Malgré le dépistage précoce des lésions par frottis, le cancer du col de
l’utérus reste la deuxième cause de mortalité dans la population fémi-
nine de 20 à 44 ans, après le cancer du sein.
Les lésions précancéreuses ou cancéreuses du col de l’utérus apparaissent
dix à vingt ans après les premiers rapports sexuels. C’est donc entre 16 et 18 ans
que 80 % des adolescentes sont exposées au papillomavirus (HPV). Dans la ma-
jorité des cas, l’HPV est spontanément éliminé, mais, chez certaines femmes, il
persiste et induit le développement de lésions dysplasiques de bas et de haut
grade… D’où l’enjeu représenté par la mise à disposition en France d’un pre-
mier vaccin anti-HPV efficace notamment sur les sérotypes 16 et 18, et qui de-
vrait prévenir 70 à 84 % des cancers de l’utérus. Un espoir pour toutes les femmes,
à condition qu’elles soient suffisamment informées. Car la vaccination n’est pas
obligatoire, mais simplement recommandée – en France à partir de 14 ans – et
pas encore remboursée.
Le rôle du médecin, et en particulier du médecin généraliste, est donc
capital. Capital dans la mesure où c’est bien lui qui va pouvoir mobiliser les
jeunes patientes et leurs parents, et leur expliquer la protection conférée par
cette nouvelle vaccination. Soit lors d’un rendez-vous vac-
cinal pour le rappel des vaccins DTP et coqueluche, soit
dans le cadre d’une consultation dédiée à la prévention
globale auprès des adolescentes : toxicomanie et taba-
gisme, dépression masquée, troubles des comportements
alimentaires, maladies sexuellement transmissibles, etc.
Décidément, l’adolescence est bien l’âge où il est temps
de prendre sa santé en main !
Dr Annie Dumonceau
35
Vendredi 8 juin 2007 |numéro 2414
LA SANTÉ DES FEMMES
DOSSIER SPÉCIAL
BSIP
Tout se joue
à l’adolescence !
SOMMAIRE
L’actualité En bref p. 37
DOSSIER
Cancer du col de l’utérus
Concilier les outils de dépistage p. 40
Contraception de l’adolescente
La 1re consultation est essentielle p. 46
Traitement hormonal substitutif
Rassurer les femmes et les médecins p. 47
Pathologies cardiovasculaires
Prendre à cœur la prévention p. 50
Santé de la peau
La beauté vient en mangeant p. 53
Obésité et diabète
Comment limiter l’inflation p. 55
Pneumologie
Dépister la Bpco par le Piko-6 p. 57
Sevrage tabagique p. 58
Urologie
Incontinence urinaire et cystite aiguë p. 64
Pathologies dépressives
Adapter le traitement p. 69
Migraine cataméniale
Réduire l’intensité des crises p. 73
Angiologie
Insuffisance veineuse et contention p. 77
37
Vendredi 8 juin 2007 |numéro 2414
Plus de gynéco et de pédiatrie
pour les généralistes femmes
La moitié (51 %) des femmes médecins gé-
néralistes déclarent avoir développé leur
activité dans les domaines de la gynécolo-
gie et de la pédiatrie ces dernières années.
C’est ce que révèle une enquête menée par le
Généraliste auprès d’environ 1 000 médecins.
En revanche, elles ne sont que 5 % à avoir mo-
difié leur pratique concernant la petite chi-
rurgie, la médecine du sport et les urgences.
Des chiffres qui tranchent avec les pratiques
masculines. 35 % des hommes médecins gé-
néralistes ont développé leur activité pédia-
trique, mais seulement 19 % l’ont fait en gy-
nécologie. En revanche, ils sont 21 % à avoir
développé leur pratique en médecine du sport
et 14 % en petite chirurgie.
BURGER/PHANIE
TROIS KILOS
APRÈS LA GROSSESSE
D’après une enquête TNS-Sofres/Nestlé Protéika
réalisée auprès de 405 mères dont les bébés
étaient âgés de 4 à 8 mois, l’augmentation
moyenne du poids de la mère entre la période
d’avant et celle d’après
la grossesse s’élève à trois kilos.
Un tiers des mamans retrouve
spontanément son poids initial
après l’accouchement et un autre
tiers garde entre 2 kg et 4 kg.
