dossier de presse théâtre et politique 2012.qxp

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u n e s c è n e n a t i o n a l e • u n s e r v i c e p u b l i c • d e u x t h é â t r e s d ’ a g g l o m é ra t i o n
THÉÂTRE
& POLITIQUE
dossier presse
3 mai - 2 juin 2012
Cergy-Pontoise
contact
Arnaud Vasseur Responsable de L’information
01 34 20 14 25 - [email protected]
Théâtre
& politique
De l’antiquité jusqu’à nos jours, le théâtre a été le témoin, le commentateur, le référent de la relation des hommes
aux pouvoirs. Si l’interrogation porte souvent sur les conséquences des forces en présence dans les sociétés, de nombreux textes cherchent à décrypter le rapport subtil des citoyens aux responsables politiques chargés, par délégation dans les systèmes démocratiques, de la gestion des états et des collectivités qui le composent.
Donner à réfléchir sur ces fictions, directement transcrites du réel comme chez Shakespeare, ou puremement imaginaires, est l’objectif de ce cycle susceptible d’éclairer le citoyen, aux côtés des moyens modernes d’information, sur
ce qui fait l’épaisseur de cette relation. L’art n’est jamais neutre. Les artistes toujours témoins de leur temps, malgré eux quelquefois !
Au cœur du débat national, à cette étape importante pour la nation qui choisit ses dirigeants pour la prochaine mandature, les œuvres sélectionnées ici, sans volonté de collage avec la réalité, traversent cependant les principales
questions de la vie en société.
À travers six spectacles et le regard d’artistes profondément engagés dans le réel, cette troisième édition du cycle
Théâtre et Politique interroge à nouveau, avec une grande acuité et sans détours, les ressorts du pouvoir et son
impact sur le citoyen. Le théâtre s’affirme ici, à travers des textes du répertoire et des écrits récents, comme moyen
d‘expression essentiel d’une société en interrogation et en attente.
Avec poésie et fantaisie, Jacques Rebotier débusque et détourne les mots-slogans qui balisent et dirigent nos pensées les plus intimes et personnelles [Les 3 parques m’attendent dans le parking].
Sous la plume de Falk Richter, Stanislas Nordey dénonce une Allemagne d’après-guerre schizophrénique, balancée entre passé hitlerien et invasion pernicieuse du libéralisme économique sous les années de plomb [My secret
garden].
Brigitte Jaques-Wajeman s’empare de pièces oubliées de Corneille pour nous entraîner dans une passionnante
mise en abîme du pouvoir, de ses coulisses et turpitudes [Nicomède et Suréna].
Plus intime, le texte de Françoise Du Chaxel mis en scène par Sylvie Ollivier revient sur la rencontre de deux
êtres, deux identités que tout sépare sur fond de migration alsacienne en Dordogne durant la seconde guerre mondiale [Ce matin, la neige].
Enfin, Antoine Caubet, nouvel artiste en résidence à L’apostrophe, donne à voir la violence et les illusions du pouvoir dans une version épurée, originelle et originale, du Roi Lear de William Shakespeare [Roi Lear 4/87].
Ancrée dans son époque, sensible aux courants qui agite la société, L’apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise
et du Val d’Oise vous invite à la réflexion et, certainement, à la réaction...!
Rencontre
“Amour et politique, de la représentation scénique à la représentation citoyenne”
Jeudi 24 mai / 19h30 à L’-Théâtre des Arts / Cergy-centre
Dans le cadre du rendez-vous Théâtre & Politique L’apostrophe propose une rencontre-débat :
“Amour et politique, de la représentation scénique à la représentation citoyenne”.
Dominique Paquet, philosophe et auteure, sera l’animatrice de la discussion qui rassemblera des artistes de cette édition, des penseurs, des professionnels et d’autres invités sensibles à ces questions...
Échanges d’idées, de points de vue, permettront de faire le point sur cette interrogation qui traverse
l’histoire du théâtre, celle d’un art vivant engagé dans sa société et dans son époque.
1
calendrier
jeudi 3 mai - 14h30
Roi Lear 4/87
William Shakespeare / Antoine Caubet
Lycée René Cassin / Gonesse
jeudi 10 mai - 19h30
Nicomède
Corneille / Brigitte Jaques-Wajeman
L’-Théâtre des Louvrais / Pontoise
vendredi 11 mai - 20h30
Suréna
Corneille / Brigitte Jaques-Wajeman
L’-Théâtre des Louvrais / Pontoise
samedi 12 mai - 17h
intégrale Nicomède & Suréna
Corneille / Brigitte Jaques-Wajeman
L’-Théâtre des Louvrais / Pontoise
mardi 15 & mercredi 16 mai - 21h
Ce matin, la neige
Françoise Du Chaxel / Sylvie Ollivier
Centre culturel / Jouy-le-Moutier
mardi 22 & mercredi 23 mai - 20h30 [création]
Les 3 parques m’attendent dans le parking
Jacques Rebotier
L’-Théâtre des Arts / Cergy-centre
vendredi 25 mai - 20h30
Roi Lear 4/87
William Shakespeare / Antoine Caubet
Centre G. Brassens / Menucourt
samedi 26 mai - 20h30
Roi Lear 4/87
William Shakespeare / Antoine Caubet
Château de La Roche Guyon
mercredi 30 mai - 20h30
My secret garden
Falk Richter / Stanislas Nordey
L’-Théâtre des Louvrais / Pontoise
samedi 2 juin - 20h30
Roi Lear 4/87
William Shakespeare / Antoine Caubet
MQ La Challe / Eragny-sur-Oise
partenariat
NICOMÈDE
SURÉNA
CE MATIN,
LA NEIGE
LES 3 PARQUES...
MY SECRET
GARDEN
ROI LEAR 4/87
2
Nicomède & Suréna
Corneille / Brigitte Jaques-Wajeman
ENTRETIEN AVEC BRIGITTE JAQUES-WAJEMAN
Pouvez-vous définir ce cycle que vous appelez « Corneille
Colonial »?
Après ma lecture des grandes pièces de Corneille, exaltées, héroïques, avec souvent une conclusion heureuse – Horace, Cinna, Le
Cid – j’ai découvert un certain nombre de pièces où se fait jour un
certain détachement de l’auteur ainsi qu’une vision sombre de
l’exercice du pouvoir dont il aperçoit désormais la corruption.
