Un exemple significatif concerne le baccalau-
réat,
déjà largement analysé et exploité dans les Institu-
tions :"
c'est
vers cette époque (1821) que l'on fit la
mal-
heureuse découverte que le but des études du collège est d'ob-
tenir un diplôme ; et une fois ce moyen trouvé de donner à
un phénomène intellectuel insaisissable une forme matériel-
le et sensible, le bon sens français s'empressa de tirer la
conséquence que le moyen le plus rapide, le plus économique,
le plus sûr d'obtenir le parchemin désiré est le moyen
pré-
férable et que tout ce qui, dans l'éducation des collèges,
ne "mène pas au baccalauréat ne mène à rien...On ne vit plus
dans le collège qu'une fabrique de bacheliers, pouvant être
(l'expérience le prouvait) avantageusement remplacée par
d'autres fabriques d'où les entrepreneurs élagueraient
habi-
lement tout ce qui ne conduisait pas au but. Le gouvernement
était assiégé de solliciteurs à l'entrée de toutes les car-
rières,
et pour en réduire le nombre, il exigea le baccalau-
réat là où la nature des choses ne l'exigeait pas, ce qui
dût activer la fabrication artificielle" (1). Cournot s'atta-
que à la perversion du système, au niveau des familles et de
leur motivation, et à celui du gouvernement.
C'est
tout le
système éducatif qu'il problèmatise en soulevant la nécessi-
té de repenser les finalités et les moyens. Cela implique
une analyse de l'histoire de l'éducation,
c'est
à dire des
relations entre
l'Ecole
et le pouvoir politique, économique
et culturel.
(1) A.COURNOT : Souvenirs, p: 192-193