Pour le reste, 15 % des femmes
prennent entre 4 kg et 6 kg et
17 % de 6 kg à plus de 10 kg. Les
résultats de cette étude montrent
également que l’allaitement ne joue pas de rôle
dans la rétention de poids post-partum,
qu’il n’existe pas de lien entre la prise de poids
pendant la grossesse et le poids post-partum
et que les femmes multipares gardent autant de
kilos que les femmes primipares. Près de 15 %
de ces femmes avaient consulté un médecin
pour perdre du poids après leur grossesse.
Les femmes plus actives
sexuellement
L
âge du premier rapport sexuel pour les femmes est
devenu très proche de celui des hommes : 17,5 ans
contre 17,2 ans. Cet âge était de 20,6 ans quarante ans au-
paravant. C’est ce que révèle l’enquête nationale sur la
sexualité réalisée par l’Inserm avec l’Institut national d’étu-
des démographiques auprès de 12 364 personnes âgées
de 18 à 69 ans. En revanche, les femmes et les hommes ne
déclarent pas le même nombre de partenaires dans leur vie ;
en moyenne 4,4 pour les femmes et 11,6 pour les hommes.
Les femmes n’en déclaraient que 1,8 en 1970. En outre,
les femmes de plus de 50 ans connaissent aujourd’hui une
vie sexuelle bien plus active qu’en 1972 ou même 1992.
Interrogées sur les difficultés rencontrées dans leur
sexualité, les femmes déclarent dans 7,4 % des cas avoir souvent, et 28,9 % des cas avoir
parfois, des difficultés à atteindre l’orgasme. Dans la grande majorité des cas, ces difficultés
ne sont pas vécues comme une gêne dans la sexualité.
BURGER/PHANIE
UN NOUVEAU GÈNE
DE SUSCEPTIBILITÉ
DANS LE CANCER DU SEIN
Le BRIP1 pourrait bien devenir une nouvelle
cible médicamenteuse. Une équipe britannique
vient d’identifier ce nouveau gène de
susceptibilité au cancer du sein dans une étude
cas-témoins. Ce gène appelé BRIP1 code
pour une hélicase qui interagit avec le gène
BRCA1 et joue un rôle dans la réparation de
l’ADN. D’après les estimations des chercheurs,
les femmes qui portent une mutation
inactivante d’un allèle BRIP1 ont deux fois plus
de risque de développer un cancer du sein.
Et pour les femmes âgées de moins de 50 ans,
cette mutation augmenterait le risque
de cancer du sein de trois fois et demie.
BURGER/PHANIE
LA SANTÉ
DES FEMMES
LA BPCO DE PLUS EN PLUS
MEURTRIÈRE CHEZ LES FEMMES
La mortalité liée à la Bpco augmente chez les femmes
en France. C’est ce que révèle une étude, menée par
l’Inserm et le centre d’épidémiologie sur les causes
médicales de décès, sur les causes de mortalité des
individus âgés de plus de 45 ans. La Bpco est la cause
directe de 1,4 % des décès dans cette population. Entre
1979 et 1999, le taux de décès par Bpco est resté stable
chez les hommes et a augmenté chez les femmes
de +1,7 % par an. Ainsi, le taux annuel moyen de décès
avec Bpco pour 100 000 était de 84 pour les hommes
et de 19 pour les femmes en 2000-2002.
VOISIN/PHANIE
LE LAIT MATERNEL CONSTRUIT
LA FLORE INTESTINALE
Le lait maternel permet de véhiculer les souches
bactériennes intestinales de la mère à l’enfant en
vue de l’élaboration de sa propre flore digestive.
Ces conclusions émanent de
travaux de recherche conjoints
entre l’Inra et Nestlé. Après
avoir examiné la présence des
bactéries dans le lait humain,
le sang et les fèces de l’enfant
au cours de l’allaitement, les
chercheurs ont constaté que les
mêmes espèces appartenant
aux genres Bifodobacterium,
Streptococcus et Staphylococcus étaient présentes
dans le lait des mères allaitantes et dans la flore
intestinale de leurs enfants.
ALIX/PHANIE
38 Vendredi 8 juin 2007 |numéro 2414
ALCOOL ET FAMILLE
LAssociation nationale de prévention en
alcoologie et addictologie et le groupement
d’intérêt public Drogues, Alcool, Tabac, Info
Service ont ouvert un forum sur le site Internet
de la Mission interministérielle de lutte contre
la drogue et la toxicomanie www.drogues.gouv.fr.
