etude qualitative ethnologique « la vraie vie

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ETUDE QUALITATIVE
ETHNOLOGIQUE
« LA VRAIE VIE »
RAPPORT D’ETUDE
Septembre 2009
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IN VIVO
Éric Singler : Directeur associé
Richard Zou : Directeur Etudes qualitatives
Ornella Daussat :Chargée d’études qualitatives
Contexte et objectifs
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Contexte et objectifs
Le contexte
Le syndicat Français des Aliments de l’Enfance réunit 12 entreprises* qui se consacrent à
l’alimentation spécifique des 0-3 ans
Les principales missions du syndicat Français des Aliments de l’Enfance sont de :
• Concevoir des aliments « sur mesure » pour les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans, tout en
répondant à une politique professionnelle de sécurité exigeante pour les aliments infantiles.
• Communiquer et faire la promotion d’une alimentation adaptée pour les nourrissons et
enfants en bas âge afin d’améliorer leurs apports nutritionnels et éduquer sur les bonnes
habitudes alimentaires
L’univers des aliments de l’enfance s’articule autour de deux grands pôles :
•
Les lait infantiles avec trois types de lait selon l’âge de l’enfant : le lait « 1er âge » spécifiques
pour les 0-5 mois, le lait « 2ème âge » pour les 6 mois-1 an et le lait de croissance recommandé
pour couvrir les besoins nutritionnels de l’enfant jusqu’à ses 3 ans
•
Les aliments de la diversification – pots, petits plats, etc…,- conçus pour combler tous les
besoins nutritionnels jusqu’à 3 ans : la juste dose en glucides, protéines, lipides, minéraux et
vitamines
* BLEDINA, CANDIA SA, LACTALIS NUTRITION SANTE , LAITERIE DE MONTAIGU, MATERNA (Laits), MEAD JOHNSON Nutritionals, MILUPA /
NUTRICIA Baby Food, NESTLE France, NUTRIBIO (Anciennement Cofranlait et Sodiaal), REGILAIT, SODILAC, VITAGERMINE
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Contexte et objectifs
Afin d’approfondir ses connaissances des pratiques et comportements alimentaires dédiés aux
nourrissons et enfants de moins de 3 ans, le SFAE conduit une étude de fond dans le domaine
environ tous les 8 ans.
Un certain nombre d’enseignements ont été dégagés tels que :
•
Le suivi par les mères des conseils / prescriptions du corps médical
•
La méconnaissance des comportements et modes de vie des jeunes parents par les
prescripteurs
•
La valorisation du « fait-maison » qui s’avère souvent un faux fait maison lorsqu’il est basé sur
la combinaison de produits industriels type jambon sous-vide et purée en flocons
•
Le risque de dérives vers des pratiques inadaptées comme le passage à une alimentation
quasi identique à celle des adultes bien avant l’âge de 3 ans (vers 1 an), le passage au lait de
vache Vs le lait de croissance, le manque d’activité physique, le visionnage intensif de la télé, etc…
•
Le déficit d’un savoir-faire culinaire adapté aux besoins nutritionnels de l’enfant chez les
mères
L’existence d’un décalage entre les pratiques réelles comportementales, les contraintes des modes
de vie actuels des jeunes parents…
…et la vision / connaissance qu’en ont les prescripteurs
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Contexte et objectifs
Vos objectifs
Fort de ces enseignements et de votre expertise, vous souhaitez devenir référent dans le domaine de
l’alimentation « sur-mesure » pour les 0-3 ans auprès des professionnels de santé et des
institutionnels
Pour y parvenir, votre stratégie consiste à REVELER et MONTRER la vraie vie…
…en d’autres termes entreprendre une démarche pédagogique et « ouvrir les
yeux » aux professionnels de santé et institutionnels sur les pratiques et
comportements observés dans les conditions de la vie réelle.
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Contexte et objectifs
Les objectifs de l’étude
Vous souhaitez donc faire réaliser une étude ethnologique sur la « vraie vie » alimentaire des
nourrissons et enfants de 0 à 3 ans.
La perspective ethnologique devant servir à contrôler les pratiques via l’observation (images) sur
le vrai/faux fait maison, les ingrédients choisis, le temps passé à cuisiner, les moments des repas…
L’étude aura également une dimension explicative forte et devra :
•
Fournir des clés de compréhension sur le rapport des Français à la cuisine de bébé selon
son âge : sa place dans la famille et les interactions familiales en jeu lors des repas et notamment
le rapport des mères à la nutrition bébé : les enjeux et représentations associés à la cuisine de
bébé et leurs connaissances des besoins spécifiques bébés
•
Articuler et hiérarchiser les motivations et résistances des mamans : la nutrition ? La
praticité? Le prix ? L’aspect nourricier (faire manger à tout prix) ?
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Le design de votre étude :
une réponse ad hoc à
votre problématique
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Design général proposé
Compte tenu de votre problématique et de vos deux principaux objectifs :
•
•
Une compréhension approfondie des pratiques et connaissances relatives à la « cuisine bébé »
chez les jeunes parents français, tout en dépassant le décalage entre le déclaratif et les
comportements réels
Communiquer des résultats / enseignements dans un cadre de relations publiques et convaincre
les professionnels de la santé et institutionnels…
…Nous vous proposons de réaliser une étude IN VIVO constituée de deux phases :
PREMIERE PHASE QUALI ETHNO
• MONTRER LA VRAIE VIE
• REVELER / FAIRE EMERGER L’IMPLICITE
via une analyse croisée des comportements
et des discours
Pour déterminer des profils de parents et les
motivations sous-jacentes aux comportements /
pratiques réelles
Pour un ciblage précis des items / questions
pertinentes sur les pratiques à mesurer
DEUXIEME PHASE SOUS FORME DE
MODULE QUANTITATIF
• MESURER LES PRATIQUES
IDENTIFIEES (quali ethno)
• REPRESENTATIVITE DES FOYERS
FRANCAIS
via un questionnaire quantitatif ad hoc
Pour une photographie représentative et
réaliste des pratiques
Et une mesure des décalages entre les
pratiques réelles et déclarées
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Rapport d’étude – Septembre 2009
La méthodologie proposée : « CONSO’LIVE » ad hoc
Recrutement de 30 foyers avec installation de caméra vidéo
miniature et enregistreur numérique - grande capacité de mémoire
Avec pré-entretien courts pour connaître les horaires et moments de
préparation / prise des repas
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RECRUTEMENT DES FOYERS
ET INSTALLATION DU SYSTEME VIDEO
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Programmation souple de la caméra vidéo : déclenchement périodique
au moment des repas
Durant une période de 8 jours
OBSERVATION NON INTRUSIVE
DES FAMILLES EN SITUATION
Les données sont visualisées et analysées à partir de grilles
d’observation
Classification des phénomènes comportementaux / interactionnels pour
chaque type de repas (petit déjeuner, déjeuner, goûter, dîner) et description
des ingrédients, du matériel / ustensiles, des opérations réalisées
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ANALYSE ET INTERPRETATION
DES DONNEES COMPORTEMENTALES
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REALISATION
D’ ENTRETIENS SEMI DIRECTIFS
RETROSPECTIFS AUX OBSERVATIONS
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SYNTHESE ET CONCEPTION D’UNE
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PRESENTATION MULTIMEDIA
Cible prioritaire : les mères interrogées en
entretien semi directif d’environ 1 heure avec la possibilité de
les soumettre aux images récoltées
Les thèmes / l’alimentation de bébé / du foyer : préparation et vécu des
repas bébés (difficultés et plaisirs associés, ambiance), le déroulement
général, les pratiques (historique) et connaissances : les « bonnes /
mauvaises pratiques », les origines des connaissances et questions /
incertitudes.
