La paix, les USA, les 14 points de Wilson et la création de la SDN

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La paix, les USA, les 14 points de Wilson et la création de la SDN
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La paix, les USA, les 14 points de Wilson et la
création de la SDN
par Patrice Delpin, Christiane Peyronnard
Mise en ligne : dimanche 13 décembre 2015
i
Histoire contemporaine i H. Première Guerre mondiale i 1918 : fin et conséquences de la 1ère Guerre
mondiale
Première Guerre mondiale, Histoire diplomatique, Histoire des Etats-Unis, Histoire de l’Europe, Histoire contemporaine
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Société des Nations
Téléchargements
Société des Nations : étude illustrée
Description
Le livret Société des Nations : étude illustrée,
publié en 1925 par la section d’informations du
Secrétariat de la Société et mis à jour en 1928,
visait à éduquer le grand public sur la nature et
les objectifs de la Société des Nations. Il
explique la structure organisationnelle de la
Société et de ses principales institutions
(l’Assemblée, le Conseil et le Secrétariat
permanent), ainsi que des organes associés, par
exemple l’Organisation internationale du
Travail et la Cour permanente de Justice
internationale. À la page 9, un organigramme
montre les relations entre les organes exécutifs
et législatifs de la Société et les comités
spécialisés chargés d’aborder des questions
telles que la réinstallation des réfugiés, la santé
et le désarmement. La publication met en
évidence ce qui était considéré comme les
réussites de la Société, comme le système de
mandats utilisé pour administrer les territoires
anciennement sous le contrôle des Empires
ottoman et allemand, la résolution de la
question des réfugiés après la Première Guerre
mondiale en Europe de l’Est et les mesures de
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protection internationale des minorités dans
certains États de la Société. Elle contient les
photographies des grands avocats de la Société
des Nations, des délégués de l’Assemblée et des
membres des comités, notamment le président
américain Woodrow Wilson, le scientifique
Albert Einstein, et l’ancien ministre belge des
Affaires étrangères et premier président de
l’Assemblée de la Société, Paul Hymans. Le
livret provient des archives de la Société des
Nations, qui furent transférées aux Nations
Unies en 1946 et qui sont désormais conservées
à l’Office des Nations Unies à Genève. Ces
archives furent inscrites au Registre de la
Mémoire du monde de l’UNESCO en 2010.
Bibliothèque numérique mondiale :
http://www.wdl.org/fr/item/11589/#contributors=Lea
gue+of+Nations.+Secretariat.+Information+Section
PROPOSITIONS DE PAIX DU PAPE BENOIT XV (1er AOUT 1917)
"Tout d’abord, le point fondamental doit être qu’à la force matérielle des armes soit substituée la
force morale du droit ; d’où un juste accord de tous pour la diminution simultanée et réciproque
des armements, selon des règles et des garanties à établir, dans la mesure nécessaire et suffisante
au maintien de l’ordre public en chaque Etat ; puis, en substitution des armées, l’institution de
l’arbitrage, avec sa haute fonction pacificatrice, selon des normes à concerter et des sanctions à
déterminer contre l’Etat qui refuserait soit de soumettre les questions internationales à l’arbitrage,
soit d’en accepter les décisions.
Une fois la suprématie du droit ainsi établie, que l’on enlève tout obstacle aux voies de
communication des peuples, en assurant, par des règles à fixer également, la vraie liberté et
communauté des mers, ce qui d’une part, éliminerait de multiples causes de conflit, et, d’autre
part, ouvrirait à tous de nouvelles sources de prospérité et de progrès.
Quant aux dommages à réparer et aux frais de guerre, Nous ne voyons d’autre moyen de résoudre
la question, qu’en posant, comme principe général, une condonation [1] entière et réciproque,
justifiée du reste par les bienfaits immenses à retirer du désarmement ; d’autant plus qu’on ne
comprendrait pas la continuation d’un pareil carnage uniquement pour des raisons d’ordre
économique. Si, pour certains cas, il existe des raisons particulières, qu’on les pèse avec justice et
équité.
