Rencontres financières des décideurs de la santé – le 7 avril 2011
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Dexia Crédit Local
En outre, les capacités de production disponibles de l’OPEP – les capacités qui ne sont pas
utilisées pour l’instant, mais qui sont rapidement mobilisables – sont également élevées (de
4 à 5 millions de barils par jour, un niveau pas atteint depuis le début des années 2000). En
soit, ce facteur devrait justifier un prix du pétrole aux alentours de 80-90 dollars aujourd’hui
qui monterait progressivement à 100 dollars puis 110 dollars, mais seulement
progressivement.
Dans ces conditions, comment expliquer la hausse récente du prix du pétrole ? Et bien tout
simplement par l’instabilité géopolitique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, notamment
en Lybie où la production de pétrole est aujourd’hui au plus bas. Or la Lybie produit
habituellement environ 2 millions de barils de pétrole par jour : le véritable niveau des
capacités excédentaires de l’OPEP est donc nettement inférieur à ce qu’il semble être de
prime abord.
La forte baisse de la production de pétrole en Lybie n’est en outre pas l’unique problème à
l’heure actuelle puisqu’elle peut être assez facilement compensée par les autres pays de
l’OPEP. Le véritable problème réside dans l’inquiétude qui porte sur l’ensemble de la région,
dont l’Arabie Saoudite qui est le second plus gros producteur de pétrole et qui dispose des
réserves les plus importantes. Si une certaine instabilité devait régner dans ce pays-là, alors
cela justifierait des niveaux de prix du pétrole nettement plus élevés qu’ils ne le sont à
l’heure actuelle. Ce n’est pas le scénario que nous envisageons, mais le simple fait que sa
probabilité ait augmenté explique largement la hausse récente du prix du pétrole.
La première conséquence, la plus évidente, est une hausse du prix de l’essence à la pompe.
Nous le constatons clairement aux États-Unis : le prix de l’essence à la pompe a augmenté
de 20 à 30 % sur la fin de période.
C’est également le cas dans les pays de la zone euro. En revanche, l’effet y est moins
important, même s’il n’est pas négligeable. En effet, la structure de taxation dans les pays
de la zone euro amortit en partie la hausse du prix du pétrole.
Pour résumer, la hausse du prix du pétrole va freiner l’économie mondiale et les économies
développées en particulier. Elle ne nous semble néanmoins pas de nature à remettre en
question la reprise dans ces dernières… du moins pour l’instant.
Perspectives économiques aux États-Unis
Aujourd’hui, la convalescence du marché immobilier américain est loin d’être terminée. En
effet, le taux d’incidents de paiement reste élevé et pas seulement sur les prêts subprimes,
mais sur l’ensemble des prêts immobiliers.
L’afflux de maisons sur le marché immobilier lié à ces nombreux défauts induit des pressions
à la baisse sur les prix. Alors qu’en janvier et en juin 2010, les prix de l’immobilier étaient
légèrement repartis en hausse – des politiques de soutien de la demande dans le secteur de
l’immobilier résidentiel avaient été alors mises en place – les prix de l’immobilier sont
aujourd’hui en train de baisser à nouveau.
Nous pensons que cette baisse devrait se poursuivre, mais sur un rythme modéré. Ses effets
sont bien évidemment défavorables, mais ils ne devraient pas empêcher l’économie
américaine de poursuivre sa reprise.
En effet, depuis quelques trimestres, l’économie est clairement repartie sur un rythme de
croissance annuel autour de 3 %. Cette croissance n’est pas extraordinaire pour une reprise,
mais elle reste respectable.
Ce dynamisme a permis au marché du travail de s’améliorer un peu. Les créations d’emplois
dans le secteur privé progressent désormais au rythme d’environ 200 000 emplois par mois
et le taux de chômage a baissé de 10 % à 8,8 % en quelques mois. Le retour au plein