CancerOfficine 2012 Compte rendu du congrès américain de

Journal Identification = JPC Article Identification = 0224 Date: September 24, 2012 Time: 11:57 am
Pour citer cet article : Sicard J, Minighetti P, Rey JB, Launay-Vacher V. CancerOFFICINE®2012. Compte rendu du congrès américain de cancérologie, par
des pharmaciens, pour des pharmaciens®.J Pharm Clin 2012 ; 31(3) : 167-80 doi:10.1684/jpc.2012.0224 167
Congrès
J Pharm Clin 2012 ; 31 (3) : 167-80
CancerOfficine®2012
Compte rendu du congrès américain
de cancérologie,
par des pharmaciens, pour des pharmaciens®
Chicago, 1-5 juin 2012
Jérôme Sicard 1,2,3, Philippe Minighetti 1,2,4, Jean-Baptiste Rey 1,2,5, Vincent Launay-Vacher 1,2,6
1Association francophone pour les soins oncologiques de support (Afsos), Groupe de travail spécifique :
thérapeutiques (GTS Thérapeutiques), France
2Européenne de formation pour les pharmaciens : officine et oncologie (EFPO2), France
3Pharmacie principale Sicard, Châlons en Champagne, France
4Pharmacie Vivien-Minighetti, Arles, France
5Département de pharmacie, Institut Jean Godinot, Reims, France
6Service Icar, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France
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Depuis 2008, notre association, l’Européenne
de formation pour les pharmaciens (EFP),
réalise des comptes-rendus des plus grands
congrès de cancérologie, par des pharmaciens, pour des
pharmaciens®.
Depuis 2010, l’EFP a développé le Journal de pharma-
cie clinique, revue initialement uniquement à destination
des pharmaciens hospitaliers, pour en faire une revue
scientifique, traitant de sujets communs à l’hôpital et à
l’officine : la revue commune des hospitaliers et des
officinaux. A cette occasion, plusieurs pharmaciens offi-
cinaux ont rejoint l’association, dont Philippe Minighetti
et Jérôme Sicard.
Pour la cinquième fois cette année, nous avons
réalisé un compte-rendu du congrès de l’American
society of clinical oncology (Asco), pour les pharmaciens
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J. Sicard, et al.
Figure 1. L’équipe sur place à Chicago, sur le stand de notre partenaire Publi-
clin : (de gauche à droite) Debouts : Jean-Baptiste Rey, Institut Jean Godinot,
Reims (JBR) ; Vincent Launay-Vacher, Service Icar, GH Pitié-Salpêtrière, Paris
(VLV) ; Jérôme Sicard, Pharmacien d’officine, Châlons-en-Champagne (JS);
Assis : Philippe Minighetti, Pharmacien d’officine, Arles (PM) ; Christophe Gilliet,
Publiclin.
hospitaliers : AscoPharma®2012. Pour la première fois
cette année, nous avons décidé de réaliser un second
compte-rendu, spécifiquement dédié aux pharmaciens
officinaux : CancerOfficine®2012. Philippe Minighetti,
pharmacien à Arles, et Jérôme Sicard, pharmacien à
Châlons-en-Champagne, nous ont accompagnés à Chi-
cago sur le congrès afin de rédiger, pour leurs confrères
de ville, ce document (figure 1).
Nous espérons que vous trouverez ce document utile,
agréable à lire, et utile pour votre formation et votre
pratique. Les thèmes ont été sélectionnés et les articles
rédigés dans cet objectif. N’hésitez pas à nous faire remon-
ter vos remarques, critiques, et suggestions... En effet,
nous avons la ferme intention de réitérer l’expérience l’an
prochain !
Si vous souhaitez être directement informés de la mise
en ligne de notre futur compte-rendu, et être informés
de nos autres actions pour les officinaux, n’hésitez pas à
vous inscrire à notre mailing liste à l’adresse : www.efp-
online.org/CR_ins.html.
En 2011, les 5 comptes-rendus que nous avons pro-
posés aux hospitaliers ont totalisé près de 4 000 lectures,
sous la forme d’eBook ou de fichier pdf. Nous espérons
que cette édition de CancerOfficine®vous plaira et que
vous serez nombreux à nous lire et à vous inscrire pour
les prochaines éditions.
Nous vous souhaitons à toutes et à tous une agréable
lecture !
