1. La richesse 2. Le role des agents économiques 3. Rémunération

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Premier cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
_________________________________________________
Récapitulatif des examens et chapitres de cette année :
•
Première session (mai) : 5 problèmes généraux de société que l'on va voir en cours. Il faut savoir
lier la théorie et le comportement des agents.
•
Deuxième session : Petites questions sur tous les concepts du cours, peut-être sous forme de
QCM.
Chapitre 1. Partage de la valeur ajoutée
1. La richesse
2. Le role des agents économiques
3. Rémunération et productivité marginale
4. Rémunération et rapports de force
5. Partage de la Valeur Ajoutée et fonctionnement des marchés financiers.
6. Partage de la VA et taux de chômage
7. Partage de la valeur ajoutée et autorité monétaire
8. Partage de la valeur ajoutée en France depuis 1970
9. Partage de la Valeur ajoutée : Solution d’après crise ?
10. Eléments de réflexion critique : limites des indicateurs de richesse
Chapitre 2. Inégalité et pauvreté
1. L'économie des inégalités
2. L'économie de la pauvreté
3. Elements de reflexion critique
Chapitre 3. Les problèmes liés à l’environnement
1. Le cadre théorique de référence
2. Les solutions privées
3. Les solutions publiques
4. Elements de reflexion critique
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Chapitre 1 : Le partage de la valeur ajoutée
Introduction :
Il existe 2 courants importants à savoir distinguer, ce sont deux façons de penser :
-
Le courant orthodoxe : On recherche une norme sous certaines conditions, avec un
consommateur type, un producteur type etc… Problème : Est-ce que l’optimum existe ? ;
Est-ce qu’on converge vers cette norme ? Economie normative.
-
Le courant hétérodoxe : Economie positive, on observe les phénomènes et on explique
leurs implications. C’est ce qui est.
___________________________
Le problème du partage de la valeur ajoutée est un problème où sont mis en évidence le rôle des
agents économiques et surtout leurs rapports de forces. Précisément, nous étudierons les rapports de
force entre trois types d’acteurs :
-
Apporteurs de capitaux (ou capitalistes)
-
Les dirigeants
-
Les exécutants
La lutte pour le partage de la valeur ajoutée va nous permettre de concevoir un mécanisme de
détermination du montant des rémunérations des agents économiques (pas de rémunération à la
productivité marginale (micro 2)).
Cela signifie que ces 3 acteurs vont "se battre" pour obtenir la meilleur part du gateau (la valeur ajoutée)
et que de cette lutte vont dépendre les salaires.
Nous aboutirons à un constat : Les rémunérations dépendent des rapports de force entre les acteurs.
Mais cette "lutte pour le partage de la valeur ajoutée" n'est pas la seule à influencer les rémunérations :
D’autres éléments influencent le partage de la valeur ajoutée :
-
Le fonctionnement des marchés financiers
-
Le rôle de la banque centrale européenne
-
L’état de crise d’un pays
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Tous ces éléments peuvent modifier les inégalités de partage de la valeur ajoutée, et on va les voirs dans
les prochains chapitres. Mais d'abord,
1.
La richesse :
1.1) Définitions :
Ces définitions serviront tout le long du cours :
Le PIB (produit intérieur brut) est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer la richesse d’un pays. Il
existe plusieurs méthodes de calcul du PIB : Par les revenus, la demande, la production. Nous on va
prendre la méthode la plus simple, celle qui concerne la production
-
Le PIB : C’est la mesure de la VAB à laquelle on va ajouter le montant de la TVA.
-
La valeur ajoutée brute (VAB): Valeur de la production moins les consommations intermédiaires.
-
La valeur de la production (d’un pays)(VP) : Il s’agit du montant de ce qui a été effectivement
produit (en valeur monétaire) durant une année (ça inclut aussi les variations de stock).
-
Les consommations intermédiaires (Ci) : Il s’agit du montant des biens et services achetés au
cours d’une année (par les sociétés et quasi-sociétés) qui entrent dans la production de
marchandises ou bien qui sont totalement détruites lors du processus de production.
Remarque : Pour obtenir la valeur ajoutée nette (VAN) il faut enlever les amortissements. Les
amortissements impliquent un problème de comparaison entre les pays.
Remarque : Il s’agit des valeurs ajoutées brutes et de la TVA collectée sur le territoire national et
non pas à l’étranger. En principe la réelle mesure du PIB (en comptabilité) c’est TVA + droit de
douane + VAB – les subventions intérieures + les subventions qui viennent de l’extérieure.
-
Le produit intérieur net : C’est la différence entre le PIB et les amortissements.
1.2) PIB nominal, PIB réel :
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Périodes
t
t+1
Q1
4
3
Q2
5
4
P1
2
4
P2
4
5
Ci
0
0
TVA
0
0
o
Le PIB norminal en t : PIBNt = 28 = 4x2 + 5x4
o
Le PIB nominal en t+1 : PIBNt+1 = 32 = 3x4 + 4x5
DD/SUB
0
0
Le PIB a augmenté entre t et t+1 donc il y a plus de richesse donc ça permet de concevoir (faire) un autre
partage de la richesse…
o
PIBRt (PIB réel a prix constant en t) : les prix et les quantitées sont les memes  PIB réel
= 28
o
PIBRt+1 = 22 : on prend les quantités de t+1 mais les prix de t. De cette façon, on "annule"
l'augmentation des prix entre t et t+1 (l'inflation).
Donc l’économie ne s’est pas enrichie entre t et t+1, mais s’est appauvri.
Pour éviter ce qu’on appelle l’illusion monétaire, le calcul du PIB doit se faire à prix constant (PIB réel,
quantitées de t+1 mais prix de t). A partir de ces informations on peut calculer le déflateur (ou l’indice
général des prix) du PIB :
o
Un déflateur c’est une technique qui permet de corriger les effets de l’inflation.
o
Déflateur du PIB en t+1 = Indice du Niveau Général des Prix en t+1 = INGPt+1 = PIBNt+1 /
PIBRt+1 = 1,45.
Le PIB réel représente un volume (une quantité) de production (on parle de PIB en volume), alors que le
PIB nominal est une valeur de production, et l’INGP un prix moyen.
o
PIBNt+1 = INGPt+1 x PIBRt+1
Pour l'examen, savoir calculer un PIB en volume, un PIB en valeur.
2.
Le rôle des agents économiques.
Pour savoir comment se partage la richesse il faut voir le rôle des agents économique, et quel type
d’économie on peut considérer.
2.1) Les économies marchandes, et les économies marchandes capitalistes :
-
Une économie marchande est une économie dans laquelle aucun agent n’est contraint a vendre
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sa force de travail dans la mesure où chacun est propriétaire des moyens de production. Il s’agit
d’une économie avec une seule classe sociale : Celle des travailleurs (ou producteurs)
indépendants.
-
Une économie marchande capitaliste est une économie dans laquelle on trouve des
propriétaires de moyens de production face à d’autres agents qui sont contraints à vendre leur
force de travail. Donc là il y a un découpage entre deux principales classes sociales.
2.2) Quels sont les acteurs des économies marchandes capitalistes :
On considère qu’il y a trois types d’acteurs :
Les
apporteurs de capitaux
Les dirigeants
Les Exécutants
La répartition de la richesse se fera entre ces trois types d’acteur (vision simplifiée).
Les économies marchandes capitalistes sont caractérisées par ces trois types d’agents dont les rôles sont
clairement définis.
-
Le comportement des AC (apporteurs de capitaux) : Les apporteurs de capitaux permettent aux
dirigeants et aux exécutants de disposer de moyens de production dont ils ont besoin pour
travailler.
-
Les dirigeants (D): Ce sont les agents capables d’organiser la production.
-
Les exécutants (E) : Ils mettent en œuvre les stratégies de production élaborés par les dirigeants
au nom des intérêts des apporteurs de capitaux.
On suppose que la propriété privée existe et que celle-ci accroit l’intérêt des agents pour leur propre
performance. Donc cette grille de lecture (interaction AC, D, E) n’est pas incompatible avec le concept
d’efficacité économique.
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2.3) Exemple : TVA sociale et partage de la valeur ajoutée
Qu’est-ce que la TVA sociale : On distingue la TVA fiscale (à 19.6%) et la TVA sociale.
La TVA sociale : Les charges patronales (cotisations) vont être réduites partiellement ou totalement et en
contrepartie on rajoute des points de TVA supplémentaires (équivalents) à la TVA fiscale. Donc TVA
sociale = TVA fiscale + point supplémentaires équivalents à la réduction des couts des dirigeants.
Ca implique trois choses :
-
Sur le territoire : Les prix devraient rester les mêmes à l’intérieur du pays. Il n’est pas certains
que les prix restent stables notamment si ces biens nécessitent des importations de
consommation intermédiaires. Si c’est un outil qui est a vocation de concurrencer les autres pays
européens, les effets seront neutralisés si les autres pays européens adoptent la mêmes
stratégie  Si les effets se neutralisent, il n’y aurait alors pas d’impact sur le partage de la valeur
ajoutée (ça s’appelle la concurrence fiscale).
-
En exportation : A l’étranger comme on exporte hors taxe, ils vont avoir une baisse de leurs
couts compensée par rien, donc + de compétitivité à l’extérieur. Ce qui permet dans le futur
d’augmenter les chiffre d’affaire, de modifier la répartition de la valeur ajoutée.
Exemple :
-
o
Avant la réforme : 100 euros Hors taxes
o
Après la réforme : 80 euros Hors taxes

Gain : 20 euros

Gain en % : 20/80 = 0,25 donc gain de 25%
En importation : Même effet que l’augmentation des droits de douane. Augmentation de la
valeur ajoutée, augmentation du PIB et augmentation de compétitivité interne répercussion
sur les apporteurs de capitaux et donc répercussion possible sur la rémunération des dirigeants
et exécutants.
o
Avant la réforme 100 euros hors taxes, puis les produits vont entrer sur le territoire et se
voir pourvu de la TVA fiscale + sociale
o
Après : 1000 x 1,25 x 1,196 = 149,5

Les produits à l’étranger sont forcément moins compétitifs. Les dirigeants vont
pouvoir organiser la production sachant qu’ils sont beaucoup plus compétitifs 
augmentation des investissements de la part des AC, rémunérés par des
dividendes Les dirigeants en profitent […] les exécutants …
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Question possible à l’examen : TVA sociale : impact sur le partage de la valeur ajoutée
2.4) Problème :
Si les apporteurs de capitaux veulent un pourcentage trop élevé et que ça pénalise la production et les
conditions de travail des exécutants ou des dirigeants, le processus de production peut etre stopé. Donc
il y a un rapport de force entre ces 3 parties.
Comme les apporteurs de capitaux ne sont pas rémunérés à la productivité marginale du capital,
comment les rémunérations sont-elles fixées ? Dans les économies marchandes le problème ne se pose
pas. Dans les économies marchandes capitalistes en adoptant une démarche positive (non normative) il
faut recourir a la notion de rapport de force.
3.
Rémunération et productivité marginale :
Définitions :
-
La productivité marginale du travail (PmL) : Le travail c’est l’ensemble des heures fournies par
les dirigeants et les exécutants dans le cadre du processus de production.
Chaque dirigeant et exécutant pourrait être rémunéré à hauteur de leur productivité marginale
(augmentation de production due à 1 heure de travail supplémentaire).
-
La productivité marginale du capital (PmK) : On suppose que le capital est l’ensemble des
moyens de productions mis à la disposition des dirigeants et des exécutants. Les apporteurs de
capitaux pourraient être rémunérés à hauteur de leur productivité marginale (augmentation de
production liée à l’utilisation d’une unité supplémentaire de stock de capital).
-
Résultat : La loi de l’offre et de la demande et la concurrence pure et parfaite permettent
d’aboutir à ces deux types de rémunération. Il s’agit du point de vue normatif (orthodoxe).
-
Doutes : En adoptant un point de vue hétérodoxe il est permis de douter sur ces deux types de
rémunérations marginales. Les travaux d’Arrow et Debreu montrent que les conditions
permettant d’aboutir à un équilibre concurrentiel sont restrictives : absence de cout fixe ;
rendements constants (si on multiplie par 2 le stock de capital on va multiplier par 2 la
production, si on multiplie par 2 le travail on va multiplier par 2 la production, donc on a un
résultat sans les rendements croissants qu’on a vu en micro) ; incertitude des agents (lorsque les
agents ne savent pas quels choix ils doivent faire devant différents paniers de bien).
Ces doutes nous conduisent à abandonner dans le cadre de ce chapitre le concept de rémunération à la
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productivité marginale (nous reviendrons sur ce concept pour trouver des normes optimales de
production qui permettent de diminuer la pollution).
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Second cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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4. Rémunérations et rapports de force
Les rémunérations vont être régies par les rapports de force entre les 3 types d'acteurs. Cette
notion de rapport de force peut d'abord être évoquée en faisant référence au système féodal. Nous
constaterons que ces rapports de force peuvent être mis en parallèle avec ceux que l'on rencontre
dans les économies marchandes capitalistes.