Mais ces accords pacifiques, avec les immenses avantages qui en découlent, ne sont pas possibles
sans la restitution réciproque des territoires actuellement occupés. Par conséquent, du côté de
l’Allemagne, évacuation totale de la Belgique, avec garantie de sa pleine indépendance politique,
militaire et économique, vis-à-vis de n’importe quelle puissance ; évacuation également du
territoire français ; du côté des autres parties belligérantes, semblable restitution des colonies
allemandes.
Pour ce qui concerne les questions territoriales, comme par exemple celles qui sont débattues
entre l’Italie et l’Autriche, entre l’Allemagne et le France, il y a lieu d’espérer qu’en considération
des avantages immenses d’une paix durable avec désarmement, les parties en conflit voudront les
examiner avec des dispositions conciliantes, tenant compte, dans la mesure du juste et du possible,
ainsi que Nous l’avons dit autrefois, des aspirations des peuples, et, à l’occasion, coordonnant les
intérêts particuliers au bien général de la grande société humaine.
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Le même esprit d’équité et de justice devra diriger l’examen des autres questions territoriales et
politiques, et notamment celles relatives à l’Arménie, aux Etats balkaniques et aux territoires
faisant partie de l’ancien royaume de Pologne, auquel, en particulier, ses nobles traditions
historiques et les souffrances endurées, spécialement pendant la guerre actuelle, doivent justement
concilier les sympathies des nations."
Extrait de « L’exhortation à la paix de S.S. Benoît XV » , Cité par E.J. CHEVALIER ET E. MARNY, La
Communauté humaine selon l’esprit chrétien, Fribourg, 1944.
Evolution de la position américaine pendant la Première guerre mondiale
1) La neutralité américaine.
"Le peuple des Etats-Unis est formé d’éléments originaires de nombreuses nations, et
principalement de nations en guerre. Il est naturel et inévitable qu’il éprouve les sympathies et les
désirs les plus différents en ce qui concerne l’issue de la guerre. Mais les divisions parmi nous
seraient fatales à la paix de nos esprits et pourraient nous gêner sérieusement dans
l’accomplissement du devoir qui nous revient en qualité de seule grande nation qui reste dans la
paix, de seul peuple qui se tienne prêt à servir de médiateur impartial."
Message du Président Wilson au Congrès, 19 août 1914.
idem avec un autre découpage et traduction
« Mes chers compatriotes,
Je suppose que chaque homme sensé de ce pays s’est demandé au cours de ces dernières semaines
troublées quelle influence la guerre européenne pourrait-elle avoir sur les États-Unis. (...)
Les Américains sont originaires de nombreuses nations et principalement de celles qui sont
aujourd’hui en guerre. Il est naturel et inévitable qu’il existe parmi eux la diversité la plus extrême
en ce qui concerne les questions (...) posées par ce conflit. (...). Certains souhaiteront qu’une nation
particulière l’emporte, d’autres en préféreront une autre. Il serait si facile d’exciter des passions
dont l’apaisement serait au contraire chose ardue. (...) De telles divisions parmi nous seraient
fatales à notre tranquillité d’esprit et pourraient sérieusement se placer en travers de notre devoir
d’être une grande nation de paix et un peuple se tenant prêt à jouer un rôle de médiateur impartial
(...).
Dans ces conditions, j’ose donc employer le mot solennel d’« avertissement ». (...) Les États-Unis
(...) doivent être neutres tant en pensées qu’en actes ; nous devons poser un frein autant sur nos
sentiments que sur chaque action qui pourrait être interprétée comme une préférence pour l’un
des deux camps en lutte. (...) »
Woodrow WILSON, « Message sur la neutralité », 19 août 1914 (traduction : B. Littardi). Source :
http://www.presidency.ucsb.edu/ws/index.php?pid=65382&st=&st1=#axzz1hSWrdN4s [consulté le 30 mars
2012]..]
