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4-13
LES MOULINS DE
VERDUN ET LA TOUR
DES PLAIDS
Le moulin du Puty et le moulin Brocard
étaient situés sur le ruisseau des Minimes, à
proximité du canal du Puty. Tous deux pro-
priétés de l’abbaye Saint-Paul puis de la ville
de Verdun, ils ont été englobés dans l’espace
du Mess des Ociers en 1893. Comprenant
de nombreuses roues, ils remplissaient des
fonctions diverses : mouture des grains, pi-
lant à écorces (pour les tanneries), foulon à
draps, huilerie, production de ciment, polissoir
d’armes.
Ils ont par ailleurs connu diérentes appella-
tions au cours de leur histoire. Le moulin du
Puty devait son nom au mot Posticum qui
dans les chartes latines signie « porte déro-
bée » (dans le langage de la fortication, on
parlera de « poterne »). Il fut également appelé
Moulin de la Ville, Moulin Couten, Moulin Neuf
ou Moulin de la Tour, en référence à la Tour des
Plaids qui l’a abrité.
La Tour des Plaids faisait partie du grand rem-
part construit à la n du XIVe siècle et au début
du XVe siècle. Elle formait une tour d’angle
dite «en fer à cheval». Dès le Moyen Age, la
tour était connue sous cette appellation. L’acte
d’acquisition du moulin par la cité de Verdun
datant de 1469parlait déjà de « la tour où on
plaide ». On ignore quelles audiences y étaient
tenues ni quand elles ont cessé. A proximité,
se situait la Collégiale de Sainte-Croix (au-
jourd’hui place Chevert), lieu de siège des ma-
gistrats municipaux qui administraient la jus-
tice de Verdun. La Collégiale donnera son nom
au droit coutumier en vigueur dans la cité dès
le XIIe siècle. Les deux lieux d’audience ont-
ils cohabité ou se sont-ils succédés? Aucune
archive historique ne permet de l’établir.
Le moulin du Puty a été détruit lors de la Pre-
mière Guerre mondiale et seule la Tour des
Plaids est encore visible aujourd’hui.
Pour aller plus loin …
ÊTRE MEUNIER SOUS
L'ANCIEN RÉGIME
Les moulins ont une place majeure
dans la société de l'Ancien Régime.
Ils sont une étape essentielle dans la
chaîne de production de l'aliment de
base : le pain.
Les moulins appartiennent pour beau-
coup à l'Eglise, et à la noblesse. En ef-
fet, ce sont eux qui bénécient dudroit
d'eau. C'est donc au bord de leurs
rivières et torrents qu'ils construisent
leurs moulins. Le meunier en est seu-
lement le locataire. Il est le signataire
d'un bail d'arrentement : c'est-à-dire
qu'on lui «donne à rente» le moulin,
pour une durée renouvelable deun à
quatre ans. En retour, le meunier s'en-
gage à entretenir le matériel, le répare
et le renouvelle à ses frais.
La Révolution abolit le droit d'eau et le
droit de banalité et permet à certains
meuniers d’accéder à la propriété.
Certaines familles de meuniers fondent
de véritables dynasties. L’apprentis-
sage du garçon-meunier commence
dès l'âge de onze ans. Les mariages
sont endogames, généralement « on
reste dans la farine», et ont souvent un
fort enjeu patrimonial.
Se référer aux documents n°1 à 8 de la mallette.
Incitationspédagogiques :
2Les moulins à Verdun: une activité artisanale orissante au Moyen Age et désormais disparue.
Pour quelles raisons? Quelles en sont les vestiges? Quelles sont les sources permettant de la
connaître?
2Le euve et ses canaux: vecteurs essentiels de son développement économique au Moyen
Age ; diérentes technicités pour diérentes nalités: moudre le grain, forger le métal, scier le bois,
extraire l’huile, fabriquer de la poudre, faire du papier, fouler les draps…
2Des métiers spécialisés: le meunier, le charpentier de moulin, le rhabilleur de meules…
Vue du poste du Puty avant 1914 ( carte postale de la bibliothéque d’étude de la CAGV )