La Libération des camps, le retour des déportés et la découverte de

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Chronologie élaborée pour servir d'appui à la préparation du
Concours National de la Résistance et de la Déportation, 2014-2015
La Libération des camps, le retour des déportés et la découverte de l'univers
concentrationnaire
Document proposé par Laurent SASTRE, enseignant missionné par la DAAC - Rectorat de Montpellier
1933
janvier 1933 : Hitler chancelier
27 février : Incendie du Reichstag, Vague d'arrestations et ouverture des premiers camps de concentration (une centaine) gérés par la S.A.
(Section d'Assaut, organisation paramilitaire du parti nazi).
20 mars ouverture du camp d'Oranienburg (Berlin)
21 mars ouverture du camp de Dachau (Munich)
26 avril : création de la "gestapo", police politique
Juin : composition du "Chant des marais"
Octobre : le commandant de Dachau, le SS EICKE, commandant des SS Totenkopf Verbände, chargés des camps de concentration, édicte un
règlement intérieur qui sera mis en vigueur dans les autres camps.
24 novembre : loi autorisant l'internement des détenus - droits communs, asociaux, marginaux - dans les camps de concentration.
1934
2 août : Hitler, président du Reich.
30 juin : élimination des SA par les SS - "nuit des longs couteaux" - et assassinat de leurs chefs SA. Les SS prennent alors le contrôle du
système concentrationnaire, sous l'autorité d'Himmler.
SEGER Gerhart, député socialiste allemand et pacifiste, écrit La sinistre geôle de l'enfer hitlérien. Il témoigne sur le camp d'Oranienburg où il
est resté entre mars et décembre 1933 après s'en être évadé.
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1935
Mars : création de l'inspection générale des camps (IKL) à Sachsenhausen.
15 septembre : lois antisémites de Nuremberg.
1936
20 avril : unification de la gestapo sous l'autorité d'Himmler.
24 novembre : le prix Nobel de la Paix est décerné à l'écrivain et journaliste allemand Carl VON OSSIETZKY, détenu en camp de
concentration.
Un groupe d'antifascistes allemands réfugiés en France publie Das Deusche Volk klagt an, traduit en français en 1938, le peuple allemand
accuse, où figure le règlement des camps de concentration de Theodor EICKE.
1937
30 janvier : Hitler déclare que les détenus des camps de concentration seront soumis à des travaux forcés.
16 juillet : ouverture du camp de concentration de Buchenwald, près de Weimar.
1938
12 mars : Anschluss - annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie.
3 mai : début de la construction du camp de Flossenbürg, près d'une carrière.
8 août : ouverture du camp de Mauthausen, en Autriche, près d'une carrière de granit.
30 septembre : accord de Munich - arrivée des premiers détenus d'origine étrangère/non allemande dans les camps de concentration.
Novembre : début de la construction du camp de Ravensbrück presque exclusivement réservé aux femmes - les 900 premières détenues
arrivent en mai 1939. Elles sont 10 000 fin 1942, 45 000 début 1945.
1939
Septembre : conquête de la Pologne par l'Allemagne nazie.
1940
22 juin : la France cesse les combats.
1941
22 juin : offensive contre l'URSS par l'Allemagne nazie - ouverture de nombreux camps de prisonniers comme Maïdanek, qui devint en 1943
un camp de concentration, ou agrandissement de camps de concentration comme Auschwitz.
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Décembre : ouverture du premier centre de mise à mort à Chelmno. 3 000 000 de personnes seront exterminées dans ces camps (Belzec,
Sobibor, Treblinka).
1942
20 janvier : conférence de Wannsee sur la mise à mort des juifs - "solution finale du problème juif".
Ouvertures des centres de mise à mort de Belzec, Sobibor (début de la construction en mars, il entre en fonction en avril) et Treblinka pour y
assassiner les juifs polonais.
16-17 juillet : rafle du Vel d'Hiv à Paris - 13 157 juifs, dont 4 000 enfants sont arrêtés.
6 août : début de la déportation des juifs étrangers de la zone française non occupée.
15 septembre : décision d'employer les détenus des camps de concentration dans les usines d'armement du Reich. Implantation de
nombreux kommando près des usines.
