DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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Conception : Service communication de la Ville de Verdun - Archives Départementales de la Meuse, tous droits de reproductions réservés AD55 201271
LA VIE ÉCONOMIQUE
D’UNE VILLE :
UNE EMPREINTE SUR
LE PATRIMOINE
1-13
DOSSIER
PÉDAGOGIQUE
PRÉSENTATION
Ce dossier pédagogique a été élaboré en corrélation avec l’exposition « Desseins d’architectures » présentée
au musée de la Princerie de Verdun du 20 mai au 31 octobre 2015.
Conçue en partenariat avec la Maison de l’Architecture de Lorraine, cette exposition-dossier présente une
sélection de bâtiments verdunois souvent méconnus. A travers eux, c’est l’histoire même de la ville et de son
évolution au fil du temps qui deviennent perceptibles.
Pensé comme un itinéraire urbain, ce dossier permet d’interroger la physionomie actuelle de la ville à travers
le prisme des activités économiques qui l’ont modelée au fil de son histoire.
Quelles sont ces activités et quelles empreintes ont-elles laissées dans le paysage urbain ?
Comment le contexte économique, historique, mais aussi social a-t-il entraîné la disparition ou la transformation de certaines d’entre-elles parfois devenues obsolètes ? Pourquoi, et comment, certains lieux ont-ils au
contraire été conservés ?
La transmission de la mémoire liée au passé artisanal de la ville implique-t-elle nécessairement la conservation
physique des lieux et des bâtiments ou peut-elle être également envisagée dans sa dimension immatérielle ?
2-13
Ce dossier s’accompagne d’une mallette pédagogique dont la liste des documents est en annexe du dossier.
I. L’EMPREINTE DES CORPORATIONS VERDUNOISES
INTRODUCTION : LA MEUSE ET SES CANAUX
Verdun, bien avant la signature du traité de 843 qui partagea l’empire
de Charlemagne entre ses trois petits-enfants, était connue pour son
importance commerciale. Située sur un axe fluvial majeur, la ville se
trouvait également sur un carrefour routier favorisant la prospérité.
L’ancienne voie romaine Reims-Verdun-Metz-Strasbourg mais aussi la
voie Verdun-Langres assuraient un rayonnement important. Verdun
est une des nombreuses villes traversées par la Meuse, fleuve long de
950 km qui s’écoule en France, en Belgique puis aux Pays-Bas. Frontière naturelle, vecteur économique ou espace culturel, la Meuse a
façonné les paysages de sa vallée et a marqué les territoires qu’elle
parcourt.
sous le pont-écluse de Saint-Airy, le canal se divise en deux autres
canaux, le canal du Puty (ou Moson) et le canal des Minimes qui se
rejoignent juste avant la confluence avec le fleuve. Comptant encore
deux moulins au XIXe siècle, le canal Saint-Airy est aujourd’hui doté
du pont Saint-Pierre, tandis que sur le canal du Puty, le pont Rouge
datant du XVIIe siècle est encore visible. Portant le nom de l’ancienne
abbaye bénédictine fondée en 952, le canal Saint-Vanne fut l’un des
bras les plus importants de la Meuse à Verdun au XVe siècle, particulièrement emprunté par les bateliers. Longeant la muraille de Vauban, le canal Saint-Vanne est traversé par le pont-écluse Saint-Amand,
oeuvre de Vauban, il marque la jonction avec le canal des Augustins.
Canalisée et divisée en bras (canal du Puty, canal Saint-Airy, canal
Saint-Vanne, canal de l’Est), la Meuse reçoit la Scance, son affluent
de rive gauche, à Verdun. Arrivant par le sud, le fleuve se heurte au
mouvement de terrain à l’est se terminant par l’éperon rocheux où fut
construit le castrum romain. Décrivant ainsi une courbe assez prononcée vers l’est, la Meuse ralentit alors son cours et se divise en plusieurs
branches qui étaient jadis guéables en de nombreux points. Passant
en cœur de ville, la Meuse abrite un important patrimoine fluvial, fait
de ponts, d’écluses et de quais bordés de nombreux édifices remarquables.
Verdun était principalement un port de rupture de charges : la navigation était très perturbée dans la traversée de la ville en raison des
nombreux ouvrages comme les grilles d’écluses commandant l’entrée
des canaux, les différents ponts et les multiples moulins. Parallèlement, s’ajoutaient d’autres installations telles que lavoirs, abreuvoirs.
F.GAMA, cartographie CNAU, 1994
3-13
Utilisé pour la navigation, le canal Saint-Airy est le bras principal
de la Meuse traversant Verdun. Entrant dans la ville basse en passant
Verdun entretient depuis ses origines une relation particulière avec
la Meuse qui baigne de nombreux quartiers. Les différents bras qui
enlacent les îlots de la ville basse ont tenu un rôle important dans le
développement et l’histoire de la ville : support pour la navigation,
dispositif de défense, élément primordial pour les activités artisanales
comme la tannerie, et force motrice animant les moulins.
