JUILLET 2008 N°8
Revue de Coe-Rexecode
Éditorial
Temps de crise(s)
Conjoncture et prévision
Perspectives européennes
Positionnement cyclique des économies
Analyse structurelle
L’emploi en France et en Europe
Les fondamentaux du marché pétrolier
ont-ils changé depuis la crise financière
de l’été 2007 ?
Point de vue
La pénurie alimentaire n’est pas une fatalité
Sommaire
Coe-Rexecode est un centre d’observation et de recherches économiques tourné vers les entreprises.
Les 80 adhérents correspondants de Coe-Rexecode comptent de grandes entreprises industrielles, des
banques, des organismes de gestion financière, des fédérations professionnelles et des administrations.
Coe-Rexecode assure un suivi conjoncturel permanent de l’économie mondiale et des prévisions écono-
miques à l’attention de ses adhérents, sous la forme de réunions régulières, de publications et d’un
accès à un centre de documentation. La participation au débat public de politique économique, soute-
nue par des membres associés (institutionnels), la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et des
membres partenaires (entreprises) constitue la seconde mission de Coe-Rexecode. Elle prend la forme
de publication de travaux d’études spécifiques.
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et le développement des Entreprises
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Imprimeur : PDI IMPRIMERIE 2-4 rue de Bourgogne - 95310 St-Ouen l'Aumone, N° ISSN : en cours,
Dépôt légal : janvier 2008, Prix : 60 euros TTC (quatre numéros par an)
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Sommaire
Editorial
3 Temps de crise(s)
Alain Henriot
Conjoncture et prévision
7 Perspectives européennes
Alain Henriot
13 Positionnement cyclique des économies
Jacques Anas
Analyse structurelle
27 L’emploi en France et en Europe
Grégori Colin
39 Les fondamentaux du marché pétrolier
ont-ils changé depuis la crise financière
de l’été 2007 ?
Mourad Ayouz et Olivier Reymondon
Point de vue
63 La pénurie alimentaire n’est pas une fatalité
Lucien Bourgeois
Temps de crise(s)
La conjoncture mondiale est marquée par
une juxtaposition de crises qui, se cumu-
lant pour affecter l’activité, créent une
situation quasiment sans précédent histori-
que. La crise financière qui a éclaté à l’été
2007 est loin d’être résorbée. Si les autori-
tés ont jusqu’ici évité le pire (des faillites
en cascade d’établissements bancaires et
financiers), le système financier paraît
devoir être durablement perturbé. En parti-
culier, les conditions de crédit vont conti-
nuer à se durcir. Deuxième choc en cours,
les prix du pétrole ont doublé entre l’été
2007 et l’été 2008, sans que les fondamen-
taux du marché (l’évolution de la demande
et de l’offre physiques) ne permettent d’ex-
pliquer totalement cet accès de fièvre,
comme le montre l’article d’Olivier
Reymondon et Mourad Ayouz. Certes, les
prix du pétrole sont orientés à la hausse
depuis le début de l’année 2002. Mais cette
nouvelle vague haussière arrive dans un
environnement bien différent en termes de
perspectives économiques, d’où l’impres-
sion de commencer « seulement » à vivre le
troisième choc pétrolier. La hausse des prix
de l’énergie a généré une poussée inflation-
niste, qui a également été nourrie depuis
un peu plus d’un an par la hausse des prix
des produits alimentaires. Dans son article,
Lucien Bourgeois se veut plutôt optimiste à
moyen terme sur la capacité des différents
pays à nourrir la population mondiale.
Mais, à cout terme, la demande de biocar-
burants, utilisés comme substitut du
pétrole, pourrait encore créer certaines ten-
sions sur quelques produits, notamment le
maïs. Quatrième élément affectant l’acti-
vité, le retournement du marché immobi-
lier qui est intervenu dans un grand nom-
bre de pays. Les Etats-Unis ont été les pre-
miers touchés, mais la correction est bru-
tale dans certains pays européens
(Espagne, Irlande, Royaume-Uni). Enfin,
sur le marché des changes, le dollar reste
faible alors qu’au contraire l’euro a conti-
nué à s’apprécier.
Si chacune de ces crises a ses fondements
propres, elles sont en partie liées. Une lon-
gue période de politiques monétaires
expansionnistes a généré une montée de
l’endettement, qui a nourri une bulle
immobilière. L’éclatement de cette dernière
pèse maintenant sur le système financier,
qui croyait avoir dilué les risques de
défauts hypothécaires dans des produits
financiers sophistiqués. Le contexte a éga-
lement été favorable au creusement de
déséquilibres commerciaux entre pays
développés et pays émergents. Ces derniers
ont profité de la demande de biens générée
Éditorial
Alain HENRIOT
3
par la montée de l’endettement et l’expan-
sion du marché immobilier dans les pays
développés. En même temps, l’apparition
de larges excédents commerciaux des pays
émergents et des producteurs de matières
premières a été source de création de liqui-
dités. Ceci a accru l’offre de dollars, qui
reste la principale monnaie de transaction
internationale, ce qui a contribué à sa
dépréciation. Car ces liquidités ont dû
trouver à s’employer sur différents mar-
chés : bons du Trésor américains, actifs
libellés en euros, l’immobilier hier et, sans
doute, les matières premières aujourd’hui.
D’où une configuration de l’économie
mondiale assez inédite où cohabitent crise
financière et poussée inflationniste.
La description sommaire de ces enchaîne-
ments mériterait naturellement d’être affi-
née, la réalité économique étant devenue
particulièrement complexe compte tenu
des interactions entre variables réelles et
financières. Mais on peut d’ores et déjà
s’interroger sur l’issue de ces crises. A
court terme, l’activité devrait rester parti-
culièrement faible comme le pronostiquent
les prévisions du réseau Euren ainsi que
l’analyse cyclique de Jacques Anas, qui
diagnostique une entrée en récession de
l’économie américaine et un net affaiblis-
sement du rythme de croissance sous-
jacent en zone euro.
A moyen terme, comme ce fut le cas dans
les années 1970, les chocs financiers et
énergétiques devraient conduire à des
remises en cause plus fondamentales.
Sous la pression sociétale, les questions
environnementales ont été placées au
cœur de l’actualité. La hausse des prix de
l’énergie constitue une pression incitative
supplémentaire pour développer des pro-
duits économes en énergie et compatibles
avec l’éthique environnementale. Du côté
de la planète financière, il ne paraît pas
aussi sûr que la crise actuelle qui, rappe-
lons-le, est fortement destructrice de
richesses, soit à l’origine de changements
en profondeur. Mais les normes pruden-
tielles seront certainement resserrées et
affinées, tandis que les investisseurs gar-
deront probablement en mémoire, au
moins pour un temps, les déboires qu’ils
ont connus depuis un an, ce qui
in fine
pourrait prévenir de nouveaux excès.
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