2) La croisade.
"Nous n’avons pas de querelle avec le peuple allemand. Nous ne désirons ni conquêtes ni
dominations. Nous ne sommes que l’un des champions des droits de l’homme. (...) La guerre
actuelle de l’Allemagne contre le commerce est une guerre contre l’humanité ; c’est une guerre
contre toutes les nations. (...) La neutralité n’est plus possible, ni désirable quand il y va de la paix
du monde et de la liberté des peuples. Et la menace pour la paix et la liberté gît dans l’existence de
gouvernements autocratiques, soutenus par une force organisée qui est entièrement entre leurs
mains et non dans celles de leur peuple."
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Message du Président Wilson au Congrès, 2 avril 1917.
idem plus complet avec un autre découpage et traduction
« (...) La guerre actuelle de l’Allemagne contre le commerce est une guerre contre l’humanité ; c’est
une guerre contre toutes les nations. Des navires américains ont été coulés et des vies américaines
ont été perdues dans des circonstances qui nous ont profondément remués. Mais les navires et les
citoyens d’autres nations neutres et amies ont été coulés et précipités dans les flots de la même
manière. Aucune distinction n’a été faite. Le défi a été lancé à l’humanité tout entière. Chaque
nation devra décider pour elle-même comment elle va le relever. Quant à nous (...) notre mobile ne
sera pas la vengeance (...) mais seulement la revendication du droit (...).
Nous ne souffrirons que les droits les plus sacrés de notre nation et de notre peuple soient ignorés
et violés. Les griefs qui nous obligent à nous mettre en ligne en ce moment, ne sont pas des griefs
ordinaires ; ils atteignent la source même de la vie humaine.
Avec un sentiment profond du caractère solennel, voire tragique, de la démarche que je suis train
de faire et des graves responsabilités qu’elle entraîne, mais obéissant, sans hésitation, à ce que je
considère comme mon devoir constitutionnel, je recommande au Congrès de déclarer que la
conduite récente du gouvernement impérial allemand n’est, en fait, rien moins que la guerre
contre le gouvernement et le peuple des États-Unis ; d’accepter officiellement la position de
belligérant qui lui est ainsi imposée ; et de prendre des mesures immédiates, non seulement pour
mettre le pays dans un état plus complet de défense, mais aussi pour exercer toute sa puissance et
employer toutes ses ressources afin d’amener à composition le gouvernement allemand et, par là,
de terminer la guerre.
Ce que cela implique est clair ; cela implique la coopération et l’entente les plus complètes avec les
gouvernements actuellement en guerre avec l’Allemagne, et, comme conséquence, l’ouverture à
ces gouvernements des crédits financiers les plus larges (...).
La neutralité n’est plus ni possible, ni désirable quand il y va de la paix du monde et de la liberté
des peuples. Et la menace pour la paix et la liberté gît dans l’existence de gouvernements
autocratiques, soutenus par une force organisée qui est entièrement entre leurs mains et non dans
celles de leur peuple (...). »
Message du président Wilson lu au Congrès des États-Unis d’Amérique le 2 avril 1917. Affiche officielle
du gouvernement français, reproduite en fac-similé dans La guerre de 1914-1918 en Seine-et-Marne.
Melun, Archives départementales, 1968, rapporté par André-Georges MANRY, Roger SÈVE, Textes
historiques. 1914-1945. La première moitié du XXe siècle. Paris, Delagrave, 1970.
3. L’arrivée des Américains
"Ils passaient en files interminables, étroitement entassés dans des camions, les pieds en l’air, dans
des poses extravagantes, chantant à tue-tête des airs de leur pays au milieu de l’enthousiasme des
populations. Le spectacle de cette magnifique jeunesse d’outre-mer, de ces enfants de vingt ans
tout rasés, éclatants de force et de santé sous le harnachement neuf, produisait un effet prodigieux.