Vue du poste du Puty avant 1914 ( carte postale de la bibliothéque d’étude de la CAGV )
LES MOULINS DE
VERDUN ET LA TOUR
DES PLAIDS
Le moulin du Puty et le moulin Brocard
étaient situés sur le ruisseau des Minimes, à
proximité du canal du Puty. Tous deux propriétés de l’abbaye Saint-Paul puis de la ville
de Verdun, ils ont été englobés dans l’espace
du Mess des Officiers en 1893. Comprenant
de nombreuses roues, ils remplissaient des
fonctions diverses : mouture des grains, pilant à écorces (pour les tanneries), foulon à
draps, huilerie, production de ciment, polissoir
d’armes. Ils ont par ailleurs connu différentes appellations au cours de leur histoire. Le moulin du
Puty devait son nom au mot Posticum qui
dans les chartes latines signifie « porte dérobée » (dans le langage de la fortification, on
parlera de « poterne »). Il fut également appelé
Moulin de la Ville, Moulin Couten, Moulin Neuf
ou Moulin de la Tour, en référence à la Tour des
Plaids qui l’a abrité.
La Tour des Plaids faisait partie du grand rempart construit à la fin du XIVe siècle et au début
du XVe siècle. Elle formait une tour d’angle
dite « en fer à cheval ». Dès le Moyen Age, la
tour était connue sous cette appellation. L’acte
d’acquisition du moulin par la cité de Verdun
datant de 1469 parlait déjà de « la tour où on
plaide ». On ignore quelles audiences y étaient
tenues ni quand elles ont cessé. A proximité,
se situait la Collégiale de Sainte-Croix (aujourd’hui place Chevert), lieu de siège des magistrats municipaux qui administraient la justice de Verdun. La Collégiale donnera son nom
au droit coutumier en vigueur dans la cité dès
le XIIe siècle. Les deux lieux d’audience ontils cohabité ou se sont-ils succédés ? Aucune
archive historique ne permet de l’établir.
Le moulin du Puty a été détruit lors de la Première Guerre mondiale et seule la Tour des
Plaids est encore visible aujourd’hui.
Incitations pédagogiques :
22 Les moulins à Verdun : une activité artisanale florissante au Moyen Age et désormais disparue.
Pour quelles raisons ? Quelles en sont les vestiges ? Quelles sont les sources permettant de la
connaître ?
22 Le fleuve et ses canaux : vecteurs essentiels de son développement économique au Moyen
Age ; différentes technicités pour différentes finalités : moudre le grain, forger le métal, scier le bois,
extraire l’huile, fabriquer de la poudre, faire du papier, fouler les draps…
4-13
22 Des métiers spécialisés : le meunier, le charpentier de moulin, le rhabilleur de meules…
Se référer aux documents n°1 à 8 de la mallette.
Pour aller plus loin …
ÊTRE MEUNIER SOUS
L'ANCIEN RÉGIME
Les moulins ont une place majeure
dans la société de l'Ancien Régime.
Ils sont une étape essentielle dans la
chaîne de production de l'aliment de
base : le pain.
Les moulins appartiennent pour beaucoup à l'Eglise, et à la noblesse. En effet, ce sont eux qui bénéficient du droit
d'eau. C'est donc au bord de leurs
rivières et torrents qu'ils construisent
leurs moulins. Le meunier en est seulement le locataire. Il est le signataire
d'un bail d'arrentement : c'est-à-dire
qu'on lui « donne à rente » le moulin,
pour une durée renouvelable de un à
quatre ans. En retour, le meunier s'engage à entretenir le matériel, le répare
et le renouvelle à ses frais.
La Révolution abolit le droit d'eau et le
droit de banalité et permet à certains
meuniers d’accéder à la propriété.
Certaines familles de meuniers fondent
de véritables dynasties. L’apprentissage du garçon-meunier commence
dès l'âge de onze ans. Les mariages
sont endogames, généralement « on
reste dans la farine », et ont souvent un
fort enjeu patrimonial.
LES TANNERIES
Les nombreux ateliers de tanneurs bordant le canal des Minimes attestaient de l’importance de
cette activité datant du Moyen Age. Industrie extrêmement lucrative et aussi florissante que celle
de la draperie, la tannerie avait enrichi bon nombre de familles bourgeoises de Verdun. Un rapport de Charles Colbert stipulait qu’en 1660, les cuirs tannés sur les bords du canal du Puty y
étaient « fort bons et on en fait grand commerce ». S’étalant sur la rive gauche de la Meuse, la
tannerie, plus considérable à Verdun qu’à Metz, comptait au moins 40 ateliers en 1722. Entre
1760 et 1812, il n’en subsistait plus que 12, n’employant que quelques ouvriers chacun. L’activité
survécut néanmoins jusqu’au début du XXe siècle, sur la rive gauche du Brachieul dans la rue des
Tanneries, où un seul atelier demeurait actif en 1914.
Les canaux façonnent le paysage urbain encore aujourd’hui. Ainsi, le canal Saint-Airy définit la
limite de la vieille ville basse et souligne dans la ville actuelle le tracé des anciens remparts.
A l’arrière des maisons situées en bordure des canaux, on peut encore voir balcons et terrasses
surplombant l’eau. Avec la disparition des activités de tannerie et les destructions importantes
subies pendant la Première Guerre mondiale, une grande partie de ce patrimoine a disparu.
Certains de ces aménagements ont perduré après la Première Guerre mondiale, utilisés comme
lavoirs. Il en subsiste certains témoignages désormais appréciés pour leur valeur architecturale
et historique.