JBR&VLV
La prescription de médicaments
anticancéreux oraux :
les interactions avec la prise
d’alimentation
peuvent être anticipées
Source : M. J. Ratain. Expert Editorial. Asco Daily News.
Sunday, June 3, 2012 (chicago2012.asco.org/dn)
Nous le savons bien, la prise alimentaire concomi-
tante à la prise des médicaments peut avoir des effets
significatifs sur l’efficacité et la biodisponibilité des médi-
caments utilisés. Il est donc important que l’oncologue en
tienne compte, le problème étant de plus en plus prégnant
du fait de l’augmentation du nombre de médicaments
anticancéreux oraux (MAO) disponibles en délivrance
officinale.
Contrairement au calcul de dose pour les chimio-
thérapies injectables basé principalement sur la surface
corporelle du patient, la dose est fixe pour les MAO.
Celle-ci pourra être adaptée, dans un second temps, en
cas de toxicité trop importante. A noter cependant que
certains effets secondaires des MAO sont le reflet de
l’activité anti-tumorale du produit. Citons par exemple les
rashs cutanés observés sous Tarceva (erlotinib) ou bien le
syndrome main-pied observé sous Xeloda (capécitabine),
comme le montrent les abstracts 3541 et 4023. L’absence
de rash sous erlotinib peut signifier le fait que la molécule
n’est pas suffisamment dosée chez le patient et qu’une
analyse des concentrations sanguines résiduelles permet-
trait d’ajuster la dose afin d’obtenir des concentrations
proches de la valeur cible. Cette année, quelques pos-
ters de pharmacologie ont été présentés, justement avec
l’objectif d’ajuster la dose dans le cas de tumeurs solides
comme avec le Sutent (sunitinib) dans l’abstract 2596.
Ce constat s’explique par les variabilités inter-
individuelles et intra-individuelles observées avec les
MAO comparativement aux chimiothérapies IV et ceci
même avec une observance parfaite du traitement. La
solubilité, les transporteurs passifs ou actifs au niveau gas-
trique, l’effet de premier passage gastrique et hépatique
sont autant d’éléments que le prescripteur doit anticiper.
Cette situation est encore plus exacerbée lorsque l’on
s’intéresse au sous-groupe des inhibiteurs de la tyrosine
kinase (ITK) de plus en plus utilisés en cancérologie et
qui ciblent la partie intracellulaire du récepteur, contrai-
rement aux anticorps monoclonaux, qui ciblent la partie
extracellulaire du récepteur.
Ainsi les ITK doivent avoir des propriétés biochi-
miques uniques pour atteindre leur cible. Ils doivent
être suffisamment hydrosolubles pour atteindre une cible
intracellulaire mais ils doivent également être liposolubles
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Congrès
Tableau 1.
Molécule Impact de l’alimentation sur l’AUC
Lapatinib (Tyverb®) 150 % augmentation
Nilotinib (Tasigna®) 100 % augmentation
Erlotinib (Tarceva®) 50 % augmentation
Pazopanib (Votrient®)* 100 % augmentation
Abiraterone (Zytiga®) 300 % augmentation
*MOA non disponible en France
pour se fixer sur le site de la kinase. Cette combinai-
son liposolubilité et hydrosolubilité rend les ITK très
sensibles aux effets de la prise alimentaire résultant le
plus souvent par une augmentation de la biodisponibi-
lité avec un impact clinique significatif (c’est-à-dire >50 %
d’augmentation de la biodisponibilité, reflétée par une
augmentation de plus de 50 % de l’aire sous la courbe
des concentrations plasmatiques (AUC) (tableau 1)).
Compte tenu de ces effets, la solution pourrait rési-
der dans la prise du traitement à distance des repas. Cette
option est faisable, notamment pour les traitements en
prise unique journalière, mais également pour les molé-
cules réclamant 2 prises par jour.
Au final, des études sont en cours aux USA pour
évaluer l’impact de la prise alimentaire notamment avec
l’abiraterone (Phase II) qui semble être la molécule subis-
sant le plus d’impact de l’alimentation.
En pratique pour l’officinal
En pratique, il est important de se reporter aux Résumés
des caractéristiques produits (RCP) lors de la délivrance
des MAO et de bien souligner auprès du patient, tant à
l’instauration du traitement que durant le suivi thérapeu-
tique, l’importance de prendre son traitement à distance
du repas, si tel est recommandé par les RCP. Nous allons
détailler quelques médicaments en particulier ci-dessous.