Mise en perspective des comportements avec les discours
Restitution finale effectuée à partir d’une présentation et d’un rapport /
CD ROM associant images, commentaires et recommandations
Rapport d’étude – Septembre 2009
Cible et échantillon quali
Les cibles
Pour l’observation filmée : des foyers avec jeunes enfants de moins de 3 ans
Pour les entretiens : 30 mères issues de ces foyers
Echantillon
L’échantillon pourrait être structuré de la manière selon trois critères croisés*
•
L’âge
10 femmes ayant un enfant de 6-10 mois,10 un enfant de 11-18 mois et 10 un enfant de 19-36
mois
•
Maternité
15 primipares
15 multipares
•
Le lieu de vie :
15 femmes vivant en ville
15 femmes vivant en province (villes de moins de 5000 habitants environ)
* L’échantillon pour la phase qualitative n’a pas vocation a être représentatif, contrairement à l’échantillon de la phase quantitative
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Rapport d’étude – Septembre 2009
L’observation réalisation
Le recueil de l’information était programmé pour chaque foyer enquêté :
Jours observés
Deux jours de semaine,
Et un mercredi
Et jour du week-end
Périodes d’observation pour chaque jour
L’ensemble des repas pris au foyer :
Petits déjeuners et grignotages éventuels dans la
matinée
Déjeuners et goûters (si enfants à domicile
pendant la journée)
Dîners
Le nombre de caméras installées au domicile variant, selon les habitudes et pratiques des foyers
observés (informations issues du premier entretien de prise de contact avec le foyer):
-Dans la cuisine
-Et / ou dans le salon / salle à manger
-Et / ou dans la chambre
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Rapport d’étude – Septembre 2009
La réalisation matérielle
Après une prise de contact
• installation du matériel vidéo et programmation en s’assurant que les conditions matérielles de
l’observation seront optimales : un ou deux points d’enregistrement (si préparation différente du
lieu de consommation)
• Indication des consignes d’observation : maintien des habitudes , spontanéité…
Caméra miniature et enregistreur numérique
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Rapport d’étude – Septembre 2009
La norme alimentaire
via le Baby / fait maison
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Rapport d’étude – Septembre 2009
La relation à l’alimentation : baby Food et pédiatres
La notion de « bonnes pratiques » alimentaires suppose
un discours énonciateur de la norme : celui des pédiatres.
L’existence d’écarts à l’égard de ces bonnes pratiques, suppose que celui-ci se révèle
Erroné .
Inefficace .
Valorisant le « fait maison »
Sans prendre en compte ,
La réalité de ce « fait maison » :
Se heurtant à des réalités socioculturelles
•Contrainte de la vie quotidienne …
•Rupture dans la culture alimentaire :
Utilisation de composants alimentaire non
« garantis » de pratiques non conformes.
Usage d’un pseudo « fait maison »
Producteur de mauvaises pratiques
alimentaires en toute « bonne foi »
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Utilisation des Baby food
sous l’angle de la praticité à rebours de la
préconisation pédiatrique
L’observation et les discours maternels racontent une histoire différente
Des pratiques alimentaires sous l’angle de l’amour / l’angoisse
Des babyfood investis de la même aura que le discours pédiatrique.
Des écarts à la norme ancrés dans la relation à l’enfant et à l’alimentation
Rapport d’étude – Septembre 2009
Une équivalence paradoxale : pédiatres BBF
Tous deux des spécialistes de la nutrition des jeunes enfants (0-36 mois)
Le baby-food
Le pédiatre
L’assurance
Le bon produit adapté aux besoins de
l’enfant selon les stades de croissance
« Je n'avais pas vu le pédiatre donc en attendant
de le voir j'ai pris des trucs tout prêts comme ça je
ne risquais pas de me tromper, il y a l'âge dessus
on ne risque pas de se tromper, il y a les viandes
à partir de tel âge, les légumes à partir de tel âge,
comme ça on est sûr c'est marqué l'âge"
Le professionnel de la santé bébé
« Quand ils sont petits, je me faisais aider par le
pédiatre : quand est ce qu'on commence ci,
quand est ce qu'on commence ça ».
La confiance
des produits étudiés et contrôlés
"Il y a des bonnes marques, des plats touts prêts, de
qualité, Bio, j'ai regardé les ingrédients, il n'y a que des
légumes, pas de conservateur" « y a pas de question à
se poser, les nutritionnistes ont étudié l'apport, on ne
s'inquiète pas sur la nutrition"
la parole de l’expert
« si mon pédiatre me dit que c'est ok je lui fait
confiance»
Le plus souvent un prescripteur, bienveillant / des BBF
Une confiance dominante / de produits sains
Une réserve à l’usage qui se situe ailleurs
« je culpabilise un peu parce que c'est du petit pot, mais je ne culpabilise pas parce que c'est de l'équilibré »
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« ce que j'aime c'est quand moi je lui donne à manger et que je lui donne ce que j'ai cuisiné parce que je lui donne, je goûte, je le
prépare juste avant, je suis avec lui c'est agréable »
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le baby-food, une vision doublement positive
Une réassurance forte pour les moins expérimentées et les plus anxieuses
La certitude de produits sains et pratiques pour les plus expérimentées
Ingrédients/ Dosages
Des produits intégrés dans le
quotidien, adaptés à la vie moderne .
Pratique/rapide/facile
« Je sais que tout ce qui faut est
dedans » « pour nous, j'ai toujours la
main un peu lourd avec le sel, pour
bébé, je ne sais pas toujours si je
fais bien »
Respect des besoins nutritionnels
"C'est très bon pour la santé donc je ne
vois pas pourquoi se compliquer la vie".
"C'est bien de varier, ils ont un peu de
tout prêt, un peu de fait maison"
Des produits
qui ne souffrent
d’aucune évaluation
négative rationnelle
[package préparé à l’avance pour la nounou]
"à 19 heures, rien n'est prêt. il commence
déjà à tourner en rond, donc ca peut être du
tout-prêt », « Le soir, j’arrive, je suis speed.