La Mort de Pompée, en effet, montre une Egypte qui sacrifie
Pompée, l’ennemi principal de César, et, au fond, le doute plane sur
l’auteur de ce meurtre. César joue-t-il l’homme blessé par cette
mort, ou l’a-t-il commanditée ? Corneille s’amuse à montrer Rome
traitant avec des Etats qui exercent une fascination sur elle : César
est amoureux de Cléopâtre, mais, en même temps le vrai respect
est entre Romains seuls. J’entends donc par « pièce coloniale » une
pièce montrant l’impérialisme de Rome avec les autochtones, et
résonnant aujourd’hui avec la colonisation et la décolonisation
comme avec les impérialismes français ou américain.
Ensuite, il y a d’autres pièces où l’affrontement a lieu entre Romains
et autochtones : dans Sophonisbe, Rome s’oppose aux menées de
la reine de Carthage, Sophonisbe, et effectue des tractations assez
louches avec certains roitelets numides (Algérie). Mépris des
Romains pour les Numides, résistance hautaine de la Reine – dont
ils disent après sa mort: « Un telle fierté devait naître Romaine » !
Dans Sertorius, le rapport colonial a lieu entre les Romains installés
chez les Lusitaniens (Espagne et Portugal), Sertorius s’oppose à la
dictature de Silla, il a installé un gouvernement provisoire « Rome
n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis. » Il est amoureux
de la Reine de Lusitanie qui s’oppose à la colonisation romaine ».
Son âme est donc torturée : il s’oppose à Rome, mais il a franchi un
interdit en aimant une Reine étrangère. Il l’aime en outre sans arrogance ni mépris.
Dans Suréna, enfin, il n’y a aucun Romain, mais on voit, dans ces
pays qui viennent de conquérir leur autonomie complète, se déclarer des dissensions, telles que le héros Suréna se fait tuer par le Roi,
qui sait pourtant que Suréna est le seul rempart contre Rome ; mais
sa haine l’emporte sur une élémentaire prudence. Dans ce pays des
Parthes, visé par l’impérialisme romain, Rome a été défaite, mais
rôde encore tout autour.
.../...
NICOMÈDE & SURÉNA, POUR SAVOURER L’INTÉGRALE !
Evénement exceptionnel dans la programmation, L’apostrophe
propose de découvrir les deux pièces de Corneille le temps d’une
seule soirée. Un moment de théâtre rare et intense...
Samedi 12 mai à 17h
à L’-Théâtre des Louvrais /Pontoise
>Nicomède
jeudi 10 mai - 19h30
>Suréna
vendredi 11 mai - 20h30
>Intégrale Nicomède & Suréna
samedi 12 mai - 17h
L’-Théâtre des Louvrais / Pontoise
Création Compagnie Pandora • textes Corneille • mise en scène
Brigitte Jaques-Wajeman • avec Pascal Bekkar, Raphaèle
Bouchard, Sophie Daull, Mourad Mansouri, Pierre-Stéfan
Montagnier, Aurore Paris, Thibauld Perrenoud, Bertrand
Suarez-Pazos • collaborateurs artistiques François Regnault,
Alice Zeniter • scénographie, lumières Yves Collet • collaboration
lumière Nicolas Faucheux • costumes Annie Melza-Tiburce •
accessoires Franck Lagaroje • maquillages et coiffures Catherine
Saint-Sever • musique Marc-Olivier Dupin • assistant musique
Stéphanie Gibert • assistant à la mise en scène Pascal Bekkar
Coproductions Théâtre de la Ville/Paris, Compagnie Pandora •
Participation artistique Jeune Théâtre National • Soutien DRAC Ilede-France
3
ENTRETIEN (suite)
Comme si Corneille se débarrassait tout à fait de
Rome dans sa dernière pièce !
Un instant de liberté seulement, parce qu’il s’y passe ce qui
se passe aussi dans ces pays d’Afrique désertés par les
Européens, et qui s’entretuent.
Reste Nicomède, la plus coloniale de toutes !
Pourquoi avoir hésité un temps à la monter ?
Parce qu’elle a un ton, un style, différents des autres pièces, même si les questions posées dans les autres y sont
aussi présentes : mépris, arrogance à l’égard des peuples
auxquels les Romains veulent s’allier. Impérialisme : « Tout
fléchit sur la Terre, et tout tremble sur l’Onde,/ Et Rome est
aujourd’hui la maîtresse du Monde. » ; ou : «… Qu’être allié
de Rome, et s’en faire un appui / C’est l’unique moyen de
régner aujourd’hui. » ; ou franc racisme : « Mais on ne voit
qu’à Rome une vertu si pure,/ Le reste de la Terre est d’une
autre nature. »
Le style en est constamment ironique, ce qui me semble
demander un traitement spécial. Corneille veut inventer un
nouveau genre, une autre forme de rapport avec le public
(même s’il l’appelle tragédie, et non tragi-comédie, titre qui
tombe alors en désuétude), qui ne suscite ni la crainte ni la
pitié, mais l’admiration. Admirer un héros capable de prononcer des paroles ironiques, cinglantes, au prix de la mort
(dont le menacent et Rome et son propre père) : il en rit,
il démonte à tout instant les stratagèmes romains et les
complots de la Cour. Il est admirable, mais par l’ironie
furieuse avec la quelle il accueille les menaces.
Ainsi, ses sarcasmes à l’égard de son frère Attale, élevé à
Rome : « Attale a le cœur grand, l’esprit grand, l’âme
grande… » ; ou encore, à Laodice, à propos de Flaminius,
l’ambassadeur de Rome, et en sa présence : « Vous a-t-il
conseillé beaucoup de lâchetés, / Madame ? ».
Mais vous craigniez aussi des rapports trop évidents
avec la politique actuelle.
