Le développement psychomoteur de l'enfant
Extrait du manuel de l'équipe de santé publié par le CIDEF et l'OMS – site : Enfance.com
Le développement psychomoteur de l'enfant est variable. Par
exemple, pendant la première année de la vie, Il est
habituellement rapide et relativement plus précoce chez le bébé
africain que chez le bébé européen. Cette avance est
importante au cours des premiers mois. Le bébé africain sourit
et tient sa tête à un mois. Souvent, à 4 mois, Il se tient assis. le
dos bien droit, et Il manipule déjà les objets. Il marche parfois
très tôt, vers 10 mois. Mais l'avance devient de moins en moins
importante et à 18 mois ou 2 ans, Il est rejoint dans son
développement psychomoteur par l'enfant européen.
On considère que cette avance est due au contact étroit entre
la mère et l'enfant et à l'allaitement maternel. Le sevrage ou la
naissance d'un autre enfant en marque souvent la fin.
Le développement psychomoteur
(ses normes sont idéales mais chaque enfant à son rythme
propre. Il pourra être en avance pour certaine chose et en
retard pour d'autre…)
AGE NORMES DE DÉVELOPPEMENT
1 mois Il frémit et réagit au bruit violent, fixe les yeux, regarde
2 mois Il reste éveIllé tranquIlle, Il examine les jouets autour de lui.
Il sourit quand on lui parle
3 mois
Couché sur le ventre, Il dresse la tête. Il gazouIlle quand on
lui parle. Il réagit avec animation au langage des adultes.
L'enfant s'appuie sur les jambes quand on le tient
4 mois
Il remue, étend les bras et émet des sons. Il touche et saisit
les jouets qui pendent au dessus de son lit. Il tourne la tête
du coté du bruit
5 mois
Il différencie le ton sur lequel on lui parle. Il gazouIlle quand
Il est calme et seul. Il prend le jouet qu'on lui offre. Il tient
longtemps le jouet dans la main. Il se retourne du dos sur le
ventre. Couché sur le ventre Il s'appui sur ses paumes. Il se
tient en équIlibre quand on le soutien
6 mois
Il prononce par hasard : ma, da, ta. Sur sa propre initiative Il
saisit le jouet et se met à jouer. Il essaye de ramper. Il prend
ses principaux repas à la cuIllère.
7 mois
Il prononce longuement des syllabes. Il rampe bien. Il agite
le grelot, frappe un objet sur un autre. Il se tient assis,
légèrement soutenu par l'adulte. Il se tient debout en appui
sur un support immobIle
8 mois
Il répète des syllabes. Il cherche avec les yeux l'objet dont on
lui parle. Il fait les mouvements élémentaires qu'on lui
montre. Il s'approche du jouet avec persévérance. Il se met à
jouer longtemps avec ses jouets. Il s'assied et se couche seul.
Il se dresse en se tenant à un appui. Il fait des pas de coté en
s'appuyant. Il mange du pain en le tenant à la main
9 mois
Il joue à cache cache. Il fait des mouvements comme « au
revoir ». Il joue de manière différente avec les différents
jouets. Il marche autour d'un appui immobIle. Il marche
guidé par les 2 mains
10 mois Il comprend le nom des objets usuels. Il exécute des ordres
simples, articule des mots par imitation. Il se sert des objets
11 mois Il exécute des commissions sur ordre. Il se tient debout seul.
Il marche en s'appuyant légèrement
1 an
Il prononce ses premiers mots compréhensibles. Il fait ses
premiers pas seul mais tombe souvent. Il boit au verre seul.
