Banque Agro-Veto - Session 2011
Rapport sur les concours A - filière BCPST
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De plus, on admire alors cette force car elle est poussée à l’absolu. En effet, pour Giono, Thérèse
est une âme forte dans le mal car sa seule passion est de dominer les autres, c’est la seule chose
qui la rend heureuse. Elle déclare : « Ouf, je l’avais échappé belle ! Ma vie était un bonheur ». Et
elle fait tout pour dominer, elle ne pense qu’à cela tout au long du roman, d’abord avec Firmin
puis avec Madame Numance. Donc sa volonté est portée à l’absolu, elle est si haute qu’on peut
l’admirer. Macbeth aussi, dans un certain sens, pousse sa force qui lui fait faire le mal à l’absolu.
En effet, après le meurtre de Duncan, il désire toujours et toujours être le plus puissant, et pour
cela il rentre dans une logique meurtrière au point que « la terre d’Ecosse n’est plus mère ». Cela
pousse certain à l’admirer pour ce qu’ils appellent : « fureur guerrière ».
Ainsi, certains se construisent dans le mal, comme pour Thérèse : plus le roman avance, plus elle
devient forte et elle sort du roman « fraîche comme la rose ».
Enfin, pour parvenir à leur fin, certaines personnes ont recours à des outils pour persévérer dans
le mal, le principal étant l’illusion. Ainsi, Macbeth cache que c’est lui qui a assassiné Duncan, de
même pour Lady Macbeth qui dit : « Visage faux doit cacher ce que cœur faux connaît », et ainsi
ils deviennent roi et reine d’Ecosse. Thérèse aussi a recours à des illusions, elle façonne son
apparence et ses sentiments pour parvenir à son but. Elle déclare : « Á la fin, j’imitais tous les
sentiments sans les sentir ».
Cependant, on peut interpréter ses différentes sources du mal, non pas comme ce qui permet
d’élever une âme, mais au contraire comme ce qui abaisse et le détruit. Ainsi, il n’y a rien
d’admirable chez quelqu’un qui fait le mal. Et la faiblesse réside dans la faiblesse de l’âme qui ne
résiste pas à ses tentations.
En effet, on peut penser que l’homme commet des crimes car il cède à ses faiblesses, qui sont
l’orgueil, l’amour propre ou la méchanceté, alors que ses forces sont la vertu, l’amour de soi, la
pitié etc… Ainsi, cela dépend de ce que l’on nomme force. Par exemple, pour Giono, une âme
faible est une âme qui est soumise à plusieurs petites passions qui sont toutes d’une bassesse
absolue et Thérèse pense de ces personnes : « Tous les hommes sont des cochons ». C’est une
certaine animalité et l’instinct qui le pousse au crime. Ainsi, il cède à la jalousie et à l’amour
propre comme dans le cas de Madame Carluque, une bourgeoise des Âmes fortes qui rachète le
cheval préféré de Madame Numance lorsqu’elle a des problèmes d’argent et parade ensuite dans
tout Châtillon. Alors on n’admire pas la source du mal car ce n’est pas une grandeur d’âme mais
bien une bassesse d’âme qui les anime. De même, on peut voir le meurtre de Duncan dans
Macbeth comme un acte de lâcheté incroyable puisqu’il le tue dans son sommeil, et il essaie
d’abord de se déresponsabiliser de ce meurtre en évoquant le destin à travers la vision des trois
sorcières. C’est l’illusion du pouvoir qu’il pourrait avoir qui le pousse au meurtre.
De plus, dans ce cas-là, l’homme ne se voit plus du tout renforcer par ses pulsions et au contraire
elles peuvent le conduire à la destruction de son être. C’est le cas de Macbeth, qui se
métamorphose après le meurtre et commence à être livré à des remords. Il s’écrie en voyant les
mains couvertes de sang qui ont tué Duncan : « Ah ! Qu’est-ce que ces mains ! Elles crèvent mes
yeux ! ». Au banquet après avoir été couronné roi, il voit le spectre Banquo, son ami qu’il a fait
tuer, ce qui l’empêche de s’asseoir sur son trône. Ainsi ces remords entraînent la perte de toute
sensibilité et même de son identité, puisqu’il devient totalement paranoïaque ; et sa femme