le compa
Conservatoire de l’agriculture
PLAN DE VISITE
affiches de campagnes
1860 1960
le rural et ses images
Glissez ici les
documents mis à
votre disposition
dans l’exposition
Le Compa - Conservatoire de l’agriculture
le musée du Conseil général d’Eure-et-Loir
Pont de Mainvilliers, 28000 Chartres
téléphone 02 37 84 15 00 / www.lecompa.com
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Six affiches ouvrent l’exposition dans l’entrée du musée. Elles sont parmi les plus représentatives de la collection
constituée par Philippe Brugnon : Cappiello, Vincent, Coulon, Rabier, Loupot, Savignac... tous de grands affichistes.
Sur votre gauche, découvrez la fresque Afches, propagande et publicité :
Une frise chronologique sur les grandes dates de l’histoire de l’afche et du graphisme.
Une trentaine de citations d’auteurs et six diaporamas : approchez-vous pour les mettre en route !
La 1ère étape de l’itinéraire-jeu : répondez aux questions.
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Déjà, les hommes préhistoriques reproduisent des images en apposant leurs mains sur les parois des grottes... Mais
l’invention majeure de reproduction des images est la lithographie au début du XIXe siècle. La vivacité des couleurs,
le rendu du crayon donnent aux affiches de Jules Chéret le statut d’art mural. Les courants artistiques, en particulier
l’art nouveau, influencent les affichistes : chez Alfons Mucha, les motifs végétaux envahissent la surface picturale et
la typographie. Après la Grande Guerre, les « mousquetaires » de l’affiche (Loupot, Cassandre, Carlu et Colin) renou-
vellent le graphisme. Après la Seconde Guerre mondiale, l’influence américaine se fait ressentir avec l’apparition de
la pin-up. En 1968, la sérigraphie permet l’impression d’affiches bon marché. A partir des années 70, les agences
s’emparent du marché de la publicité sous l’égide des directeurs artistiques et de ses équipes de créatifs.
L’exposition « Afches de campagnes » a été imaginée autour d’un parcours linéaire et plein
de surprises : 5 salles thématiques, 2 fresques historiques, 2 mezzanines-ateliers... et une
imprimerie.
Tout au long de votre visite, vous découvrirez, sur les murs, un itinéraire-jeu en 11 haltes qui
sont une aide à la compréhension des afches. Les étapes de ce grand tour sont signalées par
des eurs de tournesols (de 1 à 3 selon la difculté) : amusez-vous à répondre en famille !
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Charles Loupot ou l’invention de l’affiche moderne - film de Jacques Tréfouël - durée 51’
Savignac, homme de la rue - documentaire de Danièle Costes-Lombard - durée 25’
Générations de caractères - documentaire du Musée Municipal de l’Imprimerie de Nantes - durée 12’
100 ans d’économie rurale - films de Gérard Delahaye :
• 1980 - 2000 - durée 38’
• 1950 - 1980 - durée 28’
• 1920 - 1940 - durée 26’
• 1880 - 1914 - durée 22’
Allez plus loin dans la salle audiovisuelle en visionnant quelques lms, clips ou documentaires.
Remontez le temps en parcourant la fresque Histoire de l’agriculture : 60 mots-clés et 100 dates pour 200 ans
d’histoire de l’agriculture mis en scène par le plasticien Jacques Trancart. Amusez-vous à décrypter les
mots de la fresque : où se cachent le paysan, la fermière, le tracteur et le cheval ?
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Linstallation monumentale de 21 mètres sur 7, bâtie à partir de mots, mêlés et ajourés, présente quatre périodes :
• 1828-1880, une lente modernisation
• 1880-1950, crises agricoles et défense de l’exploitation familiale
• 1950-1980, l’agriculture française et le marché
• 1980-2006, les nouvelles campagnes
Une chronologie donne les repères nécessaires à la compréhension des affiches, sur deux siècles d’une histoire
rurale traversée par des mutations lourdes.