Tarceva (erlotinib)
La posologie est individuelle (elle varie habituellement de
100 à 150 mg par jour). La prise se fait en une fois par
jour, au même moment tous les jours, de préférence le
matin, à distance des repas.
Tasigna (nilotinib)
L’administration se fait en deux prises de 400 mg par jour
toutes les 12 heures à distance des repas.
Tyverb (lapatinib)
L’administration se fait quotidiennement en une prise par
jour au moins une heure avant, ou une heure après un
repas. Une fois le traitement instauré, la prise devra se
faire toujours au même moment de la journée et au même
moment par rapport au repas.
Quelques exceptions à la règle toutefois.
Nexavar (sorafenib)
Il est recommandé d’administrer le Nexavar®en dehors
des repas ou avec un repas pauvre ou modérément riche
en graisses. En cas de repas riche en graisses, les compri-
més de Nexavar®doivent être pris au moins 1 heure avant
ou 2 heures après le repas. Les comprimés doivent être
avalés avec un verre d’eau. Respectez un intervalle de
12 heures entre la prise du matin et celle du soir.
Iressa (gefitinib)
Le comprimé peut être pris avec ou sans aliment, chaque
jour, approximativement à la même heure. Le comprimé
peut être entièrement avalé avec un peu d’eau ou après
dispersion dans de l’eau plate (sans écraser les compri-
més) si l’administration des comprimés entiers n’est pas
possible. Dans ce cas, le comprimé doit être mis dans
un demi-verre d’eau, remuer le verre jusqu’à dissolution
complète (cela peut prendre jusqu’à 20 minutes) et boire
la dispersion. Rincer correctement le verre avec un demi-
verre d’eau qui doit aussi être bu.
Sutent (sunitinib)
Le Sutent®peut être pris au cours ou en dehors d’un
repas. Il se prend à n’importe quel moment de la journée
avec un grand verre d’eau.
Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces données
sur le site du réseau Onco-Normand (www.onco-
normand.org) au travers des fiches de bon usage des
chimiothérapies orales pour les patients et pour les pro-
fessionnels de santé.
JS
Intérêt de l’utilisation
de la vitamine D3 pour améliorer
la fatigue des patients atteints
de cancers avancés
Rappels sur la vitamine D
La vitamine D ou calciférol ou vitamine antirachitique
est une vitamine liposoluble c’est-à-dire soluble dans les
graisses. Sa particularité tient du fait que sa source prin-
cipale est celle réalisée par l’organisme lui-même.
Il existe plusieurs variantes de la vitamine D, mais les
formes qui nous intéressent le plus pour notre pratique
sont :
la vitamine D2 ou ergocalciférol qui est d’origine végé-
tale. On la trouve dans la plupart des aliments ;
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J. Sicard, et al.
la vitamine D3 ou cholécalciférol qui est synthétisée au
niveau de la peau par l’action des ultraviolets sur le cho-
lestérol. La vitamine D3 est également présente dans les
aliments d’origine animale comme les huiles de poissons.
En 1952 : le docteur Woodward réalise la première
synthèse de vitamine D3 ce qui lui vaut le prix Nobel de
chimie en 1965.
Comment la vitamine D est-elle
distribuée dans l’organisme ?
La vitamine D d’origine alimentaire est absorbée avec des
graisses dans l’intestin grêle. Elle est ensuite retrouvée
dans la circulation générale :
la vitamine D formée par irradiation de l’épiderme passe
directement dans le sang ;
elle est principalement stockée dans le sang, les
muscles, les tissus adipeux, le foie et les reins ;
elle peut être ensuite dispatchée vers les intestins, les
os, les reins, les muscles, et les glandes parathyroïdes ;
la vitamine D est thermosensible, elle est sensible à
l’oxygène, à la lumière et aux acides.
Quelles sont les sources en vitamine
D3 ?
Huile de foie de morue (3 400 UI pour 100 g)
Hareng cru (900 UI pour 100 g)
Saumon (500 UI pou 100 g)
Sardines (300 UI pour 100 g)
Thon (230 UI pour 100 g)
Céréales (50 UI pour 100 g)
Œufs (40 UI pour 100 g)
Beurre (30 UI pour 100 g)
Foie de bœuf (19 UI pour 100 g)
Foie de veau (14 UI pour 100 g)
Lait (4–8UIpour 100 g)
Intérêt de l’utilisation de vitamine
D3 pour améliorer la fatigue
des patients atteints de cancers
avancés. Asco 2012
La fatigue est l’un des symptômes les plus courants des
patients diagnostiqués avec le cancer. Une carence en
vitamine D3 a été associée à un risque accru de mortalité
chez les patients en oncologie.