Je me suis dit que je voudrais expérimenter une mise en
scène très contemporaine, et mettre en évidence la comédie à l’intérieur de la tragédie, lui donner une dimension
grotesque, à la limite, carnavalesque, car le roi Prusias est
un collaborateur grotesque et dangereux, qui fait penser à
Amin Dada, Mobutu, Ceaucescu, et qui songe d’ailleurs à
tuer son fils. La marâtre Arsinoé est une espèce de prostituée, se livrant sans cesse à des manigances et à des complots, et qui tient son mari par le sexe seul. L’ambassadeur
de Rome est un petit fonctionnaire haineux, jaloux, qui
plastronne à tout bout de champ, un politique grossièrement raciste. Nicomède, avec un admirable panache, sans
peur et sans reproche, à la fois très intelligent et un peu
naïf, et Laodice, sa fiancée, sont des figures magnifiques,
ce sont deux jeunes gens aimables au milieu de ces grotesques.
Quant à Attale, le demi-frère de Nicomède, il est le type
même de ces princes moyen-orientaux élevés par les
Romains, romanisés, mais il va peu à peu découvrir son
frère et devenir le défenseur de la Bithynie. Il fait penser à
ces fils actuels de roitelets qu’on envoie à Oxford ou à
Harvard. Je craignais donc que suivant une ligne « gauchiste », on identifie la résistance de Nicomède à celle de
Saddam Hussein contre les Etats-Unis, à celle des
Palestiniens contre les Israéliens.
Je ne voulais pas m’embarquer dans cette voie, Nicomède
est un héros de la justice, non de l’idéologie. Il est prêt à
regarder à l’intérieur comme à l’extérieur de son peuple, à
en dénoncer les corruptions. Ce n’est pas un Arafat (ni non
plus un Che Guevara, ou un Lumumba). On peut bien se
dire que rien n’a changé, une fiction comme Nicomède permet pourtant de mettre en place une machine, et de la
démonter – ceci est assez brechtien –, elle ne vise donc pas
seulement à l’identification. Le héros est trop parfait ( «
mon bras, mon bras… », comme il dit sans cesse), en
même temps il met à jour cette machine formidable, et surtout théâtrale. La machine l’emporte sur l’identification, et
cette composition interne l’emporte donc sur les allusions
éventuelles à une machination entre vilains Américains et
bons Iraqiens.
Ce qui influe sur le mode de représentation ?
C’est une machine de théâtre, dont tous les personnages
joueront double jeu : une sorte de théâtre de la politique,
où il faut à tout instant décrypter les enjeux, avec une véritable jouissance de certains personnages à mentir. Le théâtre dans le théâtre, mais pas dans le sens ordinaire : toute
scène est mise en scène par Corneille lui-même comme une
scène de théâtre, avec des coups de théâtre : dans
Nicomède, Corneille met en scène la société du spectacle
au sens strict : tout est mis en scène pour brouiller la réalité.
Dans ce spectacle, les acteurs s’adressent régulièrement
aux spectateurs, qui sont invités à démonter la machine
avec eux.
4
Ce matin, la neige
Françoise Du Chaxel / Sylvie Ollivier
Ce matin, la neige de Françoise du Chaxel confronte, à l’origine,
deux monologues qui se suivent sans se mêler, deux points de vue
du même événement : l’évacuation des Alsaciens après l’invasion de
la Pologne par l’Allemagne. Le 3 septembre 1939, 80 000 d’entre
eux débarquaient dans un département inconnu la Dordogne. Ils
ont tout laissé derrière eux, exilés, émigrés, déplacés, étrangers
dans leur propre pays.
On entend d’abord Anna, alsacienne, qui en 1939 avait 16 ans. Puis
Thomas, le fils des fermiers périgourdins qui a accueilli la famille
d’Anna. À la demande des comédiens, avec Françoise du Chaxel,
nous avons fait en sorte que ces deux monologues se croisent.
Comme en contrepoint, ils se superposent et s’accompagnent,
parallèles ou imbriqués, une fugue en forme de récit, pour éclairer
les personnages plus fortement dans leur intimité. Parfois, ils se
transforment en duo pendant un instant bref, intrusion brutale du
présent et du discours direct dans un récit d’événements rapportés
au passé.
Ce matin, la Dordogne se réveille sous la neige…. La guerre est
finie. Mais de la blancheur ouatée de la neige surgissent les images
enfouies d’une mémoire douloureuse. Ces images émergent par
associations de sons, d’odeurs, de mots lus ou entendus. Anna puis
Thomas racontent, se racontent. Et en même temps qu’ils racontent, ils revivent les évènements pas à pas, de manière plus aigue,
plus présente, en y mettant du sens, comme s’ils comprenaient soudain l’essence même de leur vie, de leur histoire et donc de
l’Histoire. L’écriture de Françoise du Chaxel, partition rigoureuse
trouée de silences, nourrie du réel et des bruits du monde, nous
renvoie à nous-mêmes et à notre propre histoire, à nos exils et à
nos guerres, à l’universel humain.
Le spectateur voit des personnages dans une quête de sens qui
s’emparent de leur vie pour en devenir le sujet et accéder à euxmêmes, à leur identité et à leur engagement. Le mouvement est
l'essence même du texte, le mouvement de la pensée.
Et nous découvrons l’éclosion de ces identités. Ces deux êtres séparés, différents, se rapprochent peu à peu. Leurs destins finiront par
se mêler.
Ce matin, la neige est la seconde pièce que Françoise du Chaxel
confie à ELIA compagnie. Nous avons décidé de poursuivre notre
collaboration née à l’occasion de la création de Des Traces
d’Absence sur le Chemin. L’écriture de Françoise du Chaxel me touche par sa pudeur, son économie, sa densité, cette manière de laisser la porte ouverte à l’imaginaire sensible du spectateur. Elle parle
de la difficulté à communiquer, à vivre dans le regard de l’autre, à
exister face aux autres. Elle parle de l’absence, absence à soi,
absence aux autres. Elle parle de l’exil. Elle parle de la difficulté à
être soi, de l’identité, de l’engagement …
Sylvie Ollivier
mardi 15 mai - 21h
mercredi 16 mai - 21h
Centre culturel / Jouy-le-Moutier
Création Elia compagnie • texte de Françoise du Chaxel • mise
en scène Sylvie Ollivier • avec Isabelle Gardien (Comédie
Française) et Stéphane Delbassé • scénographie, images, lumières
Nicolas Simonin • son Thibault Hédoin • costumes Mariane
Delayre
Coproductions ELIA compagnie, Agence Culturelle Départementale
Dordogne-Périgord, L’Odyssée-scène conventionnée/Périgueux,
Comédie de l’Est-Centre dramatique régional d’Alsace-Colmar,
L’apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val-d’Oise
5
Sylvie Ollivier - biographie
Françoise Du Chaxel - biographie
Depuis plus de trente ans, Françoise du Chaxel partage son
temps entre des responsabilités dans des institutions culturelles et l’écriture. Après des études universitaires qui
l’amenèrent à explorer l’œuvre d’Eugene O’Neill, elle a travaillé auprès de Sylvia Monfort au Nouveau Carré, de Henri
Ronse au Théâtre Oblique, de Jean Morlock à la Maison des
Arts de Créteil, de Philippe Titr à l’ONDA, d’Emmanuel de
Véricourt au TNB de Rennes, de Nicole Gautier au Théâtre
de la Cité Internationale.
