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C. L’affirmation des autres pays développés dans la gouvernance
Au même moment, les pays développés profitent du déclin des États-Unis et des
institutions internationales pour s’affirmer dans la gouvernance économique mondiale.
Ceux-ci décident, avec la création du G6, de jouer la carte multipolaire. Le G6, ou
« Groupe des Six », formé en 1975 lors du sommet de Rambouillet, à l’initiative du
président français Valéry Giscard d’Estaing, réunit les six premières puissances
économiques mondiales du moment : les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France,
le Royaume-Uni et l’Italie. Les six chefs d’État s’engagent à se réunir au moins une
fois par an, avec une présidence tournante, afin d’évoquer les questions économiques
mondiales. En 1976, le Canada rejoint le G6 qui, de fait, devient le G7 et même le G8
en 1998, lorsque la Russie, rejoint à son tour ce « club privé ».
Chaque réunion est l’occasion pour les chefs d’État de se rencontrer, mais aussi pour
leurs ministres d’établir des politiques communes, secteur par secteur (santé,
éducation, environnement, sécurité, etc.). Depuis 2014, et l’annexion de la Crimée
(région située dans l’est de l’Ukraine) par la Russie, les pays membres du G7 ont exclu
la Russie du G8. Le G8, depuis lors, est donc redevenu le G7. La gouvernance
économique mondiale, à partir de 1991, n’en est pas moins devenue multipolaire.
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En 1971, le président états-unien Nixon suspend la convertibilité du dollar en
or mettant, de fait, fin au système de Bretton Woods. Ce coup d’arrêt,
accompagné de nombreuses critiques à l’encontre de la Banque mondiale, du
FMI et du GATT, fait émerger une nouvelle gouvernance, plus multipolaire.
III. La réforme de la gouvernance économique mondiale à partir de ‰‰
A. L’affirmation des pays du Sud, une nouvelle réalité économique
Tout au long de la seconde moitié du XX
ème
siècle, la lecture du monde était
relativement simple. Elle était fondée sur une logique binaire de blocs ou d’ensembles
géographiques que tout oppose :
- d’une part, des blocs de nature idéologique, réunissant les pays capitalistes
autour des États-Unis et les pays communistes autour de l’URSS dans le cadre
de la rivalité est/ouest au cours de la Guerre froide (1947-1991) ;
- d’autre part, des ensembles géographiques de nature économique, réunissant
pays riches et développés (appelés « pays du nord) et les pays pauvres et en
développement (appelés « pays du sud) de part et d’autre la frontière nord/sud.
Depuis la fin des années 1990, après la fin de la Guerre froide, les pays communistes
sont devenus des pays capitalistes (système économique fondé sur la propriété privée
des moyens de production), tandis que de nombreux pays pauvres se sont enrichis. De
fait, une nouvelle représentation du monde s’impose : celle des « cercles
concentriques ». En vertu de cette logique, la Triade, constituée des États-Unis, de
l’Union européenne et du Japon, forme le « centre » de l’économie mondiale, autour
duquel gravite le reste du monde, appelé « périphéries » :
- les pays émergents (pays dont la croissance économique est forte et dont
l’IDH est proche de 0,8) compte cinq États situés sur tous les continents :
Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du sud ;
- les pays en développement (pays dont l’IDH est moyen mais qui enregistrent
une croissance économique, ce qui permet à leur IDH de progresser), dont
l’essentiel se situe en Amérique latine et en Asie ;
- les pays les moins avancés (pays dont l’IDH est faible et qui cumulent de
nombreuses difficultés, entraînant une stagnation voire un recul de leur IDH)
qui s’appauvrissent et qui sont principalement situés en Afrique subsaharienne
(34 PMA sont en Afrique sur 48 au total) ;