Sortez du labyrinthe et montez sur les mezzanines. Vous y découvrirez 2 espaces interactifs.
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• Lire et analyser
Ici on peut voir et revoir toutes les images de la collection (1322 affiches françaises).
Un exercice de décryptage est également proposé à partir d’une trentaine d’affiches vidéoprojetées et accompa-
gnées de commentaires.
Installez-vous devant une paire de jumelles et attrapez un casque. Laissez-vous guider par les commentaires de
spécialistes de l’image et de l’affiche.
• Création d’affiches
Une interview de Ronald Curchod, auteur notamment de l’affiche de l’exposition, permet au visiteur de compren-
dre le processus de fabrication d’une affiche. À la fois artiste et affichiste, il mixe les méthodes traditionnelles et
modernes de la création d’affiches.
Un reportage présente son travail et ses méthodes, ainsi que la technique de la sérigraphie.
Un petit atelier, alliant travail artistique traditionnel et création par ordinateur, est à la disposition des visiteurs.
Composez, vous aussi, des affiches originales que vous pourrez prendre ou afficher dans l’espace.
Lorsqu’un groupe de plus de 15 personnes, ou composé de visiteurs à mobilité réduite, souhaite suivre ces ateliers,
un médiateur peut proposer les mêmes activités dans l’imprimerie, située dans la grande salle des machines.
Renseignez vous à l’accueil.
• L’imprimerie
Dans cet espace de création, place aux techniques d’impression et de reproduction de l’image, à la fabrication de
papier et d’encres naturelles (sur réservation).
Entrez dans l’imprimerie pour découvrir les affiches créées par les groupes.
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Le premier thème de l’exposition apporte
une réflexion sur l’amélioration des condi-
tions de vie à la ferme et des activités fé-
minines. L’arrivée de l’électricité et de l’eau
potable en sont les principaux témoins.
« L’eau potable »
1924-1930 Henry Gazan
L’affiche, utilisant l’imagerie d’Epinal, se di-
vise en deux colonnes et décline les utilisa-
tions de l’eau (boire, laver le linge, arroser).
La partie gauche montre des personnages
fournissant beaucoup d’efforts pour aller
chercher l’eau au puits ou amener le linge
jusqu’à la rivière.
L’arrivée de l’eau courante, dans la partie
droite, fait figure de véritable révolution
rendant les tâches journalières plus
aisées.
Le slogan «Nous voulons partout, en abon-
dance, l’eau courante» met l’accent sur le
besoin en eau consommable.
Aujourd’hui les problématiques liées à
l’eau portent essentiellement sur l’écologie
et l’environnement.
« L’écrémeuse Automoto »
vers 1920 Mich
Cette affiche est composée de deux ca-
dres marquant l’opposition entre passé et
modernité. Dans chaque cadre, une figure
féminine écrème le lait. Ainsi, Mich hiérar-
chise les informations en montrant dans le
plus petit cadre (en haut) un travail pénible
et contraignant réalisé par une personne
âgée. Il y oppose une enfant capable de
faire le même travail apparemment sans
effort.
L’antagonisme apparaît également dans la
forme et le nombre de récipients, dans le
texte, dans l’attitude du chat.
L’écrémeuse, inventée en 1878 par le
suédois Laval et l’allemand Lefeld, utilise la
force centrifuge pour séparer le lait de la
crème qui s’évacuent chacun par un tuyau
différent. Mettant en exergue le gain de
temps, la facilité d’utilisation et l’hygiène,
l’affiche apparaît comme une véritable
apologie de la modernité.
Souvent considérée comme mal-aimée par
les gouvernants et méfiante envers la poli-
tique, la paysannerie est pourtant au cœur
des enjeux de la nation.
« Jeunes ! Le maréchal a créé pour vous »
1941 E. Derouet et R. Clavel
Dans la France de Vichy, le maréchal Pétain
appelle les jeunes de 14 à 21 ans à rejoin-
dre les centres ruraux, illustrés par le jeune
homme affûtant sa faux avant la moisson,
ou les ateliers de jeunesse, personnifiés
par le garçon travaillant sur une machine.