Les tanneries, avant 1914 ( carte postale de la bibliothéque d’étude de la CAGV )
Pour mieux comprendre
LES CORPORATIONS
VERDUNOISES
Le terme de corporation désigne une
association d’artisans ou de marchands
spécialisés qui s’unissent pour réglementer leur profession et défendre
leurs intérêts. La communauté était
formée de trois groupes (les apprentis,
les compagnons et les maîtres) et était
administrée par des jurés, élus parmi
les maîtres. En général, chaque corporation avait ses statuts qui fixaient
très exactement les règles auxquelles
chaque membre était astreint. La réglementation était stricte : limitation
du nombre d’ateliers (un par maître)
et d’ouvriers, prix fixés, contrôle de la
qualité...
L’apprenti qui débutait chez un maître
devait exécuter un chef-d’œuvre et
verser des droits d’entrée pour devenir
maître à son tour ; à défaut, il était compagnon (travailleur salarié).
Si l’époque à laquelle furent établies
les corporations à Verdun n’est pas
précisément connue, l’histoire locale
fait mention de la corporation des drapiers du mont Saint-Vanne dès 1267
(lettres constitutives accordées par
l’évêque). Il existait à Verdun environ
quarante corporations : charpentiers,
maçons, rouyers, orfèvres, serruriers,
tonneliers...parmi lesquelles, pour les
activités liées au fleuve et aux moulins,
celles des meuniers, des drapiers, des
tanneurs, des bateliers ou bien encore
des fourbisseurs d’armes.
Les corporations jouèrent progressivement un rôle politique. Elles participèrent notamment à la lutte de
la Commune contre le pouvoir des
évêques au XIIIe siècle. Elles seront
supprimées en 1791.
Incitations pédagogiques :
22 Les corporations verdunoises : apogée et disparition avec la Révolution française,
Se référer aux documents n°9 et 10 de la mallette.
5-13
22 Les tanneries et leur disparition progressive face à l’industrialisation fin XIXe – début XXe siècle
Vasque de suspension attribuée à la
cristallerie Model 1930-1940. Musée
de la Princerie, Ville de Verdun
II. LA VERRERIE MODEL :
UNE PRODUCTION
ÉPHÉMÈRE
L’école Raymond Poincaré a été construite au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
L’architecture a dû s’adapter à un site urbain
complexe, placé entre le Brachieul et le canal
des Récollets. Ce quartier, détruit pendant la
guerre, a du être repensé en termes urbanistiques. L’enjeu était d’intégrer une architecture
moderne dans un quartier ancien, sans le dénaturer.
La paysage urbain est un paysage mouvant
et en évolution constante. Le développement
démographique, technique et industriel, mais
également les destructions ont transformé le
visage de la ville. Certaines strates de cette histoire sont encore lisibles, d’autres en revanche
ont totalement disparu.
Ainsi, à l’emplacement actuel de l’école Poincaré, se trouvaient, jusqu’en mai 1940 les bâtiments d’une verrerie. Cette usine, peu connue
des verdunois, a été créée en mai 1930 par
Maurice Model, un maître verrier parisien.
Pendant une décennie environ, elle produisit
de nombreuses pièces en verre pressé-moulé,
dans un esprit caractéristique de l’Art Déco
alors en vogue : lustres, vases, statuettes,
coupes, … Principalement destinés à l’exportation vers les Etats-Unis, ces objets étaient, a
priori, peu diffusés en France. Les ouvriers y
travaillant provenaient essentiellement de l’Est
de la France, terre d’accueil de nombreuses industries verrières depuis le XIXe siècle.
La guerre marqua la fin de la production verrière : l’usine fut bombardée par l’aviation
allemande en juin 1940. En 1953, le terrain fut
acheté par la Ville qui décida, trois ans plus
tard, d’y construire une école. L’école Poincaré
fut achevée en 1957.
Le bâtiment présente les caractéristiques de
l’architecture moderne et de la Seconde Reconstruction. La rationalisation des procédés
(emploi du béton préfabriqué permettant la
standardisation des éléments architecturaux,
répétition systématique des typologies de logements…) est rendue nécessaire par une société en pleine reconstruction. Elle trouve ses
justifications
dans les
principes
du
mouvement moderne
et un retour aux
modèles de composition de l’architecture
classique.
Les notions de ville moderne et de quartiers anciens
ne doivent pas s’opposer systématiquement : les constructions modernes permettent
d’améliorer le cadre de vie et sont adaptées
aux besoins évolutifs de la population, elles
peuvent participer à l’embellissement de la
ville et dialoguer avec les constructions plus
anciennes, une construction moderne ne remplace pas forcément une construction antérieure.
Lorsque les bâtiments ont disparu, que toute
trace a été supprimé du paysage urbain, comment peut-on connaître l’existence de cette
activité ? Quelles sont les sources indispensables pour la compréhension de l’histoire de
la ville ?
La verrerie Model a fait l’objet d’une re-découverte récente. Celle-ci est en partie due à la tradition orale : celle des enseignants de l’école
Poincaré qui retrouvaient des morceaux de
verre dans la terre, celle des verdunois vivant
à proximité de la verrerie alors en activité ou
celle des anciens ouvriers et de leurs descendants. Ces témoignages sont autant d’éléments essentiels pour connaître, comprendre
et transmettre l’histoire de la ville.
Ensuite, l’accès aux sources documentaires,
écrites, est une étape indispensable pour
étayer les témoignages oraux. Des preuves de
l’existence de la verrerie ont ainsi été retrouvées dans les archives municipales de Verdun
et à la bibliothèque d’étude. Enfin, le musée de
la Princerie a réuni plusieurs objets provenant
de la verrerie Model, auprès de collectionneurs
privés notamment.