Une étude a été menée afin de montrer l’intérêt d’une
complémentation en vitamine D3 par voie orale sur la
fatigue. Les patients ont été randomisés pour recevoir en
parallèle d’une chimiothérapie standard la vitamine D3
orale à raison de 2 000 UI par jour pendant 3 mois. L’autre
bras ne recevant que la chimiothérapie standard.
Les patients ayant rec¸u la vitamine D3 ont montré une
amélioration marquée de leur niveau de fatigue.
La complémentation en vitamine D3 conduit donc à
une amélioration de l’état de fatigue du patient en chi-
miothérapie.
Cependant nous pourrions nous demander si à un
tel dosage de la vitamine D3 il n’y a pas de problèmes
d’innocuité ? En fait, selon les résultats de l’étude, le pro-
fil d’innocuité de la vitamine D en combinaison avec la
chimiothérapie était acceptable.
Nous avons de nombreuses formes de médicaments
à base de vitamine D dans nos officines, et il semblerait
que dans le contexte de la mise en place de soins de
supports pour nos patients, le conseil de cette vitamine
puisse être un bon moyen d’améliorer la qualité de vie de
nos patients.
Cependant bien qu’il n’y ait pas de problèmes
d’innocuité, il est important d’informer le médecin trai-
tant afin de mettre en place le suivi de l’administration de
vitamine D.
PM
Les anti-émétiques :
de solides recommandations
mais insuffisamment suivies
Source : Antiemetics : Current Standards, Emerging
Approaches, and Persistent Gaps (Saturday, june 2, 2012.
04:45 PM)
La gestion des nausées et vomissements chimio-induits
(NVCI) dans le cadre des soins de supports en cancéro-
logie a donné lieu à la rédaction de recommandations
internationales (Asco) et de recommandations franc¸aises
par l’Association francophone des soins oncologiques de
support (Afsos).
Les nausées et vomissements sont un des effets indési-
rables redoutés par les patients qui débutent un traitement
par chimiothérapie anticancéreuse. Ils touchent 50 à 60 %
des patients en fonction du type de chimiothérapie. La
perception comparée des patients et des soignants montre
qu’il existe un écart important pouvant être préjudiciable
dans l’optimisation des traitements anti-émétiques, notam-
ment concernant les NVCI anticipés et retardés.
Pour rappel, on classe les NVCI en trois catégories
distinctes :
anticipés : surviennent avant la chimiothérapie ;
aigus : surviennent au cours des 24 premières heures
de la chimiothérapie ;
retardés : surviennent après la 24eheure de la chimio-
thérapie sans limite de fin.
L’objectif de la session sur les anti-émétiques était
triple :
revenir sur la différence entre nausées et vomissements
et présenter la mise à jour des recommandations améri-
caines de l’Asco ;
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J Pharm Clin, vol. 31 n3, septembre 2012 171
Congrès
évaluer l’intérêt de certaines médecines alternatives ;
analyser les raisons de l’inobservance des recomman-
dations.
Après une partie épidémiologique sur la situation aux
USA, Stephen M. Grunberg est revenu sur les confusions
qui existent entre nausées et vomissements. Il rappelle
que l’évaluation des nausées et des vomissements doit
être individuelle en s’extirpant des fourches caudines de
la statistique. Cet aspect est d’autant plus important que
le médecin doit dissocier dans sa pratique les nausées
(éléments à composante subjective) des vomissements
(éléments plus facilement quantifiables). En effet, compte
tenu de la nature plus subjective des nausées, il est plus
fréquent que celles-ci soient sous-estimées par le corps
médical. De même, il existe une sous-évaluation des NVCI
retardés ou anticipés, ce qui explique pourquoi le Dr
Grunberg prône la mise en place d’un suivi téléphonique
ou bien la réalisation d’un questionnaire de suivi dans les
jours suivant la séance de chimiothérapie.
Dans ce contexte, le pharmacien d’officine a toute sa
place pour assurer le suivi des patients en intercure sur
la base d’un questionnaire simple et rapide (cf. ci-après
«En pratique pour l’officinal »).
