CHAPITRE I
VUE GÉNÉRALE
Parmi de nombreux sujets abordés par Hippolyte Taine, son vif intérêt pour les
tendances actuelles dans la littérature française est aisément perceptible. Avec une
curiosité exceptionnelle, il suivait toutes les démarches des romanciers de son époque. Il
suffit de feuilleter les cartes de la correspondance de Taine afin de concevoir
l’importance du roman pour sa recherche. C’était le genre qui l’intéressait non seulement
en tant que critique littéraire, remarquons que Hippolyte Taine essaya, lui-même, d’écrire
des romans. Les techniques romanesques, tels style, descriptions ou narration, devaient
lui être notamment proches. Avec une curiosité non moins grande, il observait le travail
de ses collègues romanciers, commentant leurs ouvrages, exaltant le déroulement de
l’action ou blâmant toutes les imperfections du style.
Dans son œuvre, Taine tâchait, en outre, de dégager les tendances caractéristiques
du roman et d’indiquer les artistes les plus estimables de son époque. Parmi les
romanciers français, trois noms apparaissent chaque fois lorsqu’il parle de la littérature
nationale de la première moitié du XIXe siècle : Honoré de Balzac, Henri Beyle
(Stendhal) et George Sand. Non sans raison, Taine parle de leur création tant de fois : ces
romanciers d’une manière significative influencèrent la forme et les thèmes du roman
français. Balzac, inlassable observateur de l’humanité, trouva de nouvelles façons de
peindre les mœurs de son époque, Stendhal, esquissant « la vie de l’âme » montra les
sentiments si sincères qu’ils indignèrent l’opinion publique, Sand avec sa fraîcheur
apporta un nouveau point de vue féminin.
1. Taine face à Balzac
Même si Balzac n’était pas son écrivain préféré, c’était bien lui qu’il mentionnait
à chaque occasion commentant les ouvrages de la littérature française, anglaise ou
allemande, c’était lui qu’il prenait comme exemple pour l’illustration de ses thèses en