Pour aller plus loin ...
LE PATRIMOINE INDUSTRIEL
La mise en valeur et la protection du
patrimoine industriel est un phénomène relativement récent.
La notion de patrimoine, d’abord restreinte aux biens qui sont transmis aux
enfants par leurs parents, s’est progressivement élargie. Le patrimoine culturel désigne désormais l’ensemble des
biens matériels ou immatériels présentant un intérêt historique, technique,
artistique…
La révolution industrielle apparue au
cours du XIXe siècle a profondément
façonné l’environnement et les territoires. Le patrimoine industriel est devenu un élément essentiel de l’identité
des habitants d’un lieu et fait l’objet
depuis les années 1970, en France,
d’un travail systématique de recensement et d’inventaire mené par le Ministère de la Culture. Celui-ci s’appuie sur
l’analyse des bâtiments de production
replacée dans le contexte de l’histoire
des techniques mais aussi de celle des
hommes, acteurs directs de l’histoire
économique et sociale de l’entreprise.
Incitations pédagogiques :
22 L’âge d’or de l’industrie du verre en Lorraine : Baccarat, Daum, Lalique, Gallé, Legras, frères Muller…
22 Comment connaître l’histoire d’une industrie disparue ?
22 Les traces du patrimoine industriel dans la ville contemporaine
6-13
22 Quels sont les critères de choix pour la préservation ou la destruction d’un patrimoine architectural ? La connaissance du contexte
historique, économique et politique est essentielle pour comprendre les décisions prises à une période donnée.
Se référer aux documents n°11 à 13 de la mallette.
Place du marché avant 1914 ( carte postale de la bibliothéque d’étude de la CAGV )
III. LA PLACE COMMANDANT GALLAND :
LE RENDEZ-VOUS DES MARCHANDS
Verdun occupe très tôt un important rôle
commercial. Dès le début du VIe siècle, les
marchands verdunois mentionnent l’existence
d’un grand marché en contrebas du rocher sur
la rive gauche de la Meuse. Ils parcouraient
les routes européennes, échangeant des marchandises du Nord, du centre de l’Europe ou
du pourtour de la Méditerranée. L’importance
de ces échanges lointains est attestée par
le nombre de monétaires (ou fabricants de
monnaie) qui étaient plus d’une vingtaine à
Verdun.
Le découpage politique de 925 a placé Verdun
dans une position stratégique : en Germanie,
à la frontière avec la Francie Occidentale. Parfaitement intégrée au puissant commerce de
l’axe mosan, Verdun connut une réelle continuité dans son activité commerciale à partir
du VIe siècle, atteignant une véritable prospérité durant les IXe et Xe siècles.
Les marchandises alimentant le commerce
local ou international étaient très variées :
céréales, vin, poisson, textiles, métaux, épices,
fourrures mais aussi esclaves (prisonniers de
guerre) qui transitaient par Verdun pour être
revendus en Espagne Musulmane.
Verdun comptait alors trois principales
places commerçantes. La proximité de l’eau
favorisait les transports de marchandises.
Commerçants et artisans étaient établis sur les
bords de la Meuse et de ses canaux, voies de
communication essentielles.
Dès le milieu du XIIe siècle, le marché verdunois est supplanté par l’importance croissante
des foires de Champagne, devenues à partir
de cette époque la plaque tournante du commerce occidental. L’échiquier commercial se
transforme en raison du changement des axes
commerciaux majeurs et de l’apparition de
nouvelles techniques, de nouveaux acteurs ou
encore de nouveaux produits. La vallée de la
Meuse devient ainsi un itinéraire secondaire
au profit des routes alpines reliant le nord et
le sud de l’Europe.
Le marché verdunois reste toutefois une ressource essentielle de l’activité commerciale
de la cité qui abrite pas moins de 10 000 habitants et trois marchés. Verdun demeure la
place économique la plus forte de Lorraine
occidentale et les trois marchés de la ville sont
actifs :
Le marché aux vivres se trouvait rue Mazel,
en contrebas du castrum. Il était protégé par
le Petit Rempart construit probablement à la
fin du XIe siècle.
Le marché au sel se trouvait sur le mont SaintVanne.
L’Enclos des Marchands ou quartier du
marché, actuelle place Commandant Galland et secteur des Minimes, était déjà au XVe
siècle l’un des endroits les plus commerçants
de la ville en raison notamment de la présence
de moulins, d’un port et d’un débarcadère
situés sur le canal Saint-Airy. La zone portuaire
approvisionne la halle jusqu’au XVIIe siècle.
Le marché se tenait sur la grande place (place
Commandant Galland), la plus grande de la
ville basse. Des abattoirs ont été construits
en 1840 en bordure du canal Saint-Airy. Au
milieu du XIXe siècle, le quartier était encore
très animé au point qu’on y établit un corps de
garde en raison de la présence de nombreux
cabarets et foires.
L’importance historique du quartier du marché demeure visible puisque l’emplacement
initial de l’Enclos des Marchands est toujours
perceptible dans la trame urbaine actuelle.
Incitations pédagogiques :
22 La place a perdu son rôle économique et marchand mais demeure un espace public,
Se référer aux documents n°14 à n°17 de la mallette.
7-13
22 Le développement des transports terrestres au détriment de l’acheminement des marchandises par voie fluviale,
l’évolution des besoins et des modes d’achats ont entraîné le déclin progressif de ce port et du marché qui en dépendait.
