Les États-Unis et le monde depuis les "14 points" du Président

Les États-Unis et le monde depuis
les "14 points" du
Président Wilson (1918)
T L - Histoire
Problématique
Quelle est l’évolution des États-Unis,
puissance majeure du XXe siècle, depuis la
Première Guerre mondiale ?
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« Des traités de paix ouverts, auxquels on a librement abouti, après lesquels il n'y
aura ni action ou décision internationale privée d'aucune nature, mais une
diplomatie franche et transparente »
« Une absolue liberté de navigation sur les mers, en dehors des eaux territoriales,
en temps de paix, aussi bien qu'en temps de guerre, sauf si les mers doivent être
en partie ou totalement fermées afin de permettre l'application d'alliances
internationales. »
« Le retrait, autant que possible, de toutes les barrières économiques, et
l'établissement d'une égalité des conditions de commerce parmi toutes les nations
désirant la paix et s'associant pour la maintenir. »
« Des garanties adéquates à donner et à prendre afin que les armements
nationaux soient réduits au plus petit point possible compatible avec la sécurité
intérieure. »
« Un ajustement libre, ouvert, absolument impartial de tous les territoires
coloniaux, se basant sur le principe qu'en déterminant toutes les questions au
sujet de la souveraineté, les intérêts des populations concernées soient autant
prises en compte que les revendications équitables du gouvernement dont le titre
est à déterminer. »
« L'évacuation de tout le territoire russe et règlement de toutes questions
concernant la Russie de sorte à assurer la meilleure et plus libre coopération des
autres nations du monde en vue de donner à la Russie toute latitude sans entrave
ni obstacle, de décider, en pleine indépendance, de son propre développement
politique et de son organisation nationale. »
• « Tous les territoires français devraient être libérés, les portions
envahies rendues, et les torts causés à la France par la Prusse en
1871, concernant l'Alsace-Lorraine, qui a perturbé la paix mondiale
pendant près de 50 ans, devraient être corrigés, de telle sorte que
la paix soit de nouveau établie dans l'intérêt de tous. »
• « Un réajustement des frontières d'Italie devrait être effectué le
long de lignes nationales clairement reconnaissables. »
• « Aux peuples d'Autriche-Hongrie, dont nous désirons voir
sauvegarder et assurer la place parmi les nations, devra être
accordée au plus tôt la possibilité d'un développement autonome. »
• « Un État polonais indépendant devrait être créé, qui inclurait les
territoires habités par des populations indiscutablement polonaises,
auxquelles on devrait assurer un libre accès à la mer, et dont
l'indépendance politique et économique ainsi que l'intégrité
territoriale devraient être garanties par un accord international. »
• « Une association générale des nations doit être constituée sous
des alliances spécifiques ayant pour objet d'offrir des garanties
mutuelles d'indépendance politique et d'intégrité territoriale aux
petits comme aux grands États. »
I- Une puissance limitée (18-45)
1- Wilson et les 14 Points
En 1918, le président américain Wilson
propose, en 14 points, un nouvel ordre
mondial fondé sur le droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes, la liberté commerciale,
la fin de la diplomatie secrète et la création
d’une "association internationale des nations"
chargée d’arbitrer les conflits.
Cette proposition trouve peu d’échos :
- Le traité de Versailles, très dur envers
l’Allemagne, ignore ce texte ;
- Seule la Société Des Nations (SDN) est fondée,
mais le Congrès américain (républicain,
opposé à Wilson) refuse d’y adhérer !
2- Un pays isolé
Les successeurs républicains de Wilson sont
isolationnistes :
- « America first » (Harding) ;
- protectionnisme économique ;
- quotas d’immigration.
Mais les américains imposent l’allègement de la
dette allemande et un modèle de vie
consumériste (« années folles »).
La crise de 1929 ternit l’image du pays : crise
économique qui s’étend sur le monde.
En 1935-37, lois de neutralité : interdiction de
vendre des armes ou des matières premières
pour tenter d’empêcher la montée des
fascismes en Europe.
3- La Seconde Guerre mondiale
• Dès 1939, les Etats-Unis vendent des armes
aux Français et Anglais, puis aux seuls Anglais.
• 12 août 1941 : charte de l’Atlantique, signée
avec W. Churchill, pour se défendre contre les
nazis.
• 7 décembre 1941 : Pearl Harbor. Les
américains transforment leur industrie pour la
guerre.
En 1945, Harry Truman, successeur de
Roosevelt, autorise l’emploi de la bombe
atomique : les États-Unis veulent être une
puissance mondiale, ils interviennent à Yalta
(février 45) pour le partage du monde.
II- Les États-Unis, chefs du " monde
libre " (1945-1991)
1. Un modèle économique, politique et culturel
Sur le plan économique, les américains
dominent le monde en 1945 : 65% des stocks
d’or, la moitié des usines, le siège du FMI et
de la Banque mondiale… leur permettent de
développer leur modèle de libre-échange.
