TD Psychologie du développement. 18.01.12 Un exposé sur l’article consacré au thème de la séance, par groupes de 3. Deux examens écrits de 1h. TD1 : Méthode d’étude du nourrisson. Nous allons nous intéresser à la période de la vie allant de 0 à 2 ans. Il s’agit de préciser les connaissances du bébé sous l’angle de son fonctionnement perceptif et cognitif. On va voir quelles sont les informations que le nouveau né est capable de traiter et de quelle manière il intègre ces informations. Avant de regarder les capacités du bébé et la manière dont elles évoluent, il est impératif de passer en revue les méthodes qui ont permis de les mettre en évidence. Introduction générale sur les méthodes d’étude. Etudier les connaissances du bébé nécessite l’utilisation de méthodes d’étude spécifiques . Le bébé présente une gamme de comportements assez limitée. Contrairement au sujet adulte, on ne peut pas lui poser de questions et attendre des réponses. Par conséquent, on a été obligé d’intenter des paradigmes d’études spécifiques aux nourrissons et d’utiliser des indicateurs particuliers. Etant donné qu’on ne peut pas recourir au langage avec le bébé, que celui-ci est très peu de temps éveillé, (surtout au début de la vie il peut rester éveillé au maximum 30 minutes) et qu’il a tendance à pleurer dès que quelque chose ne lui plaît pas, le travail d’expérimentateur va être de proposer une situation qui lui convient. Comme dan s toute situation expérimentale, on crée une situation dans laquelle on fait varier des choses (Stimuli, VI) et on va mesurer certains aspects (VD) du comportement du bébé afin d’évaluer dans quelle mesure les stimulations introduites ont un effet sur le bébé. Quels aspects du comportement du bébé peut-on mesurer ? Qu’est ce qu’un bébé peut faire à la naissance ? -Il peut sucer (réflexe de succion) - il peut entendre -il peut regarder -il peut sentir -il peut toucher A la naissance le répertoire du bébé apparaît limité (par rapport à celui des enfants) mais il fonctionne. Ce répertoire est de nature sensorielle (réponse au bruit de la lumière, aux odeurs, au toucher…) et de façon plus restreinte de nature motrice (succion. Le cerveau du bébé produit également une activité électrique, le cœur produit des battements (dès le 21ème jour de la vie embryonnaire), et le bébé respire. Le psychologue va donc utiliser toute la gamme des activités du bébé qui fonctionne à la naissance, et va construire des situations expérimentales auxquelles le bébé peut répondre à l’aide de son répertoire d’activités. A partir de ce répertoire, on va étudier ce que le bébé perçoit de son environnement pour savoir ce qu’il comprend. Questions autour de la perception des stimuli visuels, sonores, olfactifs, gustatifs… Exemples : perception des visages, de la profondeur : sensibilité à la voix humaine, reconnaissance de la voix de la mère, discrimination cercle et carré, entre mère et étrangère. Les indices de réponse Les indices de réponse correspondent aux différents aspects du comportement du bébé qui sont mesurés par l’expérimentateur, et qui vont témoigner (indiquer) que le bébé est sensible ou réagit à telle ou telle stimulation. Le principe est simple : on présente au bébé un évènement (introduction d’une stimulation) et on regarde si cette stimulation entraine une modification au niveau de l’indice de réponse choisi. On distingue différents indices : Rythme cardiaque : mesure des battements du cœur Rythme de succion non nutritive : mesure de l’activité de succion Temps de fixation oculaire : mesure de l’activité oculaire Potentiel évoqué : mesure de l’activité électrique du cerveau Rappelons que le choix des indices repose sur l’hypothèse que les évènements extérieurs (ceux de la situation dans laquelle est le bébé), ont une influence sur lui et que les variations qu’on pourra observer au niveau de ces indices vont nous renseigner sur le fonctionnement cognitif du bébé. Principe d’étude 1 - prendre une mesure de base : consiste à mesurer l’indice choisi en l’absence de stimulation particulière. La mesure de base va correspondre à une valeur moyenne de l’indice. 2 - On introduit une stimulation et on mesure à nouveau l’indice. 