Il est destiné à recueillir, au moins jusqu’à
l’automne prochain, les paroles et les témoignages
des enfants d’alcoolodépendants. Des équipes
compétentes en matière d’alcoolodépendance
mettent en ligne les propos, conseillent les
intervenants et les informent sur les structures
d’accueil. En France, environ 10 % des familles
connaissent un problème d’alcool chez l’un au
moins des parents, pouvant conduire à un climat
familial tendu, angoissant, parfois violent.
TESTER SON RISQUE
DE CANCER DU SEIN
LAgence du médicament américaine (FDA) a
donné son feu vert à un nouveau test génétique
pour les femmes atteintes d’un cancer du sein
dépisté au stade précoce. Le « MammaPrint »
pourrait permettre de prédire les risques
de rechute dans les cinq ou dix ans et influencer
la nature des traitements. Ce test n’est pas
le premier sur le marché américain, mais le
premier à être agréé par la FDA. Le MammaPrint
analyse le profil de 70 gènes afin d’évaluer le
risque pour les patientes atteintes d’un cancer
du sein de développer des métastases dans les
5 à 10 ans à venir, avec un niveau de risque
faible ou élevé.
Cependant, l’utilisation
de ce test est complexe
et les résultats doivent
être interprétés avec
beaucoup de prudence.
Le site Internet du
fabricant Agendia
précise qu’il est
disponible en Europe.
La fibrillation auriculaire
misogyne
La fibrillation auriculaire entraîne une sur-
mortalité, notamment cardiovasculaire
et cérébrovasculaire, plus importante chez les
femmes que chez les hommes. Ces observa-
tions sont issues du suivi d’une vaste co-
horte française incluant plus de 98 000
hommes et 55 000 femmes âgés de plus
de 30 ans et suivis en moyenne 15,2 ans.
Le risque de mortalité par fibrillation au-
riculaire après 15 ans était de 1,5 chez
les hommes et de 1,8 chez les femmes.
Cette différence était notable, qu’il
s’agisse du risque cardio-vasculaire (res-
pectivement 2,2 et 3,4 chez les hommes
et les femmes) ou cérébro-vasculaire
(2 et 4,5). Cette surmortalité cardiovas-
culaire féminine est d’autant plus sur-
prenante que la prévalence de la fibrillation
auriculaire est plus faible chez les femmes :
0,01 % contre 0,05 % chez les hommes avant
50 ans et 5,6 % contre 6,2 % à partir de 80 ans.
JOUBERT/PHANIE
L’Afssa a mis
à disposition des
professionnels de
santé un rapport
complet sur la
toxoplasmose ;
ses modes de
contamination et ses
conséquences sur la
santé. Le plus souvent bénigne chez les
sujets en bonne santé, l’infection peut
évoluer vers des formes graves
au cours d’une grossesse et chez les
patients immunodéprimés. Environ
45 % de la population adulte est
infectée et 200000 à 300000 nouvelles
infections surviennent chaque année,
dont 2700 cas chez les femmes
enceintes. La transmission fœtale
a lieu dans environ un tiers des cas,
entraînant des séquelles chez
175 enfants par an. L’Agence rappelle
la nécessité d’un dépistage prénuptial
et prénatal accompagné d’un suivi
sérologique des femmes séronégatives
pendant toute la grossesse. Ces
femmes doivent également recevoir
une information sur les mesures
hygiéno-diététiques à respecter pour
réduire le risque de contamination.
Le rapport est disponible
sur le site Internet de l’Afssa : www.afssa.fr.
Haro sur l’incontinence urinaire
Le rapport du Pr François Haab sur l’incontinence urinaire a conduit l’ex-minis-
tre de la Santé Philippe Bas à évoquer plusieurs mesures pour accroître la prise
en charge de cette pathologie. Il souhaite notamment améliorer et harmoniser la
prise en charge des protections absorbantes. Il a demandé pour cela à la HAS
de préciser les indications et les conditions de cette prise en charge, notam-
ment pour que soient mises en œuvre, chaque fois que c’est possible, un traite-
ment ou une rééducation. Philippe Bas a également évoqué le lancement d’une
démarche de labellisation de centres de référence. Les conclusions sont atten-
dues à l’automne 2007 et les procédures d’inscription au remboursement
devraient être ouvertes au plus tard au cours du premier trimestre 2008.
LA SANTÉ
DES FEMMES
PAS DE RÉPIT POUR LES THS
Une nouvelle polémique soulevée par les
résultats d’une étude du Lancet vient de surgir.
