m Mots clés – indicateurs socio-économiques – indicateur de

Croissance et développement
Mots clés
– indicateurs socio-économiques
– indicateur de développement humain
Que dit le document?
Rappel de cours 1
L’indicateur de développement humain (IDH) est une façon d’appréhen-
der par un indicateur chiffré le développement, depuis 1991, dans le
cadre du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Il combine trois critères:
– l’espérance de vie;
– le niveau d’instruction mesuré par le taux d’analphabétisme des per-
sonnes de plus de 15 ans et le nombre moyen d’années d’études;
– le niveau de vie mesuré par le niveau du PIB par habitant en parité de
pouvoir d’achat.
L’IDH est un indice compris entre 0 et 1. Plus il est proche de 1, plus le
pays sera considéré comme développé.
Ce tableau statistique permet de comparer, au cours de la période 1975-
1998, l’évolution de plusieurs indicateurs sociodémographiques de deux
pays que l’on pourrait qualifier de pays en développement, même si la
Corée du Sud est un nouveau pays industrialisé qui est entré dans le
cercle très restreint de l’Organisation de coopération et de développement
économique (OCDE). Si l’IDH de la Corée du Sud reste supérieur à celui de
l’Égypte, on peut tout de même remarquer que l’augmentation de l’indica-
teur égyptien est supérieure à celle de l’indicateur coréen puisque ce der-
nier a été multiplié par environ 1,3 sur la période, alors que le coefficient
multiplicateur du premier est de 1,5 approximativement.
Ce tableau nous permet de croiser deux analyses. D’abord, on peut
comparer les différences entre les deux pays et expliquer l’écart de
développement. Mais on peut également étudier les évolutions sur la
période. Dans le premier cas, on remarque que les indicateurs coréens
sont toujours supérieurs à ceux de l’Égypte. En effet, non seulement la
croissance du niveau de vie est plus élevée, 6,5 % en moyenne par an
pour la Corée du Sud contre 2,9 % pour l’Égypte, mais l’espérance de
vie est plus longue (72,4 ans en 1998 en Corée du Sud contre 66,3 ans en
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Égypte la même année), alors que le taux de scolarisation est supérieur
en Corée du Sud et le taux d’analphabétisme nettement inférieur.
L’écart de 3,6 points dans la croissance annuelle moyenne du PIB par
habitant peut s’expliquer, selon le tableau, par l’évolution de la structure
de la population active. En effet, il est convenu que le principal facteur
de développement pour les pays dits développés a été le processus de
révolution industrielle qu’ont connu les pays européens, ainsi que les
États-Unis et le Japon, à partir de la fin du XVIIIesiècle et au cours du XIXe
siècle. Le passage d’une économie à dominante agricole à une écono-
mie essentiellement industrielle a permis d’enclencher un processus
d’accumulation des richesses favorable au développement. Or, au cours
de la période étudiée, la part de la population active dans le secteur pri-
maire est passée de 45,7 % à 12,4 % en Corée du Sud, du fait des gains
de productivité, alors que celle de l’Égypte restait à un niveau élevé,
33,1 % en 1998. De plus, si l’écart entre ces deux pays, en ce qui
concerne la part de la population active dans le secteur secondaire,
c’est-à-dire principalement le secteur industriel, n’est pas aussi impor-
tant, on peut l’expliquer par les écarts de productivité entre les deux
pays. En effet, après avoir privilégié le développement d’une industrie
de produits manufacturés de consommation courante demandant l’utili-
sation d’une main-d’œuvre abondante et peu coûteuse, la Corée du Sud
a pratiqué une politique industrielle de remontée des filières vers des
activités plus productives, c’est-à-dire à plus forte valeur ajoutée. Quant
à l’industrie égyptienne, elle reste peu productive.
La plus forte croissance économique en Corée du Sud permet de
dégager des revenus supplémentaires qui entretiennent la croissance et
favorisent l’amélioration des conditions de vie. En effet, les revenus sup-
plémentaires vont accroître la demande intérieure de consommation et
d’investissement, mais aussi permettre de développer les infrastructures
sanitaires et culturelles. Une meilleure formation de la population aug-
mente le niveau de qualification de la population active, encourageant
ainsi les gains de productivité et l’adaptation de la main-d’œuvre aux
nouvelles technologies. Ainsi, les transformations économiques finan-
cent le développement.
Une autre différence importante entre la Corée du Sud et l’Égypte peut
être observée grâce à l’indice de fécondité. Si ces deux pays voient leur
nombre moyen d’enfants par femme, tel qu’il est prévu par les orga-
nismes statistiques, se réduire entre 1975 et 1998, on constate que l’in-
dice de fécondité de la Corée du Sud est inférieur à celui de l’Égypte. Or,
une fécondité mal maîtrisée peut freiner le développement car il est
impossible de dégager l’épargne nécessaire pour financer les besoins
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des jeunes générations en termes de scolarisation et d’éducation. Il
s’ensuit la formation de générations désœuvrées, connaissant un chô-
mage endémique, source d’instabilité sociale. Ainsi, les problèmes de
l’Algérie ont commencé avec des manifestations de jeunes chômeurs
qui protestaient contre un système social incapable de leur accorder une
place dans la société.
Mots clés
– produit par tête
– productivité du travail
– élasticité de la demande
– transformations structurelles
– formation de capital
– conditions de vie
Que dit le document?
