PLATEAU N°1 MATHIEU BARCHÉ LISA TORRES HADRIEN PETERS CLÉMENT DURAND « LA VUE EST UNE CHOSE QUE L’ANIMAL PARTAGE AVEC L’HOMME MAIS DANS LA POSITION DROITE LE VOIR SE TRANSFORME EN REGARD. » Michael Fried 2 // NOTE D’INTENTION PLATEAU N°1 est une exploration du plateau. A la manière des Monty Python lorsqu’ils recréent un match de foot entre philosophes antiques qui trouvent, après avoir marché 80 minutes sur la pelouse, l’idée d’aller mettre le ballon dans le but de l’adversaire. C’est en foulant la scène que nous allons faire émerger la vie. Le plateau que nous foulons est un lieu totalement vide, ce doit être une boîte blanche immaculée, qu’on pourrait comparer à une galerie. Comment occuper cet espace sous tension, qui réagit à la moindre marque, qui active la moindre chose qui se trouve en son sein ? Nous pouvons justement nous servir de l’énergie de ce lieu pour travailler sur les éléments les plus infimes de la fiction, ou justement pour rester dans ce qui reste en-deçà de la fiction. L’exécutant placé comme émetteur dans cet espace, même s’il n’interprète pas, est forcé de produire un sens que nous ne contrôlons pas forcément. Le corps, le son qu’il produit, est pris ici comme matière à travailler, il devient, pour celui qui le voit, un « objet » observable à déchiffrer, au même titre qu’une œuvre d’art dans un musée. Cependant, même si le plateau artifie, s’il est l’« en puissance » de l’art, terre d’accueil pour ce qui veut bien se dévoiler, c’est parce que le spectateur nous enveloppe de son regard que nous ne sombrons pas dans les limbes. Ici, rien n’est défini, ni le lieu que nous investissons (théâtre, musée, boîte de nuit tout à la fois), ni ce que nous faisons (bruits, poses corporelles, mots énoncés). Mais c’est par la visibilité désirante de celui qui nous voit, que tout se redéfini et tout prend vie. Le voyeur artifie autant que le plateau. La soirée s’organise en deux temps. Pendant la première partie, le spectateur est libre de déambuler pour voir les « manifestations d’objets » qui sont là, de choisir, de détourner les yeux, de manger à un buffet, de discuter s’il le veut. Une feuille de salle lui est donné où il peut lire le programme de la soirée, et les « règles du jeu » qui s’instaurent entre les différents participants : actants et voyeurs. Dans un second temps, le public est séparé en deux pour libérer un espace vide au milieu, qui deviendra alors un terrain de jeu périlleux à occuper pour les interprètes. La question est de savoir si la fine pellicule de fiction qui existe encore entre l’œil du spectateur et le corps de l’interprète pourra résister sur ce plateau rendu fragile, comme la mince écorce de glace d’un lac gelé, prête à nous engloutir. Au final, ce qui nous intéresse, c’est de voir comment la position de spectateur, à partir du moment où il étend son regard sur l’objet vu, permet de faire naître la vie dans ce que nous voyons. Chassé de l’Eden de la fiction traditionnelle qui a tendance à le laisser inerte dans un fauteuil, le spectateur est obligé d’investir pleinement sa présence et sa vision d’une énergie revitalisante. 3 // L’ÉQUIPE HADRIEN PETERS De 2005 à 2008, Hadrien Peters est comédien dans la troupe d'Anne Delbée (Delbée Company), a participé à deux créations au théâtre Robert Desnos de Ris-Orangis : Le Cid de Pierre Corneille, dans le rôle de Don Sanche, et Antigone de Jean Anouilh, dans le rôle d'Hémon. Après une licence de lettres modernes à la Sorbonne et une formation théâtrale à l’école des Enfants Terribles, il intègre en 2010 l'école du Studio Théâtre d'Asnières. En 2012, il est élève dans de JeanPierre Garnier au Cours Florent, puis il part suivre la formation Anglaise de la LAMDA pendant 6 mois. LISA TORRES Après avoir suivi une formation au conservatoire d’art dramatique du 17ème arrondissement de Paris, puis à l’Ecole du Studio d’Asnières de 2010 à 2012, elle intègre ensuite le CFA des comédiens d’Asnières où elle travaille entre autre avec la compagnie « Opposito » et Christophe Lemaître. En 2013, elle joue dans la pièce « Des rails », mis en scène par Éric Cénat, et dans les courts-métrages « Conte de Printemps » d’Aurélien Peilloux et « Blême la neige, les coquelicots en pleine nuits » de Jenny Teng, ainsi que dans le moyen métrage « Les enfants de Golias » de Clément Schneider. En 2014, elle participe aux festivals de performance « 7x7 », ainsi qu’à la lecture de « Vivre dans le désert » à « La Parole Errante ». CLÉMENT DURAND Après un an au cours Florent, il intègre l’école du Studio d’Asnières en 2010. En 2011, il tourne pour la FEMIS dans le moyen-métrage « Etude d’un paysage amoureux » réalisé par Les films d’argile et dans le court-métrage « Grand comme la mort », réalisé par Clément Schneider. En 2012, il intègre la promotion 2012/2013 de l’Atelier volant au Théâtre national de Toulouse, il joue dans « Mangeront-ils ? » de Victor Hugo, mis en scène par Laurent Pelly au TNT en avril 2013 et « Edgar Allan Poe - Extraordinaires », d’après les nouvelles d’Edgar Allan Poe, adapté par Agathe Mélinand, mis en scène par Laurent Pelly au TNT en octobre 2013. En 2014, il joue dans « Le songe d’une nuit d’été » de Shakespeare mis en scène par Laurent Pelly au TNT. MATHIEU BARCHÉ Après quatre ans d’études théâtrales, Mathieu Barché décide de se tourner vers la mise en scène. Le DEUST arts du spectacle de Besançon, sous la direction de Guillaume Dujardin, lui a donné une solide formation théorique où il aussi rencontré de nombreux professionnels du spectacle : Guillaume Vincent, Sharif Andoura, Martine Schambacher, Benoît Lambert… Depuis cinq ans il joue au Festival professionnel des Nuits de Joux, où il interprète notamment Horatio (Hamlet), Sosie (Amphitryon de Kleist), Paris (Roméo & Juliette), Don Fernand (Le Cid)… Il est élève au Studio d’Asnières pendant deux ans, puis il fait sa troisième année de licence arts du spectacle à l’Université de Nanterre. Plus jeune, Mathieu a déjà eu des expériences de mise en scène avec la création de Chaînes d’Henri Michaux puis En 2012 qu’il rencontre l’écriture de Jon Fosse et qu’il décide de monter Violet, et en 2014, Hiver. 4 Compagnie LA CHEVAUCHÉE 52 bis rue Gauthey 75017 Paris 06.67.75.13.74 [email protected] 5