J’ai un peu de ménage à faire, plus donner
le bain. Donc le soir, je lui fait un biberon
aves ses dosettes mais ce serait mieux de
faire une vrai soupe. »
« si ça ne marche pas, on jette le pot et on
passe à autre chose »,
Adaptés au micro-onde
Pérennes
Garantie
« Il n'y a pas de questions à se poser, les
nutritionnistes ont étudié l'apport, on ne
s'inquiète pas sur la nutrition »
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Quantités
Variétés/diversités
« on sait la quantité qu’il faut. Les
portions sont adaptées à chaque
âge »
« Assez varié et je pense que c’est équilibré, d'après ce
que j'ai lu », «Cela me permet de varier les légumes que
je ne vais pas forcément faire moi même"»
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le baby-food, un produit non investi / l’imaginaire maternel
Nourrir son enfant : une histoire d’amour construite
« je me suis toujours dit que le jour où j'aurai un enfant, je ferai le plus de choses moi-même"
Le fait maison : un discours sur le registre affectif & imaginaire
« cela ne me gène pas si elle prend un plat tout fait dans la journée, si elle ne mangeait que
cela je serais malheureuse », « je cuisine pour lui et je le fais avec tant d'amour quand
j'épluche les carottes ça a un sens, prendre le temps pour dire que j'y ai mis ma patte », « ce
que j'aime c'est quand moi je lui donne à manger et que je lui donne ce que j'ai cuisiné parce
que je lui donne, je goûte, je le prépare juste avant, je suis avec lui c'est agréable"
L’investissement dans le rôle d’initiatrice, au delà de la fonction nourricière
De valeurs
D’adaptation au réel
De sensorialité
« Pour moi manger c'est un plaisir,
donc j'aimerai lui transmettre cela,
qu'il aime manger »
«pour que où qu'ils soient dans le
monde, ils puissent trouver quelque
chose qui leur convienne»
«C'est comme cela qu'on devient
gourmet et gourmand, alors qu'en
pot, le goût est mélangé»v
L’apprentissage et le temps donné
comme preuves d’amour vs l’efficacité pratique
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« cela pêche au niveau des crudités et légumes, le fait qu'il faut mâcher un
peu, faut être patient, après une demi heure, elle va manger"
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le baby-food, un produit décalé / l’imaginaire maternel
Une évaluation du BBF, au regard de cet imaginaire
plus qu’une évaluation rationnelle du produit
Un déficit en sensorialité
Une absence d’initiation
« Entre 12 et 18 mois quand il commence à
y a voir des morceaux ça fait un aspect
gélatineux avec des morceaux dedans, ça
me fait penser alimentation pour animal et
au niveau du gout c’est pas ça et pourtant
j’en donne »
« on ne retrouve pas le gout des légumes »
« cela m’est arrivé de gouter et je trouve
que dans les pots de légumes, j’ai du mal à
retrouver les gouts. Je me dis que après s’il
mange de vrai légumes, est-ce qu’il va
retrouver le gout? »
Des produits sans amour qui renvoient à l’image de la mauvaise mère
"si je lui donnais ça tous les jours, ça me ferait culpabiliser. Parce que j’aurai l’impression que le côté plastique plus
micro onde, plus plus, je me dis qu’à terme ce n’est pas terrible donc je préfère lui donner un truc que j’ai fait moimême. Le truc le mieux, c’est celui qu'on fait soi-même »
Un compromis fondé sur le cantonnement de ce type d’alimentation
« Deux ou trois fois par semaine ce n’est pas bien grave »
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Un type de produit qui ne correspond pas aux enjeux de l’apprentissage alimentaire
Pour ces mères une indifférence à la norme alimentaire
au profit de leur propre conception
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les mères face à la norme pédiatrique
Des rapports différenciés selon les
mères et les moments
Un rôle important dans le franchissement des étapes alimentaires (primipares +)
« Bientôt je voudrai essayer de lui faire des petites pates si la pédiatre dit que je peux et puis après je
voudrais lui faire des choses avec le mixeur, des petites soupes. Mais je veux en parler au pédiatre
avant, je ne veux pas prendre l’initiative moi-même. Il ne faut pas lui donner n’importe quoi, préparer
n’importe quoi.. », «elle m’a dit « ça va peut-être, être le moment de le diversifier, alors vous mettrez
une pomme de terre, une carotte et puis un légume au choix, courgette, etc… ». Alors je me suis dis
tiens c’est pas mal. Du coup, je me suis éclaté »
Une relation qui évolue avec le temps
Une différenciation dans les attitudes
Une acceptation aveugle (en mineur)
« j’écoute vraiment à la lettre ce que me dit le pédiatre »
Même si pour les plus inquiètes l’anxiété
peut être plus forte que l’obéissance
« Ça faisait longtemps que le docteur me disait de
lui donner du pain mais je n’osais pas »
Des mères distantes dans le quotidien aux
prescriptions alimentaires (en majeur)
« Il me dit et après je fais ce que je veux » «vous
allez en voir deux , y en a pas un qui vous dit la
même chose »
« Le médecin dit qu’il ne faut pas le forcer mais elle
est contradictoire parce qu’à un moment il prenait
pas assez et elle me disait d’insister »
Les pratiques alimentaires se comprennent (en majeur) par une prise de distance / la norme
L’affirmation d’autres logiques
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Rapport d’étude – Septembre 2009
II. La relation à
l’alimentation
Les différentes attitudes
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Rapport d’étude – Septembre 2009
La relation à l’alimentation / la nourriture
L’alimentation, répond à des préoccupations dans lesquelles on peut distinguer 2 niveaux
Une attitude « rationnelle » qui les amène (en majeur ) à adhérer au discours normatif
Bien grandir, assurer le développement de l’enfant, respecter les normes de croissance
« (à propos de l’alimentation) Je préfèrerais lui faire plaisir, mais le vrai truc c'est plus que ça l'aide à bien
grandir, un repas complet qui fasse qu'il ne manque pas de calcium, qu'il ait toutes ses vitamines, qu'il
ne manque de rien.« , «Je préférerais que ça soit lui faire plaisir d’abord et le côté nutrition après mais
c’est plutôt l’inverse »
Un second niveau plus clivant au niveau de la nourriture
L’équilibre alimentaire (diversité des apports) voulu par toutes
Nourrir
Combler le vide
Mais
Le juste apport
Eduquer
Éveiller les sens
Variété des produits
Diversité des gouts
[Encouragement à manger]
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Transmettre
Des comportements
[Le père mange à coté de son
fils/ l’enfant prend la cuiller]
Le partage [relation
frère/sœur] / le plaisir [mère
puis père donne à manger
puis tout le monde s’installe
à table : jeux, affection,
plaisir/partage]
Les relations à la nourriture
Des différences qui peuvent être expliquées par les relations à la nourriture des mères
Relation problématique à la nourriture
la culpabilité intériorisée
Le refus de reproduire
Un rapport à l’alimentation chargé d’une
histoire personnelle difficile
- Obésité / carences alimentaires
- Des femmes qui n’ont pas allaité (problème de
santé/ quantité de lait / rejet de l’allaitement)
un modèle alimentaire parental.
