échanges de correspondances,
les mains courantes, les pro-
cès-verbaux dressés et les
mises en demeure établies par
les services de la police ou de
la gendarmerie. Si vous pou-
vez, armez-vous aussi d’un pro-
cès-verbal de constat d’huissier
(comptez de 300 à 700 euros
environ) et, si on vous l’a
conseillé, un rapport d’expert
qui attestera de l’intensité de
la nuisance.
I
Tentez une procédure
à l’amiable
Ne laissez pas le trouble s’ins-
taller. Si vous êtes dans une
copropriété, relisez le règle-
ment. Les consignes à respec-
ter dans l’immeuble y sont in-
diquées et vous pourrez faire
valoir vos droits. S’il s’agit
d’un locataire qui ne respecte
pas ledit règlement, “le syndic
a le pouvoir de résiliation judi-
ciaire du bail et d’engager la res-
ponsabilité du propriétaire et du
locataire”, insiste MeIsabelle
Nicolaï. Ensuite, assurez-vous
que votre voisin est bien l’au-
teur des nuisances. La circu-
lation des bruits et des odeurs
dans un immeuble est parfois
trompeuse et le responsable
n’est pas toujours celui que
l’on croit. Une fois le fautif
identifié, « il faut, avant toute
chose, aller discuter avec lui,
car souvent les voisins ne se
rendent pas compte qu’ils sont
bruyants», constate MeIsa -
belle Nicolaï. Souvent, les
choses s’arrangent sans pro-
cédure. Sinon, l’étape suivante
consiste à envoyer un courrier
simple relatant les nuisances
endurées, les horaires et le
refus de discussion. Le courrier
suivant sera en recommandé
avec accusé de réception. Si
rien n’y fait, pensez à la conci-
liation qui se déroule à la mai-
rie ou au greffe du tribunal
d’instance avec l’intervention
d’un conciliateur qui appor-
tera des solutions ou mettra
en place une médiation.
I
Le recours judiciaire
en dernier lieu
Engager une procédure devant
la justice signie que toutes les
autres solutions ont échoué.
Vous saisirez les tribunaux ci-
vils pour une action en respon -
sabilité pour trouble anormal du
voisinage et obtenir qu’il cesse.
Vous vous tournerez vers le
tribunal pénal afin que le fau-
teur soit contraint d’effectuer
des travaux ou mette en place
des mesures spécifiques pour
que le préjudice prenne fin.
Le juge examinera le degré
normal ou anormal du trouble
en fonction des témoignages
et expertises apportés.
Pour le bruit et les odeurs,
cette appréciation est délicate
car elles reposent sur des élé-
ments qui peuvent être diffi-
cilement quantifiables.
La question est différente
pour des problèmes d’arbres
trop hauts ou une vue trop
plongeante pour lesquels il
est plus facile de constater le
trouble. Quel que soit le dé-
rangement, la démarche doit
être progressive et motivée. ■
MYRIAM SIMON
troubles de voisinage
Avril 2017 – Numéro spécial 17
s solutions pour régler les prolèmes
Le cas. Mon voisin demande de déplacer ou d’abattre
un vieux frêne qui pousserait trop près du mur mitoyen.
Nos conseils. Vous devez abattre le frêne s’il est planté
à moins de 50 cm du mur et l’élaguer si la distance
entre l’arbre et le mur est comprise entre 50 cm
et 2 m du mur. Mais si votre vieux frêne n’a suscité
aucun désagrément pendant trente ans, la prescription
trentenaire rend la plainte et l’abattage caducs.
Pour vos futures plantations, l’article 671 du Code civil
prévoit qu’à défaut de règlement local ou d’usages
communaux, elles doivent être réalisées à 2 m
(entre l’axe médian de l’arbre et la limite séparative
des propriétés) pour les plants dépassant 2 m de haut
et à 50 cm minimum pour ceux n’excédant pas 2 m.
Plantations de la discorde
Le cas. Le terrain de la propriété voisine a été vendu en
deux lots. Sur l’un d’eux, une maison a été construite dont
deux fenêtres plongent directement dans notre salon.
Nos conseils. L’article 678 du Code civil précise
les distances minimales. Lorsque votre voisin a une
vue directe chez vous sans avoir à tourner la tête
(on parle de vue droite, sinon, c’est une vue oblique),
la distance minimale entre le bord extérieur
de la fenêtre et la limite des deux propriétés doit
être de 1,90 m. Pour une vue oblique, la distance
est de 60 cm. Conseillez à votre voisin d’installer
des fenêtres xes à verre opaque ou une haie à bonne
distance du mur. À défaut, vous pouvez obtenir
devant le juge la suppression desdites fenêtres.
Vis-à-vis intrusif
PHOTONONSTOP DR