Plan national de préparation et de riposte à l`infection par le

Version du 16/06/2015
Plan national de préparation et de
riposte à l’infection par le Coronavirus
du Syndrome Respiratoire du Moyen-
Orient (MERS-CoV)
1
Sommaire
1. Introduction ..................................................................................................................................... 2
2. Connaissances actuelles sur la maladie........................................................................................... 2
2.1. Aspects cliniques et virologiques ............................................................................................ 2
2.2. Situation Epidémiologique Mondiale ...................................................................................... 4
3. Recommandations de l’OMS ........................................................................................................... 5
4. Evaluation du risque pour le Maroc ................................................................................................ 5
5. Plan national de préparation et de réponse ................................................................................... 6
5.1. Objectifs du plan...................................................................................................................... 6
5.2. Axes d’intervention ................................................................................................................. 6
5.3. Renforcement des activités de veille et de surveillance ......................................................... 6
5.3.1. Surveillance du MERS-CoV .................................................................................................. 6
5.3.1.1. Objectifs de la surveillance .......................................................................................... 6
5.3.1.2. Définition du cas d’infection par le MERS-CoV ........................................................... 7
5.3.1.3. Déclaration et investigation ........................................................................................ 8
5.3.2. Renforcement de la surveillance des IRAS .......................................................................... 8
5.3.3. Mesures de vigilance en vue de la détection précoce des cas possibles ............................ 9
5.3.3.1. Détection précoce des cas possibles au niveau des points d’entrée .......................... 9
5.3.3.2. Renforcement de la surveillance des voyageurs en provenance des pays touchés ... 9
5.4. Préparation d’un dispositif de prise en charge et de contrôle de l’infection ....................... 10
5.4.1. Transport sécurisé des cas possibles ................................................................................. 10
5.4.2. Confirmation du diagnostic ............................................................................................... 10
5.4.3. Prise en charge des cas ...................................................................................................... 10
5.4.4. Mesures de lutte contre l’infection ................................................................................... 11
5.4.4.1. Mesures de protection individuelle .......................................................................... 11
5.4.4.2. Mesures d’ordre environnemental et technique : .................................................... 12
5.4.4.3. Désinfection de l’environnement des patients ......................................................... 12
5.4.4.4. Élimination des déchets ............................................................................................ 12
5.5. Gouvernance et coordination ............................................................................................... 12
5.5.1. Organisation de la réponse à l’échelle nationale .............................................................. 12
5.5.1.1. Mécanisme de coordination intersectorielle ............................................................ 12
5.5.1.2. Rôles et responsabilités du Ministère de la Santé .................................................... 12
5.5.2. Organes de gestion par niveau .......................................................................................... 13
5.5.2.1. Comité de pilotage de la réponse du système de santé ........................................... 13
5.5.2.2. Plate-forme centrale de veille et de réponse ............................................................ 14
5.5.2.3. Comités régionaux de veille et de réponse ............................................................... 14
5.5.2.4. Comités provinciaux de veille et de réponse ............................................................ 15
5.6. Communication et information ............................................................................................. 15
5.6.1. Supports d’information et de communication .................................................................. 15
5.6.2. Publics cibles ...................................................................................................................... 16
5.6.3. Planification et implémentation de la stratégie de communication ................................. 17
5.7. Sensibilisation et formation des professionnels de soins ..................................................... 17
ANNEXES ................................................................................................................................................ 18
2
1. Introduction
Le MERS-CoV, détecté pour la première fois en 2012 dans la péninsule arabique est une souche
particulière de coronavirus, encore jamais identifiée chez un animal ou un être humain. Il a été
nommé « Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient ou Middle East Respiratory
Syndrome Coronavirus, (MERS-CoV) » du fait que des cas de cette infection virale sont apparus en
premier lieu au Moyen-Orient, en Jordanie, au Qatar, à Oman, au Koweït, aux Émirats arabes unis et
de façon prédominante en Arabie Saoudite.
Le MERS-CoV est un nouveau coronavirus, proche de celui du Syndrome respiratoire aigu sévère
(SRAS) qui avait été à l’origine d’une épidémie meurtrière en 2003.
L’infection par ce nouveau coronavirus se manifeste le plus souvent par une fièvre et des signes
respiratoires pouvant se compliquer par un syndrome de détresse respiratoire aiguë.
Jusqu'à présent, la plupart des cas graves a é signalée chez des personnes souffrant d'autres
problèmes de santé, comme le cancer, le diabète ou une maladie rénale ; ou encore parmi des
travailleurs de la santé qui sont en contact étroit avec les malades.