A) L'exemple féodal
Le système féodal reposait sur un société composée de 3 acteurs :
*La noblesse : elle ne travaillait pas mais elle permettait le travail dans la mesure où elle
protégeait le Tiers état et mettait des terres à sa disposition
*Le clergé : il permettait lui aussi le travail, puisqu'il garantissait un avenir meilleur
*Le tiers-état : il travaillait
→ Hypothèse : le Tiers état est capable de produire une valeur supérieure que celle qui
permet de satisfaire ses propres besoins
Par exemple dans une EM cela signifie que le Tiers état peut produire plus de blé que ce dont il a
besoin
Est-ce que cette aptitude peut être utilisée par la noblesse et le clergé ? Oui dans la mesure où des
prélèvements existaient.
La dîme (dixme) : qui était prélevée par le clergé et qui correspondait à 1/10 de la récolte.
La noblesse pouvait imposer des corvées au Tiers état, à titre gratuit.
→ Corvée, dîme et rapports de force : le montant des impôts (dîme, taille) ou le temps
consacré aux corvées ne pouvaient être d'un montant infini sinon le Tiers état ne parviendrait plus
à subvenir à ses besoins. Mais en dehors de cette limite, les rémunérations de la noblesse et du
clergé dépendaient de l'intensité avec laquelle ils usaient de leur pouvoir
B) L'exemple des économies marchandes capitalistes :
→ Hypothèse : afin de recourir à la notion de rapports de force il est nécessaire de
supposer que dirigeants et exécutants sont capables de créer une valeur ajoutée supérieure à celle
dont ils ont besoin pour vivre.
Est-ce que les apporteurs de capitaux peuvent bénéficier de cette aptitude ? Oui, car le processus
de détermination des prix (loi de l'offre et de la demande) permet de jouer le même rôle que celui
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des impôts dans la société féodale.
→ Rôle de la détermination des prix :
4.1) EM :
t
T
t+1
Temps
S
P, Q*
B
Formule 1 : P.Q*= Ci + Am + Salaires
Comment se partage la VA ?
Pour répondre a cette question utilisons l'expression de la VA nette :
Formule 2 : VA(N) = P.Q* - Ci - Am
Donc à partir de la formule 1 : VA(N) = Salaires
Le partage de la VA concerne au final que 2 acteurs, les dirigeants et les exécutants,
autrement dit, la classe des travailleurs
Les dirigeants sont capables de prélever une part de VA plus importante puisqu'ils ont la capacité
d'organiser la consommation (et de fixer les salaires).
4.2) Les EMC :
Dans les EMC, les dirigeants vont fixer les prix de manière à pouvoir dégager un salaire (même
chose que dans les EM) mais aussi de garantir une rémunération pour les AC. En d'autres termes,
la recette espérée en début de période doit couvrir les salaires (exigés par les travailleurs) et un
bénéfice espéré imposé par les AC aux dirigeants. Cela signifie qu’en début d’année, le chiffre
d’affaire espéré doit être suffisamment grand pour payer les travailleurs et les apporteurs de
capitaux.
PQ* = Ci + Am + Salaires + B* où B* est l'objectif fixé par les apporteurs de capitaux (le
bénéfice espéré).
VA(N) = PQ* - Ci - Am
VA(N) = Salaires + B*
Commentaire : dans les économies marchandes capitalistes la valeur ajoutée créée se partage
entre 2 classes sociales : les travailleurs (dirigeants + exécutants) qui perçoivent les salaires et les
apporteurs de capitaux qui perçoivent B (et peut-être B* si les objectifs sont atteints à t+1)
Les salaires (s) sont fixés en début de période.
Les exécutants ont le pouvoir de faire évoluer les salaires, avec les grèves par exemple.
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4.3 implications générales :
Si B*=B alors les contrats entre les différents acteurs ont été respectés → donc il peut y
avoir stabilité du partage de la Va, mais B*=B n'implique pas toujours une stabilité du partage de
la VA. Il faut retenir que B*=B signifie que le dirigeant à bien géré l’entreprise de façon à faire le
bénéfice que les apporteurs de capitaux avaient espéré en début d’année.
Si B*<B alors le bénéfice a été dépassé : ce qui implique une transformation inévitable
du partage de ma VA. En effet, la part du bénéfice qui n’étais pas attendu par les apporteurs de
capitaux (AC) peut leur revenir, ou ils peuvent décider de le partager avec les autres acteurs(D, E)
avec des bonus, primes etc…
Exemple : cela peut se traduire par une augmentation des rémunérations des AC, il est possible
que les AC décident de récompenser les dirigeants puis exécutants (primes et stock option), ou
partage du bénéfice imposé dans le contrat (ex : Auchan, LeClerc)
Cas des entreprises Leclerc : la politique stratégique de Leclerc est de faire un profit de
1,85% c.-à-d. que les AC ne touchent que 1,85% . Cela bénéficie aux exécutants et dirigeants,
afin que les travailleurs et les consommateurs bénéficient d'un meilleur pouvoir d'achat.
Carrefour a décidé d'adopter la même stratégie de manière à pouvoir capter une demande
supplémentaire
Leclerc / Carrefour détermine le rôle de la fixation des prix
Si B*>B alors les AC peuvent menacer les dirigeants, puis les dirigeants peuvent à leur
tour menacer les exécutants car les objectifs n'ont pas été atteints. Cette menace qui pèse soit sur
les dirigeants soit sur les exécutants est le licenciement. Donc on constate que les AC tout comme
la noblesse et le clergé sont capables de contraindre dirigeants et exécutants, il y a bien un rapport
de force, dirigeants et exécutants doivent fournir une VA plus importante que celle qui permet de
subvenir à leurs besoins
→ Taux de marge (TXM) et rapports de force : pour définir le TXM commençons par
définir l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE)
L'EBE est le montant de VA qui revient aux AC après avoir payé les salaires :
EBE= VA- Salaires
Le TXM : est la part de VA qui revient aux AC après avoir payé les salaires :
TXM = EBE/VA = (VA – Salaires)/VA = 1 – (Salaires/VA)
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(1) On a : S= s . N où s = taux de salaire nominal horaire (s/horaire) et N= nombre d'heures
travaillées
(2) On a : VA= P.Q* - Ci - Am où Ci=0 et Am =0
Avec (1) et (2) → TXM = 1 – (Salaires/VA) = 1 – (s. N/PQ)
(3) Produit Moyen réelle du travail : (PMRT) = Q/N <=> Q = PMRT. N
d'où TXM = 1 – (sN/PQ) =
(sN/PMRT). N = 1 – (s/ P.PMRT)
(*Exemple : nombre de téléphones produit en 1h de W)
TXM = f(p,PMRT,s)
Analyser la décomposition du TXM c'est s’intéresser au partage primaire de la VA
AC
D
E
PMRT
s
A) Variable p :
-Si p augmente alors le TXM augmente, les AC augmentent leurs rémunérations (toute chose
étant égale par ailleurs c’est à dire que les 2 autres variables sont fixes)
Pour atteindre les objectifs fixés par les AC, les dirigeants peuvent miser sur la variation des prix
Remarque : La variation des prix dépend de la structure du marché (CPP, oligopole, monopole,
duopole)
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-Si p diminue alors le TXM diminue
Exemple 1: marché du pétrole : pouvoir de modifier les rapports de force
Exemple 2 : téléphonie mobile Free : diminution des prix
B) PMRT :
Afin de modifier la part de la valeur ajoutée, les dirigeants peuvent compter sur une main
d’œuvre efficace afin de répondre aux exigences des AC
On peut demander plus d'effort de la part de salariés pour augmenter la PMRT
Ou délocaliser une partie du système de Y (Chine, Pays émergents)
C) s :
Les revendications salariales par l’intermédiaire des syndicats qui permet d’accroître s et donc
diminue TXM
Remarque : les augmentations simultanées de s et PMRT peuvent se neutraliser
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Troisième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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Exercice : s = 2.55 ; p = 3 ; PMRT = 1.25 ; VA = 150 ; S = 102
Question 1 : Calculer le taux de marge de 2 manières différentes.
Rappel : TXM = TXM = EBE/VA = (VA – Salaires)/VA = 1 – (Salaires/VA) = = 1 – (s. N/PQ)
Et (PMRT) = Q/N  Q = PMRT. N d'où TXM = 1 – (sN/PQ) = (sN/PMRT). N = 1 – (s/
P.PMRT)
Question 2 : Si s = 2.8125  calculer à nouveaux le taux de marge et expliquer la variation du taux de
marge obtenue.
 Les faits : Neutralité salaires, prix ? Entre 1961 et 2000 les taux de marges des USA, de
l’Allemagne, du royaume unis de la France et de l’Italie ont progressé. L’explication principale
réside dans ce qu’on appelle pouvoir de mark up (price-maker). Entre 1963 et 1982
l’influence exercée par p (les prix) est légèrement supérieure à celle de s (salaires). Mais en
1982 et 2000 l’influence de p est très largement supérieure à celle de s. Cette tendance
d’après 1982 peut être mise en parallèle avec la politique d’austérité qui débuta en 1983
(Politique de Jacques Delors). Ceci montre que les aspects juridiques et politiques
transforment le partage de la valeur ajoutée.
Entre 1960 et 2000 on observe au contraire une relative stabilité du taux de marge pour le
royaume unis (ça fluctue légèrement autour d’une tendance qui est de 26%).
USA
Allemagne
Royaumes
France
Italie
unis
1961
0.29
0.28
26 %
0.25
0.25
2000
0.34
0.34
26 %
0.3
0.33
 Taux de marges et taux d’investissement : (graphique) Le taux de marge permet d’alimenter
(le txm = ) les bénéfices aux apporteurs de capitaux, de payer les impôts et d’investir (FBCF).
A partir des années 1986 on assiste à la désintermédiation financière et à la création de
nouveaux marchés et de nouveaux produits financiers (actifs dérivés comme « option
d’achat » ; « option de vente »). Ce changement a permis aux apporteurs de capitaux
d’augmenter leur rémunération en plaçant sur les marchés financiers.
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5- Partage de la Valeur Ajoutée et fonctionnement des marchés financiers.
Apporteurs demandent des comptes aux dirigeants, ils peuvent précipiter le cours des titres vers le
bas. Les dirigeants étant menacés (si le dividende demandé n'est pas versé) ils peuvent alors les
menacer. Les dirigeants menacent à leur tour les exécutants (licenciement …)
5.1) Actions et dividendes :
Certaines entreprises sont cotées sur les marchés financiers (par exemple le CAC 40
permet de coter les 40 premières entreprises industrielles de France). Il existe aussi
d’autres marchés : Celui des valeurs technologiques. Lorsque les entreprises sont cotées
sur les marchés il est possible d’en acquérir une partie (c’est une part de capital). Cette
part de capital est cotée, on l’appelle action ou plus généralement titre. Ces titres
peuvent être achetés par les 3 types d’acteurs (AC ; D ; E). Les détenteurs de titres
peuvent chaque année prétendre à une rémunération qu’on appelle dividende. La valeur
des dividendes versés dépend du statut d’actionnaire (actionnaire simple ou actionnaire
majoritaire). Ces rémunérations sont décidées en conseil d’administration et peuvent se
verser sous trois formes essentiellement :
o Sous forme de titre
o Sous forme liquide (monnaie)
o Par acompte
5.2)Liquidités, pulsions acquisitives et pulsions de domination :
 Liquidités : La liquidité d’un marché est fonction de trois choses principales :
o Des couts de transaction très faibles
o De la rapidité des ordres
o De l’existence de marchés secondaires.
Sans l’existence de marchés secondaires l’économie ne serait pas viable car il serait impossible de
réallouer efficacement l’épargne.
 Les pulsions :
o Les apporteurs de capitaux ont un avantage : Ils peuvent acquérir d’importantes
quantités de titres afin de devenir actionnaires majoritaires. Ceci permet
d’augmenter leur richesse et cette augmentation peut ne pas avoir de limite. Il s’agit
de la pulsion acquisitive.
o Dans les EMC (économies marchandes capitalistes), l’aptitude à créer de nouveaux
projets, de nouveaux produits, à diriger peut permettre de créer des empires. Cette
volonté peut être nommée pulsion de domination. Il faut alors remarquer que la
liquidité des marchés favorise la manifestation de ces deux pulsions et par
conséquent une modification du partage de la valeur ajoutée.
Remarque : On peut maitriser le partage puisque la manifestation des deux pulsions conduit à
modifier le partage de la valeur ajoutée : si on freine la liquidité par des taxes sur les transactions
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financières on va réduire la manifestation des deux pulsions et donc on va contribuer à avoir une
stabilité du partage de la valeur ajoutée. Mais il faut qu’elle soit applicable sur toutes les places
financières pour éviter les problèmes d’arbitrages.
Remarque 2 : L’idée de Keynes sur la taxe sur les transactions financières lui est venu en comparant
Wall Street et Throgmorton Street (Londres). Il constate qu’à Wall Street les couts de transactions
étaient plus faibles qu’a Londres, la rapidité de l’exécutions des ordres y était plus importante, donc
le marché américain était beaucoup plus liquide que le marché anglais. Il dit qu’il faudrait qu’on fasse
comme à Londres.