Le blé, symbole de la jeunesse, et la couleur
jaune, qui irradie l’ensemble de la carte de
France, semblent garantir un avenir radieux
au pays dans cette affiche de propagande.
Il est intéressant de noter l’inclusion de
deux photographies en noir et blanc dans
l’affiche : ce type de montage marque une
véritable avancée des techniques de l’affi-
che. Il assure également une accentuation
des contrastes et permet aux figures de se
détacher.
« Emprunt de la défense nationale »
1915 Francisque Poulbot
Cette scène montre le départ pour la
Première Guerre mondiale d’un père de
famille (au second plan) saluant la famille
qu’il quitte (au premier plan). Les soldats
laboureurs, habillés de l’uniforme bleu et
portant sac à dos et fusil, quittent les cam-
pagnes et leur village (arrière-plan) pour
rejoindre le front.
L’affiche atteint toute sa dimension tragi-
que par l’utilisation du dessin en noir sur un
fond à dominante beige. Les seules notes
de couleurs (bleu et rouge) sont là pour in-
duire un sentiment de patriotisme. En effet,
cette lithographie incite les paysans à prê-
ter de l’argent pour participer à l’effort de
guerre, synonyme de victoire et de retour
des soldats. Poulbot joue évidemment sur
les sentiments de peur et de déchirement
qu’engendre un tel départ. Notons la pré-
sence de la figure du petit Poulbot avec le
jeune garçon du premier plan.
L’agriculture occupe une part importante
de l’économie. Du producteur au consom-
mateur, les affiches interpellent tous les ac-
teurs de ce secteur : firmes, marques agro-
alimentaires, concours, foires et marchés...
« Lustucru »
1924 Paul Mohr
Cette affiche vante la particularité de la
recette de ces pâtes alimentaires compo-
sées de semoule de blé, d’eau mais surtout
d’œufs frais. L’affichiste utilise ici les cou-
leurs primaires et le blanc tout en instaurant
un jeu subtil de correspondances entre la
femme et le produit. Le jaune du blé rappelle
la chevelure, le blanc des œufs renvoie à
la robe, le damier bleu de la boîte est re-
produit sur le vêtement. Aujourd’hui encore
le damier bleu et le nom, faisant référence
au père Lustucru, représentent l’image de
la marque. D’autres affiches exposées pré-
sentent des marques qui existent encore
comme Sanders, Maggi, Saint-Gobain ou
Renault. Paul Mohr est ici influencé par
Cappiello dans le traitement de l’image.
« A bas l’intermédiaire »
vers 1900 Pal
L’affichiste propose ici une allégorie du tra-
vail viticole de qualité en mettant en scène
deux belles femmes pieds nus et habillées
de corsets.
L’une d’entre elles dépose le vin dans une
cuve alors que l’autre tire le vin. Néanmoins,
le message de cette affiche alerte le
consommateur sur l’existence d’intermé-
diaires peu scrupuleux faisant des bénéfi-
ces en diluant le vin.
Cet intermédiaire est décrit par le per-
sonnage du premier plan comme un petit
homme au physique ingrat, grisâtre et au
regard honteux. Gustave Fabre, propriétaire
viticulteur de Nîmes, cherche à faire valoir
la qualité de sa production en discréditant
les intermédiaires.
La composition en « Z » et la couleur de
certains mots amènent l’acheteur potentiel
à prendre conscience de son mode de
consommation.
Malgré l’abondante publicité faite pour des
tracteurs ou encore pour des engrais, la
modernisation de l’agriculture est lente en-
tre les deux guerres. La motorisation n’in-
terviendra qu’après 1945.
« LAnti-Bluetta »
début du XXe siècle anonyme
L’affiche divisée en deux met en scène des
paysans dans leurs vignes. Celui de gau-
che utilise le produit, dont l’affiche fait la
promotion : il est satisfait et sa production
est belle. En revanche, à droite, la récolte
est détruite, le viticulteur est complètement
abattu, les épaules basses, laissant tomber
son chapeau.
