
Jeudi 25 septembre 2014 ♦ page 7
Correspondance de la Publicité
l'alimentaire, deux secteurs qui connaissent pour la première fois en 2013 une baisse
sensible des achats dans les lieux physiques. Plus particulièrement en France, on recense près
de 150 000 enseignes en ligne avec un top 20 qui représente 80% du secteur et dont certains
sites peuvent accueillir plus de 2 millions de Français par jour. Le e-commerce voit
également l'émergence du phénomène des places de marché, Amazon en tête, qui
représentent désormais 15% du volume d’affaires des sites de e-commerce français. Enfin, les
réseaux sociaux interfèrent de plus en plus sur les actes d'achat, traduisant un besoin pour le
consommateur comme pour le commerçant d'établir des liens forts de confiance.
La confiance au cœur de la démarche du législateur
La confiance est justement la clé de voûte de la démarche du législateur européen et national qui doit
d'une main protéger le consonaute fragilisé par cette relation contractuelle nécessairement à distance
et d'autre part accompagner l'impérative croissance du e-commerce. Comme le souligne Me Carole
BUI, avocat du Cabinet Carlara au sein du Pôle Nouvelles Technologies, cette confiance passe par
une protection accrue du consonaute qui va de pair avec la mise en place de contraintes imposées
aux acteurs du e-commerce en termes de processus et d'information du consommateur.
Me Hervé LECUYER, souligne que la loi Hamon propose pour la
première fois une définition du consommateur : "est considérée
comme un consommateur toute personne physique qui agit à des fins
qui n'entrent pas dans le cadre de son activité commerciale,
industrielle, artisanale ou libérale". Il note que cette définition
négative fait du droit de la consommation qui était un droit
exceptionnel, un droit commun. Pour ce qui est du e-commerce la loi
prévoit des obligations et des sanctions. La maîtrise du temps est une
volonté du législateur. Ainsi le délai de rétractation est fixé à 14 jours
à compter de la date de réception du produit, le marchand devant délivrer à l'acheteur un accusé
réception sur un support durable – un e-mail peut suffire - et mettre à disposition un formulaire de
rétractation dont l'utilisation par le consommateur n'est pas une obligation. Le décret en attente devrait
contenir un formulaire type de rétractation. Est également précisé le délai de remboursement. En cas de
rétractation, le remboursement, frais de livraison au tarif standard compris (même si le consommateur a
choisi de sa propre initiative une livraison express), doit intervenir dans les 14 jours avec possibilité de
différer jusqu'à réception par le marchand des produits en retour. Le remboursement doit être fait avec
le même moyen de paiement sauf accord de l'acheteur. Souhaitée par la FEVAD, cette disposition
empêche le remboursement en argent des produits payés en bon cadeau. En cas de non livraison, le
délai de remboursement légal est de 30 jours.
Outre ces délais, le législateur s'est penché sur l'information du consommateur à commencer par
celle sur le droit de rétractation avant même de commencer le processus de commande, mais
également sur les conditions contractuelles (moyens de paiement et restrictions de livraison
notamment), les garanties légales et sur l'identité du site. In fine, un récapitulatif reprenant la
définition du produit, la durée éventuelle et le prix global doit être fourni au consommateur avant la
conclusion du contrat et lui permettre de modifier si nécessaire ses données personnelles y figurant.
Pour conclure le contrat, le consommateur devra "activer une fonction" – bouton cliquable – qui lui
permettra de "reconnaître explicitement son obligation de paiement". Enfin, après la commande, le
marchand doit fournir une confirmation du contrat sur un support durable, celui-ci pouvant être un e-
mail. Durant tout le processus, la loi Hamon prohibe l'utilisation de cases pré cochées pour la
souscription d'options supplémentaires (livraison, extension de garantie, assurance…).