GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles
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CIM-9 065.4 ; CIM-10 A91
Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés.
Des matières fécales et de tout ce qu’elles ont pu contaminer. Dans les communautés avec un
système d’assainissement correct, les matières fécales peuvent être rejetées directement à l’égout
sans désinfection préalable. Désinfection terminale.
4) Quarantaine : Non applicable.
5) Gestion des contacts : Partout où ceci est possible, empêcher les contacts de manipuler de la
nourriture et de s'occuper d'enfants ou de patients jusqu’à ce que leur diarrhée cesse et que deux
analyses de selles successives collectées à au moins 24 heures d’écart et au moins 48 heures après
l’arrêt de l’antibiothérapie montrent l’absence de shigella. Au cas où de tels contacts ne pourraient
pas être évités, un lavage des mains soigneux est essentiel après être allé à la selle et avant de
manipuler de la nourriture et de s'occuper d'enfants ou de patients.
6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : La recherche de cas bénins non reconnus et
de porteurs en convalescence parmi les contacts peut être peu productif et contribue rarement à
contrôler une épidémie. Les cultures d’échantillons récoltés chez les contacts doivent
généralement se limiter à ceux qui préparent de la nourriture pour des collectivités, au personnel
hospitalier et aux enfants à l’hôpital et à d’autres situations où la propagation de l’infection est
particulièrement plausible.
7) Traitement spécifique : Le remplacement des fluides et électrolytes est important en cas de
diarrhée aqueuse ou de signes de déshydratation (voir Choléra, 9B7). Des antibiotiques, choisis en
fonction des profils de résistance locaux dominants, raccourcissent la durée et la gravité de la
maladie ainsi que la durée pendant laquelle le pathogène est excrété. Ils doivent être utilisés au
cas par cas en fonction de la sévérité de l’infection ou pour protéger les contacts (par ex. dans une
crèche ou une institution) quand l’épidémiologie le justifie. Ces derniers 50 ans, shigella a montré sa
capacité à développer des résistances contre de nouveaux antibiotiques qui étaient au départ très
efficaces contre elle. La multirésistance à la plupart des antibiotiques à bas coûts (ampicilline,
triméthoprime-sulfaméthoxazole) est courante, et le choix d’antibiotiques spécifiques dépend de
l’antibiogramme de la souche isolée ou des profils locaux de sensibilité aux antibiotiques. Dans de
nombreuses régions, la prévalence importante de shigella résistante au triméthoprime-
sulfaméthoxazole, à l’ampicilline et à la tétracycline (Remarque : ne pas utiliser la tétracycline chez
les enfants de moins de 8 ans) conduit à utiliser des fluoroquinolones comme la ciprofloxacine
comme traitement de première ligne, mais des résistances aux fluoroquinolones sont aussi
apparues. L’azithromycine peut aussi être envisagée comme antimicrobien alternatif contre la
shigellose, particulièrement pour les infections pédiatriques. L’utilisation d’antidiarrhéiques comme
le lopéramide est contrindiquée chez les enfants et généralement découragée chez les adultes, vu
que ces médicaments peuvent prolonger la maladie. S’ils ont été pris pour soulager les crampes
violentes qui accompagnent souvent la shigellose, les antidiarrhéiques doivent être limités à une ou
au maximum 2 doses et ne doivent jamais être prescris sans être administrés en même temps que
des antibiotiques.
C. Mesures épidémiologiques
1) Notifier immédiatement les autorités sanitaires locales de tout cas groupés de diarrhées aigües,
même en l’absence d’indication spécifiques sur l’agent causal.
2) Vérifier l’eau, la nourriture et le lait et utiliser les précautions d’hygiène générales.
3) La prophylaxie aux antibiotiques n’est pas recommandée.
4) Faire connaitre l’importance du lavage des mains après être allé à la selle ; fournir du savon et
des serviettes en papier individuelles s’ils ne sont pas déjà disponibles.