5.3) Croissance interne, croissance externe, rapports de forces (dirigeants /
exécutants) :
Les deux pulsions qui sont liées à la liquidité des marchés impliquent la construction de grandes
entreprises (holdings) qui suivent des objectifs de croissances (interne et externe).
-
La croissance interne représente le processus d’accumulation des parts de marché d’une
entreprise par la mise au point et la diffusion de produits innovants.
La croissance externe est un processus d’acquisition d’entreprises concurrentes de manière
à créer des groupes. Ceci peut se faire de deux manières : Avec de la liquidité, ou avec des
titres.
o Exemple d’une OPE : Considérons deux entreprises A et B. Lorsqu’A ne dispose pas
suffisamment de liquidités ou de fonds suffisants pour acheter l’entreprise B, elle
peut recourir à une OPE (offre publique d’échange). Pour acquérir l’entreprise B, A
doit racheter le capital de B. On suppose que celui-ci est de 5 actions qui valent
chacune 2 euros. L’entreprise A peut alors proposer d’emmètre 5 nouvelles actions
(sur le marché primaire = marché des titres neufs). Supposons que les nouvelles
actions de A soient cotées à 2.5 euros, l’entreprise A va donc proposer d’échanger 5
de ses actions contre 5 actions de l’entreprise B. Ceci est rendu possible dans la
mesure où les actions de A valent plus que celles de B. Ceci nous permet de
comprendre que les dirigeants sont très sensibles à l’évolution du cours des titres de
leur entreprise. En effet le cours d’un titre reflète les signaux et les informations
relatives à une entreprise : bonne gestion, qualité des projets, le montant des
bénéfices etc… Si les signaux sont bons alors le cours des titres augmente (pour que
le prix du titre augmente il faut que la demande de titre > offre de titre).
Au contraire si les signaux sont mauvais cela précipite la baisse du coût des titres.
On comprend donc pourquoi ces signaux peuvent influencer le statut d’un dirigeant
en faisant de son groupe soit une proie soit un prédateur. Par ailleurs la pratique de
rémunération par les stocks options que les apporteurs de capitaux peuvent décider
de distribuer aux dirigeants et aux exécutants accroit la sensibilité des dirigeants et
des exécutants à l’évolution du cours des titres.
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Attention : Recherche sur Taux de marge et Taux d’investissement (se renseigner sur ce
qui s’est passé après 1982 sur le marché)
 Le taux d’investissement semble réagir en retard aux évolutions du taux de
marge.
Partant de 1982 sur le marché, le taux de marge à augmenté considérablement de
23,1% à 32% avant de stagner 1989 tandis que
Le taux d'investissement n'a commencer à accroitre qu'à partir de 1986 de 19,2 à
19,4 soit un retard de 4 ans
5.4) Rapport de force entre les apporteurs de capitaux et les dirigeants : Le Wall Street
Walk.
L’expression « Wall Street Walk » est utilisée pour désigner la procédure de sanction que les
apporteurs de capitaux peuvent utiliser contre un dirigeant lorsque ses stratégies de gestion ne
permettent pas d’atteindre les résultats qui ont été fixés en début de période. Le Wall Street Walk
consiste à vendre les actions qui n’ont pas permis de fournir les dividendes que les apporteurs de
capitaux espéraient. En vendant leurs actions, les AC précipitent la baisse du cours des titres,
permettant la diffusion d’un signal négatif qui permet d’exercer une menace de sanction sur le
dirigeant. Cette menace est d’autant plus facile à mettre en œuvre que la liquidité et la diversité des
titres sont importantes. Si le marché est fortement liquide, les AC peuvent vendre rapidement et à
moindre coûts les actions qui vont permettre de sanctionner les dirigeants. Si la diversité des titres
est importante alors les AC pourront en permanence choisir d’investir dans d’autres actions.
6 - Partage de la VA et taux de chômage :
6.1) La thèse néoclassique : Les conditions restrictives (section 3) énoncées par Arrow et Debreu
permettent d’aboutir à la conclusion que le chômage est nul. Au mieux, lorsque celui-ci (le taux
de chômage) est positif, la théorie orthodoxe permet de le concevoir comme volontaire. Il s’agit
d’une volonté des syndicats d’augmenter le salaire réel impliquant l’existence d’un chômage
volontaire.
Notre analyse en termes de rapport de force entre les 3 agents n’est pas incompatible avec
cette théorie puisque nous avons vu que les syndicats pouvaient demander aux dirigeants
une revalorisation des salaires. Nous verrons par la suite que notre théorie n’est pas
incompatible avec la thèse keynésienne du chômage involontaire.
6.2) Le pouvoir des AC : La décomposition du taux de marge nous a permis d’aboutir à la relation
suivante : TxM = f(s, p, PMRT) Les deux pulsions (acquisitives et de domination) nous
conduisent à penser que les apporteurs de capitaux peuvent faire augmenter le montant des
dividendes versés de plusieurs manières :
o
Ils peuvent essayer d’agir sur la PMRT : Le problème est que la main d’œuvre à forte
PMRT est plus onéreuse.
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Ils peuvent donc essayer d’agir sur P : Les hausses de TxM vont alors dépendre de la
structure concurrentielle du marché et de la position de l’entreprise au sein de ce
marché.
o Ils peuvent enfin essayer de baisser le taux de salaire nominal par l’intermédiaire des
dirigeants mais les syndicats peuvent essayer de contrer cette stratégie.
D’autres possibilités, celles de diminuer les coûts de production en délocalisant une partie de
l’appareil productif. Les menaces de délocalisation permettent d’œuvrer pour une PMRT plus
importante de la part des dirigeants qui se répercute ensuite sur une demande de PMRT plus
élevée de la part des exécutants. Ce processus a permis d’aboutir à une baisse de s (exemple
en Allemagne : Les syndicats ont accepté de travailler plus de 39 heures rémunérés à 35
heures).
o
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Quatrième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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6.3) La thèse de Keynes : Marchés financiers et chômage « involontaire ».
: 2 types de comportements dans la théorie de KEYNES :
Il compare 2 classes : Throgmorton Street et Wall Street
Il constate que ce phénomène de liquidité, engendre l'esprit de spéculation
D'où le terme de chômage « involontaire »
A Londres, le marché est moins liquide, cela favorise l'esprit d'entreprise, d'autres types
d'investissement
Le fonctionnement des marchés financiers est lui-même générateur de chômage. En 1936, Keynes
montre dans la théorie général de l’emploi, de l’intérêt de de la monnaie, que l’accroissement de la
liquidité peut être à l’origine de crise de confiance, elle-même à la base de cracks financiers. Selon
l’auteur, il existe 2 types d’investissement sur les marchés financiers qui résultent de deux types de
comportements.
L’esprit d’entreprise : Les intervenants sur les marchés choisissent d’acheter un titre car le
projet de l’entreprise (nouveau produit, stratégie d’investissement) va permettre l’obtention
de dividendes élevés. Il s’agit d’une sélection des investissements qui se base sur un futur
lointain (voir texte de Keynes concernant la place de Londres). Cet esprit d’entreprise peut
être obtenu si l’on freine la liquidité des marchés (donc taxer les transactions financières).
- l’esprit de spéculation : Les intervenants sur les marchés financiers choisissent d’investir
dans un titre en l’instant T car ils estiment que la valeur en T+1 est supérieur à celle en T (T et
T+1 sont très rapprochés, quelques jours au plus). Il s’agit d’une sélection des
investissements basé sur le futur immédiat.
 Les comportements mimétiques : Pour Keynes dès lors que les marchés sont fortement
liquides, l’esprit de spéculation l’emporte sur l’esprit d’entreprise. De ce fait les prévisions à
court terme ne résultent pas de calcul scientifique mais simplement de la psychologie de
masse. Les intervenants essaient de prévoir ce que la majorité des intervenants pensent. Par
exemple : Si une mauvaise information est annoncée (choc pétrolier), les intervenants vont
prévoir que la majorité des détenteurs de titres souhaitent vendre leurs titres afin
d’effectuer des placements sur des places financières plus sûr. Les intervenants vont donc
vendre leurs titres (on les appelle des baissiers). Si l’offre de titres est supérieur à la
demande, le prix des titres diminue. Cette diminution peut elle-même contribuer à précipiter
la vente de titres impliquant a son tours une nouvelle baisse. Ce comportement s’appelle
comportement mimétique.
-
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Dans la théorie générale les rapports de force entre les agents ne sont pas explicites. Or,
nous savons que les apporteurs de capitaux exercent un pouvoir décisif sur les marchés. La
thèse du partage de la valeur ajoutée n’est donc pas incompatible avec la thèse de Keynes
selon laquelle le chômage est involontaire.
6.4) crise monétaires, financières et bancaires.
A. La crise mexicaine de 1994 :
Dès 1992 le Mexique signe les accords de l’ALENA (qui rentre réellement en vigueur en 1994). Au
même moment se crée un marché des capitaux unifié. Celui-ci absorbe entre 1990 et 1994 180
milliards de dollars (il y avait 60 milliards pour les investissements directs et120 milliards de
placement à court terme), par ailleurs, l’inflation reste forte car le peso est indexé sur le dollars.
Cette inflation diminue la compétitivité mexicaine (les producteurs sont obligés d’augmenter leurs
prix pour faire face à l’inflation). La compétitivité est d’autant plus touchée que le peso s’apprécie de
60% entre 1988 et 1994 (déficit de la balance revente de 8 milliards de dollars). La crainte d’une
dévaluation du peso (attaque spéculative = comportement mimétique) a incité les détenteurs à court
terme de revendre rapidement et de miser sur des places sûr. Les intervenants ont anticipé une
baisse puis la liquidité a contribué à l’effondrement des marchés financiers mexicains impliquant une
contraction de la masse monétaire, aboutissant à un taux de chômage à la fin de l’année 1995 de
l’ordre de 25% (ce taux de chômage était publié officiellement à 5.2 %).
B. La crise des subprimes (2007) :
Contrairement à la crise mexicaine, la crise des subprimes est à la base une crise bancaire qui a été
précipitée par une crise immobilière. La crise immobilière a été engendrée par une politique
monétaire expansionniste (les taux directeurs de la réserve fédérale étaient aux alentours de 1%).
Les créances immobilières qui ont été titrisées ont subis des attaques spéculatives car les créances
immobilières détenues par les banques étaient de moins en moins honoraires. Là encore, la liquidité
des marchés a précipité les ventes de titres et les faillites bancaires en cascade. Les faillites bancaires
en cascade proviennent du risque lié.
C. La crise grecque :
On assiste à une dégradation successive de la note de l’Etat grecque. Cette note passe de AAA à BB+
entre octobre et décembre 2009. L’ancien premier ministre avait falsifié les chiffres du déficit (6% du
PIB) puis Papandreou arrive au pouvoir le 4 octobre 2009 et rétablit la vérité (12.7% de déficit). Les
obligations de l’Etat grecque sont alors revendus en masse sur les marchés secondaires, l’offre de
titres étant supérieure à la demande, le prix du titre diminue et les taux d’intérêt augmentent jusqu’à
atteindre 10.8 %. Ces reventes massives ont été permises du fait de la forte liquidité des marchés
financiers.
Conclusion : Concernant ces 3 crises, nous pouvons conclure que les causes sont multiples mais que
les conséquences se traduisent toujours par une hausse du chômage involontaire et donc d’une
répartition de la valeur ajoutée au détriment des dirigeants et exécutants.
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1) Banque Centrale
Les Banques Centrales ont occupé une place de plus en plus importante, au cours du XXème
siècle. Devenues indépendantes pour la plupart elles remplissent des fonctions multiples :
émetteurs de billets, prêteurs en dernier ressors, mais surtout responsable de la politique
monétaire
En tant que responsable de cette politique, la Banque Centrale poursuit plusieurs objectifs :
-objectif principal de stabilité monétaire : elle maîtrise l'inflation et permet le bon
fonctionnement des marchés financiers
-objectif secondaire de croissance économique
7 - Partage de la valeur ajoutée et autorité monétaire.
7.1) La banque centrale :
Les banques centrales ont occupé une place de plus en plus importante au cours du 20°siècle.
Devenues indépendantes (pour la plupart), elles remplissent des fonctions multiples (émetteur
de billets ; prêteurs en dernier ressort ; mais surtout responsable de la politique monétaire). En
tant que responsable de cette politique, la banque centrale poursuit plusieurs objectifs :
o
o
L’objectif principal de stabilité monétaire : Elle maitrise l’inflation et permet le bon
fonctionnement des marchés financiers.
L’objectif secondaire : C’est celui de la croissance économique.
