Universit´
e de Nice Master 1 Math´
ematiques
2007-08 GAE
Interrogation
Exercice 1. On consid`ere un corps k;
1.1.On consid`ere l’ordre lexicographique plex(X, Y, Z)sur les monˆomes de k[X, Y, Z].
Expliciter le reste de la division d’un polynˆome P(X, Y, Z)de k[X, Y, Z]par la famille
(X−Z4, Y −Z7).
On a LT (X−Z4) = Xet LT (Y−Z7) = Y. Un reste de division par la famille (X−Z4, Y −Z7)
n’a aucun terme non nul divisible par Xou Y. C’est donc un polynˆome en Z.
1.2.On d´esigne par Il’id´eal engendr´e par la famille (X−Z4, Y −Z7). Montrer que
l’application P(X, Y, Z)7−→ P(u4, u7, u)induit un isomorphisme du quotient k[X, Y, Z]/I
sur l’anneau k[u].
L’application e:P(X, Y, Z)7−→ P(u4, u7, u) est une ´evaluation. C’est donc un morphisme d’an-
neaux. Il est surjectif puisque tout polynˆome R(u) est l’image par l’´evaluation edu polynˆome
R(Z). Consid´erons maintenant un polynˆome Pde k[X, Y, Z] et le reste R(Z) de la division de P
par la famille (X−Z4, Y −Z7). Puisque X−Z4et Y−Z7s’´evaluent en z´ero, les deux polynˆomes P
et Ront mˆeme image par l’´evaluation e, ce qui montre que e(P) = 0 si et seulement si R= 0 dans
k[Z]. Le noyau de l’application d’´evaluation eest donc l’id´eal I= (X−Z4, Y −Z7). L’application
einduit donc un isomorphisme du quotient k[X, Y, Z]/Isur l’anneau k[u].
1.3.Expliquer pourquoi la famille (X−Z4, Y −Z7)est une base de Groebner de l’id´eal
Ipour l’ordre plex(X, Y, Z).
La question pr´ec´edente peut se reformuler ainsi : l’application d’´evaluation eest le morphisme
quotient k[X, Y, Z]−→ k[X, Y, Z]/I, autrement dit, la classe de Pmodulo Icontient un unique
polynˆome en Zqui s’obtient soit en calculant P(Z4, Z7, Z), soit en calculant le reste de la division
par la famille (X−Z4, Y −Z7) pour l’ordre plex(X, Y, Z). Le morphisme einduit donc un isomor-
phisme entre k[Z] consid´er´e comme sous-espace vectoriel de k[X, Y, Z] et le quotient k[X, Y, Z]/I,
identifi´e `a k[u]. Ceci caract´erise une base de Groebner.
On aurait pu aussi montrer que l’id´eal LT (I) est engendr´e par la famille (X, Y ).
En est-il de mˆeme pour l’ordre tdeg(X, Y, Z)?
Pour l’ordre tdeg(X, Y, Z), on a LT (X−Z4) = −Z4et LT (Y−Z7) = −Z7. L’ideal engendr´e
par LT (X−Z4) et LT (Y−Z7) est l’id´eal (Z4). Consid´erons alors Z3(X−Z4)−(Y−Z7) =
XZ3−Yde terme dominant XZ3. Comme XZ3n’est pas un multiple de Z4l’id´eal LT (I) pour
l’ordre tdeg(X, Y, Z)n’est pas engendr´e par la famille (LT (X−Z4), LT (Y−Z7)). La famille
(X−Z4, Y −Z7) n’est pas une base de Groebner de l’id´eal Ipour l’ordre tdeg(X, Y, Z).
1.4.On consid`ere maintenant le sous-espace vectoriel Rde k[u]engendr´e par l’ensemble
des monˆomes {u4i+7j|i, j ∈N}. Montrer que Rest la sous-k-alg`ebre de k[u]engendr´ee
par (u4, u7).
C’est la d´efinition mˆeme de la sous-k-alg`ebre engendr´ee par (u4, u7).