«on a quand même une pression sur l’allaitement.
Quand j’ai dû arrêter je m’en suis rendue malade. J’ai
beaucoup pleuré. Ça a été difficile pour moi » "dame
nature n'était pas avec moi, je ne l'ai pas bien pris"
"J'ai mangé ma 1ère feuille de salade à 20 ans, j'étais
très difficile car j'étais nourri aux petits pots et donc
j'étais habitué à ce petit goût acidulé car les petits pots
il n'y a jamais d'acidité, du coup je me suis dit que je
voulais que mes enfants découvrent les goûts, car il y
a des goûts que l'on ne trouve pas dans les plats touts
faits"
Un plaisir de manger
En opposition
Une volonté de donner plus que de la nourriture
«Pour moi manger c'est un plaisir, donc j'aimerai lui transmettre cela, qu'il aime
manger… Je veux que quand il mange une carotte il sache que c'est de la carotte,
qu'il sache faire la différence. »
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Les relations à la nourriture / La confiance
La relation plus ou moins problématique à la nourriture s’explique pour une large part,
par la confiance des mères en leur propre capacité
Le manque de confiance en sa
capacité de mère nourricière
Des mères en manque de confiance,
caractérisées par la peur de mal faire : mal
nourrir, ne pas respecter l’équilibre alimentaire/
ne pas faire plaisir à son enfant/ être rejeté par
ce dernier.
« je pense que c’est moi qui anticipe. Normalement, à
10 mois, il ne devrait pas avoir de biberon de lait. Il
devrait être capable de manger mais je n’ose pas. »,
« je ne fais rien moi-même au cas où je me plante dans
la recette. Je fais plus confiance aux marques qu'on
peut acheter qu’à moi ça c’est clair."
La confiance
Des mères détendues par rapport à
l’alimentation de bébé.
« je ne m’inquiétais pas plus que ça, parce que je ne
pense pas qu’un bébé se laisse mourir de faim »
Une relation distante au discours normatif
« Les pédiatres et les médecins, ils ne guident pas trop,
c’est toujours flou donc en fait c’est à force d’avoir des
enfants qu'on se débrouille mais c’est tout »
Mères détendues qui privilégient une vision
globale de l’alimentation
« Je ne suis pas sectaire, je ne donne pas que du bio, il
peut manger des cochonneries aussi, du chocolat. Du
moment qu'il a une bonne alimentation, on a le droit de
ne pas être trop regardant sur tout »
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Rapport d’étude – Septembre 2009
III. La relation à
l’alimentation
Les différentes logiques
maternelles / la norme
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Que donne t - on ?
La plus ou moins grande confiance une première opposition
Une vision marquée par le quantitatif
Une vision marquée par le qualitatif
Transmettre
Le nourrissage : « remplir »…
« c’est que leur ventre soit bien rempli, qu’elles aient bien
mangé pour dormir», «c’est important qu'il mange bien. Si par
malheur il ne venait à prendre son déjeuner qu’à moitié je
serai inquiète, je me dirai mince il y a quelque chose qui ne va
pas, pour moi ça prouve si il mange bien qu'il est bien pouvoir
se dépenser »
… voire le gavage [la mère insiste pour que l’enfant finisse
son bib. (en réalité, la scène dure presque 10 minutes)]
« S’il ne veut pas alors c’est vrai j’insiste un peu.»,
J’aime bien qu’il finisse son biberon le soir, sinon il se réveille
la nuit
Le sens du gout
"je fais partie de ces
gens qui pensent qu'il
faut leur donner un
maximum de choses à
gouter. »
« S’il ne goute pas
assez, il risque de ne
pas aimer plus tard. Là,
il goute longtemps de
tout »
Le dosage
Il boit 80 g alors je lui dis non, il faut qu’il boive plus sinon il
s’arrêterait facilement à des trop petites doses
goute lui-même avec
cuiller dans la main
devant sa mère]
« je lui donne à chaque
fois un seul légume à la
fois pour qu’il ressente
bien le gout du légume.
Après, il s’en souvient et
reconnaitra »
Partager
« Le repas est un moment où on se retrouve, c'est un
moment d'échange. J'essai de partager du temps avec
eux. C'est le moment où on se pose. C'est un bon
moment dans la journée entre nous ».
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Une éducation
sensorielle [bébé
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : l’hyper contrôle
La plus ou moins grande confiance contrôler ou pas pour respecter la bonne pratique :
De l’hyper contrôle au laxisme
L’hyper contrôle : Une attitude obsessionnelle qui, paradoxalement, peut
prendre deux formes opposées d’alimentation
Le baby-food = le contrôle à distance
« Je ne veux pas que ni elle, ni la nounou, prennent
l’initiative d’acheter dans mon dos quelque chose que je
ne connais pas. J’ai envie de regarder. Elle, elle pourrait
penser bien faire mais j’ai envie de voir ce que mon bébé
mange », « Avec le ( BBF) je sais ce qu'on lui donne »
Le baby-food = garantie qualitative
Le fait-maison
La maitrise du processus [maman se sert de
l’auto-cuiseur, mixe et met dans un pot]
«je préfère lui donner un truc que j’ai fait moi-même.Le truc
le mieux, c’est celui qu'on fait soi-même avec les légumes
du marché , parce que à partir du moment où c’est des
produits finis, industriels, mis sous plastique, il y a
forcement un côté conservateur, industriel qui, je pense
peut-être à tort, est moins bon que si j’achète au marché »
« le pédiatre m'a dis que les petits pots étaient des
produits quand même équilibrés, il n'y a pas d'apport de
sel»
Le baby-food = juste dose
« y a la bonne quantité autrement je ne sais jamais
exactement s’il en a eu assez »
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : l’hyper contrôle
La relation à la personne - L’enfant
L’attention est focalisée sur bébé
Le père n’a pas sa place dans la relation filiale lors des repas. Le repas se fait en couple face à face.
La mère construit une relation fusionnelle réglée autour de la prise des repas.