Novembre : débarquement allié en Afrique du Nord et occupation de la zone sud (France) par les Allemands.
1943
Février : Reddition de Paulus à Stalingrad.
Les centres d'extermination de Belzec, Sobibor et Treblinka sont démantelés au cours de l'année.
14 juillet : Création du Comité d'Action contre la Déportation par la France Libre pour inciter les Français à refuser le STO, à devenir
réfractaires. Le mot "déporté" désigne encore, pour peu de temps, tous ceux qui sont déplacés par la force hors des frontières pour aller
travailler en Allemange.
30 septembre : le journal Défense de la France fait sa Une sur les "fruits de la haine" où sont présentés le sort des prisonniers soviétiques,
des résistants dans les camps de concentration et d'enfants grecs affamés.
Novembre : Conférence de Téhéran et du Caire (des débarquements sont prévus en France).
9 novembre : création de l'UNRRA, United Nations Relief for Rehabilitation Administration - Administration des Nations Unies pour le
secours et la restauration - soumise au SHAEF. Le cas des DP Displaced Persons est sous-estimé et la mise à disposition de services médicaux
arrive en 4em position des priorités. Le même jour, Henri Frenay est nommé à Alger à la direction du "Commissariat aux Prisonniers et aux
Déportés" - élargi aux réfugiés le 18 - dans le CFLN. On évalue alors à 2 500 000 le nombre de Français à rapatrier et à 200 000 le nombre de
déportés. Le SHAEF donne la priorité au rapatriement des prisonniers de guerre, en particulier anglo-saxons, pour les réincorporer.
Au moins 10 000 000 de personnes déplacées de tout statut et de toutes nationalités sont en Allemagne.
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1944
Contextes international,
national et local
20 janvier : création des cours
martiales rattachées pour
éliminer les Résistants.
9 février : début des
bombardements alliés intensifs
visant les centres et grands
nœuds ferroviaires.
3 juin : le CFLN devient le GPRF
dirigé par le général de Gaulle.
6 juin 1944 : débarquement en
Normandie.
22 juin : opération Bagration,
offensive générale de l'Armée
Rouge qui aboutit à percer le
front de l'est.
Répression, déportations et évacuation des
camps
30 janvier : création de la Milice (jusqu'à
30 000 membres).
Libération des camps, évasions, retour des déportés, premier procès
et traitement médiatique
13 février au 25 mars : encerclement du
plateau des Glières par les forces de l'ordre
françaises. La répression contre les Résistants
s'intensifie.
8 juin : mobilisation générale de la Milice
contre les maquis.
Mai : description d'Auschwitz approchant de la réalité dans la
presse. Les chambres à gaz de Birkenau ne sont évoquées qu'en juin
dans la revue Jeune Combat.
10-12 juin : opération contre le maquis du
Mont Mouchet. Le 28 contre celui du Canigou.
Eté : début des évacuations des camps de l'Est.
Eté : J.M.MUSY parvient à faire libérer des déportés juifs contre
paiement.
20 Juillet : attentat manqué
contre Hitler.
21 juillet au 6 août : opération contre le
maquis dans le Vercors.
15 août 1944 : Débarquement
des troupes alliées en Provence,
dont 250 000 soldats
commandés par DE LATTRE.
17 août : derniers déportés juifs de Drancy.
Buchenwald, Dachau, Neuengamme,
Natzweiler, Schirmeck, Mauthausen,
Ravensbrück et Auschwitz sont les principales
24 juillet : Libération de Maïdanek par l'Armée rouge, premier
grand camp nazi libéré et resté presque intact du fait que les
Allemands n'aient pas eu le temps de le démanteler. Les
journalistes sont ensuite invités à découvrir l'horreur nazie.
Evasion de Corentin LE DU pendant l'évacuation de Maïdanek. Il
rejoint Moscou fin décembre et témoigne sans évoquer le sort
spécifique réservé aux juifs. André ROGERIE, Maurice THOREZ ne le
4
destinations des déportés français. 76 000
victimes au total de mars 1942 à août 1944.
23 août 1944 : Libération de
Montpellier. Retraite des
armées allemandes.
font pas davantage.
août 1944 : F.MITTERRAND, secrétaire provisoire aux Prisonniers et
aux Déportés STO.
