MG
JEUNE
6 7
ACTUALITÉS ACTUALITÉS
N°3 Fév 2012
ACTUALITES
UNIVERSITÉ – INTERNAT SR : Bien que je me destine à la médecine géria-
trique, j’avais envie de faire un stage de gynéco-
logie/pédiatrie qui ressemble à la pratique qu’en
ont les médecins généralistes de ville. A l’hôpital il
y a un tel biais de recrutement que les situations
ne sont pas celles rencontrées de façon courante.
De plus le choix du stage en ville me permettait
plus de souplesse sur la localisation de mon terrain
de stage. Si j’avais dû aller à l’hôpital, j’aurai été
à Albi ou à Montauban donc relativement loin de
chez moi. Par ailleurs j’avais envie de voir ce qui se
passe en PMI et au planning familial.
JMG : Comment se déroule le stage en pratique ?
SR : Je suis présente deux jours par semaine
au cabinet médical, un jour avec chacun de mes
maîtres de stage. Elles sont généralistes donc je
vois tout type de consultation mais j’arrive à voir
beaucoup d’enfants. Tantôt j’assiste à la consulta-
tion avec mon maître de stage, tantôt je consulte
seule et elle supervise à la n de la consultation.
Je fais également 2 demi-journées de stage en
PMI et 2 demi-journées au planning familial.
ASM : Sarah assiste à nos consultations et y par-
ticipe de façon active dès que c’est possible. Il
est plus facile de la faire assister aux consultations
pédiatriques qu’aux consultations gynécologiques.
D’une part il y en a plus et d’autre part pour nous
rencontrons moins de résistance de la part des
patients.
Nous avons contacté des collègues libéraux
(sage-femme, kiné, orthophoniste, radiologue) an
que Sarah puisse passer quelques demi-journées
ponctuellement dans leur cabinet et ainsi diversier
le plus possible son approche de la pédiatrie et de
la gynécologie.
JMG : A mi-parcours de ce stage, quels en
sont les temps forts et les écueils ?
ASM : Accueillir un interne oblige à se re-
mettre en cause sur ses connaissances, à
justier ces pratiques, à approfondir ses
sujets. Si nous essayons de leur apporter notre
expérience, nos astuces et un savoir-être indis-
pensable à la relation thérapeutique, ils nous
apportent en retour leur connaissance à
jour, leur réseau hospitalier, leur regard
plus « jeune ». Les échanges sont fructueux.
Les difcultés pour nous sont organisationnelles
surtout. Avant que le stagiaire n’arrive, il a fallu faire
de la place dans nos bureaux pour qu’il ait son
espace, briefer la secrétaire pour mettre les exa-
mens de suivi du nourrisson les jours de présence
de l’interne, prévenir les patients de la présence
prochaine d’un interne au cabinet. Puis une fois
que Sarah est arrivée, il nous a fallu trouver sa
place, notre rythme. Certaines choses n’ont pas
encore été mises en place, les recherches biblio-
graphiques à partir de dossier par exemple.
Quand la relation à deux devient une relation à
trois, il faut savoir rester attentif aux non-dits plus
fréquents et à l’inverse repérer ce que l’interne fait
émerger.
SR : J’apprends en stage à appréhender la
consultation avec un jeune enfant. Je pense
qu’à l’hôpital l’approche est différente. Mes
maîtres de stage ont pris le temps de me mon-
trer comment entrer en relation avec un tout petit,
comment « l’apprivoiser » : les astuces, les com-
portements de réassurance, l’utilisation des jeux...
J’apprends aussi la régulation téléphonique, les
conseils à donner, les questions à poser pour dé-
terminer si l’enfant doit être vu et dans quel délai,
la surveillance d’une èvre, d’une gastro, d’un trau-
matisme.
Enn, j’apprends à parler aux parents : les écouter,
les rassurer, leur expliquer les consignes.