Afin de juguler ce problème de santé inhabituel et inattendu, l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) encourage les pays à être prêts à faire face à une éventuelle propagation de ce nouveau virus
à travers la planète.
A cet effet, les pays en dehors de la région touchée sont appelés à maintenir un niveau élevé de
vigilance, en particulier ceux qui accueillent un grand nombre de voyageurs ou de travailleurs
immigrés en provenance du Moyen-Orient. Dans ces pays, la surveillance doit continuer d’être
renforcée conformément aux lignes directrices de l’OMS, de même que les mesures de lutte contre
l’infection dans les établissements de santé.
Conformément à ces recommandations, le Ministère de la Santé du Royaume du Maroc, dans le
cadre d’une collaboration étroite avec les partenaires concernés, a pris des dispositions pour
prévenir l’introduction de la maladie dans le pays et, le cas échéant, circonscrire sa transmission si le
virus se propage dans la population générale.
C’est dans ce contexte que s’inscrit ce « plan national de préparation et de riposte à l’infection par le
MERS-CoV » dont le principal objectif est d’organiser et d’uniformiser l’intervention du secteur de la
santé et des autres secteurs à l’échelle nationale.
2. Connaissances actuelles sur la maladie
2.1. Aspects cliniques et virologiques
Coronavirus (du latin, virus à couronne) est le nom d'un genre de virus de la famille des
Coronaviridae. Il s’agit d’une vaste famille de virus qui provoquent des maladies chez l’homme et
chez l’animal. Chez l’homme, les coronavirus peuvent causer des pathologies de gravité variable
allant du rhume commun au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
Le Coronavirus infecte essentiellement les voies digestives et respiratoires supérieures chez les
mammifères et les oiseaux. On a identifié plusieurs souches de coronavirus capables d'atteindre
l'Homme, dont le plus connu étant SARS-CoV, à l'origine du SRAS. Cinq d’entre eux infectent
l’homme :
- HCoV229E et OC43, connus depuis 1960,
- SARS-CoV identifié en mars 2003 lors de l’épidémie de syndrome respiratoire aigue sévère,
- NL63 et HKU1,identifiés respectivement en 2004 et 2005.
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Ce sont des virus enveloppés dont le génome est une molécule d’ARN de polaripositive de très
grande taille. Leur mode évolutif fait intervenir plusieurs paramètres : la génération de nombreux
mutants lors de la réplication, responsable d’une distribution en quasi-espèces de la population
virale, la capacité à établir des infections persistantes, la possibilité de délétion importante, la grande
flexibilité du génome due à un fort taux de recombinaisons homologues et hétérologues, la capacité
à franchir les barrières d’espèces et à s’adapter au nouvel environnement.
Les coronavirus (hors SARS-CoV) sont ubiquitaires et circulent sous forme épidémique. Les différents
HCoV co-circulent avec une distribution des types variable selon les années et les régions
géographiques ; ce sont essentiellement des virus responsables d’infections respiratoires hautes et
basses.
Le SARS-CoV est lui, un virus émergent responsable de l’épidémie de pneumopathies atypiques
entre novembre 2002 et juillet 2003 et qui avait fait plus de 8000 cas et près de 800 morts. Sa
circulation a été interrompue grâce à la mise en place de mesures sanitaires drastiques, coordonnées
à l’échelle internationale.
L’implication des HCoV dans les pathologies digestives et neurologiques reste à préciser.
La détection des coronavirus est difficile, et fait appel surtout à des techniques moléculaires. Il
n’existe actuellement aucun traitement spécifique des infections à HCoV.
Depuis le mois de septembre 2012, l’OMS a annoncé qu’un nouveau coronavirus est apparu chez
l’homme dans la péninsule arabique. Le nouveau coronavirus est relativement proche du
coronavirus humain du SRAS, identifié en 2003, qui avait provoqué une épidémie mondiale, mais ce
nouveau coronavirus est une souche particulière qui n’avait jamais encore été détectée chez un
animal ou un être humain. Par souci d’uniformité et pour faciliter la communication concernant cette
maladie, le Groupe d’étude sur les coronavirus du Comité international de taxonomie des virus a
décidé d’appeler le nouveau virus «coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient ou
Middle east respiratory syndrome coronavirus, (MERS-CoV) ».