3 - Comparaison des deux mesures de l’indice. S’il y a une variation de l’indice en réponse aux stimulations données par rapport à la mesure de référence, alors il y a discrimination. Rythme cardiaque Rythme cardiaque = nombre de battements du cœur par unité de temps. Mesuré grâce à un électrocardiogramme, appareil permettant d’enregistrer le nombre de battements cardiaques par unité de temps (on place des électrodes au niveau du cœur du bébé, les électrodes étant reliées à l’appareil). 1/ Mesure de référence (doc 1) On mesure le rythme cardiaque (RC) du bébé sur une période de temps donné (par exemple sur 4 minutes, toutes les minutes), en l’absence de stimulation particulière (avant de commencer l’expérience). C’est ce qu’on appelle prendre une mesure de base-line (ligne de base, mesure de référence). Rythme cardiaque doc 1 : Il y a deux conditions expérimentales : soit on lui dit « papa » dans sa langue maternelle, soit on lui dit dans une autre langue « father » pour savoir s’il est capable de faire la différence entre les deux. On observe s’il y a une variation du rythme cardiaque, en fonction de ce qu’on lui a prononcé. Il y a effectivement une différence : lorsqu’il est prononcé dans sa langue maternelle il n’y a pas de différence parce qu’il est habitué, alors que dans l’autre cas, son rythme cardiaque accélère, puisqu’il est surpris du fait qu’il n’y est pas habitué. RCm (maternelle) RCe (étrangère) On en conclu qu’il y a une discrimination entre les sons de sa langue et ceux d’une langue étrangère, qu’il perçoit comme des sons différents. Rythme cardiaque Problème d’interprétation : Les recherches utilisant le RC montrent deux types de variation du RC en réponse à l’introduction de stimulations : une accélération du RC ou au contraire une décélération du RC. Comment interpréter ces données ? Il faut prendre en compte à la fois l’âge du sujet, et l’ensemble des variations de l’organisme qui engendre la situation expérimentale. Remarque : si l’on observe pas une différence de rythme cardiaque, cela ne veut pas forcément dire que le bébé n’a pas fait la différence. Rythme cardiaque doc 2 : Dispositif de la falaise visuelle utilisée par Gibson et Walk (1960) il s’agit ici de savoir si les bébés perçoivent la profondeur. Question importante car perception de profondeur est à la ase de la perception d’un espace tridimensionnel. L’illusion de la profondeur est créée à l’aide d’une table spéciale constituée d’un plateau en plexiglas sur lequel l’enfant peut ramper. Pour la moitié de la table, un damier est placé juste sous la surface du plexiglas (côté peu profond) . pour l’autre moitié, le damier est placé à plus d’un mètre en dessous de la surface du plexiglas (côté profond). Dans l’expérience de Gibson et Walk, les bébés étaient âgés de 6 mois à 14 mois. Ils étaient capables de ramper et de se déplacer. Les bébés étaient placés sur le côté peu profond. Leur mère qui se tenait de l’autre côté, appelaient leur bébé et les incitaient à les rejoindre. Résultats : ils ont montré que les bébés avaient peur du côté profond et qu’ils refusaient de traverser le plateau pour aller rejoindre leur maman. Ils en ont conclut qu’à partir de 6 mois les bébés percevaient la profondeur. Problème : avec ce genre d’indice (ramper), on ne sait pas à partir de quel âge les bébés perçoivent la profondeur. C’est pourquoi Campos Langer et Krowitz (1970) prennent comme indice le rythme cardiaque. L’utilisation de cette indice permet d’étendre la manipulation à une population d’enfants plus jeunes : bébés de 2 mois et demi et de 9 mois (qui ne se déplacent qu’à quatre pattes). Rythme cardiaque doc 2 : Méthode : 1 – on place les bébés du coté peu profond et on mesure leur Rc de base ? 2 – On place alors les bébés du côté vide et on mesure à nouveau leur Rc . Résultats : aux 2 âges, on observe une variation de Rc ce qui indique que la profondeur est perçue mais la réaction est différente. 2-5 mois : le ralentissement du Rc s’accompagne d’une orientation du regard cers le stimulus + immobilisation de l’organisme : le jeune bébé est très attentif à ce changement de situation, mais ne semble pas effrayé. 