Africultures - Entretien - "J`ai demandé à l`Afrique qu`elle soit mon

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20|08|2010
entretien > histoire/société
"J'AI DEMANDÉ À L'AFRIQUE QU'ELLE SOIT MON INSTITUTRICE"
Entretien de Tanella Boni avec Georges Balandier
Paris, CEAF, 27 janvier 2010
DANS CET ENTRETIEN, GEORGES BALANDIER (1) PARLE DE SA DÉCOUVERTE DE L'AFRIQUE "COMME UN NOUVEAU COMMENCEMENT" ; DES
RENCONTRES QUI L'ONT MARQUÉ, DE SES RECHERCHES SUR LES VILLES AFRICAINES. MAIS LA TÂCHE INTELLECTUELLE DOIT ÊTRE POURSUIVIE PAR LES
NOUVELLES GÉNÉRATIONS, À QUI IL APPARTIENT, DÉSORMAIS, DE PENSER L'AFRIQUE QUI A "UNE LONGUE EXPÉRIENCE HISTORIQUE ET POLITIQUE."
Votre intérêt pour l'Afrique est constant. Comment cela a-t-il commencé ?
Ma vie est longue et remplie. Ce que j'éprouve pour l'Afrique est plus qu'un intérêt. C'est une liaison à la fois affective, intellectuelle,
émotionnelle ; quelque chose difficilement nommable dans la mesure où cela a été, pour moi, une nouvelle origine. C'est de l'ordre de ma
fabrication. Je ne serais pas ce que je suis, ce que ma vie a été, s'il n'y avait pas eu, très tôt, cette rencontre de l'Afrique. L'Afrique a été
pour moi à la fois une découverte et une sorte de nouveau commencement.
Un nouveau commencement ?
Oui. La découverte, cela va de soi puisque les enseignements que j'avais pu recevoir dans l'université française ou dans les
établissements spécialisés de l'enseignement supérieur étaient assez conventionnels pour ce qui est de l'anthropologie. Et de la définition
des sociétés africaines. Il restait quelque chose encore de très lourd de la distinction entre sociétés primitives et sociétés modernes et
quelque chose d'encore plus lourd de l'héritage colonial qui n'était pas achevé lorsque j'ai commencé ma carrière africaine. Pour moi, la
rencontre de l'Afrique à Dakar, en 1946, a été une découverte. La découverte d'une amitié aussi, qui dure jusqu'à maintenant alors même
que l'ami africain a disparu, je veux parler d'Alioune Diop.
Est-ce à cause de l'ami que vous êtes allé la première fois à Dakar ?
Non. C'est lui qui m'a permis d'avoir un accès à l'Afrique avec l'enseignement d'une sorte d'instituteur au lieu d'avoir un apprentissage un
peu "sauvage" de la différence. De ce qui diffère par la civilisation et par les rapports sociaux. J'avais ici un guide particulièrement
compétent, humaniste et passionné de culture. Ce qui m'a conduit là c'est une insurrection contre ma propre civilisation. J'ai été un
temps réfractaire comme on dit. J'ai connu la situation d'être sans identité présentable, sans domicile fixe parce que je refusais le service
du travail obligatoire de la France occupée, vichyste. J'ai connu cette situation de rupture et, dans le même temps, j'ai appris par le
maquis, la résistance armée, que d'autres conduisaient des résistances, affirmaient leur liberté et voulaient préserver ce qui était leur
héritage de civilisation et de rapports sociaux. J'ai donc eu cette curiosité-là à partir d'une insurrection "locale" si j'ose dire, qui concerne
mon pays, d'aller chercher ailleurs la solution aux insuffisances de mon propre univers. C'est la raison pour laquelle je donne tellement
d'importance à cette première amitié - je ne dis pas qu'elle a été la seule de mes amitiés africaines - je lui donne beaucoup d'importance
parce qu'elle a été au départ de mon apprentissage et qu'elle m'a beaucoup aidé dans une sorte de "déniaisement", il faut bien le dire, de
la relation à l'Afrique. Il y a aussi une niaiserie alimentée par la discipline : l'anthropologie peut croire qu'elle va dire à d'autres, mieux
qu'eux-mêmes, ce qu'ils sont…
Vous fréquentiez aussi Michel Leiris…
Vous évoquez là un homme qui a eu, pour moi, une grande (....)
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