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N°40/08 – Du 3 au 7 novembre 2008
L’actualité de la semaine
Marchés : Cette semaine, il y a eu l’avant et
l’après Obama. Avant son élection, le rallye boursier
est venu saluer, par anticipation, la levée de
l’incertitude après plus d’un an de campagne
électorale. Les espoirs d’un nouveau plan de relance
budgétaire, pour venir au secours de l’économie
américaine, ont aussi été favorables aux marchés
actions et au dollar. Après son triomphe, les marchés
ont été rattrapés par la réalité de la crise économique
et financière et une série de mauvais indicateurs
conjoncturels. Les bourses ont repris le chemin de la
baisse en même temps que l’aversion au risque
remontait. Les banques centrales ont annoncé de
nouvelles baisses de taux significatives en Europe,
50 pdb pour la BCE et 150 pdb pour la BoE
(cf. pages 2 et 4), qui ont introduit une forte volatilité
sur le marché des changes avec une prime à la
réactivité en premier réflexe (appréciation de la livre
sterling), suivie d’une correction en ligne avec la
dégradation effective ou anticipée des fondamentaux
(dépréciation de la livre). D’autres banques centrales
participent au mouvement global d’assouplissement
monétaire amorcé début octobre, notamment en
Asie.
FMI : A peine un mois après la publication des
Perspectives de l’économie mondiale (WEO), le FMI
a réactualisé ses prévisions pour prendre en compte
la dégradation de l’environnement économique et
financier. Dans le monde développé, la récession
s’annonce plus prononcée qu’initialement anticipé,
avec une contraction de l’activité de 0,3 % sur
l’ensemble de l’année 2009, là où le FMI anticipait
encore une faible croissance de +0,5 % dans ses
prévisions d’octobre. C’est au Royaume-Uni où le
coup de rabot s’avère le plus fort avec une perte de
plus d’un point de croissance entre les deux
estimations. Le monde en développement n’est pas
épargné, n’affichant une croissance que très
légèrement supérieure à 5 %, contre plus de 6 %
précédemment. Les perspectives économiques de la
Russie et des pays satellites se sont nettement
assombries avec une croissance réduite de près de
moitié (à 3,2 %) après révision.
Etats-Unis : Les mauvais chiffres se sont égrenés
tout au long de la semaine, pointant vers une
récession profonde de l’économie américaine.
L’enquête sur le climat des affaires dans le secteur
manufacturier s’est effondrée de 43,5 à 38,9 en
octobre, un plus bas depuis la récession de 1990-1991
(cf. page 5). Le moral des secteurs non manu-
facturiers n’a pas été en reste, avec une chute de 50,2
à 44,4. Le nombre de véhicules vendus en octobre a
atteint un nouveau point bas, à 10,5 millions d’unités
(donnée annualisée), plus très loin des niveaux atteints
lors de la récession du début des années 1980. Le
rapport sur l’emploi en octobre révèle une accélération
de la détérioration du marché du travail : 240 000
emplois salariés non agricoles en moins sur le mois,
651 000 emplois détruits sur les trois derniers mois,
1,2 million d’emplois détruits depuis décembre 2007,
nouveau bond du taux de chômage à 6,5 % (un niveau
déjà supérieur au point haut atteint lors de la récession
de 2001). Les ventes de détail seront la donnée phare
de la semaine prochaine : nous tablons sur un recul de
1,9 % sur le mois d’octobre.
UEM : La persistance d’une réduction de l’activité
au second semestre a été confirmée cette semaine à
la fois par les estimations finales des enquêtes PMI
qui atteignent des plus bas historiques et par les
données d’activité qui pointent un ralentissement de
la demande (baisse des ventes de détail en
septembre, très forte dégradation du secteur
automobile dans l’ensemble de la zone euro)
(cf. page 6). La récession se poursuit également dans
l’industrie allemande. Afin de prévenir une aggra-
vation supplémentaire de la situation économique,
plusieurs gouvernements européens ont pris des
mesures de soutien à l’activité, certaines pour
soutenir la demande à court terme, d’autres pour
tenter d’élever le potentiel de croissance de leur
économie à plus longue échéance. Néanmoins, les
perspectives de croissance pour la seconde partie de
l’année restent sombres. La semaine prochaine, nous
attendons une contraction du PIB au troisième
trimestre en zone euro (-0,1 % t/t), synonyme de
récession technique.
Baisses de taux en Europe : la nouvelle vague
BoE/BCE : taux directeurs
0
2
4
6
8
10
12
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
%
BoE BCE (Bundesbank avant 1999)
Source : BoE
BCE
Buba
CA