7.2) Politique monétaire et partage de la VA :
Question possible à l’exam : A qui bénéficie la hausse des taux directeurs pratiqués par la banque
centrale européenne ? (parmi les 3 acteurs)
(graphiques)
 Apporteurs de capitaux et dirigeants, bénéficiaires de la hausse des taux : En augmentant ses
taux directeurs, la banque centrale augmente le cout d’obtention de la monnaie que les
banques de second rang peuvent emprunter. Comme il devient plus couteux pour les
banques de second rang d’emprunter de la monnaie, elle répercute cette hausse sur les taux
auxquels elle prête aux agents non financiers. Autrement dit les ménages pourront obtenir
des crédits à un taux plus onéreux. Si l’augmentation des taux est trop brutale, les ménages
freineront automatiquement le montant de leurs dépenses effectuées à crédits. Il s’ensuit
une baisse de la demande globale qui s’accompagne d’une baisse du niveau général des prix.
Ainsi, la BC maitrise l’inflation. Pour les apporteurs de capitaux rémunérés essentiellement
par les dividendes des actions qu’ils détiennent, l’inflation est une menace réelle. Ainsi, en
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pratiquant une politique monétaire de rigueur, la banque centrale contribue à modifier le
partage de la valeur ajoutée en faveur des apporteurs de capitaux.
 La dde globlae,le niveau generale diminue aussii
 En définitive, ce mecanisme montre que la banque centrale maitrise l’inflation cependant
elle incite les ménages à moins depenser donc la croissance économique ralentie puisque les
AC et les D sont rémunérer en partie par les dividendes et les stock option, ils sont les ers
bénéficiaires de cette hausse de taux.
 En definitive,la BC œuvrera pour un partage défavorable aux E puisque le ralentissement
economique va en premier lieu modifier la situation des E pour en passer du statut de
travailleur à chômeur.
Le pouvoir d’achat est : s / p (salaire réel), mais puisque les apporteurs de capitaux ne touchent pas
de rémunération salariale, pour eux le pouvoir d’achat = ensemble des dividendes en une année /
niveau général des prix. Donc la menace directe qui pèse sur le pouvoir d’achat des AC c’est une
augmentation du niveau général des prix.
Pour les dirigeants : Même raisonnement, leur rémunération principale repose sur les stockoptions.
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Cinquième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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 Exécutants bénéficiaires de la baisse des taux.
(Graphique 1, 2 et 3 « banques commerciales »)Politique monétaire expansionniste : on
augmente la masse monétaire qui est mise en circulation. C’est le déplacement de la courbe
d’offre de monnaie de la banque centre vers le droite, donc le taux d’intérêt diminue.  un
taux d’intérêt très bas c’est ce qu’il y avait aux états unis dans les années 2000.
Les agents non financiers (ménages) vont pouvoir emprunter à un taux beaucoup plus bas,
donc ça va accélérer le crédit et donc la demande globale. On va créer de l’inflation.
Graphique 1 : La banque centrale diminue ses taux directeurs c.-à-d. qu’elle va mettre a
disposition des banques de second rang plus de monnaie. C’est pour ça qu’il y a une
augmentation de l’offre.
Graphique 2 : Si les banques de second rang peuvent emprunter à un taux plus faible alors
elles peuvent répercuter la baisse de ces taux sur ceux qu’elle pratique avec les agents non
financiers. Les taux d’intérêt étant plus faibles, consommation et investissement
augmentent, la demande globale devient supérieure à l’offre globale (de biens et services) et
le niveau général des prix augmente. L’implication de la hausse du niveau général des prix
s’accompagne d’une hausse du salaire nominal. Par ailleurs la croissance permet la création
de nouveaux emplois qui vont directement bénéficier aux exécutants.
Conclusion : Si la banque centrale baisse ses taux directeurs, elle transforme le partage de la
valeur ajoutée au bénéfice des exécutants.
8. Partage de la valeur ajoutée en France depuis 1970 :
Remarque : Entre 1970 et 2000 le taux de marge diminue pour atteindre un minimum en 1982 puis le
taux de marge augmente à nouveaux. Cette analyse n’est pas valable pour tous les secteurs de
l’économie. Par exemple les industries de biens de consommation courantes ont connus un taux de
marge stable.
8.1) Des déséquilibres salariaux (70-82) :
Entre 1970 et 1982 le taux de chômage augmente mais reste relativement faible. En faisant
référence à la relation de Philips : Lorsque le taux de chômage est faible, les prix sont élevés. En
réponse à l’accroissement des prix les salariés n’hésitent pas à revendiquer des hausses de salaire. Il
en résulte alors une rémunération du travail plus importante que celle du capital (l’élasticité de
substitution capital / travail est dans ce cas inférieure à 1). Par conséquent, le taux de marge décroit
fortement entre 70 et 82. En fait, les entreprises ont continuées à substituer du capital au travail
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alors que les déséquilibres salariaux augmentaient. Au contraire, les entreprises auraient dû
embaucher une main d’œuvre peu couteuse (augmentation du taux de chômage).
8.2)Le progrès technique (1982 – 2000) :
De nouvelles techniques de production apparaissent au début des années 80. La substitution capital
travail progresse avec une main d’œuvre de plus en plus qualifiée. Ceci contribue à améliorer
l’efficacité du capital ainsi que son rendement (élasticité de substitution capital / travail > 1). Il s’en
suit une forte progression du taux de marge. Ceci va de pair avec un taux d’investissement faible
mais aussi une volonté de désendettement de la part des entreprises. Ceci s’est fait au détriment des
ouvriers qualifiés dont les rémunérations décroissent après 82.
9. Partage de la Valeur ajoutée : Solution d’après crise ?
Les politiques économiques conjoncturelles restent stériles. La politique monétaire semble inefficace
pour augmenter la croissance économique. De même, la politique budgétaire est limitée depuis le
traité de Maastricht. Avant de concevoir le partage de la valeur ajoutée comme solution structurelle
il est nécessaire de revenir sur les enjeux liés à l’économie chinoise mais aussi de tirer les conclusions
du cercle déflationniste Japonais.
9.1)L’économie chinoise :
On assiste depuis de nombreuses années à des délocalisations des techniques de production vers les
pays émergents (notamment la Chine du fait de ses faibles couts salariaux). Ceci a notamment permis
de doter l’économie chinoise de nouvelles techniques de production favorisant les exportations (Les
exportations chinoises sont à peu près 10% des exportations mondiales).
Les techniques de production se développent notamment avec la création d’un nouveau marché des
valeurs technologiques (chinext). Quelques jours après son ouverture, celui-ci absorba 15.5 milliards
de dollars.
Analysons maintenant les conséquences des exportations chinoises sur les pays européens.
Rappelons que pour les échanges internationaux il existe une parité fixe entre le dollar et le yuan
(renminbi).
La majeure partie des exportations chinoises se fait en direction des Etats-Unis. Les firmes chinoises
exportatrices reçoivent des dollars. Afin de garantir la fixité du taux de change, la banque centrale
chinoise créée de la monnaie (elle créée des Yuan). On dit qu’elle constitue des réserves de changes.
Certains économistes comme J.C. Trichet, prônent un régime de change flottant entre les USA et la
Chine. Les prévisions montrent que le dollar se déprécierait par rapport au Yuan. On estime que
l’euro s’apprécierait de l’ordre de 2.18% par rapport au dollar. Par conséquent certains pays
européens comme la France seraient davantage pénalisés même en adoptant une TVA sociale qui
augmenterait les exportations.
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Depuis 2005 la monnaie n’est plus encrée uniquement sur le dollar mais sur plusieurs monnaies
simultanément.
Le fait qu’il y ait plusieurs monnaie encre depuis 2005 ne change rien en la fixité du taux de change
entre yuan et dollar. puisque la chine exporte essentiellement aux USA la BC chinoise se constitue
une réserve de dollar qui est faramineuse.
Etant donné que le taux de change entre le dollar et le yuan est fixe, la BC chinoise est obligée
d’émettre des yuans de manière à équilibrer les stocks de monnaies donc de maintenir la parité fixe
Que souhaite les USA ?ils souhaitent un système purement flexible et flottant, en imaginant que le
système d’échange devienne flexible elle ne serait plus obligée d’émettre des yuans en conséquence
le prix du dollar diminue ainsi, le scenario que nous avons connu entre 2005 et 2008 s’aggraverait.
D’après les estimations, nous aurions une appréciation d’estimation 2.18 dollar à un (1) euro alors la
conséquence serait immédiate
En rappelant que le taux de chômage U(t) est une fonction du montant des investissements à un
moment t-1 moins les épargnes en t-1 divisé par le PIB en t-2.
Ut = f[(It-1 – Et-1) / PIBt-2 ; (EXPt-1 – IMPt-1)/PIBt-2 ; (RRt-2 – RVt-2) / PIBt-2 ]
Investissement épargne exportation importations Revenus reçus Revenus versés
1er terme :
Lorsque I>E cela signifie qu’il y a de la création monétaire (au cas où les banques de seconds rang
sont capable de rendre des crédits grâce à l’offre)
C’est cette technique qui à permis aux Usa d’avoir une croissance soutenu entre 2000-2008.
2ème terme :
La différence EXP/IMP représente e dégre de compétitivité internationale plus le 1er terme augmente +
la croissance aug et + le taux de chômage diminue, le 2ème terme s’appelle création monétaire Expost
3ème terme :
Les modalités d’insertion internationale au niveau du système financier, la différence entre le revenu
reçu des pays extérieur des revenu versés et les revenu qu’on verse aux pays étranger reflète la
quantité monétaire net des titres financiers qui ont été acheté au cours de la période t cette composante
est très importante pour les USA moins importante
En définitive, ce seront les conflits politiques entre les USA et la chine qui permettrons de savoir si
dans le future si on se dirigerait vers un système d’échange flexible, si le système reste fixe, la BC
chinoise peut pour maintenir cette fixité augmenter sa demande d’obligation américaine ,dans ce cas le
prix de l’obligation augmente et donc le taux d’intérêt baisse. Si le système d’échange était flexible
nous aurions un taux d’intérêt à long terme qui augmenterait de 1point
Ce serait un coût supplémentaire a supporter pour l’Etat français
On s'aperçoit que ce qui fait diminuer le chômage est la création monétaire.
(Fonction à trois variables, la plus importante c’est la première, puis la seconde).
En faisant référence à cette équation on prouve que la faiblesse des exportations peut entrainer une
augmentation du taux de chômage. Par ailleurs, l’autre possibilité pour maintenir la parité dollar /
Yuan est l’achat de bons du trésor américain. En passant à un régime de change flexible, on estime
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que les taux d’intérêts américains monteraient à plus de 4.5%. On aurait le même effet en Europe ce
qui impliquerait une charge supplémentaire de remboursements des intérêts d’emprunts.
9.2)L’économie Japonaise : Le cercle déflationniste
Jusqu’à la fin de 1980, l’économie japonaise était extrêmement riche (très bonne politique
industrielle, flambée des marchés financiers et l’immobilier était aussi cher qu’à Manhattan). Avec
les crises des années 1980, le Japon est sous une emprise déflationniste. Les producteurs ne cessent
de baisser les prix pour augmenter leur part de marché. De plus, les capacités de production sont
extrêmement fortes, ceci implique une baisse du niveau général des prix. Pour sortir de ce cercle
déflationniste le Japon met en œuvre uniquement des politiques de relance budgétaire (exemple fin
2009 injection de 7200 milliards de Yen dans l’économie). Le passage de plan de relance à plan de
relance a permis à la dette d’atteindre 200% du PIB. La banque centrale décide d’augmenter
brutalement les taux d’intérêt pour contrer notamment la flambée du pétrole. Ce changement de
politique monétaire a mené les banques de second rang à la faillite. La demande globale reste stable
mais les entreprises tentent de diminuer les couts de production : C’est le début du désendettement
et de la baisse des salaires. Entre 1990 et 2000 les actionnaires devenaient toujours de plus en plus
exigeants malgré la faiblesse et la stabilité de la demande globale. Le partage de la valeur ajoutée se
fait donc en défaveur des exécutants. En diminuant ses taux d’intérêts la banque centrale ne parvient
pas suffisamment à relancer la demande globale (taux directeur voisin de 0%, taux d’inflation = 1,5%). La volonté de désendettement provoque une augmentation de la capacité d’autofinancement
de 60% à 110% du PIB entre 1997 et 2007. Au lieu d’œuvrer pour un partage favorable aux
exécutants permettant de relancer la croissance, les entreprises ont inutilement conservé des actifs
financiers (essentiellement de la dette publique) et une capacité d’autofinancement trop élevée.
Résultat : Croissance molle (1%) avec 20% de perte d’emploi depuis 1998 et un PIB estimé pour
l’année 2020 à uniquement 5% de la richesse mondiale (5x moins qu’aujourd’hui).
 La baisse des salaires diminue la demande globale
 L’Etat soutient la demande en injectant de la monnaie, et s’endette
 Flux financiers se dirigent vers la dette, on achète la dette japonaise.
 Moins d’investissements privés
 Le taux de change s’apprécie
 Diminution des exportations
 Diminution des salaires
C’est ce qu’on appelle le cercle déflationniste.
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Sixième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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9.3) Partage de la valeur ajoutée : Antidote d’après crise.
