Qu’est-ce qu’a voulu nous dire l’artiste à travers son œuvre ?
Ironiquement, Richard HAMILTON nous interroge, sur ce qui rend nos intérieurs d’aujourd’hui si différents, si
attirants.
L’œuvre fourmille de symboles en rapport avec la société de consommation et la culture populaire industrielle.
L’appartement est saturé d’objets vus à la télévision ou dans les magazines modernes.
Les slogans et publicités qui apparaissent, comme « ordinary cleaners reach only this far », détachées de leur
contexte, semblent risibles.
L’œuvre représente des icônes de la société de consommation, un « corps de rêve », une télévision et, il
s’interroge ainsi sur le rapport fétichiste de la société à certaines images.
Enfin, le collage amorce une réflexion sur la notion de beauté véhiculée par les médias (la beauté des objets ou
des corps athlétiques).
Le collage, constitué par une série de « copier-coller », va à l’encontre du caractère unique et sacré de l’œuvre, qui
n’est qu’un ultime produit de la société marchande. Ces questions, nous le voyons, n’ont pas perdu de leur actualité.
L’artiste pose une question…
L’œuvre d’art est-elle un (autre) objet de consommation comme un autre, comme le suggère l’affiche au mur de
l’appartement moderne, qui pourrait être une œuvre d’un artiste Pop Art ?
Par le biais de ce collage, Richard Hamilton critique une société qui nous incite à posséder toujours davantage
(nouveau téléphone, nouvelles chaussures, nouveau sac, nouvelle voiture, etc.) et fait passer les apparences avant
les qualités humaines. Autrement dit, nous n’achetons pas un objet uniquement parce que nous en avons l’utilité ou
l’envie, mais aussi pour montrer aux autres que nous le possédons.
En janvier 1957, dans une lettre aux architectes Alison et Peter Smithson, Richard HAMILTON la définit comme du
Pop Art, c’est-à-dire populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, spirituel, sexy, plein d’astuces,
fascinant et qui rapporte gros.
A l’intérieur de l’appartement :
une femme nettoie le haut d'un escalier avec un aspirateur. Une flèche indique que les aspirateurs ordinaires ne
vont pas plus loin. C'est le symbole le plus flagrant de l’œuvre concernant la société de consommation.
Sur une table basse au fond, une lampe de chevet avec un abat-jour estampillé Ford.
On remarque les nouveaux moyens de propagation du son et de l’image (un enregistreur audio, un téléphone
dernière génération présenté à la télévision),
Devant, une table basse sur laquelle est posé un pâté de jambon de marque Ham,
Un canapé,
Une femme nue (pin-up),
Un culturiste prenant la pause dans un salon. Il tient dans la main une sucette surdimensionnée sur laquelle est
inscrite « Pop ».
Cet homme est le vainqueur du concours Mr L.A. (monsieur Los Angeles) de 1954, une photo découpée dans
l’édition de septembre de la même année du magazine Tomorrow’s Man.
Avoir l’air jeune, beau, heureux, semble être le plus important, c’est l’apparence qui compte plus que tout. Mais
Richard Hamilton les tourne en ridicule grâce à la sucette géante tenue par l’homme et à l’abat-jour sur la tête de la
femme.
A l’arrière-plan, à travers la fenêtre :
la façade d'un cinéma affiche The Jazz Singer avec Al Jolson, le premier film parlant de l'Histoire du cinéma.
Réalisé par Alan Crosland, il s'agissait d'une comédie musicale dont la première eut lieu le 6 octobre 1927 à New
York.
Notons que le titre de cette œuvre (comme l’image du salon contemporain) provient d’une publicité parue dans le
Ladies Home Journal de juin 1955.