IV. DU CHEMIN DE HALAGE AU CHEMIN DE PROMENADE
Le long des berges de la Meuse est aménagé un chemin qui permettait le halage des bateaux.
Le halage est un mode de traction terrestre des péniches et des chalands. La traction des péniches le long des fleuves et canaux était très répandue avant l’invention de moteurs adaptés
aux bateaux.
On distingue trois modes de traction terrestre des navires et péniches :
- le halage à la « bricole » : le marinier et sa famille s’attachaient à la corde de traction, appelée
bricole (ou verdon, fintrelle, maillette, ancierre), pour tirer le bateau,
- la traction animale, par chevaux, ânes ou mulets : les bêtes appartenaient au marinier, qui les
logeait à bord, ou à des charretiers appelés les « longs jours », qui disposaient de relais, le long des
voies d’eau. En 1935, on comptait encore 1 500 bateaux écuries en France,
- la traction mécanique, par des locotracteurs électriques sur rail ou sur pneus, ou par des tracteurs diesel.
Passage obligé pour l’acheminement des bateaux pendant plusieurs siècles, le chemin de halage
est désormais le témoignage d’un passé révolu. Toujours utilisé pour l’entretien de la voie navigable, il est aujourd’hui devenu un lieu de promenade apprécié. C’est ce changement d’usage qui
lui a permis de perdurer.
De même, la promenade de la Digue, d’abord chaussée rehaussée conçue au XVIIIe siècle pour
préserver la ville des inondations, fut réaménagée au XIXe siècle lors de la canalisation de la
Meuse en centre-ville (1874-1880). Véritablement reconvertie en promenade publique, après le
rachat par la ville à cette époque d’une nouvelle portion des jardins de l’hospice, la promenade
de la Digue fut plantée d’arbres (des catalpas) et dotée en 1882 d’un kiosque élégant, oeuvre
de l’architecte Paul-Nicolas Chenevier. La barrière métallique qui borde la promenade est celle
d’origine qui fut installée au XIXe siècle.
Le halage des péniches, Verdun, avant 1914 ( carte postale de la bibliothéque d’étude de la CAGV )
Pour aller plus loin ...
VERDUN, UN PORT DE RUPTURE DE CHARGES
En termes de navigation fluviale,
Verdun était principalement un port
de rupture de charges.
A l’origine, les bateaux les plus petits
entraient par le bras de la Meuse
appelé canal Saint-Vanne, au pied du
Mont Saint-Vanne. Ils arrivaient en
ville en passant le pont Notre Dame,
le pont des Raînes, le pont Sainte Croix
et abordaient le port du Mazel et de la
Madeleine.
Au XIe siècle, la construction des moulins de la Madeleine et de Saint-Maur
reliés par une digue qui entravait le
fleuve, empêcha la navigation dans
la traversée de la ville. La navigation
était aussi perturbée par de nombreux ouvrages comme les grilles des
écluses qui commandaient l’entrée des
canaux, d’autres installations de rives,
comme les lavoirs et les abreuvoirs,
notamment sur le Bracheuil et le canal
des Minimes.
Si les petites embarcations pouvaient
passer, la plupart devaient décharger
en amont. Les bateaux après avoir emprunté le chemin du Moson ou canal
Saint Airy entraient par la grille Saint
Airy jusqu’au débarcadère du port de
l’enclos de Marchands. Il fallait alors
faire transiter les marchandises par de
petites embarcations (nefs, nacelles
ou barques) ou des chariots. Bateliers,
haleurs* et débardeurs* s’affairaient
à la manœuvre des bateaux et au
déchargement-réembarquement des
marchandises.
Cette situation va perdurer pendant
huit siècles puisque Verdun restera
un port de rupture de charges jusqu’à
la canalisation de la Meuse, à la fin du
XIXe siècle.
Incitations pédagogiques :
22 Naissance de la société de loisirs : promenade d’agrément, développement des parcs (ex.
Parc Japiot), kiosque de la digue …,
22 Les vieux métiers liés au transport fluvial : bateliers, haleurs, débardeurs …,
8-13
22 Les anciens sentiers de halage devenus un attrait de la ville.
Se référer aux documents n°18 à 20 de la mallette.
Haleur* : personne qui tire une embarcation depuis la berge.
Débardeur*: travailleur affecté au déchargement des bateaux.
Vue du port en dessous de l’écluse avant 1914 ( carte postale de la bibliothéque d’étude de la CAGV )
Pour mieux comprendre
Dans la partie inférieure de son cours,
la Meuse offre de graves difficultés à
la navigation. De nombreux projets de
modernisation ont été envisagés pour
améliorer le régime des eaux et le régulariser. Mais il faudra attendre la fin du XIXe
siècle pour que ceux-ci soient mis en
œuvre et pour que la vallée de la Meuse
connaisse un nouveau dynamisme. En
effet, avec la perte de l’Alsace-Moselle, le
Rhin devient alors un fleuve germanique
et la Moselle, une rivière frontière. La
Meuse est donc la seule voie navigable
de France permettant les échanges vers
l’Europe du Nord. La canalisation de la Meuse intervient
tardivement par rapport au reste du
territoire français. Les travaux débutent
en 1874, après avoir fait l’objet de différentes réflexions nationales. Les normes
définies par Freycinet alors ministre des
Travaux publics sont appliquées. Le cours
d’eau doit permettre de faire passer des
bateaux dits de type Freycinet (38,5m de
long, 5m05 de large et 1m80 de tirant
d’eau). Ces gabarits sont toujours en vigueur à l’heure actuelle et ont été repris
au niveau européen.