Ils faisaient avec nos régiments aux vêtements défraîchis, usés par tant d’années de guerre, dont
les hommes amaigris, aux yeux creux illuminés d’un feu sombre, n’étaient plus que des paquets de
nerfs tendus par la volonté d’héroïsme et de sacrifice, un contraste saisissant."
extrait de J. de Pierrefeu, "GQG, secteur I", roman, Albin-Michel, 1920.
La rupture diplomatique, en liaison avec la guerre sous-marine.
"Depuis le 4 février, le gouvernement des États-Unis a rompu les relations diplomatiques avec
l’Allemagne... Cet acte capital dans l’histoire de la guerre a été notifié au Congrès américain par un
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message que le président Wilson y a lu lui-même... Il a été motivé, par une note signée de
M. Zimmermann, secrétaire d’Etat allemand aux Affaires Etrangères, et remise le 31 janvier à
Washington...
Un mémoire annexe précisait... l’interdiction absolue de tout trafic maritime, à partir du ler février
1917, dans les eaux entourant la Grande-Bretagne, la France et l’Italie et dans la Méditerranée
orientale. Les navires neutres qui navigueraient dans les eaux bloquées le feraient à leurs risques
et périls et s’exposeraient au torpillage sans avertissement... L’Allemagne dénonçait ainsi les
engagements solennels qu’elle avait pris à l’égard des Etats-Unis...
M. Wilson a déclaré que " si des vaisseaux américains, des existences américaines devaient être
réellement sacrifiés par le commandement naval allemand, en contravention inconsidérée avec les
accords justes et raisonnables du droit des gens et les commandements évidents de l’humanité ", il
reviendrait devant le Congrès demander qu’on lui donne l’autorité pour employer tous les moyens
nécessaires à la protection des marins et des citoyens de la République... Dans ses instructions
publiques à ses ambassadeurs, M. Wilson a laissé plus clairement entendre que si l’Allemagne
exécutait sa menace contre le commerce neutre, l’Amérique lui déclarerait la guerre et il a
demandé aux neutres de se joindre à lui dans son action. "
in L’Illustration, 10 février 1917
Seconde adresse inaugurale du président Wilson (5 mars 1917)
"Nous sommes un peuple mélangé et cosmopolite. Nous sommes de la race de toutes le nations en
guerre ; les courants de nos idées, comme ceux de notre commerce, vont et viennent rapidement,
entre elles et nous, par toutes saisons. Dès son début, la guerre a inévitablement marqué nos
esprits, nos industries, notre commerce, notre politique, notre action sociale. Rester indifférent ou
indépendant était hors de question. Toutefois, nous avons toujours eu conscience de n’être pas
parmi les acteurs de cette guerre, et ce sentiment, en dépit de nombreuses divisions, nous a plus
étroitement liés les uns aux autres.
Nous avons souffert de graves torts sur les mers (...). Comme certains outrages qui nous étaient
faits étaient devenus intolérables, nous avons continué à montrer clairement que nous ne
souhaitions pour nous-mêmes que ce que nous étions prêts à réclamer pour toute l’humanité : des
relations loyales, équitables, et la liberté de vivre hors d’atteinte de toute injustice organisée (...).
Nous ne désirons ni conquête, ni avantage ; nous ne souhaitons rien de ce qui pourrait n’être
obtenu qu’aux dépens d’un autre peuple. Nous avons toujours professé une intention
désintéressée."
Discours du président américain Wilson au Congrès, le 2 avril 1917
"La guerre actuelle de l’Allemagne contre le commerce est une guerre contre l’humanité : c’est une
guerre contre toutes les nations. Des navires américains ont été coulés et des vies américaines ont
été perdues dans des circonstances qui nous ont profondément remués. Notre mobile ne sera pas
la vengeance ni l’affirmation de la force physique de notre pays, mais seulement la revendication
du droit (...).