« Il n’est pas gardé par quelqu’un d’autre. Si jamais j’ai besoin c’est ma mère qui vient à la maison mais c’est le bavoir qui
mange. Il ne mange qu’avec moi »
L’enfant n’est pas autonome dans sa prise de repas, voire l’autonomie est refusée à l’enfant
[noa Lyon video 1.3 . Bébé essaye de prendre la cuiller, maman le lui refuse]
La relation au produit - L’aliment
Une dimension évaluative
quantitative
« ensuite, je remets dans le pot pour voir ce qu’il a mangé »
utilisation d’astuces : des pots de babybaby-food ou de faitfait-maison dans les pots BBF pour contrôler les quantités
(voire de carrés glaçons pour les tous petits)
Qualitative : utilisation d’ un « carnet alimentaire » pour suivi de l’équilibre alimentaire (cf. page suivante)
Une attitude propre aux mères angoissées pour qui le repas est une situation anxiogène. La mère anticipe
le repas comme problématique. Le respect formel de la norme doit lui garantir la sentiment du devoir
accompli.
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : l’hyper contrôle
La matérialisation du contrôle : le carnet
Un exemple de carnet alimentaire permettant
de contrôler les apports assimilés par l’enfant
Depuis sa naissance, je crée des carnets
d’alimentation. Je note tout ce qu’il mange en détail:
quantité bue de lait, etc..comme ça, s’il n’a pas bu la
quantité de lait, je compense avec des crèmes
adaptée au bébé.
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : l’hyper contrôle
Une hyper organisation afin de faciliter le contrôle…
Qui se traduit :
Par l’anticipation des problèmes : la mère a des solution de recours au cas ou l’enfant refuse trop
fermement
- Cuisine les repas à l’avance
- stocke les babyfood (afin de limiter l’anxiété ou en dépannage suivant les mères)
- La variété: « en « 8 mois », j’ai acheté une variété de chaque »
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : le contrôle souple
Un contrôle souple autorisé par un rapport paisible à la nourriture (majeur)
Une attitude sans traits saillants forts
L’équilibre alimentaire est régi de façon souple
•Quantité/dosage approximatifs sur la base de principes simples
« on pense qu'on lui donne ce qu'il lui faut », « On ne donne pas viande à tous les repas donc des fois en donne plus »
•L’équilibre alimentaire
pensé globalement
«Je fais plutôt par jour dans ma tête le truc équilibré parce que regardez si vous me demandez ce que j’ai mangé il y a 2
jours, je ne m’en souviens pas, alors pour équilibrer sur la semaine »
« on donne un peu de tout sans excès. On essaye de ne pas donner trop de gras ou de sucre »
La diversité des aliments
Un diversité pensée à partir d’une tradition alimentaire
« Le reste c'est à volonté, légumes et féculents, on ne compte pas. Surtout les légumes. Il faut qu'il y ait de tout dans son
alimentation. S’il ne mangeait que des pâtes je m'inquiéterais. Mais fruits et légumes sans restriction, il n'en n'aura jamais
trop »
La relation au produit
Une mixité « fait maison / BBF » non problématique en privilégiant le premier (certaines plus que d’autres)
« si sur tous ses repas de la semaine, il y a 2 Blédichef ou 2 trucs machins je ne pense pas que ce soit grave »
30
30
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : le contrôle souple
-l’absence d’anxiété conduit
-à une faible programmation.
"je fais plutôt par jour dans ma tête le truc équilibré »
…. à des achats centrés organisés autour de la consommation familiale
. "pas de menu, on achète comme ça vient" . "on achète pleins de légumes et puis on voit"
… et à un stockage faible
« il y a toujours deux ou trois Blédichef, ou des trucs comme ça pour dépanner si je rentre tard »
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31
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : le laxisme
L’absence de contrôle au nom d’un impératif : le rassasiement
L’alimentation est vue sous l’angle nourricier.
Deux logiques différentes
Absence de contrôle quantitatif
Absence de contrôle qualificatif
L’angoisse du vide
Nourrir sans cuisiner
"J’ai un peu lâché du lest. Moi, vu que je suis une
grosse mangeuse, j’ai toujours peur qu’il ne soit
pas rassasié. J’ai paniqué un peu là-dessus mais
Camille a un petit appétit donc… un enfant qui a
faim, il se manifeste. Il mange. Je ne pèse pas
mais j’ai tendance à en donner plus. L’autre fois,
"elle mange ce que je mange. Ce que je mange
est bon pour mes filles. C’est équilibré.
Elle mangent tout ce que mange les adultes. Elle
ne fait pas de chichi. Je ne lui ai pas donné de
petits pots. Je lui ai toujours donné ce qu’on
mangeait. Enfin, j’écrasais parce qu’elle n’avait
pas de dents », «la viande je change souvent et
des pates parce que ça va vite et parce qu'il y a
différents modèles de pates, spaghetti,
coquillettes, ça permet de changer. Et puis si je
leur donne que des légumes elles ne vont pas
tenir la soirée. Les pates ça leur permet de tenir.."
elle s’est empiffré de ratatouille. Je la laisse faire."
32
32
Ex: l’enfant ne mange pas son plat
mais réclame de la glace. Elle en
aura deux. 5.1 Camille Paris
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : le laxisme
La notion d’équilibre alimentaire pensé en propre pour le bébé est quasi absente
•Absence de prise en compte de la quantité/dosage
•L’équilibre alimentaire
Absence de prise en compte
«Je n'aurais pas imaginé lui donner une rondelle de rosette en guise de viande à midi car c'est de la charcuterie, j'aurais
mieux aimé lui donner une petite tranche d'escalope de veau ou de poulet mais bon voilà cela ft deux jours qu'elle mange
très peu , je préfère qu'elle mange une tranche de rosette plutôt que rien »
La diversité des aliments
Un diversité pensée comme un obstacle
«ca nous a vraiment poussé à ne pas faire d'effort au niveau de la cuisine parce que à chaque fois qu’on lui propose des
choses qui nous semble super bonnes comme des gratins avec plein de fromage, elle en veut pas »
La relation au produit
Une mixité « fait maison / BBF » régi par l’opportunisme
«Cela permet de faire goûter des légumes que l'on ne va pas forcément faire comme un velouté de potiron, ou par exemple
le coing, on ne va pas faire une compote de coing, c'est très compliqué à cuisiner le coing»
33
33
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le contrôle des aliments : le laxisme
- la faiblesse de la prise en compte des besoins spécifiques de bébé conduit,
-à une quasi absence programmation.