Pour finir son introduction, le Dr Grunberg a mis
en avant les liens existant entre nausée et anorexie
qui semblent répondre au même mécanisme illustré par
l’activité sur les nausées chimio-induites de certaines
molécules également efficaces dans le traitement de
l’anorexie et de la cachexie.
Ethan Basch a présenté ensuite la mise à jour que
vient d’effectuer l’Asco des recommandations américaines
(www.asco.org/guidelines/antiemetics). Pour ce qui nous
concerne, notre référentiel est celui que l’Afsos vient
également de remettre à jour (fév 2012) et disponible
à l’adresse suivante, http://www.afsos.org/-Referentiels-
Nationaux.html.
A la différence des recommandations franc¸aises, les
recommandations américaines incluent une molécule, le
palonosetron (Aloxi®), un antagoniste 5HT3 de la famille
des setrons, non disponible en France pour le moment.
Dans les essais cliniques, il s’est avéré plus efficace que
les setrons de 1re génération (ondansetron - Zophren®,
granisetron - Kytril®) dans l’amélioration des NVCI
retardés.
Le palonosétron existe en IV à délivrer 30 minutes
avant la chimiothérapie ou bien en comprimé à prendre
1 heure avant la séance de chimiothérapie.
De même, il existe une formulation IV de l’aprepitant
(Emend®), le fosaprepitant (Ivemend®) antagoniste sélec-
tif de la neuro-kinase 1 délivré en une fois (produit non
disponible en France) contrairement à l’aprepitant qui doit
être pris à J1 (125 mg) une heure avant la séance, puis le
matin en J2 et J3 (80 mg) de la séance de chimiothérapie.
Le deuxième objectif de la session était de faire le point
sur l’utilisation de la médecine naturelle et des interven-
tions non-pharmacologiques. R.A. Clark-Snow est revenu
sur les résultats cliniques existants concernant notam-
ment les effets bénéfiques des ginsénosides, bioactifs du
ginseng, connus pour leurs effets anti-inflammatoires et
antioxydants.
En cancérologie, l’utilisation des médecines alterna-
tives est largement répandue, entre 35 % et 88 % selon
les études. On appelle également cela les médecines
intégratives, quand elles viennent en complément de la
médecine conventionnelle.
Une phase III randomisée a montré que 0,5à1g
de ginseng en usage quotidien semble avoir un effet
bénéfique sur les nausées et vomissements en associa-
tion avec les anti-émétiques conventionnels : sétrons et
dexaméthasone (J. Ryan. Supportive Care Cancer 2011).
Cependant, ces résultats restent très discutables du fait de
nombreux biais existant dans l’étude. De plus, le ginseng
est une plante qui n’est pas dénuée d’effets secondaires,
notamment des effets anticoagulants pouvant interférer
avec d’autres anti-coagulants (HBPM, aspirine et dérivés,
Pradaxa (dabigatran), Xarelto (rivaroxaban)...), et une
potentialisation de l’effet des insulines augmentant les
risques d’hypoglycémies.
Pour finir, Matti Aapro a souligné le fait que malgré
des recommandations solides et didactiques, un grand
nombre de cliniciens ne les suivent pas suffisamment.
Certaines raisons peuvent expliquer cette situation. La dis-
ponibilité des molécules est variable à travers le monde
et une prise en charge optimale nécessite un coût non
négligeable pouvant constituer un frein à l’utilisation de
celles-ci.
En pratique pour l’officinal
En France, nous avons les recommandations de l’Afsos
(http://www.afsos.org/-Referentiels-Nationaux.html).
Chaque molécule de chimiothérapie est classée en
fonction de son pouvoir émétisant. A chaque niveau de
sévérité, l’Afsos recommande un protocole de prise en
charge qui associe différentes molécules en fonction du
délai d’apparition des symptômes.
A notre niveau, la connaissance du protocole de chi-
miothérapie est un élément important pour anticiper les
risques de NVCI. En règle générale, les traitements déli-
vrés en officine (en particulier les thérapies ciblées) sont
très faiblement à faiblement émétisants (capécitabine -
Xeloda®).
Le questionnement du patient durant les intercures
sera primordial pour évaluer le retentissement possible
des NVCI sur la qualité de vie du patient, notamment
sur son alimentation. Ceci est d’autant plus important
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