Les THS sont désormais incriminés dans
l’augmentation de l’incidence du cancer de
l’ovaire chez les femmes traitées. Cette étude
récente montre que l’incidence de ce cancer est
plus élevée chez les femmes ayant suivi pendant
cinq à sept ans un THS, indépendamment de la
nature du traitement. L’incidence de la maladie
passe de 2,2 pour 1 000 femmes n’ayant jamais
pris de THS à 2,6 pour 1 000 femmes sous THS
depuis cinq ans. L’utilisation du THS est
recommandée en France chez les patientes pour
qui le bénéfice du traitement est supérieur
aux risques encourus, juste après la ménopause
et sur une période courte d’environ cinq ans.
BURGER/PHANIE
Vous saurez tout
sur la toxoplasmose
39
Vendredi 8 juin 2007 |numéro 2414
Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas www.mangerbouger.fr
* Nielsen 2007
** Moins de 1 calorie par verre de 250 ml
Boissons light : une
alternative pour bien gérer
ses apports en sucres
Brochure à télécharger sur :
www.coca-cola-light.fr
Coca-Cola light est une marque déposée de The Coca-Cola Company
Coca-Cola light, la boisson la plus consommée
des boissons light*, est sans sucres.
Les édulcorants intenses y remplacent le sucre.
Grâce à leur fort pouvoir sucrant, les édulco-
rants permettent de maintenir le goût sucré
avec un apport calorique quasiment nul.
Sans sucres, donc pratiquement sans
calories**, Coca-Cola light peut occuper une
place intéressante dans une alimentation
équilibrée, y compris celle des personnes
diabétiques, en surpoids ou de vos jeunes
patients dans un contexte de prévalence de
l’obésité infantile. Des données scientifiques
reconnues par les plus hautes autorités
sanitaires internationales (EFSA, AFSSA, FDA)
confirment l’innocuité des édulcorants et
Coca-Cola light peut être consommé par
tous en toute sérénité.
Le taux de participation au programme de
dépistage organisé du cancer du sein
poursuit sa progression en France. Selon les
dernières données disponibles auprès de
l’InVS, plus de deux millions de femmes y
ont eu recours en 2006, soit 49 % de la cible.
Le taux de participation ne cesse donc d’aug-
menter ces dernières années : 33 % en 2003,
40 % en 2004 et 45 % en 2005. Des dispari-
tés persistent en fonction des régions. Les
Pays de la Loire, la Bretagne et le Limousin
présentent les taux les plus élevés avec près
de 60 % de participation.
En revanche, la Corse, l’Ile-de-France
et la Lorraine présentent les taux les plus
faibles, inférieurs à 39 %.
Cependant, l’efficacité d’un programme
de dépistage organisé nécessite une parti-
cipation élevée, au moins égale à 70 %. Un
taux quasiment atteint, d’après le Baromè-
tre cancer 2005 de l’Inpes, en additionnant,
au dépistage organisé, le taux de couverture
du dépistage individuel et le suivi pour pa-
thologie bénigne ou maligne.
TÉLÉ-ÉCHOGRAPHIE À DISTANCE
Un nouveau dispositif d’échographie à distance
a vu le jour dans la région Centre. Un
échographe « expert » peut désormais pratiquer
une échographie depuis le Chru de Tours sur
des patients pris en charge dans quatre centres
équipés de la région : les hôpitaux généraux
d’Indre-et-Loire et l’hôpital de Bourges.
Un médecin du centre manipule un bras
robotisé disposé sur le ventre du patient en se
conformant aux informations de l’échographe
qui communique par visioconférence
téléphonique. L’objectif est de pallier la pénurie
des radiologues dans les petits hôpitaux et
d’éviter aux patients des déplacements inutiles
vers le Chru. Le
dispositif a été testé
sur 250 patients
sans aucun faux
diagnostic et
bénéficie d’ores et
déjà du feu vert de
l’Agence régionale
d’hospitalisation
pour la réalisation
d’échographies
abdominales
et obstétricales.