En 2009, en pleine crise, les entreprises du CAC 40 réalisent environ 50 milliards d’euro de bénéfices
dont 35,5 pour les actionnaires. On constate alors que le cercle déflationniste peut se mettre en
œuvre. En effet, il est possible d’estimer que la part des bénéfices qui revient aux apporteurs de
capitaux est trop importante (Investissement affaibli). Lorsqu’ une chambre de commerce et
d’industrie se charge du pilotage de l’entreprise, le taux de rentabilité est fixé à 7% environ afin de
pouvoir garantir un taux d’investissement élevé. On peut alors se demander pourquoi les
actionnaires du CAC 40 ne se contentent pas d’un taux de rentabilité équivalent. En effet, en pleine
crise, les chiffres d’affaires ont fortement diminués. -14% pour La Farge pas exemple, -27% pour
Total en 2009. Malgré la baisse du chiffre d’affaire, les actionnaires ont exigés un taux de rentabilité
constant, largement supérieur à ceux que recommandent les chambres de commerce et l’industrie.
Pour maintenir un taux de rentabilité aussi élevé, les dirigeants d’entreprise agissent sur la seule
variable d’ajustement (baisse des salaires, baisse du niveau de l’emploi, et donc un taux de chômage
voisin de 10%).
 Solution n°1 : Ne faudrait-il pas soutenir la demande globale en baissant les cotisations
sociales qui pèsent sur les salaires ? En agissant de la sorte la consommation pourrait
augmenter faisant croitre la demande globale et diminuer le taux de chômage. Rappelons
que la demande globale est égale à la somme des consommations (C), de l’investissement (I),
et des dépenses publiques (G) : D = C + I + G. La solution 1’ consisterait à booster la
consommation. Impact immédiat. Si on allège les CS, on est en faveur des E. (solution
prônée par la gauche)
 Solution n°2 : TVA sociale, on cherche à transformer le partage de la valeur ajoutée de
manière à ce que l’investissement augmente et donc que le taux de chômage diminue. Eviter
d’avoir des oligopoles et monopole qui augmentent le niveau général des prix et donc qui
impactent directement le pouvoir d’achat des ménages
 Solution n°3 : La solution 3 consiste à coupler aux solutions 1 ou 2 une réelle politique de
maitrise du niveau général des prix. Cela passe aussi par des contrôles permettant de
diminuer l’influence des oligopoles. (En effet, depuis le début de la crise, on constate un
phénomène d'inflation, qui peut provenir du « Mark up » : pouvoir des oligopoles, et donc
une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs)
Avoir des politiques pour soutenir l’emploi des jeunes via l’augmentation du capital
humain passant par l’investissement en on aura une répercussion sur le salaire. La solution
3 à deux effets, un effet sur la hausse du taux de salaire nominal et un effet sur le niveau
général prix)
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Solution n°4 : Le fonctionnement des marchés financiers
Eviter le comportement mimétique c’est éviter le comportement de spéculation mais pour freiner
l’esprit de spéculation, il faut limiter la liquidité des marchés financiers(le training a haute
fréquence, augmenter les coûts et les délais de transaction
2impacts : petit s(taux de salaire nominal) et petit p(niveau général des prix) seront impactés
Il est nécessaire d’avoir une règlementation plus rigoureuse en ce qui concerne les délocalisations.
Faut-il taxer une partie des bénéfices non investis ? Ceci permettrait de réfléchir à une réelle
politique en faveur de l’emploi. En somme les solutions 1 à 4 doivent être accompagnées d’un
nouveau fonctionnement des marchés financiers et notamment un contrôle accru du phénomène de
titrisation.
10. Eléments de réflexion critique : limites des indicateurs de richesse
Dans la section précédente nous avons considéré que le PIB ou la valeur ajoutée était le seul
indicateur de richesse. En fait, les PIB tiennent compte essentiellement de la production. Ainsi
lorsqu’on parle de croissance économique on regarde uniquement la capacité de production de ce
pays. On peut alors se demander s’il s’agit de la seule manière de mesurer la richesse. La réponse est
non. En effet un taux de croissance du PIB de l’ordre de 10% n’implique pas que tous les agents
économiques se sont enrichis. Cela n’implique pas que les apporteurs de capitaux et dirigeants
s’enrichissent ni que les exécutants deviennent moins pauvres. Il est peut être nécessaire
d’incorporer aux indicateurs de richesse la dimension du bien-être. On peut donc en conclure que les
indicateurs de type PIB sont critiquables. et ne tient pas compte de l’economie d’environnement,
des dégâts environnementaux de l’activité bénévole, domestique et enfin des activités provenant
de l’économie souterraine
10.1)
La non-comptabilisation des dégâts.
 1. Les accidents de la route : Soit deux économies A et B. Supposons que le PIB de A soit égal
au PIB du pays B. Considérons que dans l’économie A il y a beaucoup d’accidents de la route
alors que dans l’économie B et pas dans le pays A. Le pays A aura tendance à avoir à terme
un PIB plus important que celui de B. Ceci vient du fait que A va dépenser en soins médicaux,
en services d’urgences. Le pays A va donc orienter ses ressources et ses activités pour
réparer les dégâts sans nécessairement orienter ses ressources pour améliorer le bien-être
de sa population. En poursuivant le raisonnement on pourrait imaginer que le pays A
embauche 10% de la population afin de casser les routes et les voitures et embaucherais 10%
de la population pour réparer les dégâts. L’économie A aura un PIB supérieur à celui de B
même si B embauche 20% de la population destiné à améliorer le bien-être des individus.
 2. Les dégâts environnementaux : Partons du fait que la destruction des forêts permet de
faire progresser la richesse mondiale (le PIB). Néanmoins cette augmentation de richesse ne
tient pas compte du patrimoine naturel ni des conséquences sur le changement climatique.
Les activités polluantes de certaines entreprises s’accompagnent d’une augmentation du PIB.
Cependant la pollution peut engendrer des pertes de bien-être pour les personnes qui
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subissent ses externalités (les dégâts environnementaux ne sont pas inclus dans les comptes
de la nation).
Le concept de richesse nette : Selon les écologistes, la meilleure façon de mesurer le bienêtre consiste à mesurer la vrai richesse ou richesse nette. L’idée consiste à ne pas prendre en
compte toutes les activités et créations de richesses si celles-ci s’accompagnent d’activités
dédiées aux réparations des dégâts. Si les dégâts environnementaux liés à une activité
économique implique une perte de bien être qui doit être compensé par la mise en place
d’une nouvelle activité économique, alors la création de richesse nette doit tenir compte
d’une richesse négative qui est égale au montant de la deuxième activité économique.
10.2)
La non-comptabilisation des contributions positives.
 1. Les loisirs : Aux USA le temps de travail annuel a augmenté de 5 semaines de 1980 à nos
jours. Au contraire, dans certains pays européens comme la France a diminué. Par
conséquent l’augmentation du temps disponible ou l’augmentation des loisirs s’accompagne
d’une augmentation de bien-être. Evidemment, cette augmentation n’apparait nulle part
dans les comptes nationaux.
 2. L’activité bénévole : Toutes les activités bénévoles sont ignorées dans les comptes de la
nation. Pourtant, ces activités sont créatrices de richesses et de bien-être.
 3. L’activité domestique : Il s’agit de l’activité invisible par excellence. L’INSEE estime que
dans les pays développés le temps de travail domestique est équivalent au temps de travail
rémunéré. On pourrait donc avoir une mesure du PIB multipliée par deux si cette activité
était prise en compte comme une contribution positive à la richesse.
__________________________________________
Chapitre II : Inégalités, pauvreté.
Introduction : Dans le premier chapitre consacré au partage de la valeur ajoutée nous avons vu que
les rapports de force entre les agents permettaient de modifier les inégalités de richesses qui
existent entre ces achats. Nous avons utilisé une grandeur macroéconomique (le taux de marge) afin
d’aboutir à ce résultat. Nous allons au contraire dans ce chapitre 2 nous intéresser aux inégalités et à
la pauvreté sous l’angle microéconomique. Nous aborderons notamment le problème de la mesure
des inégalités. Nous verrons aussi que les théories économiques ne permettent pas d’aboutir à un
consensus en ce qui concerne la définition des inégalités et de la pauvreté.
I.
L’économie des inégalités :
C’est un courant de pensée qui est apparu en 1966 suite à la publication des travaux de S.C. Kolm. Ce
courant de pensée ne peut pas s’affranchir des jugements de valeur qui sous-tendent la théorie des
inégalités. Par définition les jugements de valeur sont subjectifs. Par conséquent on retrouve dans la
théorie de la mesure des inégalités les courants de pensée politiques traditionnels soit de gauche soit
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de droite. La position libérale de droite prône l’allégement des taxes des entreprises afin de favoriser
la croissance économique et de diminuer les inégalités de rémunération. La position sociale de
gauche prône quant à elle une intervention des pouvoirs publics permettant une meilleure régulation
des marchés et une politique de redistribution qui passe par la mise en place d’une politique fiscale
sévère à l’égard des plus riches.
 1.1 Exemple d’inégalités : Enquête de l’INSEE en 2002 montre qu’en moyenne le revenu des
hommes et supérieur au revenu des femmes (dans la région Languedoc-Roussillon).
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Septième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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 Comparaisons internationales :
RID9,1 = D9/D1
Pour les salariés à temps plein le rapport inter-décile 9,1 donne les résultats suivants : 4,5 pour
les Etats-Unis, 4,1 pour le canada, 3,4 pour le royaume unis, 3,1 pour la France, 2,5 pour
l’Allemagne, 2,4 pour l’Italie, 2,3 pour la Belgique, 2,1 pour la Suède et 2 pour la Norvège.
Remarque : Si on ajoute les travailleurs à temps partiel, on obtient un rapport inter-décile de 5,5
pour les Etats Unis. On constate donc qu’il y a de fortes disparités au sein des pays anglo-saxons,
des valeurs intermédiaires pour les pays latins, et des valeurs très faibles pour les pays
nordiques. Nous verrons par la suite que les rapports inter-déciles ne permettent pas de mesurer
correctement les inégalités de revenu.
 Evolution historique : Entre 1870 et 2000 le pouvoir d’achat d’un ouvrier français a été
multiplié par 8, celui des cadres supérieurs par 4,8. Lorsqu’on établit des comparaisons de
niveaux de vie dans le temps, le pouvoir d’achat constitue une variable qui permet de
neutraliser en partie l’influence qu’exerce le niveau général des prix
1.2) Inégalités et théories économiques :
 Marx (1818-1883) : Les écarts de rémunération entre les propriétaires des moyen de
production et les non-propriétaires des moyens de production, s’explique par le fait qu’a
travers le système capitaliste, les propriétaires des moyens de production peuvent prélever
un revenu (surplus). Les inégalités résultent essentiellement d’un rapport de force qui
prévaut entre ces deux classes sociales.
 Simon Kuznets (1901-1985) : Pour Kuznets il existe une relation en U inversé (parabole) qui
permet de lier le PIB par habitant et le montant des inégalités de revenu. Cette relation
s’explique par la succession de phase :
o La première phase est une phase d’industrialisation au détriment du secteur agricole.
Cette phase étant étroitement liée à l’exode rural. Durant cette phase les individus
arrivent à percevoir des rémunérations plus importantes que celles obtenues dans le
secteur agricole. Ces rémunérations ne bénéficient qu’à une petite partie de la
population. Ces inégalités de revenus sont plus importantes avec les individus restés
dans le secteur agricole. Lorsque plus de 50 % de la population a migré vers le
secteur industriel, la phase numéro 2 est amorcée.
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Cette deuxième phase se caractérise par des inégalités de revenu décroissantes. Ce
phénomène apparait lorsque les individus bénéficient d’un revenu qui converge vers
une tendance centrale.
 Gary Becker (1930- ) : Selon Becker les inégalités de salaire résultent de différence de
productivité marginale. Selon la théorie orthodoxe le travail est rémunéré à hauteur de sa
productivité marginale. La productivité marginale du travail est elle-même induite par le
capital humain (éducation, connaissance. Becker suggère alors qu’il faut investir en capital
humain afin d’augmenter son revenu. L’individu fait donc face à un choix : Consommer ses
ressources tout de suite ou alors les investir en capital humain. L’Individu maximise son
utilité inter-temporelle en tenant compte de ce choix. Ainsi les différences de salaire sont
considérés comme justes puisqu’elles reflètent les décisions individuelles d’investissement.
o
Selon G. B la nature des inégalités dépend des choix qui vont être fait par les agents. Cela réside dans
un problème de maximisation sous contrainte inter-temporelle : soit l'agent choisi d'augmenter Son
utilité en investissant tout de suite mais en courant le risque d'avoir un revenu stagnant et donc une
utilité qui va être plus faible les années suivantes, soit il peut choisir de ne pas utiliser toutes les
ressources (I), et augmenter son utilité dans un futur lointain
Selon G. B, si on observe les inégalités de revenus, certains ont fait les choix d'investir en K humain et
d'autres non. Ces inégalités résultent d'un choix, elles pourraient paraître justes.
