De fait, ce qu’ils ne mentionnent pas est encore plus extraordinaire que ce qu’ils mentionnent. Ce
recours à Schumpeter permet en fait d’introduire une notion un peu oubliée par les auteurs de
l’article susmentionné, j’ai nommé : l’Entrepreneur.
Je m’étonne de ne pas trouver UNE SEULE FOIS le mot «entrepreneur» dans cet article puisqu’il
est bien évident, que «sans entrepreneur, il ne peut pas y avoir de croissance ». La croissance
n’est jamais le résultat de l’action de l’Etat mais toujours le résultat d’initiatives individuelles.
Nous savons aujourd’hui que LE seul créateur de richesse et donc de croissance dans l’industrie,
comme à fortiori dans les services ou l’inventivité est tout (Cf. Google, Microsoft, Youtube etc.) est
l’Entrepreneur.
Sans Entrepreneur, pas d’industrie peut être, mais certainement pas de croissance. Il n’y a pas et
il n’y aura jamais de solution collective à l’absence de croissance.
Continuons dans ce qui manque : la rémunération de l’entrepreneur s’appelle le PROFIT, dont les
auteurs ne disent pas un mot encore une fois alors que l’absence de croissance s’explique tout
simplement par l’écroulement de ces profits depuis vingt ans, en particulier dans le secteur
industriel. Si l’Industrie s’est effondrée en France c’est parce que les profits y sont insuffisants.
En bon disciple de Socrate ou d’Aristote, il me semble qu’il faut chercher la cause de cet
effondrement pour la corriger, et non pas essayer d’inventer une fois encore une nouvelle
machine a gaz, du style de la Loi Macron, qui bien sur ne fonctionnera pas, ce jeune talent
n’ayant jamais rien inventé de sa vie. S’il était inventif, il n’aurait jamais été le premier de sa
classe. Les bons élèves ne sont jamais des entrepreneurs.
Plus fondamentalement, L’Entrepreneur est à l’origine tant des processus de création que de
destruction analysés par Schumpeter, ce qui lui vaut sans doute sa grande impopularité (voir la
popularité d’Huber auprès des chauffeurs de taxis). C’est lui et lui seul qui crée l’étincelle
originale qui permet à la croissance de démarrer, ce qui ne veut pas dire qu’il va créer de la
richesse tout seul dans son coin. Il a besoin des autres.
Pour simplifier, on peut dire que la présence des entrepreneurs est nécessaire, mais pas
suffisante; d’autres intervenants sont nécessaires. Il a besoin de capital, il a besoin de
collaborateurs, de matières premières, de réseaux de distributions. Mais il a surtout besoin de
sécurité et de stabilité juridique que seul un état de Droit autorise.
Arrêter la logorrhée législative et réglementaire en France serait plus efficace pour relancer notre
économie que toutes les subventions versées à des gens qui toujours seront bien en cours mais la
plupart du temps incompétents (voir Madame Lauvergeon ou messieurs Bon et Tchuruk, eux aussi
premiers de classe).
Demandez à un entrepreneur, si vous en croisez un qui ose se déclarer, de quoi il N’A PAS besoin,
et invariablement sa réponse sera « De plus d’Etat, ».Le seul inconvénient en France, pour
l’entrepreneur aujourd’hui est que presque tous les secteurs de croissance sont sous le contrôle
de l’État : Citons l’Education, les transports publics, l’aménagement des retraites et de la
prévoyance, la Sante…
Nous sommes en effet dans une situation complètement kafkaïenne où l’État contrôle et gère,