 Section 3. Résultats des régressions multivariées ............................................................................................214 3. 1. Appréciation globale des modèles de régression.................................................................................214 3. 2. Résultats des régressions par hypothèses ............................................................................................220 3. 2. 1. Hypothèse relative à la transparence informationnelle ...............................................................220 3. 2. 2. Hypothèses relatives aux caractéristiques des entreprises introduites ........................................223 3. 2. 3. Hypothèses relatives aux caractéristiques de l’opération d’introduction....................................226 3. 2. 4. Hypothèses relatives à la qualité des intervenants......................................................................227 3. 2. 5. Résultats relatifs aux variables de contrôle.................................................................................228 3-3-Tests de robustesse ...............................................................................................................................232 3-3-1-Sélection du modèle optimal ........................................................................................................232 3-3-2-Test de stabilité des coefficients ...................................................................................................233 Conclusion du chapitre 4 ...........................................................................................................................................237 CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………………...……………239 Bibliographie.................................................................................................................................................. 247 Liste des annexes ........................................................................................................................................... 270 Liste des tableaux........................................................................................................................................... 348 Table des matières.......................................................................................................................................... 349 353 Communication Financière et Performance des Entreprises Nouvellement Introduites en Bourse : Une Application dans le Contexte du Nouveau Marché Français Résumé La thèse vise à identifier, dans un premier temps, l’influence de la communication financière des entreprises nouvellement introduites en bourse sur leur performance à court et à long terme. Elle tente de vérifier, dans un deuxième temps, si cette influence est associée à la présence d’autres facteurs explicatifs classiques de la littérature. La démarche retenue pour argumenter ces propos est la suivante : dans une première partie, nous avons tenté de cerner notre cadre théorique. Le positionnement de la thèse à la croisée de deux champs de recherche nous a orienté vers l’étude de la performance à court et à long terme dans un premier temps et la communication financière des sociétés nouvellement introduites en bourse, dans un deuxième temps. La seconde partie est consacrée à l’étude empirique réalisée auprès de 75 entreprises introduites au Nouveau Marché français durant la période 1997-2002. S’agissant de notre premier objectif, le recours à la méthodologie des indices de divulgation a révélé que les entreprises les plus transparentes ont bénéficié d’une moindre sous-évaluation et une meilleure performance boursière. Quant à notre second objectif, les résultats ont montré que la rentabilité initiale est également affectée par la taille de l’entreprise, le niveau d’endettement, le rang de l’intermédiaire et le secteur d’activité. De même, la rentabilité à long terme est justifiée par le niveau d’endettement, le soutien du capital-risqueur, le rang de l’intermédiaire et la réputation de l’auditeur. Mots clefs : Introduction en bourse, Divulgation, Asymétrie d’information, Indices de divulgation, Sous-évaluation, Performance à long terme. Financial Disclosure and Performance of Recently Listed Companies : An Application in The Context of New French Market Abstract The purpose of our study is to identify firstly, the impact of financial disclosure of recently listed companies on their short and long-run performance and secondly, to investigate if such influence is associated with other classic explanatory factors of the literature. We defend the arguments in the following way : in a first part, we have tried to identify our theoretical framework. The location of the thesis between two fields of research directed us to the study of the short and long-term performance at first and the financial communication of the recently listed companies, secondly. The second part reports the empirical study conducted with a sample of 75 firms that went public on the French New Market over the period 1997-2002. As regards our first purpose, the use of disclosure indexes methodology revealed that the most transparent firms are associated with low underpricing and better long-run performance. As for our second purpose, the results showed that the initial returns are also affected by the company size, the debts level, the underwriter quality and the sector of activity. Similarly, the post-IPO returns are justified by the debts level, the presence of venture capital, the underwriter quality and the auditor reputation. Key words: Initial public offering, Disclosure, Information asymmetry, Disclosure indexes, Underpricing, Long-run performance. 354