25 août 1944 : Libération de
Paris.
12 septembre : jonction des
troupes alliées débarquées en
Normandie et en Provence à
Montbard.
Septembre : évacuation du camp de
Natzweiler-Struthof en Alsace devant
l'avancée des Alliés à l'ouest. Exécution de
Résistants détenus dans le camp.
18 octobre : création du Volkssturm, milice
populaire armée. Elle massacre des détenus et
traque les évadés avec les jeunesses
hitlériennes.
Novembre : fin des gazages à Auschwitz.
10 septembre : création du ministère des déportés, Henri FRENAY
devient ministre des Prisonniers, Déportés et Réfugiés du
Gouvernement provisoire de la République française. Il s'appuie sur
les fonctionnaires d'Alger et de Vichy. Le cas des déportés est
encore négligé.
23 novembre : les Américains entrent dans le camp de NatzwillerStruthof évacué depuis septembre. Les médias insistent sur la
cruauté et les atrocités allemandes, mais les journalistes français
publient très peu sur le sujet pour ne pas démoraliser les familles.
La censure est aussi très active. L'objectif est de ne pas provoquer
de représailles contre les déportés.
1er décembre : les SS détruisent les chambres à gaz d'Auschwitz
pour effacer les traces du génocides.
Décembre : contre-offensive
allemande dans les Ardennes qui
retarde le franchissement du
Rhin.
Décembre : procès à Lublin de 6 responsables du camp de
concentration de Lublin-Maïdanek.
Publication d'extraits du rapport R.VRBA et A.WETZEL, évadés
d'Auschwitz en avril 1944, par le Service Central des Déportés
Israélites créé à Paris la même année.
5
1945
Contextes international,
national et local
4-11 février : conférence de
Yalta. Retour de la France parmi
les puissances internationales.
9 février : l'Alsace est libérée, fin
de la poche de Colmar.
20 février : circulaire secrète
instaurant des mesures
sanitaires visant les déportés. Le
retour des droits communs
inquiètent les autorités.
Mars : création du Conseil de
l'absent (les associations de
Prisonniers de Guerre sont
surreprésentées) pour aider au
rapatriement de tous les
Français déportés.
Répression, déportations et évacuations des
camps
Janvier à avril : mise en route de convois,
"marches de la mort". 720 000 détenus furent
ainsi évacués.
18-19 janvier : évacuation du camp
d'Auschwitz, un peu moins de 60 000 détenus
partent vers Gleiwitz, en Haute Silésie, puis
vers les camps de l'ouest. Ordre de tuer les
survivants.
Libération des camps, évasions, retour des déportés, premier
procès et traitement médiatique
27 janvier : les Soviétiques libèrent Auschwitz. 7 000 malades
environ sont découverts ainsi que de nombreux objets ayant
appartenu aux juifs d'Europe exterminés. Libération de Primo LEVI.
8 février : évacuation de Gross Rosen,
notamment Léon HALKIN
Bergen Belsen devient un camp-mouroir pour
les détenus malades de plusieurs camps.
35 000 morts durant les trois mois précédents
la libération. 45 000 à Mauthausen pour la
même période en raison des épidémies
(typhus)...
Début mars : évasion de J.P. GARIN du commando de Cologne
Deutz (usine de wagons). Il se cache au cours de l'évacuation vers
Buchenwald, puis traverse les lignes de front et arrive derrière les
lignes américaines en avril 1945.
3 mars : article du Figaro sur le Struthof trois mois après sa
libération. Première prise de conscience de l'extermination des
juifs suite à l'interview du docteur JEDRYCHOWSKI.
Fin mars-début avril : arrivée à Marseille de déportés venant des
camps d'extermination de l'est, via Odessa.
Début avril : évacuation de Dora, les convois
ferroviaires suivent des trajets chaotiques
entre les différents fronts alliés. Certains vers
Neueugamme, puis Bergen-Belsen, d'autres
Avril à juin : intense couverture médiatique sur les camps.
3 avril : arrivée en gare d'Annemasse du premier convoi de
déportées libérées de Ravensbrück (après négociation par
6
vers Oranienburg, Ravensbrück...
