Le Coronavirus et les infections à MERS-CoV

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Le Coronavirus et les infections à MERS-CoV
UFCM – 03 Juillet 2014.
(référente sanitaire UFCM, membre du CA : F. Aït-Belghiti)
Dans la perspective des départs pour les Omras du ramadan,
de l’arrivée prochaine du Hajj 2014 mais aussi compte tenu
des informations confuses circulant à propos du nouveau
coronavirus (MERS-CoV) circulant en Arabie Saoudite,
l’UFCM vous propose une synthèse de ce qu’il faut savoir sur
le sujet.
Qu’est-ce que le Coronavirus ?
Les coronavirus sont des virus susceptibles de provoquer un
large éventail de maladies chez l’homme, depuis le banal
rhume jusqu’au Syndrome Respiratoire Aigu Sévère, SRAS.
Les coronavirus sont présents dans le monde entier. Ils sont
à l’origine de 10% à 15% des cas de rhume. En 2003, le virus
du SRAS (Sars-CoV) qui est lui aussi un coronavirus, avait
causé plus de 8000 cas dont 700 décès.
La souche présente en Arabie Saoudite s’avère être un
nouveau coronavirus – appelé MERS-CoV, pour Middle-East
Respiratory Syndrome Coronavirus. Elle a été isolée et
identifiée pour la première fois chez un résident saoudien en
septembre 2012.
Le virus MERS-CoV peut provoquer une infection respiratoire
aigüe sévère, se présentant comme une pneumonie. Le virus
ne semble pas se transmettre facilement d’homme à
homme à la différence du SRAS, ce qui limite à ce jour, le
risque de flambées pandémiques.
Les symptômes sont essentiellement respiratoires : toux
sèche, dyspnée, hypoxémie, détresse respiratoire, parfois
quelques
symptômes
gastro-intestinaux
(diarrhées,
vomissements, douleur abdominale).
Dans quelques cas, le virus peut provoquer des infections
des voies respiratoires inférieures plus graves, comme la
pneumonie, chez les nourrissons, les personnes âgées et les
personnes immunodéprimées. Des affections plus graves,
parfois associées à des troubles gastro-intestinaux, peuvent
survenir chez les enfants, les adultes atteints d’une maladie
sous-jacente et les personnes âgées. A noter que la
détérioration de l’état de santé du patient peut être rapide.
elle est aussi possible après contact avec des surfaces
contaminées. D’autres voies d’infection, comme la
contamination oro-fécale, pourraient être impliquées dans la
transmission du virus du Coronavirus comme pour le SRAS.
Pour ce virus il reste toutefois des questions liées aux modes
de transmission liées à des expositions environnementales
mais aussi animales. Les quelques animaux porteurs du virus
MERS-CoV peuvent-ils transmettre l’infection à l’homme ? Si
oui, comment ?
Les animaux suspectés pour être porteurs de ce virus sont
d’abord la chauve-souris puis les dromadaires.
Un virus apparenté au MERS-CoV avait déjà été détecté dans
les déjections de chauves-souris, mais une recherche autour
d’un cas confirmé saoudien a permis de retrouver le virus du
MERS-CoV chez un chameau appartenant à la personne
contaminée.
Plusieurs autres études ont permis également de confirmer
l’infection par le MERS-CoV chez des chameaux, information
confirmée par l’OMS en novembre 2013.
Par ailleurs, plusieurs cas humains d’infection à MERS-CoV
ont rapporté des visites de fermes d’animaux, des contacts
avec des dromadaires et la consommation de lait cru de
chamelle. Le peu d’informations disponibles avisent tout de
même tous les voyageurs à destination de la Péninsule
Arabique d’éviter leurs contacts.
Les informations ne sont pas encore suffisantes pour définir
exactement le rôle de l’animal dans la transmission du virus
vers l’homme.
Vaccin / traitement: Aucun vaccin n’est disponible à l’heure
actuelle, ni aucun traitement curatif. Seuls les symptômes
sont traités.
Le diagnostic de la maladie est basé sur une confirmation en
laboratoire par la présence du virus dans des prélèvements.
En France, il existe au moins un laboratoire par région
habilité à faire ces analyses.
Modes de transmission
La transmission directe est possible par inhalation :
gouttelettes produites par la toux et l’éternuement ; mais
UFCM, 03 juillet 2014.
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Source carte: the Virology Down Under blog.
Bilan mondial des cas
Au 02 juillet 2014, l’European CDC (Centre for diseases
control, ECDC) rapportait un nombre total de 842 cas dont
323 mortels.