"En fonction de l’envie des enfants, du contenu du frigo et de ce qu’elles ont mangé la veille »
Dans le cadre
Soit
…. D’une consommation soumise au bon vouloir de l’enfant (évitement du conflit)
. "J’ai tout essayé. Au final la seule chose qui passait c’était le sucré. Ça me posait problème pour l’équilibre et puis à un
moment c’était tellement compliqué, j’ai lâché du lest." « le repas se finit souvent en bagarre, elle ne veut pas manger, se
laisse distraire par son frère, ça dure des heures et j'ai beaucoup de choses à faire"
… ou à l’inverse d’un alignement de la consommation enfantine sur celle des adultes
«J'aimerais qu'elle puisse manger une courgette vite fait revenu à la poêle parce que même si je n'aime pas cuisiner cela ne
me pose aucun problème»
34
34
Rapport d’étude – Septembre 2009
Typologie des objectifs
Maitrise
Respect de la norme
Contrôle
Maitrise
Adaptation
de la de norme
La bonne
pratique
L’amour
L’éveil des sens
Partager
Transmettre
Le gout/
L’éveil des
sens
Ne pas
cuisiner
Nourrir
Evitement
du conflit
La norme adulte
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35
Laxisme
Absence de maitrise
Absence de norme
Rapport d’étude – Septembre 2009
Le dilemme maternel
Contrôler ou pas
… dans quel objectif revient à gérer trois plans (trois temps)
Selon les priorités accordées, des écarts surgissent lors de la réalisation et de la prise
alimentaire
renonciation
L’immédiat
Le nourricier
Soumission
Ecarts motivés
À long terme
À moyen terme
Construire l’adulte bien-portant
36
36
Éduquer
Inversion
de la norme
Rapport d’étude – Septembre 2009
II.
Les profils des mères
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37
Rapport d’étude – Septembre 2009
profils
L’immédiat
La projection dans le temps.
Bien faire
Anticiper les
problèmes
dénier / pallier une
image de soi
négative
La construction
de l’adulte par la
prévention
Éveil du gout et diversité des
aliments proposés pour un bon
développement
Connaitre les légumes, leur gout,
manger de tout et équilibré
La construction de l’adulte par la
transmission
L’anxieuse
La mère poule
L’initiatrice
Angoisse respect de la
norme
Contrôle de
l’alimentation
Par délégation
ou par soi même
Le contrôle
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Santé/équilibre
Apprentissage.
Le fait-maison en
tant que
transmission de
l’amour maternel
prépondérant.
La maitrise (+)
souple
Santé
Partage
apprentissage
Donne une
valeur
éducative à
l’alimentation.
La maitrise
souple (+)
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Peu de programmation
Simplicité des repas
Des mères dans l’instant présent . Pas
de projection de l’enfant dans les années
à venir.
La priorité est de faire manger
l’enfant.
La résignée
La fonctionnelle
Evitement du
conflit. Le
chantage
conduit à un
laxisme
contraint
Eviter les
complications.
Vise la simplicité
des repas tout
en étant
attentive aux
besoins.
La praticité
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les anxieuses
Le profil de la mère
N=5
CSP - à +
Des femmes en congé parental/ sans emploi / temps partiel / active (le professionnel
n’est pas explicatif de l’anxiété)
3 primipares / 2 Multipares
Le diner se déroule en tête à tête avec la mère qui ne souhaite pas être dérangée .
Des femmes dominées par la peur que l’enfant n’ait pas eu la bonne quantité.
Mal manger est l’indice d’une mauvaise santé
Des femmes en déficit de confiance en elle
La place de bébé : centrale
39
39
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les anxieuses
Une volonté de contrôle
•Le père est exclu de la relation avec l’enfant. (au mieux, une intervention sous prescription de la
mère).
•Le repas se déroule en tête à tête.
•Le repas est la manifestation d’une relation fusionnelle
•La prise alimentaire est l’objet d’une évaluation quantitative et qualitative
•L’enfant n’est pas autonome et sanglé sur un chaise
•L’enfant est au centre de l’attention de la mère
Une volonté de bien faire
• ce sont des mères possédant une bonne culture nutritionnelle, hantées par le souci de bien faire
• elles sont préoccupées par la
• Variété des aliments
• La préservation des qualités des aliments
•Ce souci de perfection génère de l’anxiété les repas ne sont pas aussi paisibles que leur discours
le laisse entendre.
•En raison de la rigidité des attitudes un type où les écarts sont relativement nombreux
40
40
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les anxieuses
Comportement lors de la préparation
Peu de partage avec l’enfant, la mère est concentrée sur sa tache
afin de préparer rapidement le repas pour éviter un conflit toujours
possible « j ’évite qu’il me voit sinon il se met à râler »
•Rapide + ré assurance recours majeur au baby-food + utilisation
du micro-onde [préparation rapide/anxiété/l’enfant crie]
« j’utilise le micro-ondes. Le chauffe-biberon, c’est trop long. Finalement, je fais
tout au micro-onde »
Fait maison (mineur)
Non respect de la norme par souci de perfection
Le repas
Une situation d’angoisse manifeste
•Le repas, une situation conflictuelle vs un discours qui peut être
dénégateur
•Maman transmet son stress lors de la prise du repas
•Bébé ne mange pas de façon autonome gavage
•Des repas en face à face [crise de l’enfant pendant le repas]
Écarts constatés
•Occuper l’enfant pour être
tranquille
• (l’enfant grignote des chips debout
devant la TV en attendant –Dijon
1.2 Archos 20 & Dijon1.4 Archos
20)
• Gavage [ Lyon video 1.1 Gavage.
L’enfant fait une crise. La mère lui
met des cuillers dans la bouche]
• fait-maison « destiné à bébé » mais de fait : un plat adulte adapté à
l’enfant
•Fait maison, au nom du choix d’ingrédients sains
41
41
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les anxieuses
Plus généralement une anxiété qui provoquent des comportements aberrants /
leurs propres règles .
•Surdosage par l’apport de grande quantité de calcium ou + de protéines à leur enfant
en complément d’un repas (à base de baby food utilisés parce que justement calibrée)
•À rajouter de la crème dans les baby-food, voir du sel
Décalages entre déclaratifs et comportement
•Le bébé n’est pas dans sa chaise mais sur les genoux de sa maman
42
42
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les « mères poules »
Profil :
N= 7
Mères multipares (rarement primipares)
Lieu d’habitation : En campagne (et ville)
CSP moyenne à +
Père présent lors de la préparation des repas et de la prise des repas, mais…
La mère a du mal a déléguer
LA grand-mère donne le repas au bébé sous l’œil attentif de la maman
Spécificité : mères attentives et aimant cuisiner
Mère valorisant l’allaitement
43
43
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les « mères poules »
Une volonté de maitrise mais
•Le père n’est exclu pas de la relation avec l’enfant : il participe à la préparation et surtout au repas
•La préparation demeure l’apanage de la mère : fait maison dominant
•Le repas se déroule sous la direction de la mère.
•Le repas souvent « en famille », est joyeux et décontracté
•Ne rejettent pas les baby-food mais en ont un usage limité (campagne : légumes du jardin ou de
proches)
•L’enfant est autonome.
•On lui propose de nouveaux produits. En cas de refus, l’enfant n’est pas forcé consommer mais les
parents insistent pour qu’il goute.
