la poesie engagee - ENSEMBLE SCOLAIRE JEANNE D`ARC

LA POESIE ENGAGEE
LA 3 : « Ce coeur qui haïssait la guerre » Robert Desnos in L'Honneur des Poètes, 1943
Introduction : Robert Desnos (1900-1945) quitte le surréalisme à cause de ses différents avec
André Breton. S'engage dans le journalisme mais continue à écrire des poèmes. S'engage dans la
Résistance. Arrêté par la Gestapo, meurt en déportation.
Ce poème se présente comme un constat entre les opinions pacifistes de l'auteur et la réalité de
l'engagement armé. Poème en vers libres.
Poème construit sur une double opposition passé/présent; refus de la guerre/appel au combat,
engagement personnel/appel collectif. Texte construit comme une démonstration argumentée.
Publié à titre posthume.
I) Un constat :
* opposition passé/présent
A travers les temps verbaux visibles dans le même verbe « battre », à l'imparfait et au présent.
–le présent fait référence à la guerre, au combat, à l'engagement.
–L'imparfait ponctue la vie et fait référence à un ensemble de termes en rapport avec la
nature, la paix, la vie.
=> les temps mettent en relief deux situations antagonistes (participation au combat/refus de la
guerre) difficilement conciliables. Le coeur est une métonymie de la situation du poète qui affirme
son idéologie pacifiste passé) et la réalité de l'engagement (présent). Afin de concilier ces deux états
opposés, le poète doit trouver une justification.
•La découverte de l'engagement
L'auteur semble découvrir cette réalité de l'engagement.
–tonalité exclamative au v.1 + oralité « son de cloche », « écoutez »
–Emploi récurrent de « voilà que »
–succession de constats « et que », anaphore = mise en relief
–comparaison « son de cloche »/ « coeur »
=> invitation à partager la perception du poète. Peu à peu le poète passe d'un constat à un appem à
l'engagement.
La participation à la guerre est une réalité => champ lexical du combat, de la bataille + métaphore
« la mer à l'assaut des falaises »
Le poète veut entraîner tout un groupe : passage de « ce coeur » à « ces coeurs »
•de l'engagement personnel au groupe à la collectivité.
Volonté exprimée : « ce coeur » « ces coeurs » « million d'autres coeurs » = amplification,
multiplication présentée étape par étape comme le résultat de l'engagement personnel répercuté de
manière sonore =>
champ lexical du bruit : battements de coeurs, « siffle, son de cloche, écho, appel, mot d'ordre »
L'engagement du poète est en contradiction avec sa déclaration initiale pacifiste, il essaye de
justifier ce paradoxe.

II) Le combat pour la vie
19 « pourtant » = objection . La phrase relance l'opposition exprimée dans les premières lignes du
poème . l.20 = éléments de résolution du paradoxe.
•Importance de la liberté :
L'action et l'engagement sont motivés par la recherche de la liberté. Mot mis en relief par « un seul
mot » + majuscule
« besogne » = euphémisme pour désigner la Résistance, associe l'engagement à un travail, une tâche
qu'il faut accomplir pour la sauvegarde du groupe, au nom de la liberté.
•un combat pour la vie :
Evocation du rythme des saisons, des marées … Battements de coeur associés au pulsassions de la
vie. En se battant pour la liberté les résistants se battent pour la vie en général. La liberté préservera
les rythmes naturels, fondamentaux.
La fin du poème apporte la clé du dilemme, dépassé et expliqué « car ». Le poète rassemble, porte
la parole, justifie le combat.
Conclusion :
Ce poème est un appel au combat. Il témoigne de l'engagement d'hommes dont la vocation et le
métier ne sont pas la guerre. Il témoigne du déchirement intérieur du poète partagé entre deux
attitudes. C'est un exposé argumenté et poétique.
L'argumentation du poète repose sur la défense de valeurs fondamentales : la vie et la liberté. Pour
Desnos, le combat pour la liberté mérite de faire taire l'idéologie pacifiste qui l'animait.