3 avril 1945 : Léon BLUM et sa femme sont
extraits du camp de Buchenwald. Ils sont
libérés le 4 mai par les Américains.
7 avril : évacuation de Buchenwald
(partiellement) pour Dachau. Sur 5 080
partants seuls 816 y arrivent le 28.
l'intermédiaire de la Croix-Rouge). Après examen de ces femmes,
le docteur BARGY proteste contre la censure.
5 avril : libération du camp d'Ohrdruf en Thuringe - 3 000 cadavres
sont découverts. Evasion de Andrès PONTOIZEAU, pendant
l'évacuation de Dora, puis il devient le chef de la mission française
de rapatriement de prisonniers de guerre sous uniforme américain
près de Hanovre-Munden.
7 avril : libération des premières prisonnières de Ravensbrück
après négociations entre la Croix-Rouge et HIMMLER.
12 avril : H.TRUMAN succède à
T.ROOSEVELT.
10 avril : évacuation du camp de
Hadmersleben - mine de sel transformée en
usine d'aviation (M.LACOUR-GAYET).
13 avril : 1 016 détenus sont enfermés et
brûlés dans une grange à Gardelegen.
14 -22 avril : S.ORTS est évacuée et commence
une longue marche avec sa mère : "220 km en
10 jours sans vivres".
11 avril : le camp de Nordhausen est libéré par les Américains.
A Buchenwald, les prisonniers prennent le contrôle du camp. Les
Américains arrivent ensuite dans l'après-midi. Les habitants de
Weimar sont réquisitionnés pour s'occuper des cadavres.
Buchenwald devient le symbole de l'horreur, mais pas Auschwitz.
Elie WIESEL, enfant, est libéré.
Les cameramen de la Signal Corps filment pour réunir des preuves
contre les nazis.
12 avril : EISENHOWER, PATTON et BRADLEY décident de diffuser la
nouvelle dans la presse : le verrou de la censure saute et c'est le
début de la "pédagogie de l'horreur". Parlementaires et
journalistes sont invités à Ohrdruf. Libération de J.SEMPRUN.
14 avril : arrivée des premières rescapées de Ravensbrück en gare
de Lyon en présence de C.DE GAULLE, F.MITTERRAND...
15 avril : libération de Bergen Belsen par les Britanniques, 60 000
détenus sont maintenus dans le camp, 15 000 meurent dans les
deux semaines suivantes de malnutrition, de maladies et
d'épuisement. Aucune mesure préventive n'avait été mise en
7
place. Les habitants autour du camp sont obligés de voir les
cadavres => choc visuel voulu pour sensibiliser l'opinion. Au même
moment, les termes de "Rapatriés" et de "Déportés" cessent peu à
peu d'être utilisés indistinctement dans la presse.
16 avril : serment de Mauthausen.
18 avril : évacuation de Neuengamme,
Flossenbürg le 20, Sachsenhausen sont
presque totalement vidés de leurs détenus
vers Bergen-Belsen et Mauthausen. Certains
convois se disloquent en chemin.
18 avril : l'abbé RODHAIN arrive à Buchenwald. Tous les Français,
dont André PIC, résistant, sont ensuite rapatriés jusqu'au 27 avril.
Suite aux demandes d'E.BIDAULT et S.Zlatin, accueil au Lutetia
réquisitionné par le GPRF compte-tenu de l'état des déportés. La
gare d'Orsay est réservée aux autres rapatriés.
Le "Résistant" devient le stéréotype du déporté.
19 avril : serment de Buchenwald.
21 avril : ordonnance pour
permettre aux Juifs spoliés de
retrouver leurs logements et
leurs biens confisqués par les
Allemands et le régime de Vichy.
22 avril : le SHAEF place les déportés à égalité avec les PG pour le
rapatriement. Libération de S.ORTS (départ des SS). La Croix-Rouge
suédoise évacuent les Françaises par camion vers la Suède le
lendemain. Trois convois sont nécessaires.
24 avril : évacuation de Ravensbrück.
25 avril : jonction des troupes
américaines et soviétiques sur
l'Elbe.
24 avril : premiers convois de rapatriement que Roger GARNIER va
emprunter. Il arrive le 30 à Besançon, via Paris.