L'exécution d'une tâche le rend joyeux. Il veut tout faire tout
seul. Il tient la cuIllère en mangeant. Il pose 3 cubes l'un sur
l'autre. Il peut dire de 5 à 10 mots
1 an et 3
mois
Il marche avec assurance et tombe rarement. Il se réjouit
devant des jouets nouveaux. Il prête l'oreIlle avec intérêt à la
discussion. Il parle par mots séparés. Il reproduit dans ses
jeux des scènes observées. Il s'attache facIlement à l'adulte
1 an et 6 Il grimpe partout. Il monte et descend un escalier en se
mois
tenant. Il mange seul. Il participe à son habIllage. Il
commence à être propre. Il barbouIlle une feuIlle et ne
dépasse pas les limites de celle-ci. Il cherche le secours d'un
adulte si on lui prend un jouet. Il désigne les images sur un
livre. Il pose les premières questions qui ? ou ? Il utIlise un
vocabulaire plus complet. Il parle avec des phrases
composées de 2 à 3 mots
2 ans
Il court assez bien. Il se baisse et s'accroupit. Il trace un
cercle fermé. Il prend part à des exercices et des jeux de
groupes. Il est propre et demande le pot. Il participe à son
habIllage et son déshabIllage. Il emploie des mots composés
de 3 mots et plus. Il apprend et retient des comptines. Il aime
qu'on lui commente des images
2 ans et
demi - 3
ans
Il monte et descend un escalier sans appui. Il dessine et
sculpte des objets connus. Il raconte une histoire. Il utIlise
des phrases composées. Il pose des questions variées. Il
reproduit dans ses jeux la vie quotidienne. Il se déshabIlle
seul. Il aime jouer avec d'autres enfants
Eléments du développement
Le sourire
Il se produit spontanément au cours des 1ères semaines, et Il n'a
aucune signification psychique. Il provoque cependant une
réponse de la part de la mère Le nourrisson réagit à son tour
et, vers 4-6 semaines, les vrais sourires conscients
apparaissent. Ils traduisent le plaisir et constituent une véritable
réaction au sourire et à la voix de l'adulte.
Le langage
Il apparaît vers 6 semaines. Le nourrisson commence à
gazouIller spontanément. Mais c'est seulement vers 3 mois que
ce gazouIllis se produit en réponse à une stimulation de l'adulte
Vers 6-7 mois. l'enfant babIlle et prononce des syllabes sans
aucune signification. Vers 9 mois, Il associe deux syllabes et
répète des sons nouveaux. Entre 1 an et 18 mois, Il prononce
des mots. A 2 ans, Il peut dire une phrase. A 3 ans. Il peut
différencier le je et le nous et parle déjà avec des phrases
construites. Puis son vocabulaire s'enrichit. avec de grandes
variations individuelles qui dépendent de ce que l'enfant
entend. Si l'on veut que son vocabulaire soit riche, que ses
phrases soient bien construites, Il faut lui parler beaucoup,
répondre à ses questions, commenter devant lui les gestes et
les événements de la vie courante, chanter, raconter des
histoires. Le personnel des services de santé doit insister auprès
des mères pour qu'elles parlent à leurs enfants dès les tout
premiers mois de la vie.
Le jeu
C'est une activité normale et indispensable. Un enfant qui ne
joue pas est un enfant malade. C'est en jouant qu'Il apprend de
nouveaux gestes. Il les répète jusqu'à ce qu'Il sache bien les
exécuter. Il joue à attraper et à lâcher (4-6 mois) : à prendre et
à faire tomber (6-7 mois) ; à frapper un objet contre l'autre,
puis à construire, traîner, remplir, vider. Petit, Il joue souvent
seul et ne peut jouer plus de quelques minutes avec un autre
enfant. Mais à partir de 2 ans, Il cherche à jouer avec d'autres
(jeu social).
Très tôt dès la 2ème année, Il invente, imagine, utIlise des
objets en leur donnant une signification symbolique. Un
morceau de bois devient un bateau, un animal, une personne.
A 3-4 ans, Il s'intéresse à des histoires entées. Il joue des rôles,
des personnages. Le jeu l'amène à résoudre des difficultés. Les
adultes doivent l'encourager à trouver des solutions, à essayer
de faire mieux, pour lui donner le goût de l'effort et de la
réussite. Le matériel de jeu n'a pas besoin d’être compliqué,
mais Il faut que l'enfant trouve autour de lui des objets variés
et nombreux à manipuler. Ces jets doivent lui permettre de
reconnaître les couleurs, d'apprécier les dimensions (plus
grand, plus petit), les séries. les nombres. En les manipulant
l’enfant s’habitue à des opérations préparant à la pensée
abstraite.