Sur le plan politique, le pays domine la scène
(siège de l’ONU à New York en 1945) : ils
deviennent les chef du « monde libre » face à
l’URSS dès 1947, politique de « containment ».
Conséquences :
- Plan Marshall (aide financière et militaire) ;
- Diffusion de « l’american way of life » ;
- Interventionnisme hors des frontières :
- crise de Berlin 1948 ;
- OTAN 1950 ;
- guerre de Corée 1950-1953 ;
- crise de Cuba 1962 (échec).
2- Les incertitudes (1962-1980)
• La crise économique dans le Tiers-monde
entraîne l’apparition de régimes communistes
en Afrique et Amérique latine (Nicaragua…).
• L’invasion de l’Afghanistan par les Russes en
1979 entraîne une faible réaction
(équipement et entraînement des rebelles
afghans, les talibans).
• Prise d’otage à Téhéran en 1979.
• « I have a dream that one day this nation will rise up and live out
the true meaning of its cree d: “We hold these truths to be selfevident, that all men are created equal." »
— « Je fais le rêve qu'un jour cette nation se lèvera et vivra le vrai sens
de sa foi : « Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les
hommes naissent égaux. »
• « When the architects of our republic wrote the magnificent words
of the Constitution and the Declaration of Independence, they were
signing a promissory note to which every American was to fall heir.
This note was a promise that all men, yes, black men as well as
white men, would be guaranteed to the inalienable rights of life
liberty and the pursuit of happiness. »
— « Quand les architectes de notre république écrivirent les textes
magnifiques de la Constitution et de la Déclaration d'Indépendance,
ils signèrent un billet à ordre que chaque Américain allait retrouver
dans son héritage. C'était la promesse que chacun – oui, les noirs
tout autant que les blancs – serait assuré de son droit inaliénable à
la vie, à la liberté et à la quête du bonheur. »
Le modèle américain est également contesté :
- pauvreté d’une partie de la population
(noire, latino surtout) ;
- protestations pour les droits civiques des
Noirs : Martin Luther King, Black Panthers,
Malcolm X…
- révolte des jeunes contre la guerre du
Vietnam et le système américain (hippies) ;
- contestation du modèle libéral (crise de 73) ;
- démission du président Nixon suite au
Watergate (1974).
3- America is back : 1980-1990
• Le président Reagan (1980-1988) lance l’IDS
(Initiative de Défense Stratégique) pour
concurrencer les russes, les obligeant à se
lancer dans une course à l’espace ruineuse ;
• Soutien de guérillas en Afghanistan, Grenade…
contre les communistes ;
• Accords pour le contrôle de l’arme nucléaire.
Hubert Védrine, 2000 : « la suprématie
américaine d’aujourd’hui s’exprime aussi bien
sur l’économie, la monnaie, la technologie, les
domaines militaires que sur les modes de vie,
la langue et les produits culturels de masse. »
En 1989 le bloc communiste s’effondre, l’URSS
éclate en 1991 : les Etats-Unis restent la seule
superpuissance mondiale et la seule puissance
complète.
III- Une superpuissance contestée
(depuis 1991)
1- Le « gendarme du monde »
En 1991, les EU sont le seul pays qui possède
le soft power et le hard power.
- 1990-91 : « Tempête du désert », opération
militaire pour libérer le Koweit d’une invasion
Irakienne.
• 1993 : Restore hope en Somalie (échec).
• 1995-99 : intervention en Bosnie et au Kosovo,
sous mandat de l’ONU.
• 1995 : OMC
• Refus de signer le traité d’interdiction des
essais nucléaires (1996), le traité de Kyoto
(1997), le TPI (1998).
2- Le 11 septembre 2001 et ses
conséquences
Le Président néo-conservateur George W.
Bush, après les attentats du 11 septembre
2001, entreprend la lutte contre « l’axe du
Mal » : Irak, Iran, Corée du Nord… Il envahit
l’Afghanistan puis l’Irak pour lutter contre les
« Etats-voyous » et les terroristes. Vision
« messianique » des États-Unis, qui doivent
apporter démocratie et liberté au reste du
monde, y compris par la force. Échec.
Élu en 2008, Barack Obama commence le
désengagement militaire de son pays et
favorise le multilatéralisme : pragmatisme,
dialogue avec les autres puissances,
interventionnisme plus faible (en Lybie…),
intérêt nouveau pour des sujets planétaires
(environnement…).
Conclusion
• Dans un monde devenu multipolaire où le
leadership des États-Unis est contesté, la
priorité de l’administration américaine est de
maintenir l’avance technologique du pays afin
de conserver leur puissance.
• Le concept de smart power, défendu par la
secrétaire d’État et candidate Hilary Clinton,
montre que les États-Unis n’entendent pas
renoncer à leur puissance militaire et
diplomatique, mais rompre avec le discours
messianique et l’utilisation systématique de la
force qui avaient caractérisé l’administration
Bush.