Une certitude de bien faire
• ces mères possèdent également une bonne culture nutritionnelle, mais
• Si la santé est importante
• Elles sont également attachées, au plaisir de la bouche : appétence et gout
• La dimension plaisir est forte, et témoigne de leur amour maternel : la prise alimentaire est
aussi une prise d’amour
•Elles sont attentive à l’équilibre général de l’alimentation, mais sans dogmatisme. Leur certitude de
bien faire globalement est forte et repose sur une conception où la mère aimante et attentive est
nécessairement compétente.
•On ne note pas d’oppositions nettes entre déclaratif et comportemental ie peu d’écarts
44
44
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les mères poules
La préparation
Écarts constatés
Des mamans assez organisées
Utilisation de la congélation pour les préparations faites à l’avance.
Anticipation des repas à venir
Mais aussi le plaisir de la préparation, avec participation possible de
l’enfant [Préparation compote conservation dans des pots ]
Le repas
Selon les moments en tête à tête ou en famille mais toujours
Rajout de beurre, laitage
(fromage) dans l’alimentation
[rajout de Kiri dans la
préparation Baby-cook]
Chaleureux [plaisir/affection]
Au nom du principe de plaisir, l’ajout de matière grasses
Participation/présence de l’enfant [3 vidéos Préparation avec bébé
dans l’écharpe de soutient]
Présence du père [affection papa/bébé]
Mère déclarant ne pas vouloir
de graisse hydrogénée, faire
des tartines de pain bio/beurre
Nutella
45
45
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les initiatrices – le profil
Attitude décontractée sans être désimpliquées
N= 7
CSP = - à +
Mères actives
Lieu d’habitation = ville/campagne
La mère est sereine quant l’éducation de ses enfants. un contrôle souple mais
implication dans l’équilibre alimentaire et une relation de partage/d’échange avec bébé
Répartition Baby-food/fait-maison : 50-50%
Type de garde : nounou/père/ou famille (temps partiel)
Place du père : impliqué dans les repas
46
46
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les initiatrices
L’absence de désir de contrôler
•Une absence d’angoisse / l’alimentation de bébé (« Un enfant ne se laisse pas mourir de faim… »)
•Un partage avec le père important mais une forte implication dans la préparation.
•Le non désir de contrôle
la notion de base alimentaire garantie d’un minimum essentiel «« Le plus important c'est qu'il
y ait une bonne base saine"
l’écart considéré comme normal : Un rapport « permissif » à l’alimentation de bébé
•Actives elles intègrent le baby food comme un aliment parmi d’autres (différence avec les mères
poules), mais
•Insistent sur la découverte et l’apprentissage des gouts et favorisent plus la participation de l’enfant
•L’enfant est plus autonome que dans le type précédent
Une certitude de bien faire
• ces mères se disent dans le juste équilibre comportemental vis-à-vis de l’alimentation des enfants.
elles considèrent gérer l’équilibre alimentaire (sans contrôle des menus)
Une image positive de leur propre attitude
• La dimension plaisir est forte, mais ne passe pas nécessairement par l’incorporation de
l’amour maternel à l’aliment (via le fait maison)
47
47
•On ne note pas d’oppositions nettes entre déclaratif et comportemental ie peu d’écarts
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les initiatrices
Programmation souple
mais maitrise du repas préparé à l’avance [Maman et papa parle
du repas qu’ils vont faire le soir purée maison ou petit pot ]
- Préparation pour la « nounou »/famille en charge de garder
l’enfant [Le papa donne la préparation à la grand-mère, puis microonde puis le repas est donné par la grand-mère]
Mode de préparation
Utilisation déculpabilisée du micro-onde+ Congélation +Utilisation
du baby-cook
Plaisir de la préparation [papa chantonne en préparant]
Repas
sur le mode du partage/ de l’apprentissage
"On découvre, on s'amuse en mangeant, c'est plus ludique »
Le plaisir du gout. [Maman goute en préparant]
Et de l’affectif [tendresse lors de la prise du biberon] [bisou +chant]
Les conflits ne sont pas sources d’affrontement [Bébé jette le petit
suisse par terre, papa le gronde sans hausser le ton]
et le bébé est écouté [séquence de refus et adaptation de maman
pour faire manger bébé]
Participation/présence du père/mère, voire de (des) l’enfant(s)
Écarts constatés
Des comportements
inappropriés [sel ++] assumés
au nom de la compétence
maternelle
Vidéo lait + Nesquick + micro-onde Vidéo
La mère dire vouloir faire gouter de tout et
des légumes mais en pratique c’est le
plus souvent des féculents, du frit que
l’enfant mange.
48
48
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les mamans résignées
Profil :
N= 6
Age des enfants : de 15 à 32 mois
Des mères multipares exclusivement.
Les mères qui considèrent avoir acquis une expérience diététique avec leur(s) premier
(s) enfant(s) mais un discours démenti par les faits
Rôle du père : père parfois présent lors de la prise des repas mais souvent passif
quand à la préparation.
CSP: moyenne à +
Des mères actives ou avec deux ou 3 enfants qui gèrent des repas simples.
49
49
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les résignées
Une volonté de nourrir souvent dans une situation d’échec
•Des mères d’enfant dans la tranche d’âge la plus élevée
•Mères abdiquantes face au pouvoir de négociation de son (ses) enfant(s).ce qui les a conduit au laisser
faire
•Le repas n’est pas vu sous l’angle de valeurs mais sous le principe de la nécessité de se nourrir
•Des mères qui considèrent ne pas savoir / ne pas aimer cuisiner.
•Ces femmes dans un double évitement
Ne pas anticiper pour ne pas y penser
Ne pas imposer pour éviter le conflit qui les renverrait à leur image dégradée
elles donnent ce qui plait à bébé de façon à être dans l’illusion « mon bébé est un
enfant qui mange bien »
de ce fait l’enfant mange (mais mal) des aliments pas toujours adaptés
•Une utilisation forte des baby food sur un mode d’échec « j’ai commencé à acheter des barquettes toute faites, j'ai
eu marre à un moment donné, vu qu'elle aimait cela, alors que je cuisinais pour rien ».
•De cette utilisation contraintes des baby food, il résulte une image relativement dévalué du baby food
•Mais elles regrettent que l’offre en baby food ne couvre pas des âges plus élevés
menu/ programmation:
Absence de programmation des repas, .