Je recommande au Congrès de déclarer que la conduite récente du gouvernement impérial
allemand n’est, en fait, rien moins que la guerre contre le gouvernement et le peuple des ÉtatsUnis ; d’accepter officiellement la position de belligérant qui lui est ainsi imposée,- et de prendre
des mesures immédiates, non seulement pour mettre le pays dans un état plus complet de défense,
mais aussi pour exercer toute sa puissance et employer toutes ses ressources afin d’amener à
composition le gouvernement allemand et, par là, de terminer la guerre.
La neutralité n’est plus ni possible, ni désirable quand il y va de la paix du monde et de la liberté
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des peuples. Et la menace pour la paix et la liberté gît dans l’existence de gouvernements
autocratiques, soutenus par une force organisée qui est entièrement entre leurs mains et non dans
celles de leur peuple. (...)
Nous sommes heureux de combattre ainsi pour la paix définitive du monde, pour la libération de
tous les peuples, sans en excepter l’Allemagne elle-même, pour les droits des nations, grandes et
petites, et pour le droit de tous les hommes à choisir les conditions de leur existence et de leur
obédience. La démocratie doit être en sûreté dans le monde. La paix du monde doit être établie sur
les fondements éprouvés de la liberté politique."
Le plan de paix en 14 points de Wilson
Etats-Unis, 1918
Le 8 janvier 1918, le président Wilson présente au Congrès américain un plan en 14
recommandations. Toutes tendent à une régulation des relations internationales reposant sur
quatre principes : liberté égalité, sécurité et participation. La liberté sera reconnue à tous les
peuples : liberté des mers, du commerce et liberté pour chaque nationalité de se constituer en un
Etat Souverain et indépendant (Pologne, Serbie Hongrie). Le point 14 prévoit l’égale représentation
de tous les Etats au sein d’une association générale des nations Il s’agit de mettre fin au directoire
des grandes puissances qui, avant 1914, arbitrait les questions européennes. La sécurité collective
sera garantie par des rencontres multilatérales assurant le triomphe du droit sur la force . Enfin,
Wilson veut associer les opinions publiques à la conduite de la politique internationale. Les
citoyens pourront se prononcer par référendum sur le sort des territoires contestés .
Les 14 points de Wilson
1. Négociations de paix publiques.
2. Liberté de navigation maritime.
3. Liberté de commerce international.
4. Limitation concertée des armements.
5. Règlement impartial des questions coloniales.
6. Evacuation de la Russie.
7. Evacuation et restauration de la Belgique.
8. Retour de l’Alsace-Lorraine à la France.
9. Rectifications des frontières italiennes selon les limites des nationalités.
10. Indépendance des peuples de l’Empire austro-hongrois.
11. Evacuation de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro.
12. Limitation de la souveraineté ottomane aux seules régions turques.
13. Création d’un Etat polonais avec libre accès à la mer.
14. Création d’une société des nations.
Autre version des quatorze points du président américain Wilson (janvier 1918)
1. Fin de la diplomatie secrète.
2. Liberté de navigation sur les mers.
3. Suppression des barrières économiques et égalité commerciale pour toutes les nations.
4. Réduction des armements.
5. Arrangement sur les questions coloniales en tenant compte des intérêts des populations
concernées.
6. Évacuation de la Russie et possibilité pour les Russes de choisir librement leur gouvernement.
7. Évacuation et restauration de la Belgique.
8. Libération du territoire français et retour de l’Alsace-Lorraine à la France.
9. Rectification des frontières italiennes selon le principe des nationalités.
10. Autonomie des peuples d’Autriche-Hongrie.
11. Évacuation de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro ; libre accès à la mer pour la Serbie.
12. Autonomie des peuples non turcs de l’Empire ottoman ; liberté de passage dans les détroits
vers la mer Noire.