CHRU TOURS
Le dépistage organisé du cancer
du sein toujours plus efficace
VOISIN/PHANIE
LA SANTÉ DES FEMMES
CANCER DUCOLDELUTÉRUS
40 Vendredi 8 juin 2007 |numéro 2414
PREVENTION Le cancer du col de l’utérus tue chaque année près
de 1 000 femmes. Le frottis cervico-utérin a considérablement amélioré
le dépistage précoce. Mais à l’heure où l’efficacité de cette pratique stagne,
l’arrivée d’un nouveau vaccin orienté contre les papillomavirus humains
6, 11, 16 et 18 ouvre une nouvelle voie vers la prévention primaire. AUDE RAMBAUD
CONCILIER LES OUTILS
DE DÉPISTAGE
Le pronostic du cancer du col de l’utérus reste peu
favorable. Il est la deuxième cause de mortalité
liée aux cancers chez les femmes âgées de 15 à
44 ans après le cancer du sein. Environ 3 400 cancers
invasifs du col sont diagnostiqués chaque année en
France et provoquent environ 1 000 décès, soit près
d’un tiers des femmes atteintes de cette pathologie.
Le dépistage par frottis cervico-utérin, recommandé
tous les trois ans par les autorités de santé, a permis
d’améliorer le dépistage dans un certain nombre de cas,
mais il se insuffisant à repérer toutes les lésions pré-
cancéreuses à un stade précoce. Stade auquel les chan-
ces de guérison sont encore importantes. Plusieurs mo-
tifs concourent à expliquer l’insuffisance des résultats :
la sensibilité médiocre de cet examen, la négligence des
patientes à se faire dépister, l’insuffisance de suivi mé-
dical de certaines femmes.
Ce niveau de prévention encore insuffisant expli-
que la satisfaction de la communauté médicale devant
l’arrivée du nouveau vaccin contre quatre types de pa-
pillomavirus responsables de nombreux cancers de
l’utérus. Mais attention, cette arme de prévention sup-
plémentaire ne garantit pas une protection absolue aux
femmes. Elle immunise notamment contre les papillo-
mavirus 16 et 18 dits à haut risque, impliqués dans 84 %
des cancers du col de l’utérus en France.
Le papillomavirus, un virus très répandu
L’infection aux papillomavirus humains est très
courante. Environ 80 % des personnes sexuellement
actives y sont exposées, femmes et hommes, le plus
souvent à l’adolescence et au début de la vie adulte,
avec un pic d’incidence entre 15 et 24 ans. Le virus se
transmet par un contact peau à peau et/ou muqueuse
à muqueuse, et non par le sang ou le sperme. Un sim-
ple attouchement peut donc entraîner l’infection.
Le virus est le plus souvent asymptomatique dans
l’organisme et s’élimine spontanément dans environ 80 %
des cas. Mais, chez certaines femmes, il persiste et induit
le développement de lésions de bas ou de haut grade CIN
(lésions cervicales intra-épithéliales) 1, 2 et 3 suscepti-
bles d’évoluer vers un cancer du col de l’utérus ou encore
de lésions VIN (lésions dysplasiques vulvaires) 2 et 3, de
cancers de la vulve ou du vagin. Ce processus prend en
moyenne quinze ans à partir de l’infection. De sorte que
« l’incidence du cancer du col de l’utérus est maximale à
l’âge de 40 ans », explique le Pr Christian Quereux.
Environ 3 400 cancers du col de l’utérus sont diag-
nostiqués chaque année, mais également 69 000 lésions
CIN de bas grade et 20 000 lésions CIN de haut grade,
dont environ 15 % évolueront vers un cancer.
Le frottis reste indispensable
malgré son manque de sensibilité
Le dépistage par frottis cervico-utérin a permis d’abais-
ser fortement l’incidence du cancer du col de l’utérus
et la mortalité qu’il entraîne. Il est recommandé chez
toutes les femmes de 25 à 65 ans après deux frottis né-
gatifs à un an d’intervalle. Le nombre de nouveaux
cas est ainsi passé de 4 900 en 1980 à moins de 3 400
DERNIÈRE MINUTE
De nouvelles données de protection
croisée montrent que le bénéfice
conféré par Gardasil®s’étend
à des types de papillomavirus
supplémentaires qui ne sont pas
directement ciblés par ce vaccin.
Ces données proviennent d’essais
cliniques de phase III, incluant plus
de 17 000 femmes. Elles ont été
soumises à l’Agence européenne du
médicament par Sanofi Pasteur MSD,
dans l’objectif d’une modification
de l’AMM du vaccin. Les types de
papillomavirus supplémentaires
seraient responsables de plus de 10 %
des cancers du col utérin et de 25
à 40 % des lésions cervicales de bas
et de haut grade. Ces souches
s’ajoutent aux quatre sérotypes
ciblés par Gardasil®, 6, 11, 16 et 18.
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