Le sommeil
Au cours de la croissance, le sommeIl se modifie de deux
manières… Les périodes de veIlle deviennent de plus en plus
longues : vers 1 an, l'enfant devient capable de rester éveIllé
plus de 6 heures : Il dort la nuit et tait 1 ou 2 siestes dans la
journée. La durée totale du sommeIl diminue : elle est de près
de 20 heures à la naissance ; elle s'abaisse à 16-18 heures à
l'âge de 1 an ; elle diminue régulièrement ensuite. Chaque
enfant a son rythme de sommeIl propre. Il faut le respecter.
Vers 2-3 ans, Il arrive que l'enfant se réveIlle la nuit. Il a besoin
alors d’être réconforté. Cette période d'insomnie nocturne est
transitoire.
Le contrôle des sphincters
Avant 1 an, l'émission des selles et des urines est indépendante
de la volonté. Entre 1 et 2 ans, l'enfant apprend
progressivement à contrôler ses selles et ses urines, d'abord
dans la journée, puis pendant la nuit. Il considère cela comme
un jeu. Il apprend ensuite à demander puis à aller lui-même
uriner et déféquer. Dès 2-3 ans, Il faut lui apprendre à utIliser
correctement et proprement les latrines.
Les relations avec les adultes
L'amour et l'affection sont indispensables au développement
normal de l'enfant. Il dépend, dès les premières minutes de sa
vie, de l'environnement humain et physique. L'enfant répond à
la voix, aux contacts, aux gestes, aux sourires. Il imite aussi. Il
progresse s'Il est encouragé, Il régresse s'Il est effrayé ou
abandonné. Dès les toutes premières années, Il assimIle les
rapports qui existent entre les membres de sa famIlle et Il se
conforme aux règles de la société Il vit. On ne peut donc
juger de son comportement que si l'on connaît bien les
conditions sociales locales.
Son monde est d'abord constitué par sa mère ou par la
personne qui l'élève. Le contact physique de son corps, le son
de sa voix, les expressions de son visage provoquent en lui des
réactions agréables et stimulantes. Il lui sourit, Il fixe son
regard sur elle, Il joue avec son sein, ses doigts, ses vêtements.
Elle l'encourage, le console, lui parle, lui sourit, le nourrit
surtout. Ces contacts deviennent encore plus intenses au
moment du repas et de la toIlette. La mère reste le personnage
central. Elle doit avoir du plaisir à s'occuper de son entant. Si
elle ne peut le faire, Il faut qu'elle soit remplacée par quelques
personnes toujours les mêmes, avec lesquelles l'enfant établit
des liens d'affection.
Entre 6 et 9 mois, le nourrisson connaît bien les personnes qui
l'entourent : ses parents, grands-parents, oncles et tantes,
frères et sœurs. Il leur fait fête, Il souffre vivement si on le
sépare de son entourage habituel. Il faut donc éviter les
changements fréquents de mIlieu de vie, surtout pendant les
premières années.
Au cours de la deuxième année, l'enfant passe par une période
de refus, d'opposition, pendant laquelle Il affirme sa
personnalité. Entre 2 et 6 ans, Il explore le monde qui l'entoure.
Il comprend qu'Il est un garçon ou une fIlle. Il perçoit les
différences entre les hommes et les femmes, les vieIllards et les
jeunes. Par ses contacts, ses conversations, ses jeux, Il
assimIle la société à laquelle Il appartient.
L’équilibre vertical (motricité générale)
A la naissance, les membres du nourrisson sont hypertoniques.
Pendant la première année, Ils passent par une phase de
relâchement du tonus musculaire, d'hypotonie. Puis un
équIlibre s'installe. Il permet la station assise, la station debout,
la marche. C'est cette évolution du tonus musculaire qui
conditionne les progrès de l'enfant.