La construction du canal est le premier
gros chantier influant sur le territoire
avec l’arrivée de main d’œuvre étrangère
qui vient principalement du Sud et de
l’Est. Ces ouvriers se mêlent à la population et la région connaît un nouveau
dynamisme économique. Les locaux,
souvent paysans, participent ponctuellement aux travaux en tant que journaliers. Les ouvriers suivent le chantier au
fur et à mesure de son avancement. Ils
connaissent des conditions de travail difficiles et dangereuses occasionnant un
nombre important d’accidents.
Quelques années plus tard, cette population participe à un autre chantier d’envergure avec la construction des forts militaires autour de Verdun. La voie fluviale
est utilisée pour acheminer les matériaux
ainsi que les pièces d’artillerie.
LE PARC JAPIOT
Le parc et le pavillon, inaugurés en 1909,
virent le jour grâce aux efforts conjugués
de la société d’horticulture de la Meuse
et de Madame Japiot qui finança largement le projet qu’avait voulu son mari,
Ferdinand Japiot, président de la société
d’horticulture depuis 1890 et décédé en
1905.
bb Ferdinand Japiot (1825-1905). Inspecteur des eaux et forêts, Ferdinand Japiot
épouse une verdunoise. Retraité, il se passionne pour l’horticulture et la poésie. Il
prépare activement le projet de « jardin
d’essai » et écrit un recueil de poèmes « Les
délassements du forestier ». Son buste en
bronze, réalisé par le sculpteur Fosse, orne
aujourd’hui encore le parc.
Reflet de son temps, de l’esprit de découverte, de la naissance d’une certaine
idée du loisir, la société d’horticulture,
fondée en 1888, dont la vocation est
d’abord scientifique, créa le jardin avec
une dimension expérimentale, en parallèle de ses activités courantes (étude,
conférences, concours et expositions
agricoles). Ce contexte explique la répartition primitive rigoureuse des espaces
du jardin (botanique, verger, potager,
viticulture, sylviculture…). La société sera
dissoute en 1972.
Le circuit paysagiste fut dessiné par le
nancéien Picoré. Le pavillon fut quant
à lui construit par l’architecte Chenevier, dans le style des demeures « Belle
Epoque ». Terminé en 1909, il servit de
salle de réunion à la Société d’horticulture et de logement au jardinier.
L’époque témoigne déjà d’un goût prononcé pour la promenade et l’agrément
dans un cadre verdoyant, à l’écart des
nuisances de l’industrialisation, de l’urbanisation et du développement des
transports. Le modèle paysager le plus
répandu à l’époque favorise les chemins
sinueux, les pièces d’eau, un espace pour
la musique...
En 1962, ce domaine privatif est définitivement confié à la Ville et devient un parc
public.
9-13
LA CANALISATION DE LA
MEUSE
V. LA DRAGÉE VERDUNOISE :
UN PATRIMOINE INDUSTRIEL ET IMMATÉRIEL
Verdun demeure avant tout célèbre pour sa
tradition de fabrication de dragées, dont le savoir-faire et la production remontent au XIIIe
siècle. La dragée naquit à Verdun grâce à un
apothicaire de la cité, qui cherchait un moyen
de faciliter la conservation et le transport des
amandes qu’il utilisait : il eut l’idée de les enrober de sucre et de miel durcis à la cuisson. Devenant rapidement une friandise, « une épice
de bouche », la dragée fut recherchée notamment pour ses vertus curatives. Elle était surtout réputée pour combattre la stérilité, d’où
sa présence sur les tables françaises à chaque
événement familial : mariage, baptême, communion.
Au XIXe siècle, la production de dragées atteignit 72 000 kg par an (1830) et trois fabriques
sont connues à cette époque : Lizer-Mayeur,
Baudot et Braquier. Une quatrième fonctionna
également au XXe siècle : la fabrique Belot.
bb La maison Braquier. En 1783, la confiserie
J. BOIVIN, rue Mazel, représente la première phalange de ce qui devait devenir les Etablissements
BRAQUIER. Léon BRAQUIER et Edouard BOIVIN
achètent, dès l’armistice de 1871, le château de
Coulmier, ancienne villégiature des évêques de
Verdun, et font une vaste usine. Complètement
détruite lors de la Bataille de Verdun en 1916,
l’usine fut reconstruite et modernisée. La société
« La Dragée de Verdun », anciens Etablissements
L. Braquier, a été définitivement constituée en
1921. Les Dragées BRAQUIER ont conquis le
monde entier. Des amateurs prestigieux ont
marqué la légende de l’entreprise au fil des années : Napoléon 1er, le Président Carnot, Edouard
VII Roi d’Angleterre, le Prince de Galles, le Roi et la
Reine des Belges, le Président Charles de Gaulle.
Traditionnellement, la production de dragées
à Verdun était réservée aux « cadeaux diplomatiques » : l’usage voulait que les personnages importants en visite à Verdun se voient
offrir des dragées, placées dans de petites
boîtes peintes à la main, donnant à ce présent
une connotation particulièrement luxueuse.
Cet artisanat a perduré à travers les siècles,
véritable « savoir-faire » devenu l’emblème de
la ville.
Couvercles de boîtes de dragées peints à la main.
