
Les Plantes de l’été
La lavande est le symbole de la Provence. Ces champs inspirent les peintres et les abeilles ! Elle a un
petit cousin : le lavandin.
Toutes deux de la famille des labiées, la lavande et le lavandin, que l'on confond très souvent, sont
néanmoins d'espèces différentes. La lavande vraie est une espèce originelle, alors que le lavandin est
un hybride qui résulte du croisement de la lavande vraie et de l'Aspic. La lavande vraie se reproduit
par graines et par bouture, mais le lavandin est stérile et ne se reproduit que par bouture. La lavande
vraie peut donc être cultivée ou sauvage, alors que le lavandin ne se rencontre pas à l'état sauvage.
Chaque graine de lavande donne un plant différent, d'où l'aspect hétérogène des lavanderaies, alors
que les plants du lavandin, beaucoup plus gros et en "boule", sont rigoureusement identiques du fait
de l'hybridation. L'altitude joue aussi un grand rôle dans la différenciation entre les deux espèces :
tandis que le lavandin croît à toutes altitudes (du niveau de la mer à plus de 900 m), la vraie lavande
ne pousse qu'à partir de 350-400 m environ, jamais en dessous.
À noter également la différence de fleurs et de feuilles : on reconnaît la lavande vraie à sa petite tige
(30 à 40 cm environ) et à son épi de fleurs plus petit, couleur "lavande", tandis que la tige du lavandin
est plus longue (60 à 80 cm) et que son épi est plus gros, plus pointu et de couleur franchement
violette; de plus, il se caractérise par la présence de deux "épillets" latéraux, placés en bas.
Enfin et surtout, l'huile essentielle de lavande vraie, utilisée en aromathérapie est plus fine de
parfum, plus douce, presque ronde. Elle a gardé toutes ses propriétés thérapeutiques, alors que
l'essence de lavandin, d'odeur plus âcre, beaucoup plus "camphrée", n'est pratiquement plus utilisée
en pharmacopée.
La lavande (ou le lavandin) a pour l’apiculteur, outre la qualité du miel qu’elle fournit, une deuxième
vertu : une fois séchées, ses tiges constituent un excellent combustible pour les enfumoirs.
Le tilleul procure un miel délicat. Sa floraison prend le relais de celle de l’acacia. C’est un arbre plus
majestueux que ce dernier. Il rivalise avec le chêne en la matière, ce qui n’avait pas échappé aux
anciens. Ovide dans ses Métamorphoses , nous raconte l’histoire de Philémon et Baucis, couple âgé
uni par leur amour depuis l’adolescence. Jupiter et Mercure, ayant pris l’apparence humaine, sont
reçus chaleureusement par eux, après avoir été rejeté par tous les voisins. En suprême récompense à
la fin de leur longue vie, ils sont transformés en arbre unis à jamais par leurs branches. Philémon en
chêne et Baucis en tilleul, « l’arbre qui guérit » et qui unit, comme l’écrit La Fontaine : Pour peu que
des époux séjournent sous leur ombre, ils s’aiment jusqu’au bout malgré l’effet des ans. Le tilleul est
abondamment consommé en tisane pour ses vertus sédatives. Au mois de juillet, les abeilles ne se
contentent pas de visiter le fond des corolles, elles récoltent également le miellat, produit par les
pucerons se développant sur le feuillage dont ils ponctionnent la sève. Cette sève digérée, ils
régurgitent le miellat brillant et collant sur les feuilles, véritable friandise pour les abeilles. En effet,
après l'avoir longuement léché, ce miellat est une fois de plus digéré, ventilé et stocké à l'instar du
nectar. Le miel de Tilleul peut entrer dans la composition poly-florale du miel de forêt ou faire l'objet
d'un miel mono-floral. Dans ce cas, il est ambré-clair et prend, à l'état solide (cristallisation courte à
longue), une teinte jaune plus ou moins sombre dont la granulation est moyenne. À l'état liquide, la
présence de miellat fonce sa couleur. Au nez, son odeur mentholée caractéristique est forte et assez
persistante. En bouche, l'arôme très puissant d'infusion de tilleul et de menthol est souvent associé à
une saveur balsamique et persistante. Il laisse régulièrement une légère amertume en fin de bouche.