Après une étude critique sur Eugene O’Neill parue chez
Seghers, elle a écrit pour le théâtre une vingtaine de pièces dont plusieurs pour adolescents.
Dans la collection « Un itinéraire d’auteur » du Centre
National des Ecritures du Spectacle, elle a écrit un portrait
en éclats de Jean Audureau. Elle dirige par ailleurs depuis
2001 la collection Théâtrales jeunesse aux Editions
Théâtrales.
Pièces publiées
1993 Un goût de pierre dans la bouche
Les oiseaux maladroits
1994 L’été des mangeurs d’étoiles
1995 Un peu de neige fondue dans le sang
Un Printemps s’est noyé dans la mer
1997 En automne j’ai même vu des renards danser
1999 Si On rêvait ? Si on parlait ?
2000 Des anges rusés aux ailes plombées
Au pays de mon père on voit des bois sans nombre
2007 Comme des fèches vivantes
Des traces d’absence sur le chemin
Ce matin, la neige,1ère version
Pièces
1995
1996
1997
2004
2005
2006
2009
inédites
Maux d’amour ou les malices de la Lune
Au pays des petites douleurs
Petite fête d’Hiver sous le regard d’Orion
Cergy’s Blues
Desert Blues
Retours
Si on planait sur une aile ?
C’est là qu’un jour je jouerai Antigone
La Terre qui ne voulait plus tourner
De grandes gorgées de vent
Formée par Tania Balachova, Sylvie Ollivier a été dirigée au
théâtre par Robert Cordier dans Jean Harlow contre Billy
The Kid de Michael McClure. Elle a joué Elmire dans
Tartuffe de Molière mis en scène par Jean-Luc Jeener, le
rôle titre dans La femme qui a raison de voltaire mis en
scène par Daniel Benoit.
Au Théâtre du Campagnol, elle joue à La piscine sous la
direction de Samuel Bonnafil et Jean- Claude Penchenat
deux pièces de Roger vitrac, Médor et la croisière oubliée.
Elle interprète Bérénice dans Tite et Bérénice, Camille dans
Horace et la Reine Cléopâtre dans Rodogune, trois pièces
de Pierre Corneille montées par Ivan Morane qui la met en
scène également dans des pièces qu’elle a écrites (L’écho
du silence, Corneille, moi j’aime et Signé Bobby Sands).
Elle est mise en scène par Joël Dragutin dans Tant d’espace
entre nos baisers, et par Gilles Gleizes dans Le plaisir imaginé. Au cinéma, Gérard Blain lui confie le premier rôle
féminin de son dernier film Ainsi soit-il.
Auteure, Sylvie Ollivier a adapté Les lettres persanes de
Montesquieu, Comment peut-on être persan ? qu’elle a mis
en scène au Théâtre 95. Elle a conçu un spectacle, Ah !
Comment dire ?, autour des écrits de Giacometti, Jouvet,
Genet qu’elle crée au Théâtre Jacques Cœur à Bourges.
Elle met en scène en 2007, Des traces d’absence sur le chemin de Françoise du Chaxel en coproduction avec
L’apostrophe scène Nationale de Cergy-Pontoise et du Val
d’Oise. Le texte a obtenu l’aide à la création de la DMDTS
et le projet a obtenu l’aide à la production dramatique du
Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Ilede-France.
Elle a organisé et mis en scène de 1994 à 1997 Le Festival
de l’Intégration à La Ferme du Buisson à Noisiel, à l’Espace
Jacques Prévert à Aulnay-sous-Bois, à l’Espace Michel
Simon à Noisy le Grand, au Théâtre de l’Agora à Évry. Puis
en 1998, Le Train-Forum de l’Intégration qui parcourera 13
villes en France et une étape à Bruxelles.
En Janvier 2001, elle a créé un Atelier d’Écriture au Musée
Toulouse-Lautrec à Albi, à l'occasion du centenaire de la
mort du peintre et dans le cadre d'un partenariat liant
l'Education Nationale et le Musée. Elle anime pendant six
ans des Ateliers d’Ecriture dans des Lycées dans le cadre de
la Scène Nationale d’Albi.
Depuis 1998, elle a pris en charge un Atelier de Pratique
Théâtrale au sein d’institutions psychiatriques comme
l’ASM13 et la MAS de Beaumont-sur-Oise avec L’apostrophe
scène Nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise.
Depuis 2002, elle enseigne La Pratique Théâtrale ou La
prise de parole en public, dans le cadre de l’ESSEC à Cergy,
et en DESU de formation à Paris VIII. Elle est la référente
théâtre dans l’opération “Une grande école, pourquoi pas
moi ?” menée depuis sept ans par l’ESSEC.
À l’Université de Cergy–Pontoise elle est une des enseignantes de l’Option Théâtre mise en place par l’Université
et le Théâtre 95. Elle met en scène des présentations de
travaux.
6
Les 3 parques m’attendent
dans le parking
Jacques Rebotier [création 2011/2012]
Trois filles en transit, roulettes, valises. Trois soldat(e)s, sans doute.
Dans un au-delà de la mer, Afghanistan ? Irak ? Attente, danger.