Les points négatifs sont peut-être l’absence de
certaines situations d’urgence et l’absence de vi-
sion sur le travail effectué par le spécialiste.
ASM : Je reste persuadée que ce que nous pou-
vons apporter aux internes est plus du domaine du
savoir-être que du savoir-faire et j’espère que dans
ce domaine nous les aiderons à avancer.
Des internes de médecine générale en Stage Ambulatoire de
Gynéco-pédiatrie ! - Interview croisée
Pédiatres et gynécologues devenant des denrées rares, la faculté tente de former de mieux en mieux les
jeunes généralistes à la prise en charge des enfants et des femmes. Les internes doivent ainsi tous recevoir
une formation spécique en pédiatrie et en gynécologie.
Le Dr Anne Saint-Martin (ASM), généraliste installée depuis 2005 en périphérie de Toulouse et
le Dr Sarah Rongières (SR), interne de 5ème semestre à l’Université Paul Sabatier de Toulouse
répondent aux questions de Jeune MG (JMG) sur le stage ambulatoire de Gynéco-pédiatrie.
JMG : Qu’est ce que le stage de gynéco-pédiatrie
pour les internes en médecine générale et depuis
quand existe-t-il ?
SR : Le stage de gynéco-pédiatrie est en place
depuis l’arrêté du 10 août 2010 modiant l’arrêté
du 22 septembre 2004 xant la liste et la régle-
mentation des diplômes d’études spécialisées de
médecine (DES). Dorénavant, la maquette du
DES de médecine générale est la suivante :
1) Deux semestres obligatoires dans des lieux de
stage hospitaliers agréés au titre de la disci-
pline médecine générale :
- Un au titre de la médecine d’adultes : médecine
générale, médecine interne, médecine polyva-
lente, gériatrie.
- Un au titre de la médecine d’urgence.
2) Deux semestres dans un lieu de stage agréé
au titre de la discipline médecine générale :
- Un semestre au titre de la pédiatrie et/ou de la
gynécologie ;
- Un semestre libre.
3) Un semestre auprès d’un médecin généra-
liste, praticien agréé-maître de stage.
4) Un semestre, selon le projet professionnel de
l’interne de médecine générale, effectué en dernière
année d’internat, soit en médecine générale am-
bulatoire (sous la forme d’un stage autonome en
soins primaires ambulatoires supervisé - SASPAS),
soit dans une structure médicale agréée
dans le cadre d’un projet personnel validé par
le coordonnateur de médecine générale.
Le grand changement apporté par cette modica-
tion de notre statut est la suppression du carac-
tère obligatoirement hospitalier des stages
de pédiatrie-gynécologie. Cette modication était
devenue indispensable car les capacités de for-
mation dans ces services hospitaliers commen-
çaient à être sérieusement saturées. La fac a donc
recruté de nouveaux maîtres de stage.
JMG : Comment avez-vous été recrutée ?
ASM : Installée en région toulousaine avec deux
associées et une collaboratrice, je ruminais depuis
quelque temps déjà l’idée de devenir maître de
stage, je me suis donc renseignée (non sans mal)
auprès de la faculté. Et je peux dire que la réponse
ne s’est pas faite attendre. En un coup de l, nous
avons été engagées mes consœurs et moi (y com-
pris notre collaboratrice qui n’avait pas postulé) en
gynéco/pédiatrie dés le semestre suivant.
JMG : Pourquoi avoir choisi cette catégorie de
stage ?
ASM : Nous n’avons rien choisi, nous ne savions
même pas qu’il existait un stage de gynéco-pédia-
trie mais au vu de notre prol (4 femmes en milieu
urbain) et de notre activité (plus de 30% de patients
de moins de 16 ans, suivi gynéco, suivi de gros-
sesse, contraception, IVG médicamenteuse) ces
messieurs de la faculté nous ont orienté vers cette
lière.
Dr Anne Saint-Martin et Dr Sarah Rongières