
Égypte la même année), alors que le taux de scolarisation est supérieur
en Corée du Sud et le taux d’analphabétisme nettement inférieur.
L’écart de 3,6 points dans la croissance annuelle moyenne du PIB par
habitant peut s’expliquer, selon le tableau, par l’évolution de la structure
de la population active. En effet, il est convenu que le principal facteur
de développement pour les pays dits développés a été le processus de
révolution industrielle qu’ont connu les pays européens, ainsi que les
États-Unis et le Japon, à partir de la fin du XVIIIesiècle et au cours du XIXe
siècle. Le passage d’une économie à dominante agricole à une écono-
mie essentiellement industrielle a permis d’enclencher un processus
d’accumulation des richesses favorable au développement. Or, au cours
de la période étudiée, la part de la population active dans le secteur pri-
maire est passée de 45,7 % à 12,4 % en Corée du Sud, du fait des gains
de productivité, alors que celle de l’Égypte restait à un niveau élevé,
33,1 % en 1998. De plus, si l’écart entre ces deux pays, en ce qui
concerne la part de la population active dans le secteur secondaire,
c’est-à-dire principalement le secteur industriel, n’est pas aussi impor-
tant, on peut l’expliquer par les écarts de productivité entre les deux
pays. En effet, après avoir privilégié le développement d’une industrie
de produits manufacturés de consommation courante demandant l’utili-
sation d’une main-d’œuvre abondante et peu coûteuse, la Corée du Sud
a pratiqué une politique industrielle de remontée des filières vers des
activités plus productives, c’est-à-dire à plus forte valeur ajoutée. Quant
à l’industrie égyptienne, elle reste peu productive.
La plus forte croissance économique en Corée du Sud permet de
dégager des revenus supplémentaires qui entretiennent la croissance et
favorisent l’amélioration des conditions de vie. En effet, les revenus sup-
plémentaires vont accroître la demande intérieure de consommation et
d’investissement, mais aussi permettre de développer les infrastructures
sanitaires et culturelles. Une meilleure formation de la population aug-
mente le niveau de qualification de la population active, encourageant
ainsi les gains de productivité et l’adaptation de la main-d’œuvre aux
nouvelles technologies. Ainsi, les transformations économiques finan-
cent le développement.
Une autre différence importante entre la Corée du Sud et l’Égypte peut
être observée grâce à l’indice de fécondité. Si ces deux pays voient leur
nombre moyen d’enfants par femme, tel qu’il est prévu par les orga-
nismes statistiques, se réduire entre 1975 et 1998, on constate que l’in-
dice de fécondité de la Corée du Sud est inférieur à celui de l’Égypte. Or,
une fécondité mal maîtrisée peut freiner le développement car il est
impossible de dégager l’épargne nécessaire pour financer les besoins
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