Tous sens en alerte, elles pensent à voix haute, rêvent, se remémorent. Rêves, évènements, souvenirs, RES : la réalité (de la pensée)
repose sur ces trois pieds. Rien d’autre à signaler. Ah si ! Parfois
elles meurent ; et les morts parlent aussi, mais en chœur. Les morts
ont des masques et vivent eux aussi dans le présent (quoique un
peu arrêté), et beaucoup dans le passé ; mais pas du tout dans
l’avenir.
Les trois visages du temps sont aussi les trois Parques, qui filent
leurs propres vies, et les nôtres, et les cassent. Elles portent des
masques d’elles-mêmes ; parfois aussi de lion, de loup et de chien,
selon une très ancienne statue égyptienne du dieu Sérapis, qu’interpréta ainsi Macrobe : « la tête de lion désigne le présent, vigoureux et ardent ; le passé est la tête de loup, qui rapte le souvenir
des actes accomplis et les emporte au loin; le chien toujours nous
flatte, il nous promet un temps futur, dont l'espoir, même incertain,
nous sourit. »
Les triades féminines, sous la figure des trois Parques, des Grâces,
des Fata, des Moires, des Matres, ou Mères, ensuite christianisées
en Maries, jusqu’aux aux trois fées de nos contes, ont parcouru le
monde méditerranéen. Elles rendent toutes hommage à nos derniers nomades, qui se réunissent chaque année aux Saintes-Mariesde-la mer, qui tire son nom des « trois Mères de la mer ».
L’une tient la quenouille, ou la toison, la seconde guide le fil sur le
fuseau, la dernière le rompt. Elles tissent le texte de ce spectacle.
Les 3 parques m’attendent dans le parking, après Les Ouvertures
sont, est le deuxième spectacle de la trilogie R.E.S, entièrement
dédié au fil de la pensée.
Jacques Rebotier
ZOOM
mardi 22 mai - 20h30
mercredi 23 mai - 20h30
L’-Théâtre des Arts / Cergy-centre
Création Cie voQue/rebotier • texte et mise en scène Jacques
Rebotier • avec Caroline Espargillière, Nicole Genovese,
Vimala Pons • lumières Bertrand Couderc • son Bernard
Valléry
Productions Cie voQue/rebotier • Coproduction Théâtre Nanterre
Amandiers,Théâtre Vidy Lausanne • soutien ADAMI
La Cie voQue/Rebotier est subventionnée par le Ministère de la
Culture et de la Communication - DRAC Ile-de-France et la SACEM
(division culturelle)
RÊVE, EVÉNEMENT, SOUVENIR - LA TRILOGIE R.E.S.
Événement, Rêve, Souvenir ; ou encore présent, passé, avenir : la réalité, c’est-à-dire notre pensée, est faite de ces strates
indémêlables, qui sont les trois visages de Janus. R.E.S. jette sur le plateau ce flux incessé de la pensée intérieure et des sensations vécues, ce « bruissement de la langue » dont parlait Barthes. Les outils de cette restitution sont autant musicaux que
« chorégraphiques », tant cet oratorio du quotidien, avec ses tutti, ses solos, ses reprises de thème est d’abord une danse de
mots. Interprétée par des comédiens-musiciens virtuoses, rompus à mes partitions de paroles.
Parlé-chanté (d’enchanteur à désenchanté), un travelling : le spectacle nous voyage à travers des paysages mentaux successifs, simultanés parfois… projections amoureuses, rêves éveillés, fondus-enchaînés de slogans définitifs, publicités, répondeurs
téléphoniques, war-games, fragments de discours de campagnes ou de rues, la ruée des soldes de Wal-Mart écrasant l’employé
qui hésita pourtant avant d’ouvrir les portes, une mise en fuite de derniers chevaux sauvages, l’exécution par piétinement d’une
femme adultère… R.A.S. Du petit matin au grand soir, l’étrangeté familière de la rumeur des choses.
Jacques Rebotier
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Jacques Rebotier - biographie
Ecrivain, compositeur et metteur en scène, Jacques Rebotier
fabrique des spectacles dérangeants et joyeux qui allient une
écriture exigeante au sens de l’insolite, ou plutôt de l’« incongru » :
ce qui refuse de se mélanger. Il a fondé la compagnie voQue,
voix, invocation, équivoque aussi. Y circulent, glissant par-dessous les frontières, poésie, roman-photo, performance, théâtreinstallation, musique.
Metteur en scène, il signe de nombreux spectacles :
Réponse à la question précédente, La vie est courbe au Théâtre
de l’Athénée, à Vengeance tardive, au T.N.S. et au Théâtre
Nanterre-Amandiers.
Eloge de l’ombre de Tanizaki au Théâtre Nanterre-Amandiers et
à la Maison de la poésie à Paris.
Voir plus haut, spectacle de cirque-théâtre, à Châlons-enChampagne, Avignon et La Villette.
Zoo-Muzique, à Grenoble, Nancy, Marseille, Reims, Saarlouis, La
Rochelle, Paris, Cergy-Pontoise, Nanterre et Genève.
Frontière-frontière, à Forbach-Saarbruck.
Le théâtre des questions, utopie-spectacle, dans de nombreux
pays.
Les ouvertures sont, au Théâtre Nanterre-Amandiers, à La
Chartreuse de Villeneuvelez-Avignon et Montpellier.
Le jeu d’Adam d’Adam de la Halle, mise en scène pour le Théâtre
du Vieux Colombier à Paris.
Description de l’omme, encyclopédie, La Chartreuse de
Villeneuve-lez-Avignon.
La tragédie de Pluto créé au Théâtre des 13 Vents à Montpellier,
tournée à Douai, Arras, Nancy, Tunis, Halle,
De l’omme créé au Théâtre National de Chaillot et repris à
Cergy-Pontoise à L’apostrophe,
Les Trois Jours de la queue du dragon actuellement créé à
l’Amphithéâtre de la Bastille et actuellement en tournée.
Ecrivain, poète, Jacques Rebotier a notamment écrit : Sortir de
ce corps (Créaphis), Le moment que (Spectres familiers),
L’attente (Encrage & Co), Le désordre des langages, 1,2,3, (Les
Solitaires intempestifs), L’empierreuse, Le théâtre est un théâtre, (Harpo &), Litaniques, Le dos de la langue,
(L’Arbalète/Gallimard), Les Trois Jours de la queue du dragon
(Actes sud), Contre les bêtes, Quelques animaux de transport et
de compagnie (Harpo &).
