Amis de Jean Giraudoux
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Donneriez-vous un sens particulier au fait de jouer à Bellac ?
Bellac est un haut lieu du théâtre. Je m'y sentirai dans les pas de
Louis Jouvet qui initia son festival, aujourd'hui l'un des plus anciens
de France. Y jouer a beaucoup de sens pour moi.
On vous voit au théâtre, au cinéma, à la télé. Vous êtes metteur
en scène, réalisateur? Vous venez d'être nommé à la tête des
Tréteaux de France. Comment vous situez-vous avant tout ?
Je me suis toujours senti un acteur de théâtre, qui fait du cinéma ou
de la télévision. Quand je fais de grandes sagas pour la télévision par
exemple, cela me sert à nourrir mes projets de théâtre.
Jouvet et Barrault faisaient la même chose, avec le cinéma.
Aujourd'hui, en prenant la direction des Tréteaux de France, l'acteur
que je suis devient le chef d'une troupe itinérante. Molière et
Shakespeare n'étaient-ils pas acteurs avant tout ?
Cela fait très longtemps que je désire fonder une troupe dans cet
esprit, une troupe faite pour sillonner le monde !
A quoi sert le théâtre ?
A défendre des valeurs, une idée de la dignité humaine à travers les
textes des poètes. Le théâtre n'est pas un divertissement, même quand
on joue Sacha Guitry, comme je le fais actuellement au Théâtre de la
Gaité Montparnasse.
Par ses deux visages, le rire et les larmes, le théâtre sert à libérer
l'être humain. Ici, le rire n'invite pas à fermer les yeux mais, au
contraire, à les ouvrir. Le théâtre sert à dire cette immense
plaisanterie qu'est la vie. Il fait partie de ces aventures magnifiques,
qui peuvent donner du sens à notre passage sur terre.
La Traversée de Paris : de Marcel Aymé, ce samedi à 21 h, au
Théâtre du Cloître, en ouverture du 57e Festival national de Bellac.