Le virus MERS-CoV a été détecté dans un certain nombre d'animaux, y compris les chauves-souris et
les dromadaires. On ignore encore comment il a pu passer des animaux aux humains, puis d’un être
humain à l’autre. Les données sur les séquences génétiques indiquent que ce nouveau virus est un
bêtacoronavirus semblable au coronavirus des chauves-souris, mais différent du coronavirus associé
au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV).
Des analyses sur ces séquences indiquent que l’ancêtre commun des souches virales isolées
proviendrait du milieu de l’année 2011.
Chez l’homme, le MERS-CoV peut provoquer une maladie grave. Environ la moitié des patients en
sont morts. Chez les premiers malades identifiés, ce virus s'est montré très pathogène, ce qui
explique la mise en place rapide d'un dispositif de veille et de réponse épidémiologique international
concernant cette souche de coronavirus.
L’incubation de la maladie est plus ou moins muette et peut durer de vingt-quatre heures à quatorze
jours. La symptomatologie est avant tout respiratoire, s’exprimant par de la fièvre, une toux, une
gêne respiratoire témoignant d’une pneumopathie grave entraînant une éventuelle décompensation
pouvant évoluer vers le décès ; une diarrhée peut faire partie du tableau clinique. Beaucoup de
malades concernés étaient signalés comme ayant par ailleurs des comorbidités. Dans plusieurs cas,
une insuffisance rénale aiguë était associée.
Les éléments rapportés à ce jour suggèrent l’existence d’une transmission de l’animal (dromadaire) à
l’homme et d’une transmission interhumaine de l’infection. Le virus peut se transmettre via des
gouttelettes de salive et par l’air; un contact rapproché (d'un à deux mètres) et de longue durée est
nécessaire. Néanmoins, les données recueillies jusqu’à présent ne sont pas en faveur d’une
transmission interhumaine très importante dans la communauté.
4
2.2. Situation Epidémiologique Mondiale
Depuis le début de l’épidémie et jusqu’au 16/06/2015, la grande majorité des cas a été recensée en
Arabie Saoudite. Les autres pays ayant signalés des cas dans la péninsule Arabique sont : les Emirats
Arabes Unis, Qatar, Oman, Jordanie et Koweit. Les pays ayant enregistré des cas liés à des voyages
dans les pays du Golf sont : l’Egypte, Etats Unis d’Amérique, France, Italie, Malaisie, Tunisie, et plus
récemment la Corée du Sud, qui connait la plus large épidémie connue de MERS-CoV en dehors de la
péninsule arabique.
Des grappes de cas d'infections sont survenues chez des personnes ayant été en contact étroit avec
des malades. De même, des cas parmi les professionnels de la santé en milieux de soins ont
également été observés.
Le 24 mai 2015, le premier cas confirmé de MERS-CoV a été déclaré à l’OMS par le point focal du
règlement sanitaire international de la république de Corée du sud. Depuis cette date et jusqu’au 16
juin, 153 cas ont été notifiés dont 19 décès (OMS). Il s’agit du premier grand cluster observé en
dehors de l’Arabie Saoudite. Cependant, celui-ci reste limité aux proches parents, aux visiteurs des
patients et aux travailleurs de la sandans quelques établissements de soins. Ce phénomène est
similaire à ce qui avait é observé dans les hôpitaux saoudiens, notamment à Djeddah, dans les
premiers mois de 2014 après l'admission d'un cas de MERS-CoV.
À l’échelle mondiale, de septembre 2012 au 16 juin 2015, l’OMS a été informée d’un total cumulé de
1288 cas confirmés en laboratoire, dont 498 décès, soit une létalité de 35% (Tab. 1).
Tableau 1 : Répartition par pays des cas confirmés du MERS -CoV notifiés
à l’OMS entre sept 2012 et 16/06/2015 (Source : ECDC)
Pays
Nombre de cas
Nombre de décès
Moyen Orient
1155
479
Arabie Saoudite
1028
451
Emirats Arabes Unis
77
10
Qatar
13
5
Jordanie
19
6
Oman
6
3
Kuwait
3
1
Egypt
1
0
Yemen
1
1
Liban
1
0
Iran
6
2
Europe
15
7
Turkie
1
1
Autriche
1
0
Royaume Uni
4
3
Allemagne
3
1
France
2
1
Italie
1
0
Greece
1
1
Pays Bas
2
0
Autres pays
164
22
Tunisie
3
1
Algerie
2
1
Malaisie
1
1
Philippines
2
0
Corée du Sud
153
19
Chine
1
0
USA
2
0
Total
1288
498
1 / 24 100%
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