Disques (CD)
P(L)AGES - 1994 - Adès/MFA ( distribution Musidisc )
REQUIEM - 1996 - Radio-France/MFA (Harmonia mundi)
HOMMAGE A FAMUEL MORFE - 1997 - voQue/Le Quartz
SUR MON CŒUR, SANS LES MAINS, SOUS LES PIEDS,
PLUS SI AFFINITES - 1997 - Radio-France/Les poétiques
L’INDIEN DES NEIGES - 2005 - Soupir
DVD
Depuis 176 heures…
Film
JR, l’Hétérodidacte d’Olivier Pascal
Compositeur, ses dernières œuvres sont : Accidents de discours,
Keno ko-an, P(l)ages, Todo bem. La musique adoucit les sons,
66 brèves pour 66 instrumentistes-récitants. Mélodrame de
laine. Je te dis : rien. Fragments d’un dictionnaire de musique à
l’usage de ceux qui n’en n’ont pas besoin. Miserere, Requiem, De
rien, Chants de ménage et d’amour pour l’Orchestre
Philharmonique de Radio-France, L’Indien des neiges, opéra sur
un livret de Joël Jouanneau,Tapez 1 pour chœur a capella.
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My secret garden
Falk Richter / Stanislas Nordey
En découvrant l’écriture de Falk Richter, Stanislas Nordey a
immédiatement le désir de la mettre en scène. Il lit toute
l’œuvre de l’auteur, avant de choisir les textes qui constitueront la première partie d’un vaste chantier : Das System, présenté en 2008 au Festival d’Avignon.
En 2010, cette exploration se poursuit à travers un véritable
travail à deux, puisque Falk Richter accepte d’écrire une pièce
dont il signe la mise en scène avec Stanislas Nordey, par ailleurs acteur dans ce projet. Ce nouvel opus s’organise autour
du journal intime que Falk Richter tient depuis de nombreuses années, parallèlement à l’écriture de ses pièces. Une
autofiction à la première personne qui se nourrit, au fil des
répétitions, du contact avec les acteurs, dans un entrelacs de
matériaux divers.
À l’interrogation sur le fonctionnement de la société s’ajoute
une part très personnelle de réflexion sur soi-même et le rapport aux autres. Sans se dissimuler derrière un personnage
de fiction, l’auteur prend la parole et dit « Je ».
Sujet de sa propre pièce, il raconte ses aventures privées,
expose son regard sur le monde politique, analyse son rapport au théâtre.
Les questions qu’il soulève résonnent pleinement avec celles
qui irriguent le travail de Stanislas Nordey : dévoration du
théâtre qui réduit la vie sociale et privée, désir d’investir le
politique dans l’œuvre artistique, solitude de l’écrivain dans
sa démarche.
De ce trouble commun est né le désir d’une collaboration
étroite et urgente pour imaginer ensemble, déplacer le rôle
de chacun et aller vers l’inconnu d’un théâtre à construire.
Sur scène, les trois acteurs, Stanislas Nordey, Anne Tismer,
Laurent Sauvage, prennent la parole et donnent voix à une
fable contemporaine, habitée par la vérité de cette rencontre
fraternelle, et rare, entre deux artistes.
mercredi 30 mai - 20h30
L’-Théâtre des Louvrais / Pontoise
Création Festival d'Avignon • Texte Falk Richter • mise en scène
Stanislas Nordey • avec Stanislas Nordey, Laurent Sauvage,
Anne Tismer • collaboration artistique Claire-ingrid Cottanceau
• traduction Anne Montfort • musique Malte Beckenbach •
lumière Philippe Berthomé • scénographie d’après un projet de
Katrin Hoffman • vidéo Martin Rottenkolber
Production Festival d’Avignon • Coproductions & accueil en résidence
compagnie
Nordey,
Théâtre
national
de
la
Communauté
française/Bruxelles, la Comédie de Reims-Festival Reims Scènes
d’Europe,
Théâtre
des
Quartiers
d’Ivry,
Festival
Perspectives/Sarrebruck • soutien région Ile-de-France, CENTQUATRE Établissement de la Ville de Paris.
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Falk Richter - biographie
Né en 1969 à Hambourg, Falk Richter y fait ses études
metteur en scène et commence à travailler
Schauspielhaus de Zurich comme auteur, traducteur
metteur en scène. Il rejoint ensuite la Schaubühne
Berlin, où il est depuis 2006 metteur en scène associé.
de
au
et
de
Dans différents théâtres, il monte des pièces d’auteurs
contemporains comme Harold Pinter, Marc Ravenhill, Sarah
Kane, Caryl Churchill, Martin Crimp, Jon Fosse, mais aussi
des auteurs plus classiques, Anton Tchekhov et William
Shakespeare, et ses propres textes dont Section en 1996 et
Nothing Hurts en 1999.
En 2003, Falk Richter lance un projet intitulé Das System,
une expérience d’écriture et de mise en scène s’étendant
sur plusieurs pièces. Cet ensemble dessine un paysage du
monde contemporain, de ses paradoxes et de ses valeurs
perdues. Le sous-titre en est « notre manière de vivre », «
notre mode de vie », allusion directe à Georges Bush et à
Gerhard Schröder, selon qui l’intervention en Afghanistan
défendait « our way of living », « unsere Art zu leben ».
Le système comprend plusieurs pièces ou performances
présentées en parallèle et qui adoptent toutes un point de
vue, une réaction, un être-au-monde. Electronic City en est
le premier volet, et sera suivi ensuite par Sous la glace en
2004. Depuis Dérangement (2006) et Jeunesse blessée
(2007), Falk Richter aborde une nouvelle phase d’auteurmetteur en scène, plus autobiographique, plus proche du
cinéma, où il interroge le sentiment amoureux, toujours au
regard de la politique, mais dans sa dimension intime et
personnelle, et où, sous forme autofictionnelle, il se met à
nu.
