
318 HYGIENES - 1997 - VOLUME V - N°6
Tableau II - Prévention
de l’infection ou de la
colonisation des sites
à risque.
Bibliographie
1 - CHRISTMANN D. Infections nosocomiales chez le sujet
âgé. Med Hyg. 1990, 48, 3546-3552.
2 - GARNER JS, JARVIS WR, EMORI TG,
et al
. CDC Defini-
tions for nosocomial infections. Am J Infect Control 1988,
16: 128-140.
3 - LEE YL, THRUPP LD, FRIIS RH, and al. Nosocomial in-
fection and antibiotic utilization in geriatric patients : a
pilot prospective surveillance programm in skilled nursing
facilities. Gerontology 1992, 38: 223-232.
4 - MICHEL JP, LESOUR B, CORNE P,
et al
. Prevalence of in-
fections and their risk factors in geriatrics institutions: a one
day multicentre survey. Bulletin of the World Health Or-
ganization 1991, 69: 35-41.
5 - YOSHIKAWA TT, NICOLLE LE, NORMAN DC. Management
of complicated urinary tract infection in older patients.
JAGS 1996, 44: 1235-1241.
6 - MOULIAS R, HOLSTEIN J, MEAUME S. La lutte contre les
infections nosocomiales en gériatrie. Rev Geriatr 1995,
9: 113-118.
7 - BOYCE JM. Treatment and control of colonization in the
prevention of nosocomial infections. Infect Control Hosp
Epidemiol 1996, 17: 256-261.
8 - RÉGNIER B. Contrôle des épidémies de
S. aureus
ré-
sistants à la méticilline : analyse critique et stratégie de maî-
trise. Med Mal Infect 1997, 27, spécial:172-180.
9 - BOYCE JM. Methicillin-resistant
Staphylococcus aureus
in hospital and long-term facilities: microbiology, epide-
miology and preventives measures. Infect Control Hosp
Epidemiol 1992, 13: 725-737.
ou incontinent (
Staphylococcus aureus
résistant à
la méticilline, entérobactéries sécrétrices de béta-
lactamases à spectre étendu,
Pseudomonas aeru-
ginosa
résistant). Le changement de sonde uri-
naire lors d’un traitement antibiotique peut
contribuer au succès du traitement pour obtenir
une stérilisation des urines.
L’efficacité à long terme des protocoles de dé-
colonisation reste posée : impact sur la résistance
aux antibiotiques, gestion des récidives de portage
ou de colonisation, nombre de prélèvements né-
gatifs à exiger pour confirmer la décolonisation.
La prévention des épidémies
par le dépistage des sujets à risque
Le dépistage des patients a été proposé afin de
prendre au plus tôt les précautions face à un patient
à haut risque infectieux ou porteur de bactérie mul-
tirésistante. Ce dépistage systématique soit à l’en-
trée dans l'unité de gériatrie soit selon un profil de
risques défini (antécédent de portage, antibiothéra-
pie prolongée, sonde à demeure...), soit lors d’une
mutation vers un établissement de court séjour ont
un impact financier non négligeable posant problème
à certains établissements. Ils semblent néanmoins
avoir un rapport coût-efficacité satisfaisant lorsque
la prévalence des bactéries multirésistantes est éle-
vée (8), ce qui est le cas dans beaucoup d’établis-
sements de soins en France.
ÉPIDÉMIOLOGIE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES CHEZ LA PERSONNE AGÉE
Risque individuel :
facteurs endogènes
Risque collectif :
facteurs
environnementaux
Voies urinaires
- Hydratation
- Lutte contre la stase
- Chirurgie prostatique
- Drainage urinaire clos
- Réduction des indica-
tions et de la durée du
sondage
- Rééducation vésicale
- Antibiothérapie unique-
ment en cas d’infection
haute
- Éviter l’antibiothérapie
prolongée
- Acidification des urines
(Proteus sp)
- Lavage des mains +++
- Asepsie rigoureuse lors
des prélèvements, du
sondage y compris lors
du simple sondage éva-
cuateur
- Ne pas traiter les bacté-
riuries asymptomatiques
chez le sujet sondé (en
dehors des bactéries
multirésistantes pour
lesquelles on adoptera
une stratégie concertée
avec le microbiologiste)
Arbre respiratoire
- Installation du malade en
position semi-assise
- Traitement du reflux
- Réduction du débit de
l’alimentation entérale
- Réduction de la stase
bronchique (kinésithéra-
pie +++)
- Vaccination antigrippale
- Prévenir la dénutrition
- Éviter l’antibiothérapie
prolongée
- Lavage des mains +++
- Asepsie lors des aspira-
tions (sans contact,
sonde stérile) et lors de
la mise en place d’une
sonde naso-gastrique ou
à oxygène
(port de gants)
- Isolement parfois
- Vaccination contre la
grippe des patients et du
personnel
- Vaccination antipneumo-
coccique
Peau et parties molles
- Hygiène cutanée de
base (savon neutre),
- Changes réguliers en cas
d’incontinence (4 à 6 fois
par jour) pour éviter la
macération
- Prévention des plaies de
pression
(support anti-escarres
adapté)
- Mobilisation pluriquoti-
dienne
- Lavage des mains +++
- Dépistage pour un isole-
ment précoce des sujets
positifs en SARM1
- Respect des principes
d’hygiène lors de la toi-
lette du patient dépen-
dant et de la réfection
des pansements.
- Pas d’antibiothérapie par
voie générale sauf en cas
d’infection cutanée exten-
sive ou bactériémique.
- Discuter la décolonisa-
tion cutanée chez le
sujet porteur* de
germes multirésistants.
Appareil digestif
- Éviter l’antibiothérapie
prolongée
- Favoriser le transit
(éviter iléus et stase
stercorale)
- Prévenir la dénutrition
- Lavage des mains +++
- Asepsie lors de la mise
en place et de l’entretien
de sonde naso-gastrique
- Décontamination diges-
tive ponctuelle à discuter
au cas par cas et avec le
microbiologiste pour les
sujets porteurs* d’enté-
robactéries à ßLSE2
- Isolement.
1- SARM :
Staphylococcus aureus
résistant à la méticilline (SARM).
2- ßLSE : béta-lactamases à spectre étendu.