Mais certains individus n'ont pas le choix.
1.3) Mesurer les inégalités :
Différence entre optimum de Pareto et le principe de Pigou Dalton.
On peut se demander pourquoi il est nécessaire de mesurer les inégalités avec de bons outils ?
Pour effectuer des politiques de redistribution qui soient adéquates, il faut que les données soient
les plus justes possible.
 Selon le principe de Pigou Dalton, un transfert effectué d’une personne riche vers une
personne pauvre permet de diminuer les inégalités. Ce principe est équivalent à la concavité
de la fonction d’utilité.
Remarque : Ne pas confondre le principe de Pigou Dalton avec le principe de Pareto, le principe de
Pareto étant plus restrictif que le principe de Pigou dalton :
(2010) XA = 1, 2, 10, 15
(2011) XB = 2, 2, 10, 14
+1
Cela n'est pas une situation d'optimum de Pareto : on ne peut
pas améliorer la situation économique d'un individu sans
diminuer celle d'au moins un autre individu (= principe de Pigou
Dalton)
(2010) XA = 1, 2, 10, 15
(2011) XB = 1, 2, 11, 16
Optimum de Pareto : on ne peut pas améliorer la situation d'un
individu sans détériorer la situation d'au moins un autre individu
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 Axiome de normalisation : Afin de mesurer les inégalités, en se fixant une norme égalitaire,
on dit qu’un indice est normalisé lorsqu’il donne une valeur nulle à une distribution
purement égalitaire. Soit I une mesure d’inégalité : En faisant I(a, a, …, a) = 0 avec a réel. Le
rapport inter-décile ne satisfait pas cette propriété.
o Le changement d’échelle relatif : I(H.x) = I(x) avec H lambda. Le rapport inter-décile
(RID) satisfait cette propriété.
 Le principe d’anonymat : I(x) = I(x1, x2, x3) = I(x3, x1, X2)
 Le principe de population permet de comparer des populations de taille hétérogènes : I(xk) =
I(x)k. L’indice reste invariant lorsque la population augmente, cela nous permet de comparer
des populations de taille hétérogènes. Exemple :
o Indice de Theil (1967) : Selon la théorie de l’information, un évènement certain ne
délivre aucune information. Au contraire un évènement rare va donner beaucoup
d’information. La mesure de Theil, est notamment conçue sur ce principe, on
accorde très peu d’importance aux individus dont le revenu est proche ou égal à la
moyenne, par conséquent plus les revenus sont dispersés autour de la moyenne plus
l’indice de Theil augmente. Cet indice satisfait les 5 axiomes mentionnés
précédemment.
 Exemple : X = (1,2,3,4)  moyenne arithmétique = 2,5 T = 1/4 [
((1/2,5)Ln(1/2,5))+ ((2/2,5)Ln(2/2,5))+ ((3/2,5)Ln(3/2,5))+ ((4/2,5)Ln(4/2,5)) =
0,106.
 Gini : Il peut se calculer de plusieurs manières, par exemple en passant par la courbe de
Lorenz. On peut aussi le réécrire de manière à faire ressortir les inégalités entre chaque pair
d’individus. En effet, il s’exprime de la manière suivante :
G = ΣΣ | xi – xj |
2N2
∑∑│ni xj│ / 2n²xbarre  X=(1,2,3) avec i =1et j ….. 3 G = (│1-1│ + │1-2│ + │1-3│ +│2-1│ +
│2-2│+│2-3│ + │3-1│+ 3-2│ + │3-3│) / 2x3²x2
Comparé à l’indice de Theil, l’indice de Gini est compris entre 0 et 1. Comparé à l’indice de
Theil, il permet de comparer deux distributions à l’aide de la courbe de Lorenz. Lorsque la
courbe de Lorenz de la distribution B domine la courbe de Lorenz de la distribution A sans
croisement, alors la situation B est préféré à la distribution A car elle renvoie à une situation
moins inégalitaire. Autre propriété : En multipliant l’indice de Gini par 2 fois Xbarre on
obtient une interprétation simple de l’intensité des inégalités au sein de la population. Il
s’agit de l’écart espéré entre deux personnes prises au hasard dans la population. Par
exemple, si G = 0,5, Xbarre = 1000,G.xbarre = 1000  l’écart de revenu entre deux
personnes prise au hasard dans la population.
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2. L’économie de la pauvreté :
2.1) Le problème de définition :
 L’utilitarisme : Lorsqu’on s’intéresse à la pauvreté, on s’intéresse à des niveaux de vie
standard. Le niveau de vie standard s’appelle aussi « seuil de pauvreté ». Une personne en
dessous de ce seuil fait face à un manque (par exemple manque de revenu, de santé,
d’éducation etc…), on trouve alors une insuffisance par rapport à un niveau de vie minimal
ou standard. Pour le définir, certains optent pour l’utilitarisme. Le problème est que
l’utilitarisme qui fait appel aux plaisirs et aux peines, et un concept purement subjectif. Ce
concept est rattaché à la notion de préférences individuelles. Celles-ci ne sont pas
déterminées à la naissance, elles sont de nature cognitive. Cela signifie que les préférences
peuvent varier en fonction du cadre socio-économique dans lequel l’individu évolue. Par
conséquent, une personne provenant d’un milieu défavorisé peu apprendre à se satisfaire de
moins. Au contraire, une personne née dans un milieu plus riche aura tendance à bien
fonctionner socialement en ayant plus de ressources à disposition. En définitive, de par sa
nature subjective, l’utilitarisme n’est pas un concept pertinent pour définir et mesurer un
niveau de vie standard ou seuil de pauvreté.
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Huitième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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 Les capabilités d’ A. Sen : Pour Sen, on ne doit pas tenir compte des différences entre les
préférences des individus, on doit tenir compte des différences de capabilité. Le terme
capabilité permet de désigner les personnes qui arrivent à saisir les opportunités et à bien
fonctionner socialement.
o Exemple : Une personne handicapée aura besoin de plus de ressources pour bien
fonctionner socialement. Prenons la capabilité « Se déplacer » : Pour une personne
handicapée il est nécessaire d’avoir plus de ressources pour satisfaire cette
capabilité.
Sen va ajouter que la capabilité peut procurer une certaine satisfaction. Autrement dit le
concept d’utilité n’est pas entièrement rejeté par Sen.
2.2) Le problème d’identification :
Le problème d’identification n’est pas totalement cloisonné du problème vu précédemment. Une fois
que le problème de définition est fixé, on peut alors identifier les ménages pauvres. Ceci nécessite le
calcul d’un niveau de vie standard ou ligne de pauvreté. En France, l’INSEE considère que la ligne de
pauvreté doit être mesurée en prenant 50% du revenu médian. En 2000, ça équivaut à un seuil de
pauvreté de 560 euros net par mois pour un individu.
Pour l’union européenne, ce seuil de pauvreté équivaut à 60% du revenu médian. Cela représente
670 euros net par individus.
Avec la première ligne de pauvreté, on a 1 million d’enfant vivant dans un ménage « pauvre » (moins
de 450 euros par mois). Si on prend la seconde, on n’aurait pas 1 million, mais 2 millions d’enfants
pauvres.
-
Exemple Identification et capabilité : Prenons la capabilité « respect de soi ». Quelqu’un qui
vit à Toronto e qui cherche du travail aura besoin de plus de ressources pour satisfaire cette
capabilité qu’une personne vivant dans une tribu au Zimbabwe. Conséquence : La ligne de
pauvreté sera plus élevée à Toronto que dans la petite tribu du Zimbabwe. Cela implique
aussi que le calcul d’une ligne de pauvreté ne peut pas être basé uniquement sur une
capabilité (problème multidimensionnelle).
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2.3) Problème d’agrégation :
Le problème d’agrégation consiste à s’intéresser à la pauvreté individuelle c.-à-d. relative à chaque
individu ou chaque ménage et de faire la somme de ces pauvretés individuelles afin de concevoir un
indicateur synthétique.
 L’indice numérique de pauvreté. H = q/N
o Exemple : q = 20 pauvres
N = 100 Population totale  H = 20%
Imaginons que N soit multiplié par 2 et que q reste constant. On va donc estimer un nouvel indice H =
10%. En se basant sur cette diminution, on pourrait croire que les redistributions bénéficiant aux
personnes les plus pauvres, sont de fait moins importantes. On a bien un problème d’agrégation, car
le nombre de pauvre reste constant.
Autre critique : L’indicateur H est insensible à la profondeur de la pauvreté. Par exemple : X1 = (7, 8,
11, 13, 14, 15 16, 17, 18, 20). z = 10 (ligne de pauvreté). H = 0,2
Maintenant si je prends X2 = (6,5 ; 7,5 ; 11 ; 13 ; 15 ; 16 ; 17 ; 18 ; 20)  H = 0,2 aussi.
Donc H reste insensible à la profondeur de la pauvreté cependant l’indice normalisé de pauvreté
tient compte de ce phénomène. L’indice individuel s’écrit de la manière suivante : Pi = (z – xi) / z Quel
que soit xi inférieur ou égal à z, 0 sinon.
L’indice global de déficit normalisé de pauvreté est la moyenne arithmétique des pauvretés
individuelles. P = 1/N ∑Pi
Si Pi = 0,5 = 10 – 5 / 10 ça signifie qu’il manque 50% de z à l’individu pour atteindre le niveau de vie
standard. Si P = 0,5 il faut en moyenne 50% de z pour atteindre la ligne de pauvreté. Mais cet indice
soulève lui aussi un problème d’agrégation.
-
Exemple : X1 = (7, 8, 11, 13, 14, 15 16, 17, 18, 20)
Et X2 = (6,5 ; 8,5 ; 11 ; 13 ; 15 ; 16 ; 17 ; 18 ; 20)
Le passage de X1 à X2 laisse l’indice P inchangé. En effet, l’indice P ne tient pas
compte des inégalités entre les individus pauvres. Afin de capter ces inégalités et de
considérer une augmentation de pauvreté, il faut recourir à la famille des indices de Foster –
Greet – Thorbecke (FGT).
FGT α = 1/N∑((z-xi)/z)α
Si α est supérieur à 1, on arrive à capter les inégalités entre les individus pauvres. Si c’est égal au
moins 2, ça satisfait l’indice de Pigou Dalton. Il s’agit d’un indice de sévérité. Il ne s’agit pas d’un
indice pas d’une famille d’indice.
2.4) problème de comparaison :
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(…) sur une même échelle (echelle d’équivalence). Elle permet de niveler les différences de prix
auquel font face les agents. Elle permet aussi de tenir compte de la composition du ménage. Pour
parvenir à ajuster les revenus par région, il est possible d’identifier un panier de consommation de
base. Ensuite on tient compte des différences de prix être chaque régions (application d’un indice de
prix).
Finalement, les revenus sont mis sur une même échelle, on calcule alors un revenu par unité de
consommation. Il s’agit du revenu mensuel disponible avant impôts divisé par le nombre d’unité de
consommation à l’intérieur d’un ménage. Chaque membre adulte compte pour une unité de
consommation. Les personnes âgées et les enfants de plus de 14 ans comptent pour 0,5 unités de
consommation. Les enfants à charge de moins de 14 ans comptent pour 0,3 unités de
consommation, et 0,2 unités de consommation s’il s’agit d’un ménage d’une famille monoparentale.
RVC = (RD avant impôts)/Nombre UC
3. Eléments de réflexions critiques :
3.1) Les inégalités :
 Marx : Dans la théorie de Marx, les inégalités reflètent un rapport de force unidirectionnel
entre les apporteurs de capitaux et les exécutants. Or, nous avons vu dans le chapitre 1 que
les rapports de forces entre les agents avec la notion de réciprocité. Les apporteurs de
capitaux peuvent contraindre les exécutants. Mais a contrario, les exécutants par
l’intermédiaire des syndicats, sont rentrés en conflit avec les apporteurs de capitaux.
 La courbe de Kuznets permet d’expliquer les inégalités que l’on observait à la fin du 19°
siècle. Il reste certain pays pour lesquels ça s’observe mais de moins en moins.
 La théorie de Becker : Pour Becker les inégalités de salaires existent car elles reflètent des
différences de choix entre les individus. Ceux qui choisissent d’investir en capital humain et
ceux qui décident de consommer tout de suite. Cependant, les choix d’investissements ne
sont pas tous contrôlés par les individus eux-mêmes. Cela signifie que Becker parle
d’inégalités que l’on appelle inégalités injustes. On parle d’inégalités juste lorsqu’à
compétences égales, les (…) des individus sont différents. En définitive afin de mesurer
correctement les inégalités nous devons prendre en compte les deux composantes que sont
les inégalités justes et les inégalités injustes.
 Gini : L’indice de Gini est une mesure régulière, il satisfait les 5 axiomes, mais il reste passible
de critiques. En effet, il semble difficile de capter à l’aide de l’indice de Gini une composante
d’inégalité juste et une autre composante injuste. D’autre part, les inégalités relèvent d’un
concept multidimensionnel. On peut alors se demander s’il existe des indices de Gini
multidimensionnels fiables. L’indice de Gini et l’indice de Tayl sont en majeure partit fondés
sur le principe de Pigou Dalton. Or, ce principe n’est pas validé de manière expérimentale
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3.2) La pauvreté :
On rappelle que H est insensible à la profondeur de la pauvreté.