Il a créé en octobre 2009 à la Schaubühne de Berlin avec
la chorégraphe Anouk van Dijk une pièce pour comédiens
et danseurs, Trust : « Dans une situation où les hommes
sont surmenés, sans cesse incités à produire, à s’inventer
et à se vendre, tout d’un coup la seule valeur dans laquelle
on a encore confiance, l’argent, s’effondre. »
Stanislas Nordey - biographie
C’est au cours de théâtre de Véronique Nordey que
Stanislas Nordey commence sa formation de comédien qu’il
poursuit au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique. Il réalise déjà dans ces deux structures des travaux de
direction d’acteurs avant de présenter son premier travail
de metteur en scène professionnel avec La Dispute de
Marivaux en 1988.
Fervent partisan du travail collectif en troupe, il est, avec sa
compagnie, artiste associé au Théâtre Gérard Philipe de
1991 à 1995, avant de rejoindre, toujours avec sa troupe
de douze comédiens, le Théâtre Nanterre-Amandiers, à la
demande de Jean-Pierre Vincent, qui l’associe à la direction
artistique.
En 1998, il est nommé directeur du Théâtre Gérard Philipe
qu’il quitte en 2001 pour rejoindre le Théâtre national de
Bretagne en tant que responsable pédagogique de l’École
puis artiste associé depuis 2002. Se considérant plus
comme un directeur d’acteurs qu’un metteur en scène, il a
travaillé successivement sur des auteurs contemporains et
classiques dont Pasolini, Marivaux, Bernard-Marie Koltès,
Manfred Karge, Hervé Guibert, Jean Genet, Heiner Müller,
William Shakespeare, Didier-Georges Gabily, Jean-Luc
Lagarce, Georges Feydeau, Martin Crimp, August Stramm,
Wajdi Mouawad, Fausto Paravidino et Falk Richter.
De ce dernier, il monte d’abord Sept Secondes/In God we
Trust et Nothing Hurts avant de proposer, pour le Festival
d’Avignon, un montage autour de Das System en 2008,
puis My Secret Garden en 2010.
Cette même année, il a également mis en scène Les Justes
d’Albert Camus.
Il poursuit par ailleurs son travail d’acteur, notamment avec
Christine Le Tailleur dans La Philosophie dans le boudoir du
marquis de Sade, dans la mise en scène de Thérèse philosophe par Anatoli Vassiliev avec Valérie Dréville, dans
Ciels de Wajdi Mouawad.
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Roi Lear 4/87
William Shakespeare / Antoine Caubet
>metteur en scène en résidence
Ce projet est né d'une nécessité, qui se travaille à chaque
spectacle: celle d'envisager le regard public de façon singulière vis-à-vis de ce texte de Shakespeare, en nous souvenant
de la nature des représentations au début du XVIIème siècle
en Angleterre, où le lien entre les acteurs et le public était
très fort. Il s'agit de tout sauf d'une reconstitution bienentendu, mais d'essayer de créer des conditions d'écoute qui
placent le spectateur dans une position très sensible par rapport à la représentation.
Dans Le Roi Lear, au-delà des thèmes puissants que fouille la
pièce, se joue tout du long un dialogue très subtil sur la
nature du théâtre lui-même: qu'est-ce que jouer un "rôle",
comment se construit l'illusion théâtrale (la célèbre scène de
la falaise) et à quoi sert-elle, quels sont les sens des travestissements successifs d'Edgar par exemple, comment se traduisent-ils sur le plateau et que donnent-ils à voir du travail
de l'acteur, comment la scène fait-elle pour résoudre les
questions d'espace et de temps, si particulières dans cette
pièce... un ensemble de questions que cette proposition théâtralement "brute" donne à réfléchir, fouille avec les seuls
moyens du jeu de l'acteur vis-à-vis du spectateur.
Roi Lear 4/87 a ainsi l'ambition de pouvoir rencontrer le
public de bien différentes manières, et il s'agit de les pratiquer toutes : que l'on puisse jouer ce spectacle et dans un
théâtre, "normalement", en invitant les spectateurs sur le
plateau lui-même, et en même temps hors des théâtres, et là
tout est à inventer selon les lieux où nous pouvons rencontrer des publics différents et peu réguliers au théâtre.
Bien loin d'être une pièce sur la vieillesse et la mort d'un
homme (même si c'est un thème très puissant qui parcourt
la pièce), Le Roi Lear fouille à l'inverse aussi les tourments,
désirs, violences de la jeunesse face au monde qui lui apparaît fermé et réservé à la génération des pères: comment
vivre dans un monde qui ne vous fait pas de place, et qui est
lui-même pris dans les tourbillons des incertitudes ?
Antoine Caubet
EN TOURNÉE VALDOISIENNE
>jeudi 3 mai - 14h30
Lycée René Cassin / Gonesse
>vendredi 25 mai - 20h30
Centre Georges Brassens / Menucourt
>samedi 26 mai - 20h30
Château de La Roche Guyon
>samedi 2 juin
MQ La Challe / Eragny-sur-Oise
Création Le Théâtre Cazaril-CCAS • Texte William
Shakespeare • mise en scène Antoine Caubet • assistante Adel
Kollar • avec Antoine Caubet, Cécile Cholet, Christine
Guénon
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Antoine Caubet - biographie
Antoine Caubet, 50 ans, crée sa première mise en scène Le Pupille veut
être tuteur de Peter Handke au Lucernaire, à Paris, en 1985. Il fonde à
cette occasion la Compagnie Théâtrale Cazaril. Acteur et tout jeune metteur en scène, il monte les années suivantes Les Estivants de M.Gorki, la
première version du Monologue de Molly Bloom d’après Joyce…
En 1990, il est en résidence au CAC de Corbeil-Essonnes où il monte
Novembre ou Ame d’hiver, d’après les œuvres de Thomas Bernhard,
Peter Handke, Heinrich Von Kleist, Heiner Müller, Rainer Maria Rilke,
Sophocle, Botho Strauss, Christa Wolff, puis Les Suppliantes d’Eschyle
qu’il traduit.
À partir de 1991, il s’installe à Juvisy-sur-Orge et crée avec Ch. Jehanin
“Ancrages”, collectif de metteurs en scène. Dans ce cadre il crée Les
Morts d’Othello - Visions d’Othello d’après William Shakespeare, Le
Monologue de Molly Bloom d’après Ulysse de James Joyce avec Elisabeth
Moreau et Si je t’oublie Jérusalem d’après William Faulkner en 1993.