A ce jour, 21 pays dans le monde ont rapporté des cas
d’infection. Il s’agit essentiellement des pays de la Péninsule
Arabique parmi lesquels : Arabie Saoudite, Emirats Arabes
Unis, Iran, Jordanie, Kuwait, Liban, Oman, Qatar, Yémen. En
dehors de la Péninsule Arabique, les pays concernés sont:
Allemagne, Algérie, Egypte, Etats-Unis, France, Italie,
Royaume-Uni, Tunisie,
Grèce, Malaisie, Pays-Bas,
Philippines.
La surveillance en France
Le système de surveillance des cas d’infections à MERS-CoV
en France a été mis en place par l’Institut de Veille Sanitaire
(InVS).
Le système repose sur le signalement des cas suspects aux
Agences Régionales de Santé par les cliniciens et
généralistes. Cette surveillance est en place en France
depuis octobre 2012 et fonctionne 7j/7 et 24h/24.
En France, seulement 2 cas confirmés d’infection à MERSCoV ont été identifiés en mai 2013.
Pour plus d’informations via l’Institut de Veille sanitaire,
cliquez ici.
L’Arabie Saoudite est le pays qui rapporte le plus de cas et à
er
lui seul déclare au 1 juillet un total de 714 cas dont 292
décès (41% létalité).
Les cas détectés en dehors de la Péninsule Arabique sont
pour la plupart des personnes infectées lors d’un voyage
dans cette zone, ou des cas secondaires (transmission
interhumaine : cas infectés par des cas importés).
L’analyse des cas confirmés montre qu’il s’agit à 64%
d’hommes, que la moyenne d’âge est de 47 ans et qu’une
bonne majorité ont des comorbidités.
Pour plus d’informations via l’OMS, cliquez ici.
Pour plus d’information via le ministère de la santé
saoudien, cliquez ici.
Source carte: the Virology Down Under blog.
UFCM, 03 juillet 2014.
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Quel est le risque pour les voyageurs et les pèlerins du
bassin d’infection?
En 2012 et 2013, que ce soit pour le Hajj ou les Omras, rien
de particulier n’a été rapporté ni par les autorités sanitaires
saoudiennes ni par l’OMS.
Par ailleurs en France, de nombreux pèlerins ont été suivis
dans le cadre de recherches dans la santé publique pour
documenter la transmission du virus MERS-CoV. A titre
d’exemple, les études faites sur la ville de Marseille (par
Gautret et al.) n’ont rien notifié de particulier.
L’OMS recommande aux professionnels de santé d’être
particulièrement vigilants et rappelle aux établissements de
santé l’importance d’appliquer systématiquement les
mesures de prévention et de lutte contre les infections.
La situation reste suivie avec la plus grande attention par les
autorités internationales.
Références
Les autorités sanitaires d’Arabie Saoudite déconseillent aux
personnes fragiles d’effectuer le petit pèlerinage de l’Omra
cette année et conseillent de le reporter à une année
ultérieure.
A ce jour, aucune restriction de voyage liée au MERS-CoV
n’a été recommandée par l’OMS. Le ministère des Affaires
Etrangères français avise les voyageurs à destination de
l’Arabie Saoudite de la présence du virus dans la Péninsule
Arabique et recommande aux personnes à risque de
consulter avant le départ.
 Des informations relatives aux infections à MERSCoV sont régulièrement mises à jour :
·
En France : cliquer ici
·
A l’international : pour ECDC, pour OMS
·
En Arabie Saoudite : cliquer ici
Le ministère des Affaires sociales et de la santé a diffusé,
sous forme d’affiches et d’imprimés dans les principaux
aéroports français, des conseils aux voyageurs en partance
ou de retour de la péninsule Arabique.
Conseils sanitaires de l’OMS et personnes à risque
Jusqu’à ce que l’on en sache plus sur le MERS-CoV, les
personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale ou de
maladie pulmonaire chronique ou encore les individus
immunodéprimés seront considérés comme à haut risque
de maladie grave en cas d’infection par un MERS-CoV.
Par conséquent, ces personnes devront éviter les contacts
rapprochés avec des animaux, en particulier les
dromadaires, lorsqu’ils se rendent dans des fermes, sur des
marchés, dans des étables ou des écuries, zones de
prolifération du virus.
On appliquera également des mesures générales d’hygiène
comme le lavage systématique des mains avant et après
avoir touché un animal et l’évitement des contacts avec des
animaux malades.
On observera également des pratiques d’hygiène
alimentaire. On évitera ainsi de boire du lait de chamelle cru
ou de l’urine de dromadaire, ou encore de consommer de la
viande insuffisamment cuite.
Commentaires
L’OMS poursuit sa collaboration avec les gouvernements
d’Arabie saoudite et des autres pays de la zone pour mieux
comprendre ce virus MERS-CoV et la maladie chez l’homme.
UFCM, 03 juillet 2014.
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