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13. Création d’une Pologne indépendante avec accès à la mer.
14. Création d’une association des nations pour garantir l’indépendance et les frontières des États.
in LAMBIN (s. d.), Histoire-Géographie, initiation économique, Paris, Hachette, 1995, p. 31
Citations des "Quatorze Points" de Wilson
Dans un message au Congrès, le 8 janvier 1918, le président WILSON (président des Etats-Unis)
rend publics ses buts de guerre, 9 mois après la décision d’intervention.
" C’est donc le programme de la paix du monde qui constitue notre programme. Et ce programme,
le seul possible selon nous, est le suivant :
1. Des conventions de paix, au grand jour, préparées au grand jour...
2. Liberté absolue de la navigation sur mer, en dehors des eaux territoriales...
3. Suppression, autant que possible, de toutes les barrières économiques et établissement de
conditions commerciales égales pour toutes les nations...
4. Échange de garanties suffisantes que les armements de chaque pays seront réduits au minimum
compatible avec la sécurité intérieure.
5. Arrangement librement débattu de toutes les revendications coloniales, basé sur la stricte
observation du principe que... les intérêts des populations en jeu pèseront d’un même poids que
les revendications équitables du gouvernement dont le titre sera à définir.
6. Évacuation du territoire russe tout entier et règlement de toutes questions concernant la
Russie... en vue de donner à la Russie toute latitude sans entrave ni obstacle, de décider, en pleine
indépendance, de son propre développement politique et de son organisation nationale.
7. Il faut que la Belgique soit évacuée et restaurée...
8. Le territoire français tout entier devra être libéré et les régions envahies devront être
restaurées ; le tort causé à la France par la Prusse en 1871 en ce qui concerne l’Alsace-Lorraine,
préjudice qui a troublé la paix du monde pendant près de cinquante ans, devra être réparé afin que
la paix puisse de nouveau être assurée dans l’intérêt de tous.
9. Une rectification des frontières italiennes devra être opérée, conformément aux données
clairement perceptibles du principe des nationalités.
10. Aux peuples d’Autriche-Hongrie, dont nous désirons voir sauvegarder et assurer la place parmi
les nations, devra être accordée au plus tôt la possibilité d’un développement autonome.
11. La Roumanie, la Serbie et le Montenegro devront être évacués ; les territoires occupés devront
être restitués ; à la Serbie devra être assuré un libre et sûr accès à la mer.
12. Aux régions turques de l’Empire ottoman actuel devront être garanties la souveraineté et la
sécurité ; mais, aux autres nations qui sont maintenant sous la domination turque on devra
garantir une sécurité absolue d’existence et la pleine possibilité de se développer d’une façon
autonome ; quant aux Dardanelles, elles devront rester ouvertes...
13. Un État polonais indépendant devra être créé, qui comprendra les territoires habités par des
populations indiscutablement polonaises, auxquelles on devra assurer un libre accès à la mer.
14. Il faut qu’une association générale des nations soit constituée... ayant pour objet d’offrir des
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garanties mutuelles d’indépendance politique et d’intégralité territoriale aux petits comme aux
grands Etats. "
W. Wilson, message au Congrès, 8 janvier 1918
Le même texte, mais plus complet
Discours des quatorze points du Président Wilson (8 janvier 1918)
« Nous sommes entrés dans cette guerre parce que des violations du droit se sont produites qui
nous touchaient au vif, et qui rendaient la vie de notre peuple impossible, à moins qu’elles ne
fussent réparées, et que le monde ne fût une fois pour toutes assuré contre leur retour.
Ce que nous voulons, c’est que le monde devienne un lieu où tous puissent vivre en sécurité, ...
[un lieu sûr] pour toute nation qui désire vivre sa propre vie en toute liberté, décider de ses
propres institutions, et être assurée que les autres nations la traitent en toute justice et loyauté, au
lieu de se voir exposée à la violence et aux agressions égoïstes de jadis....
