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Nombre de villes françaises peuvent s'enorgueillir d'avoir vu naître des
artistes de génie et en perpétuent le souvenir. Rares sont celles qui,
comme Saint-Étienne, fréquentent l'œuvre d'un enfant du pays avec tant
de constance et d'affection. Massenet n'a pas passé plus de 6 ans dans
la demeure familiale du quartier Montaud mais c'est tout un siècle de
programmation continue de ses œuvres, d'abord au Théâtre municipal et
aujourd'hui à l'Opéra Théâtre, qui nous relie à lui.
Cet exceptionnel attachement des stéphanois à “leur” compositeur
s'est manifesté à plusieurs reprises dans le siècle passé lors de grands
rassemblements populaires : les Fêtes Massenet de 1924 qui ont investi
toute la ville, l'anniversaire de sa naissance en 1942 avec la représentation
du Jongleur de Notre-Dame sur le parvis de l'église Saint-Charles. Une
délité de générations de stéphanois et, dans les années 1970, un regain
d'intérêt pour son œuvre sous l'inuence des britanniques ont nalement
donné naissance en 1990 au Festival Massenet.
22 ans plus tard, cette 11e Biennale Massenet vient ajouter Le Mage à la liste
des opéras redécouverts par l'Opéra Théâtre. Moment rare et troublant
que d'entendre sonner à nouveau une grande œuvre lyrique disparue des
scènes depuis la n du xixe siècle ! Avec Cendrillon, c'est la féerie et l'humour
que nous avons choisies pour ouvrir ces festivités, loin des clichés sur
l'œuvre de Massenet. Œuvre féconde et éclectique, souvent surprenante,
que les nombreux artistes programmés et nos partenaires vous invitent à
découvrir et apprécier à sa juste valeur, celle d'un compositeur pour qui
le théâtre et la musique ne font qu'un et qui introduisit à l'opéra cette
dimension qui nous séduit encore : la sincérité.
VINCENT BERGEOT
DIRECTEUR GÉNÉRAL ET ARTISTIQUE