Une délégation du Congrès des Etats-Unis arrive à Dachau. Début
du "tourisme de l'horreur".
28 avril : évasion de Georges SALAN chef départemental des MUR
Gard de Ravensbrück. Il arrive le 23 mai au Lutetia.
V.CAMBON DE LA VALETTE, à Allach (dépendant de Dachau), est
presque libéré : les SS ont quitté le camp. Une police internationale
est créée et les miradors sont occupés. Mais le lendemain, le camp
est bombardé.
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29 avril : libération du camp de Dachau - 2 300 cadavres sont
découverts dans un train provenant de Buchenwald. Libération de
Marius BIOSCA, ex mécanicien de la SNCF à Nîmes. Arrivée de
Germain BERRARD à Bruxelles, en camion. Combattant du maquis
de l'Aire de Côte, il fut déporté à Buchenwald le 19/10/1943, puis à
Dora et Bergen-Belsen.
30 avril : Hitler se suicide.
30 avril : libération de Ravensbrück. Il n'y reste que 3 500 détenues
malades ou affaiblies sur 45 000. 20 000 autres ont été libérées au
cours d'une marche de la mort - partie en mars - interceptée par les
soviétiques. Sur 130 000 prisonnières, seules 40 000 ont survécu.
Libération de V.CAMBON DE LA VALETTE (kommando d'Allach,
usine BMW) par les Américains.
1er mai : lettre de Rolland PIC, frère de S.ORTS, à ses grandsparents (Moligt, P-O) pour annoncer sa libération, mais son état de
santé se dégrade et il meurt dans la zone d'occupation anglaise le
21 mai. Libération de Paul PARGUEL, curé de Sainte-Bernadette à
Montpellier.
3 mai : bombardement accidentel de trois bateaux contenant des
déportés évacués de Neuengamme sur la mer Baltique - Article
dans Combat de Sabine BERRITZ sur l'importance de conserver la
mémoire en utilisant les images.
5 mai : libération de Robert PIAT, Mauthausen - des centaines de
détenus sont fauchés par la dysenterie. Il est hospitalisé et reste en
Allemagne jusqu'en juillet pour se rétablir.
Mai : découverte de Gross Rosen.
7 mai : capitulation de l'Allemagne
9
Après le 7 mai 1945
Contextes international,
national et local
12 mai : ordonnance pour
faciliter la réinsertion des
déportés.
Retour des déportés, premiers témoignages et
découverte de l'univers concentrationnaire
10-30 mai retour massif des déportés, des
travailleurs requis STO et des prisonniers de guerre
dont Vincent Badie, député de l’Hérault en 1940. Or,
priorité aux prisonniers de guerre anglo-américains
pour le SHAEF.
15 mai : apogée de l'épidémie de typhus à Bergen
Belsen. Mépris perceptible des Britanniques pour les
déportés, tandis que des Hongrois gardent le camp.
18 mai : S.ORTS prend l'avion pour Paris. Lettre à
Odette PICIPOUL pour la rassurer.
Traitement médiatique, stéréotypes et procès
Le journaliste Jacques-Laurent BOST souligne que certains ne
croient pas en l'atrocité des camps qui leur paraît "exagérée"
ou inventée.
Les juifs sont très peu évoqués. Ne pas les séparer, les
inclure dans les déportés sous la dénomination "politique",
c'est revenir à la tradition républicaine après 4 années de
stigmatisation, de discrimination et d'antisémitisme.
Le retour des prisonniers de guerre et des requis STO
masque le retour des déportés et ce qu'ils ont subi.
"Le retour des déportés" est un mythe. Il est divers et étalé.
25 mai : fin de la quarantaine à Allach. Le lendemain,
V.Cambon de la Valette atteint du typhus quitte le
camp pour rejoindre l'île de Reichenau sur le lac de
Constance, centre de transit et de repos provisoire.
Début juin : début de l'évacuation des Français de
Bergen Belsen, dont Simone JACOB (VEIL).
1er juin : retour du millionième
rapatrié (PG).
4 juin : Arrivée de V.Cambon de la Valette à Avignon
(train).
5 juin : la France obtient une
zone d'occupation en
Allemagne.
6 juin : arrivée de 426 orphelins dans l'Eure. OSE.