P : il ne tient pas compte des inégalités entre les pauvres
L’indice FGT est sensible a la variation de la ligne de pauvreté z. Mesurons la pauvreté avec un FGT
dont le alpha est égal à 2. On procède à cette mesure :
-
Sur l’Europe des 15
Sur l’Europe des 21
En ajoutant des pays pauvres, l’indice FGT devrait augmenter, or celui-ci diminue. Ceci provient du
fait qu’en incluant les pays pauvres dans l’analyse la médiane diminue donc la ligne de pauvreté z
diminue. Les individus qui étaient considérés comme pauvres dans l’Europe des 15 vont devenir
riches dans l’Europe des 21. L’indice diminue.
On peut aussi critiquer FGT avec le taux de mortalité : Comparons 2 pays A et B dont l’indice FGT est
le même. Supposons qu’aux périodes suivantes le taux de mortalité soit plus important dans le pays
A. SI la mortalité touche uniquement les individus pauvres, alors la pauvreté va diminuer dans le pays
A. Or, nous pouvons considérer que mortalité et pauvreté ne sont pas indépendants. La mortalité
peut être la conséquence de la pauvreté. Il s’agit du paradoxe de la mortalité.
3.3)
X = (10, 20, 30)
1.
2.
3.
4.
Calculer l’indice de Gini, Tail
Rappeler les propriétés respectées par l’indice de Gini
On considère une ligne de pauvreté z = 25, calculer G, P, FGT (pour alpha = 2)
Critique H, P, FGT
Correction :
(calculer l’indice de gini) Gini = 0,22
Tail = 0,087
H = 2/3
P = 0,267
FGT(alpha = 2) = 0,13
(Réponse sur l'ENT)
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Neuvième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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Chapitre 3 : L’économie de l’environnement.
Dans le chapitre 1, afin de décrire le fonctionnement des économies marchandes capitalistes, nous
avons privilégié le point de vue positif (on pouvait même dire que c’était une grille de lecture
hétérodoxe). Au contraire, dans ce chapitre nous allons utiliser le point de vue normatif. En effet,
lorsque l’on s’intéresse à des normes de pollution, donc à des quotas de production, il est possible
d’utiliser les outils orthodoxes (rémunération à la productivité marginale) afin de corriger des
situations avec externalités négatives. Cela signifie qu’il faut prendre en considération les couts
engendrés par les activités de production. Les politiques environnementales auxquelles nous allons
intéresser permettent de pallier la présence d’externalités. On dit qu’elles permettent d’internaliser
les effets externes. Les politiques publiques ne sont pas les seules solutions de correction des effets
externes. Nous verrons ici que les solutions privées permettent aussi les effets externes.
I.
Le cadre théorique de référence
1.1) L’optimum privé :
Soit une économie composée d’une seule firme. Par exemple la firme TEPCO qui fait face à tous les
habitants de Fukushima notés H. On va considérer que la firme TEPCO a une activité polluante, c.-àd. que dès qu’elle commence à produire une unité de production, on peut calculer tout de suite une
pollution, et on considère que la pollution s’accroit à mesure que la production augmente.
Si les agents sont libres dans ce cas il est possible de réduire l’optimum privé relatif au
comportement de TEPCO (le maximum de profit β). Les habitants H maximisent leur satisfaction,
mais ils ne peuvent le faire qu’en tenant compte de la pollution engendrée par l’activité économique
de TEPCO. En effet, plus TEPCO produit et plus la pollution augmente. Nous dirons que plus TEPCO
produit et plus les habitants subissent des pertes marginales.
Le bénéfice marginal c’est le bénéfice supplémentaire que je retire si je produits une unité
supplémentaire βm. Je raisonne a la marge, j’utilise un point de vue orthodoxe.
Pm c’est la perte marginale de Bien-être, ou le cout marginal de dépollution. (Bm) = B' = Rm –
Cm
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Pm c’est la perte marginale de bien-être.
Bm
M
Pm
Bm
B
N
L
Pm
Q
O
N'
Qc*
Qt*
La condition d’optimalité c’est β’ = 0, et ça se trouve à l’intersection entre la droite de βm et l’axe des
abscisses (point QT*).
Le bénéfice maximal (l’optimum privé) c’est l’aire O M Q*T. L’aire du triangle nous donne le bénéfice.
L’aire du second triangle représente la perte total de bien-être subie par les habitants H : ONQ*T.
Π = profit de la collectivité = OMQ*T - ONQ*T = OMBN’
1.2) Optimum social :
Lorsque le planificateur (ou le décideur) n’intervient pas le profit de la collectivité est égale a l’aire du
trapèze OMBN’
Le décideur peut alors se demander s’il n’existe pas une situation sociale meilleure que la
précédente. Pour cela, le décideur maximise le profit de la collectivité.
Π’ = 0  [RT – CT – P]’ = 0  Rm – CM – Pm = 0  Bm = Pm  Q*C . Donc l’intersection entre la
droite du profit marginale et celle de la perte marginale.
Lorsque le décideur maximise le profit collectif nous sommes en situation d’optimum social, le profit
π* est égal à l’aire OML. On constate alors que le profit de la collectivité optimal est supérieur au
profit collectif qu’on a appelé OMBN ‘.
En définitive l’optimum social est la situation dans laquelle le bien être est maximal pour l’ensemble
des agents de la collectivité. On appel cette situation l’intérêt collectif. Si le décideur n’intervient pas,
l’intérêt individuel devient la règle de maximisation. Dans ce cas, le profit de la collectivité est
inférieur à celui de l’optimum social.
Remarque : La solution de production nulle n’est pas intéressante car elle ne procure aucune utilité
d’un point de vue collectif (on pourrait affiner l’analyse en considérant que certains habitants H
travaille pour TEPCO, production nulle = salaire nul, pas de bénéfice etc etc…). Lorsqu’on passe de
l’optimum privé à l’optimum social deux types de solution sont envisageables :
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-
Soit l’Etat intervient
Soit on décide de laisser TEPCO et H se coordonner.
2. Les solutions privées
L’économiste Coase a montré en 1960 que lorsque le nombre d’agent est faible et qu’il existe des
droits de propriété alors la négociation pollueur / pollué aboutit à l’optimum social.
Premier cas :
Supposons que ce sont les habitants H qui détiennent les droits de propriété. Ils décident de la
qualité de l’air et donc du montant de la production. Dans ces conditions, l’entreprise TEPCO n’a pas
d’autres choix que de demander à H une autorisation pour produire une quantité précise. La quantité
produite autorisée par H est possible lorsque l’entreprise peut verser un dédommagement qui doit
être supérieur à la perte marginale. Le dédommagement ne peut pas être inférieur à Pm sinon H
refuse. De plus le dédommagement ne eut pas excéder le bénéfice marginal, sinon l’entreprise
TEPCO refuse de négocier (elle ne peut pas payer). La négociation avance donc jusqu’au point
critique Q*c , à ce moment-là les négociations s’arrêtent car le dédommagement demandé par H est
supérieur au bénéfice marginal, c’est pas possible.
Deuxième cas :
C’est l’entreprise TEPCO qui détient les droits de propriétés. La négociation débute au point Q*
Les habitants peuvent dissuader TEPCO de produire, si H propose dédommagement supérieur au
bénéfice marginal. Et le dédommagement ne peut pas excéder la perte marginal. La négociation
recule jusqu’à atteindre le point Q*C. Au-delà de ce point, H ne peut plus proposer un
dédommagement supérieur au bénéfice marginal car celui-ci excède le montant perte marginale. On
dit aussi que H n’a plus d’incitation à négocier.
Conclusion : Le théorème de Coase indique que quel que soit la répartition des droits de propriétés,
l’optimum social est garanti dès lors que la répartition de fait entre un petit nombre d’agents.
2.1) La fusion des parties concernées.
Une autre solution d’ordre privée concerne le rachat de l’entreprise par les exécutants. Dans ce
contexte il existe une seule et même personne qui joue le rôle d’apporteur de capitaux, de dirigeant
et d’exécutant (ça arrive lorsque les exécutants ne souhaitent pas que la délocalisation se produise,
et organise le rachat de leur entreprise). L’agent unique ne vas non pas maximiser le profit de
l’entreprise, mais va maximiser inévitablement le profit collectif.
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Nous retrouvons les mêmes conditions de maximisation :
πmax  π’ = 0  [RT – CT – P]’ = 0 où P = perte.
 Rm – Cm = Pm  Bm = Pm  Q*C . La quantité Q*C garantit l’optimum social.
3. Les solutions publiques :
L’Etat peut essayer de trouver les bonnes incitations afin de garantir la norme de production Q*C qui
garantit l’optimum social.
3.1) Les normes :
Le gouvernement peut demander aux économistes de calculer la quantité Q*C. Afin de respecter
cette norme, le gouvernement va se servir d’un mécanisme incitatif simple. Dès qu’une entreprise
dépassera la norme Q*C elle sera soumise à des pénalités (le montant sera égal à la perte marginale).
3.2 ) La taxation Pigouvienne :
( principe pollueur = payeur)
En 1932, un des économistes anglais des plus reconnus propose le principe pollueur payeur. Ce
principe consiste a faire payer une taxe qui est proportionnelle au montant de la production, cette
taxe étant bien sur supportée par l’entreprise TEPCO. On appelle aussi cette taxe « taxe optimale »
car elle permet d’atteindre l’optimum social. Le montant de la taxe doit être précisément égal au
montant de la perte de bien-être subie par H : P = t x Q. A partir de cette perte, il est a nouveau
possible de calculer l’optimum social. Π = RT – CT – P  π’ = 0  Rm – Cm – t = 0  βm = t = Pm 
Q*c. En définitive, le gouvernement incite l’entreprise TEPCO a prendre en compte dans sa
maximisation la taxe Pigouvienne. L’optimum social est atteint, il faut pour cela que le gouvernement
calcule précisément un montant de taxe t égal a la perte marginale P.
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Dernier cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 :
Professeur : M. Mussard
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3.3) Le marché des droits à polluer :
Les solutions publiques comme la taxation sont parfois difficiles à mettre en œuvre. Au lieu de ça,
l’Etat peut mettre en place un marché boursier sur lequel s’échangent des titres. Ces titres donnent
le droit d’émettre des tonnes de CO2. L’Etat va fixer un montant de pollution optimal et va permettre
aux entreprises d’acheter et de vendre des titres correspondants aux tonnes de CO2. En maximisant
son bénéfice, l’entreprise réalise le programme de maximisation suivant, avec B (bénéfices) = RT –
CT – P(n) (la perte de l’entreprise lié à l’achat de n titres).
: Max B : B’ = 0  Rm – Cm – Pm(n*) = 0 autrement dit, Bm = Pm(n*). n* correspond à la quantité de
titres qui permet d’aboutir à l’optimum social.
(Ce programme c’est exactement le même qu’avec la taxation Pigouvienne, le théorème de Coase, ça
aboutit à l’optimum social)
L’Etat incite l’entreprise à produire moins que la production obtenue en optimum privé.
Remarque : On pourrait imaginer un marché où les habitants pourraient acheter des titres afin de
faire augmenter le prix du titre.
4. Eléments de réflexions critiques.
4.1)
Le théorème de Coase.
Le théorème de Coase indique que quel que soit la répartition des droits de propriété,
l’optimum social est atteint. Problème : Qui peut distribuer avant la négociation ces droits de
propriétés. Si l’Etat se charge de ce rôle, l’Etat va créer des inégalités. Soit des
rémunérations plus importantes pour l’entreprise si elle détient les droits de propriétés et
inversement. Donc le théorème de coase n’échappe pas aux critiques que nous avons
soulevés au chapitre 2 sur la mesure des inégalités.
4.2)
La fusion des partis concernés.
Attention examen /!\ (probable que ça y soit)
Pour démontrer que la coordination des décisions des agents est difficile à mettre en œuvre
nous pouvons le démontrer à partir d’un exemple de la théorie des jeux : Le jeu du dylemme
du prisonnier.
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Joueur A
Se taire
Dénoncer
Joueur B
Se taire
Dénonce
Gain : (2,1)(A gagne
(-5, 4)
2, et B gagne 1)
(3, -5)
(-2, -1)
Le joueur A pour choisir sa stratégie dominante (optimal), il anticipe d’abord que le joueur B peut se
taire. Si c’est le cas, A va se dire qu’il gagnerait plus à dénoncer. A va aussi anticiper que le joueur B
peut le dénoncer, dans ce cas A aura encore intérêt à dénoncer. Sa stratégie optimale c’est donc de
dénoncer le joueur B. Pour le joueur B, si le joueur A se tait, il dénonce, et si le joueur A dénonce, il
dénonce aussi. Si on croise les deux stratégies dominantes, on trouve l’équilibre du jeu. Il y a une
défaillance de coordination, chacun va anticiper l’action de l’autre et va aboutir à une stratégie qui
est selon lui dominante, alors que finalement la solution optimale (optimum social) c’est plutôt que
les deux se taisent (2,1) et pas que les deux dénoncent (-2, -1).
