
Document  1  :  Le  perfectionnement  de  l’homme n’est  pas  une  nécessité  inéluctable,  ou  une  obligation 
imposée à l’homme, c’est une possibilité de l’homme mais dont il reste libre. Le perfectionnement de soi n’a 
de sens,  et  de  réalité,  que  lorsque  c’est  nous-mêmes  qui nous  le proposons  comme but,  comme idéal 
d’humanité. La dignité humaine n’est donc pas  dans  le fait d’être parfait, mais  de tendre vers la perfection. 
Quelque  que soit  nos  défauts  et  limites,  ce qui compte  c’est  l’effort  intérieur  pour  s’en  libérer.  C’est  ce 
qu’évoque ce célèbre texte de Pic de la Mirandole. 
Le parfait artisan décida finalement  qu'à celui à qui il ne pouvait rien donner en propre 
serait commun tout ce qui  avait été le propre de chaque créature. Il prit donc l'homme, 
cette œuvre à l'image indistincte, et l'ayant placé au milieu du monde, il lui parla ainsi :
"Je ne t'ai donné ni place déterminée, ni visage propre, ni don particulier, ô Adam, 
afin que  ta  place,  ton  visage  et  tes  dons,  tu les  veuilles,  les  conquières  et  les 
possèdes  par toi-même. La nature enferme d'autres  espèces  en des  lois  par  moi 
établies.  Mais  toi,  que ne limite aucune  borne,  par  ton propre  arbitre,  entre les 
mains  duquel je t'ai placé, tu te définis  toi-même. Je t'ai mis  au milieu du monde, 
afin que tu puisses  mieux contempler autour de toi  ce que le monde contient. Je ne 
t'ai  fait  ni  céleste  ni terrestre,  ni  mortel  ni immortel,  afin  que,  souverain  de  toi-
même,  tu  achèves  ta  propre  forme  librement,  à  la  façon  d'un  peintre  ou  d'un 
sculpteur. Tu pourras dégénérer en des formes inférieures, comme celle des  bêtes, 
ou régénéré, atteindre les formes supérieures qui sont divines." Pic de la Mirandole (1463-1494)
Oratio de Hominis Dignitate
Document  2 : L’imperfection humaine n’est pas  la preuve de l’impossibilité du perfectionnement  humain, 
mais de sa nécessité.
Qu’un homme n’agisse jamais  d’une manière adéquate à ce que contient l’idée pure de 
la vertu, cela ne prouve pas  qu’il y ait dans  cette notion quelque chose de chimérique. 
Cela n’empêche pas  en effet,  que  tout jugement sur  la valeur  ou le manque de valeur 
morale  ne  soit  possible  qu’au  moyen  de  cette  idée;  par  suite,  cette  idée  sert 
nécessairement de fondement à tout progrès  sur  la perfection morale, si loin, d’ailleurs, 
que  nous  en  soyons  tenus  éloignés  par  les  obstacles  que  nous  rencontrons  dans  la 
nature humaine et dont il nous est impossible de déterminer le degré. Emmanuel Kant (1724-1804)
Critique de la raison pure, 1781, 1, 2e division, livre 1, première section, Des idées en général
Document 3 : La philosophie est une quête de sagesse, ce qu’il faut comprendre comme perfectionnement 
de soi dans l’existence.
Le premier pas  sur le chemin de la victoire c’est de reconnaître que l’ennemi n’est autre 
que nous-mêmes. Tania Nunki
Le perfectionnement humain
S'il t'advient de dire : "cela suffit, je suis parvenu à la perfection", tout est perdu. Car c'est 
la fonction de la perfection de nous faire connaître notre imperfection. Saint Augustin (354-430)
Au  reste,  le  vrai  usage  de  notre  raison  pour  la  conduite  de  la  vie  ne  consiste  qu’à 
examiner  et considérer  sans  passion la valeur  de toutes  les  perfections, tant du corps 
que de l’esprit, qui peuvent être acquises par notre conduite, afin qu’étant ordinairement 
obligés de nous  priver de quelques-unes, pour avoir les autres, nous choisissons  toujours 
les meilleures. René Descartes (1596-1650)
Lettre à Elisabeth, 1er septembre 1645
Association ALDÉRAN © - Cycle de cours N°1403 100 : “Les sept piliers de la sagesse” - 08/02/2004 - page 47