Rappel de cours 2
La productivité du travail exprime le rapport entre une production don-
née et la quantité de travail pour réaliser cette production. On distingue:
– productivité physique du travail, ou rendement, qui est le rapport entre
la quantité produite et la quantité de travail utilisée;
– la productivité en valeur du travail, qui est le rapport entre la valeur
ajoutée et la quantité de travail utilisée. La quantité de travail peut être
mesurée par les effectifs employés, et on obtient la valeur ajoutée par
tête, ou par le nombre d’heures travaillées, ce qui donne la productivité
horaire du travail.
Ce texte très dense de Simon Kuznets, prix Nobel d’économie en 1971
pour ses travaux sur les causes de la croissance économique, résume
les relations entre transformations économiques et développement. Il
met en jeu plusieurs variables expliquant l’accroissement du niveau de
vie, mesuré par le produit par tête:
– la croissance du produit par tête s’accompagne d’une transformation
des structures économiques caractérisée par le déclin du secteur agri-
cole, notamment en ce qui concerne le poids de la main-d’œuvre dans
ce secteur. On peut l’expliquer par les gains de productivité que connaît
l’agriculture, grâce d’une part à la mécanisation de la production, et
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d’autre part à une faible hausse de la production car l’augmentation des
revenus n’entraîne qu’un faible accroissement de la demande de pro-
duits agricoles. On retrouve la loi d’Engel selon laquelle la part de l’ali-
mentation dans la consommation baisse lorsque les revenus des
consommateurs augmentent. Cette diminution relative de la population
active agricole se traduit par une forte augmentation de la part de la
main-d’œuvre du secteur tertiaire, car celui-ci connaît une évolution
inverse de celle du secteur primaire: faibles gains de productivité, forte
hausse de la demande de services;
– le développement de l’industrie s’accélère du fait de la hausse de l’in-
vestissement entretenant le développement du progrès technique,
source de gains de productivité et donc de croissance économique;
– enfin, le déclin du secteur agricole et l’industrialisation des économies
soutient l’essor des villes et la transformation du mode de vie. L’urbani-
sation qu’engendre la croissance de l’industrie est favorisée par des
investissements de structure qui permettent d’améliorer les conditions
de vie.
Ainsi, les transformations économiques résultant de ce que les histo-
riens ont appelé révolution industrielle ont favorisé le passage d’une
économie à faible croissance (ou croissance stationnaire) à un régime
de croissance soutenue sur le long terme.
Mots clés
– développement
– croissance du PIB
– biens collectifs
– inégalités
– effets pervers
– protection sociale
Que dit le document?
Rappel de cours 3
Un bien collectif est un bien dont l’usage par une personne supplémen-
taire a un coût nul, c’est le cas par exemple des émissions de télévision.
Il ne faut pas confondre biens collectifs avec biens publics, qui sont des
biens fournis par des administrations ou des collectivités locales. Ces
biens donnent lieu à une tarification qui ne vise pas à faire du profit
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mais à couvrir, en partie ou en totalité, le coût de production de ces
biens. Les biens publics peuvent être gratuits pour les consommateurs,
et sont dès lors entièrement financés par l’impôt.
La protection sociale, souvent associée à la notion d’État-providence,
signifie que tout individu doit être protégé contre les risques majeurs
liés à la vie sociale. Elle doit permettre à chacun de satisfaire ses besoins
fondamentaux. La protection sociale recouvre:
– l’aide sociale aux plus démunis;
– la Sécurité sociale (santé, vieillesse, famille);
– l’assurance chômage;
– des services collectifs accessibles à tous.
Ce document va à l’encontre de l’analyse de Simon Kuznets dévelop-
pée dans le document 2. En effet, il remet en cause l’affirmation selon
laquelle la croissance économique et les transformations économiques
qui en sont la cause impliquent le développement. Celui-ci, selon sa
définition, ne peut se résumer à une simple augmentation des richesses
créées qui, selon les libéraux, est la conséquence de l’extension des
rapports marchands. Ces derniers, s’ils favorisent la multiplication de
biens acquis par les membres de la société, ne suffisent pas pour amé-
liorer les conditions de vie de la population. Celle-ci doit, également,
bénéficier de biens collectifs qui, selon leur définition économique, sont
des biens dont l’usage par une personne supplémentaire a un coût mar-
ginal quasi nul. Si l’auteur du texte utilise l’expression biens collectifs, il
apparaît qu’il s’agit plutôt de biens publics, c’est-à-dire accessibles à
tous, quel que soit le niveau de revenu. La croissance de la production
de biens marchands peut laisser de côté ceux qui n’ont pas un revenu
suffisant car le marché ne satisfait que la demande solvable. Une forte
croissance économique peut toutefois s’accompagner d’inégalités de
revenus qui ne sont pas prises en compte par l’IDH, car le niveau de vie
n’est qu’une moyenne qui ne dit rien sur la concentration des revenus.
Or, l’une des caractéristiques du sous-développement est la forte inéga-
lité des revenus. Dès lors, il se peut que certains pays connaissent une
accélération de la croissance, dont les fruits sont très inégalement
répartis. C’est par exemple le cas du Brésil, que l’on considère comme
un pays émergent, mais qui continue à avoir une part très importante
de la population qui a des conditions de vie très misérables, entretenant
ainsi la violence sociale. Si le développement signifie la satisfaction des
besoins fondamentaux, on voit que la croissance économique n’assure
pas automatiquement celle-ci. De plus, une meilleure répartition des
fruits de la croissance nécessite un régime politique démocratique
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