pallier les risques pre
´sente
´s par cette technique, Delorme
apropose
´une modification technique [2] ou TOT
(transobturator tape) consistant a
`introduire la bandelette
a
`travers les trous obturateurs (de dehors en dedans). Cette
technique pouvant elle aussi occasionner des le
´sions
ve
´sicales et ure
´trales [3], de Leval [4] a de
´veloppe
´une
proce
´dure, TVT-O
®
(de dedans en dehors), permettant
d’e
´viter l’espace pelvien. Chacune de ces techniques conduit
a
`un taux e
´leve
´de succe
`spourletraitementdel’inconti-
nence urinaire d’effort (IUE) et a pour objectif de restaurer
un point fixe a
`la jonction tiers moyen - tiers distal de
l’ure
`tre. Il est admis que la continence re
´sulte alors des
mouvements de rotation de l’ure
`tre autour de ce point fixe
[5] ; ces mouvements peuvent aussi avoir pour conse
´quence
des modifications de la phase mictionnelle. Dans une e
´tude
re
´cente [6], il a e
´te
´montre
´queleTVT
®
induit une obstruction
dynamique caracte
´rise
´e par une compression de l’ure
`tre sur la
bandelette. Le but de cette e
´tude est de comparer les
modifications de la phase mictionnelle induites par les
bandelettes TVT
®
et TVT-O
®
apre
`s traitement de l’IUE.
Population et me
´thodes
Population
Quarante-quatre patientes ont be
´ne
´ficie
´d’une cure d’IUE
par pose d’une bandelette sous-ure
´trale (Gynecare
TM
).
Pour 22 patientes (a
ˆge moyen 56,4 10,9 ans), il
s’agissait d’un TVT
®
;pour les 22 autres (a
ˆge moyen
54,8 11,4 ans), il s’agissait d’un TVT-O
®
.Legeste
ope
´ratoire e
´tait re
´alise
´par le me
ˆme chirurgien (AP).
E
´taient exclues de l’e
´tude les patientes pre
´sentant un
prolapsus de grade supe
´rieur a
`II. Toutes les patientes ont
eu une e
´valuation incluant examen clinique et bilan
urodynamique (chaı
ˆne Sedia
®
)enpre
´ope
´ratoire et a
`un
mois postope
´ratoire (certaines, au moment de l’e
´tude,
avaient un suivi de trois a
`dix mois). La parite
´e
´tait
comparable dans les deux groupes (2,0 1,2 vs 2,0 1,0).
Cinq patientes du groupe TVT
®
et trois du groupe TVT-O
®
avaient un ante
´ce
´dent de chirurgie pelvienne.
M
e
´
thodes
L’analyse mode
´lise
´edesde
´bitme
´trieslibres(DL)ae
´te
´
re
´alise
´ea
`l’aide du logiciel VBN
®
. Ce logiciel permet
l’utilisation avec un court temps de calcul du mode
`le
mathe
´matique VBN
®
de la miction [7] ; ce mode
`le est
une description mathe
´matique des phe
´nome
`nes physio-
logiques ayant lieu pendant la miction. Le mode
`le permet
de calculer des courbes mictionnelles the
´oriques : de
´bit
et pression de
´trusorienne en fonction du temps. Deux
parame
`tres de
´crivent l’e
´tat de l’ure
`trechezlafemme:
le premier, g,caracte
´rise la surface de section efficace
de l’ure
`tre : g= 1,0 chez un sujet normal, g< 1,0 s’il existe
une obstruction constrictive (re
´duction de la surface de
section) et g> 1,0 s’il existe une be
´ance ure
´trale ;
le second g(exprime
´en cmH
2
O), permet de de
´crire
une compression locale s’exerc¸ant sur l’ure
`tre.
La force exerce
´e par le detrusor est caracte
´rise
´epar
un parame
`tre de force k:undetrusornormalaura1,0
pour valeur de ce parame
`tre.
Chaque miction de
´pend des parame
`tres ure
´traux, du
parame
`tre de
´trusorien et de parame
`tres circonstanciels
(de
´croissance ou arre
ˆt de l’excitation du detrusor, retard
d’ouverture ou relaxation incomple
`te du sphincter...).
L’analyseconsistea
`obtenir une superposition des
courbes enregistre
´es (de
´bitetpressiondudetrusor)et
des courbes calcule
´es avec une erreur quadratique
infe
´rieure a
`2%.
Dans cette e
´tude, seules les de
´bitme
´trieslibrese
´taient
enregistre
´es, l’analyse a donc e
´te
´re
´alise
´e en supposant
un detrusor normal (k=1,0).
La Figure 1 de
´crit l’effet d’une obstruction ure
´trale
(constriction ou compression) et d’une de
´croissance de
l’excitation du detrusor sur la de
´bitme
´trie. La Figure 2
montre l’effet d’une obstruction ure
´trale sur la me
´ca-
nique ure
´trale.
Afin d’augmenter la pre
´cision des analyses, les deux
versions du logiciel, version de base et version auto-
matique, ont e
´te
´utilise
´es. La version de base requiert une
analyse pas a
`pas : l’investigateur teste successivement
diverses hypothe
`ses. La proce
´dure d’analyse est de
´crite
en Annexe ; un exemple est donne
´en Figure 3. La
version automatique test, sans intervention de l’investi-
gateur apre
`s initialisation des calculs, les diverses
hypothe
`ses concernant l’obstruction ure
´trale et donne
les valeurs des parame
`tres ure
´traux conduisant a
`la
meilleure concordance des courbes.
Les crite
`res d’exclusion des courbes pour l’analyse
sont un volume mictionnel infe
´rieur a
`100 mL ou/et une
interruption du de
´bit. La pre
´sence d’artefacts peut
e
´galement conduire a
`e
´liminer un certain nombre
d’enregistrements.
Analyse statistique
Pourl’analysestatistique,letesttet le test parame
´trique
de Wilcoxon ont e
´te
´utilise
´s. Une valeur de pinfe
´rieure
ou e
´gale a
`0,05 e
´tait conside
´re
´e comme significative.
Re
´sultats
Le de
´bit maximum Q
max
de
´croı
ˆtdemanie
`re significative
apre
`s chirurgie dans les deux groupes : 35 10 vs
29 14 mL/s dans le groupe TVT
®
(p= 0,05) et 33 13 vs
23 12 mL/s dans le groupe TVT-O
®
(p=0,001)alorsque
les volumes urine
´se
´taient semblables. Le volume re
´siduel V
r
augmente en postope
´ratoire mais seulement de manie
`re
significative dans le groupe TVT-O
®
(p= 0,029). Ni la
pression de clo
ˆture pclot, ni la longueur fonctionnelle
ure
´trale LFU ne sont modifie
´es par la chirurgie dans les deux
groupes. Ces re
´sultats sont regroupe
´s dans le Tableau I.
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