Vers 2-3 mois. l'enfant tient solidement sa tête si on le
maintient en position verticale. Vers 4 mois, Il peut rester assis,
avec appui. le dos arrondi. Entre 6 et 10 mois, Il se tient assis
sans appui, le dos bien droit. Entre 6 et 12 mois. Il se met
debout avec appui. Entre 12 et 15 mois, Il marche seul. Vers 2
ans, Il peut courir et grimper, explorer le monde qui l'entoure.
A 6 ans, Il court, grimpe, saute avec une parfaite coordination.
Préhension et manipulation (motricité fine)
Il est intéressant de suivre les progrès de l'adresse de la main.
Vers 4 mois, le nourrisson saisit à pleine main un objet qu'on lui
présente. Vers 6-7 mois, Il saisit des petits objets avec
précision, entre l'extrémité du pouce et celle de l'index. Entre 1
an et 2 ans, Il effectue des gestes de plus en plus complexes et
Il peut déjà faire des constructions simples. Au cours des
années suivantes, le geste devient plus précis encore. Il ne
s'accompagne plus de mouvements parasites du reste du corps.
A 2 ans, l'enfant peut dessiner un trait sur le sol avec un bâton
ou sur un papier avec un crayon. Vers 3 ans. Il peut tracer un
cercle. Vers 4-5 ans, un carré.
Le comportement
Les progrès moteurs de l'enfant et la stimulation qu'Il reçoit de
son entourage conditionnent le développement de son
intelligence et la qualité de tes contacts avec son entourage.
Tout ceci doit être très soigneusement examiné et noté au
cours des consultations.
Le choc du sevrage
Pour prendre l'exemple de la société africaine, le petit enfant y
est généralement aimé, accepté, consolé. Un rapport physique
chaleureux existe entre la mère et le nourrisson qui est tout le
temps en contact avec elle. L'enfant africain, joyeux, vigoureux,
actif, stimule et réjouit sa mère qui a plaisir à s'occuper de lui.
Mais entre 18 et 24 mois, les choses peuvent changer. L'enfant
marche, Il se débrouIlle tout seul, Il devient lourd, une autre
grossesse survient. Le sevrage coïncide souvent avec une
séparation physique ou affective. Ce sevrage est précédé
parfois d'une période de malnutrition latente. L'enfant est moins
gai, moins vivant. plus irritable. Il donne moins de satisfactions
à sa mère ou à la personne qui le garde. Il s'agit donc d'un
double changement alimentaire et affectif dont les effets nocifs
peuvent s'ajouter.
L'enfant doit se sentir en sécurité : nourriture suffisante et
adaptée ; cadre de vie stable sur les plans physique (logement,
vêtements, température, possibIlités de jeu) et affectif (famIlle
qui l'aime et le rassure).
Il doit pouvoir faire des expériences enrichissantes : parler,
questionner, jouer, essayer de faire des choses de plus en plus
difficIles.
Les adultes qui l'entourent doivent non seulement l'aimer, le
nourrir et le soigner, mais aussi s'intéresser à ses progrès, le
consoler de ses échecs et l'encourager.
Les signes d'alarme
Il faut s'inquiéter devant certains comportements anormaux.
L'enfant est somnolent et inactif. Il ne s'intéresse pas à son
entourage. Il ne joue pas. Il s'agite souvent. Il crie sans raison.
Il ne dort pas. Il régresse, c'est-à-dire ne fait plus ce qu'Il était
capable de faire avant.
Il ne progresse pas ou progresse trop lentement : ne tient pas
sa tête à 3 mois ; ne sourit pas à 3 mois ; ne gazouIlle pas à 6
mois ; n'essaie pas de s'asseoir à 6 mois ; ne tient pas assis à 9
mois ; ne répète aucune syllabe à 1 an ; ne marche pas à 18
mois ; ne parle pas à 2 ans.
Un examen approfondi s'impose alors. pour dépister un
handicap éventuel.
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