C’est donc le programme de paix dans le monde qui constitue notre programme. Et ce programme,
le seul que nous croyons possible, est le suivant :
1. Des conventions de paix préparées et conclues publiquement ; par la suite, il n’y aura plus
d’accords secrets entre les nations, mais une diplomatie qui procédera toujours franchement et
ouvertement, à la vue de tous.
2. Liberté absolue de navigation sur les mers, en dehors de eaux territoriales, aussi bien en temps
de paix qu’en temps de guerre, sauf pour les mers auxquelles on pourrait interdire l’accès en partie
ou en totalité, à la suite d’une action internationale ayant pour but l’exécution d’accords
internationaux.
3. Suppression dans la mesure du possible de toutes les barrières économiques et établissement de
conditions commerciales égales entre toutes les nations consentant à la paix et s’associant en vue
de son maintien.
4. Échanges de garanties convenables que les armements de chaque pays seront réduits au seuil
minimum compatible avec sa sécurité intérieure.
5. Arrangement librement débattu, dans un esprit large et tout à fait impartial, de toutes les
revendications coloniales et fondé sur l’observation stricte du principe selon lequel, dans le
règlement de toutes les questions de souveraineté, les intérêts des populations intéressées pèseront
d’un même poids que les revendications équitables dont il faut déterminer le titre.
6. Évacuation de tous les territoires russes et règlement de toutes questions concernant la Russie
en vue d’assurer la meilleure et la plus libre coopération de toutes les autres nations pour accorder
à la Russie toute la latitude, sans entrave ni obstacle, de décider en toute indépendance de son
développement politique et de son organisation nationale, et pour lui assurer un accueil sincère
dans la société des nations libres, sous les institutions qu’elle aura elle-même choisies et, plus
qu’un simple accueil, toute aide dont elle aurait besoin et qu’elle désirerait recevoir.
7. La Belgique, tout le monde en conviendra, devra être évacuée et restaurée, sans aucune
tentative visant à restreindre la souveraineté dont elle jouit au même titre que toutes les autres
nations libres. Aucun geste isolé ne saurait contribuer autant que celui-ci à rendre aux nations la
confiance en des lois qu’elles ont elles-mêmes établies, pour régir leurs relations réciproques.
8. Le territoire français tout entier devra être libéré et les régions envahies devront lui être
remises. Le tort causé à la France par la Prusse en 1871 en ce qui concerne l’Alsace-Lorraine et qui
a troublé la paix du monde pendant près de cinquante ans devra être réparé afin que la paix puisse
de nouveau être assurée dans l’intérêt de tous.
9. Le rétablissement de la frontière italienne devra être effectué conformément aux données
clairement reconnaissables du principe des nationalités.
10. Aux peuples de l’Autriche-Hongrie dont nous désirons voir sauvegarder et assurer la place
parmi les nations, on devra accorder largement et au plus tôt la possibilité d’un développement
autonome.
11. La Roumanie, la Serbie et le Monténégro devront être libérés ; les territoires occupés devront
être restaurés. La Serbie devra se voir accorder le libre et sûr accès à la mer et les relations envers
les divers États balkaniques devront être définies à l’amiable, sur les conseils des Puissances et en
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fonction des nationalités établies historiquement.
12. On devra garantir aux régions turques de l’Empire ottoman actuel la souveraineté et la
sécurité ; aux autres nations qui se trouvent présentement sous la domination turque, on devra
garantir une sécurité absolue de leur existence, et la possibilité pleine et entière de se développer
d’une façon autonome, sans aucunement être molestés, devra leur être assurée. Les Dardanelles
devront demeurer ouvertes de façon permanente comme passage libre pour les navires et le
commerce de toutes les nations, sous la protection de garanties internationales.
13. Un État polonais indépendant devra être établi ; il devra comprendre les territoires habités par
les populations indiscutablement polonaises auxquelles on devra assurer le libre accès à la mer ; on
devra garantir par un accord international leur indépendance politique et économique aussi bien
que leur intégralité territoriale.