Il crée Ambulance de Gregory Motton à « Théâtre en mai » / Dijon, spectacle qu’il reprend lors de sa résidence au Théâtre Gérard Philipe / Saint Denis, qui a lieu de 1994 à 1996 à l’invitation de Jean-Claude Fall. Il
y crée quatre spectacles, Labyrinthes, une création collective, L’Emastille du bol bleu de Thierry Paret et
Antoine Caubet, Dramuscules de Thomas Bernhardt , Montagne d’après La Montagne Magique de Thomas
Mann et Electre de Sophocle dans le cadre d’Enfantillages 96.
En 1997, dans le cadre de l’Académie Expérimentale des Théâtres, il passe un mois à Moscou à l’école de
Vassiliev puis, à l’invitation du Carreau, à Forbach, il présente Dans le fond de ton cœur je scay de Thomas
Aron.
En 1999, aux Bernardines / Marseille, il crée D’Erre rive en rêvière, une petite forme (un seul comédien, luimême) composée à partir du premier chapitre de Finnegans Wake de James Joyce, dont il traite le manque,
la disparition, “l’empêchement de dire” suite à l’interdiction de l’ayant droit de Joyce à utiliser le texte sur un
plateau. Ce spectacle sera recréé en 2012, date de l’ouverture des droits de Joyce au domaine public.
En octobre 2000, à l’Echangeur / Bagnolet, il crée avec Cécile Cholet une “fantaisie” pour deux comédiens,
dont lui-même, intitulée Campagne dégagée, sur le texte du Woyzeck de Büchner et qui sera présentée
ensuite au CDN d’Angers puis aux Bernardines / Marseille.
Octobre 2001, création au Maillon à Strasbourg de Sur la grand’route d’Anton Tchékhov. Après avoir été présenté dans le cadre de « Mettre en scène » / Rennes (novembre 01), le spectacle fut un mois durant au
Théâtre Gérard Philipe / Saint-Denis (janvier 02), puis au Théâtre Jean Lurçat / Aubusson, aux Bernadines /
Marseille, au Théâtre Garonne / Toulouse.
Il adapte et met en scène La Pluie, d’après Rachid Boudjedra, spectacle qui est répété et présenté à Alger en
mars 2003, à Douai et à Paris en octobre 2003 à L’Institut du Monde Arabe dans le cadre de « Djazaïr - une
année de l’Algérie en France ». De plus il mène à l’INAD (le Conservatoire National Algérien) un travail sur
Claudel avec les étudiants de deuxième et troisième année.
Acteur, il joue Golaud dans Pelléas et Mélisande de M.Maeterlinck sous la direction d’Alain Ollivier au Théâtre
Gérard Philipe de Saint-Denis et en tournée, en 2004 et 2005.
En mai 2004, il crée La Mi-Temps, d’un jeune auteur français, Jean-Paul Queinnec, au Théâtre des Bernardines
à Marseille et au Festival « Frictions » à Dijon. Il passe commande d’un nouveau texte à cet auteur dont la
création est prévue au CDN de Dijon en février 2006 : Chantier naval.
A l’automne 2004, il est invité à Tokyo par le Setagaya Public Theater pour créer, avec 16 acteurs japonais,
une pièce contemporaine japonaise de Aï Nagaï : Regarde l’aéroplane comme il vole haut dans le ciel. Puis il
met en scène Les Fusils de la Mère Carrar de B.Brecht à Châlons-en- Champagne et à La Comédie de SaintEtienne en janvier et fevrier 2005, spectacle repris au CDN Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis en novembre 2005.
Il crée en juin 2008 Roi Lear 4/87 d'après Le Roi Lear de Shakespeare.
Enfin, il devient à partir de mars 2009 artiste associé au Théâtre de l'Aquarium à La Cartoucherie jusqu'en
2012.
A partir de 2012, il devient metteur en scène en résidence à L’apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise
et du Val d’Oise.
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L’apostrophe
scène nationale
de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise
Avec deux théâtres d’agglomération au cœur de la cité
– L’-Théâtre des Arts à Cergy-centre et L’-Théâtre des
Louvrais à Pontoise – la scène nationale de CergyPontoise et du Val d’Oise est un point de rencontre avec
l’art vivant sous toutes ses formes, en théâtre, danse,
musique et arts plastiques.
Inscrit dans le réseau national de la décentralisation
artistique et culturel, L’apostrophe permet le contact
avec les artistes de la scène et les œuvres de l’esprit,
notamment grâce aux résidences d’artistes en théâtre,
danse et musiques improvisées. C’est un lieu pluridisciplinaire qui assure un soutien déterminant à la création
de spectacles chaque saison, organise un programme
de diffusion et développe un important volet d’actions
culturelles.
L’-Théâtre des Louvrais
Place de la Paix / Pontoise
La saison de la scène nationale est rythmée par de
grands événements départementaux - Périphérique
Arts mêlés, Escales danse en Val-d’Oise, le Cycle
Théâtre & Politique - et participe activement au développement de l’action culturelle sur son territoire.
Lieu ressource pour les diverses structures professionnelles du département avec lesquelles s’élaborent des
collaborations multiples et protéiformes, L’apostrophe
développe sa mission de service public dans le cadre
d’un projet artistique et culturel soutenu par ses tutelles : la Communauté d’agglomération de CergyPontoise, le Ministère de la culture et de la communication et le Conseil général du Val d’Oise.
Son programme représentatif des principaux courants
esthétiques de notre époque est accompagné d’un
copieux calendrier de démocratisation de la culture en
direction des publics les plus variés.
L’-Théâtre des Arts
Place des Arts / Cergy-Centre
L’apostrophe scène nationale
de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise
BP 60307 95027 Cergy-Pontoise Cedex
tél. 01 34 20 14 25 / fax. 01 34 20 14 20
billetterie 01 34 20 14 14
ww.lapostrophe.net
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une scène nationale
un service public
deux théâtres d’agglomération
L’-Théâtre des Arts
Place des Arts / Cergy-centre
L’-Théâtre des Louvrais
Place de la Paix / Pontoise
01 34 20 14 14
www.lapostrophe.net
contact presse
Arnaud Vasseur
[email protected]
tél. 01 34 20 14 37
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