Difficultés d'insertion.
26 juin : charte des NationsUnies.
mi-juin : A Katowice, Primo LEVI prend le train pour
Odessa. Grande improvisation.
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23 juin : évacuation totale de Ravensbrück. Seules les
intransportables étaient restées au camp.
Juillet : procès de Pétain
Eté : Les "portes de l'enfer sont ouvertes", John BERKELEY
dans le journal Cadran. Construction d'une image déformée
des camps à partir d'un système concentrationnaire en
pleine décomposition.
juillet : les journaux cessent de publier des articles sur les
camps après trois mois d'intense couverture (avril-mai-juin).
6 et 9 août : Hiroshima et
Nagasaki.
Sept 1945 : Capitulation du
Japon
octobre : Sécurité sociale,
referendum et élections
législatives. Maintien de la carte
de rationnement pour le pain en
R3. Procès de Laval.
22 novembre : disparition du
Ministère des Prisonniers, des
Déportés et des Rédufiés.
20 novembre 1945 au 1er novembre 1946 : Procès de
Nuremberg ; première définition de la notion de "crime
contre l'Humanité".
Selon les chiffres les plus fiables, cf A.Wieviorka, sur les 63 085 personnes déportées de France vers les camps de concentration pour actes
de résistance, politiques, raflés, otages, droits communs... seuls 37 025 personnes (59 %) revinrent. Tandis que sur les 75 721 déportés Juifs
de France, seuls 2 500 (3%) survécurent et rejoignirent le territoire national. Au cours de cette même période, 950 000 prisonniers de
guerre furent libérés, ainsi que 700 000 travailleurs requis du STO...
11
1946
Contextes international,
national et local
1 janvier : rétablissement de la
carte de pain.
20 janvier : Démission de C. de
Gaulle.
2 juin : le programme du CNR est
suspendu.
13 octobre : 3em referendum adoption de la constitution de la
IVe République.
Retour des déportés, premiers témoignages et
découverte de l'univers concentrationnaire
avril : parution de témoignages de Défense de la
France, Les témoins qui se firent égorger, dont celui
du Dr Adélaïde HAUTVAL
PARGUEL (Abbé Paul), De mon presbytère aux
bagnes nazis — mémoires d'un prêtre déporté en
Allemagne, Paris, Spes.
Traitement médiatique, stéréotypes et procès
26 janvier : témoignage de Marie-Claude VAILLANTCOUTURIER, déportée à Auschwitz en janvier 1943, puis à
Ravensbrück en août 1944, au procès de Nuremberg. Le
magazine Regards, communiste, lui rend hommage en la
présentant en Une le 8 février.
Témoignage des docteurs Alfred BALACHOWSKY, Français
d'origine russe, sur Dora et de Victor DUPONT sur Buchenwald
à Nuremberg.
ROUSSET David, L'univers concentrationnaire, aux
éditions Pavois, Paris. L'adjectif
"concentrationnaire" apparaît pour la première
fois.
SALAN Georges, Prisons de France et bagnes
allemands, Nîmes, Imprimerie l'Ouvrière.
1947
Contextes international,
national et local
Retour des déportés, premiers témoignages et
découverte de l'univers concentrationnaire
BERRARD Germain, La route du bagne, récit d'un
déporté politique de retour de Buchenwald, Dora
(matricule 31 059), Nîmes, 154 p.
Traitement médiatique et stéréotypes
15 juillet : début du tournage de La Dernière Etape de Wanda
JAKUBOWSKA, entre témoignage et fiction. Grand succès en
12
BIOSCA Marius, déporté politique 77 818, De la
résistance à Dachau, Nîmes, 97 p.
France lors de sa sortie le 23 septembre 1948, soutenu par la
FNDIRP.
ROUSSET David, Les jours de notre mort, éditions
Pavois, Paris.
1948
Contextes international,
national et local
Retour des déportés, premiers témoignages et
découverte de l'univers concentrationnaire
Traitement médiatique et stéréotypes
Notion de génocide intégrée
dans la Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme
8 novembre : création du centre Jean Moulin à
l'initiative de la FNDIRP pour réinsérer les déportés
La société française est restée peu réceptive au génocide,
considéré comme inimaginable.
13
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