L’anti-bluetta est un pesticide fabriqué par
un pharmacien chimiste de Montpellier.
Il est répandu sur les vignes à l’aide d’un
pulvérisateur, instrument que l’on retrouve
dans le Compa sous une autre forme. En
dehors de la composition relativement
claire, un grand nombre de répétitions et
d’éléments typographiques rendent la lec-
ture de cette affiche amusante.
« Renault »
1926-1930 Pierre Fix-Masseau
Renault est un constructeur français de
tracteurs dont certains modèles sont visi-
bles dans le musée. L’affiche vante éga-
lement divers moteurs. Elle met en scène
un paysan sur son tracteur qui laboure un
champ. La modernité permet de faire faire
ce travail à une machine plutôt qu’à des
animaux. Sur le tracteur, on peut distinguer
le logo de la marque (un losange), la ma-
nivelle correspondant au démarreur et des
roues en métal (antérieures à l’invention du
pneumatique). En comparant cette affiche
avec celle du « Pony 820 », il semblerait
que certains codes soient reproduits, com-
me les couleurs utilisées et la disposition
du texte. Néanmoins, cette seconde affiche
est plus efficace : elle présente le tracteur
sur un fond géométrique symbolisant les
champs et ne met pas le produit en situa-
tion. De ce fait, la lecture est facilitée et le
message d’autant plus percutant.
Ce qui transparaît dans toutes ces affiches,
ce sont les représentations que se font les
affichistes du paysan et, sûrement, les ci-
tadins : référence à la peinture classique,
allégorie, caricature, héroïsation...
« L’emploi de ces engrais … »
non daté anonyme
Au premier plan, un homme bien vêtu
montre d’un bras des sacs d’engrais et de
l’autre une femme disposant en ligne de
belles javelles. Ce geste semble établir un
lien de cause à effet entre l’opulence de la
récolte et l’utilisation d’engrais qui nourris-
sent et fertilisent les plantes.
Le slogan « prospérité et richesse » semble
confirmer par l’habit de l’homme, l’abon-
dance de la récolte et l’utilisation d’une
moissonneuse-lieuse en arrière-plan.
Cette affiche ne vend pas un produit en
particulier mais cherche plutôt à induire un
comportement : l’utilisation d’engrais.
Le progrès que représente l’invention de
tels produits découle directement des re-
cherches menées en chimie organique.
« Deering »
non daté anonyme
Les quatre personnages de l’affiche for-
ment une famille apparemment prospère :
la table est couverte de victuailles, les
enfants ont des jouets, le père conduit en
arrière-plan une belle moissonneuse.
L’accent n’est visiblement pas mis sur la
machine Deering mais plus sur les béné-
fices que son utilisation procure. Le titre
qui figure sous l’image confirme cette ten-
dance en évoquant « la ferme heureuse ».
En ce qui concerne l’aspect esthétique, elle
fait directement référence à la peinture
flamande du XVIIe siècle en travaillant les
sujets en clair/obscur.
L’affiche rappelle une peinture célèbre de
Vermeer : la laitière, d’ailleurs utilisée pour
les yaourts du même nom.
Les publicités des années 1920-30 font
volontiers appel à ce type de représenta-
tions tentant d’inscrire la marque dans une
tradition.
Déambulez dans les cinq salles thématiques et n’hésitez pas à faire quelques haltes pour consulter les documents détachables qui sont autant de compléments d’information à votre disposition.
Prenez une che disponible sur les bancs et écrivez vos commentaires personnels à propos des afches qui auront attiré votre attention. Accrochez-les directement sur les murs de l’exposition grâce aux pinces prévues à cet effet.
Arrêtez vous devant l’itinéraire-jeu pour répondre aux questions posées sur 10 afches sélectionnées. Si nécessaire, servez-vous des informations ci-dessous.
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