Musée de la Princerie, Ville de Verdun
Incitations pédagogiques :
22 Activité économique qui marque le paysage urbain verdunois : magasin en centre-ville, usine, employeurs importants
10-13
22 Autres spécialités meusiennes : la Madeleine de Commercy, la configure de groseilles épépinée à la plume d’oie de Bar-leDuc, …
Se référer aux documents n°21 et 22 de la mallette.
Pour aller plus loin ...
LE PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL Le patrimoine culturel désigne, à l’origine, les témoignages matériels (objets, monuments…) présentant un intérêt historique,
artistique, technique, esthétique… qui justifient leur préservation et leur conservation.
Progressivement, cette notion a évolué et comprend désormais le « patrimoine immatériel » ainsi défini dans la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
adoptée le 17 octobre 2003 par l’UNESCO :
Réclame pour la maison Braquier 1914 ( bibliothéque d’étude de la CAGV )
En France, 12 pratiques culturelles immatérielles figurent
sur la Liste :
ÌÌ Les Ostensions septennales limousines (2013),
ÌÌ Le fest noz (2012),
ÌÌ L’équitation de tradition française (2011),
ÌÌ Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et
des identités par le métier (2010),
Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la
mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel immatériel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de
vie. La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel décline le patrimoine immatériel en cinq
grands « domaines » :
ÌÌ La fauconnerie, un patrimoine humain vivant (2010, partagé avec d’autres pays),
ÌÌ les traditions et expressions orales,
ÌÌ La tradition du tracé dans la charpente française (2009),
ÌÌ les arts du spectacle,
ÌÌ Géants et dragons processionnels de Belgique et de France
(2008, partagé avec la Belgique)
ÌÌ les pratiques sociales, rituels et événements festifs,
ÌÌ les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers,
ÌÌ les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.
ÌÌ Le repas gastronomique des Français (2010),
ÌÌ Le savoir-faire de la dentelle au point d’Alençon (2010),
ÌÌ Le Maloya (2009),
ÌÌ La tapisserie d’Aubusson (2009),
ÌÌ Le gwoka : musique, chants, danses et pratique culturelle
représentatifs de l’identité guadeloupéenne (2014, pour la
Guadeloupe département français d’Outre-Mer)
Chaque année, le Comité intergouvernemental de sauvegarde
du patrimoine culturel immatériel se réunit pour décider, ou
non, de l’inscription de pratiques et d’expressions culturelles
du patrimoine immatériel sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Chaque année, une Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente est également dressée. Elle est
composée d’éléments du patrimoine immatériel que les communautés concernées et les États parties considèrent comme
nécessitant des mesures de sauvegarde urgentes pour assurer
leur transmission.
A titre d’exemple, en 2014, ont notamment été inscrits sur
cette Liste : l’Al-Ayyala, un art traditionnel du spectacle dans
le Sultanat d’Oman et aux Émirats arabes unis ; l’Al-Zajal, une
poésie déclamée ou chantée libanaise ; les pratiques et savoirfaire liés à l’arganier au Maroc ; l’askiya, l’art de la plaisanterie
en Ouzbékistan ; le cercle de capoeira au Brésil ; la broderie de
Zmijanje en Bosnie-Herzégovine ; l’Ebru, l’art du papier marbré
en Turquie ; la tradition du sauna à fumée en Estonie ; le gwoka,
musique, chants, danses et pratique culturelle représentatifs
de l’identité guadeloupéenne ; la danse rituelle au tambour
royal du Burundi ; la tradition de la fabrication des tapis à Tchiprovski en Bulgarie, …
Les inscriptions sur cette Liste contribuent à mobiliser la coopération et l’assistance internationale qui permettent aux
parties prenantes de prendre des mesures de sauvegarde adéquates. De 2009 à 2014, le Comité a inscrit 38 éléments sur
cette liste parmi lesquels : la calligraphie mongole (2013), le
savoir-faire de la poterie en terre cuite dans le district de Kgatleng au Botswana (2012), la danse Saman en Indonésie (2011),
l’imprimerie chinoise à caractères mobiles en bois (2010), le
Cantu in paghjella profane et liturgique de Corse de tradition
orale (2009), la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
des communautés Aymara de la Bolivie, du Chili et du Pérou
(2008),…
11-13
« On entend par patrimoine culturel immatériel les pratiques,
représentations, expressions, connaissances et savoir-faire –
ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels
qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le
cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie
de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel,
transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur
milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et
leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et
la créativité humaine (…). »
LIENS AVEC LES PROGRAMMES SCOLAIRES
Cycle 2 (CP-CE1)
ÌÌdécouverte du monde : se repérer dans l’espace et dans le temps
ÌÌpratiques artistiques et histoire des arts
Cycle 3 (CE2, CM1, CM2)
ÌÌSciences expérimentales et technologies : les objets techniques
ÌÌHistoire ÌÌGéographie
ÌÌpratiques artistiques et histoire des arts
6e :
ÌÌGéographie 5e :
ÌÌhistoire
ÌÌhistoire des arts : arts de l’espace ; Arts, Créations et Cultures, ; Arts, Espace et Temps
4e :
ÌÌhistoire
ÌÌhistoire des arts : arts de l’espace ; Arts, Créations et Cultures, ; Arts, Espace et Temps
3e :
ÌÌhistoire
12-13
ÌÌhistoire des arts : arts de l’espace ; Arts, Créations et Cultures, ; Arts, Espace et Temps
LISTE DES DOCUMENTS CONTENUS DANS LA MALLETTE :
N°1 et 1bis : les Moulins et les Tanneries
N°2 : la verrerie Model
N°3 : la place Commandant Galland
N°4 : le chemin de halage
N°5 et 5bis : le magasin et l’usine Braquier
// Document 2 : plan actuel de la ville de Verdun
L’importance du fleuve, des canaux et des activités qui y étaient
liées est encore perceptible aujourd’hui à travers le nom de certaines rues de Verdun : la rue sur l’Eau, la rue de l’Ecluse, la rue de la
Scance, la rue du Brachieul, la rue des Bateliers, la rue des Tanneries, la rue du Moulin-la-Ville, la promenade de la Digue en sont des
exemples significatifs.