Pour trouver l’équilibre du jeu, nous devons déterminer les stratégies dominantes de chaque joueur.
1. Joueur A :
a. Le joueur A anticipe que B va se taire, il constate que son gain sera plus important s’il
dénonce B (4>2).
b. Le joueur A anticipe que le joueur B le dénonce, il constate que son gain sera plus
important s’il dénonce B (-2 > -5).
 Dans les deux cas, la stratégie dominante est de dénoncer B.
2. Le joueur B :
a. Le joueur B anticipe que A va se taire, il constate que son gain sera plus important s’il
dénonce A (4>1)
b. Le joueur B anticipe que A va le dénoncer, il constate que son gain sera plus
important s’il dénonce A (-1>-5).
 Donc B dénonce A, c’est sa stratégie dominante.
On entoure les deux stratégies dominantes, l’équilibre se trouve à l’intersection des deux stratégies
dominantes, soit (-2, -1). On appelle cet équilibre un équilibre en stratégie dominante.
Conclusion : la solution du jeu montre que l’intérêt individuel aboutit à cette solution (-2, -1) alors
que l’optimum social, l’intérêt général est la solution (2,1). Cela signifie en économie de
l’environnement que la coordination des décisions individuelles est défaillante car l’optimum social
n’est pas atteint.
4.3)
Les normes
Pour assurer l’optimum collectif, l’Etat peut demander à l’économiste de calculer précisément la
quantité Q*c (solution de l’optimum social). Le problème est double.
-
Estimer correctement la courbe Pm (très difficile d’aboutir à des calcul précis).
Pour calculer cette courbe Pm, il faut que l’Etat ait accès à des informations privées.
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L’Etat peut demander par ailleurs à l’économiste de trouver le prix du titre équivalent à une tonne de
CO2 (lorsque l’Etat décide de créer un marché des droits à polluer. Entre 2005 et 2007, le principal
marché européen sur lequel s’échangent les tonnes de co2 (powernext) à aboutit à un résultat
aberrant : puisqu’à la fin de 2007 la tonne de CO2 s’échangeait à 90 centimes.
Implication : Il n’y avait plus à ce moment-là d’incitation à produire moins.
4.4)
La taxation pigouvienne
Cela représente le principe pollueur / payeur. Afin de parvenir à l’optimum social l’Etat doit être le
garant d’une taxe optimale. Il faut donc taxer chaque unité supplémentaire de production à la
hauteur de la perte marginale Pm. Là encore, la difficulté est d’accéder à des informations privées
afin de fixer la taxe t comme étant égale à la perte marginale. Il s’agit d’une idée difficile à mettre en
œuvre, mais elle est envisageable. Par exemple, la taxe carbone. Celle-ci consisterait à taxer les
ménages fortement consommateurs de CO2. On pourrait aussi envisager de greffer à cette taxe des
incitations positives. Par exemple on estime qu’un adulte vivant dans une zone urbaine et utilisant
les transports en commun pourrait bénéficier d’un crédit d’impôt qui s’élèverait à hauteur de 110
euros.
5
Le marché des droits à polluer
Pour que l’Etat puisse mettre en place un marché de droits à polluer et annoncer une quantité optimale de pollution, il lui faut
des infos concernant la perte de bien être de la population (Pm) mais aussi son bénéfice marginal (Bm) ce qui pose un
problème important d’évaluation
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Les biens collectifs
Selon BLS, la disposition marginale à payer des individus permet de financer les biens publics mais se pose alors le problème
du free-rider.
Les agents préfèrent ne pas révéler leur préférence sur leur disposition marginale à payer de manière à faire supporter le coût
du bien public par les autres individus et si personne ne révèle ses préférences il est impossible de financer le bien public.
Conclusion générale du cours : Nous avons vu dans ce cours que pour résoudre des problèmes
économiques contemporains, l’économiste pouvait utiliser plusieurs grilles de lecture en passant de
l’hétérodoxie à l’orthodoxie. Le problème de partage de la valeur ajoutée peut être traité en
observant ce qui est (point de vue positif). En revanche, les problèmes environnementaux montrent
que la recherche de norme est nécessaire. Dans ce cas, les approches normatives (orthodoxes) nous
permettent d’atteindre le résultat escompté.
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II : Les politiques commerciales
Les politiques commerciales sont des stratégies adoptées par les pays afin de modifier les flux commerciaux. Les états peuvent d'une
part intervenir pour favoriser le libre échange ou d'autre part intervenir pour renforcer la protection de leur économie interne. Dans
le second cas, on parle de protectionnisme.
1)
Protectionnisme : les tarifs douaniers
Les stratégies de défense, les économies domestiques face à la concurrence étrangère de plus en plus rude consistent essentiellement
à taxer les biens et services venant des pays étrangers. A priori cette technique permet de préserver certains secteurs de l'économie
domestique. En instaurant une taxe sur les produits importés, l'état protège son offre globale et accroît ainsi le bien être des
producteurs domestiques. D'un autre côté, si les produits domestiques deviennent plus onéreux, les consommateurs peuvent subir
une perte de bien être. Un arbitrage doit donc être réalisé, pour cela, il est possible de raisonner en terme de surplus, rappelons que
le surplus du consommateur est la différence entre le prix maximum auquel le consommateur est disposé à payer un bien et le prix
de marché de ce bien. Le surplus du producteur est la différence entre le prix minimum auquel il est susceptible de vendre un bien et
le prix effectif sur le marché du bien. P indice m est le prix mondial du blé (Pm) avant que l'on instaure un tarif douanier; Pd est le
prix domestique du blé une fois que le droit de douane a été imposé; Analysons graphiquement les variations de bien-être suite à
l'impposition dans les droits de douanes;
Surplus du consommateur sans tarif douanier
Surplus = E + a + b + c + d
Surplus du consommateur avec tarif douanier
Surplus = E
Variation de bien être : a + b + c + d = perte
Surplus du producteur sans tarif douanier
surplus = f
Surplus du producteur avec tarif douanier
surplus = f + a
Valeur : (Pd – Pm)Qi = c
Δ du bien être = Δ bien être + Δ du producteur + ? de l'état
Total = -a -b -c – d + a + c = - b – d = perte
Cette démonstration permet aux défenseurs du libre échange de mettre en exergue les implications néfastes de
toute forme interventionniste. Néanmoins, cette démonstration repose sur deux hypothèses critiquables:
premièrement, l'hypothèse de CPP a été retenue. Deuxièmement, l'instauration d'un tarif douanier devrait
réduire les quantités demandées aux autres pays. Selon la loi de l'offre et de la demande, ceci devrait
naturellement faire baisser le prix mondial. Cette hypothèse n'a pas été retenue dans notre démonstration.
Nous avons considéré le cas d'un petit pays qui n'influence pas le cours mondial du blé.
2/ Le protectionnisme: les faits
Au cours du 20ème siècle, l'imposition de tarifs douaniers était une pratique courante. Mais l'OMC qui régit les
échanges internationaux impose des règles afin que le libre échange soit respecté. Les pays ont dû alors trouver
des moyens détournés de faire du protectionnisme. L'Allemagne a par exemple protéger sa production de bières
en utilisant un texte allemand datant du 16ème siècle. Ce texte énumère les différents ingrédients qui doivent
rentrer dans la production de la bière. Ce texte a notamment été utilisé afin de freiner les importations de bières
françaises. La France, aussi, a utilisé certaines normes pour réduire le déficit de son commerce extérieur. Par
exemple, depuis 1982, il est impératif pour les produits importés indiquent leur provenance et ils doivent de
plus obligatoirement être accompagnés de documents officiels rédigé en français. Tous ces dispositifs ont mis un
frein au déficit du commerce extérieur
3)
Les subventions aux exportations
Depuis 2004, les pays membres de l'OMC se sont tous engagés d'ici 2013 à éliminer leurs subventions aux
exportations. Lorsque l'état subventionne certains secteurs d'activité il devient possible pour les producteurs
dont les prix d'activité sont trop élevés de vendre plus de quantité à des coûts plus faibles. Le secteur agricole
par exemple est le plus subventionné. L'UE subventionne son secteur agricole a hauteur de 90% des
subventions totales dans le monde. La Suisse 4.5%, Norvège et USA 1,5%, la conséquence est que les pays
riches permettent à leurs agriculteurs de faire face à la concurrence exercée par les pays en voie de
développement . Il s'en suit une détérioration de l'activité économique des pays en voie de développement.
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4)
Les accords commerciaux équitable : Le point de vue de Stiglitz
De plus en plus, l'OMC essaie de prendre en considération la dimension de l'équité dans les échanges internationaux. Premièrement,
cela peut être des sanctions à l'égard des pays les plus riches qui ne respectent pas certaines clauses internationales (abus de tarifs
douaniers ou de subventions). Mais les sanctions posent problème: d'une part les pays riches peuvent continuer à enfreindre la loi
tout en payant des amendes; d'autre part, les pays les plus pauvres peuvent porter plainte ou se défendre contre une plainte mais ceci
devient très vite onéreux. Ainsi il devient nécessaire d'abandonner les formes de sanction à l'égard des pays riches. Pour y parvenir, il
faut se tourner vers la proposition d'accès aux marchés qui a été définie à Doha en novembre 2001. Cette proposition consiste à
imposer un libre échange particulier entre les pays. Nous avons vu les effets bénéfiques du libre échange (voir paragraphe sur Smith
et Ricardo). Nous avons aussi vu et analysé les effets néfastes des tarifs douaniers et les subventions. En supposant que d'ici 2013 les
subventions vont être abandonnées, la proposition d'accès aux marchés est une mesure d'ouverture des pays au commerce. Les pays
ont l'obligation de s'ouvrir au commerce avec les pays dont:
1/ le PIB nominal est inférieur au leur
2/ le PIB par tête est inférieur au leur
Autrement dit les pays à faible PIB nominaux et faibles PIB par tête peuvent accéder aux marchés des pays plus riches sans entraves
commerciales. Par exemple l'Egypte, avec un PIB par tête de 1390 dollars et un PIB nominal de 82 milliards de dollars aurait libre
accès au marché des USA mais en contrepartie devrait laisser un pays comme l'Ouganda (240 dollars de PIB par tête et 6,2 millairds
de PIB nominal) accéder à son marché.
Regardons les avantages de la proposition d'accès aux marchés.
- Elle permet une forte libéralisation du commerce
– Elle permet de réaliser une importante libéralisation entre les pays du Sud , la banque mondiale évalue à 30 milliards de dollars
par an les pertes subies par les pays du Sud du fait des barrières tarifaires imposées par les autres pays du Sud.
– La libéralisation est progressive, chacun doit faire un effort de libéralisation
Conclusion générale :
Les problèmes économiques contemporains sont très divers mais aussi très liés, l'actualité récente en est d'ailleurs une preuve,
l'actualité nous a montré ces derniers mois que les marchés financiers était extrêmement volatile et qu'il est très difficile de réaliser
des gains sans s'exposer à des risques considérables (youhou c'est bien vous avez fini !!!!!!!) nous avons vu dans le chapitre sur le
partage de la valeur ajoutée que le rôle des actionnaires consistait en ce que Keynes appelait l'esprit de spéculation. La recherche de
gains faciles (la spéculation et les comportements mimétiques) conduit au chômage involontaire !C'est donc à travers le problème du
partage de la valeur ajoutée, problème d'inégalités entre actionnaires, dirigeants et exécutants que nous avons pu donner une
explication possible au problème de chômage involontaire. Les inégalités entre les trois acteurs sont de nature macro économique
car les inégalités sont mesurées à partir de l'EBE, VA, S (salaires) qui permettent de caractériser le taux de marge. Nous avons
néanmoins remarqué que les inégalités sont aussi de nature micro économique lorsqu'on s'intéresse au revenu de tous les agents.
Des mesures standards comme l'indice de Gini nous ont permis de mesurer la répartition des revenus et des inégalités particulières
ont été mises en évidence : les inégalités subies par les individus pauvres la pauvreté est une forme particulière d'inégalités, c'est
l'écart entre le revenu des personnes pauvres et la ligne de pauvreté malgré les nombreux paradoxes provenant de certaines mesures
comme H ou P, nous avons remarqué que la mesure FGT était intéressante parce qu'elle sait concilier et mesure des inégalités. Pour
expliquer les écarts de revenu ou de bien être entre les individus nous avons fait référence au problème d'externalités et d'échanges
internationaux. Les externalités nous ont permis de comprendre que l'activité économique de certains agents peut nuire à celle
d'autres agents (pollution) . Les échanges internationaux en se focalisant sur les facteurs de production permettent d'expliquer les
détériorations de bien être suite à des comportements stratégiques (tarifs douaniers ou subventions), ceci nous permet de
comprendre qu'il existe un problème de partage de la VA au niveau international.
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