
CON 
Ces
 Conferves que l'on ne regarde qu'avec dégoût ont 
cependant d'utiles propriétés : elles se changent prompte-
ment en tourbe et donnent de l'oxygène à la lumière du so-
leil;
 on lesa conseillées pour cela dans l'asthme et laphthisie. 
Pline
 raconte qu'un émondeur
 s'étant
 brisé le corps en tom-
bant d'un
 arbre
 fut guéri par des Conferves dont on l'enve-
loppa
 tout
 entier, et dont on
 entretenait
 continuellement 
l'humidité.
 Celte
 propriété qu'on leur reconnaît encore est 
peut-être
 aussi la cause de leur nom. On
 peut
 donc les ap-
pliquer avec succès dans les chutes et les contusions. Un 
pharmacien de
 Genève
 en a fabriqué du papier. 
CONIUM TÀCIÏETÉ
 (du grec
 Mneion,
 ciguë).
 (Grande
 Ciguë, 
Ciguë
 de Socrate, Fenouil sauvage.) Cette plante, malheu-
reusement
 trop
 célèbre, est
 celle
 dont les Athéniens se
 ser-
vaient pour faire mourir par le poison leurs condamnés. On 
sait que Socrate fut une de ses victimes.
 Elle
 croît dans les 
décombres humides et dans le voisinage des habitations, ce 
qui
 la rend encore plus
 propre
 à nuire. Il importe essentiel-
lement de la bien connaître; sa tige est grosse, marbrée de 
noir; ses feuilles sont grandes, finement découpées et îi odeur 
vireuse.
 Elle
 s'élève à
 près
 de 2 mètres sans que les animaux 
viennent la
 brouter;
 tous la fuient, excepté la chèvre et le 
mouton.
 Elle
 doit son action ù un principe alcalin particu-
lier, nommé
 cicutine,
 plus soluble dans l'alcool et l'éther que 
dans l'eau.
 Aussi
 les acides peuvent-ils diminuer de beaucoup 
son
 énergie. Prise à haute dose, elle agit à la manière des 
poisons narcotico-âcres ; son action se
 porte
 principalement 
sur le cerveau; à petite dose, elle participe aux propriétés de 
la
 Belladone et est employée dans les maladies nerveuses, 
squirrheuses, les engorgements chroniques des viscères, les 
toux
 rebelles, etc. Les paysans de la
 Livonie
 se servent de la 
grande
 Ciguë
 pour teindre en jaune. Les gens de la campa-
gne
 la
 mettent
 aussi
 entre
 les matelas pour empoisonner ou 
tuer
 les punaises. On remarque en général que son action est. 
beaucoup plus énergique dans le
 Midi
 que dans le Nord.
 Elle 
est généralement moins dangereuse que la
 Ciguë
 vireuse. 
(V.
 ClGUE
 VIREUSE.) 
CONOPODE A TIGE NUE
 (du grec
 kônopos
 et
 podes,
 pieds 
de cousin, pour sa longue tige nue). Cette plante est très-dif-
férente du Bunium bulbocastanum par sa
 lige
 plus grêle, ses 
feuilles
 moins nombreuses et les dimensions plus grandes, 
de sa fleur et de son fruit. On la nomme également
 Terre-
noix,
 Gland
 de terre,
 Châtaigne
 de terre; son bulbe est 
bon
 à manger et sa fécule nutritive : les cochons en sont 
friands.