L’empreinte des corporations verdunoises : les moulins
// Document 3 : « Verdun. Passerelle et Poste du Puty »,
carte postale avant 1914 (Bibliothèque d’Etude, CAGV).
// Document 4 : « Verdun – Grands Moulins. Mess des
Officiers et Tour Chaussée. Vue prise du poste du Puty »,
carte postale avant 1914 (Bibliothèque d’Etude, CAGV)
// Document 5 et 5 bis : « Verdun – Eglise Saint-Sauveur,
Poste et Passerelle du Puty », carte postale avant 1914
(Bibliothèque d’Etude, CAGV)
Cette vue ancienne permet d’identifier plusieurs bâtiments. Certains ont disparu (moulin, poste de garde, église Saint-Sauveur),
d’autres subsistent (Tour des Plaids).
Pistes pédagogiques possibles :
ÌÌ savoir se repérer à partir des photographies anciennes/actuelles ;
ÌÌ identifier les bâtiments disparus/conservés ;
ÌÌ comprendre pourquoi certains bâtiments ont disparu et
d’autres sont toujours visibles.
// Document 6 : la Meuse et les canaux à Verdun.
Ce croquis situe les différents ports, ponts, écluses et moulins de
Verdun
// Document 10 : vue actuelle du canal des Tanneries
(Photo J-M.Perraux, Ville de Verdun)
Pistes pédagogiques possibles :
ÌÌ Savoir se repérer ;
ÌÌ Identifier les caractéristiques de l’activité des tanneries ;
ÌÌ Comparer les vues anciennes et récentes.
La verrerie Model :
// Document 11 : Madeleine MARTIN « La cristallerie
Model de Verdun », Connaissance de la Meuse n°98,
septembre 2010.
// Document 12 : Photographies d’œuvres de la verrerie Model (Musée de la Princerie, Ville de Verdun)
// Document 13 : fragments de verre provenant de
la verrerie Model trouvés sur le site de l’actuelle école
Poincaré.
Place Commandant Galland : le rendez-vous des marchands
// Document 14 : « Les relations lointaines des pays
mosans entre le VIIIème et le XIème siècles », carte
extraite de « La route de la Meuse et les relations lointaines des pays mosans entre le VIIIe et le XIe siècle »,
Maurice Lombard,1953
Si cette carte est incomplète et quelque peu datée, elle souligne
l’importance commerciale de Verdun au haut Moyen Age grâce à
sa position stratégique sur un carrefour entre voie fluviale et voie
de terre.
// Document 15 : texte La Meuse, moyen de transport et
d’échanges au Moyen Age (d’après Alain Girardot).
// Document 16 : Plan de la Ville et de la citadelle de
Verdun en 1784 (Musée de la Princerie, Ville de Verdun).
Ce plan permet notamment de situer la « Place Marché »
// Document 17 : « Place Marché », carte postale avant
1914 (Bibliothèque d’Etude, CAGV).
Le chemin de halage // Document 7 : ensemble de textes relatifs aux moulins :
// Document 18 : « Verdun, La Meuse à la Galavaude »,
carte postale avant 1914, (Bibliothèque d’Etude, CAGV).
Pistes pédagogiques possibles :
Cette photographie, bien que prise en aval de la digue, permet de
comprendre le principe du halage.
ÌÌ Le fonctionnement des moulins
ÌÌ Les fonctions des moulins
ÌÌ Quelques métiers liés aux moulins
ÌÌ Les meuniers
// Document 8 : « Moulin à eau », illustration extraite de
L’Encyclopédie (Bibliothèque d’Etude, CAGV)
les tanneries
// Documents 9 et 9bis : deux cartes postales, avant
1914, illustrant les activités de tannerie (vue depuis l’actuelle avenue de Douaumont, vers le Pont des Minimes)
(Collection privée et Bibliothèque d’Etude, CAGV)
// Document 19 : « Verdun - Promenade de la digue »,
carte postale avant 1914 (Bibliothèque d’Etude, CAGV).
// Document 20 : « Verdun-sur-Meuse - Promenade de
la digue, allée des Tilleuls », carte postale avant 1914
(Bibliothèque d’Etude, CAGV).
La dragée verdunoise
// Document 21 : Couvercles de boîtes de dragées
(Musée de la Princerie, Verdun).
// Document 22 : « le char de la dragée », Album souvenir de la Cavalcade de Verdun, 1905 (musée de la Princerie, Ville de Verdun).
13-13
// Document 1 : présentation du parcours
14-13
CONCEPTION :
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Conception : Service communication de la Ville de Verdun - Archives Départementales de la Meuse, tous droits de reproductions réservés AD55 201271
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