qui de 1945 à 1973 ont une croissance de 7,5 % par an en moyenne. Ce système de change fixe permet de bénéficier
d'une compétitivité change grâce aux effets de la courbe en J lors d'une dévaluation avec un effetvolume suivi d'un
effet prix et conformément au théorème des élasticités critiques de Marshall-Lerner.
Cependant le système va se révéler être déséquilibré car si l'existence d'une économie hégémonique est
essentielle au fonctionnement du système monétaire international de Bretton Woods, cela en constitue aussi une
limite. En effet le paradoxe de Triffin met en évidence que ce système, qui repose sur une monnaie nationale comme
devise internationale, ne peut indéfiniment lutter contre ses contradictions. En effet, les Etats-Unis devaient financer
l'économie mondiale soit en important, soit en exportant des capitaux. Mais le rattachement du dollar à l'or obligeait
les Etats-Unis à limiter le volume de dollars circulant à l'intérieur du pays. Ainsi ont pu se succéder des périodes de
dollar glut et des périodes de dollar gap (manque de liquidités). Jusqu'en 1958 et le rétablissement de La convertibilité
or du Franc par Pinay, pour sortir de «l'économie de serre», le dollar est la seule devise internationale et le restera de
fait jusqu'en 1976. Comme le met en évidence Rueff le système est réellement déséquilibré puisque les Américains
financent leur déficit à partir de leur propre monnaie : c'est le «déficit sans pleurs».
Cependant dès les années 60 Le système commence à montrer les premiers signes de faiblesse. En effet ce cadre
stable qui a permis aux pays capitalistes de rattraper les Etats-Unis et la naissance d'une économie d'endettement
internationale tendent peu à peu à fragiliser le système. Il est vrai que les Etats-Unis connaissent une croissance
moins forte que la plupart des grands pays capitalistes entre 1945 et 1970 puisque la croissance américaine est de
l'ordre de 3 % par an en moyenne contre 5,5 % par an en moyenne pour les pays de l'OCDE. De plus en 1968, Les
États-Unis ne représentent plus que 39 % de la production industrielle mondiale contre 46 % dix ans plus tôt (comme
l'a mis en évidence Maddison).
Ces faiblesses sont la traduction des contradictions qui vont conduire à la flottaison du change qui a aussi conduit
à la globalisation financière.
Les contradictions du système monétaire international de Bretton Woods ont conduit au système de change flottant
et à la globalisation financière pour mettre fin à l'économie d'endettement et pour retrouver une croissance saine où le
taux de change correspond aux fondamentaux.
En effet, les déséquilibres du système de Bretton Woods vont conduire au système de change flottant. Dès les
années 1960 existe un marché mondial de fonds prêtables issus de mécanisme des xeno-monnaies, accentué
d'ailleurs par le recyclage des pétrodollars venant de L'augmentation du prix du baril de pétrole durant les années
1970. Dans les années 60, on considère que pour 60 milliards de dollars qui circulent dans le monde seulement 10
sont convertibles. En plus de ce problème d'endettement, il faut ajouter que les comptes courants des Etats-Unis
deviennent largement déficitaires et qu'il leur devient difficile de financer l'économie internationale sans nuire à leur
économie. Cependant tout va être tenté pour sauver le système car tout te monde a intérêt à ce que le système
continue à fonctionner. C'est dans cette optique que les Etats-Unis ont émis les bons Roosa, que le FMI qui est garant
du bon fonctionnement du système a mis en place les DTS (droits de tirages spéciaux) et qu'a été mis en place le pool
de l'or en 1968. Ces mesures ont tenté de limiter le nombre de dollars en circulation pour tenter de rapprocher le dollar
de sa parité or. Mais en 1968, alors que ta parité officielle est de 35 dollars pour une once d'or, une once d'or vaut 843
dollars. Les Etats-Unis craignent la spéculation, une demande importante de convertibilité (et déjà en 65 ils n'ont plus
que 25 % des stocks d'or mondiaux) et que le dollar perde sa place de devise internationale. En 1971, Nixon annonce
la fin de la convertibilité or du dollar ce qui marque le début du système de change flottant qui sera officialisé en 1976
avec les accords de la Jamaïque.
Dans le cadre des changes flottants, La globalisation financière est la solution qui s'impose pour permettre une
allocation optimale des ressources et mettre en place une croissance saine et permettre la fixation de taux de change
correspondant aux fondamentaux. En effet, l'objectif à partir des années 1980 est de permettre une croissance saine
faisant appel à un financement direct sur un vaste marché de capitaux mondial. La désintermédiation bancaire, la
déréglementation et le décloisonnement (les 3 D de Bourguinat) permettent une allocation optimale des ressources et
obligent les pays à avoir une réelle compétitivité structurelle. Le taux de change dépend en effet de l'état des
fondamentaux de l'économie c'est-à-dire du déficit commercial, du différentiel d'inflation (parité de pouvoir d'achat), du
taux d'intérêt (comme a pu le mettre en évidence Keynes). Ce nouveau cadre a donc permis d'assainir la croissance
dans une logique de «cercle vertueux de La monnaie forte» (Aglietta). En effet, la compétitivité structurelle rend
possible une monnaie forte et des comptes courants excédentaires car ce qui importe est le taux de change réel. Ainsi
dans la deuxième moitié des années 1980, la France a connu en même temps un hausse des taux de change des
francs et des balances des comptes courants excédentaires grâce à la désinflation alors que des pays comme