© 2012 – Économie internationale, 9e édition
entre 3/2 et 5. Pour un prix de 5, les deux pays produiront des pommes. La courbe d’offre relative redevient
plate en 5. En résumé, l’offre relative est constituée de trois segments. Elle est plate au prix de 3/2 pour
une offre relative comprise entre 0 et 1/2, verticale à la quantité relative 1/2, entre les prix 3/2 et 5, puis
plate une nouvelle fois entre 1/2 et l’infini lorsque le prix est égal à 5.
3. Imaginons que la demande relative mondiale prenne la forme suivante : demande de pommes / demande de
bananes = prix des bananes / prix des pommes.
a. Représentez graphiquement les courbes de demande et d’offre relatives mondiales.
b. Quel est le prix relatif d’équilibre des pommes sur le marché mondial ?
c. Quelle est la structure des échanges ?
d. Montrez que les deux pays gagnent à l’échange.
a. Dans le repère des prix et quantités relatifs, cette courbe de demande relative est une droite qui passe par
les points (1/5,5), (1,1), (2,1/2).
b. Le prix relatif d’équilibre des pommes se trouve à l’intersection des courbes d’offre et de demande
relatives. C’est le point (1/2, 2), où la courbe de demande relative coupe la courbe d’offre relative sur sa
section verticale. Le prix relatif d’équilibre est donc 2.
c. Le pays domestique ne produit que des pommes, et le pays étranger uniquement des bananes. Chaque
pays échange une partie de sa production contre une partie de la production de l’autre pays.
d. En autarcie, le pays domestique pourrait gagner 3 bananes en renonçant à 2 pommes, et le pays étranger
1 pomme en renonçant à 5 bananes. Le commerce permet à chaque pays d’échanger 2 bananes
pour 1 pomme. Le pays domestique pourra ainsi gagner 4 bananes en renonçant à 2 pommes, alors que
le pays étranger pourra obtenir 1 pomme en renonçant à seulement 2 bananes. Chaque pays gagne donc
au commerce.
4. Supposons qu’au lieu de 1 200 travailleurs, le pays domestique en accueille 2 400. Quel est le prix relatif
d’équilibre sur le marché mondial ? Comment se répartissent dans ce cas les gains à l’échange entre les deux
pays ?
L’augmentation du nombre de travailleurs domestiques déplace le plan d’offre relative de telle façon que les
coins sont en (1, 3/2) et (1, 5) plutôt qu’en (1/2, 3/2) et (1/2, 5). Le point d’intersection des courbes d’offre et de
demande relatives est maintenant sur la partie horizontale inférieure, au point (2/3, 3/2). Là encore, le pays
étranger gagne à l’échange. Mais pour le pays domestique, le coût d’opportunité des bananes en pommes est
le même qu’il y ait ou non du commerce. Le pays domestique ne gagne donc rien, mais ne perd rien non plus
au commerce.
5. Considérons toujours que le pays domestique dispose de 2 400 travailleurs, mais que leur productivité soit
divisée par deux dans chaque secteur. Construisez la courbe d’offre relative mondiale et déterminez le prix
relatif d’équilibre. Comparez les gains à l’échange avec ceux obtenus à la question 4.
La quantité de « travail effectif » n’a pas changé, puisque le doublement de la force de travail est accompagné
d’une réduction de moitié de la productivité du travail.
6. D’après des données récentes, le salaire mensuel d’un travailleur industriel chinois s’élève environ à 2 100
yuans, soit un peu moins de 230 euros au taux de change officiel. En France, le salaire mensuel moyen d’un
travailleur à temps plein est de l’ordre de 1 600 euros. Ce constat amène de nombreux commentateurs à
affirmer que l’ouverture au commerce avec la Chine doit contraindre les Français à accepter des réductions de
salaires et une révision à la baisse du système de protection sociale. Qu’en pensez-vous ?
Cette affirmation n’est qu’un exemple supplémentaire de l’argument du dumping social discuté dans ce
chapitre. Il faut bien noter que le niveau des salaires ne vient pas de nulle part. Les salaires sont déterminés
par les productivités relatives et les demandes relatives pour les différents biens. L’encadré 3.2 montre qu’il
existe effectivement une relation étroite entre salaire et productivité. Ainsi, le fait que les salaires chinois soient
relativement faibles est lié au fait que la France est relativement plus productive dans la plupart des secteurs.