-Soit la mère propose/ou demande à ses enfants ce qu’ils souhaitent manger
-Soit la décision est prise lors de l’ouverture du réfrigérateur, sur l’instant
Repas
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Une atmosphère anxieuse vécu dans la crainte du conflit. L’enfant refuse / négocie et la mère se soumet
50
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les résignées
La certitude de mal faire
•Ces mères possèdent une image dévalué de leur capacité à faire une nourriture adaptée à leur bébé
•Par souci de plaire et de faire manger, elles ont abandonné toute référence à une norme, ce qui
prend la forme
•D’une adaptation des plats adultes (Plats surgelés types pommes de terres sautées)
•Le don de friandises et de desserts…
•Le fréquentation des « fast food »
•Anxieuse à l’idée de déficit alimentaire elles tendent à privilégier la quantité sans respect de la nome
alimentaire
les consignes du pédiatre ne sont pas toujours prises au sérieux au nom du pragmatisme
« Elle donne des directives et ensuite, je fais ce que je veux »
•Un type ou les écarts sont nombreux lors du repas
51
51
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les résignées
Absence de programmation
Mode de préparation : sans caractéristiques fortes
Repas : le lieu des écarts
Le gavage
Le conflit comme source des écarts
Écarts constaté
constatés
Ex: l’enfant ne mange pas son
plat négociation de la mère
La mère craque [bébé pleure et
refuse de manger, la mère est
désemparée]
52
52
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les pragmatiques
Profil :
N= 5
Mères multipares/primipares
Enfants de plus de 18 mois
Mères actives par leurs travail ou leur vie sociale
Lieu d’habitation : Ville
Garde : nounou
CSP moyenne à +
Père absent. La mère gère l’intérieur de la maison
Des mères se disant sur occupées
53
53
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les pragmatiques
Une volonté d’efficacité
•Ces mères pensent au niveau pratique : alimenter bébé s’inscrit dans le cadre plus général de leur planning
•L’alimentation n’est pas une valeur pour elle : une nécessité fonctionnelle
•Elles sont attachées à l’efficacité plus qu’au plaisir
•Ce sont des mères exigeantes pour bébé : il existe des règles : par exemple : pas de sucreries
•Cette exigence porte en particulier sur l’autonomie de bébé: L’autonomie dans tous les domaines est une
des valeurs inculquées à bébé
•Une utilisation pragmatique des baby food, sans valorisation. Elle peuvent considérer que la qualité
gustative est médiocre mais s’en satisfaire par efficacité.
•Les aliments pour adultes (surgelés) sont largement utilisés dans le cadre d’un fait maison affirmé
•Le « fast-food » est également donné
•Le père intervient peu dans la gestion des repas. La mère gère l’espace familial..
Programmation
•Pas de réflexion anticipée sur les menus mais une préoccupation nutritionnelle
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Les pragmatiques
Préparation des repas
•La préparation est souvent réglée selon un soucis de praticité ( Les enfants ne participent pas à
l’élaboration du repas)
•Il s’agit avant tout d’un mode de cuisine pratique, facile et rapide
Le repas
•Il est restitué sur un mode d’efficacité dans cadre du déroulement de la journée « je le fais avant le bain, de
façon à que quand il sort du bain, ça soit prêt et que je n'ai plus qu'à mixer et lui donner»
•Le repas est rapide et n’est pas conflictuel. Si le conflit surgit la mère fait face et impose.
Une certitude de bien faire
•Ces mères possèdent une image positives de leur comportements vis-à-vis de la nourriture de bébé.
« je ne fais presque du fait-maison : des légumes surgelés, de la viande et des pates/riz/purée. Je fais ma sauce pour que ça
donne du gout aux aliments »
•Elles considèrent avoir le savoir-faire nécessaire et gérer l’alimentation de bébé facilement
•Ce fait maison est en fait le plus souvent à base de produit industriel pour adulte
•Elles sont persuadées assurer les besoins nutritifs de l’enfant et de lui donner par l’alimentation adulte les
moyens de s’adapter à la vie sociale (ex: crèche)
55
•De nombreux écarts à la norme dus à la nature des aliments dispensés « en toute bonne fois »
55
Rapport d’étude – Septembre 2009
Les pragmatiques
Écarts constaté
constatés
Absence de programmation spécifique
Mode de préparation
« il est degueulasse ce cassoulet » et
en donne
Repas
Contrôle des comportements (casse le plaisir)
La fourniture d’aliments « dévalués »
La fourniture d’aliments inadaptés
Ex: Le Mac Donalds n’est pas donné
pour faire plaisir à l’enfant mais
manger fast-food fait office d’activité
pour les enfants et un plaisir gustatif
pour les parents.
Puis rajout spontané de Ketchup
[videos , maman bride l’exitation du
bébé à manger video]
Bébé mange seul et féculents (à
l’inverse de ce que dit la mère
56
56
Rapport d’étude – Septembre 2009
III
Synthèse
57
57
Rapport d’étude – Septembre 2009
Synthèse
Communiquer sur les bonnes pratiques
•La relation des mères à ce que l’on peut nommer des « bonnes pratiques » alimentaires est variée.
•Si elles s’accordent sur un objectif général visant à apporter les éléments qui procureront à leur
enfant une croissance harmonieuse, elles obéissent également à d’autres logiques, et / ou adaptent
leur comportement à d’autres contraintes.
•L’observation et l’écoute montent que le problème ne réside pas tant dans l’ignorance de la norme
que dans
•sa relativisation par la poursuite d’autres objectifs, par exemple :
•Éveiller au gout
•Adapter l’enfant à la vie sociale…
•Prouver son amour par le Fait Maison
•Sa subordination à des contraintes, par exemple
•Faire vite
•Éviter les conflits
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58
Rapport d’étude – Septembre 2009
Synthèse
•Dans ce cadre la majorité des mères rencontrées (2/3 de notre échantillon = 3 types sur 5) sont
persuadées, pour des raisons différentes,
•d’agir au mieux
•De pouvoir se permettre de prendre de la distance / la norme
Un discours sur les bonnes pratiques doit tenir compte de cette distance, fondée sur la légitimité
maternelle, à l’égard de la norme (je sais ce qui est bon pour mon enfant)
Les écarts aux bonnes pratiques
•Les écarts constatés sont trois ordres :
•Des écarts assumés par le mères au regard d’une bonne pratique alimentaire.
•Des écarts, au regard du discours des mères (elles ne font pas ce qu’elles disent)
•Des écarts comportementaux de processus (le dosage dans la préparation par exemple)
•Les premiers semblent difficilement corrigeables puis qu’ils participent du projet éducatif de la
mère.(éveil, adaptation ) & sont valorisés en tant que tels.
•Les deux derniers peuvent plus facilement être « dénoncés », puisqu’ils participent d’une
méconnaissance des dangers que représente une alimentation inadaptée.
•Il faut cependant :noter que les troisièmes sont expressif d’un mode de vie & comme tels
difficilement stigmatisables (le fait maison comme expressif d’une tradition)
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Rapport d’étude – Septembre 2009
Synthèse
•L’axe prioritaire
Elles ne font pas ce qu’elles disent
Les pragmatiques
Les mères poules
Les initiatrices
•Les pragmatiques :
•Le faux fait maison
• l’utilisation précoce d’aliments pour adultes
•L’utilisation de composants (surgelés, plats semi prêts …)
•le fast Food à la maison
•Les mères poules et les initiatrices
•la préparation culinaire (Le dosage des ingrédients)
60
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Rapport d’étude – Septembre 2009
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