14. Il faudra constituer une association générale des nations en vertu de conventions formelles
visant à offrir des garanties mutuelles d’indépendance politique et d’intégralité territoriale aux
grands comme aux petits États.
Source : Extraits du message du président Thomas Woodrow Wilson au Sénat américain le 8 janvier
1918.
Plus jamais ça : création de la SDN
L’horreur de la première guerre mondiale avait convaincu de nombreux esprits que pour éviter
une nouvelle catastrophe de ce type, il fallait organiser la paix à l’échelle mondiale et pour en
assurer la perpétuité charger une organisation permanente de son établissement et de son
maintien.
Les origines
Dès le XVe siècle, des hommes ressentent le besoin d’une organisation de maintien de la paix. Au
XVIIIe et XIXe, des sociétés pour la paix se créent à New York, à Londres et à Genève. En 1892,
on crée à Berne le Bureau international de la Paix qui reçut le prix Nobel de la paix en 1910.
En 1899 et 1907, deux conférences aboutissent à la création de la Cour d’arbitrage international de
La Haye. C’est la première institution permanente destinée à assurer le maintien de la paix.
Le principal artisan de la création de la Société des Nations (SDN) est le Président américain
Woodrow Wilson. Il fut seconder par Lord Robert Cecil, membre du cabinet britannique, Léon
Bourgeois, ministre français et ancien Président du Conseil et par le général sud africain J.C.
Smuts.
Chronologie et choix
Dès janvier 1919, la conférence de paix, réunie à Versailles, élabore la charte fondamentale de la
SDN.
14 février 1919 : le projet est achevé.
28 avril 1919 : on choisit Genève comme siège. Ce choix fut justifié par le rayonnement
international acquis par la cité au cours des siècles et son appartenance à la Suisse, pays neutre.
Retour de l’isolationnisme américain
« (...) Les États-Unis ne s’engagent pas à préserver l’intégrité territoriale ou l’indépendance de
quelque nation que ce soit, par l’emploi de leur force militaire ou navale, leurs ressources [...] ou à
intervenir dans les controverses entre nations (...).
Les États-Unis se réservent le droit exclusif de décider quelles questions dépendent de leur
juridiction intérieure et déclarent que toute question politique ou domestique se rapportant
entièrement ou en partie à leurs affaires intérieures, incluant l’immigration, le travail, le trafic
côtier, les tarifs, le commerce (...) et tout autre question domestique sont du seul ressort de la
juridiction des États-Unis, et ne doivent pas, par ce traité, être soumis d’aucune façon à l’arbitrage
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ou à la considération du Conseil ou de l’Assemblée de la Société des Nations. (...)
Les États-Unis ne soumettront à l’arbitrage ou à l’enquête de l’Assemblée, ou du Conseil de la
Société des Nations, prévus par ledit traité de paix, aucune question qui, à leur jugement, dépend
ou est en relation avec leur politique établie de longue date et communément connue sous le nom
de « doctrine de Monroe » ; cette doctrine ne peut être interprétée que par les seuls États-Unis, en
dehors de la juridiction de la Société des Nations (...).
Les États-Unis ne seront pas obligés de contribuer à quelque dépense que ce soit de la Société des
nations (...)
Aucun plan pour la limitation des armements proposé par le Conseil de la Société des Nations (...)
ne sera retenu comme liant les États-Unis jusqu’à ce qu’il ait été accepté par le Congrès (...). »
Extraits des débats du Congrès des États-Unis, 19 mars 1920, rapportés par André-Georges
MANRY, Roger SÈVE, Textes historiques. 1914-1945. La première moitié du XXe siècle. Paris,
Delagrave, 1970.
[1] condonation = terme juridique obsolète qui signifie remise mutuelle, en l’occurence de
territoires.
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