II- La vision : une construction cérébrale.
A- L’élaboration d’une perception visuelle intégrée
1°). Des aires visuelles spécialisées
- Les messages nerveux provenant de la rétine aboutissent à l’arrière du cortex visuel occipital de
chaque hémisphère. Ces régions forment le cortex visuel primaire (V1) qui correspond au point
d’entrée des messages visuels dans le cortex. Le cortex visuel primaire droit reçoit des deux yeux, les
messages correspondant au champ visuel droit et inversement.
- Le cortex visuel primaire distribue et échange des informations avec plusieurs autres aires
impliquées dans la vision (V2 à V5). Ces aires du cortex sont spécialisées et traitent séparément mais
en parallèle, les différentes composantes de l’image (couleurs, formes, mouvements…) et font émerger
des sensations visuelles.
- Globalement, les aires spécialisées du cortex visuel sont organisées en deux grands ensembles :
- Ensemble du « Où » la localisation et le mouvement des objets
- Ensemble du « Quoi » identification des objets (couleur, forme…)
2°). La construction de la perception visuelle.
Les informations reçues par les différentes aires visuelles sont échangées et unifiées pour former
une perception visuelle : c’est l’intégration des informations en une vision globale unifiée.
La perception visuelle repose sur une interprétation mentale des sensations visuelles créées dans les
différentes aires du cortex visuel.
Ainsi chacun peut dire « C’est mon cerveau qui voit ! Et non mes yeux… »
B- Le développement des facultés visuelles.
1°). Variabilité individuelle de la perception visuelle.
Les apprentissages et les expériences acquises sont à l’origine d’une organisation des neurones du
cortex qui est variable d’un individu à l’autre. La perception visuelle de chacun est donc influencée par
sa mémoire, son vécu et son expérience : aucun cerveau ne voit le monde de la même façon.
2°). La plasticité cérébrale.
L’organisation générale du cortex visuel est la même pour tous car elle est déterminée génétiquement
pour l’espèce.
Mais chez les sourds-muets, par exemple, il y a une réaffectation des aires auditives pour la vision
associée au langage des signes. Inversement, chez les aveugles, il y a une meilleure sensation auditive
et tactile.
La structure définitive du cerveau résulte donc à la fois de l’information génétique, qui permet la mise
en place des différentes structures nerveuses au cours du développement pré- et post-natal, mais
aussi d’une maturation autonome et fonctionnelle, qui dépend de l’expérience visuelle, de
l’apprentissage, de l’éducation de chacun.