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LETTRE INSTITUTIONNELLE // OCTOBRE 2015
questions à...
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Jean-Charles Soria,
Chef du Département d’Innovation
thérapeutique et d’Essais
précoces de Gustave Roussy
Le Ditep s’intéresse de plus en plus
aux « biotechs ». Pourquoi ?
Ces petites entreprises sont très
innovantes. Elles mettent au point
des molécules originales dont on estime
nécessaire d’investiguer le potentiel
thérapeutique ou de biomarqueur,
qui pourra permettre de détecter la
maladie et son évolution chez les patients.
Mais elles n’ont pas les moyens de mener
des recherches cliniques.
De son côté, Gustave Roussy est le
premier centre d’essais de phase 1 en
Europe. Nous travaillons régulièrement
avec les plus gros laboratoires
pharmaceutiques. Faire une place aux
biotechs nous permet d’élargir l’éventail
des pistes que nous explorons grâce au
projet MOSCATO !
Pouvez-vous nous citer un exemple ?
Eos, une société italienne, proposait
une molécule d’origine chinoise au
potentiel antiangiogénique, c’est-à-dire
qui empêche la formation de vaisseaux
sanguins, et cible altération moléculaire
d’un récepteur appelé FGFR. Nous l’avons
testée chez une trentaine de patients pour
qui les traitements antiangiogéniques
connus ne fonctionnaient pas, et elle s’est
révélée efficace sur la cible FGFR.
Forte de cette première preuve clinique,
et grâce à notre appui, Eos a attiré
la confiance de gros laboratoires qui
poursuivent le développement de ce
médicament, en particulier dans le cancer
du sein.
Le DITEP a récemment participé à la
convention BIO, aux États-Unis.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
BIO rassemble de milliers d’entreprises :
biotechs, laboratoires, investisseurs...
Le Dr Jean-Pierre Armand, conseiller
scientifique du DITEP, et Valérie Hélin, de
Cancer Campus, y étaient présents pour
rencontrer de nombreuses entreprises
(américaines, chinoises, russes...),
intéressées de se développer en France.
Elles ont été rassurées sur notre capacité
à les accueillir.
www.gustaveroussy.fr
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ACTU
CanCer Campus LES PLANS
À LONG TERME SE DÉVOILENT
Le dossier de réalisation de la ZAC
(Zone d’aménagement concerté) sera
validé d’ici la fin de l’année.
Fruit d’un long travail, il dessine autour
de Gustave Roussy les contours
d’un quartier des plus attractifs
sur les plans économique,
scientifique et citoyen.
Gustave Roussy attire depuis toujours
l’innovation médicale, le progrès tech-
nologique. La création de ce campus qui
s’étendra au sein d’une ZAC de 80 hec-
tares suit cette dynamique en matière de
soins et de recherche, tout en apportant
une desserte en transports en commun
et un environnement économique propice
à son développement. Les premiers bâti-
ments de la ZAC devraient ouvrir leurs
portes dès 2018 en particulier pour les
entreprises intéressées par le potentiel
du site.
Certaines n’ont pas attendu pour poser
les bases de leur future implantation.
Ainsi, au-delà des propres projets de
développement de Gustave Roussy, l’hô-
pital spécialisé en chirurgie thoracique
Marie-Lannelongue, aujourd’hui dans
les Hauts-de-Seine, envisage d’y démé-
nager et renforcer ses synergies avec
l’Institut. Ionis, groupe privé de forma-
tion supérieure, prévoit aussi de s’y ins-
taller. L’Université Paris-Sud y établira
des infrastructures pour les étudiants
de Première année commune aux études
de santé (PACES), de DESS, de sciences
paramédicales ainsi que pour la forma-
tion continue.
Déjà, la pépinière hôtel d’entreprises
spécialisées en santé et en biotechno-
logies créée par Cancer Campus (lire
Trois questions à…) affiche complet avec
16 entreprises, attirées par l’opportunité
de mutualiser leurs moyens, de tisser un
réseau de compétences et par le dyna-
misme de l’environnement scientifique
et clinique.
Bientôt, elles seront rejointes par de
nombreux services : hôtels et restaurants,
salle de sport, équipements publics,
crèches… Un cadre séduisant pour le
travail comme pour la vie des habitants
puisqu’une large offre de logements
complètera le paysage. Le tout idéale-
ment desservi par les transports grâce
à la future gare de Villejuif – Gustave
Roussy (cf illustration ci-dessus) dont
les travaux de gros œuvre commenceront
mi-2016 pour une ouverture sur la ligne
15 en 2022 avant qu’elle devienne gare
d’interconnexion avec le prolongement de
la ligne 14 prévu pour 2024. L’Institut ne
sera alors plus qu’à 6 minutes de l’aé-
roport d’Orly, 15 minutes de Châtelet et
11 minutes de la gare de Lyon ! Cancer
Campus sera ainsi un des pôles d’attrac-
tion majeurs du Grand Paris.