9 mois : l’accélération du Rc s’accompagne d’une agitation motrice témoignant d’une réaction de peur. Ce changement est perçu comme dangereux d’où réaction de défense ? Ici pour donner du sens aux résultats, il faut considérer l’ensemble des modifications de l’organisme face à la situation expérimentale. Remarque : chez le sujet adulte, l’attention accrue à un objet se manifeste par un ralentissement du Rc et la réaction de peur se traduit par une accélération dur Rc. Le rythme de succion non nutritive doc 3 La succion fait partie du répertoire de base du bébé er fonctionne efficacement à la naissance (ce réflexe apparaît dès la vie fœtale). L’activité orale ne sert pas à l’enfant uniquement pour se nourrir. La succion à également une fonction d’exploration de l’environnement ? Elle permet d’informer le bébé sur différents paramètres d’un objet (paramètres thermiques, physiques, spatiaux…) D’un point de vue expérimentale, on va utiliser le reflexe de succion en dehors de son contexte nutritif. Il s’agit donc de ce que l’on appelle la succion non-nutritive. C’est-à-dire une succion ludique (bébé qui suce son pouce par exemple). On va mesurer le nombre de succion par unité de temps ainsi que leur amplitude à l’aide d’une tétine contenant un capteur de pression. Cette tétine est reliée à un appareil qui fournit un tracé du rythme de succion. Cf. poly pour la trace du rythme de succion. On voit qu’il s’agit d’une activité régulière contenant plusieurs trains de succion (T) qui sont entrecoupées de pause (P). Sur le premier train de succion vous pouvez voir un « a » qui correspond à l’amplitude de succion et un « t » qui indique le temps séparant deux succions. Le rythme de succion du bébé est un indice très souvent utilisé pour étudier ses capacités cognitives de discrimination de diverses caractéristiques d’un objet. Par exemple, discrimination couleur, orientation, forme, etc. Il permet également d’étudier l’intérêt que le bébé porte à différents stimulus. Typiquement la fréquence de succion diminue avec la familiarité des stimuli et augmente quand l’intérêt pour les stimuli s’accroît. Le rythme de succion non-nutritive Expérience de Milewski (1979) Les bébés de 3 mois perçoivent-ils les changements de forme ? Dans un 1er temps on mesure le RSNN de base (sans stimulation particulière). Phase 1 : introduction d’un stimulus visuel composé de trois points formant une ligne. • • • On observe alors une augmentation du RS qui indique une détection du stimulus par le bébé. Après plusieurs présentations, retour au RS de base. Phase 2 : introduction d’un nouveau stimulus (A) composé de trois points avec respect de la forme générale mais changement au niveau de la taille des points ••• puis d’un nouveau stimulus (B) composé de trois points, avec respect de la taille mais changement de la forme générale. On enregistre le RS pour chaque stimulus présenté (A et B) et on compare. • • • Résultats : les bébés de trois mois sont d’avantage sensibles au changement de la forme générale du pattern qu’au changement de la taille des éléments. Que doit-on observer au niveau des RS pour chaque stimulation A et B ? On observe une augmentation du RS pour A mais bien inférieure à celle observée pour B. Remarque : le RS peut être utilisé pour des stimulations visuelles, mais en général jusqu’à 4 mois, il est utilisé pour approcher les capacités discriminatives auditives des bébés. Activité oculomotrice La vision est l’activité la plus développée chez l’adulte, mais elle reste très peu mature chez le bébé. Très rapidement à la naissance, le nouveau-né est capable de fixer des cibles et d’orienter son regard de façon non aléatoire. Cependant l’acuité visuelle et l’accommodation ne sont pas matures avant l’âge de 4 mois (et plus). L’activité oculomotrice est l’indice le plus utilisé pour l’étude du développement cognitif du bébé. On va mesurer le temps que le bébé fixe du regard un stimulus visuel présenté. Le temps de fixation va indiquer la force de l’intérêt que le bébé porte à ce stimulus. Potentiels évoqués Potentiel évoqué = potentiel électrique (activité électrique) acheminée dans l’axone des neurones suite à une excitation des récepteurs. Mesuré grâce à un électroencéphalogramme. On place des électrodes sur le crâne des sujets, au niveau de la région du cortex qu’on veut étudier (cortex auditif, visuel).